Статті в журналах з теми "Travail précaire – Sociologie"

La notion de précarité occupe une place importante dans la sociologie contemporaine. Mais elle est divisée, aussi bien du point de vue des approches sociologiques que des matrices politiques qui la visent. Pour clarifier ces différences de perspectives, nous revenons, de façon approfondie et en accordant une attention particulière aux différents rapports à la quantification, sur les modes de problématisation qui, à la fin des années 1970, ont investi le nom « précaires ». Premièrement, les sciences sociales du travail s’alarment d’un renouvellement des segmentations juridiques de la condition salariale, dans des termes qui entraînent une tension entre juridisme et étude de la pauvreté. Deuxièmement, des sociologues ont rejoint des experts plus proches d’instances de pouvoir dans une discussion à propos de la signification contestataire des usages « marginaux » de l’emploi précaire. Troisièmement, des théoriciens d’extrême gauche ont tenté de reporter sur « les précaires » le rôle de classe révolutionnaire, inaugurant une série de tentatives de mobilisation. Nous souhaitons faire ressortir l’hétérogénéité des types de connaissance ainsi que des perspectives politiques qui portent sur « les précaires ».

La précarité se conjugue au pluriel. Deux populations masculines (jeune à la rue et âgée en résidence) sont analysées sous l’angle de leurs processus identitaires, leurs consommations addictives et leurs rapports au travail. Cette sociologie des Outsiders combine les acquis d’Elias et de Becker pour tenter de mieux comprendre les situations précaires et leurs dynamiques individuelles et collectives.

Résumé Une étude descriptive des caractéristiques socio-économiques de 80 professionnel(le)s de la danse au Québec effectuée en 1987 amène quelques esquisses de réponses à quatre questions fondamentales. (1) La passion comme concept fondateur du "travail de vocation" expliquerait les motivations des individus à choisir une carrière aux conditions aussi précaires, qui échappe aux concepts habituels de la sociologie des professions, du travail et des occupations. (2) Elle permettrait aussi de comprendre comment la danse comme forme de travail salarié n'a pas consenti les avantages habituels d'un tel travail. (3) Le goût de la danse demeure un goût essentiellement féminin mais il semble que cela change avec de nouvelles représentations du corps; la passion de la danse chez plusieurs jeunes originant d'un milieu social totalement réfractaire à l'esthétisme du corps, véhiculé par cette profession, interroge les liens entre les producteurs et consommateurs d'un bien culturel. (4) Finalement, la sociologie devrait corriger des lacunes fondamentales en intégrant le corps et la passion comme véritables objets d'analyse sociologique.

RésuméComment analyser la montée de ces nouveaux mouvements de travailleurs que représentent les mobilisations des travailleurs informels et précaires, où les femmes tiennent une place importante, y compris en termes deleadership ? Les approches traditionnelles en sociologie et en relations industrielles évoquent une montée des identités sociales par rapport aux identités professionnelles, comme s’il s’agissait de la montée d’intérêts spécifiques. À partir d’une redéfinition ontologique du travail qu’ouvre l’approche féministe matérialiste, cet article propose une autre lecture des objets de conflictualité amenés par les mobilisations de travailleuses et de travailleurs informels.Il s’appuie, pour ce faire, sur une étude de cas effectuée dans l’économie solidaire brésilienne et sur le concept d’identité collective de Melucci. Il explore la façon dont ces nouveaux mouvements de travailleurs définissent les processus d’exploitations et de dominations à combattre et la façon dont ils mettent en pratique leurs visions du changement social.L’article met ainsi en lumière la portée émancipatrice des transformations de leur rapport au travail et souligne, à l’opposé, les réductionnismes qui animent les stratégies syndicales, en particulier quand elles prétendent défendre les droits des travailleurs en développant des coopératives compétitives. Cette approche, qui reconnaît le caractère situé des connaissances, permet de mieux saisir la portée des mobilisations dans l’économie solidaire et le pourquoi des tensions entre syndicats et travailleurs précaires et informels lors des luttes menées par ces derniers.

Qu’est-ce que l’inactivité professionnelle fait à la politisation ? À partir du cas des retraités, des chômeurs et précaires et des « femmes au foyer », le sociologue Cyril Lemieux montre que le fait d’être sans emploi tend à occasionner, pour les personnes concernées, une politisation figée, empêchée ou vécue par procuration. Mais ces obstacles à une citoyenneté politique active ne signifient pas pour autant une dépolitisation. C’est ce qui plaide, plus encore que pour l’idée de « droit au travail », pour celle d’un « droit social universel à l’intégration professionnelle », seul à même de libérer au sein de la société le potentiel de politisation des personnes dites « inactives ».

Résumé Aujourd'hui, la conjonction du déclin du modèle classique du travail et l'indétermination toujours plus grande de cet âge de la vie, la jeunesse, crée du flou entre les marchés du travail. Dans ce contexte se sont mises en place des politiques sociales centrées sur la gestion du chômage en direction déjeunes en situation précaire qui développent à leur égard diverses stratégies dans des espaces intermédiaires. Il s'y construit des identités sociales autour de projets comme lieux d'ajustements entre ressources et aspirations où l'emploi stable est plus ou moins mis à distance. La socialisation professionnelle se présente alors comme une forme de socialisation parmi d'autres.

AbstractAlthough there is a large, sophisticated literature on gender and mission work, single women still remain on the periphery of those studies. Through the case of Martha L. Moors, a single American missionary working in Portuguese West Africa (Angola today) in the 1920s, this essay offers an examination of how the two identities of 'single woman' and 'missionary' affected mission culture and work. Single women occupied a tenuous position, as they were often called upon to instruct non-Christian women on the principles of Christian marriage and motherhood. Moors' writings allow for an intimate consideration of how single women fit into mission culture and their reflections of how they serve the missions. Single women had to support the missions in ways that exemplified Christian femininity while lacking the validity of being wives and mothers. Quoique les études sur le genre et la mission soient nombreuses et sophistiquées, les travaux portant sur des femmes célibataires restent marginaux. En étudiant la trajectoire de Martha L. Moors, une missionnaire américaine célibataire ayant travaillé dans les années 1920 en Afrique de l'Ouest Portugaise (aujourd'hui Angola), cet article se penche sur la façon dont les catégories identitaires de « femme célibataire » et de « missionnaire » ont influé sur la culture et le travail des missions. Les femmes célibataires occupaient une place précaire dans la mesure où elles étaient souvent appelées à enseigner à des femmes non-chrétiennes les principes chrétiens du mariage et de la maternité. Les écrits de Moors nous offrent témoignage intime sur l'insertion des femmes célibataires dans la culture de la mission et sur leurs réflexions quant au meilleur moyen de servir celle-ci. Les femmes célibataires devaient soutenir l'effort missionnaire en devenant des exemples de féminité chrétienne tout en ne pouvant pas se prévaloir de la qualité d'épouse et mère.

Résumé L'amélioration de la connaissance sur l'exclusion du logement se heurte à l'absence d'un langage communément utilisé pour décrire précisément les conditions de logement des personnes vivant dans les situations les plus précaires. La description complète d'une situation de logement nécessite son classement selon trois dimensions: le type physique d'abri dans lequel vit la personne, dont la description est affinée par la prise en compte du niveau de confort de cet abri, le statut légal d'occupation et le degré de stabilité dans le temps de cette occupation. On a donc élaboré et testé quatre nomenclatures, capables de décrire l'ensemble des situations de logement, des plus traditionnelles aux plus marginales et des plus sûres aux plus précaires. Elles ont vocation à être utilisées à la fois dans des travaux statistiques et de gestion. Conçues pour être adaptables à la situation de chaque pays, elles devraient permettre les comparaisons internationales.

À partir d’une enquête sociologique au sein de la Ville de Paris, cet article propose d’objectiver statistiquement et d’analyser qualitativement les inégalités sociales et genrées en matière de reconnaissance d’inaptitude pour raison de santé dans la fonction publique. Il s’agit en particulier de comprendre la surreprésentation des femmes de service et du care parmi les agent·es déclaré·es inaptes, en l’étudiant au regard de leurs activités de travail particulièrement pénibles mais peu reconnues comme telles, de leurs statuts d’emploi plus souvent précaires et de leurs trajectoires socio-professionnelles plus décousues. La reconnaissance d’inaptitude semble fonctionner comme un pis-aller et constituer un statut de relégation pour les femmes qui ne bénéficient pas de droits plus protecteurs et/ou de ressources (protections statutaires ou collectives, retraite anticipée pour pénibilité), leur permettant de faire face au dispositif ou de s’en détourner quand elles ont plus à y perdre qu’à y gagner.

Comment expliquer la participation électorale d’électeurs et électrices handicapées ? Alors que leurs conditions de vie, leur situation professionnelle et leur santé précaires pourraient expliquer une abstention plus importante, les données quantitatives indiquent une participation comparable des électrices et électeurs valides et handicapés, une fois passée la barrière de l’inscription. L’approche qualitative révèle, en outre, que cette participation s’accompagne de la mobilisation fréquente d’un credo participationniste. Pour comprendre comment le handicap détermine le comportement électoral, nous proposons de nous intéresser à la façon dont le vote contribue au travail biographique des individus. Nous mettons ainsi en lumière la manière dont le handicap désagrège les appuis sociaux dont disposent les individus, faisant du vote l’un des rares soutiens à l’image sociale de soi encore disponible. En fonction des effets biographiques du handicap, le vote joue alors un rôle de distinction ou d’affirmation des appartenances de l’individu à un monde social.

<p><span>O artigo se propõe a identificar os impactos iniciais da reforma trabalhista sobre o sindicalismo em um contexto desfavorável aos trabalhadores e à ação coletiva, dado o crescimento da precariedade e da informalidade no mercado de trabalho. A análise trata da reconfiguração das classes trabalhadoras e da fragmentação sindical, bem como dos impactos da reforma sobre as estratégias e ações sindicais e sobre as negociações coletivas. A metodologia combinou pesquisas quantitativas sobre mercado de trabalho com análise documental (instrumentos normativos, matérias de imprensa comercial e sindical) e observação participante. Os resultados mostram que os sindicatos buscam se adaptar ao novo contexto, com pequenas inovações substantivas na ação e organização, e que as negociações têm sido tanto espaço de resistência quanto de legitimação do conteúdo da reforma.</span></p><p> </p><div><p class="trans-title"><strong>LABOR REFORM: precarious work and the challenges for unions</strong></p><p>The paper proposes to identify the initial impacts of the labor reform on trade unionism, in a context that is unfavorable to workers and to collective action, resulting from the transformations in the reconfiguration of the working classes, with the growth of precariousness and crisis of the labor market. The analysis focuses on the impacts of this reconfiguration of the working classes and the fragmentation of trade unions, as well as the impacts of the labor reform on union strategies and actions and on collective negotiation. The methodology combined quantitative labor market research with documents (collectives work contracts, commercial and trade union press materials) and participant observation. The results show that the trade unions are searching to adapt to the new context with some substantive innovations in action and organization. The latest negotiations have been, at the same time, spaces of resistance and legitimization of the content of the reform.</p><p><strong>Key words: </strong>Trade unionism; Labor reform; Precariousness; And collective bargaining</p><p> </p></div><div><p class="trans-title"><strong>RÉFORME DU TRAVAIL: le travail précaire et les défis du syndicalisme</strong></p><p>L’article propose d’identifier les impacts initiaux de la réforme du travail sur le syndicalisme, dans un contexte défavorable aux travailleurs et à l’action collective, en raison du développement de la précarité et de l’informalité dans le marché du travail. L’analyse porte sur la reconfiguration de la classe ouvrière et de la fragmentation syndicale, aussi bien que sur les impacts de la réforme sur les stratégies et actions des syndicats et sur la négociation collective. La méthodologie combine une étude quantitative du marché du travail avec des documents (contrats de travail collectives, matériel de presse commerciale et syndicale) et de l’observation participante. Les résultats montrent que les syndicats essayent de s’adapter au nouveau contexte, avec de petites innovations substantielles dans l’action et l’organisation, et que les négociations sont autant des espaces de résistance comme de légitimation du contenu de la réforme.</p><p><strong>Key words: </strong>Syndicalisme; Réforme du travail; Précarité; Négociation collective</p></div>

<p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">O objetivo deste artigo é analisar duas realidades de trabalho marcadas pela flexibilidade e precariedade, e com presença de uma força de trabalho intensiva de mulheres, na Região Nordeste do Brasil. A primeira, envolve mulheres que atuam como costureiras externas em facções domiciliares do Polo de Confecções do Agreste Pernambucano. Na segunda, temos o protagonismo feminino interno à produção têxtil no município de Jardim de Piranhas-RN. A divisão sexual do trabalho apresenta uma centralidade em ambas as experiências, seja reforçando os lugares clássicos que homens e mulheres ocupam na produção e na reprodução, seja apresentando questões novas. Foram realizadas visitas e entrevistas nos dois contextos produtivos, o que permitiu um contato com as experiências de trabalho das mulheres. No primeiro caso, o trabalho domiciliar significa a busca por autonomia e liberdade, no qual temos também a entrada dos homens na atividade de costura. No segundo, as mulheres tornam-se proprietárias de teares e a presença dos homens ainda é pequena. No entanto, esses fatores não repercutiram positivamente nas desigualdades de gênero, uma vez que as tarefas domésticas permanecem inalteradas e, mesmo com as longas jornadas de trabalho, elas não percebem as condições desiguais.</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify"> </p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">WORK RELATIONS AND GENDER INEQUALITIES IN THE NORTHEAST TEXTILE AND CLOTHING INDUSTRY</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">The aim of this article is to analyze two realities of work, marked by flexibility and precariousness and with an intensive workforce of women in the northeastern region of Brazil. The first involves women seamstresses in household factions of the Confections Pole of the Agreste of Pernambuco State. In the second, we have the female protagonism within the textile production in the municipality of Jardim de Piranhas-RN.The sexual division of labor is central to both experiences, either by reinforcing the classic places that men and women occupy in production and reproduction, or by presenting new issues.Visits and interviews were carried out in the two productive contexts, which allowed contact with the labor experiences of women. In the first case, home work means the search for autonomy and freedom, where we also have the entry of men in sewing. In the second, women become owners of looms and the presence of men is still small. However, these factors did not have a positive impact on gender inequalities, since domestic chores remain unchanged and even with long working hours, women workers do not perceive themselves as people generated in an oppressive and dominant society and in unequal conditions at work.</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">Keywords: Textile and clothing industry. Female work. Gender inequalities. Informality. Precarious work.</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify"> </p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">RELATIONS DE TRAVAIL ET INÉGALITÉS DE GENRE DANS L’INDUSTRIE NORD-EST DU TEXTILE ET DES VÊTEMENTS</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">L’objectif de cet article est d’analyser deux réalités du travail, marquées par la flexibilité et la précarité et avec une main-d’œuvre intensive de femmes dans la région nord-est du Brésil. Le premier concerne les femmes couturières des factions ménagères du Pôle Confections d’Agreste de l’état de Pernambuco. Dans le second, nous avons le protagonisme féminin au sein de la production textile dans la municipalité de Jardim de Piranhas-RN. La division sexuelle du travail est au cœur des deux expériences, soit en renforçant les places classiques qu’occupent les hommes et les femmes dans la production et la reproduction, soit en présentant de nouvelles problématiques .Des visites et des entretiens ont été réalisés dans les deux contextes productifs, ce qui a permis un contact avec les expériences de travail des femmes. Dans le premier cas, le travail à domicile signifie la recherche d’autonomie et de liberté, où l’on a aussi l’entrée des hommes dans la couture. Dans le second, les femmes deviennent propriétaires de métiers à tisser et la présence des hommes est encore faible. Cependant, ces facteurs n’ont pas eu d’impact positif sur les inégalités entre les sexes, car les tâches domestiques restent inchangées et même avec de longues heures de travail, femmes qui travaillent ne se perçoivent pas comme des personnes générées dans une société oppressive et dominante et dans des conditions de travail inégales.</p><p style="margin-bottom: 0.35cm; line-height: 100%;" align="justify">Mots-clés: Industrie textile et habillement. Travail féminin. Inégalités entre les sexes. Informalité. Travail précaire.</p>

<div><p class="trans-title">O objetivo deste artigo é descrever, analisar e refletir sobre uma modalidade de moradia que vem adquirindo progressiva importância quantitativa e qualitativa na cidade de Salvador (Bahia, Brasil) e em seu centro histórico (CHS). Trata-se da ocupação de casarões e prédios por pessoas pobres, ligadas aos movimentos Sem Teto. O trabalho de campo etnográfico, realizado junto a seis ocupações, permitiu-me chegar a algumas conclusões que apresento neste trabalho: 1) algumas ocupações são uma versão atualizada dos antigos cortiços do CHS, com problemas que agravam ainda mais sua situação; 2) a maior parte delas corresponde a ensaios de uma nova forma de habitar que representa uma experiência rica de autogestão e liderança feminina; 3) a centralidade é um valor essencial para os trabalhadores precarizados e vulneráveis que habitam desde o século XIX o centro da cidade, valor que passa a ser atualmente reivindicado, em discursos e (ou) práticas, como o direito à centralidade.</p><p class="trans-title"> </p><p class="trans-title"><strong>TO INHABIT OCCUPIED MANSIONS IN THE HISTORICAL CENTER OF SALVADOR, BAHIA, BRAZIL: old collective houses and new experiences and rights</strong></p><p>The objective of this article is to describe, analyze and reflect about a modality of housing that has been gradually gaining quantitative and qualitative importance in the city of Salvador (Bahia, Brazil) and in its historical center (CHS). These are the occupations of old houses and buildings by poor people, linked to the homeless movements. The ethnographic field work carried out with six occupations allowed me to arrive at some conclusions that I present in this work: 1) that some occupations are an updated version of the old “cortiços” of CHS, with problems that aggravate their situation even more; 2) that most of them are essays on a new way of living which represents a rich experience of self-management and female leadership; 3) that centrality is an essential value for precarious and vulnerable workers who have been living in the center of the city since the nineteenth century, a value that is now being claimed in discourses and / or practices such as the right to centrality.</p><p><strong>Key words: </strong>Occupations; Historical Center of Salvador (CHS); Collective housing; Ways of dwelling; Centrality</p><p class="trans-title"> </p></div><div><p class="trans-title"><strong>HABITER DES MANOIRS OCCUPES DANS LE CENTRE HISTORIQUE DE SALVADOR, BAHIA, BRESIL: anciens logements colletifs et nouvelles expériences et droits</strong></p><p>L’objectif de cet article est décrire, analyser et réfléchir sur une modalité de logement qui a progressivement gagné en importance quantitative et qualitative dans la ville de Salvador (Bahia, Brésil) et dans son centre historique (CHS). Ce sont les occupations des vieilles maisons et des bâtiments par les pauvres, liées aux mouvements des sans-abri. Le travail de terrain ethnographique mené avec six occupations m’a permis d’arriver à quelques conclusions que je présente dans ce travail: 1) que certaines occupations sont une version actualisée des anciens “cortiços” du CHS, avec des problèmes qui aggravent encore leur situation; 2) que la plupart d’entre eux sont des essais sur un nouveau mode de vie qui représente une riche expérience d’autogestion et de leadership féminin; 3) que la centralité est une valeur essentielle pour les travailleurs précaires et vulnérables qui vivent dans le centre-ville depuis le XIXe siècle, une valeur qui est maintenant revendiquée dans les discours et / ou les pratiques telles que le droit à la centralité.</p><p><strong>Key words: </strong>Occupations; Centre Historique de Salvador (SHC); Logement collectif; Façons d´habiter; Centralité</p><p class="trans-title"><strong><br /></strong></p></div>

Este artigo delineia dois aspectos da noção de “enquadramento”, tal como foi originalmente criada pelo sociólogo canadense Erving Goffman, em seu livro Os quadros da experiência social e desenvolvida pela filósofa norte-americana Judith Butler em Vida Precária e Quadros de Guerra. Argumenta-se que a leitura feita por Butler reelabora a ideia original ao acrescentar a noção de que os frames estão diretamente relacionados ao exercício moral do poder, fundamentados na definição arbitrária do que deve ser conhecido por uma audiência como uma forma de vida reconhecível. Butler também abre espaço para o questionamento dos quadros estabelecidos, que não apenas são desafiados por novos esquemas de legibilidade, mas também deixam entrever as operações de violência que os sustenta. A partir de uma leitura que tenta aproximar os dois autores, argumentamos que é possível evidenciar uma preocupação comum com a maneira de construir quadros de sentido que informam e orientam a produção de respostas morais no âmbito interpessoal e no âmbito da elaboração de narrativas que circulam na mídia.A maneira como Butler analisa narrativas e imagens escolhidas pelos veículos jornalísticos para organizar os acontecimentos revela, em diálogo com Goffman, que o modo como é construído o aparecimento diante do outro (seja ele face a face ou mediado pela cena de visibilidade pública) interfere nas estratégicas de organização social e na própria sobrevivência de sujeitos e grupos. A prática jornalística contribui para a formulação de normas morais injustas, mas pode também atuar em prol da elaboração de enquadramentos que nos tornem sensíveis ao apelo ético da alteridade. Butler (2015) e Goffman (2002) apontam em seus trabalhos que a forma como vamos apreender e responder a esse apelo depende de como ele é formulado e enquadrado, de quais afetos são mobilizados na produção e na receptividade de quadros de sentido e de como os interlocutores aprendem a criar táticas de enfrentamento aos constrangimentos de poder. E, como evidencia Goffman, enquadramentos estão pautados por afetos, crenças e valores compartilhados em nossas experiências situadas, que sempre se organizam entrelaçadas às narrativas midiáticas e às narrativas identitárias que apreendemos criticamente. Assim, este artigo propõe que a noção de frame de Butler ressalta, em diálogo com Goffman, as dimensões éticas e estéticas que podem contribuir para a elaboração de narrativas jornalísticas comprometidas com a PT. Este artigo delineia dois aspectos da noção de “enquadramento”, tal como foi originalmente criada pelo sociólogo canadense Erving Goffman, em seu livro Os quadros da experiência social e desenvolvida pela filósofa norte-americana Judith Butler em Vida Precária e Quadros de Guerra. Argumenta-se que a leitura feita por Butler reelabora a ideia original ao acrescentar a noção de que os frames estão diretamente relacionados ao exercício moral do poder, fundamentados na definição arbitrária do que deve ser conhecido por uma audiência como uma forma de vida reconhecível. Butler também abre espaço para o questionamento dos quadros estabelecidos, que não apenas são desafiados por novos esquemas de legibilidade, mas também deixam entrever as operações de violência que os sustenta. A partir de uma leitura que tenta aproximar os dois autores, argumentamos que é possível evidenciar uma preocupação comum com a maneira de construir quadros de sentido que informam e orientam a produção de respostas morais no âmbito interpessoal e no âmbito da elaboração de narrativas que circulam na mídia.A maneira como Butler analisa narrativas e imagens escolhidas pelos veículos jornalísticos para organizar os acontecimentos revela, em diálogo com Goffman, que o modo como é construído o aparecimento diante do outro (seja ele face a face ou mediado pela cena de visibilidade pública) interfere nas estratégicas de organização social e na própria sobrevivência de sujeitos e grupos. A prática jornalística contribui para a formulação de normas morais injustas, mas pode também atuar em prol da elaboração de enquadramentos que nos tornem sensíveis ao apelo ético da alteridade. Butler (2015) e Goffman (2002) apontam em seus trabalhos que a forma como vamos apreender e responder a esse apelo depende de como ele é formulado e enquadrado, de quais afetos são mobilizados na produção e na receptividade de quadros de sentido e de como os interlocutores aprendem a criar táticas de enfrentamento aos constrangimentos de poder. E, como evidencia Goffman, enquadramentos estão pautados por afetos, crenças e valores compartilhados em nossas experiências situadas, que sempre se organizam entrelaçadas às narrativas midiáticas e às narrativas identitárias que apreendemos criticamente. Assim, este artigo propõe que a noção de frame de Butler ressalta, em diálogo com Goffman, as dimensões éticas e estéticas que podem contribuir para a elaboração de narrativas jornalísticas comprometidas com a valorização e reconhecimento das vidas. *** EN. This article looks at two aspects of the notion of "framing" as originally defined by Canadian sociologist Erving Goffman in his book Frame Analysis: An Essay on the Organization of Experience, then developed by American philosopher Judith Butler in Precarious Life and Frames of War. In our view, Butler's interpretation results in a reformulation of the original concept, adding the idea that framings are directly linked to the moral exercise of power, and rely on the arbitrary definition of what ought to be known, by a given audience, as a recognizable way of life. Butler also challenges established frameworks, not only by opposing them with new schemes of intelligibility, but also by revealing the processes of violence that sustain them. Drawing on an interpretation that attempts to bring the two authors closer together, we argue that it is possible to identify a common focus on the modes of construction of frames of meaning that inform and guide the production of moral responses, both in the interpersonal sphere and in the elaboration of narratives disseminated by the media. Butler's analysis of the narratives and images chosen by the news media to organize events, in dialogue with Goffman, reveals that the construction of their appearance before others (whether face-to-face or on a stage with public visibility) interferes with strategies of social organization and with the very survival of individuals and groups. Journalistic praxis contributes to the formulation of unjust moral norms, but it can also participate in the elaboration of framings that educate us about the ethical dimension of otherness. Butler (2015) and Goffman (2002) emphasize in their work that our way of apprehending this ethical call, and the ways in which we respond to it, depends on how it is formulated and framed, on the affects mobilized in the production and reception of these frames of meaning, and finally on the tactics that interlocutors learn to create in order to deal with the constraints of power. As Goffman shows, these framings are guided by affects, beliefs and values shared in our situated experiences, which are always organized through the interweaving of the media and identity narratives which are apprehend with a critical eye. We therefore argue here that Butler's notion of framing brings out, in dialogue with Goffman, the ethical and aesthetic dimensions that can contribute to the elaboration of journalistic narratives committed to the valorization and recognition of life. *** FR. Cet article se penche sur deux aspects de la notion de « cadrage » telle qu'elle a été définie à l'origine par le sociologue canadien Erving Goffman dans son livre Les Cadres de l’expérience, puis développée par la philosophe américaine Judith Butler dans Vie précaire et Ce qui fait une vie. La lecture de Butler aboutit selon nous à reformuler le concept initial, en y ajoutant l'idée que les cadrages sont directement liés à l'exercice moral du pouvoir et reposent sur la définition arbitraire de ce qui doit être connu, par un public donné, en tant que mode de vie reconnaissable. Butler ouvre également la voie à une remise en question des cadres établis, non seulement en leur opposant de nouveaux schémas de lisibilité, mais aussi en dévoilant les processus de violence qui les sous-tendent. Partant d'une lecture qui tente de rapprocher les deux auteurs, nous soutenons qu'il est possible de dégager une préoccupation commune quant aux modes de construction de cadres de sens qui informent et guident la production des réponses morales, aussi bien dans la sphère interpersonnelle que pour l'élaboration de récits diffusés par les médias. La manière dont Butler analyse les récits et les images choisis par les médias d'information pour organiser les événements, en dialogue avec Goffman, révèle que la construction de leur apparition devant autrui (qu'il s'agisse d'un face à face ou d'une scène de visibilité publique) interfère avec les stratégies d'organisation sociale et avec la survie même des individus et des groupes. La pratique journalistique contribue à la formulation de normes morales injustes, mais elle peut aussi participer à l'élaboration de cadrages qui nous sensibilisent à la dimension éthique de l'altérité. Butler (2015) et Goffman (2002) soulignent dans leurs travaux que la manière d'appréhender cet appel éthique, et d’y répondre, dépend de la façon dont il est formulé et cadré, des affects mobilisés dans la production et la réception des cadres de sens, et enfin des tactiques que les interlocuteurs apprennent à créer pour faire face aux contraintes de pouvoir. Comme le montre Goffman, ces cadrages sont guidés par des affects, des croyances et des valeurs partagés dans nos expériences situées, qui s'organisent toujours en s'entrelaçant avec les récits médiatiques et identitaires que nous appréhendons avec un regard critique. Nous avançons donc ici que la notion de cadrage de Butler fait ressortir, en dialogue avec Goffman, les dimensions éthiques et esthétiques qui peuvent contribuer à l'élaboration de récits journalistiques engagés dans la valorisation et la reconnaissance de la vie. *** valorização e reconhecimento das vidas.

O presente texto tem por objetivo confrontar três distintos conceitos de informalidade/trabalho informal, encontrados na literatura de Economia e Sociologia do Trabalho, de forma a poder comparar os resultados decorrentes de suas respectivas aplicações empíricas; testando, dessa forma, as suas diferentes capacidades de análise e explicação de fenômenos relativos ao mercado de trabalho. Advoga-se a hipótese de que, se não explicitados claramente, os distintos conceitos de informalidade existentes podem mais confundir do que facilitar a compreensão da estrutura e dinâmica do mercado de trabalho. Na verdade, nenhum dos conceitos de informalidade apresentados tem a capacidade de dar conta, em si mesmo, da especificidade de cada um dos fenômenos, extremamente heterogêneos entre si, que participam da construção de suas respectivas definições. No entanto, a partir de critérios distintos, esses conceitos conseguem reunir diferentes conjuntos de formas de ocupação/atividades econômicas que expressam situações e processos mais abrangentes da estrutura e dinâmica do mercado de trabalho, tais como o seu grau de heterogeneidade, a amplitude de sua proteção e regulamentação e a dimensão e gravidade de sua precarização. Palavras-Chave: informal, trabalho precário, emprego, Região Metropolitana de Salvador The concept of informality: an exercise of empirical application of concepts This paper aims to confront three different concepts of informality/ informal work found in the Economics and Work Sociology literature, to be able to compare the consequential results of their empyrical applications, testing, in this way, their different abilities of analysis and explanation of phenomena related to the employment market. The central hypothesis is that, unless clearly stated, the existing different concepts of informality may confuse rather than make easier the understanding of the structure and dynamics of the employment market. In fact, none of the concepts presented has the capacity to take care of each extremely especific phenomenon that take part in the construction of their respective definitions. However, from distinct criteria, these concepts are able to join different groups of forms of occupation/economic activities that express more comprehending processes and situations ofthe dynamics and structure of the employment market, such as its degree of especifity, the scope of its protection and regulamentation and the dimension and seriousness of its precarization. Key words: informal, precarious work, employment, Metropolitan Region of Salvador LE CONCEPT D’INFORMALITE: un exercice d’application empirique des concepts L’objectif de ce texte est de confronter trois concepts distincts de l’informalité/travail informel trouvés dans la littérature sur l’Economie et la Sociologie du Travail, afin de pouvoir comparer les résultats découlants de leurs respectives applications empiriques et de tester ainsi leurs différentes capacités d’analyse et d’explication des phénomènes relatifs au marché. L’hypothèse sur laquelle on se base est que s’ils ne sont pas clairement expliqués, les différents concepts existants de l’informalité peuvent confondre plutôt que faciliter la compréhension de la structure et de la dynamique du marché du travail. En réalité, aucun des concepts d’informalité présenté ne peut rendre compte, à lui tout seul, de la spécificité de chacun des phénomènes, étant donné qu’ils sont extrêmement hétérogènes entre eux et qu’ils contribuent à la construction de leurs respectives définitions. Cependant, à partir de critères distincts, ces concepts arrivent à réunir différents ensembles de formes d’occupation/d’activités économiques qui expriment des situations et des processus plus amples de la structure et de la dynamique du marché de travail, tels que son degré d’hétérogénéité, l’ampleur de sa proctection et de sa réglementation ainsi que la gravité de sa précarisation. Mosts-clés: informel, travail précaire, emploi, Région Métropolitaine de Salvador. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

O artigo visa a apreender as novas características da precarização social e do trabalho, analisadas a partir da realidade dos anos noventa por Castel, mostrando como novas tendências se delineiam com o processo de globalização e de crise econômica em curso, tanto em termos de configurações da divisão sexual do trabalho precário quanto de modalidades inéditas de repercussão sobre a saúde física e mental. A intensificação do trabalho, tanto no setor secundário quanto no terciário, e a expansão da subcontratação são fenômenos em vigor nos três países estudados. A partir da análise dos processos recentes de segmentação do mercado de trabalho e do emprego, o artigo procura também abordar criticamente o conceito de “precariado”, elaborado em oposição à sociedade do “assalariamento”, mostrando como a dinâmica e a relação entre setores estáveis e setores precários são fundamentais para a continuidade do processo de desenvolvimento capitalista em escala mundial. PALAVRAS-CHAVE: precarização, divisão sexual do trabalho, intensificação do trabalho e saúde, subcontratação, assalariamento e “precariado”. RECENT TRENDS OF SOCIAL AND LABOUR PRECARIZATION: Brazil, France, Japan Helena Hirata This paper aims to aprehend the new features of labor and social precarization, analyzed from the reality of the nineties by Castel, showing how new trends are outlined in the process of globalization and current economic crisis, both in terms of settings sexual division of precarious labor as in terms of unprecedented modalities of repercussion on physical and mental health. The intensification of work in both the secondary and tertiary sectors and the expansion of outsourcing are phenomena in force in the three countries studied. From the analysis of recent processes of segmentation of employment in the labor market, this paper also seeks to address critically the concept of “precariousness”, developed in opposition to society’s “wageness”, showing how the dynamics and the relationship between stable and precarious sectors are fundamental to the continuing process of capitalist development worldwide. KEYWORDS: precarization, sexual division of labor, intensification of work and health, outsourcing, ‘wageness’ and ‘precariousness’. LES TENDANCES RÉCENTES DE LA PRÉCARISATION SOCIALE ET DU TRAVAIL: le Brésil, la France, le Japon Helena Hirata Cet article se veut de saisir les nouvelles caractéristiques de la précarisation sociale et du travail, analysées à partir de la réalité des années quatre-vingt-dix par Castel. Il montre comment de nouvelles tendances se dessinent dans le cadre du processus de mondialisation et de crise économique actuelle, autant en termes de configurations de la division sexuelle du travail précaire que de modalités inédites de répercussion sur la santé physique et mentale. L’intensification du travail, dans le secteur secondaire comme dans le tertiaire, et l’expansion de la sous-traitance représentent des phénomènes qui sont en vigueur dans les trois pays étudiés. A partir de l’analyse des processus récents de segmentation du marché du travail et de l’emploi, le concept de “salarié précaire” y est également abordé de manière critique, élaboré en opposition à la société de “salarisation”, et montre comment la dynamique et les rapports entre les secteurs stables et les secteurs précaires sont fondamentaux pour que le processus de développement capitaliste continue à l’échelle mondiale. MOTS-CLÉS: précarisation, division sexuelle du travail, l’intensification du travail et la santé, la sous-traitance, salarisation et “salarié précaire”. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh

A teoria sociológica, após o século XIX, analisou as múltiplas faces do trabalho submetido a condições precárias e marcadas pela vulnerabilidade do trabalhador (a). Vários autores se dedicaram a essa questão durante o século XX, mesmo no período da consolidação da sociedade salarial, ameaçada no presente. O objetivo deste texto é contribuir para esse debate por meio de resultados de pesquisas realizadas na última década, que nos informam a permanência das questões observadas nas análises fundadoras desse campo de estudo, mas também novas dimensões a serem consideradas para melhor compreensão sociológica das contradições observadas no trabalho precário, fonte de vulnerabilidade para os trabalhadores. Privilegiamos analiticamente um campo de pesquisa no qual os trabalhadores são escolarizados, com predomínio do curso superior e altamente qualificados profissionalmente: referimo-nos ao trabalho artístico de músicos em orquestras, no Brasil, e o papel do Estado na construção da supressão de direitos vinculados ao trabalho. PALAVRAS-CHAVE: teoria sociológica, relações de gênero, músicos de orquestras, trabalho precário. WHAT REMAINS WHEN EVERYTHING CHANGES? Precariousness and vulnerability of labor in a sociological perspective Liliana Segnini Sociological theory, after the nineteenth century, examined the multiple facets of labor subjected to precarious conditions and marked by the vulnerability of the worker. Several authors have dedicated themselves to this issue during the twentieth century, even during the consolidation of wage society, threatened at present. The aim of this paper is to contribute to this debate through research findings over the past decade, that inform us of the permanence of the issues observed in the founding analyses of this field of study, but also new dimensions to be considered for a better sociological understanding of the contradictions observed in precarious work, a source of vulnerability for workers. We favor analytically a field of research in which workers are educated, predominantly college graduates and highly qualified professionals: we refer to the artistic work of musicians in orchestras in Brazil and the State’s role in building the suppression of labor-related rights. KEYWORDS: sociological theory, gender relations, orchestra musicians, precarious labor. QUE RESTE-T-IL LORSQUE TOUT CHANGE? La précarité et la vulnérabilité du travail dans une perspective sociologique Liliana Segnini La théorie sociologique a analysé, dès la fin du XIXe siècle, les multiples facettes du travail soumis à des conditions précaires et caractérisées par la vulnérabilité du travailleur. Plusieurs auteurs se sont consacrés à cette question au cours du XXe siècle, même lors de la consolidation de la société salariée aujourd’hui menacée. Le but de cette étude est d’apporter une contribution à ce débat en utilisant les résultats de recherches effectuées au cours des dix dernières années. Celles-ci nous fournissent des informations concernant la constance des problèmes observés dans les analyses qui sont à la base de ce champ d’étude. Il y a cependant de nouvelles dimensions qui doivent également être prises en considération pour une meilleure compréhension sociologique des contradictions observées dans le travail précaire, source de vulnérabilité pour les travailleurs. Pour l’analyse, nous avons privilégié une enquête sur le terrain où les travailleurs sont scolarisés et ont pour la plupart un niveau universitaire et sont hautement qualifiés sur le plan professionnel: il s’agit du travail artistique des musiciens au sein des orchestres, au Brésil, et du rôle de l’État dans l’élaboration de la suppression des droits liés au travail. MOTS-CLÉS: théorie sociologique, relations de genre, musiciens d’orchestres, travail précaire. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh

Une réflexion sur les relations entre statisticiens et sociologues ne peut se contenter de confronter des problématiques et des démarches, tant celles-ci semblent résulter de l’inscription institutionnelle, des trajectoires professionnelles des uns et des autres et des marchés de leurs productions respectives. L’histoire des deux groupes, en particulier, permet de comprendre leurs relations, ou absences de relations, actuelles et son étude est indispensable pour situer les apports et les limites des travaux de chaque groupe, limites inscrites dans les conditions sociales de formation, de recrutement, de carrière, de financement, etc. Ainsi le système statistique français s’est développé, depuis la fin du dix-neuvième siècle, en diverses étapes tendant à la constitution d’un réseau d’institutions, dont l’Insee est la principale, dotées simultanément de moyens importants, d’une certaine autonomie administrative et d’une compétence socialement reconnue, fondée en particulier sur un recrutement comparable à celui des corps à haut prestige social : ces divers traits ne sont pas réunis de façon similaire dans la plupart des autres pays. La sociologie française, pour sa part, héritière d’une tradition intellectuelle brillante, issue de la philosophie, a eu dans un premier temps une insertion universitaire. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, l’extension rapide du marché des diverses sciences sociales a simultanément accru les moyens de la sociologie et entraîné son émiettement, en raison de sa position relative par rapport aux autres sciences sociales (économie, démographie, d’une part, histoire ou ethnologie, de l’autre) et d’un développement, par le biais de la politique contractuelle, d’un grand nombre de centres de recherches de petite taille et de statut précaire : certains d’entre eux ont produit des travaux importants mais ne disposaient en général pas de relais institutionnels suffisants pour garantir leur suivi et leur reproduction. Une étude du développement concret des sciences sociales en France ne peut donc isoler un de ces deux ensembles, tant chacun d’entre eux a eu à se définir, au moins à certains moments, par rapport aux autres, comme le montrent l’examen historique et l’interview de quelques-uns des acteurs de cette histoire.

O objetivo deste trabalho é refletir e compreender como catadores de lixo ex-detentos de Fortaleza reconstituem a identidade de trabalhador com base no trabalho precarizado e estigmatizado socialmente. Foram realizados pesquisa bibliográfico-documental e estudo de inspiração etnográfica, tendo como ferramentas a observação direta e entrevistas semiestruturadas. Os resultados apontam para condições precárias de trabalho e conflitos com o “deposeiro” (dono do depósito) que explora os catadores em todos os âmbitos. Vistos pela população como vagabundos, perigosos e sujos, a sua condição de trabalho e de vida é permeada por exploração, conflito e preconceito. As narrativas desses reciclados pela justiça indicam forte identificação com o refugo que coletam. Na busca da reinserção social e reconstrução de identidades, alguns admitiram práticas ilícitas ou recaídas, demonstrando a fragilidade do sistema, tentando reciclá-los e incluí-los precariamente. PALAVRAS-CHAVE: Trabalho. Identidade. Precarização. Catadores de lixo. Ex-detentos. EX-COM TRASH PICKERS CREATE A NEW WORKER IDENTITY João Bosco Feitosa dos Santos Regina Heloisa Mattei de Oliveira Maciel Tereza Glaucia Rocha Matos The goal of this paper is to reflect on and understand how ex-con trash pickers in the city of Fortaleza established a new worker identity through socially stigmatized unstable employment. Both bibliographical-documentary research and an ethnographical inspiration study were carried out, using direct observation and semi-structured interviews as tools. The results indicate unstable working conditions and conflicts with the “deposeiros” (recycling center owners), who exploit the trash pickers in every way possible. People regard these workers as dangerous, dirty bums, and their working and living conditions are riddled with exploitation, conflict and prejudice. The narratives of these recycled people for justice reveal a strong identity with the refuse that they collect. In their quest for reentry to society and reconstruction of identity, some of them admitted to illicit practices or recidivism, thereby demonstrating the fragility of the system, which attempts to recycle them and include them in a precarious manner. KEY WORDS: Work. Identity. Instability. Trash Pickers. Ex-Cons. RECONQUÊTE D’UNE IDENTITÉ DE TRAVAILLEUR PAR D’ANCIENS DETENUS QUI FAISAIENT LES POUBLELLES João Bosco Feitosa dos Santos Regina Heloisa Mattei de Oliveira Maciel Tereza Glaucia Rocha Matos L’objectif de ce travail est de mener une réflexion qui permette de comprendre comment les personnes qui font les poubelles, ex-prisonniers de Fortaleza, retrouvent une identité de travailleurs en se basant sur une activité précarisée et stigmatisante socialement. Une recherche bibliographique et documentaire ainsi qu’une étude d’inspiration ethnographique par l’observation directe et par des interviews semi-structurées a été réalisée. Les résultats indiquent des conditions précaires de travail et des conflits avec les propriétaires de dépôts qui exploitent les personnes qui font les poubelles à tous les niveaux. Perçu par la population comme des marginaux, dangereux et sales, leurs conditions de travail et de vie sont marquées par l’exploitation, les conflits et les préjugés. Les narrations de ces recyclés par la justice montrent une forte identification avec les déchets qu’ils ramassent. A la recherche d’une réinsertion sociale et de la reconstruction d’une identité, certains admettent pratiquer des actes illicites ou faire des rechutes, signes d’une fragilité du système qui essaie de les recycler et de les insérer de manière précaire. MOTS-CLÉS: Travail. Identité. Précarité. Personnes qui font les poubelles. Ex-détenus. Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

O objetivo deste trabalho é analisar as diferentes posturas da ação sindical, na Itália, frente à precarização e à flexibilização do trabalho, focalizando particularmente a ação da RdB/CUB – Representação Sindical de Base/Confederação Unitária de Base, a maior representante do sindicalismo de base, e da CGIL - Confederação Geral Italiana do Trabalho - a grande central italiana. A atuação da CGIL em favor dos direitos dos flexibilizados, através do NIdiL - Novas Identidades Laborais – aponta para uma estratégia de ganhos lentos e progressivos. Já o sindicalismo de base mostra uma atuação mais efetiva, decorrente de sua clara postura contra a flexibilização Destaca ainda a atuação de um núcleo da RdB voltado à defesa dos direitos dos trabalhadores em cooperativas, com o intuito de contribuir para a discussão dessa questão no Brasil. Palavras-chave:sindicalismo italiano, trabalho flexível, trabalho atípico, trabalho precário. Flexibilized, precarious workers and union action in Italy The objective of this paper is to make an analysis of the different union approaches, in Italy, in the face of the flexibilization and precarization of work, focusing on the action of RdB/CUB – Basic Union Representation /Unitary Basic Confederation, the biggest representative of basic unionism, and of CGIL – General Italian Work Confederation – the big Italian union. The actions of CGIL in favor of the rights of flexibilized workers, through NIdiL – New Work Identities – points to an strategyof slow and progressive gains. Yet, basic unionism shows more effective actions, resulting from its open approach against flexibilization.This paper also points out the actions of an RdB nucleus vowed to the defense of workers’ rights in cooperatives, aiming to add to the discussion of this question in Brazil. Key words: Italian unionism, flexible work, atypical work, precarious work. TAVAILLEURS FLEXIBILISÉS ET PRÉ-CAIRES ET ACTION SYNDICALE EN ITALIE L’objectif de ce travail est d’analyser les différentes postures de l’action syndicale en Italie, face à la précarité et à la flexibilité du travail. L’accent est mis tout particulièrement sur l’action de la RdB/CUB – Représentation Syndicale de Base/Confédération Unitaire de Base, le plus grand représentant du syndicalisme de base, et la CGIL – Confédération Générale Italienne du Travail – la grande centrale italienne. L’action de la CGIL en faveur des droits des flexibilisés par le biais des NIdiL – Nouvelles Identités Travailleuses – met en évidence une stratégie de conquêtes lentes et progressives. Le syndicalisme de base démontre, quant à lui, une action plus effective qui résulte de sa posture très clairement affirmée contre la flexibilité. En vue de contribuer à la discussion de cette question au Brésil, on fera encore remarquer l’action d’un noyau de la RdB qui s’occupe plus spécialement des droits des travailleurs associés en coopératives. Mots-clés: syndicalisme italien, travail flexible, travail atypique, travail précaire. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

As análises em termos de segmentação do mercado do trabalho não correspondem mais à realidade do mundo do trabalho. A proliferação das formas de estatutos precários ilustra o fato de que a informalização abrange também o coração do assalariamento (ou salariato), dando-lhe um aspecto híbrido. Tal hibridização das formas de inserção no trabalho remete à eclosão de uma multiplicidade de estatutos jurídicos do trabalho, a uma de-segmentação. Evidenciam-se, portanto, através de exemplos europeus, a diversidade/continuidade dos estatutos do trabalho “atípico”, assim como o impasse analítico da separação entre as categorias de “trabalho autônomo” e “trabalho subordinado”. Flexibilidade e precariedade caracterizam as novas formas de trabalho, o que não deixa de questionar a fronteira conceitual entre o “trabalho” e a “atividade”. Paralelamente, a relação salarial tende a individualizar-se, o que se traduz, de um lado, por um maior reconhecimento e uma demanda maior de autonomia por parte dos trabalhadores no exercício de sua ocupação e, de outro, convida o pesquisador a refletir sobre as fronteiras do assalariamento. Palavras-Chave: trabalho, contrato de trabalho, autonomia, assalariamento, Europa. “Desegmentation” of the employment market and autonomy: some introductory words The analyses on employment market segmentation do not correspond to the reality of working world any more. The proliferation of several forms of ‘precarious statutes shows that informalization includes also the heart of employment, giving it a hybrid aspect. Such hibridization of ways of entering work leads to the eclosion of a multiplicity of juridical statutes in work, to a desegmentation. The diversity/continuity of “atypical” work statutes are shown through european examples, just as the analytical impasse of separation between the “autonomous work” and “subordinate work” categories. Precariousness and flexibility are the caracteristics of the new workforms, and it also questions the conceptual border between “work” and “activity”.At the same time, the employment relation tends to be individual, which leads, on one side, to a better acknowledgement and a bigger demand of autonomy by workers exercising their jobs, and, on another side, invites the researcher to think about the borders of employment. Key words: work, work contract, autonomy, assalariamento, Europe. “DÉ-SEGMENTATION” DU MARCHÉ DU TRAVAIL ET AUTONOMIE: quelques mots d’introduction Les analyses en termes de segmentation du marché du travail ne correspondent pas à la réalité du monde du travail. La prolifération de statuts précaires illustre le fait que l’informalisation touche aussi le cœur du salariat, lui donnant un aspect hybride. Cette hybridation des formes de mise au travail renvoie à l’éclosion d’une multiplicité de statuts juridiques du travail, à une dé-segmentation. La diversité/continuité des statuts du travail “atypique” tout comme l’impasse analytique de la séparation entre les catégories de “travail autonome” et “travail subordonné” est mise en relief. La flexibilité et la précarité caractérisent les nouvelles formes de travail, ce qui conduit à questionner la frontière conceptuelle entre le “travail” et “l’activité”. Parallèlement, le rapport salarial tend à s’individualiser, ce qui se traduit, d’un côté, par une reconnaissance et une demande accrue d’autonomie demandée aux travailleurs dans l’exercice de leur occupation et, d’un autre côté, invite le chercheur à réfléchir aux frontières du salariat. Mots-clefs: travail, contrat de travail, autonomie, salariat, Europe. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

Este texto resgata o debate teórico-conceitual que envolve o tema da informalidade, em essência, aquele das relações de dominação que favoreceram a acumulação capitalista no país. A partir dos dados da PNAD 2006, também é analisada a distribuição da força de trabalho ocupada. Quem são os informais e como eles se distribuem? Qual o seu perfil de renda e de escolaridade? Os achados corroboram os argumentos analíticos que entendem a informalidade como um problema estrutural básico na sociedade brasileira. Seu crescimento assevera o quadro histórico de desigualdade e pobreza que marcou seu padrão de desenvolvimento. Ainda que a economia volte a crescer, haverá um considerável contingente de trabalhadores que, a menos seja beneficiado com políticas educacionais consistentes, jamais terá a possibilidade de ser incorporado pela economia regulada. PALAVRAS-CHAVE: trabalho informal, trabalho precário, desigualdade. INFORMAL LABOR: a basic structural problem in the understanding of inequalities in Brazilian society Márcia da Silva Costa This paper rescues the theoreticalconceptual debate that involves the theme the informality, in essence, that of dominance relationships that favored the capitalist accumulation in this country. Starting from the data of PNAD 2006, the distribution of the busy workforce is also analyzed. Who are the informal ones and how are they distributed? Which income and education profile do they have? These discoveries corroborate the analytical arguments that understand the informality as a basic structural problem in Brazilian society. Its growth asserts the historical picture of inequality and poverty that marked its development pattern. Even if the economy grows again, there will be a considerable contingent of workers that, unless benefitted with solid educational policies, will never have the possibility of being incorporated in the regulated economy. KEYWORDS: informal labor, labor precariousness, inequality. LE TRAVAIL INFORMEL: un problème structurel basique pour comprendre les inégalités dans la société brésilienne Márcia da Silva Costa Ce texte reprend le débat théorique et conceptuel à propos du thème de l’informalité en tant que tel, le débat sur les liens de domination qui ont favorisé l’accumulation du capital dans le pays. A partir des données du PNAD 2006, on y fait également une analyse de la distribution de la force de travail active. Qui sont ces informels et comment sont-ils répartis ? Quel est le profil de leurs revenus et de leur scolarisation ? Les résultats corroborent les arguments de l’analyse qui considèrent l’informalité comme un problème structurel de base dans la société brésilienne. Son augmentation confirme le cadre historique d’inégalité et de pauvreté qui a marqué son modèle de développement. Même si l’économie reprenait, il y aurait toujours un grand nombre de travailleurs qui, à moins d’être bénéficiaires de politiques éducatives solides, n’auraient jamais la possibilité d’être intégrés dans l’économie formelle. MOTS-CLÉS: travail informel, travail précaire, inégalité. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

O artigo discute a contribuição do Estado brasileiro para a desestruturação do mercado de trabalho por meio da análise do desempenho do setor público/estatal como empregador vis a vis o comportamento do setor privado, tomando como exemplo o mercado de trabalho da Região Metropolitana de Salvador. Utiliza os dados da RAIS dos anos de 1995 e 1999 para evidenciar o caráter perverso das mudanças nas relações de trabalho no setor público/estatal – traduzido na reduzida expansão dos empregos de melhor qualidade e na queda generalizada dos níveis de remuneração – e para argumentar que a precarização dos empregos observada na década de 90 é amplamente tributária dessas mudanças, em face da expressiva participação deste setor no emprego formal, mas sobretudo porque essa mudança no padrão de relação do Estado com os seus empregados – nas três esferas de governo – sinalizou, para o setor privado, um novo e mais precário padrão de contratação e de remuneração. Palavras chave: mercado de trabalho, setor público, precarização, RMS, emprego formal. STATE REFORM, PUBLIC EMPLOYMENT AND LABOR MARKET PRECARIZATION The paper discusses the contribution of the BrazilianState in labor market destructuring by analyzing the performance of the public/state sector as employers vis a vis the sector private behavior, adopting the labor market in Salvador’s Metropolitan Region as an example. The 1995 and 1999 RAIS data (Annual List of Social Information) were used to show the perverse character of labor relationship changes in the public/state sector, which is translated into the reduced expansion of better quality employment and in the generalized decrease of the compensation levels. Thus it is argued that the precarization of employment opportunities of the 90s can be highly attributed to these changes, in view of the expressive participation of this sector in formal employment. Above all, this change in the pattern of relationship between State and employees, in the three government spheres, has signaled to the private sector a new and more precarious contract and compensation model. Key words: labor market, public sector, precarization, SMR, formal employment. RÉFORME DE L’ÉTAT, EMPLOI PUBLIC ET LA PRÉCARISATION DU MARCHÉ DE TRAVAIL Cet article évoque la contribution de l’Etat brésilien à la déstructuration du marché de travail à travers l’analyse de la performance du secteur public/étatique en tant qu’employeur vis-à-vis du comportement du secteur privé, en prenant comme exemple le marché de travail de la Région Métropolitaine de Salvador. On utilise les données de la RAIS des années 1995 et 1999 pour mettre en évidence le caractère pervers des changements dans les relations de travail du secteur public/étatique – traduits par l’expansion restreinte des emplois de meilleure qualité et par la baisse généralisée des niveaux de rémunération – et pour soutenir que la précarisation des emplois observée dans les années 1990 est largement tributaire de ces changements, étant donné l’expressive participation de ce secteur dans l’emploi formel, mais surtout parce que ce changement dans le modèle de relation de l’Etat avec ses employés – dans les trois sphères du gouvernement – a signalé, pour le secteur privé, un nouveau modèle de contrat et de rémunération, plus précaire. Mots clÉs: marché de travail, secteur public, précarisation, RMS, emploi formel. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

O artigo tem por objetivo fazer uma comparação entre os trabalhadores do setor de confecção de vestuário e acessórios, em duas cidades distintas: a capital paulista e a pequena Toritama, situada no Agreste pernambucano. Foram considerados, na cidade de São Paulo, somente os imigrantes cearenses que trabalham nesse setor, cujo número era próximo do total de pessoas ocupadas na mesma atividade em Toritama. Foram utilizados os microdados do Censo de 2000. De um modo geral, a informalidade se mostrou expressiva nos dois contextos, embora um pouco mais elevada em Toritama. O artigo mostra que a maioria dos trabalhadores na atividade de confecção, nas duas cidades, era mal remunerada, tinha jornadas de trabalho acima do padrão, não possuía carteira assinada e poucos contribuíam para a Previdência Social. Considerando os custos monetários e não monetários da vida na capital paulista, não ficou evidente que os imigrantes cearenses estudados estivessem em melhor situação que os trabalhadores de Toritama. PALAVRAS-CHAVE: migração, emprego precário, confecção de vestuário e acessórios, São Paulo, Toritama. MIGRATION AND PRECARIOUS LABOR IN TWO DIFFERENT CONTEXTS: São Paulo and Toritama Renato Santos Duarte Wilson Fusco This paper aims to do a comparison between workers of the clothes and accessories making sector in two different cities: the capital from São Paulo and small Toritama, located in Pernambuco hinterland. Only the immigrants from Ceará that work in that sector were considered in the city of São Paulo, which number was close to that of the total of employed people in the same activity in Toritama. Microdata of the Census of 2000 were used. In general, informality was expressive in both contexts, although a little higher in Toritama. This paper shows that most of the workers in cholthes making, in the two cities, were badly paid, had work days above the pattern, weren’t registered, and few contributed to Social Welfare. Considering the monetary non monetary and costs of life in the capital from São Paulo, it was not evident that the immigrants from Ceará studied were in better situation than the workers of Toritama. KEYWORDS: migration, precarious labor, clothes and accessories making, São Paulo, Toritama. MIGRATION ET EMPLOI PRÉCAIRE DANS DEUX CONTEXTES DIFFÉRENTS: Sao Paulo et Toritama Renato Santos Duarte Wilson Fusco L’objectif de cette étude est de faire une comparaison entre les travailleurs qui confectionnent des vêtements et des accessoires dans deux villes différentes : la capitale de l’Etat de Sao Paulo et de la petite ville de Toritama, située dans la région agreste de l’Etat de Pernambouc. A Sao Paulo, seuls les immigrants du Céara qui travaillent dans ce secteur et dont le nombre est proche du nombre total de personnes qui occupent cette même activité à Toritama, ont été pris en considération. Nous avons utilisé les micro données du Recensement de 2000. D’une manière générale, l’informalité a été utilisée dans les deux contextes, même si elle a été un peu plus élevée à Toritama. L’article montre que dans les deux villes, la majorité des ouvriers travaillant dans la confection était mal rémunérée, faisait des heures de travail au-dessus de la moyenne, n’avait pas de contrat de travail et que peu d’ouvriers cotisaient à la Sécurité Sociale. Si l’on prend en considération le coût monétaire et non monétaire de la vie dans la capitale de l’Etat de Sao Paulo, il n’est pas évident que les immigrants de l’Etat du Ceara, qui ont fait l’objet de notre étude, vivent dans de meilleures conditions que les ouvriers de Toritama. MOTS-CLÉS: migration, emploi précaire, confection de vêtements et d’accessoires, São Paulo, Toritama. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

Este artigo apresenta uma análise comparativa do mercado de trabalho do setor da Construção Civil, no Brasil e na França, em um contexto de flexibilização. Fruto de pesquisas de campo em canteiros de obras, nesses dois países, o texto aborda especificidades da informalidade dos contratos de trabalho no setor, que vêm produzindo uma transferência das ilegalidades das grandes para as pequenas empresas. No caso Francês, mediante as agências de temporários. No Brasil, através das pequenas empresas clandestinas, denominadas “gatas”. Enfatizam-se a percepção dos trabalhadores frente às ilegalidades e suas estratégias para se manter no mercado. No caso Francês, ressalta-se o trabalho de imigrantes clandestinos ou portadores de títulos de estadia precários, viabilizados pelas agências de temporários. No Brasil, percebe-se que o setor sempre se organizou com base na informalidade e busca, aos poucos, fidelizar os trabalhadores, ainda que se mantenha predominante o trabalho informal.PALAVRAS-CHAVE: informalidade, subcontratação, construção civil, trabalho, precariedade.SUBCONTRACTING AND INFORMALITY IN CIVIL CONSTRUCTION, IN BRAZIL AND FRANCE Luciano Rodrigues CostaThis paper presents a comparative analysis of the labor market of the construction industry in Brazil and France, in a context of flexibility. This text, being the result of field research on construction sites in these two countries, discusses specifics of the informal labor contracts in the sector, which have produced a transfer of illegalities from large to small businesses. In the French case, through temporary agencies. In Brazil, through small businesses underground, called “kittens. ”The perception of workers against such illegalities and their strategies to stay on the market are emphasized. In the French case, the work of illegal or semi-legal immigrants, made possible by temporary agencies. In Brazil, it is clear that the industry has always been organized based on informality and seeks, gradually, to retain workers, even though informal work remains predominant.KEYWORDS: informality, subcontracting, civil construction, labor, precariousness.SOUS-TRAITANCE ET INFORMALITÉ DANS LA CONSTRUCTION CIVILE, AU BRÉSIL ET EN FRANCE Luciano Rodrigues CostaCet article présente une analyse comparative du marché du travail dans la Construction Civile au Brésil et en France, dans un contexte de flexibilité. Fruit des recherches de terrain effectuées sur des chantiers de construction dans ces deux pays, ce texte aborde les spécificités des contrats de travail informels dans le secteur qui entrainent un transfert d’illégalités des grandes aux petites entreprises. Dans le cas français, ceci se fait par le biais des agences d’intérim, au Brésil, par le biais des petites entreprises clandestines, appelées “gatas”. On y souligne la perception de ces illégalités par les travailleurs et les stratégies utilisées pour rester sur le marché. Dans le cas français, l’accent est mis sur le travail des immigrés clandestins ou porteurs de titres de séjour précaires, rendus possibles par les agences de travail intérimaire. Au Brésil on peut se rendre compte que le secteur a toujours été organisé sur la base de l’informel mais cherche progressivement à fidéliser les ouvriers, même si le travail informel reste prédominant.MOTS-CLÉS: informalité, sous-traitance, construction civile, travail, précarité. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh

A indústria florestal apresenta as maiores taxas de mortalidade associada ao trabalho no mundo, apesar da introdução da mecanização no setor. Neste artigo, foram estudados os documentos da Comissão Parlamentar de Inquérito instituída para verificar os acidentes fatais ocorridos em Minas Gerais. Analisou-se o processo de trabalho realizado pelas equipes de corte de árvores de uma empresa do setor de extrativismo vegetal e constatou-se que o conhecimento acumulado quanto aos fatores de risco de acidentes nesse setor não orientou a transformação das situações de trabalho. O momento da derrubada de árvores e os riscos consequentes de ser “atingido por” são as principais causas dos acidentes e motivaram a demanda do estudo, sendo coerentes com a descrição encontrada na literatura. As relações de trabalho precarizadas predominam no setor. Os autores associam a manutenção da exposição aos riscos à terceirização crescente, concentrada nas fases da produção, reconhecidas como perigosas.PALAVRAS-CHAVE: extrativismo, acidentes de trabalho, precarização, saúde do trabalhador LABOR PRECARIZATION AND PRODUCTION OF ACCIDENTS IN HARVESTING OF TREES Ada Ávila Assunção Guilherme Ribeiro CamaraThe forestry industry has the highest rates of labor-associated mortality in the world, despite the introduction of mechanization in the sector. In this paper, we studied the documents of the Parliamentary Commission of Inquiry instituted to check fatal accidents occurred in Minas Gerais. We analyzed the process of work done by teams of a logging company and found that the accumulated knowledge about the risk factors for accidents in this sector did not guide the transformation of work situations. The time of the felling of trees and the consequent risk of being “struck by” are the main causes of accidents and prompted the study, which is consistent with the description found in the literature. The precarious employment relationships predominate in the sector. The authors associate the continuing exposure to risks to increased outsourcing, focused on the stages of production, recognized as dangerous.KEYWORDS: extractivism, industrial accidents, precarization, workers’ health. LA PRÉCARISATION DU TRAVAIL ET LA PROVOCATION D’ACCIDENTS DANS LA CUEILLETTE DES ARBRES Ada Ávila Assunção Guilherme Ribeiro CamaraC’est dans l’industrie forestière que l’on trouve les plus hauts taux, à niveau mondial, de mortalité associée au travail bien que le secteur ait été mécanisé. Cet article présente une étude faite à partir des documents de la Commission d’Enquête Parlementaire instituée pour vérifier les accidents mortels survenus dans l’État de Minas Gerais. Une analyse du processus du travail, réalisée par les équipes chargées de la coupe des arbres d’une entreprise d’extraction forestière, y est faite et on a pu constater que les connaissances accumulées sur les facteurs de risques d’accidents dans le secteur n’ont pas permis la transformation de la réelle situation de travail. Le moment de l’abattage des arbres et, par conséquent, les risques d’être « atteint par » sont les principales causes d’accidents correspondant aux descriptions trouvées dans la littérature. C’est pourquoi une étude a été sollicitée. Des relations précaires de travail prédominent dans ce secteur. Les auteurs associent le maintien de cette situation d’exposition aux risques pour les travailleurs à une sous-traitance croissante qui, dans les phases de production reconnues dangereuses, augmente encore plus.MOTS-CLÉS: extraction, accidents de travail, précarisation, santé du travailleur. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh

Este artigo tem por finalidade discutir a temática da reestruturação produtiva no contexto da globalização econômica neoliberal em curso, procurando avaliar seus impactos tecnológicos, sociais e econômicos, bem como suas implicações sobre a realidade cotidiana dos trabalhadores, principalmente no que se refere ao processo de flexibilização e precarização das condições de trabalho. Neste sentido, procurar-se-á analisar criticamente o papel das cooperativas de trabalho, que têm sido utilizadas como uma importante estratégia de terceirização de serviços e também de processos produtivos por parte das empresas, tanto públicas como privadas, cujo objetivo tem sido em realidade o de reduzir custos empresariais. Esta estratégia empresarial de terceirização cooperativada se, por um lado, resolve a questão competitiva das empresas, na medida que reduz seus custos, por outro lado significa uma das formas mais perversas de exclusão social, ou, em outras palavras, uma forma de inclusão precária, instável e marginal de um número cada vez mais crescente de um tipo específico de trabalhador – o trabalhador precarizado destituído de direitos e proteção social. Palavras-chaves: Relações de trabalho, cooperativismo, flexibilização produtiva, precarização e exclusão social. Work cooperatives and productive flexibilization: when “being together” becomes a perverse estrategy of exclusion This paper aims to discuss the productive restructuring in the context of neoliberal economical globalization nowadays, with the objective of assessing its technological, social, and economical impacts, as well as its implications on the daily reality of workers, mainly referring to the flexibility and precariousness process of work conditions. Thus, an attempt to critically analyze the role of the work cooperatives, that, in turn, have been used as an important strategy of tercerization of services and also productive processes by both public and private enterprises, whose objective has been to reduce the enterprise costs This enterprise strategy, the tercerization by means of a cooperative, on the one hand, solves the matter of enterprise competition, as they reduce its costs. On the other hand, this is one of the most severe modes of social exclusion, in other words, it is another mode of precarious, unstable, and marginal inclusion of an increasing number of a certain kind of worker – the precarious worker who is destitute of his or her rights as well as his or her social protection. Key words:work relationship, cooperativism, productive flexibility, precariousness and social exclusion. COOPERATIVES DE TRAVAIL ET FLEXIBILISATION PRODUCTIVE: Lorsque “être ensemble” se transforme en stratégie perverse d’exclusion Cet article aborde la thématique de la restructuration productive considérée dans le contexte de la globalisation économique néo-libérale en cours, en essayant d’évaluer ses impacts technologiques, sociaux et économiques ainsi que ses implications/conséquences sur la réalité quotidienne des travailleurs, surtout en ce qui concerne le processus de flexibilisation et de précarisation des conditions de travail. C’est dans ce sens qu’on a essayé de faire une analyse critique du rôle des coopératives de travail que les entreprises, publiques et privées, utilisent comme stratégie de sous-traitance des services mais aussi en tant que processus productifs, simplement dans l’objectif de réduire leurs coûts. Si cette stratégie des entreprises de sous-traitance coopérative, d’un côté résoud le problème de la compétition entre les entreprises, dans la mesure où elle en réduit les coûts, elle représente d’un autre côté l’une des formes les plus perverses de l’exclusion sociale, car il s’agit d’une forme d’inclusion précaire, instable et marginale d’un nombre de plus en plus important d’un type de travailleur spécifique – le travailleur précarisé, destitué de ses droits et de protection sociale. Mots-clés: relations de travail, coopérativisme, flexibilisation productive, précarisation et exclusion sociale. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

Tendo em vista o lugar tradicional dos sindicatos como canal de organização e condução de conflitividade na sociedade brasileira, o artigo se propõe articular a reconfiguração das classes sociais no Brasil contemporâneo, as manifestações atuais da inquietação social e a situação dos sindicatos frente a essa nova configuração. A especial ênfase ao papel dos sindicatos nesta nova conjuntura global parte da premissa de que as diferentes respostas dos sindicatos nacionais ao advento do protagonismo político da juventude trabalhadora em condições precárias de vida e de trabalho representam uma oportunidade privilegiada de observação das atuais reconfigurações classistas em contextos de crise. Palavras-chave: Trabalho. Trabalhadores. Juventude. Sindicatos. Ação Coletiva. DYNAMICS OF COLLECTIVE ACTIONS IN CONTEMPORARY BRAZIL: agreements and disagreements between unionism and the youth worker force Ruy Braga Marco Aurélio Santana Taking into account the traditional Unions’ role in the conflict organization and mobilization in the Brazilian society, the article associates the social classes reconfiguration, contemporary social uneasiness and their impacts upon Brazilian Unionism. The main emphasis on Unions’ role is related to the hypothesis that the different responses from Unions to this new scenario is a privileged opportunity to observe the current social classes reconfiguration during a crisis period and the resulting dynamics of collective action. Keywords: Work. Workers. Youth. Unions. Collective Action DYNAMIQUES DE L’ACTION COLLECTIVE AU SEIN DU BRÉSIL CONTEMPORAIN: Convergences et divergences entre le syndicalisme et les jeunes travailleurs Ruy Braga Marco Aurélio Santana Compte tenu de la place traditionnelle occupée par les syndicats en tant que moyen d’organisation et de résolution des conflits dans la société brésilienne, cet article se propose d’articuler la reconfiguration des classes sociales au sein du Brésil contemporain, ainsi que les manifestations actuelles de l’inquiétude sociale et la situation des syndicats face à cette nouvelle configuration. L’accent mis tout particulièrement sur le rôle des syndicats dans cette nouvelle conjoncture mondiale part du principe que les différentes réponses des syndicats nationaux face à l’avènement du rôle politique de la jeunesse travaillant dans des conditions précaires de vie et de travail sont une excellente occasion pour observer les reconfigurations actuelles des paramètres de classe dans le contexte d’une crise. Mots-clés: Travail. Travailleurs. Jeunesse. Syndicats. L’action collective. Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

Dans un texte de 1908 intitulé « Digressions sur l’Étranger » (1999), le sociologue Georg Simmel définit ce dernier comme l’homme venu d’ailleurs et installé à demeure, même s’il reste un voyageur potentiel. Membre du groupe dans lequel il s’est fixé, il y occupe une position distincte, en raison de son origine et se trouve renvoyé à une altérité plus ou moins bien acceptée. Souvent pénible, cette situation peut s’avérer positive dans la mesure où elle favorise un questionnement sur le monde social : « parce qu’il n’a pas de racines dans les particularismes et les partialités du groupe, il s’en tient à l’écart avec l’attitude spécifique de l’objectivité, qui n’indique pas le détachement ou le désintérêt, mais résulte plutôt de la combinaison particulière de la distance et de la proximité, de l’attention et de l’indifférence.» (Simmel, 1999, 55) A cette analyse répond, plus de trente ans après, celle du sociologue autrichien Alfred Schutz. Dans un article intitulé « L’étranger », publié initialement en 1944 aux États-Unis où il avait fui la menace nazie, Schutz s’attache à son tour, en phénoménologue du social, à décrire les difficultés et les capacités de l’étranger (Schutz, 2003). Celui-ci ne dispose pas de cette connaissance immédiate venue de la pensée d’habitude (thinking as usual). Pour lui, le modèle culturel du groupe d’accueil, dépourvu de l’évidence d’un sens commun, s’avère problématique. Schutz insiste sur son désarroi, mais il souligne, comme Simmel, son potentiel heuristique, lié à la nécessité d’examiner ce qui, pour d’autres, va de soi. Ainsi, note-t-il : « l’étranger discerne, souvent avec une douloureuse clairvoyance, l’émergence d’une crise susceptible de menacer toutes les fondations d’une “conception relativement naturelle du monde” » (Schutz, 2003, 17). Le modèle explicite de Simmel est la position des Juifs, intermédiaires jugés nécessaires, donc tolérés mais stigmatisés, dans la société précapitaliste. Mais au delà, il vise la condition de minoritaire qu’il connaît lui-même en tant que Juif assimilé et converti qui n’a jamais été accueilli par l’université allemande. Le modèle de Schutz est le nouveau venu, l’immigrant de fraîche date, dont on ne sait pas encore s'il va rester marginalisé ou s'il va s’intégrer. Schutz, lui aussi, parle d’expérience : quand il publie ce texte, cela fait six ans qu’il est arrivé aux États Unis. C’est un exilé qui a dû changer de code, de langue et d’environnement et qui regarde, intrigué, la société américaine. Ces deux formes d’expérience de l’étrangéité ont été vécues et théorisées par de nombreux intellectuels juifs allemands, contraints de fuir après l’arrivée au pouvoir d’Hitler. C’est le cas de Siegfried Kracauer qui a étudié l’architecture, la philosophie, la sociologie et a suivi le séminaire privé de Simmel, dans les années 1910 à Berlin. Il a participé activement à l’effervescence culturelle et politique de la gauche de Weimar avant de connaître les chemins de l’exil, en France puis aux États Unis. Comme son maître Simmel, il déchiffrait dans le quotidien urbain, la culture de masse ou l’esthétique ordinaire les signes révélateurs d’une mutation de la société. Selon Theodor Adorno, « Le comportement [de Kracauer] à l’égard de l’expérience était toujours celui de l’étranger, transposé dans le domaine de l’esprit. » (1984, 273) Dans son dernier ouvrage, L’Histoire Des avant-dernières choses, il compare l’historien à l’étranger, entrant dans un monde auquel il n’appartient pas. Et il écrit aussi à propos de l’exilé : « il a cessé d“appartenir” » (he has ceased to belong), (Kracauer, 2006, 146). Pour Kracauer, cette non appartenance, qu’il définit également comme une « exterritorialité », rapproche la situation de l’étranger ou de l’exilé d’un côté et la position du sociologue ou de l’historien de l’autre. A son tour, Edward Saïd donne de nombreux exemples des affinités entre expérience du déplacement, renouvellement du regard et pensée critique (2008). Parmi ceux-ci, il évoque les travaux d’Adorno dans son exil new-yorkais. Il est devenu, dit-il, un chasseur d’illusions et la situation pénible et précaire dans laquelle il se trouvait, en lui donnant une vision à la fois proche et distanciée, a sans nul doute favorisé la lucidité de ses analyses sur le caractère administré d’une modernité dépourvue d’humanité. Pour lui, ajoute-t-il, le refus de cet état des choses est la mission de l’intellectuel en exil. Une mission que Saïd, Américain d’origine palestinienne, se fixe à son tour dans sa théorie nomade (traveling theory) de l’analyse littéraire, qui opère un décentrement radical par rapport à la culture hégémonique occidentale. Si une expérience de minoritaire ou d’exilé peut inciter à se défaire des évidences familières, à se détacher des représentations communes et ainsi à développer une pensée critique, on peut aussi, par méthode ou par principe épistémologique « jouer l’étranger », selon l’expression de deux historiens des sciences anglais Steven Shapin et Simon Schaffer (1993, 12). Ils cherchaient à expliquer pourquoi la méthode expérimentale fait scientifiquement preuve. Pour répondre à cette question, il leur fallait, disaient-ils, citant Schutz, suspendre leur perception routinière sur l’évidence de l’expérience et aborder « leur » culture de l’expérimentation à la manière dont un étranger percevait une culture autre que la sienne. Ce qu’ils ont fait en étudiant les controverses sur le sujet au XVIIe siècle (entre Thomas Hobbes et Robert Boyle). Ils ont pratiqué ce que l’historien Carlo Ginzburg nomme l’« estrangement » (straniamento). (2001) L’estrangement est un procédé littéraire provoquant une défamiliarisation afin de donner une perception plus exacte de ce qui est raconté (notons ici que c'était déjà l'appréhension de Montaigne, notamment dans le chapitre "Des Cannibales" des Essais). Ginzburg, qui rappelle la longue histoire de ce procédé, de Marc Aurèle à Tolstoï, montre que son objectif a toujours été critique : l’estrangement permet de se défaire des « représentations fallacieuses », des « postulats qu’on croyait évidents » et des « modes d’identification rebattus et usés par les habitudes perceptives » (2001, 21). C’est « un instrument de délégitimation à tous les niveaux, politique, social, religieux » (2001, 29). Il libère le regard en lui ôtant les lunettes des normes ou des traditions culturelles. En cela, il intéresse l’historien mais a une portée cognitive et épistémologique plus générale. Pour le sociologue, qui étudie la société dans laquelle il est lui-même immergé, la position de l’étranger (et la réflexivité qu’elle implique), est une nécessité méthodologique. Il faut « penser ailleurs » pour aiguiser les interrogations et stimuler les interprétations (Lapierre, 2006), en prenant notamment de la distancepar rapport aux évidences des institutions et des sens communs en cours dans la société. L’ethnologue travaillant de façon classique sur des terrains lointains, lui, occupait de fait une position d’étranger, bien qu’un peu particulière. Ni touriste de passage en quête d’exotisme, ni résident installé à demeure, il était « l’intrus familier ». Le défi étant d’être de moins en moins intrus et de plus en plus familier, tout en considérant, d’un « regard éloigné », les observés comme des objets. Cette façon de travailler au loin, sur des terrains circonscrits, avec des systèmes interprétatifs puissants et exclusivement forgés en Occident, est désormais remise en question. Car les sociétés sont mondialisées et les « aires culturelles » reconfigurées par les migrations. Il n’y a plus centre et périphérie, sujet sachant et objet du savoir. Enfin, l’exercice de l’anthropologie n’est plus une exclusivité occidentale. Tandis que les mondes se rapprochent, deux options s’offrent désormais à l’anthropologue. Il peut user de ses propres outils pour « jouer à l’étranger chez lui ». Le détour par l’ailleurs qui permet en retour sur les us et manières de sa propre société n’est certes pas une nouveauté, Montaigne le pratiquait déjà ("Je ne dis les autres que pour d'autant plus me dire"), mais il reste fructueux, comme l’ont montré, par exemple, les travaux de Georges Balandier (1985) ou de Marc Abélès (2000). Il peut également, et cette voie est plus engageante (dans tous les sens du terme), coproduire un savoir où chacun est l’étranger familier de l’autre.

Este trabalho discute a polarização e a segregação sócio-espacial em uma área periférica, a da Região Metropolitana de Salvador. Reconstituindo a trajetória de Salvador e a conformação da sua Região Metropolitana, ele evidencia como a mesma foi marcada pela intervenção do Estado, pelas desigualdades, pela pobreza e por uma concentração de expressiva parcela da população em distantes e precárias periferias. Analisa a estrutura sócio-ocupacional e a segmentação social resultantes e mostra como o ajuste e a reestruturação produtiva contribuíram, nos últimos anos, para acentuar os problemas ocupacionais e sociais da área, consolidando e aprofundando, também, os processos de segregação. Palavras chaves:Metrópoles, estrutura social, segregação socioespacial, Salvador. Polarization and socio-spatial segregation in a peripheric metropolis This paper discusses the socio-spatial polarization and segregation in a peripheric area, the Metropolitan Region in Salvador. By telling the trajectory of Salvador and the conformation of its Metropolitan Region, it shows how the latter was marked by interference from the State, inequalities, poverty and by a concentration of an expressive part of the people in distant and poor peripheries. It makes an analysis of the resulting socio-occupational structure and the social segmentation and shows how the productive adjustment and reestructuring have added, in the last few years, to sharpen the area’s occupational and social problems, also enhancing and strenghtening the segregation process. Key words: Metropoles, social structure, socio-spatial segregation, Salvador. POLARISATION ET SÉGRÉGATION SOCIO-SPATIALE DANS UNE MÉTROPOLE PÉRIPHÉRIQUE Ce travail parle de la polarisation et de la ségrégation socio-spatiale dans une région périphérique, celle de la région métropolitaine de Salvador. Il reconstitue la trajectoire de Salvador et la conformation de sa région métopolitaine, il montre comment celle-ci a été profondément marquée par l’intervention de l’Etat, par les inégalités, par la pauvreté et par la concentration d’une partie importante de la population dans des banlieues éloignées et précaires. La structure socio-occupationnelle et la segmentation sociale qui en résultent y sont analysées ; il y est démontré combien l’ajustement et la restructuration productive ont contribué, au cours des dernières années, à accenturer les problèmes occupationnels et sociaux de cette région, à consolider et à approfondir également les processus de ségrégation. Mots-clés: Métropoles, structure sociale, ségrégation socio-spatiale, Salvador. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

Este artigo analisa o problema da produção do controle e da ordem em prisões brasileiras, utilizando as perspectivas histórica e sociológica, e levanta a hipóteses de que, no Brasil, convivem duas modalidades de construção da ordem e do controle nas prisões. Uma delas, minoritária, baseia-se na prerrogativa do Estado na gestão do dia a dia prisional. A outra é relativa à negociação da pacificação do presídio entre o Estado e as lideranças dos presos. Embora, no primeiro caso, a prerrogativa do Estado possa ser vinculada às condições institucionais adequadas e, no segundo (negociação entre o estado e as lideranças dos presos) às condições precárias dos presídios, como superlotação, número reduzido de agentes penitenciários, entre outros, a análise apontou que ambas as modalidades traduzem formas de relacionamentos e interações sociais historicamente produzidas entre o Estado e a sociedade, que remetem à fundação da República, recriadas através do habitus dos atores sociais, não se restringindo exclusivamente ao espaço social das prisões. PALAVRAS-CHAVE: prisões, Estado, agentes penitenciários, controle, ordem.STATE AND CONTROL IN THE PRISON SYSTEM Analía Soria Batista This paper analyzes the problem of the order and control production in Brazilian prisons, using the historical and sociological perspectives, and brings the hypotheses that, in Brazil, two modalities of construction of order and control in the prisons happen together. One of them, minoritary, is based on the State’s prerogative of daily prisional administration. The other regards the negotiation of the prison pacification between the State and the prisoners’ leaderships. Although, in the first case, the prerogative of the State can be linked to the appropriate institutional conditions and, in the second (negotiation between the State and the prisoners’ leaderships) to such precarious conditions of the prisons, as overcrowding, reduced number of penitentiary agents, the analysis pointed out that both modalities translate forms of relationships and social interactions historically produced among the State and society, that go to the foundation of the Republic, recreated through the social actors’ habitus, not limiting exclusively to the social space of the prisons. KEYWORDS: prisons, State, penitentiary agents, control, order.ETAT ET CONTROLE DANS LES PRISONS Analía Soria Batista Ce travail analyse le problème de la production du contrôle et de l’ordre dans les prisons brésiliennes en tenant compte des perspectives historique et sociologique et soulève l’hypothèse selon laquelle, au Brésil, il y a deux manières de construire l’ordre et le contrôle dans les prisons. L’une d’elles, minoritaire, est basée sur la prérogative de l’Etat pour la gestion quotidienne des prisons. L’autre est relative à la négociation de la pacification de la prison entre l’Etat et les leaders des prisonniers. Même si, dans le premier cas, la prérogative de l’Etat peut être liée aux conditions institutionnelles adéquates et, dans le deuxième cas (négociation entre l’état et les leaders des prisonniers), aux conditions précaires des prisons - telles que la surpopulation, le nombre réduit d’agents pénitentiaires, entre autres -, l’analyse montre que les deux modalités sont le reflet des formes de relations et d’interactions sociales historiquement produites entre l’Etat et la société qui remontent à la fondation de la République et qui sont recréées par l’intermédiaire de l’habitus des acteurs sociaux mais qui ne se limitent pas exclusivement à l’espace social des prisons. MOTS-CLÉS: prisons, Etat, agents pénitentiaires, contrôle, ordre. Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br

As favelas e os condomínios fechados expressam a dualidade das formas de morar de ricos e pobres na metrópole paulistana. As ocorrências desses assentamentos acontecem desde a primeira metade do século XX, no caso das favelas, e a partir dos anos 1970, no caso dos condomínios e loteamentos fechados. Este trabalho pretende analisar e identificar tanto os espaços das moradias em condição de extrema vulnerabilidade, particularmente as favelas e unidades habitacionais localizadas em assentamentos periféricos precários, bem como as formas de estruturação do espaço de morar dos ricos e da classe média, destacando, preferencialmente, os condomínios horizontais fechados, como formas de moradia que representam os dois extremos da desigualdade socioterritorial existente no contexto urbano e metropolitano de São Paulo. Trataremos também de refletir sobre as novas formas de apropriação do espaço de morar dos ricos e dos pobres, procurando compreender se existe realmente um novo padrão de ocupação do solo na Região Metropolitana de São Paulo. PALAVRAS-CHAVE: favelas, condomínios fechados, exclusão socioespacial, RMSP. RICH AND POOR, EACH ONE IN THEIR PLACE: socioespatial inequality in São Paulo Nelson Baltrusis Maria Camila Loffredo D’Ottaviano The slums and the walled condominiums express the duality of rich and poor living in São Paulo metropolitan area. The occurrences of those settlements begin, in the case of slums, in the first half of the XX century, and, , in the case of the walled condominiums and developments, in the 1970’s. This paper intends to analyze and to identify both the spaces of homes in condition of extreme vulnerability, particularly the slums and habitational units in precarious outlying neighborhoods, and the ways of structuring the space for living for the rich and the middle class, highlighting, preferentially, the walled horizontal condominiums, as real state forms that represent the two extremes of the current socioterritorial inequality in the urban and metropolitan context of São Paulo. We will also think about the new forms of space appropriation for rich and of poor living, trying to understand if there really is a new pattern of occupation of soil in the São Paulo Metropolitan Area. KEYWORDS: slums; walled condominiums; socioespatial exclusion; São Paulo Metropolitan Region. RICHES ET PAUVRES, CHACUN A SA PLACE: l’ inégalite socio-spaciale dans la métropole de São Paulo Nelson Baltrusis Maria Camila Loffredo D’Ottaviano Les favelas et les copropriétés en régime fermé démontrent la dualité des types d’habitation des riches et des pauvres dans la métropole de Sao Paulo. L’avènement de ce genre de regroupement d’habitations existe depuis la première moitié du XXe siècle en ce qui concerne les favelas et à partir des années 70 pour les copropriétés fermées. Ce travail se veut d’analyser et d’identifier autant les espaces réservés aux maisons qui se trouvent dans des conditions extrêmement vulnérables, et tout particulièrement les favelas et les quartiers précaires situés dans les périphéries, que la structuration de l’espace réservé aux résidences des riches et de la classe moyenne. On met tout spécialement en évidence les copropriétés horizontales fermées, type d’habitations qui représentent les extrémités de l’inégalité socio territoriale existante dans le contexte urbain et métropolitain de Sao Paulo. Nous ferons aussi une réflexion sur les nouvelles manières de s’approprier l’espace pour l’habitation des riches et des pauvres, pour vérifier s’il existe vraiment une nouvelle norme d’occupation du sol dans la Région Métropolitaine de Sao Paulo. MOTS-CLÉS: favelas, copropriétés fermées, exclusion socio spatiale, RMSP. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br