Статті в журналах з теми "Programme d’action publique"

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Balzani, Bernard. "Éditorial." Pensée plurielle 57, no. 1 (August 7, 2023): 7–18. http://dx.doi.org/10.3917/pp.057.0007.

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Анотація:
EUR&QUA, un projet de développement d’un espace transfrontalier qui s’appuie sur des actions multiples (actions de formation, groupes-relais d’acteurs institutionnels et professionnels des six versants…) dont la recherche (action n° 3 du projet) sur les territoires de la Grande Région transfrontalière à l’Allemagne, la Belgique, le Grand- Duché du Luxembourg et la France. Un programme de recherche-action, qui s’est intéressé aux parcours transfrontaliers mis en place au titre des politiques publiques de la protection de l’enfant et du handicap, a permis de présenter la diversité des modes d’action et de coordination de l’action publique, encore embryonnaire parfois, tout comme mis en évidence les expériences transfrontalières des familles et des enfants qui traversent les différentes frontières de ce territoire singulier qu’est la Grande Région .
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IBOCK, Martin Raymond Willy MBOG. "La Transformation des Politiques Publiques de la Santé au Cameroun." Journal of US-Africa Studies International Journal of US and African Studies 1, no. 2 (2020): 108–45. http://dx.doi.org/10.21747/21846251/jour2a4.

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Clé de légitimation du pouvoir en place, la transformation des politiques publiques de la santé au Cameroun constitue une modalité pratique par laquelle le gouvernement entend veiller à ce que tous les individus puissent avoir accès aux services de santé. Cette recherche ambitionne de faire ressortir les voies empruntées par la transformation des politiques publiques de la santé au Cameroun. Un tel objectif, invite à une problématisation du cheminement politique emprunté dans la transformation des politiques publiques de la santé au Cameroun. Mieux encore, comment rendre compte du cheminement politique emprunté dans la transformation des politiques publiques de la santé au Cameroun ? Cette question se justifie par le fait qu’elle permet d’interroger plus globalement les itinéraires de la santé en tant que programme d’action publique. Afin de donner corps à cette interrogation, l’on pose les jalons d’une approche empirique qui mobilise les données qualitatives que quantitatives. En recourant l’approche pragmatique de la transformation des politiques publiques de la santé au Cameroun, l’on démontre que la transformation des politiques publiques de la santé constitue un policy process permettant d’expliquer la trajectoire décisionnelle.
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Rioux, Jean-Sébastien. "Les défis pour le Canada en matière d’aide publique au développement." Études internationales 33, no. 4 (July 7, 2003): 723–43. http://dx.doi.org/10.7202/006663ar.

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Résumé Lors du sommet des pays du G8 à Kananaskis en juin 2002, le Canada a fait figure de leader international en chapeautant le Plan d’action pour l’Afrique. Dans cet article, nous examinons le programme canadien d’aide publique au développement international (apd) durant les années 1990 pour évaluer plusieurs hypothèses sur les allocations d’apd. Nous découvrons, entre autres choses, que le Canada envoie plus d’aide aux pays membres du Commonwealth ; que le contenu de la couverture médiatique des récipiendaires d’aide peut avoir une influence significative sur les flux d’aide ; et que le Canada, contrairement à ce qu’il prône dans son discours officiel, ne privilégie pas pour autant les pays démocratiques où se pratique la « bonne gouvernance ». Ces résultats nous incitent à réfléchir sur l’avenir du programme d’aide au développement dans le cadre de « l’après 11 septembre ». Pour que le programme d’aide canadien fonctionne mieux, nous suggérons quelques pistes dans la conclusion.
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Alam, Thomas. "Quand l’expert montre la lune, le sociologue regarde le doigt. L’expertise d’un think tank européen destiné à la promotion d’un PPP en santé1." Lien social et Politiques, no. 65 (September 30, 2011): 225–49. http://dx.doi.org/10.7202/1006034ar.

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L’article s’organise autour d’une sociologie des acteurs de la promotion d’un PPP dans le domaine de la prévention de l’obésité. Il interroge les conditions savantes de légitimation d’un programme d’action publique financé en partie par des industriels souvent réputés responsables du problème. Post-doctorant dans le cadre d’un thinktank dédié à cet effet, l’auteur propose de combiner approches externaliste et internaliste de l’expertise et de tirer profit de sa participation observante pour comprendre comment le PPP se répand avec une facilité étonnante en tant qu’instrument pragmatique et neutre.
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Thiebaut, Georges-Charles, Lambert Farand, and Marie-Josée Fleury. "Politiques et plans d’action en santé mentale dans l’OCDE : leçons pour le Québec ?" Santé mentale au Québec 39, no. 1 (July 10, 2014): 65–84. http://dx.doi.org/10.7202/1025907ar.

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Cette étude examine les politiques de santé mentale énoncées au cours des quinze dernières années par les pays de l’OCDE et les provinces canadiennes afin d’en décrire les variations, d’identifier certaines configurations et d’en tirer des leçons pour le Québec. Vingt et une politiques sont analysées en faisant appel à un modèle conceptuel dérivé de la théorie de l’action sociale de Parsons. Les politiques varient en termes de différenciation (besoins et groupes priorisés, niveaux d’intervention, finalités, bases factuelles, niveaux de spécification), en termes d’intégration (mécanismes d’efficacité variable allant du fonctionnement en créneaux à l’intégration complète de certaines composantes) et en termes de gouvernance (théories de programme plus ou moins explicites ou fondées, importance variable donnée aux structures, aux processus et aux résultats, mécanismes d’imputabilité et de financement, systèmes d’information et gouvernance clinique variables). Cinq configurations sont identifiées : santé publique, professionnelle, technocratique structurelle, technocratique fonctionnelle et politique. La politique québécoise actuelle, correspondant à une configuration technocratique structurelle, pourrait être bonifiée par le renforcement de ses aspects de santé publique, professionnels et fonctionnels si les obstacles politiques pouvaient être surmontés.
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Ranchin, Pascale. "La politique d’action culturelle dans le réseau de la Médiathèque Intercommunale Istres-Ouest Provence (MIOP)." Documentation et bibliothèques 68, no. 3 (September 13, 2022): 25–36. http://dx.doi.org/10.7202/1092263ar.

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Alors que les intercommunalités se développent en France, la question des réseaux de lecture publique investit désormais, dans le sillage de la politique documentaire, le champ de la politique d’action culturelle. Dans ce cadre, cette dernière engagera un programme méthodique et contractuel, tenant compte des diversités géographique, sociale et culturelle de ses territoires. Quelles que soient ces réalités de contexte, la mécanique mutualiste apportera un surcroît de sens et de services à la population. L’expérience de la MIOP (Médiathèque Intercommunale Istres Ouest Provence), en est le témoin privilégié dans son mode d’organisation transversal, dans ses processus méthodologiques et collaboratifs de travail et dans sa culture de transmission et de construction continue des compétences. Tandis que des signes manifestes de fractures culturelle, sociale, numérique, révèlent les limites des politiques de démocratisation culturelle, la nécessité d’accompagner tous les publics dans leur accès au savoir et à l’information s’impose. La conjugaison des politique documentaire et d’action culturelle en réseau en détermine la cohérence, l’efficacité et la pérennité.
7

Lacquement, Guillaume, and Pascal Chevalier. "Le programme européen LEADER, un modèle d’action publique pour la conversion touristique dans les territoires ruraux marginalisés ?" Cahiers de géographie du Québec 63, no. 179-180 (2019): 243. http://dx.doi.org/10.7202/1084235ar.

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Hirata, Daniel, Carolina Grillo, Diogo Lyra, and Renato Dirk. "Les opérations policières à Rio de Janeiro (2007-2020). De l’inefficacité programmatique à la visée stratégique." Déviance et Société Vol. 47, no. 4 (June 29, 2023): 643–69. http://dx.doi.org/10.3917/ds.474.0643.

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Cet article traite des liens entre la violence et la politique à Rio de Janeiro (Brésil), à partir de l’analyse des opérations policières dans les favelas sous contrôle de groupes criminels armés. Ces incursions armées par les forces policières dans les zones de pauvreté, qui constituent le principal instrument d’action publique pour contrôler la criminalité, sont responsables d’une grande partie du nombre exorbitant de morts provoqués par la police. En croisant des données sur les opérations policières, les faits criminels et la cartographie des groupes armés à Rio de Janeiro, on constate que ces opérations ne contribuent pas à réduire la criminalité et qu’elles sont concentrées dans les zones contrôlées par un groupe armé particulier, celui des « milices », organisations criminelles fondées et dirigées par des policiers proches de narcotrafiquants dont l’expansion est ainsi facilitée. Sur la base de ces données, cette contribution soutient que l’inefficacité des opérations constitue un programme politique, instrumentalisé comme une stratégie dans les jeux de pouvoir locaux qui influencent le fonctionnement de la politique nationale.
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Jacinto, Claudia. "Un dispositif d’insertion des jeunes : contextes et acteurs dans les nouvelles stratégies d’action publique. Le cas du programme « pro-jeunes » en Uruguay." Formation emploi, no. 107 (September 1, 2009): 41–55. http://dx.doi.org/10.4000/formationemploi.1997.

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Cameron, Christine, Cora L. Craig, Fiona C. Bull, and Adrian Bauman. "Les guides d’activité physique du Canada : leur publication a t-elle eu un effet?Cet article est tiré d’un supplément intitulé Advancing physical activity measurement and guidelines in Canada: a scientific review and evidence-based foundation for the future of Canadian physical activity guidelines (Favoriser les lignes directrices et la mesure de l’activité physique au Canada: examen scientifique et justification selon les données probantes pour l’avenir des lignes directrices de l’activité physique canadienne) publié par Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme et la Revue canadienne de santé publique. On peut aussi mentionner Appl. Physiol. Nutr. Metab. 32 (Suppl. 2F) ou Can. J. Public Health 98 (Suppl. 2)." Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism 32, S2F (December 2007): S179—S188. http://dx.doi.org/10.1139/h07-160.

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Le but de cette étude est d’analyser l’atteinte des objectifs visés par les Guides d’activité physique canadiens, les impacts attendus dans un premier temps (prise de conscience, savoir, croyance, intention prochaine de devenir actif, les premiers pas sur le plan comportemental) et les niveaux de pratique d’activité physique de la population. L’analyse est basée sur les résultats recueillis auprès des individus éligibles âgés de 18 ans et plus (n = 8892) dans l’enquête 2003 Physical Activity Monitor (PAM). Cette enquête est une étude transversale réalisée au moyen d’entretiens téléphoniques auprès d’un échantillon représentatif. On a aussi analysé les tendances à long terme auprès des échantillons représentatifs d’individus âgés de 12 ans et plus dans l’Enquête nationale sur la santé de la population et l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes. Le taux de rétention des directives de toutes sortes en matière d’activité physique est très faible (4 %), mais la connaissance de l’existence des guides est plus importante (37 %). La connaissance, facilitée ou non par l’intervieweur, des directives est plus importante chez les femmes et chez les individus à haut revenu ; de plus, cette connaissance augmente avec le niveau de scolarité. On a associé par la suite les comportements tels « à la recherche de l’information » et « en démarrage d’action » à la connaissance, avec ou sans l’aide de l’intervieweur, des directives et initiatives. Les croyances relatives aux bienfaits de l’activité physique et le désir de faire de l’activité physique ont aussi été associés à la connaissance facilitée par l’intervieweur à propos des directives. La connaissance de l’existence des Guides, la connaissance à propos de la quantité d’activité physique requise pour atteindre les objectifs identifiés dans le Guide, l’intention de faire de l’activité physique, rechercher de l’information, démarrer une action ont été associés à la rubrique « suffisamment actif ». Les Guides véhiculent de bonnes directives et des recommandations pertinentes afin d’inclure l’activité physique en matière de santé publique. Mais le faible taux de rétention des directives chez les personnes interviewées, nous indique la nécessité d’un programme de communication bien coordonné et disposant des fond nécessaires afin de promouvoir ces directives, il est impératif d’établir une collaboration avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux, des organismes municipaux et scolaires, au travail et dans les loisirs et dans des systèmes de santé publique et de soins de santé.
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Dieuaide, Patrick. "Travail cognitif, communication et gouvernance des relations de travail par les règles. Éléments d’analyse pour une « économie politique de la relation »." Nouvelles perspectives en sciences sociales 11, no. 2 (July 26, 2016): 129–51. http://dx.doi.org/10.7202/1037105ar.

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Le présent article s’interroge sur les perspectives ouvertes par le programme de recherche développé dans le cadre de la revue Nouvelles Perspectives en Sciences Sociales autour d’une « sociologie de la relation ». Mutatis mutandis, nous nous proposons de réfléchir à quelques propositions qui pourraient aider à cerner les contours de ce que l’on pourrait dénommer une « économie politique de la relation ». Pour ce faire, nous nous intéressons plus particulièrement à la place et au rôle de la communication dans les relations de travail dans les entreprises. Deux pistes de réflexion sont explorées : une première piste développe la notion de « travail cognitif » et souligne la diversité des modèles relationnels par lesquels la communication rend possible le rassemblement d’individus autour d’une vision partagée de l’organisation et de l’activité de travail. Cette réflexion conduit à caractériser la communication comme une activité productive de règles d’usage au fondement d’un agir collectif. Une seconde piste examine la question plus générale de la place et du rôle des règles dans la gouvernance des relations de travail au sein des entreprises. Les débats autour des dimensions implicite et explicite et des écarts entre la règle et son interprétation sont rappelés; de même l’opposition entre la dimension publique des règles développées au coeur des relations de travail et la dimension privée du contrôle et de son application par le management. Ces réflexions conduisent à proposer une approche élargie de la communication considérée comme le vecteur d’une relation d’ordre dans les savoirs et les apprentissages mobilisés dans le travail. L’article conclut brièvement les tensions que soulève cette forme de communication entre la liberté de jugement et d’action et les contraintes imposées aux niveaux de l’organisation et de la mise en oeuvre de l’activité de travail.
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Bernard, J. C. "Être atteint de schizophrénie au Bénin en 2015." European Psychiatry 30, S2 (November 2015): S93. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2015.09.398.

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L’association Santé Mentale en Afrique de l’Ouest (SMAO) a noué un partenariat depuis 2012 avec l’ONG béninoise Saint-Camille de Lellis (SCL). Celle-ci se bat pour changer la condition des personnes souffrant de troubles psychiques (dont la schizophrénie) en Afrique Sub-Saharienne et développe notamment un réseau de centres relais de santé mentale au Bénin, permettant une prise en charge précoce. Ce modèle d’organisation sanitaire est adapté à la réalité du terrain et conforme au plan d’action pour la santé mentale 2013-2020 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La condition de personnes souffrantes de schizophrénie au Bénin ainsi que leur prise en charge seront illustrées par de courtes vidéos. Un programme de formation d’agents de santé communautaires (infirmiers de soins généraux) est mis en place sur 3 années. Le but est de les former à la pratique psychiatrique, pour qu’ils puissent ensuite accueillir les personnes concernées. Désenchaînées, ramenées à leur condition humaine, elles sont prises en charge médicalement dans le but de soulager leurs souffrances et celles de leurs familles. En période de crise, elles peuvent être revues rapidement en consultation au centre relais. Ce système, en offrant une alternative à l’hospitalisation (option par ailleurs souvent inexistante), permet aux patients et aux familles l’accès aux soins à moindre coût. Parallèlement, l’action tend à réinsérer la personne dans sa communauté. On peut espérer que ce réseau se généralise au Bénin, avec des centres relais répartis équitablement sur tout le territoire. Il apparaît cependant nécessaire d’imaginer des aides plus importantes, notamment pour l’achat des traitements psychotropes. Quand la communauté internationale va-t-elle se mobiliser pour cet enjeu majeur de santé publique, comme elle a pu le faire dans le champ infectieux avec les trithérapies anti-VIH ?
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Fournier, Marie-Hélène, and Stéphanie Gagnon. "Alphabétisation et bibliothèques publiques : trois niveaux d’intervention possibles." Documentation et bibliothèques 46, no. 2 (August 18, 2015): 85–93. http://dx.doi.org/10.7202/1032670ar.

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Une enquête internationale sur l’alphabétisation des adultes a révélé, en 1994, qu’environ 28 % de la population québécoise est analphabète et qu’entre 54 % et 60 % des Québécois se retrouvent en deçà du seuil d’alphabétisation minimal, nécessaire à un bon fonctionnement en société. Comparativement aux bibliothèques publiques ontariennes et américaines, les bibliothèques québécoises font figure de parents pauvres quand il s’agit de répertorier leurs initiatives en alphabétisation. En effet, leurs actions se font rares, ou du moins, trouvent peu d’échos dans la littérature professionnelle. Afin de contrer cette situation, les auteures décrivent trois programmes représentant trois niveaux d’intervention potentiels, qui visent à mettre sur pied des services à l’intention des analphabètes, des nouveaux alphabétisés et des organismes voués à l’alphabétisation dans les bibliothèques publiques. En somme, il s’agit de propositions d’action qui peuvent être adaptées et appliquées aux bibliothèques désireuses de contrer le phénomène de l’analphabétisme au Québec. Toutefois, les auteures de l’article n’analysent pas la faisabilité de ces programmes qui doit être examinée à la lumière des ressources disponibles.
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Ferré, Nathalie. "La fabrique de la « société civile » entre évitement du politique et politisation : usages d’un dispositif de l’action extérieure européenne en Tunisie." Revue Gouvernance 15, no. 1 (February 12, 2019): 15–42. http://dx.doi.org/10.7202/1056259ar.

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Les soulèvements de 2011 en Tunisie ont projeté la « société civile » sur le devant de la scène, à la fois comme catégorie d’action publique des bailleurs internationaux et comme catégorie de présentation de soi et d’action pour un ensemble d’acteurs hétéroclites dont des d’organisations non gouvernementales (ONG) et associations. Le soutien à la « société civile » dans une logique partenariale fait partie de la rhétorique et de l’ingénierie politique conventionnelles de l’action extérieure de l’Union européenne (UE). Celui-ci correspond à un ensemble de programmes et lignes de financement, présentés comme une interface « dépolitisée » de l’action extérieure de l’Union et permettant de sélectionner, labelliser et financer des organisations en tant que vis-à-vis de l’action extérieure européenne. À partir d’une focale sur les entrepreneurs de la « société civile », reconnus et financés par la délégation de l’UE en Tunisie, cet article étudie les usages militants et professionnels des financements européens ainsi que les formes de conformation induites. Ces intermédiaires négocient leur position au sein du « dialogue avec l’Union européenne et la Tunisie » en fonction de réseaux militants préexistants, de clivages perçus entre « islamistes » et « gauchistes » et procèdent ainsi à une politisation des enjeux du « dialogue ».
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Sorin, Noëlle, and Suzanne Pouliot. "Les médiateurs du livre, passeurs culturels des légendes québécoises adaptées pour la jeunesse." Documentation et bibliothèques 57, no. 4 (March 3, 2015): 197–204. http://dx.doi.org/10.7202/1028988ar.

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Depuis 2001, avec le renouveau pédagogique et la dimension culturelle qui le teinte fortement, on insiste au Québec sur le rehaussement culturel du programme de formation des écoles, notamment dans les disciplines (Québec. Ministère de l’Éducation 1997a et b). Les orientations du Programme de formation de l’école québécoise (Québec. Ministère de l’Éducation 2001b) préconisent l’ancrage culturel dans les apprentissages réalisés par l’élève afin d’élargir sa vision du monde, de structurer son identité et de développer son pouvoir d’action. Dans cette perspective, nous avons exploité les classiques pour la jeunesse afin de non seulement développer la compétence à apprécier des oeuvres littéraires par une mise en réseau de lectures, mais aussi de construire une culture commune chez des élèves du 2e cycle du primaire. La lecture en réseaux est un outil didactique tout à fait transférable dans le milieu des bibliothèques publiques et scolaires, tout comme certains outils d’évaluation formative utilisés en classe, en vue de saisir l’appréciation critique des jeunes.
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Germain, Annick, Richard Morin, and Gilles Sénécal. "L’évolution du mouvement associatif montréalais : un retour au territoire programmé par l’État ?" III Quand la société civile brandit le territoire pour l’action publique, no. 52 (March 1, 2005): 129–38. http://dx.doi.org/10.7202/010595ar.

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Résumé Le mouvement associatif montréalais a acquis, au fil du temps, une grande capacité de coordination des acteurs locaux et d’animation des processus de concertation à l’échelle du quartier. Un tel mandat découle en bonne partie de la redéfinition, par l’État, du rôle de la société civile dans la gestion du social, ce qui a pu se traduire par la prise en compte du quartier comme espace signifiant. À travers trois études de cas, centrées sur l’action associative au niveau local, soit les éco-quartiers, les tables de concertation intersectorielle de quartier et les consultations publiques non gouvernementales, on observe une territorialisation de l’action communautaire ainsi qu’un recentrage des programmes gouvernementaux autour du territoire local. Cela tend à renforcer l’institutionnalisation du mouvement associatif et, par le fait même, à accentuer la logique de concertation en réseau sur un mode partenarial. Ces processus supposent un jeu de contraintes et de potentiels qui ne manquera pas d’être interpellé par la nouvelle architecture du pouvoir municipal. Les différents niveaux de gouvernance urbaine, apparus dans le sillage des phases de fusion et défusion municipales, susciteront-ils une redéfinition du cadre territorial d’action qui s’est mis en place ces dernières années ?
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Barthel, Pierre-Arnaud, Valérie Clerc, and Pascale Philifert. "La « ville durable » précipitée dans le monde arabe : essai d’analyse généalogique et critique." Environnement urbain 7 (December 9, 2014): a16—a30. http://dx.doi.org/10.7202/1027724ar.

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Articulés à une institutionnalisation progressive du développement urbain durable (DUD), beaucoup de nouveaux chantiers ont été ouverts dans les pays du monde arabe et commencent à se décliner en programmes d’action depuis les années 1990-2000. Ils peuvent être interprétés de manières ambivalentes et contradictoires. D’un côté, l’appropriation du DUD à travers des actions innovantes (programmes d’énergies renouvelables, projets d’éco-quartiers, nouvelles certifications etc.) sert la préservation d’un ordre et la bonne image d’un pouvoir, fût-il autoritaire. De l’autre côté, une véritable conduite de changement de l’action urbaine est amorcée et portée par des acteurs situés dans les « appareils » (agences publiques, ministères, etc.) ou en dehors de ceux-ci (bureaux d’études, associations, ONG), même si nous en soulignons les limites en l’état actuel des choses : éclatement des initiatives qui ne font pas ou peu réseau, invention à peine amorcée de réponses ad hoc qui traduiraient une « endogénéisation » du DUD, par là même différente du travail de reprise des réponses élaborées dans les pays du Nord, et impact encore limité des premiers projets dans la mesure où peu encore était construit et visible en 2012.
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Fortin, Denise, Lynne McVey, Simon Racine, André J. Luyet, Mimi Israël, Evens Villeneuve, Jean-François Trudel, and Linda Fortier. "Réflexions et recommandations des Instituts universitaires en santé mentale du Québec sur le document de consultation du Forum national sur le plan d’action en santé mentale 2014-2020." Santé mentale au Québec 39, no. 1 (July 10, 2014): 85–99. http://dx.doi.org/10.7202/1025908ar.

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Les trois Instituts universitaires en santé mentale (IUSM Douglas, de Montréal et de Québec) et le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke ont déposé un mémoire au Forum national de consultation sur le prochain plan d’action en santé mentale (PASM) 2014-2020, organisé en janvier 2014 par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). À titre d’acteurs-clés du réseau de la santé mentale, ils commentent chacun des éléments présentés dans le document de consultation. Ils considèrent que les orientations proposées sont en continuité avec le PASM 2005-2010 et les thématiques présentées reflètent bien les enjeux actuels. Ils suggèrent des principes plus explicites quant à l’organisation de services souhaitée, soit l’exercice de la pleine citoyenneté, une organisation en réseaux intégrés de services, la performance, l’amélioration continue et l’innovation, ainsi qu’une vision globale et intégrée de la santé. La complexité des problématiques actuelles commande une offre de services souple, complémentaire et en continuité, particulièrement pour les jeunes, les autochtones et les personnes présentant des troubles concomitants. Ils insistent donc sur l’importance d’agir en prévention, d’offrir des programmes d’intervention précoce et de consolider le soutien offert aux omnipraticiens et aux professionnels de la première ligne. Ils rappellent cependant de ne pas négliger l’offre de services spécialisés en ambulatoire et en hospitalisation. Les services offerts dans la communauté doivent être structurés autour des niveaux de soutien variés, tels que le SIV et le SIM, mais aussi autour de programmations spécialisées disponibles dans les services de consultations externes des hôpitaux. Aussi, la consolidation des services surspécialisés, l’enseignement et la recherche sont à inclure dans le prochain plan d’action en santé mentale. Finalement, une perspective de santé globale doit dépasser le cadre du MSSS pour devenir un engagement gouvernemental interministériel, s’appuyant sur une vision de santé publique de la santé mentale qui examine les conditions de santé de la population et tient compte des déterminants sociaux. Ce plan sera la base d’un réel soutien à l’exercice de la pleine citoyenneté et à la lutte à la stigmatisation, en collaboration avec les personnes utilisatrices de services et leurs proches.
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Bélanger, Nathalie. "Le choix de l’école secondaire de langue française en Ontario par les parents." Lien social et Politiques, no. 66 (April 20, 2012): 197–223. http://dx.doi.org/10.7202/1008879ar.

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L’éducation représente une ressource centrale dans les nouvelles économies du savoir du XXIe siècle et la notion de choix scolaire est examinée ici dans le contexte de recomposition de l’État. Le choix scolaire se révèle structuré par des instruments d’action publique tels que le palmarès de rendement des écoles aux tests standardisés. Dans la première partie de l’article, une revue de la littérature permet de déconstruire cette notion en examinant plus en détail ce que signifie le choix, qui choisit et comment les choix sont rendus possibles. Dans la deuxième partie, en analysant les réponses à un sondage récemment administré à un groupe de parents (n=59) membres d’une association et dont les enfants sont inscrits dans les écoles de langue française en Ontario, il s’agit d’explorer et de mieux comprendre ce que signifie le choix de l’école par les familles et de saisir les critères qui le motivent. Les résultats montrent, entre autres, que les parents qui se prévalent du choix scolaire s’en remettent moins à des informations formelles ou à des compilations officielles qu’à des informations de première main obtenues grâce à leur réseau social. L’offre des programmes, le corps enseignant et la direction, les normes et valeurs, et « l’esprit d’école » semblent être des critères qui retiennent l’attention des parents, tandis que la diversité dans la composition des élèves d’une école n’est pas un critère de choix déterminant pour les parents sondés. Ces résultats posent la question de la capacité intégratrice des écoles dans un contexte de grande diversification.
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Hovington, Stéphanie, and Sarah Dufour. "Pratiques et enjeux des stages en psychoéducation dans les universités québécoises." Revue de psychoéducation 50, no. 2 (November 23, 2021): 223–44. http://dx.doi.org/10.7202/1084010ar.

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La formation pratique des futurs psychoéducateurs se loge au coeur de la formation universitaire en psychoéducation. Le présent article dresse un bilan des pratiques privilégiées, des défis et des enjeux relatifs aux stages et à leur supervision. Pour y arriver, l’information publique sur les sites des universités québécoises et les documents relatifs à la formation des stagiaires produits par l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec a d’abord été analysée. Le point de vue de personnes responsables des stages de quatre des six unités de formation a ensuite été recueilli par entrevues virtuelles; certaines ont aussi fourni du matériel comme un guide de stages. En s’appuyant sur les écrits professionnels et scientifiques et ces diverses sources, les thèmes suivants sont traités : 1) la description des stages de baccalauréat et de maîtrise; 2) les rôles et les responsabilités des superviseurs universitaires et des accompagnateurs des milieux; 3) la supervision, dont les modalités pédagogiques et évaluatives; 4) les enjeux et les défis des stages et des supervisions, dont les étudiants à besoins particuliers; puis enfin 5) des recommandations et des pistes de recherche. Le portrait de la formation pratique en psychoéducation se caractérise par de nombreuses similarités entre les unités de formation au regard notamment des modalités de stage de deuxième cycle, de pratiques pédagogiques et évaluatives, et des défis rencontrés, les différences se situant surtout dans les modalités du stage de premier cycle. La formation pratique, investie par des acteurs dynamiques et engagés, n’est pas pour autant sans défi. De futures recherches permettront d’approfondir la compréhension de cet axe fondamental des programmes professionnalisants en psychoéducation afin de dégager des pistes d’action pérennes.
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Limosin, F., and J. P. Schuster. "Usage et mésusage des benzodiazépines chez le sujet âgé." European Psychiatry 30, S2 (November 2015): S44. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2015.09.123.

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En France, de nombreuses études indiquent un niveau élevé de prescription des psychotropes, en particulier des benzodiazépines. Ainsi, 9 % à 25 % de la population générale âgée en consomment, avec des prescriptions trop souvent au long cours et fréquemment à l’origine d’un mésusage. Chez le sujet âgé, les effets indésirables des benzodiazépines sont essentiellement psychomoteurs et cognitifs, avec augmentation du risque de chutes et de fractures, et altération de la mémoire à court terme et de rappel. Des études récentes apportent un éclairage nouveau sur le risque de dépendance aux benzodiazépines chez le sujet âgé et sur le lien entre leur prescription au long cours et la survenue d’un trouble neurodégénératif [1, 2]. Une étude réalisée avec les officines de la région Pays de la Loire indique que parmi les consommateurs réguliers de benzodiazépines, les sujets âgés présentent une dépendance moins souvent que les sujets jeunes[1]. Concernant le risque de trouble démentiel induit par un usage de benzodiazépine au long cours, une étude cas-témoin publiée l’année dernière conforte l’hypothèse d’un lien de causalité entre consommation de benzodiazépines et risque accru de maladie d’Alzheimer [2]. Face à un tel contexte, les autorités de santé se sont engagées dans un plan d’action concerté visant à « une consommation raisonnée et à une utilisation responsable des benzodiazépines ». Pourtant, à ce jour, les données de la littérature sur les interventions de sevrage des benzodiazépines chez le sujet âgé sont encore parcellaires, notamment sur leur efficacité au long cours. Des études récentes indiquent néanmoins l’importance de l’approche psychothérapique dans les programmes de sevrage dédiés au sujet âgé [3].
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Calle, Alejandro Agudelo. "La televisión colombiana y la formación ciudadana en salud de mujeres televidentes." Regions and Cohesion 7, no. 3 (December 1, 2017): 30–51. http://dx.doi.org/10.3167/reco.2017.070304.

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*Full article is in SpanishEnglish abstract:This article inquires about the contribution that television makes to citizen health education and political action in Colombia. Using two methods, textual analysis and audience ethnographies, this qualitative study proposes descriptive and interpretative empirical elements aimed at understanding the communicative process of television and its impacts on citizen health education. Forty in-depth interviews were conducted, including 30 viewers and 10 television producers. Over 100 hours of audiovisual content from four programs were analyzed. The article concludes that television has the potential to educate citizens on health, but Colombian television contributes minimally to this purpose for two reasons: (1) it addresses an individualistic dimension of health, excluding the political dimension, and (2) it privileges cosmetic and biomedical notions of health, which are, on one hand, superfi cial and, on the other, focused on the disease and its prevention.Spanish abstract:Este artículo se pregunta por el aporte que hace la televisión a la formación ciudadana en términos de educación para la salud y para la acción política en Colombia. Utilizando el análisis textual y la etnografía de audiencias, el estudio cualitativo propone elementos empíricos descriptivos e interpretativos que permiten comprender el proceso comunicativo televisivo y su incidencia en la formación ciudadana en salud. Se realizaron 40 entrevistas a profundidad: 30 a televidentes y 10 a productores televisivos, y se analizaron más de 100 horas de contenido audiovisual de cuatro programas. Se concluye que la televisión tiene potencial para formar ciudadanos en salud, pero, en el caso colombiano, la televisión aporta mínimamente a este propósito por dos razones: aborda una dimensión individualista de la salud, excluyendo la dimensión política, y privilegia nociones cosméticas y biomédicas de la salud, por un lado, superfi ciales y, por el otro, enfocadas en la enfermedad y en su prevención.French abstract:Cet article s’interroge sur l’apport de la télévision à la formation des citoyens en matière de santé et d’action publique en Colombie. En utilisant deux méthodes, l’analyse textuelle et l’ethnographie des audiences, l’étude qualitative propose des éléments empiriques descriptifs et interprétatifs qui permett ent de comprendre le processus communicatif télévisuel et son incidence sur la formation à la santé des citoyens. 40 entrevues approfondies ont été réalisées : 30 téléspectateurs et 10 producteurs de télévision et plus de 100 heures de contenus audiovisuels de quatre programmes ont été analysés. Il a été conclu que la télévision possède le potentiel d’éduquer les citoyens en matière de santé mais que la télévision colombienne ne contribue que très légèrement à cet objectif pour deux raisons : elle aborde un aspect individualiste de la santé, en excluant la dimension politique, et privilégie les notions cosmétiques et biomédicales de la santé, à la fois superfi cielles et centrées sur la maladie et sur sa prévention.
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GUYOMARD, H., B. COUDURIER, and P. HERPIN. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 22, no. 3 (April 17, 2009): 147–50. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.3.3341.

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L’Agriculture Biologique (AB) se présente comme un mode de production agricole spécifique basé sur le respect d’un certain nombre de principes et de pratiques visant à réduire au maximum les impacts négatifs sur l’environnement. Elle est soumise à des interdictions et/ou des obligations de moyens, par exemple l’interdiction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), des engrais de synthèse et des pesticides ou l’obligation de rotations pluriannuelles. Dans le cas de l’élevage, les critères portent sur l’origine des animaux, les conditions de logement et d’accès aux parcours, l’alimentation ainsi que la prévention et le traitement des maladies. Ainsi, la prévention des maladies est principalement basée sur l’utilisation de techniques d’élevage stimulant les défenses naturelles des animaux et, en cas de problème sanitaire, le recours à l’homéopathie ou à la phytothérapie ; l’emploi d’autres médicaments vétérinaires n’est pas exclu à condition de respecter des conditions réglementaires strictes1. L’AB s’inscrit dans des filières d’approvisionnement et de commercialisation incluant la transformation et la préparation des aliments, la distribution de gros et/ou de détail et le consommateur final. Dans tous les pays, agriculteurs, conditionneurs et importateurs doivent se conformer à des réglementations pour associer à leurs produits un étiquetage attestant de leur nature biologique. Les produits issus de l’AB sont certifiés et des mécanismes d’inspection assurent le respect des règlements. L’AB mondiale est aujourd’hui encore une activité marginale au regard des terres consacrées (moins de 2%), du nombre d’agriculteurs engagés ou des volumes concernés. Il s’agit toutefois d’une activité en forte croissance avec, par exemple, un triplement des surfaces mondiales dédiées entre 1999 et aujourd’hui. Le marché mondial des produits issus de l’AB était estimé à 25 milliards d’euros en 2006, soit deux fois plus qu’en 2000 (données IFOAM). La consommation est très fortement concentrée, à plus de 95% en Amérique du Nord d’une part, et en Europe de l’Ouest où les principaux marchés sont l’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni, d’autre part. Sur ces deux continents, les importations sont nécessaires pour pallier le déficit de l’offre domestique au regard de la demande intérieure. Ceci est particulièrement vrai en France. Selon le ministère en charge de l’agriculture (2009), «la demande [française] de produits issus de l’AB croît de 10% par an depuis 1999. Or, l’offre [nationale] de produits issus de l’AB est aujourd’hui insuffisante pour satisfaire cette demande croissante. Les surfaces des 11 970 exploitations agricoles françaises en AB ne représentent que 2% de la surface agricole. Par défaut d’organisation entre les producteurs et à cause de l’éparpillement des productions, une part significative des produits bio n’est pas valorisée». Et simultanément, 25% environ de la consommation française de produits bio est satisfaite par des importations. Cette situation a conduit le Ministre en charge de l’agriculture à proposer, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, un plan visant le triplement à l’horizon 2012 des surfaces françaises en AB (6% de la surface agricole utile en 2012). Pour atteindre cet objectif, le plan inclut un soutien budgétaire à la structuration de la filière bio (sous la forme d’un fonds de structuration doté de 15 millions d’euros sur cinq ans), la mobilisation de la recherche (notamment sous la forme de crédits «recherche»), un soutien accru aux exploitations converties en AB (via le déplafonnement des 7 600 €/an/unité des aides agro-environnementales pour les exploitations en conversion vers l’AB et une augmentation de l’enveloppe dédiée, ainsi que la reconduction du crédit d’impôt en 2009, celui-ci étant par ailleurs augmenté) et enfin, l’obligation dès 2012 faite à la restauration collective de proposer dans ses menus 20% de produits issus de l’AB. Enfin, dans le cadre du bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC) du 23 février 2009, une aide spécifique aux exploitations en AB d’un montant d’un peu moins de 40 millions d’euros a été adoptée. Le plan français en faveur de l’AB, popularisé sous le libellé «AB : objectif 2012», vise donc à développer la production domestique de produits issus de l’AB via la fixation d’un objectif quantitatif en termes de surfaces dédiées en jouant simultanément sur la demande (via une contrainte d’incorporation de produits issus de l’AB dans la restauration collective) et l’offre (via, de façon générale, un soutien augmenté aux exploitations en conversion vers l’AB et déjà converties à l’AB). Dans ce contexte, le comité éditorial de la revue Inra Productions Animales et la direction de l’Inra ont souhaité apporter un éclairage scientifique sur les acquis, les verrous et les perspectives en matière d’élevage AB. Ce numéro a été coordonné par J.M. Perez avec l’aide de nombreux relecteurs : que tous soient ici remerciés. Après une présentation du cahier des charges français et de la réglementation communautaire (Leroux et al), le numéro se décline en trois parties : une série d’articles sur différentes filières animales concernées (avicole, porcine, bovine allaitante, ovine allaitante), un focus sur deux approches à l’échelle des systèmes d’élevage (ovin allaitant et bovin laitier), et enfin des articles centrés sur les problèmes les plus aigus rencontrés dans le domaine de la gestion sanitaire et de la maitrise de la reproduction. L’article conclusif de Bellon et al fait le point sur les principales questions de recherche qui demeurent. En aviculture (Guémené et al), à l’exception de l’œuf, la production bio reste marginale, mais les filières sont bien organisées. Cette situation résulte d’une relative synergie avec les filières label rouge, avec lesquelles elles partagent plusieurs caractéristiques (types génétiques, longue durée d’élevage, parcours). Des difficultés multiples subsistent néanmoins. La production bio est pénalisée par le manque de poussins AB, des difficultés de maintien de l’état environnemental et sanitaire des parcours, la rareté de l’aliment bio et la difficulté d’assurer l’équilibre en acides aminés des rations (pas d’acides aminés de synthèse), élément susceptible d’expliquer la surmortalité constatée en pondeuse (liée à des problèmes comportementaux). Par suite, les performances sont inférieures à celles de l’élevage conventionnel (augmentation de la durée d’élevage et de l’indice de conversion) et l’impact environnemental, bien qu’amélioré quand il est rapporté à l’hectare, est moins favorable quand il est mesuré par unité produite, à l’exception notable de l’utilisation de pesticides. Prunier et al aboutissent aux mêmes conclusions dans le cas de la production de porcs AB. Relativement au conventionnel, les contraintes sont fortes sur le plan alimentaire (rareté de l’aliment AB, problème d’équilibre en acides aminés des rations) et de la conduite d’élevage (interdiction ou limitation des pratiques de convenance, âge des animaux au sevrage de 40 jours, difficultés de synchronisation des chaleurs et des mises bas, limitation des traitements vétérinaires). Ces contraintes et la grande diversité des élevages de porcs AB se traduisent par une forte variabilité des performances en termes de survie, reproduction, composition corporelle ou qualité des produits : autant de critères qu’il conviendra de mieux maîtriser à l’avenir pour assurer la pérennité de l’élevage porcin AB. Les performances zootechniques et économiques de l’élevage bovin allaitant bio sont abordées dans l’article de Veysset et al à partir d’un échantillon limité d’exploitations situées en zones défavorisées. Les caractéristiques des unités AB diffèrent peu de celles de leurs voisines en élevage conventionnel ; avec un chargement à l’hectare plus faible mais une plus grande autonomie alimentaire, les résultats techniques des élevages AB sont proches de ceux des élevages conventionnels et ce, en dépit d’une moindre production de viande vive par unité de bétail, en raison d’un cycle de production en moyenne plus long. Sur le plan économique, les charges plus faibles (pas de traitements antiparasitaires, pas de vaccinations systématiques) ne suffisent pas à compenser un moindre produit à l’hectare. Un verrou majeur est le déficit de gestion collective de la filière verticale (absence totale de débouché en AB pour les animaux maigres, en particulier) qui se traduit par un problème aigu de sous-valorisation puisque dans l’échantillon enquêté 71% des animaux sont vendus sans signe de qualité : nul doute qu’il s’agit là d’une priorité d’action. En élevage ovin (Benoit et Laignel), également sur la base d’un échantillon malheureusement restreint, les différences de performances techniques et économiques des élevages conventionnels versus bio varient sensiblement selon la localisation géographique, plaine ou montagne ; il est de ce fait difficile (et dangereux) de dégager des enseignements généraux valables pour l’élevage bio dans son ensemble. L’étude détaillée des adaptations des systèmes d’élevage aux potentialités agronomiques réalisée sur quatre fermes expérimentales montre néanmoins le rôle clé de la variable «autonomie alimentaire». Par suite, la situation économique des élevages ovins bio est plus difficile en zone de montagne où l’autonomie alimentaire, voire fourragère, est moindre (l’achat des aliments non produits sur l’exploitation représente 41% du prix de vente des agneaux dans l’échantillon enquêté). In fine, cela suggère que la variabilité des performances de l’élevage ovin bio, de plaine et de montagne, dépend plus du coût de l’aliment et de la valorisation des agneaux que de la productivité numérique. L’article de Benoit et al porte également sur l’élevage ovin biologique, plus précisément la comparaison de deux systèmes ovins allaitants AB différant par le rythme de reproduction des animaux. Cela montre que les performances de l’élevage ovin AB ne s’améliorent pas quand le rythme de reproduction est accéléré, le faible avantage de productivité numérique ne permettant pas de compenser l’augmentation des consommations d’aliments concentrés et la moindre qualité des agneaux. Au final, cela illustre la plus grande difficulté à piloter le système AB le plus intensif. L’article de Coquil et al relève aussi d’une approche systémique appliquée cette fois à l’élevage bovin laitier. Il porte sur l’analyse d’un dispositif original de polyculture-élevage mis en place à la Station Inra de Mirecourt reposant sur la valorisation maximale des ressources du milieu naturel et accordant une importance première à l’autonomie en paille et à la culture des légumineuses (protéagineux, luzerne). Le cheptel valorise les produits végétaux (prairies et cultures) et assure la fertilisation des parcelles en retour. L’autonomie alimentaire étant privilégiée, les effectifs animaux sont une variable d’ajustement, situation plutôt inhabituelle par comparaison avec des élevages laitiers conventionnels qui cherchent en premier lieu à maintenir les cheptels et les capacités de production animale. Les premiers retours d’expérience suggèrent une révision du dispositif en maximisant les synergies et les complémentarités plutôt que de considérer que l’une des deux activités, la culture ou l’élevage, est au service de l’autre. Cabaret et al proposent un éclairage sur les problèmes sanitaires en élevage biologique. Sur la base, d’une part, d’une analyse des déclaratifs des acteurs de l’élevage, et, d’autre part, d’évaluations aussi objectivées que possible, les chercheurs montrent qu’il n’y aurait pas de différence notable entre l’AB et le conventionnel sur le plan des maladies infectieuses et parasitaires (nature, fréquence). La gestion de la santé des cheptels AB repose davantage sur l’éleveur que sur les prescripteurs externes auxquels il est moins fait appel, et sur une planification sanitaire préalable privilégiant la prévention et une réflexion de plus long terme sur la santé globale du troupeau, l’ensemble des maladies qui peuvent l’affecter, etc. La planification n’est pas uniquement technique. Elle requiert aussi l’adhésion des éleveurs. De fait, l’enquête analysée dans cet article relative aux élevages ovins allaitants met en lumière l’importance de ces aspects individuels et culturels sur la gestion de la santé en élevage biologique. Les alternatives aux traitements anthelminthiques en élevage ruminant AB font l’objet de nombreux travaux (Hoste et al). Différents moyens de lutte contre les parasitoses sont mis en œuvre : gestion du pâturage de façon à limiter le parasitisme helminthique (rotations, mise au repos, assainissement), augmentation de la résistance de l’hôte (génétique, nutrition, vaccination), et traitements alternatifs des animaux infectés (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie). Les protocoles d’évaluation objective de ces traitements alternatifs posent des problèmes méthodologiques non totalement résolus à ce jour. Mais traiter autrement, c’est aussi réduire le nombre de traitements anthelminthiques de synthèse via un emploi plus ciblé (saison, catégories d’animaux). Au total, de par la contrainte du cahier des charges à respecter, l’élevage biologique a recours à l’ensemble des moyens de lutte contre les maladies parasitaires. Dans le cadre de cette approche intégrée de la santé animale, l’élevage biologique peut jouer un rôle de démonstrateur pour l’ensemble des systèmes d’élevage concernés par le problème de la résistance et des alternatives aux anthelminthiques utilisés à grande échelle. Même si la réglementation n’impose pas de conduites de reproduction spécifiques en élevage AB, elle contraint fortement les pratiques, notamment l’utilisation des traitements hormonaux. L’impact de ces contraintes est particulièrement fort en élevage de petits ruminants (où le recours à des hormones de synthèse permet l’induction et la synchronisation des chaleurs et des ovulations) et en production porcine (où la synchronisation des chaleurs et des mises bas est très pratiquée). Néanmoins, Pellicer-Rubio et al rappellent que des solutions utilisées en élevage conventionnel peuvent également être mobilisées en élevage biologique, l’effet mâle et les traitements photopériodiques naturels notamment, et ce dans toutes les filières, en particulier celles fortement consommatrices de traitements hormonaux. De façon générale, les marges de progrès sont encore importantes et les solutions seront inévitablement multiformes, combinant diverses techniques selon une approche intégrée. Ici aussi, l’AB veut être valeur d’exemple, en particulier dans la perspective d’une possible interdiction des hormones exogènes en productions animales. L’article de Bellon et al conclut le numéro. Il met l’accent sur quatre thématiques prioritaires de recherche à développer, à savoir 1) la conception de systèmes d’élevage AB, 2) l’évaluation de l’état sanitaire des troupeaux et le développement d’outils thérapeutiques alternatifs, 3) la maîtrise de la qualité des produits et 4) l’étude des interactions entre élevage AB et environnement. A ces quatre orientations, on ajoutera la nécessité de recherches sur l’organisation des filières, la distribution, les politiques publiques, etc. dans la perspective de différenciation et de valorisation par le consommateur des produits issus de l’élevage biologique. Dans le droit fil de ces conclusions, l’Inra a lancé, ce printemps, un nouvel appel à projets de recherche sur l’AB dans le cadre du programme dit AgriBio3 (programme qui prend la suite de deux premiers programmes également ciblés sur l’AB). Les deux grandes thématiques privilégiées sont, d’une part, les performances techniques de l’AB (évaluation, amélioration, conséquences sur les pratiques), et, d’autre part, le développement économique de l’AB (caractérisation de la demande, ajustement entre l’offre et la demande, stratégie des acteurs et politiques publiques). Ce programme, associé à d’autres initiatives nationales (appel à projets d’innovation et de partenariat CASDAR du ministère en charge de l’agriculture) et européennes (programme européen CORE Organic en cours de montage, suite à un premier programme éponyme), devrait permettre, du moins nous l’espérons, de répondre aux défis de l’AB, plus spécifiquement ici à ceux de l’élevage biologique. Un enjeu important est aussi que les innovations qui émergeront de ces futurs programmes, tout comme des travaux pionniers décrits dans ce numéro, constituent une source d’inspiration pour faire évoluer et asseoirla durabilité d’autres formes d’élevage.
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Yakubovich, Alexa R., Bridget Steele, Catherine Moses, Elizabeth Tremblay, Monique Arcenal, Patricia O’Campo, Robin Mason, et al. "Recommandations pour le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le genre : points de vue de dirigeants, de fournisseurs de services et de survivantes dans la plus grande ville du Canada pendant la pandémie de COVID-19." Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 43, no. 4 (January 2023). http://dx.doi.org/10.24095/hpcdp.43.4.01f.

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Introduction Le gouvernement canadien s’est engagé à mettre en œuvre un Plan d’action national pour mettre fin à la violence envers les femmes. Toutefois, aucun plan officiel de mise en œuvre n’a été publié. En nous appuyant sur les recommandations déjà formulées et les consultations réalisées, nous avons effectué la première analyse qualitative officielle révisée par des pairs des points de vue de dirigeants, de fournisseurs de services et de survivantes quant aux éléments qui devraient être pris en compte dans le PAN visant à lutter contre la violence envers les femmes. Méthodologie Nous avons réalisé une analyse thématique des données qualitatives de 18 employés des services de lutte contre la violence envers les femmes (11 offrant un soutien direct, 7 occupant un poste de direction) et 10 survivantes à la violence envers les femmes ayant participé à une étude communautaire sur les programmes de lutte contre la violence envers les femmes pendant la pandémie de COVID-19 dans la région du Grand Toronto (Ontario, Canada). Résultats Nous avons formulé 12 recommandations relatives au Plan d’action national pour mettre fin à la violence envers les femmes, recommandations que nous avons organisées selon quatre domaines thématiques : 1) investir dans les services de lutte contre la violence envers les femmes et de soutien en cas de crise (par exemple renforcer les mécanismes de référencement vers les programmes de lutte contre la violence envers les femmes); 2) améliorer les services de soutien structuraux (par exemple investir dans l’ensemble du secteur du logement pour les survivantes à la violence envers les femmes); 3) élaborer des systèmes coordonnés (par exemple renforcer la collaboration entre le système de santé et le système de lutte contre la violence envers les femmes) et 4) mettre en œuvre et évaluer les stratégies de prévention primaire (par exemple mener une analyse intersectionnelle et tenant compte du genre à propos des politiques sociales et publiques mises en place). Conclusion Dans le cadre de cette étude, nous avons formulé des recommandations, les avons classées par ordre de priorité et avons nuancé les recommandations déjà émises pour le Plan d’action national pour lutter contre la violence envers les femmes en nous fondant sur une analyse rigoureuse des points de vue de survivantes à la violence envers les femmes et d’employés luttant contre la violence envers les femmes dans la plus grande ville au Canada pendant la pandémie de COVID-19. Un plan efficace nécessite des investissements dans les organismes offrant un soutien direct; un accès au logement équitable ainsi que d’autres services de soutien structurel; une coordination stratégique des systèmes de santé, de justice et sociaux et enfin des stratégies de prévention primaires, en particulier une réforme pour des politiques transformatrices de genre.
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Mancini, Silvia. "Religion." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.041.

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orsque l’on emploie le concept-terme de « religion », on a l’impression de savoir d’avance ce à quoi il renvoie, un peu comme si tout le monde était implicitement d’accord sur sa signification. Malgré les précautions rhétoriques de mise, nombreux sont ceux qui continuent à se faire les porte-paroles des sciences sociales, lesquelles non seulement s’en servent de manière insuffisamment problématisée (recourant le plus souvent à des raisons purement pratiques ou conventionnelles), mais n’hésitent guère à fournir de la religion une définition normative (Bradbury et al., 1972). À l’instar d’autres concepts, que l’anthropologie a soumis à la critique par la pratique du comparatisme différentiel (et non pas « analogique »), celui de religion n’a pas encore fait l’objet, au sein cette discipline, d’un travail analogue de relativisation et de mise en perspective. Seule l’historicisation de la religion (en lieu et place d’une approche normative) serait en effet susceptible d’éviter le risque de projeter une vision christiano-centrique sur des pratiques, conceptions et institutions symboliques appartenant à des sociétés foncièrement étrangères à l’histoire culturelle européenne (Sabbatucci 2002). Force est de constater que cette notion de religion a subi historiquement un processus de dilatation-élargissement parallèle à la découverte des civilisations « autres » – parallèle aussi au double processus de conquête et de colonisation du monde par la culture occidentale. Ce n’est, en effet, qu’à partir du XVIe siècle, que de nombreuses coutumes et conceptions propres aux peuples autochtones ont été interprétées comme « manifestations religieuses » (Augé 1982). Au fur et à mesure de la rencontre, tombèrent sous l’étiquette de « religion » tous ces comportements, institutions et représentations dont on ne comprenait ni la signification, ni la fonction pratique, et qui, aux yeux des conquérants, ne se justifiaient que comme « faits religieux » (Bernand et Gruzinski 1988). Ce qui excédait le fonctionnel ou l’expérience commune des Européens était appréhendé sub specie religionis : ainsi, la « couvade », le totémisme, l’évitement cérémoniel de la belle-mère, etc. Si une telle manière de procéder a indiscutablement contribué à rendre plus étendue la notion de religion par rapport à sa définition d’origine (lorsque l’on identifiait la religion avec le christianisme), elle a entraîné aussi une conséquence redoutable. Cette transformation en un concept à géométrie variable, dont les frontières se déplacent au fur et à mesure qu’on lui incorpore de nouvelles données historiques et ethnographiques, est allée de pair avec la généralisation au monde entier d’une catégorie-institution typiquement occidentale – celle de religion, justement (Lafiteau, 1724). Une telle généralisation a fonctionné comme l’un des plus puissants vecteurs de globalisation culturelle, religionisation du monde et globalisation étant allées de compagnie. Comment l’anthropologie, née dès le XVIIIe siècle sous les auspices d’une pensée qui ne se voulait pas confessionnelle, et qui aspirait à une connaissance neutre et scientifique des autres cultures, a-t-elle pu contribuer à cette généralisation de la notion de religion ? Certes, une telle question peut ressembler à une provocation. Il reste que c’est bien l’anthropologie qui, depuis sa posture relativiste, défendra l’idée selon laquelle priver les cultures autochtones de religion reviendrait à commettre une grave erreur ethnocentrique, comme si, du même coup, on privait ces sociétés de leur statut humain. Comme nous le verrons, l’histoire du concept de religion nous oblige à reconnaître que cet argument ne fait que reprendre le discours missionnaire. Historiquement parlant, l’identification établie jadis entre religion et christianisme – qui de nos jours peut apparaitre restrictive et euro-centrique –, était tout à fait correcte, dans la mesure où la religion fut une invention exclusivement chrétienne. Pour quelles raisons l’Europe – qui encore au XVIe siècle, à travers la bouche de ses missionnaires et voyageurs, déclarait sa surprise de ne pas trouver du tout, dans le Nouveau Monde, de formes religieuses (Clastres 1988) – a-t-elle fini par développer d’abord un discours sur les « religions sauvages » ou « primitives », puis sur les religions autochtones ? L’attribution d’une religion aux sociétés du Nouveau Monde constitua une étape stratégique indispensable dans le processus d’assimilation et de mise en compatibilité des traits culturels des « autres » avec les traits européens. Un tel processus de « religionisation » généralisée fut l’effet de la nécessité pratique et politique de la conversion de ces populations, laquelle allait de pair avec un programme de civilisation de celles-ci (évangélisation et civilisation étant interchangeables, dans la logique des conquérants). Or, pour que cette « mise en comptabilité religieuse » entre les cultures pût fonctionner (c’est en effet pour l’Occident, et l’Occident exclusivement, que la religion constitue un trait culturel fondateur et distinctif), il fallait bien admettre que les peuples à convertir et civiliser eussent une forme de religion, quelle qu’elle fût, et dont il fallait identifier les traits caractéristiques. Pour ce faire, la comparaison analogique offrit un outil irremplaçable (Acosta, 1590). Elle autorisa à parler de « croyances » des peuples sauvages; de leur « foi »; de leurs « dieux »; de leur vision de l’« âme », etc. – autant de notions dépourvues de sens dans des cultures ni théistes ni monothéistes. Dès la fin du XVIIIème, et surtout au XIXème, l’anthropologie a fini paradoxalement par s’approprier le modus operandi adopté jusque là par les missionnaires à des fins d’inculturation. De fait, en même temps que s’effectuait le processus de christianisation implicite du monde à travers la généralisation à toutes les cultures de catégories culturelles d’origine chrétiennes, l’idée s’affirmait, en sciences sociales, que non seulement la religion est une institution universelle, mais qu’elle est dotée aussi d’une irremplaçable et universelle fonction instituante. Certes, les anthropologues inscrivent leur démarche dans une perspective qui se veut scientifique, fondée sur l’observation empirique et exempte de toute finalité pratique de conversion. Il reste que, étonnamment, l’idée de la nature historiquement arbitraire de la religion n’a pas suscité un très vif écho chez les spécialistes de la diversité culturelle. Un tel désintérêt des anthropologues pour l’histoire du concept de religion constitue à lui seul un problème historique supplémentaire. Pourquoi la religion « résiste »-t-elle au processus de relativisation des absolus conceptuels auquel l’anthropologie même nous a habitués? Quel statut recouvre la religion dans l’imaginaire anthropologique moderne (Gasbarro 2007)? C’est un fait, que la problématisation historique de la religion a fait défaut aux évolutionnistes qui, s’ils envisagent cette institution en termes évolutifs, n’en mettent guère en doute l’universalité en tant qu’expression de « civilisation »; elle a fait défaut aussi à Durkheim (1912), préoccupé de découvrir les invariants normatifs des institutions sociales. Elle est absente également dans l’ethnologie historique allemande, tributaire de la vision romantique qui identifie la religion d’un peuple au réservoir de ses traits culturels les plus significatifs et les plus porteurs de sens. Une idée qui refait surface dans une certaine anthropologie culturaliste américaine, jusqu’à Clifford Geertz (1972). L’historicisation de la religion n’est pas pratiquée non plus par la Phénoménologie religieuse (Otto 1995; Van der Leuuw 1948 ; Eliade 1965), qui pour asseoir la nature universelle de la religion convoque les structures anhistoriques de la conscience humaine confrontée au sacré, et elle l’est encore moins par celui dont la méthode structurale a par ailleurs contribué puissamment à la dé-religionisation des productions symboliques des sociétés autochtones d’Amérique. En fait, chez Lévi-Strauss, le travail de dé-religionisation pratiqué dans l’analyse du totémisme ou des mythes fera recours non pas à l’histoire, mais à la psychologie (Lévi-Strauss 1962, 1964). Derrière cette résistance à une mise en perspective historique et culturelle de la religion, le soupçon surgit que celle-ci continue implicitement d’incarner, en Occident, une valeur forte et fondatrice. Un ordre du sens qui n’a pas tout à fait disparu de notre imaginaire culturel. De cette situation, une fois de plus, seule l’histoire peut nous fournir la clé. Le rôle instituant et le pouvoir de sens dont l’Occident crédite la religion prend origine dans le conflit qui, au début de notre ère, a opposé le Christianisme en plein essor au monde culturel de l’Antiquité païenne que le message chrétien prétend subvertir. Dans la tradition romaine – celle-là même à laquelle le Christianisme empruntera le mot latin religio, qu’il reprend à son compte pour se désigner lui-même –, on ne fait pas de distinction, comme nous le faisons de nos jours, entre une sphère religieuse et une sphère civile (Durand, Scheid 1994). Dans l’ordre du monde romain, on ne reconnaît guère la religion en tant que sphère distincte et autonome de la vie socio-culturelle institutionnelle. Une formule, selon Dario Sabbatucci (2002), synthétise au mieux cette conception romaine : sacré : public = profane : privé. En d’autres termes, à Rome, était sacré tout ce qui relève du domaine public; était profane, en revanche, tout ce qui relève de la vie et des relations des citoyens entre eux, en dehors du secteur public proprement dit. Dans un tel dispositif reposant sur des règles de conduite balisées et un agencement dynamique des divers ordres dont l’action rituelle est le moteur et l’instrument régulateur, la religio n’a donc aucun rapport avec l’idée d’un dieu transcendant, ni avec la foi, ni avec un projet de salut, ni avec l’idée d’une âme individuelle qui survit à la mort, ni avec l’expérience vécue du sacré, compris comme une structure transhistorique et transculturelle de la conscience. La religio, pour les Romains, désignait plutôt un comportement respectueux des traditions, une conduite réservée, une attitude de dévotion. Comment est-on donc passé de la religio des Romains à la religion des Chrétiens? À partir du décret qui, sous Théodose (en 380 apr. J.C.), fit du Christianisme la religion d’État, laquelle remplaça officiellement l’ancien ordre païen, l’Église fut obligée de composer avec ce qui restait du système vaincu, dont elle devenait l’héritière. Notamment, avec ces institutions déjà en place qui s’avéraient susceptibles d’être récupérées et mises à contribution pour bâtir le nouvel ordre. Parmi ces héritages figurent, d’une part, la philosophie grecque (mise à contribution pour asseoir les vérités chrétiennes, comme fut le cas de la scolastique); de l’autre, la jurisprudence et le droit romains (récupérés dans le cadre du Droit canonique). Malgré ces incorporations, pour éviter toute contradiction l’Église se devait de bannir de l’héritage de l’Antiquité ces manifestations irréductiblement incompatibles avec le nouveau message de vérité et la nouvelle sacralité dont elle était le porte-parole. Il fallait, en somme, supprimer les divinités polythéistes (qui apparaissent dorénavant « fausses en mensongères »), sans pour autant renoncer à se servir des institutions qui par le passé leur avaient été associées. La solution historique à cette contradiction consista à désarticuler et à réaménager l’ancien système de références (exprimé par la formule public : sacré = privé : privé). Ce système, comme on l’a vu, reposait sur la sacralisation des instituions publiques et de l’État de droit, qui dorénavant, dans la vision chrétienne, relèveront exclusivement du domaine civil (dont la sphère d’action est l’opposition publique / privé). Ce réaménagement consista en outre à séparer rigoureusement le domaine civil du domaine religieux, fondé, lui, sur le nouveau message chrétien et dont la sphère d’action est l’opposition sacré/profane (Rendre à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu). Une telle séparation du religieux et du civil ne plaça toutefois guère ces deux sphères sur un pied d’égalité. Depuis lors, on accorda symboliquement au domaine religieux une position super-ordonnée et fondatrice par rapport au domaine civil et à ses diverses expressions, qui, toujours au niveau symbolique et existentiel, furent hiérarchiquement soumises au premier. Malgré la sécularisation qui, à la Renaissance, connut une impulsion importante en raison de la priorité accordée aux valeurs humanistes et au rôle de la politique (sphère civile par excellence), c’est un fait que l’horizon de sens du religieux continue de remplir, en Occident, le même rôle instituant et fondateur. Cela est dû, probablement, à une culture civile défaillante, incapable de bâtir au niveau symbolique un imaginaire collectif aussi puissant que l’imaginaire religieux (Mancini 2008). La preuve en est qu’encore aujourd’hui on consulte des théologiens sur des questions de société relatives à la vie et la mort, ainsi qu’à l’horizon du sens ultime de l’existence. Il incombe à l’anthropologie contemporaine de s’interroger sur son engagement « civil », et de se demander si elle a vraiment contribué, par sa connaissance de la diversité culturelle, à changer le statut de code de sens prioritaire attribué en Occident à la religion (Kilani 2011). Et ce, même si les Autres, dont l’imaginaire occidental s’est emparé, savent très bien jouer de leurs « traditions religieuses » respectives pour revendiquer leur droit à l’autodétermination en défense de leurs droits civils.
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Fong, William. "J.W. McConnell and the Chancellorship of McGill University, 1942–3." Fontanus 13 (January 1, 2013). http://dx.doi.org/10.26443/fo.v13i.254.

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J.W. McConnell (1877–1963) was one of the most successful Canadian businessmen of his time, and possibly the richest man in Canada for much of his life. A promoter of stocks early in his career, he soon became a major industrialist and investor. He was president of St. Lawrence Sugar Refineries Limited for almost fifty years and publisher of the Montreal Daily Star and other newspapers for almost twenty-five. Among the companies of which he was a major shareholder were the International Nickel Company of Canada, Brazilian Traction, Montreal Tramways, Montreal Light, Heat and Power, Ogilvie Flour Mills, Canada Steamship Lines, and Borden. His reputation spread to Wall Street and the City of London, not only for his business acumen but also for his great generosity to medical and educational causes. He was one of the principal founders of the Montreal Neurological Institute. From 1909 to 1927, he was one of the most effective fundraisers in the country, for the YMCA, the war effort through Victory Loans, and the hospitals of Montreal. And for the remainder of his life he was the most generous contributor to good causes in Montreal if not in Canada as a whole.With Lord Strathcona and Sir William Macdonald, he became one of the three greatest benefactors of McGill. After the death of Sir Edward Beatty, the Chancellor of the university, in 1943, McConnell was a natural candidate to succeed him. The board of governors, who were responsible for choosing a new Chancellor, were nearly all businessmen like him, and his assumption of the post would have been indeed in the tradition of James Ferrier, Strathcona, Macdonald and Beatty. But McConnell did not become Chancellor, and this is the story of why he did not. In abbreviated form, this was published in chapter 17 of the author’s biography of McConnell in 2008. This article however presents considerably more detail.ResuméJ.W. McConnell (1877–1963) fut un des hommes d’affaires les plus prospères de son époque, et possiblement un des hommes les plus riches du Canada pour la plus grande partie de sa vie. Promoteur d’actions au début de sa carrière, il devint rapidement un industriel et un investisseur d’importance. Il fut président de la compagnie St. Lawrence Sugar Refineries Limited pendant presque cinquante ans, et éditeur du Montreal Daily Star et de divers autres journaux pendant presque vingt-cinq ans. Il fut un actionnaire important de plusieurs compagnies, notamment International Nickel Company of Canada, Brazilian Traction, Montreal Tramways, Montreal Light, Heat and Power, Ogilvie Flour Mills, Canada Steamship Lines, et Borden. Sa réputation se progagea jusqu’à Wall Street et Londres, non seulement pour sa perspicacité en affaires mais aussi pour sa grande générosité envers les bonnes causes dans les domaines de la medecine et de l’éducation. Il fut un des fondateurs principaux de l’Institut neurologique de Montréal. De 1909 à 1927, il fut un collecteur de fonds les plus efficaces au Canada, au profit de l’organisme YMCA, de l’effort de guerre par le biais du programme des Prêts de la victoire, et des hôpitaux montréalais. Il demeura pour le reste de sa vie un fort généreux contributeur aux bonnes causes à Montréal, sinon au Canada tout entierAvec Lord Strathcona et Sir William Macdonald, il devint une des trois plus grands bienfaiteurs de l’Université McGill. Après la mort de Sir Edward Beatty, le chancelier de l’Université, en 1942, McConnell fut un candidat tout désigné pour lui succéder. Les membres du Conseil des gouverneurs, qui avaient la responsabilité de choisir un nouveau chancelier, étaient presque tous des hommes d’affaire comme lui, et il aurait été dans la tradition de James Ferrier, Strathcona, Macdonald et Beatty que McConnell accède à ce poste. Toutefois, McConnell ne devint pas chancelier, et ceci est l’histoire qui raconte pourquoi il ne l’est pas devenu. Elle a été publiée sous la forme du chapitre 17 de la biographie de McConnell. Cet article, toutefois, présente considérablement plus de détails.
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Marie-Pier, Girard. "Enfance." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.109.

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L’origine des études contemporaines de l’enfance remonte à l’ouvrage L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime (1960) dans lequel l’auteur, Philippe Ariès, expliqua qu’à l’époque médiévale le sentiment de l’enfance, soit la conscience de la particularité enfantine, n’existait pas (Ariès 1960 : 134; Stephens 1995 : 5). En exposant qu’au Moyen-âge les plus jeunes ne jouissaient pas d’un statut spécial, distinctif, c’est-à-dire qu’ils étaient traités comme de petits adultes, cet ouvrage montra le caractère socialement construit de l’enfance. Si la thèse constructiviste de Philippe Ariès a permis de révéler que la conception de l’enfance qui prévaut aujourd’hui est historiquement spécifique, les travaux d’anthropologues tels que Margaret Mead avaient déjà mis en évidence le rôle déterminant de la culture dans la configuration des enfances à travers le monde (Mead 1932 ; Montgomery 2008b : 22-23). En fait, ces contributions ont montré que la façon d’envisager et d’encadrer l’enfance varie considérablement selon les époques et les contextes socioculturels et qu’incidemment, celle-ci ne peut se voir abordée comme un descripteur non problématique d’une phase biologique et naturelle (James et James 2001 : 27). Ainsi, la définition naturalisée et normative de l’enfance qui se voit actuellement globalisée ne constitue qu’une représentation particulière des premières années de l’existence humaine, une représentation qui fut construite à partir d’expériences spécifiques pouvant être situées localement. La définition dominante de l’enfance qui admet l’âge comme critère primordial de division a émergé au début du XIXe siècle alors que s’est mise en branle dans les sociétés occidentales une exploration systématique de l’enfance, notamment menée par la psychologie, la biologie, les sciences de l’éducation et la sociologie (Ariès 1960; Archard 1993 : 30). Ces savoirs ont décrit une enfance ontologiquement distincte et séparée de l’âge adulte, un stade crucial et formatif dans ce qui fut appelé le développement de l’être humain. La constitution de cette vision de l’enfance qui insiste sur les besoins de protection des plus jeunes, sur leur vulnérabilité et sur leur innocence, est aussi rattachée aux bouleversements complexes et contradictoires survenus en Occident durant le XXe siècle au moment où des attentes élevées quant au bien-être des enfants ont côtoyé la réalité dévastatrice de la guerre (Fass 2011 : 17). En effet, les progrès scientifiques de l’époque (par exemple l’antisepsie, la vaccination, des méthodes contraceptives plus efficaces), la préoccupation des gouvernements au sujet de la santé publique et leur instrumentalisation de l’enfance à des fins nationalistes ont donné lieu aux premiers programmes et législations visant spécifiquement les enfants. La scolarisation, rendue obligatoire dans presque tout le monde occidental, devint alors le moyen de prédilection pour étendre les bénéfices des progrès scientifiques aux enfants défavorisés et pour établir de nouveaux standards d’alphabétisation, de bien-être infantile, d’hygiène et de nutrition. Ainsi, l’école s’institua comme le lieu privilégié de l’enfance, mais aussi comme l’alternative salutaire au travail et aux rues. L’attention sur les jeunes esprits éduqués et les petits corps sains n’occupait pas uniquement l’espace public, elle pénétra aussi la sphère privée où les parents s’intéressaient de plus en plus au potentiel individuel de leur enfant et à son épanouissement (Fass 2011 : 21). Alors que l’enfance était devenue moins risquée, davantage protégée, mieux nourrie et qu’un nouvel attachement sentimental à celle-ci s’était développé, des images terribles d’enfants fusillés puis affamés lors de la Première Guerre Mondiale bouleversèrent l’Occident. Cette confluence d’une émotivité naissante envers les plus jeunes, de leur visibilité croissante et de leur victimisation durant la guerre, a constitué le cadre initial d’un engagement envers un idéal international de protection de l’enfance (Fass 2011 : 22). Quand plus tard, la Seconde Guerre Mondiale exposa un paysage d’une destruction et d’une horreur encore plus grandes dans lequel les enfants, désormais emblèmes de la vulnérabilité, périrent par millions, la nécessité de proclamer une charte consacrant juridiquement la notion de droits de l’enfant devint évidente. Adoptée par les Nations unies en 1959, la Déclaration des droits de l’enfant servit de fondement à la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 (CRDE) (de Dinechin 2006 : 19). Transformant les droits déjà proclamés en 1959 en un instrument légalement contraignant sur le plan international, la CRDE est devenue la traduction dans le monde de l’enfance de la promotion de la philosophie des droits de la personne, et sa cible, l’enfant, un sujet de droits défini par son âge (de Dinechin 2006 : 19-20). La CRDE, aujourd’hui le document historique global le plus acclamé, établit que certains principes fondamentaux doivent universellement et indistinctement s’appliquer à tous les enfants au-delà des différences ethniques, de religion, de culture, de statut économique et de genre. Même si elle accepte certaines particularités locales, la CRDE transmet une vision de ce que devrait être l’enfance à travers le monde en faisant appel à un idéal défini en Occident à partir de ses catégories culturelles et construit à partir de ses propres savoirs. Alors, les paramètres structurants de la conception occidentale des premières années de l’existence humaine, soit l’âge, l’innocence, l’asexualité, la vulnérabilité, l’incompétence, la sacralité de l’enfance, l’école et le jeu, ont été essentialisés et institués comme les propriétés paradigmatiques de toute enfance (Meyer 2007 : 100). Par conséquent, les enfances « autres », qui s’écartent de cette définition, doivent être transformées par des interventions menées par des adultes. C’est dans ce contexte d’universalisation d’un idéal occidental, de développement de l’enfance en domaine de pensée et d’intervention, mais aussi de prolifération d’images et de témoignages d’enfants dont les vies sont plus que jamais marquées par les inégalités sociales, l’abus et les violences, que se situe le regard anthropologique contemporain posé sur les enfants. Ainsi, une des questions essentielles qui habite cette anthropologie est : comment réconcilier un regard fondamentalement critique du discours et des pratiques liés aux droits de l’enfant avec une approche engagée face à ce même régime des droits, qui reconnaît, rend visible et dénonce les violations bien réelles que subissent les enfants au quotidien (Goodale 2006 : 1) ? Un retour sur les travaux anthropologiques révèle que des références à l’enfance et aux enfants y sont souvent présentes, mais pas toujours de manière explicite et généralement, celles-ci visaient à éclairer la recherche sur d’autres thèmes ou à mieux appréhender l’univers des adultes. D’ailleurs, dès les premiers écrits en anthropologie, l’enfant est apparu aux côtés du « primitif » pour expliquer le développement socioculturel et moral, le passage à l’âge adulte représentant l’équivalent de la transition de l’état sauvage à la civilisation (Montgomery 2008b : 18). Néanmoins, certains anthropologues dont Franz Boas (1858-1942), considéré comme le précurseur de la recherche ethnographique sur l’enfance aux États-Unis, puis Margaret Mead (1901-1978), ont contesté le déterminisme biologique en plus de placer réellement les enfants à l’agenda anthropologique (Levine 2007 : 249). Dans le cas de Margaret Mead, elle demeure une des premières anthropologues à avoir pris les enfants au sérieux et à avoir confronté les postulats universels des savoirs sur le développement humain, et à ce titre, elle a largement inspiré l’anthropologie contemporaine de l’enfance (Mead 1932 ; Montgomery 2008b : 22-23). L’idée d’une véritable anthropologie de l’enfance a été soulevée dès 1973 par Charlotte Hardman qui critiquait le regard jusque là porté sur les enfants, un regard qui les envisageait le plus souvent comme les simples spectateurs d’un monde adulte qu’ils assimilaient passivement (Hardman 1973 citée dans Montgomery 2008b : 38). Charlotte Hardman a fait valoir que les univers des enfants constituaient des objets d’étude valables qui permettaient de révéler des aspects de la vie sociale ignorés par les ethnographies conventionnelles, mais surtout, elle souligna l’importance de considérer leurs points de vue : « children [are] people to be studied in their own right » (Hardman 2001 : 516). Devenue axiomatique et reprise par nombre d’anthropologues depuis les années 1970, cette citation posait les jalons d’une nouvelle anthropologie de l’enfance dans laquelle les enfants devenaient les meilleurs informateurs de leur propre vie. Une telle anthropologie centrée sur l’enfant a impliqué un changement de paradigme, soit un déplacement d’une compréhension des vies des enfants exclusivement basée sur les critères des adultes vers une prise en compte des interprétations, des négociations, des réappropriations et des réinventions des enfants eux-mêmes. Au cours des dernières années, de nombreuses recherches anthropologiques se sont inscrites dans cette perspective et ont fait valoir l’importance de reconnaître les enfants en tant que véritables acteurs sociaux activement impliqués dans le façonnement de l’enfance et du monde qui les entoure (voir Hecht 1998 ; Scheper-Hughes et Sargent 1998 ; Bluebond-Langner et Korbin 2007 ; Levine 2007 ; Montgomery 2008a). À l’heure actuelle, l’enfance en tant que champ d’étude en anthropologie se définit dans un premier temps comme un espace générationnel dans lequel les garçons et les filles construisent leurs trajectoires et négocient leurs pratiques face aux processus historiques, économiques, politiques et culturels. Si l’enfance renvoie à l’expérience de celle-ci par les sujets anthropologiques, une expérience entre autres différenciée par le genre, elle constitue aussi un champ de pensée et d’action qui englobe l’ensemble des représentations, pratiques, savoirs, doctrines, institutions, politiques et interventions qui lui sont rattachés dans un contexte donné. D’ailleurs, dans un même pays, plusieurs visions concurrentes des premières années de l’existence humaine peuvent coexister, par exemple en fonction des différentes classes sociales ou de l’appartenance ethnique, donnant lieu à des discours et à des pratiques divergentes; produisant des mondes enfantins différenciés. L’anthropologie contemporaine de l’enfance porte donc sur cette hétérogénéité des expériences et des conceptions socioculturelles de l’enfance et sur la variabilité de ses usages politiques, idéologiques et sociaux (Scheper-Hughes et Sargent 1998). Si elle se consacre à dépeindre cette diversité, l’anthropologie actuelle témoigne aussi de plus en plus des similarités dans les manières par lesquelles les structures économiques et politiques affectent les vies des jeunes personnes dans un monde de plus en plus instable et polarisé. La CRDE constitue à ce titre l’effort le plus notoire de définition des similarités de l’enfance; ce faisant, elle a constitué les enfants en un groupe ciblé par un même agenda global, à qui l’on assigne certaines caractéristiques identitaires communes et pour lesquels on prescrit des interventions analogues. D’ailleurs, la pénétration de constructions culturelles et formations discursives hégémoniques dans différents contextes donne bien souvent lieu à une redéfinition des enfances et des rôles et responsabilités des garçons et des filles. En somme, dans le cadre d’une anthropologie contemporaine, il s’agit d’analyser la complexité des réalités mondialisées des plus jeunes et les reconfigurations constantes du champ de l’enfance qui s’opèrent, de continuer de problématiser les savoirs, postulats et définitions globalisés qui ont acquis le statut de vérités, et ce, tout en confrontant les relativismes culturels qui sont mobilisés pour justifier les abus et les violences qui s’exercent contre les enfants.

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