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Статті в журналах з теми "Caractère national – Identité de genre"

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Doucet, Sophie, Isabel Côté, Audrey Mantha, and Martin Blais. "Particularités des violences à caractère sexuel vécues par des personnes LGBTQ du Québec." Recherches féministes 37, no. 1 (2024): 203–21. http://dx.doi.org/10.7202/1114142ar.

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Анотація:
Bien que les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans et queers (LGBTQ) soient plus à risque d’être victimes de violences à caractère sexuel (VACS), peu d’études portent sur le sujet au Canada. Cet article cherche à mieux faire comprendre les particularités de ces violences sous-étudiées. Dans le cadre du projet de recherche SAVIE-LGBTQ, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de 13 personnes LGBTQ vivant au Québec et ayant été victimes de VACS. Les résultats font émerger les éléments suivants : les personnes LGBTQ survivantes de VACS peuvent remettre en question leur identité à la suite de l’agression; certains agresseurs ont utilisé l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de la personne pour justifier les gestes posés; enfin, s’identifier comme une personne issue des communautés LGBTQ complique la demande d’aide.
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2

Moreau, Marion. "Le modèle de la commune rurale dans la pensée française (1840-1850): un trait du « génie slave » ?" Tocqueville Review 35, no. 1 (January 2014): 139–62. http://dx.doi.org/10.3138/ttr.35.1.139.

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Анотація:
« Comme une source d’eau vive tire ses parties composantes, ses propriétés et son goût des matières qu’elle traverse dans son cours, de même le caractère primitif d’une nation dérive de ses traits de famille, de son climat, de son genre de vie, de son éducation, de ses premiers efforts, de ses occupations habituelles1» : c’est en ces termes que Herder définit le caractère national au livre XII de ses Idées sur la philosophie de l’histoire de l’humanité.
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Kandakou, Dzianis. "Le « Troubadour prisonnier » et la noblesse de Courlande : le dialogue culturel autour du livre français." Revue française d'histoire du livre 141 (November 30, 2020): 165–80. http://dx.doi.org/10.47421/rfhl141_165-180.

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Анотація:
L’article propose une analyse d’un recueil manuscrit de poèmes rédigé par un officier français inconnu, prisonnier dans le gouvernement de Courlande après la guerre de 1812. Les poésies de circonstance relèvent du style troubadour, entré à la mode au début du XIXe siècle. Les textes du recueil témoignent de l’engagement du prisonnier dans la sociabilité locale et ses bons contacts avec les élites de la région. La compréhension entre l’auteur et ses hôtes repose sur l’intérêt commun pour le livre, la littérature française et la maîtrise des normes de sociabilité conçues par la culture aristocratique française et adoptées dans l’Empire de Russie au tournant du XIXe siècle. À la suite du dialogue poétique, surgit une identité de groupe particulière. Transmise dans la langue internationale de l’Europe, cette identité ne contredit pas les sentiments patriotiques, ni ne gêne l’expression du caractère national.
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Halimi, Suzy. "Identité culturelle et loisirs en Angleterre au XVIIIe siècle." Recherches anglaises et nord-américaines 18, no. 1 (1985): 17–32. http://dx.doi.org/10.3406/ranam.1985.1851.

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Анотація:
Le développement des loisirs, la quête du plaisir et du bonheur constituent une des revendications fondamentales du XVIIIe siècle. Une brève et sélective typologie des loisirs permet de dégager un regroupement des activités récréative en fonction de deux identités culturelles : culture aristocratique et culture populaire. La rupture apparaît, que l'on considère le temps consacré aux loisirs, la géographie des loisirs, le caractère national ou régional des festivités. Deux mouvements contraires contribuent pourtant à un rapprochement des deux cultures : le paternalisme des classes supérieures qui patronnent les activités populaires et y participent, et surtout l'accession des classes moyennes et de quelques individus des classes populaires (phénomène des stars) , à une culture supérieure ; la commercialisation des loisirs contribue, pour le meilleur ou pour le pire, à leur vulgarisation. Mais sous ces tendances unificatrices, substituent les conflits d’identités culturelles, qui se traduisent surtout par la répression des loisirs populaires (excès de boisson, licence des mœurs, brutalité) jugés subversifs. La répression se drape alors sous le triple manteau de l’ordre social, du progrès économique et de la morale.
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Astier, Karine. "Adolescence et sexualité à l’ère des réseaux sociaux." VST - Vie sociale et traitements N° 159, no. 3 (July 28, 2023): 122–27. http://dx.doi.org/10.3917/vst.159.0122.

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Анотація:
La proximité de l’Espagne sensibilise particulièrement les mentalités de notre département à la prostitution, aux questions du genre et du rapport hommes-femmes. Sensibilisations qui sont partagées au niveau national. Ce texte s’adresse à tous les professionnels qui exercent auprès des personnes vulnérables, mais aussi aux parents et personnes qui accompagnent les adolescents dans la construction de leur identité et l’éveil de leur sexualité.
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Georges, Raphaël. "Les sources pour l’histoire de la Grande Guerre des Alsaciens-Lorrains et leur usage (1) :." Revue d’Alsace 149 (2023): 197–217. http://dx.doi.org/10.4000/11pju.

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Анотація:
Cet article livre d’abord une réflexion sur les témoignages de guerre, un type de sources fréquemment employé dans l’historiographie de la Première Guerre mondiale, y compris pour le cas alsacien-lorrain. Il en ressort que leur usage, légitime, doit respecter une méthode permettant de déjouer les biais liés notamment au contexte de production et à la sociologie de leurs auteurs. Fort de ce constat préalable, l’article interroge ensuite la pertinence de cette source pour étudier la question sans cesse actualisée du sentiment national de la population alsacienne avant et après 1918. Pour ce faire, une analyse a été menée à partir d’un corpus de soixante-et-un témoignages de soldats ou d’anciens combattants alsaciens-lorrains. Elle permet de nourrir l’hypothèse d’un caractère évolutif du positionnement national, alors que ce dernier est encore souvent décrit sous l’angle d’une identité fixe et définitive.
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Thibeault, Jimmy. "La prise de parole poétique de la longue décennie 1970 : une trace de la franco-américanité." Francophonies d'Amérique, no. 38-39 (May 4, 2017): 25–47. http://dx.doi.org/10.7202/1039709ar.

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Анотація:
Ce texte aborde le discours poétique d’affirmation identitaire qui se met en place en Acadie et en Ontario français au cours des années 1970 et 1980, à travers le prisme de la franco-américanité. Au lendemain de la Révolution tranquille québécoise et de l’éclatement du Canada français tel qu’on le connaissait jusque-là, on constate une volonté des artistes acadiens et franco-ontariens d’affirmer leur identité. Cette volonté est particulièrement présente en poésie, un genre qui contribuera largement à donner une nouvelle profondeur sémiotique à la région à laquelle se rattachent les auteurs. Si chacun a son identité propre, un regard sur l’ensemble de leurs textes permet de relever certaines similitudes dans le processus d’affirmation tel qu’il se produit en Acadie et en Ontario français. C’est à partir de ces ressemblances que Jimmy Thibeault s’interroge sur la possible réactualisation d’un Canada français, non plus envisagé dans un esprit national, mais comme une pluralité de voix porteuses d’une certaine franco-américanité.
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Thériault, Mélissa. "Despentes ou l’affranchissement du corps." Symposium 24, no. 1 (2020): 50–73. http://dx.doi.org/10.5840/symposium20202413.

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Анотація:
La romancière et essayiste Virginie Despentes s’est imposée par une plume qui fait écho aux travaux de Preciado ou Butler, où, par le biais d’une forme de recherche-création, elle aborde des thèmes tels que la prostitution, la pornographie ou la violence féminine. Partant du principe selon lequel le personnel est politique, sa réflexion expose le caractère construit de ce qu’on prend habituellement pour donner : le soi et l’identité genrée. Cet article entend montrer comment le corps est décrit par Despentes comme lieu d’une potentielle résistance politique dans la mesure où, tout comme le soi, il peut se soustraire du moins en partie aux déterminismes par un processus d’autoreconstruction. En transformant leurs corps de façon à redéfinir leur identité, les personnages décrits par Despentes présentent différentes façons de penser les rapports entre individus, mais surtout, de générer un discours critique qui permet de penser l’identité au-delà des dichotomies de genre. French novelist and essayist Virginie Despentes has become prominent through her literary work, which echoes the works of Preciado or Butler. Through a form of research-creation, Despentes tackles topics such as prostitution, pornography, and female violence. Starting from the principle that “the personal is political,” her reflection exposes the constructed character of what is usually taken as given: the self and gendered identity. This article intends to show how Despentes describes the body as the locus of a potential political resistance insofar as, like the self, it can at least partly escape determinisms by a process of self-reconstruction. By shaping their own bodies so as to redefine their identity, the characters created by Despentes present different ways to rethink the connections between individuals and, most importantly, different ways to generate a critical discourse that allows one to think about identity beyond gender dichotomies.
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Tribalat, Michèle. "Problèmes liés à l'étude de la nuptialité des migrants." Population Vol. 43, no. 2 (February 1, 1988): 375–90. http://dx.doi.org/10.3917/popu.p1988.43n2.0390.

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Résumé Tri balat Michèle. — Problèmes liés à l'étude de la nuptialité des migrants. Lorsqu'on étudie la nuptialité d'une population de migrants, le champ d'observation s'étend à la fois sur le pays d'origine et sur le pays d'accueil. Le phénomène dans sa totalité devrait être saisi en observant les comportements des générations aussi bien dans les pays d'origine que dans le pays d'accueil. Le caractère national de la collecte ne convient guère à ce genre d'étude. La mesure est impossible au pays d'origine et difficile au pays d'accueil. La discontinuité dans les probabilités de mariage liée à l'expatriation impose une observation non plus seulement par génération mais aussi par âge à l'entrée. Par ailleurs, les perturbations diverses apportées par les retours appellent une segmentation entre sédentaires et non sédentaires. L'enregistrement statistique classique (état civil et recensement) ne permet pas de satisfaire ces exigences. Seules des enquêtes simultanées rendant compte de ce qui s'est passé dans le pays d'origine (et donc de retour) et dans le pays d'accueil, sont à même d'éclairer la question.
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Nieguth, Tim, and Aurélie Lacassagne. "Space without scales: established/outsider relations in Hérouxville." Culture and Local Governance 4, no. 1 (December 20, 2012): 50–61. http://dx.doi.org/10.18192/clg-cgl.v4i1.826.

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Abstract: Keywords:Established/outsiders, scale, immigration, national identity, settler societies, urban/rural divide Résumé:En 1965, Norbert Elias et John Scotson ont publié un ouvrage dressant les bases des études sur les logiques d’exclusion. Leur analyse a fait l’objet de plusieurs critiques dont le peu d’attention accordée à la question de l’espace. En s’inspirant des travaux de Norbert Elias et de John Scotson, de nouvelles recherches ont tenté de remédier à la situation en accordant plus d’attention aux enjeux d’espace. Du coup, ces études ont grandement contribué au développement d’une sociologie relationnelle. Malgré ces importants développements, un travail important de développement conceptuel subsiste. Cet article suggère que l’approche Éliasienne peut apporter un éclairage important pour la compréhension des dynamiques locales de relations de pouvoir et de construction identitaire en prenant en considération l’importance des jeux de configurations sociales. La prise en compte des configurations sociales au sens Éliasien permet de mettre en relief le caractère simultané et parfois complexes des différents relations sociales en insistant notamment sur le caractère plus vaste des enjeux qui interpellent les acteurs et en s’éloignant d’une compréhension de ces phénomènes (dynamiques et rapports de pouvoir) comme étant le fruit de dynamiques purement locales. Mots clé: dichotomie Established/outsiders; jeux d’échelle; immigration; identité nationale; société coloniale; dichotomie urbain/rural In 1965, Norbert Elias and John Scotson published a seminal study on the dynamics of established/outsider relations. Their analysis has been criticized on several grounds, including its relative inattention to space. A number of recent studies have sought to build on Elias and Scotson's model by putting greater emphasis on space. These studies represent important interventions in the development of a relational approach to local established/outsider relations. Nonetheless, such an approach would benefit from further refinement. In particular, an Eliasian approach can be especially valuable to the study of local power relations and identity constructions if it takes into account the overlapping nature of configurations, emphasizes that individuals are simultaneously embedded in a large number of configurations, recognizes that different spatial contexts are not merely external resources to be manipulated by (local) actors, and refuses to treat conflicts that happen to play out in local contexts as purely local phenomena.
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BENGUERAI, Latifa Ikram, and Khaldia AISSA-KOLLI. "Le personnage féminin dans «La femme du Caïd» de Fatima BAKHAI: Une (re) construction identitaire." Langues & Cultures 5, no. 02 (December 10, 2024): 135–47. https://doi.org/10.62339/jlc.v5i02.293.

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Анотація:
La (re) reconstruction identitaire du personnage féminin principal chez Bakhai dans «La femme du Caïd», un roman algérien, nous invite à reconsidérer les contraintes de production littéraire de l’auteure, jusqu’ici perçues comme servant principalement une quête identitaire nationale. Le récit se structure autour de la transformation progressive du personnage féminin en quête de liberté, défiant les discours dominants. La résistance à l’oppression, incarnée par la figure féminine, se manifeste de manière multidimensionnelle, avec des dynamiques de pouvoir qui s’expriment non seulement entre les sexes, mais aussi au sein du genre féminin lui-même. L’émergence d’un « micro-récit » autonome, doté d’une résonance sociale et contemporaine, révèle, à travers la mutation du personnage féminin, l’existence d’un contre-discours qui modifie en profondeur la structure du récit. Cet article se propose d’explorer le fonctionnement de ce discours sous-jacent et ses relations de pouvoir, illustrant à la fois la quête identitaire individuelle de la figure féminine et la manière dont ces dynamiques, ainsi que les normes culturelles, influencent et (re)façonnent son identité. Abstract The (re)construction of the main female character’s identity in Bakhai’s «La femme du Caïd», an Algerian novel, invites us to reconsider the literary production constraints of the author, which have so far been seen as primarily serving a quest for national identity. The narrative is structured around the gradual transformation of the female character in her quest for freedom, challenging dominant discourses. Resistance to oppression, embodied by the female figure, manifests itself in a multidimensional way, with power dynamics that are expressed not only between men and women but also within the female gender itself. The emergence of an autonomous «micro-narrative», with social and contemporary resonance, reveals, through the transformation of the female character, the existence of a counter-discourse that profoundly alters the structure of the narrative. This article aims to explore the functioning of this underlying discourse and its power relations, illustrating both the individual identity quest of the female figure and how these dynamics, as well as cultural norms, influence and (re)shape her identity.
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Grenouillet, Corinne. "La révolution espagnole de 1936 dans Pas pleurer de Lydie Salvayre." Literatūra 60, no. 4 (February 6, 2019): 34–46. http://dx.doi.org/10.15388/literatura.2018.10.

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[full article and abstract in French; abstract in English and Lithuan Pas pleurer de Lydie Salvayre (2014) s’inscrit dans un des sous-genre les plus proli- fiques de la littérature française contemporaine, le récit de filiation, qui se présente comme une en- quête sur un ascendant (Viart 2005 et 2009). Par le biais des souvenirs de la guerre d’Espagne que lui raconte sa mère âgée de quatre-vingt dix ans et la lecture simultanée des Grands cimetières sous la lune de Georges Bernanos (1938), Lydie Salvayre qui intervient dans le livre à la première personne, propose une réflexion complexe sur un pan de l’histoire européenne : la Révolution liber- taire espagnole de l’été 1936. Cette dernière est restituée à travers les souvenirs fragmentaires d’un témoin oublieux : la mère, et par le dialogue instauré entre cette dernière et sa fille écrivain. Aux cô- tés de l’histoire du frère assassiné, l’intertexte bernanosien contrebalance, par le témoignage des atrocités perpétrées par les Franquistes sur l’île de Majorque, la mémoire éblouie et sélective d’une femme qui a tout oublié des années qui ont suivi 1936. Nous montrerons que ce roman, manifes- tant une résistance concertée à la nostalgie, propose une réflexion sur le caractère émancipateur de la Révolution libertaire espagnole, et que le traitement littéraire de celle-ci autorise un parallèle avec Mai 1968. Ce roman a une autre portée mémorielle, celui d’inscrire l’histoire espagnole dans la mémoire nationale des Français. Summary Pas Pleurer by Lydie Salvayre (Ed. Seuil, 2014) belongs to one of the most prolific sub-genres of contemporary French literature, the narrative of filiation, which presents itself as an inquiry into an ascendant. These are remembrances of a woman who lived a horrifying event – in the sense of the French historian Pierre nora – an event that opens an unprecedented and radically new breach in present day thoughts. Through the memories of the Spanish war told to her by her ninety-year-old mother and the simultaneous reading of A Diary of My Times (Les Grands Cimetières Sous La Lune) by novelist Georg- es Bernanos (1938), Lydie Salvayre offers a com- plex reflection on one aspect of European history: the Spanish libertarian Revolution of the summer of 1936. The latter is recounted through the fragmen- tary memories of a forgetful witness: the mother, and by the dialogue established between her and her daughter-writer. Alongside the story of the murdered brother, the Bernanosian inter-text counterbalances, throughout the testimony of the atrocities perpetrat- ed by the Franquists on the island of Majorca, the dazzled and selective memory of a woman who had forgotten all the years that followed 1936. We show that this novel, which inscribes the memory of Span- ish history into the national memory of the French, proposes the praise of an emancipatory moment, by which the author seems to take indirect position in the re-evaluation of which the years 1968 are cur- rently the object
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Debiès, Élise, Claude Friconneau, and Laurène Le Cozanet. "Le Nir, la protection sociale et les personnes étrangères nées à l’étranger. De l’immatriculation à l’identification." Statistique et société 2024-2 (2024). https://doi.org/10.4000/12yq6.

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Cet article retrace l’évolution des liens entre le Numéro d’inscription au répertoire (Nir), adopté en 1946 comme numéro d’immatriculation des assurés sociaux et l’administration de la protection sociale en France. Plus connu sous le nom de numéro de Sécurité sociale, le Nir était initialement géré localement, sur papier, avant de devenir central dans la gestion des droits sociaux, facilitant la reconstruction des carrières au moment du calcul des pensions de retraites. Depuis 1988, le Système national de gestion des identifiants (SNGI), géré la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), centralise le Nir et l’état civil des assurés. Il récupère auprès de l’Insee le numéro des personnes nées en France et sert de support au Sandia, service chargé de l’immatriculation des personnes nées à l’étranger. Pour les Français nés à l’étranger, l’immatriculation est automatisée, tandis que les étrangers nés hors de France doivent se conformer à une procédure complexe. Or le Nir, d’outil de gestion des prestations sociales est devenu un instrument d’une « lutte contre la fraude » reposant sur la vérification de l’état civil. L’article explore les implications juridiques et le caractère potentiellement discriminatoire de ces pratiques, l’attribution du Nir aux étrangers s’apparentant à l’octroi d’une véritable identité administrative.
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Mazouz, Sarah. "Intersectionnalité." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.111.

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Notion aujourd’hui incontournable tant se sont multipliés les travaux scientifiques qui s’y réfèrent et les politiques publiques ou les recommandations internationales qui s’en réclament, l’intersectionnalité est d’abord l’héritière des débats portés dans un contexte militant par les féministes nord-américaines – plus particulièrement les féministes africaines-américaines et le courant black feminist. Dans sa prise de position de 1977, le Combahee River Collective critique en effet le « biais blanc de classe moyenne » du féminisme. Il introduit alors la question de la représentation politique de celles pour lesquelles la domination subie articule plusieurs rapports de pouvoir. Il pointe par conséquent le fait que les femmes blanches qui sont alors leaders dans les groupes féministes occupent en fait une position de domination. De même, la critique black feminist va mettre en lumière comment les hommes noirs sont également en position de dominants dans les mouvements antiracistes. En d’autres termes, être femme et noire induit une domination subie autre que celle éprouvée par les femmes blanches ou par les hommes noirs. C’est dans cette perspective de complexification de l’analyse des rapports de pouvoir que Kimberlé W. Crenshaw (1989) forge, en juriste, la notion d’intersectionnalité. L’enjeu est alors de rompre avec une lecture strictement arithmétique de la domination qui la conçoit comme l’addition systématique des facteurs d’oppression. Crenshaw suit en cela également ce que les New Slavery Studies ont pu montrer pour les sociétés plantocratiques : l’articulation de la race, du genre et de la classe ou du statut produisent une reconfiguration de la domination qui ne s’appréhende pas seulement comme une addition de handicaps pour les femmes ou comme un renforcement du patriarcat en faveur des hommes (Davis 1981, Carby 1982, Fox-Genovese 1988). La démarche de Crenshaw va donc consister à interroger la non-représentation de celles qui sont soumises à des formes plurielles et croisées de domination dans les catégories de l’action publique. Par exemple, en utilisant la catégorie générique de « femme », les politiques de lutte contre les violences domestiques occultent la situation spécifique des femmes racialisées. Elle montre ainsi comment ces catégories participent à la reproduction des rapports de pouvoir en favorisant les membres des groupes dominants mais aussi, et peut-être surtout, en contribuant à l’occultation des expériences d’oppression situées à l’intersection de plusieurs principes de hiérarchisation. D’ailleurs, ce que Crenshaw met en lumière à partir d’une analyse des catégories de l’action publique relève de phénomènes similaires à ce que la tradition francophone matérialiste a thématisé sous les concepts de consubstantialité ou d’imbrication – c’est-à-dire que le genre, la race, la classe ou encore l’âge et la catégorie de sexualité se déploient de manière liée en se renforçant ou en s’euphémisant (Kergoat 1978, 2001 et 2012 ; Galerand et Kergoat 2014). Deux textes sont ici fondateurs pour saisir la notion d’intersectionnalité. Le premier paraît en 1989 et s’intitule « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex. A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics ». Inscrit explicitement dans l’héritage des théoriciennes du Black feminism comme Gloria T. Hull, Barbara Smith ou Bell Hooks, il en revendique la démarche radicalement contre-hégémonique en l’appliquant au raisonnement juridique. Son argument est le suivant : « les femmes noires sont parfois exclues de la théorie féministe et du discours antiraciste parce que l’une comme l’autre sont élaborés sur un ensemble d’expériences séparées qui ne reflète pas de manière précise les interactions qui existent entre la race et le genre » (1989 : 140 ; nous traduisons). Les discours et les pratiques militantes ou politiques qui ont pour but l’émancipation sont donc aussi en bonne partie aveugles aux rapports de pouvoir qu’ils (re)produisent en ne prenant pas en compte celles qui font une expérience de la domination à l’intersection de ces deux catégories. Le second, « Mapping the Margins : Intersectionality, Identity Politics, and Violence Against Women of Color » paraît deux ans plus tard, en 1991. Crenshaw y développe son analyse des mouvements sociaux et de la manière dont ils affirment des identités univoques et dominantes. Mais elle fonde ici sa critique en pointant l’essentialisme des catégories de l’action publique sur lesquelles s’appuient les politiques de l’identité promues par ces mouvements. En prenant le cas des violences conjugales que subissent les Africaines-Américaine, elle montre qu’elles se trouvent au croisement du racisme et du sexisme et que, dans la majorité des cas, elles ne sont pas prises en compte par les politiques de l’identité – c’est-à-dire les discours et les programmes qui visent à lutter soit contre le racisme soit contre le sexisme. Ce n’est donc pas tant l’incapacité de ces « Identity politics » à dépasser la différence qui pose problème, comme on aime habituellement à le souligner, mais c’est au contraire précisément parce qu’elles éludent les différences qui traversent le groupe des femmes qu’elles sont problématiques et critiquables. L’auteure pointe ainsi la principale conséquence de cette réification des identités car elle rend impossible la prise en compte de l’intérêt des personnes qui font partie de catégories nullement pensées comme sécantes. Ce texte a joué un rôle crucial dans la réappropriation universitaire de la notion d’intersectionnalité. En reprenant les formes de conceptualisation de l’intersectionnalité propres au Black feminism et plus largement aux mouvements sociaux, il a rendu possible leur traduction théorique et épistémologique suivant trois lignes de réflexion. D’abord, il affirme que l’étude des situations intersectionnelles relève d’une épistémologie du point de vue qui reconnaît le rôle des expériences individuelles – en l’occurrence celles des femmes noires mais plus largement celles d’autres groupes minorisés – comme instrument de production du savoir. On retrouve cette idée dans plusieurs travaux revendiquant une démarche intersectionnelle, comme ceux par exemple de Patricia Hill Collins (2000). Dans The Social construction of Black Feminist Thought, Hill Collins cite la parole de femmes conscientes de ce que leur condition permet de faire et de voir. Elle insiste sur le fait que cette situation est définie par la classe, le genre et la race et qu’elle complexifie par exemple le rapport patronne/aide-ménagère en l’articulant à la division des femmes entre blanches et noires. L’exigence d’un savoir situé en appelle également à une responsabilité de la chercheuse ou du chercheur dont Crenshaw donne une traduction pratique dans les initiatives d’« intersectionnalité en actes » (Intersectionnality in Action) mises en œuvre par les campagnes de l’African American Policy Forum comme #BlackGirlsMatter, #HerDreamDeferred, #SayHerName, #WhyWeCantWait ou #BreakingTheSilence. Ensuite, dès « Mapping the Margins », Crenshaw (1991) insiste sur l’importance de contextualiser l’intersectionnalité et d’en user comme un outil d’analyse dynamique – et non comme « une grande théorie ». Contrairement à certaines critiques qui lui ont été faites sur le caractère abstrait et statique du concept d’intersectionnalité, elle rappelle la nécessité de rapporter l’analyse intersectionnelle au contexte socio-politique et au cadre juridique et légal. Cet effort de contextualisation appelle d’ailleurs à faire preuve de réflexivité sur les usages qui sont faits de la notion d’intersectionnalité tout en prévenant l’effacement possible de l’une de ses dimensions par l’effet de son importation dans un autre contexte national que celui des États-Unis ou plus largement de l’Amérique du Nord (Crenshaw 2016). Ainsi, l’acclimatation de l’intersectionnalité au contexte européen et plus précisément la traduction de cette notion dans des travaux français et francophones ne doivent pas donner lieu à un oubli de la dimension raciale au motif que ce point serait spécifique au contexte états-unien. Il s’agit plutôt de réfléchir à la manière dont race, genre, classe et autres principes de hiérarchisation s’articulent dans des contextes qui ont connu des formes de structuration raciale des rapports sociaux autres que l’esclavage et la ségrégation (Rocca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016). Enfin, sans se départir d’une approche juridique, Crenshaw revendique dès son texte de 1991 la plasticité disciplinaire de l’approche intersectionnelle qui s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des Women Studies. Parmi les nombreux travaux qui enrichissent l’analyse intersectionnelle sur le plan méthodologique et conceptuel, on peut citer ceux de Candace West et Sarah Fenstermaeker (1995). Ceux-ci s’appuient en effet sur une démarche ethnométhodologique pour saisir à un niveau microsociologique et de manière dynamique l’actualisation des assignations de race, de genre et de classe. Dans cette veine, Julie Bettie (2000) montre pour sa part comment, dans le contexte états-unien, la renégociation de l’identité de classe passe pour des jeunes filles mexicaines par un jeu qui renforce les codes genrés et racialisés. En articulant arguments théoriques et enquêtes empiriques, l’anthropologue colombienne Mara Viveros Vigoya (2017) s’appuie sur le Black Feminism et les épistémologies décoloniales pour interroger la construction des masculinités au croisement de formes plurielles de domination (sociale, raciale et sexuelle). D’autres travaux proposent une complexification de l’approche intersectionnelle opérant un déplacement dans la manière même d’appréhender la notion d’intersectionnalité, qui devient un objet de recherche davantage qu’une méthode (Mazouz 2015). D’autres encore proposent une démarche plus théorique, comme l’atteste par exemple l’ouvrage de Floya Anthias et Nira Yuval-Davis (1992), ou encore celui de Chela Sandoval (2000). Enfin, certaines recherches adoptent une approche réflexive sur les usages de l’approche intersectionnelle, contribuant ainsi à enrichir son épistémologie. C’est le cas par exemple de Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait (2015). Les deux auteurs se demandent tout d’abord si l’intersectionnalité est vouée à faire partie du problème qu’elle décrit. Ils interrogent ensuite le sens épistémologique et politique d’un programme normatif intersectionnel constitué en impératif universel de prise en compte constante de toutes les formes de domination. En ce sens, l’intersectionnalité ne constitue pas tant une théorie unifiée qu’un champ de recherche transnational (Cho, Crenshaw et McCall 2013 ; Roca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016 : 11). En témoignent d’ailleurs les débats et les désaccords qui persistent au sein des études féministes sur la manière de rendre opératoire le potentiel heuristique de cette notion. Si son succès lui fait courir le risque de ne servir qu’une fonction d’affichage, le principal défi lancé aux chercheur.e.s est « d’élaborer des méthodes à la fois rebelles et susceptibles d’être reconnues au sein des différentes disciplines » (Crenshaw 2016 : 47) seules à même de conserver la dimension « insurgée » du concept (Cho, Crenshaw et McCall 2013).
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BALLAYDIER, Alexandre. "Découverte de Crypsis schoenoides (L.) Lam. en Dombes (01) : évaluation de l’indigénat de cette population au regard de la répartition de cette espèce et de son écologie en France." Naturae, no. 6 (March 30, 2022). http://dx.doi.org/10.5852/naturae2022a6.

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En 2014, une population de Crypsis faux-choin (Crypsis schoenoides (L.) Lam.) a été découverte en Dombes (Ain, Auvergne-Rhône-Alpes, France). Elle se développe dans un étang piscicole exploité traditionnellement et extensivement (assec annuel sans mise en culture ni amendement). Il s’agit d’une première mention en région Auvergne-Rhône-Alpes de C. schoenoides, espèce méditerranéo-atlantique. La répartition française de cette espèce patrimoniale (protégée en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur mais menacée ou quasi-menacée dans d’autres régions françaises) est présentée. Une comparaison phytosociologique de la végétation abritant la population dombiste avec les végétations présentes en France et connues pour abriter cette espèce est réalisée. Ces éléments, les connaissances sur la biologie du genre Crypsis, ainsi que des échanges avec le personnel de la pisciculture et du Conservatoire botanique national alpin nous permettent de proposer des hypothèses sur l’origine de cette population dombiste et de discuter de son caractère indigène ou exogène.
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Galibert, Charlie. "Robinson Crusoé ou l'île de l'Autre." Oxymoron 0. Numéro inaugural (April 28, 2010). http://dx.doi.org/10.61953/oxy.3080.

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Soumission à Epi-revel Robinson Crusoé - le roman le plus de fois réédité après la Bible - ne peut devoir son succès au seul charme de la solitude d'un homme obligé pendant de longues années à ne dialoguer qu'avec lui-même et à trouver dans le travail ou la foi la force de lutter contre la mort et de réussir à vivre. Une aventure pourvue d'une morale en quelque sorte. Sa polysémie et son caractère inépuisable témoignent plutôt de sa résonance en chacun de nous. Comme en atteste le nombre et la longévité du genre des « robinsonnades » ainsi que la publication récente de deux biographies du véritable Robinson, un marin écossais, Alexander Selkirk, Robinson pourrait ouvrir, archétipyquement, sur la problématique de l'Autre même, la possibilité de l'Autre. Tous les autres possibles. Car justement, l’île, parce qu'elle est déserte, est l'île de tous les autres possibles et imaginables, symboliques ou réels, désirés, souhaités, fantasmés, détestés, refoulés, refusés. National audience
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Giordano, Christian. "Nation." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.048.

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La meilleure définition de la nation est sans doute celle que propose Benedict Anderson lorsqu’il parle de communauté politique imaginée (Anderson, 1983). Ce faisant Anderson met en doute la validité de certaines caractéristiques mystificatrices, quoique considérées comme objectives, attachées au concept de nation. Cette critique s’adresse à Ernest Gellner et à Eric J. Hobsbawn qui eux mettent en évidence l’invention et donc le caractère mystificateur attaché à l’idée de nation (Gellner, 1983, Hobsbawm and Ranger, 1983). La posture théorique spécifique qu’adoptent Gellner et Hobsbawn ne saurait surprendre, car le premier est issu d’un terreau philosophique et méthodologique de type néopositiviste, tandis que Hobsbawm est notoirement associé à un marxisme modéré. Anderson, avec son idée de nation comme communauté politique imaginée, se trouve être très proche des positions de type interprétatif. Il évoque de ce fait indirectement Max Weber selon lequel il est fondamental de reconstruire le sens que les acteurs eux-mêmes, en tant que membres d’une société, donnent à leur comportement. Lorsque Anderson définit la nation comme une communauté politique imaginée, il insiste sur le fait que les membres individuels de ces groupes sociaux, bien que ne se connaissant pas personnellement et que n’ayant fort probablement pas l’occasion de se rencontrer durant leur vie, partagent le même sentiment d’appartenance (Anderson, 1983: 15). La nation est imaginée comme une entité circonscrite et par conséquent démographiquement définie, même si ses frontières peuvent varier en fonction de circonstances historiques particulières. En fait une nation peut s’étendre ou se rétrécir du point de vue de son territoire comme c’est le cas de certaines nations d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Roumanie, Bulgarie etc.). L’essentiel de ce caractère limité du point de vue structurel et démographique réside cependant dans le fait qu’aucune nation ne souhaite inclure l’humanité entière. En reprenant une réflexion de Max Weber, on peut remarquer que la nation est imaginée comme une communauté partiellement ouverte vers l’extérieur parce qu’il est inacceptable que n’importe quel membre du genre humain en fasse partie. La nation est en outre imaginée comme une communauté d’égaux, liés entre eux par d’étroites relations de fraternité et de parenté réelle, rituelle ou symbolique, même si cela ne correspond pas à la réalité socio-structurelle et à la dimension de la société. Car dans toute société nationale il existe d’évidentes inégalités sociales et des divisions entre couches, classes, castes ou milieux. Enfin la nation est imaginée comme étant souveraine, à savoir comme une communauté politiquement indépendante, même si ce n’est pas toujours le cas. De fait il existe encore aujourd’hui des nations sans État mais qui aspirent à l’indépendance et donc à se constituer en société souveraine pourvue d’un État propre. Le débat au sujet du rapport entre nation et nationalisme est encore vif. Anthony D. Smith pense que la nation précède le nationalisme et que ce dernier est la conséquence logique de l’émergence des nations même dans des époques fort lointaines (Smith, 1998). A cause de son point de vue, Smith s’est vu reprocher d’être primordialiste dans la mesure où il voit l’origine de la nation dans des temps archaïques. Gellner pour sa part a pris le contrepied de cette perspective, en mettant en évidence le fait que la nation est un phénomène social issu de la modernité occidentale, grâce aux inventions industrielles et en premier lieu grâce à l’imprimerie, mais également à son nouveau système économique capitaliste allant de pair avec l’émergence de classes entrepreneuriales à la recherche de nouvelles ressources primaires et de nouveaux marchés (Gellner 1983) Les nouveaux États-nations issus de ces mutations ont obtenu leur légitimité grâce à la rhétorique nationaliste. C’est donc le nationalisme qui génère l’idée de nation et non l’inverse, ainsi que le prétendent la majorité des auteurs de tendance primordialiste. Le nationalisme est l’instrument idéologique essentiel pour les nations sur lesquelles viennent se fonder les nouveaux États, en tant qu’institutions politiques de la modernité. Selon la thèse de Gellner, le nationalisme représente la formule politique nécessaire pour justifier l’exercice du pouvoir de la part des classes politiques dans les États-nations (Mosca 1966). L’organisation politique spécifique de la nation en tant que communauté imaginée est l’État-nation qui trouve sa source dans l’Europe de la fin du 18e siècle. Toutefois il serait faux de parler d’un modèle d’État-nation universel. On peut en effet distinguer deux types idéaux d’État-nation, à savoir le modèle français et le modèle allemand (Brubaker 1992). On a souvent observé que le modèle français de l’État-nation est fondé sur l’idée de nation politique. Selon cette vue l’État-nation serait le résultat d’un pacte politique, voire d’un contrat entre les citoyens de cet État-nation. C’est dans ce sens que Jules Renan a défini la nation et son organisation politique comme le résultat d’un plébiscite de tous les jours. Il s’agit de souligner par cette formule que la nation française et son État consistent en théorie en une communauté élective. Ce type d’État-nation est donc une patrie ouverte au sein de laquelle les différences religieuses et ethniques n’ont, du moins en théorie, aucune importance (Dumont 1991: 25). On sait bien que cette conception non ethnique de la nation, postulée par la Révolution française a été modifiée plusieurs fois jusqu’à présent. En fait les Constitutions de 1791 et 1793 garantissaient la citoyenneté à toute personne étrangère habitant la France et par conséquent il n’était pas nécessaire d’avoir acquis l’identité française. Autrement dit il était possible d’obtenir la citoyenneté sans avoir acquis auparavant la nationalité, à savoir avant d’adopter certains traits culturels particuliers et certains comportements passant pour typiquement français (Weil, 2002). La séquence citoyenneté-nationalité sera pourtant inversée déjà au 19e siècle avec l’introduction de certains prérequis culturels comme la connaissance de la langue nationale, sans compter l’adoption d’un style de vie considéré comme français. Bien qu’affaiblie par les diverses modifications du code de la nationalité dans les années quatre-vingt-dix (Loi Pasqua de 1993 et Loi Guigou de 1998), l’idée originale de citoyenneté n’a jamais vraiment été abandonnée jusqu’à maintenant. L’État français se fonde sur une conception subjective, voire individualiste de la nation en fonction de laquelle tout étranger habitant l’hexagone peut encore aujourd’hui devenir citoyen français grâce au processus d’assimilation. Les différences, les identités et les frontières ethnoculturelles ne sont jamais définitivement insurmontables. Du moins en théorie, tout être humain est intrinsèquement capable de devenir membre de la nation. Le revers de la médaille est que, en fait, l’État-nation français a toujours eu de grandes difficultés à reconnaître les minorités ethnoculturelles. Ces dernières furent systématiquement assimilées de force durant tout le 19e siècle et sont aujourd’hui encore ignorées. La conception allemande de la nation a été définie comme ethnique. Il en est issu un modèle d’État-nation fondé sur la généalogie et sur l’origine commune de ses citoyens. L’idée de nation et partant d’État-nation, a souvent été mise en relation avec le concept de Volk, en tant que peuple synonyme de nation. Toutefois durant le 18e siècle la notion de Volk ne possédait pas encore cette connotation ethnique qui, selon certains auteurs, devient « l’explosif le plus dangereux des temps modernes » (Finkielkraut, 1987: 56 ss.). L’ethnicisation du Volk a lieu au milieu du 19e siècle grâce à un important groupe d’intellectuels parmi lesquels il faut compter des politiciens, des artistes, des juristes, des philosophes, des historiens, des folkloristes etc. Cependant, la véritable transformation politico-légale intervient avec l’introduction d’un concept restrictif du jus sanguinis (Pierre-Caps 1995: 112). Le nationalisme radical de l’après Première Guerre mondiale a favorisé l’ethnicisation graduelle du modèle allemand qui a connu son apogée durant le national-socialisme avec les lois de Nürenberg dans lesquelles la racialisation du Volk et de l’État-nation allemand est légalisée. Cependant, après le Deuxième Guerre mondiale, dans l’Allemagne divisée, la République fédérale allemande (RFA) aussi bien que la République démocratique allemande (RDA) ont conservé les marques de la conception unitaire et ethnique du Volk et du jus sanguinis bien visibles, même après la réunification de 1990. Il est symptomatique à cet égard que les descendants d’Allemands « rentrés » de l’Europe orientale et de l’ex-URSS aient obtenu la nationalité, grâce à l’idée de Volk et de jus sanguinis, en un rien de temps, au contraire des millions d’immigrés, notamment d’origine turque, qui étaient confrontés aux plus grandes difficultés sur le chemin de l’acquisition de la nationalité allemande. On n’observe un léger assouplissement de l’ethnicisation qu’après 1999, principalement durant le gouvernement du chancelier social-démocrate Gehrard Schröder. Ce n’est cependant qu’aux enfants d’immigrés nés en Allemagne que les lois adoptées par ce gouvernement ont accordé certaines facilités pour obtenir la nationalité allemande Les deux prototypes cités ont inspiré de nombreux États-nations, européens ou non, ce qui en a fait des modèles de référence au niveau mondial. Le modèle français comme le modèle allemand poursuivent tous les deux le projet d’une nation cherchant à se procurer une organisation politique - l’État-nation - capable de garantir une homogénéité culturelle qui, à son tour, garantit la stabilité politique. La différence se trouve dans les deux manières de procéder pour y parvenir. Le modèle français, étant fondé sur le caractère subjectif et individualiste de la nation, rend accessible à l’étranger, du moins en principe, la voie de l’acculturation et par conséquent de sa pleine intégration et inclusion dans la communauté nationale grâce notamment à l’institution du jus soli. Le modèle allemand en revanche, est fondé sur le caractère objectif et collectif de la nation, selon une vision essentialiste et très rigide de l’appartenance ethnique, soumise au jus sanguinis. L’appartenance à la nation allemande comporte, du fait qu’elle est extrêmement restrictive, une forte tendance à l’exclusion de qui ne possède pas les requis ethniques. Les deux modèles ont tous deux connu depuis toujours de grandes difficultés à reconnaître la diversité culturelle, et ils présentent par conséquent une certaine incompatibilité avec la pluriethnicité et la multiculturalité. Cela n’est pas surprenant puisque les deux modèles se proposent de réaliser le projet d’une nation, d’un État souverain, d’un territoire monoethnique. Pour un tel projet la diversité ethnico-culturelle est forcément dysfonctionnelle. Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix du siècle passé, dans le cadre d’une globalisation galopante, plus apparente d’ailleurs que réelle, et avec l’ouverture des frontières qui suivit la chute de l’Union soviétique, de nombreux auteurs bien connus, en sciences sociales comme en anthropologie, pensaient que l’idée de nation appartenait davantage au passé qu’au présent ou au futur. On croyait que les sociétés étaient devenues transnationales, à savoir qu’elles deviendraient plus fluides, ou comme le remarquait le philosophe Zygmunt Bauman, qu’elles allaient proprement se liquéfier (Bauman 2000) C’est la notion de transnationalisme qui apparaît le plus souvent pour indiquer la capacité personnelle ou collective de dépasser les barrières culturelles et les frontières nationales et de passer d’une appartenance et d’une identité à l’autre avec la plus grande facilité. Ceux qui adoptent l’approche du transnationalisme considèrent ainsi la société comme un œcoumène global dans lequel les individus aux identités devenues désormais nomades, vivent et interagissent dans des milieux cosmopolites (ceux que l’on appelle les ethnoscapes) marqués par l’hybridation et la créolisation culturelle (Appadurai 1996). Cependant, cette vision suggestive et optimiste, inhérente à l’utilisation du préfixe trans, ne semble adéquate que pour l’analyse de certains groupes minoritaires au statut social élevé, comme par exemple certaines élites migrantes dîtes aussi expats (managers allemands à Tokyo, opérateurs financiers américains à Hong Kong, correspondants de presse au Moyen-Orient, spécialistes en informatique indiens à la Silicon Valley, etc.). Vouloir étendre à la société globale cet aspect spécifique de la complexité culturelle, voire même lui donner une orientation normative, serait entreprendre une nouvelle et dangereuse réification de la vision utopique du métissage universel. En fait, la réalité est bien différente de ce scénario global si optimiste. Les guerres en ex-Yougoslavie ont mis en évidence déjà dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier que l’idée de nation était encore importante et que la fin de l’histoire évoquée par Francis Fukuyama (Fukuyama 1992), comme réalisation d’une unique société globale sans différences nationales, était bien loin de la réalité. A vrai dire les deux premières décennies du vingt-et-unième siècle ont vu, surtout en Europe, le retour inattendu de la nation avec la montée des mouvements régionalistes d’une part et du populisme nationaliste d’autre part, ce que l’on peut interpréter comme deux expressions et stratégies de la résistance contre certaines conséquences des processus de globalisation. Les premiers ont réinterprété le concept de nation pour des revendications régionales à l’intérieur d’entités pluriculturelles de vieille date (Catalogne et Ecosse s’opposant respectivement à l’Espagne et à la Grande Bretagne). Les seconds utilisent en revanche le concept de nation pour mobiliser la population contre les immigrants et les réfugiés, ces derniers étant considérés par les mouvements populistes comme une menace contre l’intégrité nationale.
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MOUSSAOUI, Karim, and Ouerdia YERMECHE. "Néologisme et identité : la construction néologique à travers l’expression de l’identité dans le média écrit en Algérie." FRANCISOLA 4, no. 1 (October 1, 2019). http://dx.doi.org/10.17509/francisola.v4i1.20336.

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RÉSUMÉ. Cette étude propose d’aborder le néologisme du point de vue de l’identité dans un contexte algérien. Il s’agit d’expliquer comment les éléments identitaires et le profil identitaire algériens construisent le profil sémantique d’une lexie, puis élaborent un caractère néologique ou une reconstruction néologique. C’est une recherche réalisée à partir d’un travail de description des éléments identitaires développés dans des séquences discursives variées. Les textes portant des passages sont produits par des journalistes, ils traitent le sujet de l’identité nationale et socioculturelle algériennes dans un épisode sociopolitique marqué par des mutations à savoir le Printemps arabe. L’analyse de ces données consiste à décrire les différentes interprétations, une tâche qu’impose la sémantique du prototype ainsi que la théorie de représentation. Ce travail réalise que l’emploi d’une nouvelle lexie importée ou construite discursivement s’ouvre à une construction sémantique particulière dans un discours médiatique algérien, son sémantisme affiche, souvent, des potentialités sémantiques s’attachant fortement à l’identité sociale et nationale ainsi qu’aux contextes socioculturel et historique algériens. Enfin, l’étude met en valeur les références socioculturelles identitaires favorables à une construction néologique, et décrit un processus psycho-social actif dans la construction du sens. Mots-clés : identité, néologisme, positionnement historique, répertoire psychosocial, référence identitaire, stéréotype identitaire, stéréo-néologisme. ABSTRACT. The study proposes to approach neologism from the point of view of identity in an algerian context. It aims to explain how Algerian identity elements and identity patterns build the semantic profile of a lexicon, then elaborate a neologic character or a neological reconstruction. It is a research realized from a work of description of th identity elements developed in varied discursive sequences. The texts bearing passages are produced by journalists, they treat the subject the A lgerian national and socio-cultural identity in a socio-political episode marked by mutations namely the Arab Spring. The analysis of these data consists in describing the different interprétations, a task imposed by the semantics of the prototype as well as the théory of representation. This work realizes that the use of a new lexicon imported or constructed discursival opens to a particular semantic constructio in an Algerian media discourse, its semantism display, often, semantic potentialities strongly attaching to the social and national identity as well as the socio-cultural and historical contexts of A lgeria. Finaly, the study highlights socio-cultural identity references favorable to a neological construction, and describes an active psych-social process in the construction of meaning. Keywords: historical positioning, identity, identity référence, identity stereotype, neologism, psychosocial repertoire, stereo-neologism.
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Couture, Jean-Simon. "Multiculturalisme." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.047.

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Durant plus d’un siècle, la culture a été l’une des notions les plus en vogue en anthropologie. Malgré la diversité épistémologique qui la sous-tend, il est un trait qui rassemble les diverses définitions de la culture, celui de la considérer comme une entité isolée et comme un organisme social cohérent en soi. À partir des années 1980, tous les concepts holistes de la culture ont été la cible d’une critique en partie justifiée. On leur reprochait de considérer les cultures comme des phénomènes propres à une seule société, selon le principe une société, une culture. Cherchant à considérer le caractère pluriel des sociétés contemporaines, on a recouru à plusieurs expressions comme, par exemple, multiculturalisme, communication interculturelle et identités transculturelles. Les préfixes multi-, inter- et trans- ont en commun une certaine affinité mais aussi des connotations diverses. Ces trois préfixes servent à construire des notions utilisées soit dans un contexte descriptif et par conséquent, analytique, soit dans un cadre prescriptif et donc normatif. Toutefois la distinction entre ce qui est et ce qui devrait être n’est pas clairement définie. C’est pourquoi, d’une part, on se trouve face à un mélange d’interprétations scientifiques, et d’autre part, de raisonnements appréciatifs et de jugements de valeur. C’est ainsi que l’analyse scientifique tend à se confondre et à se brouiller avec les programmes politiques, à quoi il convient d’ajouter des vues idéologiques utopiques. L’approfondissement de la notion de multiculturalisme fera foi d’exemple. Qu’est-ce que peut vouloir signifier le terme de multiculturalisme? Ce terme, de même que le préfixe multi tendent en fait à souligner l’importance aussi bien des différences culturelles que des frontières qui s’y rattachent. Ainsi, avec la notion de multiculturalisme on met en évidence la séparation des collectivités entre elles, y compris du point de vue spatial. Le terme de multiculturalisme possède une orientation plus relativiste, communautariste et parfois ségrégationniste ainsi qu’un caractère plutôt additif et moins relationnel comparativement à des notions telles que celles d’interculturalité et de transculturel (Taylor, 1992; Kymlicka, 1995 Modood, 2002). Les préfixes inter ou trans seraient considérés comme plus dynamiques, ouverts et processuels. Et pourtant le concept de multiculturalisme continue à être utilisé par des chercheurs, des politiciens, des intellectuels ou par de véritables producteurs d’identité, dans les pays où la différence culturelle est considérée comme un enrichissement social et surtout comme une donnée de fait, acceptée pragmatiquement comme telle le ou encore, là où elle fait l’objet d’un véritable culte. En raison de la grande hétérogénéité entre les divers types de multiculturalisme, il semble judicieux de se pencher sur ce qu’est le multiculturalisme en analysant des situations que l’on peut observer dans certaines sociétés où il fait partie des discussions quotidiennes et dans lesquelles le terme est opérationnel. Nous avons choisi trois cas exemplaires ne faisant pourtant pas partie des cas considérés comme classiques et par conséquent les mieux connus. Il s’agit de l’Allemagne, de la Suisse et de la Malaisie. En Allemagne, nation qui se considère comme historiquement monoethnique, le terme de Multikulturalismus, conçu lors de l’arrivée d’un nombre important d’immigrés de l’Europe du Sud suite à la Deuxième Guerre, a joui d’une grande popularité entre les années 970 et 1990. Aujourd’hui le terme de Multikulturalismus a mauvaise réputation. La mauvaise connotation actuelle du terme est attribuable au projet socio-culturel nommé MultiKulti. Ce projet dont le centre a été Francfort et Berlin (alors Berlin Ouest), où la concentration d’immigrants était particulièrement haute, s’est fait remarquer par ses bonnes intentions, mais surtout par le dilettantisme qui y a présidé. Ce qui a fini par discréditer toute conception politique future de multiculturalisme au sein d’une nation très fière depuis toujours de son homogénéité culturelle. La société allemande n’a jamais été sensible à la diversité culturelle, mais ce que l’on appelait le MultiKulti était fondé sur une idée plutôt vague de coexistence harmonieuse et spontanée entre des cultures fort diverses au quotidien. Le MultiKulti était donc destiné à échouer en raison de la négligence même avec laquelle il avait été pensé dans ce contexte. C’est pourquoi le multiculturalisme inhérent au projet d’une société MultiKulti finit par évoquer en Allemagne le spectre de sociétés parallèles, à savoir l’existence de communautés ethnoculturelles séparées qui vivent sur le territoire national dans des quartiers urbains ethniquement homogènes. Un scénario de ce genre, considéré comme une calamité, a réveillé les fantasmes du sinistre passé national-socialiste. C’est pour cette raison qu’actuellement, le multiculturalisme est rejeté aussi bien par le monde politique que par une grande partie de la société. Ainsi, c’est le concept d’intégration, comme forme d’assimilation souple, qui domine maintenant. En Suisse, le terme de multiculturalisme jouit d’une réputation bien meilleure. La société nationale, avec sa variété culturelle, la tolérance qui règne entre les communautés linguistiques et confessionnelles, la stabilité fondée sur le consensus et sur l’accord, est conçue et perçue comme une forme particulière de société multiculturelle. La Suisse est donc une communauté imaginée dont la multiculturalité est historiquement fixée et sera, à partir de 1848, constitutionnellement définie, reconnue et partiellement modifiée. Dans le cas de la Suisse on peut parler d’un multiculturalisme constitutionnel fondé sur la représentation que le peuple suisse s’est forgée au sujet de ses communautés culturelles (les Völkerschaften) diverses et séparées par les frontières cantonales. La société suisse est bien consciente et fière de ses différences culturelles, légalement reconnues et définies par le principe dit de territorialité selon lequel la diversité est cultivée et fortement mise en évidence. Will Kymlicka a raison lorsqu’il affirme que les Suisses cultivent un sentiment de loyauté envers leur État confédéré précisément parce que celui-ci garantit d’importants droits à la différence et reconnaît clairement des délimitations culturelles relatives à la langue et à la confession (Kymlicka 1995). Le sentiment d’unité interne à la société suisse est à mettre en rapport avec les politiques de reconnaissance de l’altérité qui se basent paradoxalement sur la conscience que le pays est une coalition de résistances réciproques dues aux différences linguistiques et religieuses au niveau cantonal. Cette conscience différentialiste a eu pour conséquence la pratique du power sharing (partage de pouvoir) qui fait que la Suisse est devenue un exemple de démocratie consociative (Lijphart 1977). Ce système politique ne coïncide pas avec le modèle classique de la démocratie libérale car pour affaiblir les résistances des cantons il est nécessaire de recourir au niveau fédéral à de vastes coalitions qui tiennent compte de l’équilibre entre les communautés cantonales et neutralisent la dialectique entre majorité et opposition. Il convient d’ajouter que les étrangers et les immigrés non citoyens sont exclus des pratiques politiques du multiculturalisme helvétique. La condition première pour participer est l’intégration, à savoir une forme plus légère d’assimilation, puis l’obtention de la nationalité. Le régime colonial britannique et dans une moindre mesure le régime hollandais, ont créé en Afrique, en Amérique, en Océanie mais surtout en Asie des sociétés appelées plural societies (Furnivall 1944) en raison de leur forte diversité ethnoculturelle. Dans ces sociétés, les communautés semblent mener volontairement des existences parallèles, les contacts culturels n’ayant lieu que sporadiquement avec les autres composantes de la société. Le multiculturalisme constitue un instrument politique et social indispensable pour garantir la reconnaissance et le respect réciproque des différences ethno-culturelles à l’intérieur d’un État souverain portant la marque d’une telle complexité. C’est le cas de la Malaisie où vivent ensemble et pacifiquement, mais non sans tensions permanentes, une dizaine de communautés ethnoculturelles parmi lesquelles on trouve, pour les plus nombreuses, les Malais, les Chinois et les Indiens. Dans ce pays on a créé des représentations et des stratégies d’action concrètes visant à mettre au point une forme spécifique de multiculturalisme qui continuerait à garantir la paix sociale et la prospérité économique. Mentionnons parmi celles-là : -La doctrine de l’harmonie de la nation (rukun negara) fondée sur l’idée de l’« unité dans la diversité ». Cette construction idéologique possède une forte valeur symbolique surtout lorsque naissent des tensions entre les communautés. -Au quotidien, la référence à un principe consensuel d’« unité dans la séparation ». Les diverses communautés tendent à vivre volontairement dans des milieux sociaux séparés mais non ségrégés. -La commémoration du grave conflit interethnique entre Malais et Chinois du 13 mai 1969. Ces faits sont devenus le mythe national négatif, à savoir quelque chose qui ne doit plus se reproduire. -Un régime politique fondé sur le consociativisme ethnique. Le gouvernement fédéral et celui des États particuliers sont formés de grandes coalitions auxquelles participent les divers partis ethniques. -La politique de discrimination positive pour les Malais qui sont la communauté ethnique la plus faible économiquement. Ces mesures sont acceptées tacitement de la part des Chinois et des Indiens (quoique non sans résistance). -Enfin, le projet, à travers le programme One Malaysia, de créer dans le futur une société plus unie, même si elle reste fondée sur le multiculturalisme. Du point de vue socioéconomique et politique, la Malaisie peut se considérer aujourd’hui, malgré des limites évidentes, comme une histoire à succès, un succès dû paradoxalement à cette forme particulière de multiculturalisme. Le multiculturalisme n’est pas une stratégie universalisable (voir le cas de l’Allemagne) pas plus qu’il n’est réductible à un modèle unique (voir le cas de la Suisse et de la Malaisie). Nous sommes plutôt face à un ensemble de solutions fort variées dans leur manière de gérer la diversité dans des sociétés ethniquement et culturellement plurielles. Une théorie générale du multiculturalisme est peut-être trop ambitieuse; l’analyse comparative qui en fait voir les défauts et les difficultés, mais aussi certains avantages importants est en revanche enrichissante.
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Oliveira, Márcio. "O “BRASIL DIFERENTE” DE WILSON MARTINS." Caderno CRH 18, no. 44 (August 30, 2006). http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v18i44.18521.

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Em 1955, o crítico literário e então professor da Universidade do Paraná, Wilson Martins, publica o livro intitulado “Um Brasil diferente. Ensaio sobre fenômenos de aculturação no Paraná”. A ambição do autor era, então, replicar, para o Sul do Brasil, o que Gilberto Freyre lograra com sucesso para o Nordeste, ou seja: compreender a experiência da história social brasileira. Contudo, Martins procurou diferenciar seu trabalho do mestre pernambucano, afirmando que, nos estados do Sul, em especial no Paraná, “a ausência do português, a inexistência da escravatura e do elemento indígena” teriam produzido um “Brasil diferente”. Embora colocado como contraponto à tese de Freyre, o trabalho de Martins refletiu bem mais uma configuração local que, tanto do ponto de vista socioeconômico quanto do ponto de vista político, apontava para a construção de uma identidade regional para o estado do Paraná. Assim, a especificidade da obra de Martins é analisada em função do momento em que foi publicada e de suas relações com a produção das ciências sociais brasileiras daquele período. Analisam-se, ainda, as principais idéias contidas no livro, além da trajetória pessoal do autor. Chega-se à conclusão que a obra reflete bem mais um debate regional em torno da identidade do Estado, apoiando-se no debate nacional em torno da identidade brasileira. Palavras-Chave: Pensamento brasileiro, Wilson Martins, Ciências Sociais, identidade social, ParanáWILSON MARTINS “DIFFERENT BRAZIL” In 1955, Wilson Martins, a Brazilian reviewer and professor of the Federal University of Paraná (Brazil), published a book entitled “A different Brazil: an Essay on the acculturation phenomenon in Paraná”. His ambition was to replicate in the South of Brazil Gilberto Freyre’s theoretical approach, which had been so successful in the Northeast of Brazil, in order to understand the Brazilian social history. However, Martins aimed at distinguishing his works from the ones of the master from Pernambuco, by saying that in the southern states, especially in Paraná, “the absence of the Portuguese, the non-existence of slavery and Indians” would have produced a “different Brazil”. Although Martins’ work was considered a counterpoint to Freyre’s thesis, it reflected much more than a local configuration, and it aimed at the formation of a regional identity for the state of Paraná, both from the socioeconomic and political standpoints. Thus, the specificity of Martins’ works is analyzed bearing in mind the period of time it was published and its relationships with the production of the Brazilian social policies for that period. The main ideas presented in the book were also analyzed, besides the author’s personal path. The conclusion reached is that the work reflects much more than a regional debate on the identity of the State, concentrating on the national debate on Brazilian identity. Key words: Social thought, Wilson Martins, Social Sciences, social identity, state of Paraná. LE “BrEsil difFerent” de Wilson Martins En l´année 1955, Wilson Martin, critique littéraire et professeur à l´Université Fédéral du Paraná, a publié un livre intitulé “Le Brésil différent: an essai sur les phénomènes d´acculturation dans la province du Paraná”. L´ambition de l´auteur était de répliquer pour les provinces du Sud du Brésil l´approach que Gilberto Freyre avait fait pour le Nord-East du Brésil, soit: comprendre l´histoire sociale brésilienne. Cependant, Martin a pris ses distances par rapport à l´oeuvre de Freyre. Il a souteni que dans les provinces du Sud du Brésil, notamment dans la province du Paraná, “l´abscence de l´élément portugais et l´inexistence de l´esclavage et des indiens” aurait produit un “Brésil différent”. Même si les thèses de Martins peuvent être comprises comme le contrepoint à celles de Freyre, le travail du critique littéraire brésilien prend ses appuis sur les problemes politiques et socioéconomiques de la province du Paraná. Ce genre de problems indiquait la nécessité de construire l´identité régional de la province. Pour comprendre toute la particularité de l´oeuvre de Martins, nous analysons le moment où elle fût publié ainsi que les rapports qu´elle entretenait avec d´autres livres de sciences sociales publiés à la même époque. Nous analysons aussi les principales idées du livre ainsi que la biographie de l´auteur. Nous concluons que l´oeuvre doit être comprise en fonction du débat régional sur l´identité tout en tenant compte du débat sur l´identité nationale brésilienne. Mots-clés: Pénsée sociale, Wilson Martins, sciences sociales, identité sociale, Paraná. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br
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L. Pap, Andras, and Eszter Kovacs Szitkay. "Science, identity and the law: Intersecting conceptualization and operationalization of race and ethnicity." Sociétés plurielles Identity versus science?..., Articles (May 10, 2023). http://dx.doi.org/10.46298/societes-plurielles.2023.11295.

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Pour une publication sur Épisiciences. The comparative legal scholar authors, working a broad project mapping how law conceptualizes and operationalizes race, ethnicity and nationality, provide an assessment of the triadic relationship between law, identity (making and claims recognition) and science. The project focuses on race and ethnicity, excluding the discussion of gender identity, but the latter is used as a point of reference to demonstrate the transformative changes in the past years in how the meaning of the terms of identity are assigned and conceptualized in social sciences and humanities, and to a certain degree in politics and law. Yet, there is a debilitating lack of linguistic and conceptual resources, cultural tools, and a solid and proper vocabulary for thinking about racial identity, which is particularly stark in the field of law, especially international law, which habitually operates with the concepts of race, ethnicity, and nationality when setting forth standards for the recognition of collective rights or protection from discrimination, establishing criteria for asylum, labeling actions as genocide, or requiring a “genuine link” in citizenship law, without actually providing definitions for these groups or of membership criteria within these legal constructs. The paper provides an overview of the obstacles, challenges and controversies in the legal institutionalization. In technical terms, the operationalization of ethnic/racial/national group affiliation can follow several options: self-identification; authority given to elected or appointed members (representatives) of the group (leaving aside legitimacy-, or ontological questions regarding the authenticity or genuineness of these actors); classification by outsiders, through the perception of the majority; or by outsiders but using “objective” criteria, such as names, residence, et cetera. The paper also provides an assessment of how “objective” criteria, data and constructions provided by science translate into the legal discourse. Case studies will be used from anthropological/historical “scientific knowledge,” and the operationalization of (performative) whiteness and otherness in the US, to contemporary examples of requiring DNA-heritage certificates in naturalization and Diaspora-programs (for example for birthright schemes in Israel); race-focused forensic datasets; and race-based medicine and reproductive technologies – where the methodology and conceptualization of “scientific race” is analyzed in a comparative and critical framework. Les auteurs, juristes comparatistes, travaillant sur un vaste projet qui cartographie la manière dont le droit conceptualise et opérationnalise la race, l’ethnicité et la nationalité, fournissent une évaluation de la relation triadique entre le droit, l’identité (la reconnaissance de l’identité et des revendications) et la science. Le projet se concentre sur la race et l’ethnicité, excluant la discussion de l’identité de genre, mais cette dernière est utilisée comme point de référence pour démontrer les changements transformateurs de ces dernières années dans la façon dont la signification des termes d’identité est assignée et conceptualisée dans les sciences sociales et humaines, et dans une certaine mesure dans la politique et le droit. Pourtant, il existe un manque débilitant de ressources linguistiques et conceptuelles, d’outils culturels et d’un vocabulaire solide et approprié pour réfléchir à l’identité raciale, ce qui est particulièrement flagrant dans le domaine du droit, notamment le droit international, qui utilise habituellement les concepts de race, d’ethnicité et de nationalité lorsqu’il établit des normes pour la reconnaissance des droits collectifs ou la protection contre la discrimination, qu’il établit des critères pour l’asile, qu’il qualifie des actions de génocide ou qu’il exige un « lien authentique » dans le droit de la citoyenneté, sans réellement fournir de définitions pour ces groupes ou de critères d’adhésion dans ces constructions juridiques. L’article donne un aperçu des obstacles, des défis et des controverses liés à l’institutionnalisation juridique. En termes techniques, l’opérationnalisation de l’affiliation à un groupe ethnique/racial/national peut suivre plusieurs options : auto-identification ; autorité donnée aux membres (représentants) élus ou nommés du groupe (en laissant de côté les questions de légitimité ou ontologiques concernant l’authenticité ou l’authenticité de ces acteurs) ; classification par des personnes extérieures, à travers la perception de la majorité ; ou par des personnes extérieures mais en utilisant des critères « objectifs », tels que les noms, la résidence, etc. L’article fournit également une évaluation de la manière dont les critères, données et constructions « objectifs » fournis par la science se traduisent dans le discours juridique. Des études de cas seront utilisées, allant de la « connaissance scientifique » anthropologique/historique et de l’opérationnalisation de la blancheur (performative) et de l’altérité aux États-Unis, à des exemples contemporains d’exigence de certificats d’héritage ADN dans les programmes de naturalisation et de diaspora (par exemple pour les programmes de droit de naissance en Israël) ; des ensembles de données médico-légales axées sur la race ; et de la médecine et des technologies de reproduction fondées sur la race – où la méthodologie et la conceptualisation de la « race scientifique » sont analysées dans un cadre comparatif et critique.
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Géry, Catherine. "The Overlooked of Russian Literary Historiography: for a female 19th century." Slovo How to think of literary... (February 25, 2020). http://dx.doi.org/10.46298/slovo.2020.6140.

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International audience The literary histories of the Russian “great century,” the nineteenth century, have a museographic and patrimonial character, which gives full meaning to Roland Barthes’s reflection on literary historiography as a “ succession of single men.” However, the exclusion of women from the “ national narrative” that is Russian literary historiography is a real anomaly, because it corresponds neither to the reality of writing and publishing practices, nor to that of reading practices. Conceived at the crossroads of historiography (how it develops), literature (the manufacture of classics) and gender studies or women’s studies, this article attempts to understand the mechanisms of “invisibilisation” (or the “Matilda effect”) whose female writers of “the great Russian century” were victims. We will also look at two “case studies:” that of Anna Bunina, who was the first author to exist professionally in the Russian public literary space in the early nineteenth century, and that of Ekaterina Kniazhnina, the first woman to whom were opened the ways of publishing in Russia in 1759. Les histoires littéraires du « grand siècle » classique russe, le xixe siècle, possèdent un caractère muséographique et patrimonial qui donne tout son sens à cette réflexion de Roland Barthes sur l’historiographie littéraire comme une « succession d’hommes seuls ». Mais l’exclusion des femmes du « roman national » qu’est l’historiographie littéraire russe relève d’une véritable anomalie, car elle ne correspond ni à la réalité des pratiques d’écriture et d’édition, ni à celle des pratiques de lecture. Conçu à la croisée de l’historiographie (comment elle s’élabore), de la littérature (la fabrication des classiques) et des études de genre ou des études féminines (women studies), cet article tente de comprendre les mécanismes d’invisibilisation » (ou « effet Matilda ») dont les écrivaines du grand siècle russe ont été victimes. Nous nous intéresserons également à deux « études de cas » : celui d’Anna Bounina, qui fut la première autrice à exister professionnellement dans l’espace littéraire public russe au début du xixe siècle, et celui d’Ekaterina Kniajnina, première femme à qui furent ouvertes les voies de l’édition en Russie, en 1759. Всем историям литературы русского «золотого» (то есть классического) 19‑ого века присущи агиографический характер и отсутствие писательницей, что придает новое значение знаменитой фразе Роланда Барта о литературной историографии как «последовательности одиноких писателей». Но исключение женщин из «большого нарратива» русской литературы 19‑ого века является настоящей аномалией, ибо оно не соответствует ни письменной и издательской практикам того времени, ни социальным практикам русской читающей публики. На перекрестке историографии (как она пишется), литературы (как формировалась «русская классика») и гендерных исследований данная статья излагается механизмы, которые привели к так называемому «эффекту Матильды» в историях русской литературы – то есть к отрицанию и забвению писательниц 19‑ого века. Мы будем рассматривать два конкретных примера русских забытых поэтесс. Анна Бунина – первая «авторица», профессионально существовавшая в общественной русской литературной сфере в начале 19‑ого века; Екатерина Княжнина – первая женщина, опубликовавшая свои произведения в России (в 1759‑ом году).
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Fresia, Marion. "Réfugiés." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.049.

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Qu’elles soient liées à la persécution, la pauvreté, la sécheresse ou la recherche de meilleures conditions de vie, les sociétés humaines n’ont cessé d’être façonnées par des déplacements forcés de populations, massifs et soudains dans certains cas; continuels, de faible ampleur et liés à une mixité de facteurs le plus souvent. L’ancienneté et la permanence de la migration forcée contrastent avec la construction relativement récente des réfugiés comme problème social et politique devant faire l’objet d’un traitement bureaucratique spécifique. Bien que l’obligation de protéger les personnes persécutées se retrouve dans toutes les grandes traditions religieuses, ce n’est qu’au cours de la première moitié du XXe siècle que la notion de réfugié devient une catégorie juridique à part entière et qu’émerge, aux échelles transnationales et nationales, un ensemble de politiques, de normes et d’organisations dédiées aux questions d’asile. L’ampleur des déplacements de populations générés par les révolutions bolcheviques puis les deux guerres mondiales, et l’apparition du phénomène des « sans-États » suite au démantèlement des derniers grands empires européens, préoccupent les gouvernements d’Europe occidentale. Réfugiés et apatrides sont perçus comme une menace pour leur sécurité et un poids dans un contexte économique difficile. En même temps, certains voient un intérêt politique à accueillir les réfugiés qui fuient des pays ennemis (Gatrell 2013: 35). Parallèlement, l’aide humanitaire est en plein essor et renforce l’attention internationale portée sur les réfugiés en faisant d’eux des victimes à secourir (ibid: 20). Gouvernements et acteurs humanitaires chargent alors la Sociétés des nations (SDN) de réfléchir à l’élaboration d’un statut spécifique pour les réfugiés, afin de mieux les identifier, les prendre en charge mais aussi les contrôler. Avec la disparition de la SDN et les milliers de nouveaux déplacés de la deuxième guerre mondiale, c’est au Haut commissariat des Nations-Unies aux réfugiés (HCR) que les États confieront par la suite la mission de trouver une « solution durable au problème des réfugiés ». Une année plus tard, la Convention de Genève relative au statut de réfugiés est finalisée: elle énoncera un ensemble de droits associés au statut de réfugié dont elle donnera, pour la première fois, une définition générale, alors largement informée par le contexte de la guerre froide. Si l’institutionnalisation du « problème » des réfugiés apparaît comme une réponse à l’ampleur des mouvements de réfugiés provoqués par les deux guerres mondiales, elle est surtout indissociable de l’histoire des États-Nations et de l’affirmation progressive de leur hégémonie comme seule forme d’organisation politique légitime sur la scène internationale (Loescher et al., 2008: 8). Avec l’émergence, depuis les traités de Westphalie de 1648, d’États centralisés en Europe naît en effet la fiction qu’à un peuple devrait toujours correspondre un territoire et un État. À la fin du XIXe siècle, c’est aussi la montée des nationalismes européens qui fera du contrôle des mouvements de populations aux frontières et de la réalisation du principe d’homogénéité nationale un élément central de l’idéologie du pouvoir souverain. Cet ancrage de la figure contemporaine du réfugié dans le système des États-Nations se reflète bien dans la définition qu’en donne la Convention de Genève : « une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle; qui craint, avec raison, d’être persécutée du fait de son appartenance communautaire, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de la dite crainte ». C’est bien la perte de la protection de l’État du pays d’origine et le franchissement d’une frontière internationale qui définissent, juridiquement, le réfugié, en plus du motif, très restreint, de persécution individuelle. Reprise dans presque toutes les législations nationales des 147 pays aujourd’hui signataires de la Convention, cette définition constitue désormais la pierre angulaire du traitement bureaucratique de l’asile à l’échelle globale. Bien qu’elle soit fortement contestée pour son caractère obsolète, étato-centré et peu flexible (Loescher et al. 2008: 98), elle reste à ce jour le seul instrument juridique qui confère au statut de réfugié une légitimité universelle. L’anthropologie a apporté une contribution majeure à la compréhension du phénomène des réfugiés, en mettant en avant l’expérience de la mobilité telle qu’elle est vécue par les individus, et non pas uniquement telle qu’elles est construite et définie par les catégories juridiques et les organisations humanitaires (Chatty 2014: 74). En s’intéressant aux dispositifs d’aide aux réfugiés, elle a également nourri plusieurs autres champs de réflexion de la discipline, tels que l’anthropologie juridique, l’anthropologie du développement, l’anthropologie des organisations et l’anthropologie médicale. À l’exception de quelques recherches pionnières (Colson 1971; Loizios 1981), c’est surtout à partir du milieu des années 1980 qu’une importante littérature se développe sur ces questions. Avec l’institutionnalisation de l’aide humanitaire et la globalisation progressive d’un traitement ordonné et spatialisé de la migration, le « problème » des réfugiés est de plus en plus visible, en particulier dans les pays du Sud, théâtres des conflits liés à la guerre froide mais aussi terrains de prédilection des anthropologues. L’anthropologie joue alors un rôle important dans la constitution des réfugiés en objet de savoir : c’est en effet à Barbara Harell-Bond que l’on doit la création, en 1982, du Refugee studies Center de l’Université d’Oxford, qui marquera l’autonomisation de la réflexion sur les réfugiés des études, plus larges, sur les migrations. Les premières recherches ethnographiques se focalisent sur l’Afrique et appréhendent les réfugiés en termes de liminalité : des personnes ayant subi un rite de séparation, qui se retrouvent dans un entre-deux, ni dedans, ni dehors. L’aide humanitaire, analysée en termes de dysfonctionnements, de charity business et de rapports de domination, y est fortement critiquée (Harrell-Bond 1986; Harrell-Bond et Vourtira 1992), tandis que l’agencéité et les coping strategies des réfugiés sont mis en avant pour déconstruire la figure du réfugié dépendant de l’aide (Kibreab 1993). Parce qu’elles cherchaient à rester pertinentes du point de vue de l’action, ces premiers travaux sont souvent restés teintés d’un certain misérabilisme et n’ont pas véritablement déconstruit le cadre épistémologique sur lequel le système d’asile se fonde (Chatty 2014: 80). Il faudra attendre les travaux de Malkki (1995) pour le faire et pour questionner, plus largement, la pertinence d’utiliser la notion de « réfugié » comme catégorie d’analyse. Mobilisant les apports des études postmodernes et transnationales, Malkki s’attaque en particulier à la métaphore de l’enracinement. Elle montre comment les refugee studies sont restées encastrées dans l’« ordre national des choses », soit dans une vision sédentaire, nationale et territorialisée des appartenances identitaires qui n’appréhende la perte du lien à l’État-nation et la mobilité qu’en termes d’anormalité et de dépossession. Dénaturalisant les liens entre cultures et territoires, Malkki rappelle ainsi que les réfugiés n’occupent une situation liminale qu’au regard du système des États-Nations. Son travail amènera les refugee studies à redéfinir leur objet autour de la notion de « migration forcée », plus à même de capturer à la fois l’agencéité des acteurs dans les processus migratoires, et les contraintes qui les influencent (Van Hear 2011). Dans son héritage, plusieurs études ont alors cherché à documenter les parcours des réfugiés en dehors de leur seule relation au cadre juridique qui les définit : elles ont montré que les individus transcendent sans cesse les catégories d’appartenance nationales, mais également les frontières établies par la bureaucratie de l’asile entre réfugiés politiques et migrants économiques. Les stratégies socio-économiques se construisent sur la mobilité, souvent très valorisée, dans des rapports complexes à une diversité de lieux distants auxquels les camps sont incorporés (Monsutti 2005; Horst 2006). Tandis que les rapports d’appartenance se définissent par le maintien de mémoires, de pratiques et de relations sociales, qui se tissent, bien souvent, à cheval entre divers territoires ou en relation à une nation imaginée. Ces réflexions déboucheront finalement sur une critique plus large des politiques d’asile qui n’envisagent la solution au « problème » des réfugiés qu’en termes de rapatriement ou d’intégration, sans tenir compte de l’importance de la dimension transnationale des pratiques ordinaires (Backewell 2002; Long 2014) ni de la dimension problématique du retour « chez soi » (Allen 1996). Pratiques transnationales et renforcement du sentiment d’appartenance nationale, souvent exacerbé par la politisation des camps et des diasporas, peuvent néanmoins aller de pairs, l’enjeu étant alors de penser ces deux phénomènes de manière dialogique et de comprendre les rapports de classe, de genre ou d’ethnicité qui s’y jouent (Fresia 2014a). Parallèlement aux travaux centrés sur les vécus des réfugiés, les années 2000 sont marquées par une nouvelle vague d’études critiques envers la bureaucratie de l’asile et l’aide humanitaire. Parce qu’ils rendent visibles, en la spatialisant, la figure contemporaine du réfugié, les camps deviennent des lieux d’enquête particulièrement privilégiés, au point de voir émerger une véritable campnography. Inspirée par la philosophie politique de Giorgio Agamben, celle-ci les décrit comme des espaces de confinement, des hors lieux caractérisés par un régime d’exception: quelque que soit leur degré d’ouverture ou de fermeture, ils ont pour caractéristique de suspendre la reconnaissance d’une égalité politique entre leurs occupants et les citoyens ordinaires (Agier 2014: 20; Fassin et Pondolfi 2010). Ambivalents, les camps sont, en même temps, analysés comme de nouveaux lieux de socialisation, réinvestis de sens. Souvent marqués par une forte agitation politique, ils sont aussi des espaces de mobilisations. Incoporés dans des réseaux d’échanges économiques, ils se transforment, et durent jusqu’à devenir de nouvelles marges urbaines ordinaires (Agier 2014: 27). Constitués en lieux de mémoire des injustices passées ou présentes, mais aussi de projections vers un futur incertain, ils deviennent des sites privilégiés où observer la fabrique et l’expression de nouvelles formes de citoyenneté aux marges de l’État (Turner 2010; Fresia and Von Kanel 2014; Wilson, 2016). Très riche, cette campnography a parfois eu tendance à n’envisager les réfugiés que dans un seul face à face avec le « gouvernement humanitaire », délaissant ainsi une réflexion plus large sur la manière dont les camps sont aussi enchâssés et régulés par d’autres normes (droits coutumiers, droits de l’homme) que le seul régime d’exception que leur statut légitime. Autre élément constitutif de la bureaucratie de l’asile, les dispositifs de tri, chargés de distinguer les réfugiés des migrants, ont également fait l’objet de récentes études ethnographiques, marquant une ouverture de la réflexion sur des contextes européens et nord-américains. Leurs auteurs mettent en exergue la dimension fondamentalement située, négociée et contingente des pratiques d’octroi du statut de réfugiés ainsi que les normes implicites qui les régulent (Good 2007; Akoka 2012). Ils montrent comment la formalisation croissante de ces pratiques contribuent à naturaliser toujours plus la distinction entre vrais et faux réfugiés, mais aussi à dépolitiser les registres des demandes d’asile considérées comme légitimes, de plus en plus appréhendées à travers le vocabulaire de la compassion, du trauma et de la souffrance (D’Halluin-Mabillot 2012; Zetter 2007). Enfin, après avoir été « enrollés » dans le HCR pour un temps, certains anthropologues ont commencé à documenter, de manière empirique, le rôle de cette nébuleuse bureaucratique dans la globalisation du traitement bureaucratisé de l’asile, et les modalités concrètes d’exercice de son autorité, en montrant comment celles-ci reproduisent sans cesse un ordre national des choses lui-même à l’origine du « problème » des réfugiés (Scalletaris 2013; Sandvik et Jacobsen 2016 ; Fresia 2014b). Outre les enjeux d’accès aux bureaucraties de l’asile et la difficulté de reconstituer des parcours de vie souvent multi-situés, l’étude des migrations forcées n’a cessé de poser un enjeu épistémologique de taille à l’anthropologie : celui de réussir à penser la problématique de la mobilité, liée à des contextes de guerres ou de persécution, autrement qu’au travers des seuls espaces et labels produits par le régime de l’asile, mais tout en prenant « au sérieux » ce régime, son mode de (re)production et ses effets structurants sur le vécu des individus. À ce titre, un important travail de décentrement et d’historicisation reste à faire pour saisir la manière dont les espaces bureaucratiques de l’asile s’enchâssent, tout en les modifiant, dans des espaces migratoires et des dynamiques socio-historiques qui leur préexistent, et s’articulent à une pluralité plus large de normes et de régimes de droits, qui ne relèvent pas de la seule institution de l’asile. Continuer à documenter la manière dont les personnes trouvent des formes de protection et de solidarité en dehors des seuls dispositifs bureaucratiques de l’asile apparaît aussi comme un impératif pour pouvoir penser le phénomène de la mobilité sous contrainte et les réponses qu’on peut lui apporter autrement ou différemment.
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