Статті в журналах з теми "Géographie (discipline) – Épistémologie"

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Boyé, Marc. "La géographie est-elle une science? Introduction aux problèmes de codification dans le traitement automatique de l’information géographique." Cahiers de géographie du Québec 14, no. 32 (April 12, 2005): 157–69. http://dx.doi.org/10.7202/020907ar.

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Анотація:
Le présent article est à la fois une introduction épistémologique à la géographie et une approche sémantique du langage, fort complexe, qu'emploient les géographes. Son but est d'inviter à la réflexion sur les problèmes que pose la codification de l'information géographique pour un traitement automatique. Comme toutes les disciplines chargées de gérer et de présenter un « corps de savoir », la géographie est aujourd'hui confrontée à l'accumulation accélérée de la masse documentaire qu'elle utilise. Les éléments qui composent son corps de savoir viennent pour la plupart d'autres sciences et d'autres disciplines, d'un degré de complexité moindre, qui lui fournissent des informations concernant la Terre et les Hommes. Le rôle du géographe est de synthétiser ces apports en vue de rendre compte de la répartition des faits physiques ou humains considérés à la surface du globe et d'en produire une expression cartographique ; son point de vue est celui d'un généraliste. Toutefois, la géographie ne s'intéresse pas aux faits sur le seul plan statistique ; elle considère encore leurs rapports et leur genèse, voire leur devenir en ce qu'ils sont, eux aussi, susceptibles de représentation cartographique. Il n'y a donc pas, à proprement parler, d'information géographique, mais une manière géographique de dresser la synthèse d'informations de provenances diverses. Or, chaque source d'information a son langage propre, de sorte que le langage géographique procède pour une grande part d'emprunts et ne dispose d'un langage spécifique qu'à partir d'un certain degré de synthèse. Il en résulte que, n'étant ni une science ni une discipline scientifique, même lorsqu'elle s'équipe de méthodes pour « percevoir et pénétrer » du nouveau, la géographie ne peut pas se plier à une codification unique, sous la forme d'un thésaurus de mots-clés. Il lui faut au moins trois ordres de codes aptes à un jeu de combinaisons : 1 — Un code géographique, pour la localisation à la surface du globe ; un système de coordonnées par exemple ; 2 — Un code taxonomique, c'est-à-dire un vocabulaire des « maîtres-mots » qui portent l'esprit même de la préoccupation géographique et constituent la classification typologique propre à la discipline ; 3 — Un code syntaxique, où notamment les emprunts faits à d'autres langages seraient à faire jouer comme des données grammaticales. Par la logique même de l'argumentation, des notions comme science, discipline, connaissance, corps de savoir ont trouvé l'occasion d'être précisées.
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Deshaies, Laurent. "Évolution de la pensée géographique dans la foulée des mutations de la géographie." Cahiers de géographie du Québec 54, no. 151 (September 8, 2010): 49–75. http://dx.doi.org/10.7202/044367ar.

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L’article a pour objectif de décrire l’évolution de la géographie entre 1950 et 1985 et d’en découvrir le sens unitaire. Après la présentation du questionnement et du cadre d’analyse, le malaise des géographes à propos de leur discipline durant les années 1950 et 1960 fait ressortir l’ampleur des mutations après les années 1970 avec l’analyse spatiale et les géographies radicale, humaniste, historique et féministe. Il y a une rupture épistémologique entre les deux périodes car, depuis 1970, la géographie adopte la perspective constructiviste et l’idée d’un objet formel pour la discipline : l’organisation spatiale des sociétés. Mais avec l’arrivée des autres « nouvelles » géographies, l’objet formel se modifie pour devenir les « interactions sociales ». Bref, les mutations des années 1970-1985 sont davantage des tournants disciplinaires sans être des ruptures épistémologiques au sens de Kuhn.
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Soubeyran, Olivier. "Structures cognitives et blocages de l’évolution de la pensée en géographie humaine." Cahiers de géographie du Québec 27, no. 72 (April 12, 2005): 367–88. http://dx.doi.org/10.7202/021618ar.

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En 1978, Racine et Bailly crevaient l'abcès de la géographie humaine: une discipline qui n'a pratiquement jamais dépassé le stade de l'empirie et procuré de véritable découverte. Bref, la géographie humaine est une discipline qui, malgré sa velléité, n'est pas scientifique. Alors, pourquoi une telle situation ? Peut-on identifier et comprendre, au niveau épistémologique, les blocages de l'évolution de la pensée théorique en géographie humaine? L'hypothèse est la suivante : la géographie humaine fut, dès son origine, prise dans un carcan (ce que l'on appellera son « référentiel mythique »), qui l'empêchera, au plan épistémologique, de briser le cercle herméneutique de sa pensée interprétative. Or, cette brisure est une caractéristique essentielle de l'avènement au XVIIe siècle de la pensée scientifique. L'histoire de cet avènement est rappelé par la description de trois structures cognitives types (pré-scientifique pure, pré-scientifique cartésienne, et scientifique-newtonienne). Ces trois structures servent de référence. On tente d'y raccrocher l'attitude cognitive de grands courants de la pensée géographique (le déterminisme, l'école de géographie française, l'approche quantitative). On voit alors comment et pourquoi l'attitude scientifique en géographie humaine fut plus une velléité qu'une réalité. Enfin, si avec deux siècles de retard, on commence à bien comprendre l'attitude scientiste, on verra en quoi il y a danger à considérer cette dernière comme seul fondement possible de la reconstruction de notre discipline.
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Hoock, Jochen. "La révolution des disciplines. La rupture entre histoire et géographie en Allemagne." Revue de Synthèse 142, no. 1-2 (March 4, 2021): 177–97. http://dx.doi.org/10.1163/19552343-14000033.

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Resume Entre fin du XVIIIe et début du XIXe siècle, moment de crise, s’opère dans l’espace germanique une recomposition du champ du savoir et une rupture épistémologique entre deux disciplines jusque-là proches, l’histoire et la géographie. Kant est le premier à formuler leur polarité en la fondant sur la notion de progrès. Les frères Humboldt, l’un historien, l’autre géographe, témoignent de cette autonomisation de l’historiographie et de la géographie modernes. L’affirmation des structures traditionnelles des deux disciplines sera au XXe siècle la réponse aux errements du temps du nazisme et expliquera la forme prise, dans l’Allemagne des années soixante à quatre-vingt-dix, par les débats sur les analyses croisées en termes spatio-temporels.
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Pouliot, Claude. "Géomorphologie et rupture épistémologique." Cahiers de géographie du Québec 32, no. 87 (April 12, 2005): 277–81. http://dx.doi.org/10.7202/021979ar.

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Le problème détecté en géomorphologie serait indicatif de celui qui marque la géographie dans son ensemble. Ainsi, le traitement de l'objet est-il délaissé au profit de l'intervention de disciplines « connexes ». Dès lors la géographie se trouve limitée à une évolution cyclique (Vidal de La Blache). Le saut qualitatif qui rompt avec ce scénario sans issue procéderait d'un changement de paradigme, entraînant le passage de la préscience à la science. À ce titre, la rupture épistémologique qu'entraîna l'intervention de Mendeleïev est à la chimie ce que le changement de paradigme proposé par G. Ritchot peut être pour la géographie.
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Lefort, Isabelle, and Laura Péaud. "La réflexivité et les géographes français au XXe siècle. D’une approche historique à une approche épistémologique." Nouvelles perspectives en sciences sociales 13, no. 1 (March 21, 2018): 21–55. http://dx.doi.org/10.7202/1044010ar.

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Au cours du XXesiècle, les géographes français ont fait leurs des démarches et explicitations réflexives qui corrélativement ont vu sensiblement évoluer leurs places et leurs statuts dans la production disciplinaire. Cessant d’en être un angle mort, ces démarches ont été dotées d’un outillage conceptuel et méthodologique, leur assurant aujourd’hui visibilité et reconnaissance dans le champ des études géographiques. Passant d’un projet d’histoire de la discipline à un projet plus explicitement épistémologique, les modalités de l’écriture réflexive géographique participent aujourd’hui d’une nouvelle forme d’habitus disciplinaire mobilisant de nouveaux objets, questionnements et méthodes.
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Goebl, Hans. "La dialectométrisation de l’alf: presentation des premiers résultats." Linguistica 40, no. 2 (December 1, 2000): 209–36. http://dx.doi.org/10.4312/linguistica.40.2.209-236.

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En 1981 (349), nous avons défini la DM par la formule suivante: "géographie linguistique + taxonomie numérique = DM". Il en appert qu'il s'agit d'une méthode quantitative qui vise, avec des méthodes empruntées aux mathématiques et à la statistique (plus précisément: à la classification ou taxonomie numérique), à découvrir, dans la totalité (ou presque) des données d'un atlas linguistique, des structures latentes restées cachees a 1'observation directe de l'oeil humain. Par cette finalité exploratoire, elle emboîte le pas à un grand nombre d'autres -métries telles que la psycho-, socio-, anthropo-, économétrie etc., avec lesquelles elle partage la mȇme orientation méthodique. La DM entretient en outre qes liens particuliers avec la géographie humaine (et aussi avec d'autres disciplines tournées vers la considération scientifique de l'espace). En denière analyse, l'intérȇt épistémologique de la DM consiste à élargir nos connaissances sur la genèse et le fonctionnement de l'aménagement linguistique de l'espace géographique par 1'homme.
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Parent, Frédéric. "Du matériel au symbolique. Fondements et limites des études rurales québécoises contemporaines." Recherche 52, no. 2 (August 24, 2011): 335–51. http://dx.doi.org/10.7202/1005665ar.

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Les recherches récentes sur la ruralité québécoise dans plusieurs disciplines des sciences sociales font généralement consensus quant à l’importance d’une analyse des formes symboliques conjuguées à celle du territoire dans ses manifestations concrètes et localisées. L’analyse épistémologique des limites et fondements des principaux courants de recherche (sociologie du développement, géographie de la territorialité, démographie historique) montrent cependant qu’ils oscillent entre une définition « objective » et « subjective » qui nuit à la connaissance empirique des pratiques sociales. Quelques pistes de solution sont proposées en conclusion pour dépasser cette dichotomie, dont la relance des études monographiques, trésor négligé de la tradition sociologique.
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Gadet, Françoise, and Patrick Sériot. "Présentation." Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage, no. 9 (April 9, 2022): 1–4. http://dx.doi.org/10.26034/la.cdclsl.1997.1880.

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Il était hors de question d’aborder en un seul colloque tous les apports de Roman Jakobson à la linguistique du XXème siècle. Aussi avons-nous voulu nous limiter à une période particulièrement cruciale pour la constitution de la pensée (et avant tout de la pensée linguistique) dans l’Europe actuelle : les années 20 et 30 (jusqu’à l’aube de la seconde guerre mondiale). Ce qui s’est constitué dans les idées en linguistique en Europe au cours des années 20 et 30 a été brutalement interrompu par le nazisme, la guerre et la coupure de l’Europe en deux, et l’histoire de cette discipline a été bouleversée par les conséquences de ces événements. A la lumière de ce qu’est devenue la linguistique actuelle, il semble au moins possible aujourd’hui d’évaluer ce qui s’est alors mis en place. Le rôle de Jakobson a joué en cette période décisive, comme son trajet intellectuel et géographique, le désignent comme incontournable pour une telle évaluation. Nous avons voulu concentrer nos réflexions sur trois points : la période considérée : en nous arrêtant au moment où Jakobson quitte Prague, moment où il semble que l’essentiel de son système conceptuel est en place ; la façon d’aborder cette période : autour de la confrontation de ses sources d’inspiration orientales et occidentales (que signifiait pour lui de se dire « russkij fililog » ? y a-t-il eu à Prague synthèse créatrice de deux traditions distinctes, occidentale et russe ?) l’objet : en portant une attention particulière à l’histoire des concepts mis en place, d’où une insistance sur l’aspect proprement épistémologique des enjeux de ce colloque.
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CHIRA, Rodica-Gabriela. "Sophie Hébert-Loizelet and Élise Ouvrard. (Eds.) Les carnets aujourd’hui. Outils d’apprentissage et objets de recherche. Presses universitaires de Caen, 2019. Pp. 212. ISBN 979-2-84133-935-8." Journal of Linguistic and Intercultural Education 13 (December 1, 2020): 195–200. http://dx.doi.org/10.29302/jolie.2020.13.12.

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l s’agit d’un volume paru comme résultat de l’initiative d’Anne-Laure Le Guern, Jean-François Thémines et Serge Martin, initiative qui, depuis 2013, a généré des manifestations scientifiques, des journées d’études organisées autour des carnets de l’IUFM, devenu ESPE et actuellement l’INSPE de Caen. Les carnets édités par la suite sont devenus un espace de réflexion, et un outil d’enseignement-apprentissage, un espace de recherche. Qu’est-ce qu’un carnet en didactique ? Les trois axes de recherche du volume Les carnets aujourd’hui… l’expliquent, avec de exemples des pratiques en classe ou dans le cadre d’autres types d’activités à dominante didactique. Un carnet peut être un objet en papier de dimensions et textures diversifiées, utilisé en différentes manières afin de susciter l’intérêt et la curiosité de l’apprenant. Parmi ses possibilités d’utilisation en classe : au lycée, qu’il s’agisse du lycée de culture générale ou du lycée professionnel, pour créer des liens entre littérature et écriture (« Lecture littéraire, écriture créative », avec des articles appartenant à Anne Schneider, Stéphanie Lemarchand et Yves Renaud) ; en maternelle et à l’école primaire (« Pratiques du carnet à l’école primaire », les articles liés à ce sujet appartenant à Catherine Rebiffé et Roselyne Le Bourgeois-Viron, Dominique Briand, Marie-Laure Guégan, Élise Ouvrard ; le carnet peut également passer du format papier à des adaptations modernes comme le téléphone mobile, le blog... (« D’une approche anthropologique à une approche culturelle », des recherches en ce sens venant de la part d’Élisabeth Schneider, Magali Jeannin, Corinne Le Bars). Sophie Hébert-Loizelet et Élise Ouvrard, ouvrent le volume avec le texte intitulé « Le carnet, une matérialité foisonnante et insaisissable », où elles partent de l’aspect physique d’un carnet vers ses contenus, tout en soulignant que, « depuis une quarantaine d’années » seulement, des spécialistes en critique génétique, des théoriciens des genres littéraires et des universitaires lui accordent l’importance méritée, dans la tentative de « répondre à cette simple question "qu’est-ce qu’un carnet" », parvenant ainsi à en démultiplier « les pistes intellectuelles, théoriques autant que pratiques » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 9). La diversité des carnets détermine les auteures à souligner, et à juste titre, que le carnet « incarne matériellement et pratiquement une certaine forme de liberté, n’ayant à priori aucune contrainte à respecter et pouvant dès lors recevoir n’importe quelle trace », permettant ainsi « à son détenteur, de manière souvent impromptue, indirecte […], de se découvrir, par tâtonnements, par jaillissements » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 10). Le premier contact avec un carnet étant d’ordre esthétique, on comprend bien la « magie » qu’il peut exercer sur l’élève, l’invitant ainsi, en quelque sorte, à sortir de la salle de cours, à se sentir plus libre. Le carnet est en même temps un bon aide-mémoire. Ses dimensions invitent à synthétiser la pensée, à la relecture, une « relecture à court terme » et une « relecture à long terme » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 15), toutes les deux enrichissantes. Le carnet devient effectivement outil d’apprentissage et objet de recherche. Les contributions présentes dans ce livre, soulignent les auteures par la suite, représentent des regards croisés (du 23 mars 2016) sur « l’objet carnet, en proposant des recherches académiques, anthropologiques ou didactiques mais également des comptes rendus d’expériences sur le terrain » dans le but de « prendre en considération l’utilisation des carnets dans leur grande hétérogénéité de la maternelle à l’université pour rendre compte des voyages, mais aussi de lectures et d’apprentissage dans les disciplines aussi variées que le français, l’histoire, les arts visuels, ou les arts plastiques, et ce dans différents milieux institutionnels » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 17). Prenons le premier axe de recherche mentionné plus haut, celui de la lecture littéraire et de l’écriture créative. Se penchant sur d’autorité de différents spécialistes dans le domaine, tels Pierre Bayard et Nathalie Brillant-Rannou, les deux premiers textes de cet axe insistent sur la modalité d’intégrer « l’activité du lecteur et son rapport à la littérature » par le carnet de lecture dans le cadre de la didactique de la littérature. Le troisième texte représente une exploitation du carnet artistique qui « favorise un meilleur rapport à l’écriture » et modifie la relation que les élèves de 15 à 17 ans du canton Vaud de Suisse ont avec le monde (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 19). Nous avons retenu de l’article d’Anne Schneider, l’exploitation de la notion de bibliothèque intérieure, telle qu’elle est vue par Pierre Bayard, bibliothèque incluant « nos livres secrets » en relation avec ceux des autres, les livres qui nous « fabriquent » (Schneider 2019 : 36). Ces livres figurent dans les carnets personnels, avec une succession de titres lus ou à lire, commentaires, dessins, jugements. Pour ce qui est de l’expérience en lycée professionnel (l’article de Stéphanie Lemarchand), on souligne l’attention accordée au « sujet lecteur » par le biais du carnet de lecture, plus exactement la réalisation d’une réflexion personnelle et les possibilités d’exprimer cette réflexion personnelle. Ici encore, il faut signaler la notion d’« autolecture » introduite par Nathalie Brillant-Rannou, l’enseignant se proposant de participer au même processus que ses élèves. En ce sens, la démarche auprès des élèves d’une école professionnelle, moins forts en français et en lecture, s’avère particulièrement intéressante. On leur demande d’écrire des contes que leurs collègues commentent, ou de commenter un film à l’aide du carnet de lecture qui devient carnet dialogique, non pas occasion du jugement de l’autre, mais d’observer et de retenir, devenant ainsi « un embrayeur du cours » (Lemarchand 2019 : 45). Le passage aux textes littéraires – des contes simples aux contes plus compliqués et des films de science-fiction aux livres de science-fiction – devient normal et incitant, permettant petit à petit le passage vers la poésie. L’utilisation du carnet dialogique détermine les élèves à devenir conscients de l’importance de leur point de vue, ce qui fait que ceux-ci commencent à devenir conscients d’eux-mêmes et à choisir des méthodes personnelles pour améliorer leur niveau de compétences, la démarche de l’enseignant devenant elle aussi de plus en plus complexe. Le premier article, du deuxième axe, celui visant les pratiques du carnet à l’école primaire, article signé par Catherine Rebiffé et Roselyne Le Bourgeois-Viron, présente le résultat d’une recherche qui « s’appuie sur les liens entre échanges oraux et trace écrite, mais aussi sur la dimension retouchable, ajustable de l’objet carnet réunissant dessins, photographies et dictée, afin d’initier les élèves à l’écrit » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 19). Pour ce qui est de l’enseignement de l’histoire à des élèves du cycle 3, avec une pensée critique en construction et une difficulté de comprendre un vocabulaire plus compliqué et les langages spécialisés, Dominique Briand propose le carnet Renefer, un choix parfait à son avis, vu que « l’artiste qui réalise les estampes sur le conflit [de la Grande Guerre] s’adresse à une enfant [de huit ans], sa fille » (Briand 2019 : 97), appelée par Renefer lui-même « Belle Petite Monde ». Un autre aspect important est lié au message transmis par l’image envisagée dans cette perspective. Il s’agit en effet de filtrer l’information en sorte que la violence et la souffrance soient perçues à des degrés émotionnels différents, pour laisser à l’élève la possibilité de débats, de réflexions. Les textes qui accompagnent les images du carnet Renefer, succincts mais suggestifs, s’adaptent également au niveau d’âge et implicitement de compréhension. Les élèves sont sensibilisés, invités à voir le côté humain, le brin de vie et d’espoir qui peuvent se cacher derrière une situation réaliste. Le carnet Renefer didactisé amène les élèves « à apprendre l’histoire dans une démarche active et clairement pluridisciplinaire qui laisse une place importante à l’histoire des arts » (Briand 2019 : 105). Le carnet d’artiste comme instrument didactique, plus exactement celui de Miquel Barceló qui a séjourné en Afrique et dont les carnets d’artiste témoignent de ses voyages et de l’utilisation des moyens locaux pour peindre ou même pour faire sécher les peintures est proposé par Marie-Laure Guégan. En passant par des crayons aquarelles, Miquel Barceló va ajouter du relief dans les pages peintes de ses carnets (« papiers d’emballage, billets de banque [par leur graphisme ils peuvent devenir le motif textile d’une robe de femme, par exemple], paquets de cigarettes, boîtes de médicaments » qui sont collés ou bien collés et arrachés par la suite). Pour réaliser des nuances différentes ou une autre texture, il y rajoute des « débris de tabac ou de fibre végétale agrégés de la terre, du sable ou de pigments » (Guégan 2019 : 117). Il est aidé par l’observation profonde de la nature, des changements perpétuels, du mélange des matières qui se développent, se modifient le long des années. Ainsi, il intègre dans ses peintures « le temps long (des civilisations), le temps moyen (à l’aune d’une période politique), le temps court (à la dimension de l’individu) » (Guégan 2019 : 121), aussi bien que l’espace, la lumière, l’ombre, les matières, le corps, l’inventivité. Toutes ces qualités recommandent déjà l’auteur pour l’exploitation didactique dans le primaire, il y vient avec un modèle d’intégration de l’enfant dans le monde. L’article de Marie-Laure Guégan parle de l’intégration du travail sur les carnets de l’artiste dans la réalisation de la couverture d’un carnet de voyage par les élèves du cycle 3 en CM2, (cycle de consolidation). D’où la nécessité d’introduire la peinture ou les carnets d’artistes « non comme modèles à imiter, mais comme objets de contemplation et de réflexion » (Guégan 2019 : 128). Dans l’article suivant, Élise Ouvrard parle d’un type de carnet qui permet l’exploitation des pratiques interdisciplinaires à l’école primaire, domaine moins approfondi dans le cadre de ces pratiques ; le but spécifique est celui de la « construction de la compétence interculturelle » qui « s’inscrit plus largement dans l’esprit d’une approche d’enseignement-apprentissage par compétences » (Ouvrard 2019 : 132). L’accent mis sur la compétence est perçu par Guy de Boterf, cité par Élise Ouvrard, comme « manifestation dans l’interprétation », à savoir la possibilité de « construire sa propre réponse pertinente, sa propre façon d’agir » (Cf. Ouvrard 2019 : 132 cité de Le Boterf 2001 :40) dans un processus qui vise la création de liens entre les éléments assimilés (ressources, activités et résultats pour une tâche donnée). Le professeur devient dans ce contexte, la personne qui traduit des contenus en actions qui servent « à mettre en œuvre, à sélectionner des tâches de difficulté croissante qui permettront aux élèves de gagner progressivement une maîtrise des compétences » (Ouvrard 2019 : 133). Cette perspective fait du carnet « un outil permettant de tisser des liens entre la culture scolaire et les expériences hors de la classe, mais aussi de décloisonner des apprentissages, de s’éloigner de l’approche par contenus-matière » (Ouvrard 2019 : 133). C’est un cadre d’analyse qui intègre la perspective didactique du français aussi bien que l’anthropologie de l’écriture. L’activité pratique consiste dans le travail sur des carnets de voyage avec des élèves en CM1 et CM2, venant de deux écoles différentes et qui préparent et effectuent un voyage en Angleterre. Les étapes du parcours visent : - entretiens individuels pré- et post-expérimentation des quatre enseignants concernés ; - fiche de préparation des séances autour du carnet ; - questionnaire pré- et post-expérimentation soumis aux élèves ; - entretiens collectifs post-expérimentation des élèves ; - photographies des carnets à mi-parcours de l’expérimentation et à la fin du parcours. L’analyse des documents a prouvé que les élèves ont réagi de manière positive. Ils ont apprécié le carnet comme plus valeureux que le cahier. Le premier permet un rapport plus complexe avec le milieu social, avec la famille, avec la famille d’accueil dans le cadre du voyage, même des visioconférences avec la famille. À partir des carnets de voyage on peut initier le principe des carnets de l’amitié qui permet au carnet d’un élève de circuler dans un petit groupe et s’enrichir des ajouts des autres collègues. On peut avoir également l’occasion de découvrir des talents des élèves, de mieux les connaître, de mettre l’accent sur leur autonomie. Différentes disciplines peuvent s’y intégrer : le français, l’anglais, l’histoire, les mathématiques, la géographie, la musique, les arts. Important s’avère le décloisonnement des disciplines par le choix de créneaux distincts pour l’utilisation-exploitation des carnets de voyage. Le dernier groupement d’articles, axé sur le passage d’une approche anthropologique à une approche culturelle, tente d’envisager un avenir pour le carnet. En tant que spécialiste des pratiques scripturales adolescentes, partant de la théorie de Roger T. Pédauque pour le document, Elisabeth Schneider se concentre dans son article sur le téléphone mobile par ce qu’on appelle « polytopie scripturale qui caractérise l’interaction des processus d’écriture, des activités et des déplacements avec le téléphone mobile » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 21), celui-ci s’encadrant du point de vue épistémologique, dans les catégories « signe », « forme » et « médium », tridimensionnalité qui permet de « comprendre les enjeux actuels concernant l’auctorialité, la structure du document, par exemple, mais aussi d’en revisiter l’histoire » (Schneider 2019 : 164). L’importance du blog pédagogique comme carnet médiatique multimodal, résultat du travail avec des étudiants sous contrat Erasmus ou type Erasmus venus à l’ESPE de Caen pour mettre en lumière l’expérience interculturelle, est démontrée par Magali Jeannin. Son article prend comme point d’encrage les notions d’« hypermobilité » pour les individus avec une identité « hypermoderne », en pleine « mouvance » et « liquidité » (Jeannin 2019 : 169), qui, des fois, dans le cas des étudiants, pourrait se concrétiser en « expérience interculturelle » et « tourisme universitaire ». L’intérêt de l’auteure va vers l’interrogation, « les enjeux et les moyens d’une didactique de l’implication du sujet en contexte interculturel » par un « blog pédagogique des étudiants étrangers » lié au cours sur les compétences interculturelles. Ainsi, parmi les enjeux du « blog pédagogique des étudiants à l’étranger » comme carnet multimodal comptent : donner à l’expérience culturelle la valeur subjective qui évite la réification du sujet en investissant « la langue et la culture cibles comme des faits et pratiques sociaux (inter)subjectifs » (Jeannin 2019 : 171) et même transsubjectifs d’après le modèle du blog libre ; le blog-carnet devient un espace de rencontre entre carnet de voyage et carnet de lecture, carnet d’expérience, carnet d’ethnographie (avec un mélange entre langue cible et langue source) ; il s’inscrit « dans une tradition de l’écriture de l’expérience en classe de FLE » (Jeannin 2019 : 173). Les écrits en grande mesure programmés du blog pédagogique sont ensuite exploités ; ils répondent en même temps « à des besoins personnels » et à des « fins universitaires » (Jeannin 2019 : 174). Par ce procédé, le réel est pris comme un processus non pas comme une simple représentation. Toujours avec une visée interculturelle, le dernier article de cette série fait référence à l’Institut régional du travail social Normandie-Caen, dont le but est de former « les futurs travailleurs sociaux » (Hébert-Loizelet, & Ouvrard 2019 : 21), par une recherche franco-québécoise qui concerne l’implication des mobilités internationales pour études. Ce volume représente un outil particulièrement important en didactique, un outil que je recommande chaleureusement en égale mesure aux enseignants et aux chercheurs spécialisés. Si je me suis arrêtée sur quelques articles, c’est parce qu’il m’a semblé important d’insister sur des côtés qui sont moins exploités par les enseignants roumains et qui mériteraient de l’être.
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Durand, Marie-Françoise. "GEOGRAFIA E RELAÇÕES INTERNACIONAIS: globalização, territórios e redes na perspectiva da escola geográfica francesa." Caderno CRH 19, no. 48 (May 10, 2007). http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v19i48.18865.

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A partir de uma breve análise histórica da escola geográfica francesa e suas evoluções, este artigo procura demonstrar como um relevante trabalho epistemológico em torno da geografia física, iniciado há 30 anos, transformou a geografia em uma ciência social tendo por objeto o conhecimento da produção e da organização do espaço. Os desenvolvimentos da geografia do político, as reflexões sobre a escala (indivíduo, Estado, mundo) e a métrica (topográfica: os territórios; topológica: as redes) ensejaram debates frutíferos com uma ciência política das relações internacionais que também se encontra, desde então, em plena evolução. A análise dos processos de globalização e de regionalização, da diversificação dos atores no espaço mundial, da articulação das lógicas de um mundo baseado nos territórios e nas redes, permite o encontro entre duas disciplinas e o desenvolvimento de uma cartografia política da globalização de ampla utilidade social. PALAVRAS-CHAVE: relações internacionais, geografia, geopolítica mundial, escola francesa, cartografia política da globalização.GEOGRAPHY AND INTERNATIONAL RELATIONSHIPS: mundialization, territories and networks Marie-Françoise Durand Starting from a brief historical analysis of the French geographical school and their evolutions, this article tries to show how a relevant epistemological work about physical geography, begun 30 years ago, transformed geography in a social science having as its object the knowledge space production and organization. The developments of political geography, the thoughts on scale (individual, State, world) and the metric (topographical: the territories; topological: the networks) brought fruitful debates with a political science of international relations that also lies, ever since, in the middle of evolution. Analysis of the globalization and regionalization processes, of the actors’ diversification in the world space, of the articulation of the logics of a world based on territories and in networks, allows these two disciplines to meet and the development of a political cartography of the globalization of ample social usefulness. KEYWORDS: international relations, geography, world geopolitics, french school, political cartography of the globalization.GÉOGRAPHIE ET RELATIONS INTERNATIONALES: mondialisation, territoires et réseaux Marie-Françoise Durand A partir d’une brève analyse historique de l’école géographique française et de ses évolutions, on montrera comment un travail épistémologique très important depuis 30 ans, à partir du débat central sur la question de la géographie physique, a fait de la géographie une science sociale ayant pour objet la connaissance de la production et de l’organisation de l’espace. Les développements de la géographie du politique, les réflexions sur l’échelle (l’individu/ l’Etat/le monde), et la métrique (topographique: les territoires, topologique: les réseaux.) ont permis un débat fructueux avec une science politique des relations internationales elle-même en pleine évolution. L’analyse des processus de mondialisation et de régionalisation, de la diversification des acteurs dans l’espace mondial, de l’articulation des logiques d’un monde de territoires et de réseaux donne à cette rencontre disciplinaire une forte utilité sociale à laquelle le développement d’une cartographie politique de la mondialisation contribue largement. MOTS-CLÉS: relations internationales, géographie, géopolitique mondiale, École française, cartographie politique de la globalisation.Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br
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Levy, Joseph. "Colonialité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.067.

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Parmi les perspectives anthropologiques qui structurent le champ des études coloniales et post-coloniales, on peut retenir celle de la colonialité développée dans l’école socio-anthropologique latina-américaine qui veut mettre en évidence la continuité existant entre les périodes coloniales et post-coloniales. Ce concept renvoie en premier lieu à l’analyse des rapports de pouvoir dans cette région. Liée à la progression du capitalisme dans ces régions périphériques et subalternes, la colonialité structure de façon profonde l’ensemble des relations sociales et, à part celles qui se fondent sur les critères de race et d’ethnicité (Quijano 2007) « inclut, normalement, les rapports seigneuriaux entre dominants et dominés ; le sexisme et le patriarcat ; le familismo (jeux d’influence fondé sur les réseaux familiaux), le clientélisme, le compadrazgo (copinage) et le patrimonialisme dans les relations entre le public et le privé et surtout entre la société civile et les institutions politiques » (Quijano 1994). Ce concept a été élargi pour rendre aussi compte du rapport au pouvoir, car la colonialité ne se limiterait donc pas à la sphère politique, mais affecterait celle des connaissances et des savoirs. Dans cette perspective, Lander (2000) a analysé comment les sciences sociales ont contribué à renforcer le néolibéralisme qui se veut un discours hégémonique d’un « modèle de civilisation, […] comme une synthèse extraordinaire des présupposés et des valeurs fondamentales de la société libérale moderne touchant l'être humain, la richesse, la nature, l'histoire, le progrès, la connaissance et la bonne vie » (2000, p.4) [1][1]. Ce discours doit être déconstruit pour mettre en évidence ses fondements idéologiques et épistémologiques visant à la naturalisation de la société libérale et remettre en question les principes de neutralité et d’objectivité à la base des sciences sociales contemporaines. Cette déconstruction se nourrit déjà des travaux issus de plusieurs approches critiques dont, entre autres, les études féministes, les apports des chercheurs de l’Inde et du continent africain. Mignolo (2001) s’est penché, quant à lui, sur la « géopolitique de la connaissance » , pour montrer comment les différences dans les perspectives coloniales issues du centre et de la périphérie ont contribué à une « double conscience épistémologique » où « l’épistémé monotopique de la modernité est confrontée à l’épistémé pluritopique de la colonialité. La double conscience épistémologique n’est pas une position de défense de l’“antimodernité ”. Au contraire c’est une épistémé de la frontière, du bord de la pensée, énoncée à partir de la colonialité » (2001, p. 57). Cette réflexion épistémologique a été reprise par Fatima Hurtado Lopez (2009) qui insiste sur les inégalités existant dans la production des connaissances et la dévalorisation de celles issues des groupes dominés. Selon elle, pour transformer cette situation, la décolonisation du savoir ne consiste pas en une « croisade contre l'Occident au nom d'un autochtonisme latino-américaniste, de culturalismes ethnocentriques et de nationalismes populistes. Il ne s'agit pas non plus d'aller contre la science moderne ni de promouvoir un nouveau type d'obscurantisme épistémique […]. Il s'agit au contraire, de créer une pensée intégrative et transdisciplinaire où la science occidentale puisse s'articuler avec d'autres formes de production de connaissances. Le groupe propose ainsi -face à l'universalité monologique impériale- une pluriversalité décoloniale capable d'ouvrir la possibilité d'une pensée alternative et plurielle ». L’étude de la construction de la discipline anthropologique, de ses savoirs et de sa transmission a fait l’objet d’une analyse qui s’inspire du concept de colonialité du pouvoir et du savoir. Escobar et Restrepo (2009) mettent d’abord en évidence les distinctions essentielles entre « anthropologies hégémoniques » et « anthropologies subalternes ». Les premières renvoient à la discipline, au plan théorique et pratique, telle que pensée et encadrée dans les départements d’anthropologie des universités américaines et européennes (Angleterre et France). L’hégémonie est ici conceptualisée « non comme une domination, une imposition ou une coercition que comme ce qui s’opère au fil du temps à partir du sens commun disciplinaire et qui se tient en dehors de tout examen » (Escobar et Restrepo 2009, p. 84). Quant aux secondes, elles renvoient aux anthropologies négligées par les centres hégémoniques et elles se situent dans les marges, les interstices des centres anthropologiques divers, indépendamment de leur localisation géographique. Elles n’obéissent pas aux canons de la discipline normée touchant les théories, les méthodologies, la publication et la diffusion des savoirs, qui fondent la colonialité, et n’attendent pas une reconnaissance de sa part. Aux yeux du « système-monde de l’anthropologie » conceptualisé comme renvoyant à des relations structurales de pouvoir disciplinaire marquées par l’imposition de discours et les modalités de sanction de l’expertise (examens, titres, etc.), les anthropologies subalternes n’obéissant pas au diktat de l’expertise, les savoirs des populations sont dévalorisés et disqualifiés. Par ailleurs, les modalités associées à l’acquisition des compétences anthropologiques, à travers la socialisation disciplinaire, ne font pas l’objet d’une analyse critique. Comme le soulignent encore Escobar et Restrepo, « la formation professionnelle est certainement l’un des mécanismes ayant le plus grand impact sur les subjectivités anthropologiques et dans l’incorporation de ce qui est pensable et faisable. Étudier la manière, les lieux et les personnes avec qui se forment les nouvelles générations d’anthropologues, mais également la manière dont elles s’inscrivent dans leur travail professionnel, permet de comprendre les dynamiques de consolidation, confrontation et dissolution des hégémonies en anthropologie » (2009, p. 88), et qui influencent les centres périphériques. L’étude des stratégies liées à la professionnalisation anthropologique ne peut non plus faire l’économie de l’analyse des normes liées à l’évaluation des projets de recherche et des publications qui contribuent à imposer des perspectives dominantes. L’organisation des anthropologies subalternes demande aussi à être mieux comprise en menant des recherches sur leurs rapports avec le monde académique, la structuration de leur univers épistémologique, théorique et pratique et leur retentissement sur la discipline anthropologique. La notion de colonialité oblige donc à un exercice de réflexivité qui peut aider à cerner les stratégies politiques et intellectuelles privilégiées dans les disciplines anthropologiques ainsi que les résistances et les obstacles qui empêchent le plein déploiement de leurs projets et de leurs expressions plurielles et l’établissement d’une « anthropologie du monde » qui tient compte de la diversité des épistémologies et qui s’interroge sur les enjeux linguistiques liés à sa construction (Lema Silva 2016). Cette approche originale est soutenue par le Grupo Modernidad /Colonialidad ( Pachon Soto 2008) et le réseau d’études décoloniales (reseaudecolonial.org) dont les travaux sont diffusés par sa Revue d’études décoloniales.
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Pelus-Kaplan, Marie-Louise, Gabrielle Chomentowski, Liliane Crips, and Madalina Vartejanu-Joubert. "Projet scientifique et description de la revue Sociétés plurielles." Sociétés plurielles Humanities and social..., Introduction (May 22, 2017). http://dx.doi.org/10.46298/societes-plurielles.2017.3679.

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International audience The Review “Sociétés Plurielles” is part of the homonymous Interdisciplinary Research Programme whose aim is to approach the fundamental topic of plurality and pluralism by creatively associating humanities and social sciences. “Sociétés Plurielles” is a double-blind peer review academic journal publishing, in thematic or Varia issues, papers showing a strong interdisciplinary commitment. When preparing the inaugural issue, in 2015, the editorial board had to face the tragic events that occurred in France at that time, mainly the attacks against Charlie Hebdo and against the kosher store at Porte de Vincennes. Those circumstances led us to interrogate, on an epistemological as well as methodological level, the very place of the “event” in the social and human sciences. The present volume gathers together historians, sociologists, geographers and political scientists who address this question through several and specific case studies. La revue Sociétés plurielles est née des aspirations du programme de recherche « Sociétés plurielles » associant des chercheurs en sciences humaines et sociales de diverses disciplines réunis autour d’un objet commun : la pluralité de nos sociétés. Que ce soit à travers des numéros thématiques ou des varias, le comité de rédaction de la revue Sociétés plurielles propose des articles évalués en double aveugle et démontrant la pertinence de l’approche interdisciplinaire. Saisi par les événements tragiques qui ont eu lieu en France en 2015 – à commencer par les attentats contre Charlie Hebdo et contre l’épicerie casher de la Porte de Vincennes – le comité de rédaction a voulu porter dans ce premier numéro une réflexion sur l’épreuve à laquelle les sciences humaines et sociales sont confrontées face à l’événement tant sur le plan épistémologique que sur le plan méthodologique. Historiens, sociologues, géographes et politistes portent donc dans ce premier numéro de Sociétés plurielles, chacun à travers des exemples différents, une réflexion sur le rapport entre sciences humaines et sociales et événement.
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Diasio, Nicoletta. "Frontière." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.033.

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L'anthropologie en tant que discipline scientifique s'est institutionnalisée de manière concomitante à l'affirmation de l'État-nation, aux entreprises coloniales et au souci politique de comprendre et gérer ces diversités censées menacer la cohésion sociale et la légitimité des institutions centrales: 'paysans', 'criminels', 'sauvages', 'indigènes' deviennent à la fois des objets de connaissance et de régulation. La question de la frontière s'est donc posée à double titre : à l'intérieur, dans la démarcation entre cultures savantes et cultures populaires, entre « modernité » et « survivances folkloriques », entre majorité et minorités, et à l'extérieur, dans le rapport aux sujets coloniaux. Toutes les anthropologies ont ainsi face au rapport « centre-périphérie », avec le souci de donner voix à des populations inécoutées, même si parfois cette opération a contribué à les constituer comme « autres ». Mais l'anthropologie a également contribué à montrer le caractère dynamique des frontières, leur épaisseur dense de toutes les potentialités du désordre, de l'informel (Van Gennep 1922; Douglas 1966; Turner 1969) et de la créativité culturelle (→) : en définissant les limites d'un système ou d'un monde, la frontière peut devenir le centre d'un autre. Une buffer-zone peut se constituer en État; dans les friches urbaines des quartiers, des sociabilités, des rituels inédits prennent forme; dans les frontières se donne à voir le caractère non essentialiste, négocié et performatif des identifications ethniques (Barth 1969). Le transnationalisme, la déterritorialisation, les flux de personnes, technologies, finances, imaginaires, marchandises accentuent ce processus et engendrent des réalités segmentées (Appadurai 1996): fractures et frontières dessinent des zones de contact (Pratt 1992) où le jeu des interactions produit aussi bien des pratiques et des imaginaires spécifiques, que des conflits et des relations de pouvoir. Par les frontières, le pouvoir se rend visible que ce soit par des stratégies de définition du centre, que par leur corollaire, la mise en marge et la création de discontinuités : « Une anthropologie des frontières analyse comment nations, groupes ethniques, religions, États et d'autres forces et institutions se rencontrent et négocient les conditions réciproques, dans un territoire où toutes les parties en cause s'attendent à rencontrer l'autre, un autre de toute manière construit par nous » (Donnan et Wilson, 1998 : 11). Pour les populations jadis colonisées, migrantes ou diasporiques, vivre la frontière, la porter en soi, constitue le jalon de stratégies identitaires et donne accès à un espace tiers (→) où on compose entre les enracinements à une patrie déterritorialisée et de nouvelles appartenances (Bhabha 1994; Pian 2009). Ce sujet qui se construit dans une situation de frontière n’est toutefois pas la prérogative de populations déplacées. Comme nous le rappelle Agier (2013), il constitue le soubassement d’une condition cosmopolite, au cœur de laquelle, la frontière devient l’espace, le temps et le rituel d’une relation. La frontière est centrale car elle nous rappelle concrètement qu’il n’y a pas de monde commun sans altérité : « pour l’anthropologie de la condition cosmopolite, il s’agit de transformer l’étranger global, invisible et fantomatique, celui que les politiques identitaires laissent sans voix, en une altérité proche et relative » (Agier 2013 : 206). Dans cette anthropologie qui déjoue le piège identitaire (Brubaker et Cooper 2000) et le refus de l’autre, connaissance et reconnaissance (→) vont ensemble. Cette liminarité féconde est au cœur d'une anthropologie non-hégémonique. Mais loin d'en constituer uniquement un objet d'étude, elle désigne également une posture épistémologique. Elle nous invite à déplacer le regard du centre aux marges des lieux de production intellectuelle, à en interroger la créativité, à analyser comment les frontières entre savoirs sont reformulées et comment elles sont mises en œuvre dans les pratiques de recherche. Ce décentrement interroge différents niveaux: un déplacement géographique qui implique une connaissance et une valorisation de ce qui se fait en-dehors des foyers conventionnels de production et de rayonnement scientifique de la discipline. Ces productions sont parfois peu connues en raison d'une difficile compréhension linguistique, à cause d'une rareté d'échanges liée à des contextes de répression politique, ou encore par l'accès difficile au système de l'édition. Un déplacement du regard en direction de ce qui est produit en-dehors des frontières des institutions universitaires et académiques, la professionnalisation de la discipline impliquant un essaimage des anthropologues dans les associations, dans les ONG, dans les entreprises, dans les administrations publiques. Comment, compte tenu des exigences de rigueur théorique et méthodologique de la discipline, ces productions en marge des centres de recherche institués, participent au renouvellement et à la revitalisation de l'ethnologie? Une anthropologie non hégémonique s'interroge également sur les sujets frontières de la discipline: elle est là où les limites bougent, là où une frontière en cache une autre, où les conflits éclatent, auprès d'interlocuteurs à qui le savoir officiel a longtemps nié la légitimité de parole et de subjectivité. Elle questionne une autre opération de bornage interne à sa constitution : une discipline ne se reconnaît pas uniquement pour ce qu'elle accepte à l'intérieur de ses frontières, mais aussi par ce qu'elle rejette et reformule. Ces processus d'inclusion, de purification et de catégorisation donnent lieu à des configurations spécifiques et constituent un analyseur des spécificités intellectuelles locales. Leur analyse permet aussi de s'interroger sur ces situations de croisement entre savoirs favorisant l'innovation scientifique. La tension entre anthropologies centrales et périphériques rejoint enfin la question de l'hégémonie dans les rapports entre sciences, avec tout ce que cela implique en termes de légitimité et de reconnaissance: ainsi l'opposition entre sciences 'dures' et 'molles', les paradigmes qui inspirent les dispositifs d'évaluation disciplinaire, les hégémonies linguistiques.
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Chivallon, Christine. "Diaspora." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.064.

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Définir la « diaspora » ne peut se faire sans signaler immédiatement que deux grands courants théoriques assignent à ce terme des acceptions assez différentes qui, si elles semblent se succéder, donnent lieu à des usages bien typés où se reconnaissent encore aujourd’hui les deux composantes majeures des ″diasporas studies″. Il existe ainsi un paradigme que l’on peut qualifier de ″classique″ qui cohabite de manière plus ou moins sereine avec un autre paradigme plutôt ″post-structuraliste″ lequel a largement dominé le champ consacré à l’objet ″diaspora″ depuis les années 1990. Pour entrer dans le domaine des études du fait diasporique, il nous faut ainsi partir d’une définition ″traditionnelle″ pour mieux comprendre la déconstruction dont la notion a fait l’objet. Dans cette perspective, le terme ″diaspora″ désigne les populations dispersées depuis une terre natale (homeland) qui ont conservé des liens durables entre les membres issus de cette dissémination, la longévité du sentiment d’appartenance collective se construisant en rapport avec la mémoire du territoire d’origine. L’étymologie du mot remonte à la Bible des Septante, traduction grecque des textes bibliques connus en hébreu et en araméen effectuée par des religieux juifs hellénophones. Le mot ″diaspora″ est formé à partir du verbe grec speiren (semer) et plus exactement du verbe composé diaspirein (disséminer). Selon les sources, il concerne soit l’exil de Babylone et la dispersion des Juifs après la destruction du second temple de Jérusalem (Bruneau 2004 : 8), soit la menace de dispersion comme châtiment divin envers les Juifs qui ne respecteraient pas la Loi de Dieu (Dufoix 2011 : 64). Historiquement, le nom ″diaspora″ appliqué à d’autres populations que le peuple juif s’accomplit dans une sphère judéo-chrétienne où Chrétiens, Grecs Orthodoxes, puis Protestants et Arméniens accèdent à cette dénomination selon le même schéma d’identification qui articulent les motifs de l’exil et de la persécution au sein d’un complexe mû par la religion. La dispersion volontaire au sein de diasporas dites ″marchandes″ s’affirme de son côté comme une sorte d’appendice de ce modèle religieux. La ″sortie″ d’une caractérisation par le religieux s’opère en même temps que la notion pénètre les milieux académiques. Les usages y sont d’abord sporadiques tout au long du XXème siècle, puis se resserrent autour d’une définition applicable à bien d’autres populations que celles du foyer biblique originel. Le premier des textes le plus remarquable est celui de John Armstrong (1976) qui pose le cas juif comme archétypal pour décliner à partir de lui une typologie où se distinguent des « diasporas mobilisées », plutôt « avantagées » à des « diasporas prolétaires » « appauvries » et « discriminées » au sein des « sociétés modernisées ». C’est avec l’ouvrage du politologue Gabriel Sheffer (1986) qu’est véritablement entamée la construction du champ des diasporas studies et que se trouve désignée une compétence migratoire particulière, à savoir celle de minorités qui dans les pays d’accueil, sont en mesure de ″préserver leur identité ethnique ou ethnico religieuse″ en lien avec ″un intérêt continu (...) dans les échanges avec leur terre d’origine″ (Sheffer 1986 : 9). Le modèle dit ″classique″ se consolide à partir de textes qui ont acquis le statut de références incontournables. Parmi eux figure l’article de William Safran (1991) publié dans le premier numéro de la revue phare fondée par Khachig Tölölyan en 1991 – Diaspora : A Journal of Transnational Studies – ainsi que l’ouvrage de Robin Cohen (1997). Ces deux écrits sont représentatifs de la perspective adoptée sur la base du modèle juif, même si c’est pour le ″transcender″ comme le dira Cohen (1997 : 21). La définition de critères sert à sélectionner parmi les populations migrantes celles qui correspondent à une formation diasporique. Plus ou moins nombreux, ces critères placent au premier plan la dispersion, le maintien durable d’une forte conscience communautaire, l’idéalisation de la patrie d’origine (Safran 1991 : 83-84 ; Cohen 1997 : 26). Sur cette base, des typologies sont proposées comme celle de Cohen (1997) où se côtoient des ″diasporas victimes″ issues de traumatismes (Africains, Arméniens), des ″diasporas de travail″ (Indiens), des ″diasporas impériales″ (Britanniques), des ″diasporas de commerce″ (Chinois, Libanais), enfin des diasporas dites ″culturelles″ (Antillais). Ces dernières, dont il faut noter qu’elles ne sont plus définies en rapport avec la cause de la dispersion, mais plutôt en lien avec la culture et l’identité, signalent en fait, comme nous le verrons plus loin, la nouvelle conception qui a émergé en adéquation avec les perspectives postmodernes. D’emblée, le concept de diaspora se présente comme transdisciplinaire. Politistes, historiens, sociologues, géographes anthropologues sont engagés dans les études des phénomènes diasporiques. On ne peut donc pas déceler une approche spécifiquement anthropologique tant les références sont facilement exportées d’une discipline à l’autre, et c’est sans doute ce qui fait la spécificité des diasporas studies. Le grand bouleversement du champ s’opère quand deux contributions majeures s’emparent de la notion et la font basculer dans un univers de significations réévaluées à l’aune de la posture anti-essentialiste. La diaspora classique, de par son insistance sur le caractère continu et quasi pérenne de la communauté par-delà la dispersion, véhicule les présupposés d’une nature sociale immuable. Avec les écrits de Stuart Hall (1990) et de Paul Gilroy (1993), la perspective est renversée. Plutôt que d’être réfutée, la diaspora devient au contraire emblématique d’une tout autre dispersion, celle qui concerne l’identité elle-même et touche aux fondements toujours incertains, contingents et labiles des façons d’être au monde. Le concept, de par sa charge sémantique évoquant la mobilité, la multi-territorialité, le voyage, l’exil, l’entre-deux, se trouve en concordance parfaite avec les exigences théoriques de la déconstruction post-structuraliste qui appelle la transgression des limites des grands récits. D’origine caribéenne, Hall et Gilroy élèvent au rang paradigmatique la diaspora noire issue de la traite transatlantique, cette formation culturelle leur paraissant être l’antithèse des cultures ethno-nationales transportées dans la dispersion par les anciennes diasporas. La Black Atlantic de Gilroy (1993 : 19) se définit ainsi ″à travers le désir de transcender à la fois les structures de la nation et les contraintes de l'ethnicité″. Avec Stuart Hall (1990 : 235), la notion d’hybridité est consubstantielle à la diaspora : ″L'expérience diasporique comme je l'entends est définie, non par essence ou par pureté, mais par la reconnaissance d'une nécessaire hétérogénéité et diversité, (…) par hybridité″. Autant chez Hall que chez Gilroy, ces modèles ne sont rendus intelligibles qu’au travers du rejet d’autres identités diasporiques, puisque ″la diaspora ne fait pas référence pour nous à ces tribus dispersées dont l'identité ne peut être confortée qu'en relation à une terre d’origine sacrée où elles veulent à tout prix retourner (…). Ceci est la vieille forme de ‘l’ethnicité’, impérialiste et hégémonique″ (Hall 1990 : 235). Cette contradiction théorique qui rend le postulat anti-essentialiste fortement dépendant de l’existence supposée réelle d’identités ″non-hybrides″ a donné lieu à des approches critiques (Anthias 1998 ; Chivallon 2002) sans pour autant miner les perspectives qu’elles ont ouvertes. En dissonance avec les premiers usages classiques du terme ″diaspora″ appliqué déjà anciennement au monde noir des Amériques (Chivallon 2004 : 149), elles ont permis de mettre au premier plan les multiples enseignements de l’expérience (post)esclavagiste des Amériques dans son rapport avec la modernité occidentale, bien au-delà des cercles spécialisés sur la diaspora noire. L’amplification des textes de Hall et Gilroy a été étonnamment rapide et a produit un véritable déferlement dont le texte de James Clifford (1994) s’est fait l’un des plus remarquables échos trouvant matière à alimenter sa perspective sur les travelling cultures auprès d’une diaspora devenue l’antithèse du modèle ″centré″ de Safran. La myriade des études diasporiques développées tout au long des années 1990 en est devenue insaisissable, amenant à parler de ″fétichisation″ du terme (Mitchell 1997) au sein d’un vaste ensemble discursif où se fabrique la coalition entre les épistémologies post-modernes, post-structuralistes, post-coloniales et l’objet providentiel de la ″diaspora″ pour les substantialiser. Cette ferveur académique s’est sans doute essoufflée au cours de la dernière décennie. Une fois l’engouement passé et qui aurait pu faire croire à l’abandon définitif de la perspective traditionnelle, les dichotomies demeurent. De ce point de vue, la conférence donnée par Khachig Tölölyan à l’Université d’Oxford en 2011, peut faire office de dernier bilan. Il y est question d’une cohabitation toujours effective entre les conceptions classiques et ″post″, non sans que son auteur évoque une opposition qui fait encore débat, préférant pour sa part réserver à la notion de ″diaspora″ les tonalités de la définition classique, et réclamant en définitive le mot ″dispersion″ pour englober (réconcilier ?) les binarités qui ont structuré le champ des diasporas studies. Dans tous les cas, à l’écart de la révolution conceptuelle à laquelle a pu faire penser la diaspora, la routinisation semble bel et bien aujourd’hui installée.

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