Literatura científica selecionada sobre o tema "Mouvements sociaux – Grande-Bretagne – 2000-"

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Artigos de revistas sobre o assunto "Mouvements sociaux – Grande-Bretagne – 2000-"

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Hayes, Matthew. "La crise du néolibéralisme : quelle formation sociale après la crise ?" Articles 31, n.º 1 (28 de novembro de 2012): 77–97. http://dx.doi.org/10.7202/1013132ar.

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Avec la montée des dettes publiques, il est devenu évident que la présente crise économique peut être mieux comprise comme étant une crise sociale qui s’exprime par le biais du système financier. L’article présente des statistiques sur la distribution du revenu au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne afin de démontrer la transformation inégalitaire des relations de classes sociales due en grande partie à la surproduction et à l’excès de capacité productive du système capitaliste actuel. Le consensus politique face à la crise économique prolongera la tendance vers des relations sociales plus inégalitaires, marquant une donne inconnue depuis les années 1940 dans les pays développés du Nord Global. L’article trace trois directions possibles pour le futur développement de cette tendance dans la plupart des pays du Nord : 1) la tendance est exacerbée, puis on voit l’émergence de nouvelles pratiques politiques visant à gérer les effets d’une société plus inégalitaire ; 2) la tendance est contrée par le renouvellement des mouvements sociaux pour une distribution plus équitable de la survaleur sociale ; ou 3) la tendance débloque sur un nouveau compromis entre classes sociales comme celui des années 1940, solution qui se heurte à d’importantes contradictions conjoncturelles.
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Ferhat, Ismail. "Une priorité ambiguë ? Les sociaux-démocrates et l’éducation en France et en Grande-Bretagne (1970-2000)". Education et sociétés 35, n.º 1 (2015): 119. http://dx.doi.org/10.3917/es.035.0119.

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Bourgon, Michèle. "Travail social et femmes de l’an 2000 : les défis de l’avenir". Service social 37, n.º 1-2 (12 de abril de 2005): 14–35. http://dx.doi.org/10.7202/706383ar.

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Cet article rend compte d'une enquête menée en 1987 par le Y.W.C.A. de Montréal en vue de dresser un portrait des besoins prospectifs des montréalaises de l'an 2000. À partir d'entrevues menées auprès de femmes dont l'expérience ou la situation professionnelle laissaient supposer une grande capacité de prospective, leurs propos ont été regroupés autour de six grands thèmes : les rapports intra-familiaux, le monde du travail salarié, le vieillissement, l'immigration, le mouvement des femmes et les nouvelles technologies ayant trait à la maternité.
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Cissokho, Sidy. "Sénégal. Fortune et infortune du « dialogue social »". Chronique Internationale de l'IRES N° 186, n.º 2 (27 de junho de 2024): 3–16. http://dx.doi.org/10.3917/chii.186.0003.

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Depuis les années 2000, le Sénégal s’est doté d’un vaste ensemble d’institutions au sein desquelles le « dialogue social » entre travailleurs, employeurs et État doit avoir lieu. Cette architecture vient encadrer des relations entre le pouvoir et le mouvement syndical longtemps marquées par une forte proximité. La mise en place de ce dispositif exclut cependant la plus grande partie des actifs et leurs représentants, au premier rang desquels les travailleurs de l’informel. Elle aboutit à la coexistence de deux circuits de négociation : l’un, officiel, dédié à une minorité de représentants syndicaux et de travailleurs salariés ; et l’autre, officieux, dans lequel évolue la grande majorité.
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Parodi, Maurice. "Le mouvement coopératif de consommation dans l’Ouest, des origines au congrès de Fougères (1925). De la foi associationniste au consumérisme. Entre l’utopie et le réel, un projet de réforme sociale, Robert Gautier. Thèse pour le doctorat d’histoire, université Rennes-2 Haute-Bretagne, 2003. Directeur de thèse : Claude Geslin. Lauréat du prix de l’Addes 2003". Revue internationale de l'économie sociale: Recma, n.º 291 (2004): 92. http://dx.doi.org/10.7202/1022126ar.

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Boss, Cécile. "Marie Butts, une pédagogue engagée au parcours international (1870-1953)". Genre & histoire 33 (2024). http://dx.doi.org/10.4000/11y96.

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Cet article étudie les étapes de la vie professionnelle et personnelle de Marie Butts, une pédagogue anglaise œuvrant dans le domaine socio-éducatif entre la France, la Suisse et la Grande-Bretagne. Déployant une importante mobilité, elle a travaillé comme enseignante, traductrice, auteure, directrice d’un foyer pour jeunes filles ouvrières, puis comme secrétaire générale du Bureau international d’éducation à Genève. Très engagée, elle est liée à différents mouvements sociaux, dont féministes, pacifistes et quakers, et engage des échanges à une échelle transnationale. À travers une approche biographique s’appuyant sur des sources institutionnelles et des fonds personnels inédits, le présent article se propose ainsi d’éclairer la construction transnationale du champ du travail social dans une perspective d’histoire des femmes et du genre.
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Meudec, Marie. "Résistance". Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.063.

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La notion de résistance est utilisée dans des domaines comme la physique ou la mécanique, mais l’emploi qui nous intéresse ici est la résistance comme pratique sociale et comme concept, utilisé en sciences sociales pour décrire des mouvements sociaux et des pratiques individuelles de rébellion. D’abord souvent restreinte au monde politique (entendons par là les partis et les institutions politiques), la compréhension de la notion de résistance s’est élargie à toutes les sphères de la société. Résister, c’est ainsi mettre en pratique une forme d’opposition au pouvoir en place, au pouvoir dominant ou hégémonique. C’est ainsi par exemple que la sociologie politique (Neumann 2012) ou la philosophie politique (Rancière 1995) peuvent concevoir les révoltes, les rébellions ou les mouvements d’opposition au pouvoir d’État. Pensons aussi aux travaux de Wa Thiong’o (1987 : 2) qui étudie « les réalités africaines en tant qu’elles sont affectées par la grande lutte entre les deux forces mutuellement opposées en Afrique aujourd'hui: une tradition impérialiste d'une part et une tradition de résistance de l'autre ». Parler de résistance passe donc nécessairement par une analyse des formes d’oppression et d’impérialisme existantes, là où la résistance est conçue une forme de ‘réaction à’ une forme de contre-pouvoir. Comment les personnes qui ne sont pas du côté du pouvoir en place résistent-elles aux puissants ? L’analyse des pratiques de résistance vise dès lors à rendre compte de la participation sociale ou des actions des personnes dominées par le système politique et économique. Toutefois, la binarité domination / résistance doit être questionnée et réfléchie, entre autres pour mieux saisir les manifestations de pouvoir et de domination à l’œuvre (Ortner 1995 ; Foucault 1978). Dans sa célèbre ethnographie menée en Malaisie, le politologue James C. Scott (1985) étudie les relations de pouvoir au sein de mouvements de résistance paysanne. Scott montre notamment que les mouvements de résistance sont le fruit d’une réflexion éthique qui se base entre autres sur des notions d’injustice, et non – comme les intellectuels avaient plutôt tendance à penser les formes de résistance populaire – comme le résultat d’un attrait inné pour la violence ou d’une forme spontanée de rébellion. Cette perspective admet ainsi la possibilité généralisée d’actions contestatrices auparavant cantonnées aux sphères politiques formelles. Il évoque notamment les ‘formes quotidiennes de résistance’ pour rendre compte de ces pratiques de résistance qui paraissent moins organisées. Le concept de ‘résistance infrapolitique’ (Scott 1990) permet de penser le caractère privé de pratiques de résistance, autrement recherchées uniquement sur la scène publique. Le changement social et la lutte politique sont pensés comme des phénomènes ‘discrets’ et non plus seulement visibles dans la sphère publique. Il s’agit donc de comprendre les dimensions ordinaires ou quotidiennes de la résistance, et d’élargir les perspectives qui conçoivent la résistance comme des moments de crises, des pratiques transgressives au caractère exceptionnel, des émeutes et des soulèvements (Bertho 2010, 2013) ou des normes qui s’érodent (Neumann, 2012). Ainsi, concevoir les formes de résistance du point de vue de la vie quotidienne ou de la sphère culturelle constitue en partie une traduction ou une conséquence des perspectives critiques, féministes et postcoloniales en sciences sociales. En effet, alors que la résistance n’était conçue comme un phénomène possible qu'essentiellement du point de vue des institutions et du pouvoir officiel, valorisant ou rendant visibles certaines formes de résistance au détriment d’autres, ce sont les formes invisibilisées de la résistance qui sont aussi à ce jour étudiées. Prenons pour exemple le développement d’une historiographie féministe dans le champ des études caribéennes. Mimi Sheller (2012) y a par exemple montré comment, auparavant, les recherches sur la révolution haïtienne avaient essentiellement mis de l’avant des guerriers héroïques comme Dessalines ou Louverture alors que cette révolution a aussi été rendue possible par les efforts quotidiens des femmes, notamment pour éduquer, nourrir, soigner et ainsi contribuer à faire en sorte que ces guerriers puissent combattre, en plus d’avoir été totalement impliquées dans des combats armés et des mouvements publics de protestation. Cette historiographie de l’émancipation a aussi le mérite d’aller au-delà d’une simple dialectique oppression / résistance, subordination / résistance ou esclavage / liberté pour concevoir les continuités possibles entre ces deux pôles (Sheller 2012). La résistance devient un phénomène à la mode pour les études en sciences sociales et il faut se garder de voir de la résistance partout, en même temps qu’il faut continuer à remettre en question les façons de la penser, notamment en cherchant des formes de résistance dans des comportements apparemment passifs, des silences ou des inactions. Retenons ainsi que la façon dont les chercheur.e.s conçoivent la résistance a des conséquences sur leurs capacités à reconnaître (ou non) certaines pratiques et à les associer (ou non) à de la résistance. À l’instar de Patricia Hill Collins (citée par Wane, 2013), il faut aussi se demander si on serait capable de reconnaitre la résistance en la voyant. En effet, en quoi notre façon de définir la résistance ne réduit-elle pas nos capacités à l’observer, à la concevoir et à en rendre compte ? On pourrait par exemple penser à des formes de projection qui consistent à (vouloir) voir de la résistance là où les personnes concernées n’en voient pas. Dans le cas des études féministes intéressées aux formes de résistance, évoquons les riches travaux de Mahmood (2001) sur la capacité d’agir des femmes. Comment les femmes contribuent à leur propre domination et comment elles y résistent ou elles la subvertissent ? Elle y définit l’agencéité comme ‘une capacité pour l’action que des relations spécifiques et historiquement constituées de subordination permettent et créent’ (Mahmood 2001 : 203). Dans cette perspective, la résistance et le pouvoir sont intimement liés aux conditions de leur possibilité, ce qui signifie que dans différents systèmes de pouvoir, il y aura différentes possibilités de ‘résister’ ou de vivre dans ce système (Mahmood 2005). Cela signifie également que l’agencéité ne doit pas être réduite à de la résistance, dans le sens où elle ne constitue qu’une des formes que l’agencéité peut prendre (Bilge 2010). Les approches orientées vers la résistance sont biaisées par du romantisme et leurs analyses des modes de fonctionnement du pouvoir en sont de ce fait appauvries (Abu-Lughod 1990). Ces approches témoignent de critiques du féminisme mainstream / occidental / blanc, et notamment d’une forme d’exoticisation des femmes du Tiers-Monde en définissant leurs cultures et leurs modes de vie en termes de ‘résistance’, révélant du même coup leurs propres façons de concevoir ce qu’est la résistance et la tendance « chic et en vogue de formuler les actions des gens comme des formes de résistance puissantes » (Villenas 2000 : 80). Dans une analyse des formes de résistance – comme plus largement des pratiques sociales – la décolonisation du féminisme passe par une remise en question du fait de parler ‘au nom de’ (Mohanty 2003 ; Martin Alcoff 1991-1992). Les études postcoloniales et décoloniales se sont construites en parallèle aux mouvements de décolonisation politique des années 1950-1960. Résistance politique et résistance intellectuelle allant donc de pair, des auteurs comme Fanon, Césaire ou Sédar Senghor ont fourni des outils intellectuels pour penser les ‘cultures de résistance’ (Fanon 1952), pour réfléchir aux soulèvements et aux prises de parole des damnés de la terre (Fanon 1961) ou des subalternes (Spivak 1988). Dans son célèbre Discours sur le colonialisme, Césaire (1973) explique comment le concept de Négritude est apparu comme forme de résistance aux politiques françaises d’assimilation. Le champ des études décoloniales et autochtones (en anglais indigenous) se développe grandement ces dernières années, induisant un changement de perspective pour penser les relations de pouvoir et les mouvements de contre-pouvoir. Comme l’écrivent si justement Tuck et Wayne Yang (2012 : 23) à propos du mouvement Occupy de 2011, « pour de nombreuses personnes économiquement marginalisées (le mouvement Occupy) a été une expression bienvenue de la résistance aux disparités massives dans la répartition des richesses; pour de nombreux peuples autochtones, Occupy est une autre réinstallation de colons sur des terres volées ». Le champ des études décoloniales a aussi initié des concepts très importants autour de la décolonisation des savoirs (Smith 1999-2002 ; Harrison 1991, Luste Boulbina 2012 ; Todd 2016 ; Uddin 2011) et de l’esprit (Wa Thiong'o 1987). Il s’agit alors de questionner l’eurocentrisme des sciences sociales et de les retravailler pour une profonde transformation de ses théories et méthodologies (Meudec 2017). La résistance épistémique met alors de l’avant les savoirs indigènes comme forme de résistance au sein de l’université occidentale (Wane 2013) ou est plus largement constituée par toutes les formes de « résistance intellectuelle à la domination épistémique Occidentale », leurs buts étant de « donner de l’agencéité aux Africains à qui une histoire a été déniée en fournissant une historiographie alternative pour combattre l’hégémonie et l’impérialisme Occidentaux » (Ogot 2013 : 18). Mignolo (2013) suggère quant à lui une désobéissance épistémique comme « déprise » par rapport aux modèles politiques et économiques dominants. Encore là, la résistance à des formes d’impérialisme de la pensée, lesquelles ont longtemps mis sous silence les revendications – et tout simplement les voix – des personnes colonisées ou dominées, se fait par la prise de parole et la re-connection des personnes avec leurs propres histoires, paysages, langages et organisations sociales (Smith 1999/2002). Au sein des milieux académiques, plusieurs autres mouvements de résistance sont initiés depuis quelques années, en faveur du slow scholarship notamment (Shahjahan 2014 ; Hartman and Darab 2012 ; Mountz 2015) ou des autoethnographies pour réfléchir et survivre à la précarisation et à la privatisation du travail au sein des universités néolibérales (Reyes Cruz 2012).</description>
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Mazouz, Sarah. "Intersectionnalité". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.111.

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Notion aujourd’hui incontournable tant se sont multipliés les travaux scientifiques qui s’y réfèrent et les politiques publiques ou les recommandations internationales qui s’en réclament, l’intersectionnalité est d’abord l’héritière des débats portés dans un contexte militant par les féministes nord-américaines – plus particulièrement les féministes africaines-américaines et le courant black feminist. Dans sa prise de position de 1977, le Combahee River Collective critique en effet le « biais blanc de classe moyenne » du féminisme. Il introduit alors la question de la représentation politique de celles pour lesquelles la domination subie articule plusieurs rapports de pouvoir. Il pointe par conséquent le fait que les femmes blanches qui sont alors leaders dans les groupes féministes occupent en fait une position de domination. De même, la critique black feminist va mettre en lumière comment les hommes noirs sont également en position de dominants dans les mouvements antiracistes. En d’autres termes, être femme et noire induit une domination subie autre que celle éprouvée par les femmes blanches ou par les hommes noirs. C’est dans cette perspective de complexification de l’analyse des rapports de pouvoir que Kimberlé W. Crenshaw (1989) forge, en juriste, la notion d’intersectionnalité. L’enjeu est alors de rompre avec une lecture strictement arithmétique de la domination qui la conçoit comme l’addition systématique des facteurs d’oppression. Crenshaw suit en cela également ce que les New Slavery Studies ont pu montrer pour les sociétés plantocratiques : l’articulation de la race, du genre et de la classe ou du statut produisent une reconfiguration de la domination qui ne s’appréhende pas seulement comme une addition de handicaps pour les femmes ou comme un renforcement du patriarcat en faveur des hommes (Davis 1981, Carby 1982, Fox-Genovese 1988). La démarche de Crenshaw va donc consister à interroger la non-représentation de celles qui sont soumises à des formes plurielles et croisées de domination dans les catégories de l’action publique. Par exemple, en utilisant la catégorie générique de « femme », les politiques de lutte contre les violences domestiques occultent la situation spécifique des femmes racialisées. Elle montre ainsi comment ces catégories participent à la reproduction des rapports de pouvoir en favorisant les membres des groupes dominants mais aussi, et peut-être surtout, en contribuant à l’occultation des expériences d’oppression situées à l’intersection de plusieurs principes de hiérarchisation. D’ailleurs, ce que Crenshaw met en lumière à partir d’une analyse des catégories de l’action publique relève de phénomènes similaires à ce que la tradition francophone matérialiste a thématisé sous les concepts de consubstantialité ou d’imbrication – c’est-à-dire que le genre, la race, la classe ou encore l’âge et la catégorie de sexualité se déploient de manière liée en se renforçant ou en s’euphémisant (Kergoat 1978, 2001 et 2012 ; Galerand et Kergoat 2014). Deux textes sont ici fondateurs pour saisir la notion d’intersectionnalité. Le premier paraît en 1989 et s’intitule « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex. A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics ». Inscrit explicitement dans l’héritage des théoriciennes du Black feminism comme Gloria T. Hull, Barbara Smith ou Bell Hooks, il en revendique la démarche radicalement contre-hégémonique en l’appliquant au raisonnement juridique. Son argument est le suivant : « les femmes noires sont parfois exclues de la théorie féministe et du discours antiraciste parce que l’une comme l’autre sont élaborés sur un ensemble d’expériences séparées qui ne reflète pas de manière précise les interactions qui existent entre la race et le genre » (1989 : 140 ; nous traduisons). Les discours et les pratiques militantes ou politiques qui ont pour but l’émancipation sont donc aussi en bonne partie aveugles aux rapports de pouvoir qu’ils (re)produisent en ne prenant pas en compte celles qui font une expérience de la domination à l’intersection de ces deux catégories. Le second, « Mapping the Margins : Intersectionality, Identity Politics, and Violence Against Women of Color » paraît deux ans plus tard, en 1991. Crenshaw y développe son analyse des mouvements sociaux et de la manière dont ils affirment des identités univoques et dominantes. Mais elle fonde ici sa critique en pointant l’essentialisme des catégories de l’action publique sur lesquelles s’appuient les politiques de l’identité promues par ces mouvements. En prenant le cas des violences conjugales que subissent les Africaines-Américaine, elle montre qu’elles se trouvent au croisement du racisme et du sexisme et que, dans la majorité des cas, elles ne sont pas prises en compte par les politiques de l’identité – c’est-à-dire les discours et les programmes qui visent à lutter soit contre le racisme soit contre le sexisme. Ce n’est donc pas tant l’incapacité de ces « Identity politics » à dépasser la différence qui pose problème, comme on aime habituellement à le souligner, mais c’est au contraire précisément parce qu’elles éludent les différences qui traversent le groupe des femmes qu’elles sont problématiques et critiquables. L’auteure pointe ainsi la principale conséquence de cette réification des identités car elle rend impossible la prise en compte de l’intérêt des personnes qui font partie de catégories nullement pensées comme sécantes. Ce texte a joué un rôle crucial dans la réappropriation universitaire de la notion d’intersectionnalité. En reprenant les formes de conceptualisation de l’intersectionnalité propres au Black feminism et plus largement aux mouvements sociaux, il a rendu possible leur traduction théorique et épistémologique suivant trois lignes de réflexion. D’abord, il affirme que l’étude des situations intersectionnelles relève d’une épistémologie du point de vue qui reconnaît le rôle des expériences individuelles – en l’occurrence celles des femmes noires mais plus largement celles d’autres groupes minorisés – comme instrument de production du savoir. On retrouve cette idée dans plusieurs travaux revendiquant une démarche intersectionnelle, comme ceux par exemple de Patricia Hill Collins (2000). Dans The Social construction of Black Feminist Thought, Hill Collins cite la parole de femmes conscientes de ce que leur condition permet de faire et de voir. Elle insiste sur le fait que cette situation est définie par la classe, le genre et la race et qu’elle complexifie par exemple le rapport patronne/aide-ménagère en l’articulant à la division des femmes entre blanches et noires. L’exigence d’un savoir situé en appelle également à une responsabilité de la chercheuse ou du chercheur dont Crenshaw donne une traduction pratique dans les initiatives d’« intersectionnalité en actes » (Intersectionnality in Action) mises en œuvre par les campagnes de l’African American Policy Forum comme #BlackGirlsMatter, #HerDreamDeferred, #SayHerName, #WhyWeCantWait ou #BreakingTheSilence. Ensuite, dès « Mapping the Margins », Crenshaw (1991) insiste sur l’importance de contextualiser l’intersectionnalité et d’en user comme un outil d’analyse dynamique – et non comme « une grande théorie ». Contrairement à certaines critiques qui lui ont été faites sur le caractère abstrait et statique du concept d’intersectionnalité, elle rappelle la nécessité de rapporter l’analyse intersectionnelle au contexte socio-politique et au cadre juridique et légal. Cet effort de contextualisation appelle d’ailleurs à faire preuve de réflexivité sur les usages qui sont faits de la notion d’intersectionnalité tout en prévenant l’effacement possible de l’une de ses dimensions par l’effet de son importation dans un autre contexte national que celui des États-Unis ou plus largement de l’Amérique du Nord (Crenshaw 2016). Ainsi, l’acclimatation de l’intersectionnalité au contexte européen et plus précisément la traduction de cette notion dans des travaux français et francophones ne doivent pas donner lieu à un oubli de la dimension raciale au motif que ce point serait spécifique au contexte états-unien. Il s’agit plutôt de réfléchir à la manière dont race, genre, classe et autres principes de hiérarchisation s’articulent dans des contextes qui ont connu des formes de structuration raciale des rapports sociaux autres que l’esclavage et la ségrégation (Rocca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016). Enfin, sans se départir d’une approche juridique, Crenshaw revendique dès son texte de 1991 la plasticité disciplinaire de l’approche intersectionnelle qui s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des Women Studies. Parmi les nombreux travaux qui enrichissent l’analyse intersectionnelle sur le plan méthodologique et conceptuel, on peut citer ceux de Candace West et Sarah Fenstermaeker (1995). Ceux-ci s’appuient en effet sur une démarche ethnométhodologique pour saisir à un niveau microsociologique et de manière dynamique l’actualisation des assignations de race, de genre et de classe. Dans cette veine, Julie Bettie (2000) montre pour sa part comment, dans le contexte états-unien, la renégociation de l’identité de classe passe pour des jeunes filles mexicaines par un jeu qui renforce les codes genrés et racialisés. En articulant arguments théoriques et enquêtes empiriques, l’anthropologue colombienne Mara Viveros Vigoya (2017) s’appuie sur le Black Feminism et les épistémologies décoloniales pour interroger la construction des masculinités au croisement de formes plurielles de domination (sociale, raciale et sexuelle). D’autres travaux proposent une complexification de l’approche intersectionnelle opérant un déplacement dans la manière même d’appréhender la notion d’intersectionnalité, qui devient un objet de recherche davantage qu’une méthode (Mazouz 2015). D’autres encore proposent une démarche plus théorique, comme l’atteste par exemple l’ouvrage de Floya Anthias et Nira Yuval-Davis (1992), ou encore celui de Chela Sandoval (2000). Enfin, certaines recherches adoptent une approche réflexive sur les usages de l’approche intersectionnelle, contribuant ainsi à enrichir son épistémologie. C’est le cas par exemple de Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait (2015). Les deux auteurs se demandent tout d’abord si l’intersectionnalité est vouée à faire partie du problème qu’elle décrit. Ils interrogent ensuite le sens épistémologique et politique d’un programme normatif intersectionnel constitué en impératif universel de prise en compte constante de toutes les formes de domination. En ce sens, l’intersectionnalité ne constitue pas tant une théorie unifiée qu’un champ de recherche transnational (Cho, Crenshaw et McCall 2013 ; Roca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016 : 11). En témoignent d’ailleurs les débats et les désaccords qui persistent au sein des études féministes sur la manière de rendre opératoire le potentiel heuristique de cette notion. Si son succès lui fait courir le risque de ne servir qu’une fonction d’affichage, le principal défi lancé aux chercheur.e.s est « d’élaborer des méthodes à la fois rebelles et susceptibles d’être reconnues au sein des différentes disciplines » (Crenshaw 2016 : 47) seules à même de conserver la dimension « insurgée » du concept (Cho, Crenshaw et McCall 2013).
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Henrion-dourcy, Isabelle. "Télévision". Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.028.

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Les études anthropologiques de la télévision relèvent d’un domaine en pleine expansion depuis le début des années 2000 : l’anthropologie des médias (media anthropology, plus développée dans les travaux anglophones que francophones). En prise avec les aspects les plus modernes et globalisés des communautés ethnographiées, ces travaux confrontent l’anthropologie classique, enracinée dans la petite échelle des rapports sociaux de proximité, sur les plans à la fois théoriques et méthodologiques (Dickey 1997; Spitulnik 1993; Askew 2002). La production centralisée de ces contenus culturels dépasse largement la dimension locale ; et les généralisations à partir des ethnographies de la réception sont malaisées à formuler. Contrairement à l’imprimé et à Internet, qui excluent les illettrés, la télévision se veut plus « démocratique », à la portée de tous. Certes concurrencée en Occident par Internet, la télévision reste dans les sociétés non occidentales, où le taux d’alphabétisation est variable, le médium de masse de référence. Elle occupe une partie importante du temps et de l’espace domestique et elle reste l’écran privilégié sur lequel sont projetées des questions cruciales telles que la construction nationale et les reconfigurations identitaires. Les propositions théoriques de l’anthropologie des médias sont principalement politiques, et elles ont largement puisé à l’extérieur de l’anthropologie (Henrion-Dourcy 2012) : aux Cultural studies (études de la réception, publics actifs) ; aux études de la communication (construction du champ médiatique, rapport au champ politique national ou global, études d’impact) ; à la Social theory (opposition structure/pouvoir d’agir, théories de la gouvernance) ; à la sociologie (sphère publique, mouvements sociaux) ; à l’économie politique (car la télévision est avant tout une industrie culturelle) ; aux Postcolonial studies (étude critique de la modernité comme rapport à l’Occident post/colonisateur) ; aux théories du développement ; à celles de la globalisation (homogénéisation versus hétérogénéisation culturelle, impérialisme culturel, hybridité, modernités alternatives) ; et enfin aux théories du transnationalisme (loyautés multiples, identités flexibles). L’anthropologie des médias est donc intrinsèquement pluridisciplinaire. La télévision est produite en masse, mais consommée dans l’intimité des foyers. C’est la complexité de cette situation qui conduit les chercheurs à assembler des influences théoriques issues d’horizons divers. Les études proprement anthropologiques de la télévision ont débuté par la publication, dès le début des années 1980, d’articles épars où des anthropologues, familiers de longue date avec un groupe particulier, tentaient de faire sens de l’irruption subite de la petite lucarne sur leurs terrains d’enquête, un peu à la façon d’une comparaison qualitative « avant/après » (Granzberg et Steinberg 1980 chez les Algonquins; Graburn 1982 chez les Inuits; Kent 1985 chez les Navajos ; Lyons 1990 au Bénin ; Pace 1990 en Amazonie brésilienne). A la suite de quelques monographies marquantes (Naficy 1993 sur les immigrés iraniens de Los Angeles ; Gillespie 1995 sur les immigrés indiens du nord de l’Angleterre), l’anthropologie de la télévision a décollé au tournant des années 2000 grâce aux cinq figures importantes du Program for Culture and Media de la New York University : Ginsburg, Abu-Lughod et Larkin (2002), Abu-Lughod (2004) ainsi que Mankekar (1999). Le titre de ce dernier ouvrage résume d’ailleurs bien le propos de l’anthropologie de la télévision : « un écran sur lequel se projette la culture et un espace d’où l’on peut voir le politique » (Screening Culture, Viewing Politics). Il faudrait ajouter que le propre de la télévision est aussi de travailler ces deux dimensions macrosociales dans l’intimité de la famille. Les thèmes principaux de ces recherches touchent donc essentiellement aux ‘représentations culturelles’ et à leurs reconfigurations. On y observe comment les producteurs et les spectateurs sont amenés à mettre en lumière, débattre, contester ou négocier des représentations relatives à la modernité (Abu-Lugho 2004), aux imaginaires politiques (Mankekar 1999), à l’autoreprésentation pour les groupes minorisés (Henrion-Dourcy 2012), aux rapports de genre (Werner 2006), aux désirs, affects et valeurs morales, surtout dans les fictions (Machado-Borges 2003), et enfin à la circulation transnationale de contenus symboliques (dans le cas de diasporas ou de téléséries produites sur un continent et consommées sur un ou plusieurs autres : Werner 2006). Les formats des productions télévisuelles se retrouvent certes aux quatre coins du monde : le bulletin d’information aux heures de grande écoute, les séries mélodramatiques en journée, la téléréalité en prime-time, et les talk-shows en fin de soirée. Mais le contenu de ces formats familiers, et surtout la réception qui en est faite, révèlent à chaque fois des spécificités culturelles locales. Songeons notamment à l’émission de téléréalité Afghan Star (une saison annuelle depuis 2005), diffusée dans et pour un pays en guerre, et dans un rapport tendu avec certaines représentations de l’Occident, et où les relations entre les genres sont très codifiées.
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Goodale, Mark. "Droits humains". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.093.

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Resumo:
En tant que sous-domaine émergeant de l'anthropologie sociale et culturelle, l'anthropologie des droits humains a contribué à la théorie et à la méthodologie de diverses manières. Il a également apporté des contributions en dehors de la discipline puisque les juristes internationaux, les responsables politiques et les représentants du gouvernement se réfèrent à l'anthropologie des droits humains comme source d'informations et d'idées au sujet des droits humains dans les documents politiques, les rapports aux agences gouvernementales et dans les principaux discours publics (voir par ex. Higgins 2012, 2013). Culture En tant que catégorie d'organisation de la différence, la culture était dès le départ problématique pour les droits humains. Dans sa Déclaration sur les droits de l'homme de 1947, Melville Herskovits craignait que la diversité et la richesse culturelles ne soient incompatibles avec les droits humains, en affirmant des modèles transculturels de croyances et de pratiques normatives contredisant les preuves anthropologiques et en menaçant d'ignorer la culture au sein de l'économie politique de l'ordre de l’après-guerre. En dépit de ces préoccupations, la diversité culturelle n'a pas été affectée par la promulgation de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Ceci, en grande partie, est dû à l'influence plus large des droits humains, sans parler de la transformation globale imaginée par Herskovits, qui a immédiatement été bloquée par la Guerre froide. Même Eleanor Roosevelt a reconnu que le projet des droits humains prendrait des années, voire des décennies, et que les modèles culturels ne commenceraient à changer que lorsque ce qu'elle appelait une «vigne curieuse» prendra racine puis se répandra dans des lieux où « les gouvernements ne l’attendent pas » (cité dans Korey 1998). Au moment où ce genre de changement à grande échelle a commencé, les anthropologues des droits humains ont observé que l'impact sur la culture défiait la dichotomie entre particularisme et universalisme et que la culture elle-même facilitait la transnationalisation des normes des droits humains. Dans le volume novateur Culture and Rights (« Culture et Droits ») (2001), les anthropologues qui se sont penchés sur une décennie de recherche ethnographique après la fin de la Guerre froide ont remarqué deux phénomènes clés à l'œuvre. Dans la première, les pratiques culturelles et les modes de compréhension normatifs existants ont servi de mécanismes à ce que Sally Engle Merry (2006a) décrira plus tard comme la «vernacularisation», à savoir l’application de normes internationales des droits humains de plus en plus hégémoniques dans des formes de pratique éthique et politique ancrées dans le particulier. Et dans la seconde, les spécialistes de Culture et Droits ont décrit et théorisé l'émergence d'une culture transnationale des droits humains. Ici, un compte rendu anthropologique de la culture s'est avéré utile pour comprendre la formation de nouvelles catégories d'action collective au sein des agences internationales, des ONG transnationales et des mouvements politiques et sociaux façonnés par les logiques des droits humains. Dans les deux cas, l'utilisation par les anthropologues du concept de culture pour comprendre la pratique des droits humains a évolué à contre-courant de la théorie anthropologique et sociale, sceptique sur l'utilité analytique de la culture face à l'hybridation supposée de la mondialisation. Pouvoir Les droits humains, comme Burke aurait pu le dire, agissant à travers les gens, c'est du pouvoir; et «les gens prévenants, avant qu'ils ne se déclarent, observeront l'usage qui est fait du pouvoir; et surtout d'éprouver quelque chose comme l’exercice d’un nouveau pouvoir sur des personnes nouvelles, dont les principes, les colères et les dispositions ont peu ou pas d'expérience »(Burke 1919 [1790]: 7, souligné par l’auteur). Les anthropologues des droits humains ont été très attentifs à un autre problème initialement identifié par Herskovits: la manière dont un projet global de droits humains crée des tensions accrues au sein des conflits d’intérêts existants en éliminant toutes formes alternatives de changement social et de résolution des conflits. Bien sûr, du point de vue des défenseurs des droits humains, c'est un pouvoir exercé pour le bien; en effet, comme l'expriment avec force les traités internationaux comme la CEDAW, le projet des droits humains d'après-guerre exige le changement, le remplacement, voire la suppression des modes de pratique culturelle qui restent inexplicables et donc illégitimes. Comme le stipule l'article 5 souvent cité par le CEDAW, les États parties à la charte internationale des droits des femmes doivent «modifier les comportements sociaux et culturels des hommes et des femmes en vue d'éliminer les préjugés et autres pratiques coutumières» qui sont basées sur les théories locales de l'inégalité de genre. Mais, comme l'ont montré les anthropologues, les droits humains tendent souvent à mettre entre guillemets et à marginaliser les autres logiques culturelles de justice sociale, de développement, de transformation des conflits et d'éthique publique. Et cette extension du pouvoir peut avoir des conséquences inattendues. L'un des exemples les plus complets de la façon dont les anthropologues ont exploré les implications du pouvoir imprévisible des droits humains est l'ethnographie du développement de Harri Englund (2006) au Malawi. Comme il l'explique, le concept des droits humains a été officiellement traduit dans la langue locale avec une phrase qui signifiait «la liberté avec laquelle on est né» (2006: 51). Au fil du temps, les gens ont mis l'accent sur la liberté de contester les normes culturelles existantes en matière de mode, d'obéissance dans les écoles publiques et de comportement sexuel, plutôt que sur les conditions structurelles économiques et politiques qui renforçaient un héritage d'inégalité et de corruption publique. Le résultat, selon Englund, fut que les Malawiens finissaient par être «privés de la traduction». Le discours sur les droits humains a saturé tous les aspects de la vie publique au Malawi, comme le voulaient les fonctionnaires et les travailleurs humanitaires transnationaux. Mais puisque les droits humains étaient mal traduits dans une langue vernaculaire locale, ils ont été transformés au point d'être méconnaissables, ce qui a empêché leur utilisation comme langage d'un changement social pourtant nécessaire. Épistémologie Quand Herskovits affirmait que l'anthropologie n'était pas capable de faire des affirmations définitives sur les droits humains universels parce qu'elle était une «science de l'humanité» et ne s'intéressait donc qu'aux questions empiriques du comportement humain exprimées par des «modèles de culture», il ne pouvait prévoir les innovations épistémologiques dans la discipline qui élargiraient ses objets de connaissance et transformeraient ses domaines d'investigation. Cela ne veut toutefois pas dire que, dans les décennies qui ont suivi, les anthropologues ont écarté les premiers arguments de Herskovits pour confronter les problèmes ontologiques et philosophiques fondamentaux qui restaient essentiels aux droits humains. Une grande partie du travail intellectuel consacré aux droits humains restait dans des sphères telles que les études juridiques critiques, la théorie politique et la philosophie morale. Au contraire, les anthropologues ont utilisé la recherche ethnographique pour étayer de manière subversive l'élargissement des bases sur lesquelles les questions fondamentales morales et théoriques des droits humains pouvaient être posées et résolues. Ceci, à son tour, a eu des implications importantes pour l'épistémologie des droits humains, en particulier dans l'après-Guerre froide, lorsque le discours sur les droits humains s'est de plus en plus intégré dans les pratiques juridiques, politiques et sociales. Les anthropologues ont très tôt observé que les idées sur les droits humains étaient fondamentales dans leur mise en pratique. Les acteurs sociaux, souvent pris dans des moments de crise ou de dislocation, n'ont jamais été capables d'exploiter simplement les droits humains ou de corrompre leurs imaginaires de justice comme s'il s'agissait d'une boîte à outils normative attendant d'être ouverte. Au lieu de cela, les logiques de défense des droits humains exigeaient autant de considération de soi que de changement social; les gens étaient invités, encouragés, obligés de se repenser en tant que citoyens d'un univers moral différent. La théorisation éthique en termes de cet univers moral souvent radicalement différent est devenue une forme distincte de pratique sociale et l'anthropologue est devenu à la fois témoin et participant de cette transformation dans le cadre de la rencontre ethnographique (voir Goodale 2006). Ce qui en résulta fut un enregistrement ethnographique de modèles de droits humains innovants et potentiellement transformateurs, profondément ancrés dans les circonstances de leur création. Le meilleur exemple que nous ayons d'un compte rendu local des droits humains parfaitement articulé est l'ethnographie de Shannon Speed ??sur les conséquences de la rébellion zapatiste au Chiapas (2007). Pendant et après la violence, des organisations internationales et transnationales de défense des droits humains ont envahi la région du Chiapas. Ceux qui défendent les droits des peuples autochtones en tant que droits humains ont été particulièrement influents dans la façon dont la résistance zapatiste s’est exprimée. Les leaders politiques indigènes ont formé des «conseils de bonne gouvernance» dans lesquels les idées sur les droits humains ont été longuement débattues, remaniées et ensuite utilisées pour représenter les valeurs morales zapatistes en tant qu'action politique zapatiste enracinée. Plaidoyer transnational Les réseaux transnationaux des droits humains qui ont émergé après la fin de la Guerre froide ont fait ce qu'Eleanor Roosevelt attendait d'eux: ils ont défié la souveraineté de l'Etat et ont permis de créer de nouvelles sphères publiques à la fois translocales et ancrées dans les sites de contestation intime. Des chercheurs comme Annelise Riles (2000) ont étudié ces réseaux de l'intérieur et ont contribué à la compréhension plus large des assemblages mondiaux qui modifiaient l'ontologie des relations sociales à une époque de transformation économique géopolitique et mondiale. Mais les anthropologues ont également montré à quel point les réseaux de défense des droits humains sont façonnés par les économies politiques des conflits locaux de manière à changer leur valence normative et à les rendre incapables de remplir leur mandat plus large de changement social et de transformation morale. Par exemple, l'ethnographie de longue durée de Winifred Tate (2007) du conflit historique entre l'État colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) montre comment les défenseurs des droits humains luttent pour traduire la langue et les logiques morales des droits humains universels en une catégorie instrumentale de l'action pouvant répondre aux défis du traumatisme historique, des récits multiples et ambigus de la culpabilité pour les atrocités commises, de l'héritage de la violence structurelle, et des modèles durables d'inégalité économique ayant des racines dans la période coloniale. Et l'étude de Sally Engle Merry (2006b) sur les institutions qui surveillent la conformité nationale à la CEDAW illustre en détail la façon dont les défenseurs des droits humains doivent eux-mêmes naviguer entre des cultures multiples de défense et de résistance. Les représentants des ministères nationaux des droits humains se trouvent souvent obligés de défendre à la fois le respect d'un traité international des droits humains et l'intégrité et la légitimité des pratiques culturelles qui semblent violer ce même traité. Néanmoins, ces dichotomies n'annulent pas la portée du droit international des droits humains dans les conflits nationaux et locaux. Au contraire, comme le souligne Merry, elles reflètent la façon dont la pratique des droits humains crée ses propres catégories d'identités et de pouvoirs contestés avec des implications incertaines pour la défense transnationale des droits humains et la promotion du patrimoine national(-iste). Critique et engagement Enfin, l'anthropologie des droits humains, peut-être plus que d'autres orientations académiques s’intéressant aux droits humains, se heurte avec difficultés au dilemme de développer un compte rendu rigoureux et ethnographique des droits humains qui soit à la fois critique et éthiquement conforme aux conditions de vulnérabilité qui mènent aux abus et à l’exploitation. Cette tension s'est exprimée de différentes manières pour chaque anthropologue. Certains (comme Winifred Tate et Shannon Speed, par exemple) ont commencé leur carrière en tant qu'activistes des droits humains avant de faire de la recherche et de mener une réflexion ethnographique sur les processus sociaux et politiques pour lesquels ils s’étaient engagés. Mais la tension entre la critique et l'engagement, le scepticisme et le plaidoyer, et la résistance et l'engagement, n'est pas seulement un défi pour les anthropologues des droits humains. Comme l'a démontré la recherche ethnographique, c'est un fait social et moral fondamental pour la pratique des droits humains elle-même. Ceci en partie parce que la théorie de la pratique sociale et du changement politique que propose les droits humains exige une forme d'autoréflexion et d'auto-constitution destinée à semer le doute sur les pratiques culturelles existantes, sur les théories populaires de l’individu, et sur les hiérarchies du pouvoir. Pourtant, la transition de l'ancien à l’actuel devenu tout à coup illégitime au nouveau et maintenant soudainement authentique est lourde de dérapage moral et de conséquences imprévues. Un exemple récent d'ethnographie de la pratique des droits humains est l'étude de Lori Allen (2013), portant sur le rôle du discours sur les droits humains dans la politique de résistance palestinienne à l'occupation israélienne de la Cisjordanie. Bien que le langage des droits humains ait été utilisé dès la fin des années 1970 en Palestine comme stratégie rhétorique populaire pour défendre les victimes de l'occupation auprès d'une audience internationale, un cercle professionnel d'activistes et d'ONG finit par restreindre l'utilisation des droits humains dans des espaces sociaux et politiques étroitement contrôlés. Dans le même temps, l'ensemble des griefs palestiniens sont restés sans réponse pendant des décennies, comme la violation des droits humains continuelle, l'incapacité à obtenir l'indépendance politique et à influencer favorablement l'opinion politique en Israël. Le résultat fut que les Palestiniens en vinrent à considérer les droits humains avec cynisme et même suspicion. Mais plutôt que de rejeter entièrement les droits humains, ils ont formulé une critique organique des droits humains dans un discours critique et émancipateur plus large promouvant l'autonomie palestinienne, l'anti-impérialisme et l’activisme associatif (par opposition à l'interventionnisme). Après des décennies d'engagement pour les droits humains dans l'histoire de la lutte palestinienne contre l'occupation, les militants ont pu s'approprier ou rejeter les logiques et les attentes des droits humains avec un haut degré de conscience contextuelle et de réalisme politique. Orientations futures L'anthropologie des droits humains est maintenant bien établie en tant que domaine de recherche distinct et source de théorie anthropologique. Sur le plan institutionnel, les universitaires et les étudiants diplômés qui travaillent dans le domaine de l'anthropologie des droits humains viennent généralement, mais pas exclusivement, des rangs de l'anthropologie juridique et politique. Parce que les droits humains sont devenus un mode de plus en plus omniprésent du monde contemporain, les anthropologues rencontrent des traces de cette influence à travers un large éventail de pratiques culturelles, de mouvements politiques et de projets moraux. Cela ne veut cependant pas dire que le statut des droits humains n'est pas contesté, bien au contraire. Alors que la période liminaire de l'après-Guerre froide cède la place à la redifférenciation culturelle, à l'établissement de nouvelles hiérarchies et au rétrécissement des espaces d'expérimentation politique et sociale, les droits humains continueront à bousculer les formes alternatives de pratiques morales et de constitution personnelle et collective. Alors que le projet des droits humains d'après-guerre mûrit en se transformant en processus presque banal de réforme constitutionnelle, de bonne gouvernance et de restructuration économique néo-libérale, son potentiel de catalyseur de transformation radicale et de bouleversement moral diminuera probablement. L'anthropologie des droits humains deviendra moins l'étude d'un discours politique et moral à une époque de transition souvent vertigineuse et de possibilités apparemment illimitées, que celle d'un universalisme séculaire contemporain établi parmi une foule de perspectives concurrentes.
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Teses / dissertações sobre o assunto "Mouvements sociaux – Grande-Bretagne – 2000-"

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Rayer, Denis. "Un parti en mouvement(s) ? : recompositions du travaillisme britannique sous Jeremy Corbyn (2015-2020)". Electronic Thesis or Diss., Paris, EHESS, 2025. http://www.theses.fr/2025EHES0014.

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Cette thèse étudie les recompositions du travaillisme britannique qui se sont produites entre 2015 et 2020, lorsque Jeremy Corbyn dirigeait le Parti travailliste. Durant cette période, de nombreux militants socialisés à l’engagement politique dans les mobilisations du début des années 2010 ont convergé vers le Parti travailliste et ses marges afin de soutenir Jeremy Corbyn. Ce travail s’interroge sur les effets produits sur le parti et son environnement par ce phénomène collectif de reconversion militante, formulant l’hypothèse de la formation d’un milieu partisan protestataire. Il vise également à comprendre les différentes façons dont ces militants se sont adaptés – ou non – à un nouveau cadre d’engagement très institutionnalisé. Pour explorer ces questions, cette thèse s’appuie sur un corpus de données principalement qualitatives composé de 46 entretiens semi-directifs, d’observations réalisées dans le cadre de séjours ethnographiques à Londres, Oxford et Manchester, et de documents récoltés sur le terrain d’enquête. En se penchant sur les processus et les entrepreneurs de la fabrique organisationnelle, ce travail analyse la genèse de structures hybrides au sein du système d’organisations travailliste. Il montre les formes d’engagement et de mobilisation atypiques que ces organisations ont fait émerger. Étudiant leur rapport au Parti travailliste, il montre également que les contraintes institutionnelles exercées par le parti sur l’ensemble de son environnement ont eu tendance à faire converger ces organisations vers sa propre culture, ou à les contraindre à la marginalité si elles résistaient à cette conversion. Analysant les trajectoires individuelles et collectives des militants protestataires reconvertis à l’engagement partisan, il montre que ces acteurs étaient également confrontés à ces contraintes institutionnelles, qui fonctionnaient comme un cadre socialisateur. Dès lors, les militants les moins disposés à interagir avec le parti ne sont parvenus qu’à l’influencer de façon très limitée, tandis que ceux qui parvenaient à s’y acculturer avaient tendance à y perdre leurs dispositions protestataires. Cette thèse soutient alors que les recompositions du travaillisme engagées par des militants de culture protestataire ont été pour l’essentiel marginales et contrariées. Elle souligne néanmoins que ce constat n’amoindrit pas le caractère original et remarquable des organisations, des pratiques et des trajectoires qu’elles ont impliquées
This thesis studies reconfigurations within and around the British Labour Party which occurred between 2015 and 2020, while Jeremy Corbyn was leading the Labour Party. During this period, many activists whose political socialisation took place in the movements of the early 2010s converged towards the Labour Party and its fringes to support Corbyn. This research examines the effects induced on Labour and its environment by this collective movement towards the party, hypothesizing the formation of an activist ‘partisan milieu’. It also aims to understand the different ways in which these activists adapted – or did not – to a new, highly institutionalised, framework of political participation. In the aim of this enquiry, the thesis relies on a set of primarily qualitative data consisting of 46 semi-structured interviews, observations conducted during ethnographic stays in London, Oxford, and Manchester, and documents collected in the field. By examining the processes and entrepreneurs of organisational production, this research analyses the genesis of hybrid structures within Labour’s system of organizations. It brings into relief the novel forms of activism and mobilisation that these organisations brought into being. Studying their relationship with the Labour Party, it also shows that the institutional constraints imposed by the party on its entire environment tended to make these organizations converge towards its own partisan culture, or to compel them into marginality if they resisted this conversion. Analysing the individual and collective trajectories of protest activists who have transitioned to partisan mobilisation, the research shows that these actors were also confronted with these institutional constraints, that operated as a socialising framework. Therefore, the activists least inclined to interact with the party only managed to influence it in a very limited way, while those who managed to acculturate themselves tended to lose their activist dispositions.This thesis argues that the reconfigurations of the Labour Party initiated by activists with a culture rooted in social movements have been largely marginal and thwarted. It nevertheless emphasizes that this observation does not diminish the original and remarkable nature of the organizations, practices, and trajectories which they involved
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Carrié, Fabien. "Parler et agir au nom des « bêtes » : production, diffusion et réception de la nébuleuse idéologique « animaliste » (France et Grande-Bretagne, 1760-2010)". Thesis, Paris 10, 2015. http://www.theses.fr/2015PA100171/document.

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On propose une sociogenèse de la nébuleuse idéologique « animaliste », une histoire sociale de l’idée de représentation politique des bêtes au Royaume-Uni et en France depuis la seconde moitié du 18ème siècle jusqu’à la période contemporaine. Le point de départ de l’étude réside en un constat, à savoir l’existence de rapports et de représentations différenciés à l’animal de chaque côté de la Manche. Ces rapports et représentations s’objectivent dans le niveau de développement des mobilisations collectives pour la libération et le droit des animaux, puissant au Royaume-Uni, faible en France. Il s’agit ici de rendre compte des logiques sociales de production, diffusion, réception et réappropriation, d’une configuration nationale à l’autre, des acceptions successives de l’idée de porte-parolat des bêtes. L’examen des trajectoires, propriétés et positions des agents et des groupes qui se sont saisis de cette idéologie, articulé à l’analyse interne de leurs prises de position, met au jour les enjeux des luttes engagées autour de la prise de parole au nom de l’animal, la prescription des interactions appropriées entre les hommes et les bêtes permettant aux producteurs de l’idée d’affirmer, par analogies, une définition légitime du monde social . En s’attachant à suivre les processus pluriels à l’aune desquels est structurée la nébuleuse, on peut ainsi expliquer les modalités de naturalisation ou non de l’idée de porte-parolat des bêtes en France et au Royaume-Uni et rendre compte des mécanismes de l’universalisation des idéologies au sein des configurations nationales
We propose a sociogenesis of the “animalist” ideology, a social history of the idea of political representation of animals in the United Kingdom and France since the second half of the 18th century to the contemporary period. The starting point of the study is a finding, namely the existence of differentiated reports and representations of animals on each side of the Channel. These reports and representations are objectified in the level of development of collective movements for liberation and animal rights, strong in the UK, low in France. This is to account for the social logic of production, distribution, reception and reappropriation, from a national setting to another, of the successive meanings of the idea of beasts spokesperson's. The examination of trajectories, properties and positions of agents and groups that have taken up this ideology, articulated to the internal analysis of their positions, uncovers the issues of struggles waged around the speaking on behalf of the animal, the prescription of appropriate interactions between man and beast allowing producers of the idea to assert, by analogy, a legitimate definition of the social world. Endeavoring to follow the plural processes by which the ideological nebula is structured, one can thus explain the naturalization procedures or not the idea of beasts spokesperson's in France and the UK and report mechanisms of universalisation of ideologies in national configurations
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Fallah, Fariborz. "Les documentaires sociaux de la télévision britannique (1980-2000)". Paris 3, 2002. http://www.theses.fr/2002PA030077.

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Ce travail étudie l'évolution du documentaire à caractère social sur quatre chaînes britanniques (B. B. C. 1 et 2, I. T. V. Et Channel Four) pendant la période 1980 - 2000. L'explosion de la vidéo et l'assouplissement réglementaire sont des éléments déterminants d'un genre, représenté principalement par le documentaire d'investigation et le documentaire d'obser-vation. L'analyse d'exemples concrets met en évidence la complexité de la situation du documentaire qui évolue dans un environnement globalement hostile
This study looks at the evolution of British social documentary on television during 1980 - 2000. The technological developments in the field of image and the relaxed regulations have been deciding factors for transformation of documentary, mainly represented on television as investigative and observational. Detailed analysis of some documentaries reveals the complexity of the situation in a generally hostile environment
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Toscano, Emanuele. "Le mouvement alterglobal en Europe : subjectivité et élaboration d’alternatives : une comparaison entre les cas italien, français et anglais". Paris, EHESS, 2012. http://www.theses.fr/2012EHES0175.

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La thèse regarde l’étude et l’analyse des initiatives fait d’un ensemble d’acteurs individuels et collectifs qui, tant sur le plan mondial que local, ont joué un rôle de protagonistes entre les dernières années du XXè siècle et le début du troisième millénaire, pour la mise en place d’un mouvement baptisé « alterglobal » – définition due à la particularité des discours tenus et des significations données à l’action de ce mouvement appelé avec une certaine superficialité par les médias du monde entier « no global » ou « anti mondialiste». Cette recherche veut démontrer que le but de l’action alterglobal, tout en exerçant des pressions institutionnelles par le bais de ses composantes sur différents niveaux de la vie sociale, n’est pas seulement de vouloir trouver des nouvelles formes d’interventions institutionnelles et de participation politique. Objectif de la thèse est aussi de démontrer que le mouvement alterglobal est composé d’une multitude d’orientations et des sensibilités subjectives qui ne cherchent pas une représentation alternative à la représentation politique pour la revendication de leurs propres intérêts et droits ni le moyen par lequel les individus peuvent participer au débat public global, comme le soutiennent les auteurs proches de la Global Civil Society. Au contraire, l’action alterglobal place en tête de ses objectifs, la reconnaissance et l’affirmation des droits culturels, politique et sociaux relatifs à la spécificité subjective individuelle et de groupe. Le travail de thèse concerne l’analyse du mouvement alterglobal dans trois différents contextes nationaux : l’Italie, la France et l’Angleterre
The thesis looks at the study and analysis of initiatives set up by individual and collective actors that - both globally and locally - have played between the last years of the twentieth century and the beginning of third millennium a key role for the establishment of a movement called "alterglobal”. This definition is due to the particularity of meanings given to the action of this movement, called with certain superficiality in the worldwide media "no global" or "anti globalist". This research aims to demonstrate that the purpose of the alterglobal action - while exercising institutional pressures by its components at different levels of social life – is not reduced to find new forms of institutional interventions and political participation. Objective of the thesis is also to demonstrate that the alterglobal movement is composed by a multitude of orientations and subjective sensitivities who are just not seeking an alternative to political representation for the claim of their own interests and rights nor the way by which individuals can participate in the global public debate, as argued by the authors inspired by the Global Civil Society theory. Instead, the alterglobal action place at the head of its objectives the recognition and affirmation of cultural, political and social rights related to individual and group subjective specificity. The thesis concerns the analysis of alterglobal movement in three different national contexts : Italy, France and England
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Béliard, Yann. "Aux origines de la "Grande fièvre ouvrière" : les rapports sociaux à Hull (1890-1910)". Paris 13, 2007. http://scbd-sto.univ-paris13.fr/secure/ederasme_th_2007_beliard.pdf.

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Cette thèse analyse les rapports entre patronat et prolétariat à Hull, depuis l’écrasement du Syndicat des dockers par le Comité des armateurs jusqu’au seuil de la Grande Fièvre Ouvrière. Loin du cliché d’un déchaînement irrationnel, le recours des travailleurs à l’action directe à partir de 1911 est interprété comme une réponse pragmatique à l’intransigeance patronale. Ni voulue par un Trades Council électoraliste, ni orchestrée par un courant révolutionnaire marginal, la riposte ne surgit pas pour autant ex nihilo. Cette étude à hauteur d’homme révèle en effet l’influence qu’exercèrent sur les classes laborieuses la percée travailliste de 1906, la propagande socialisante de l’Independent Labour Party et la combativité des « aristocrates ouvriers ». Malgré leurs ambiguïtés, elles incitèrent les prolétaires les moins qualifiés à passer à l’offensive – ce qu’ils finirent par faire en usant de l’arme de la grève sur une échelle et avec une vigueur sans précédents. Par son ancrage local inédit, qui redonne chair aux tensions de la Belle Epoque, l’enquête permet donc de cerner au plus près les ressorts complexes d’une explosion sociale méconnue
This thesis analyses the relationships between employers and workers in Hull, from the destruction of the dockers’ union by the shipowners’ committee to the outbreak of the ‘Great Labour Unrest’. Whereas that strike wave has been described by many as irrational, the rank and file’s resort to direct action from 1911 onwards is interpreted instead as a pragmatic response to the bosses’ relentless attacks. Though the counter-offensive had been prepared neither by the Trades Council officials (who swore only by elections) nor by the revolutionary activists (who formed but a tiny minority), it did not appear out of the blue. The study shows how, in spite of their ambiguities, the Labour breakthrough of 1906, the socialistic propaganda of the Independent Labour Party and the fighting spirit of the ‘labour aristocrats’ encouraged unskilled workers to voice their claims – which they did by using the strike weapon in an unprecedented and indeed unpredictable way. The local approach adopted here allows to revisit the Belle Epoque ‘with warts and all’, thereby shedding new light on the tangle of causes behind an oft-neglected uprising
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Mansour, Claire. "Diffusion et évolution des mouvements sociaux dans les longues années soixante au Royaume-Uni : 1956-1979". Thesis, Toulouse 2, 2018. http://www.theses.fr/2018TOU20053/document.

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Resumo:
Au cours de la période des longues années soixante, le Royaume-Uni fut traversé par un cycle de contestation lors duquel différents groupes de militants firent valoir un large éventail de revendications. Un certain nombre de similarités peut être observé dans leurs idéologies, leurs tactiques et leurs symboles, comme par exemple leur volonté de lutter pour leur « libération » de « l’oppression » impérialiste, paternaliste, raciste, sexiste, homophobe ou même de délivrer les animaux de la domination humaine. Ces similitudes suscitent logiquement de nombreuses questions, notamment les suivantes : comment expliquer ces parallèles ? Quels sont les liens qui ont rendu possible la diffusion de ces éléments ? Dans quelle mesure la diffusion a-t-elle contribué à l’évolution de la contestation dans les longues années soixante au Royaume-Uni ? Afin d’y répondre, cette thèse s’efforcera d’analyser séparément les différents mouvements sociaux de la période, en accordant une importance particulière à leurs interactions et à leurs rôles au sein du cycle. En fournissant un modèle aux groupes de militants qui l’adaptent ensuite à leur propre cause, les processus de diffusion viennent nourrir et amplifier la dynamique protestataire. Il ne s’agit donc pas d’un simple phénomène de mimétisme, mais d’un procédé créatif témoignant d’activités complexes de construction du sens. Le choix de la source d’inspiration est également très significatif, d’autant plus que celle-ci peut se situer dans un autre pays ou une autre époque. Ainsi, il conviendra de démontrer que la diffusion peut opérer de manière diachronique au sein d’un même territoire, comme de manière synchronique lorsque les militants jettent leur dévolu sur un mouvement aux revendications différentes ou ayant lieu à l’étranger
During the Long Sixties, the United Kingdom witnessed the rise of a protest cycle allowing various groups of activists to press for a wide array of claims. A number of similarities can be observed in their ideologies, tactics and symbols, such as their willingness to fight for their “liberation” from “oppression”, be it imperialist, paternalistic, racist, sexist, homophobic or even to free animals from human domination. These analogies raise a number of questions, notably: how can these parallels be explained? What are the links that enabled the diffusion of these elements? To what extent did diffusion processes contribute to the evolution of protest during the Long Sixties in the United Kingdom? To answer these questions, this thesis will analyse the social movements of the period separately, whilst paying particular attention to their interactions with one another and their role within the protest cycle. By providing other groups of activists with a model that they can adapt to their own cause, diffusion processes can swell and escalate the dynamics of contention. Hence, they differ from pure mimicry; they show how meaning is carefully constructed through creative adaptations. The choice of a particular source of inspiration is also very significant, especially when it can be traced back to another era or country. Therefore, it will be demonstrated that diffusion can occur both diachronically within national boundaries or synchronically between movements making different claims or taking place in a different country
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Kellenberger, Sonja. "Pratiques artistiques et formes de la mobilisation politique dans la ville : une approche sociologique de quatre collectifs d'artistes-activistes à Paris et à Londres". Paris 10, 2004. http://www.theses.fr/2004PA100154.

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L'effervescence contestataire des années 90 s'accompagne, en France comme dans d'autres pays européens, de la réactivation d'une forme originale de l'engagement politique basée sur l'intervention artistique. La participation d'artistes avec leurs outils propres exacerbe les dimensions esthétiques de la mobilisation et révèle les enjeux contemporains de la démocratisation de l'art ainsi que le rôle de l'environnement urbain dans l'action collective. La recherche interroge ce phénomène dans ses dimensions artistiques, politiques et urbaines et leurs interactions à partir d'un travail de terrain investissant quatre collectifs d'artistes-activistes à Paris et à Londres. L'étude de collectifs hybrides permet de saisir les modes de mobilisation, de participation et d'organisation qui actualisent à la fois les pratiques militantes et artistiques
The protest movements of the 90s comes along, in France as in other European countries, of the reactication of an original form of the political commitment based on the artistic intervention. The participation of artists highlights the aesthetic dimensions of the mobilization and reveals the contemporary stakes in the democratization of the art as well as the role of the urban environment in the collective action. The research interrogates this phenomenom in its artistic, political and urban dimensions and their interactions from an ethnographical work about four groups of activist artists in Paris and in London. The study of hybrid groups allows to understand the modes of mobilization , participation and organization which update the militant and artistic practices
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Menu, Sabine. "La formation des mobilisations économiques et le rôle de l'identité régionale dans trois régions européennnes : Nord-Est Angleterre, Bretagne et Bavière (1980-2006)". Paris, Institut d'études politiques, 2008. https://spire.sciencespo.fr/notice/2441/5601.

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La thèse démontre en quoi les identités régionales sont une ressource dans la formation des mobilisations économiques de 1980 à 2006 dans les régions européennes, en prenant comme cas d’étude le Nord Est de l’Angleterre, la Bretagne et la Bavière. A la suite du New Regionalism (Keating, 1998), elle montre que des rassemblements d’acteurs publics et privés sont organisés au sein des régions pour défendre une cause économique, dans un contexte d’internationalisation économique accélérée, d’intégration européenne et de régionalisation au sein des Etats européens. La thèse démontre l’émergence de référentiels territoriaux des mobilisations économiques, c’est-à-dire d’une nouvelle représentation de la région comme lieu du développement économique, et de ce dernier comme moteur du développement régional ; cette nouvelle représentation de la région sert de cadre à la structuration des mobilisations économiques. Les identités régionales constituent une des variables explicatives de l’émergence des référentiels territoriaux : à chaque étape de la formation des mobilisations économiques correspond un usage particulier de l'identité régionale pour rassembler les acteurs et pour générer de l’adhésion à un ensemble de valeurs et de normes communes. Aux tentatives de former des coalitions régionales dans les années 80 succèdent celles de communaliser les acteurs dans les années 90 et 2000, c’est-à-dire, suivant M. Weber (1956, 2003), de faire de l’expression d’un lien collectif et d’une solidarité un facilitateur de la structuration des mobilisations économiques. La thèse dresse enfin le bilan de la construction des référentiels territoriaux sur plus de 25 ans dans les trois régions
My Ph. D shows to what extent and in which ways regional identities were used as a resource in shaping economic mobilisations in European regions from 1980 to 2006, taking the North East of England, Brittany and Bavaria as case studies. Following Keating’s New Regionalism thesis, it points out that public and private actors mobilised to advocate economic development by and for the region, in a context marked by accelerated economic internationalisation, European integration and regionalisation processes within European States. My Ph. D argues that economic mobilisations took shape thanks to the definition of a new representation of the region as a relevant place for economic development, and of economic development as a motor for regional development, what I have called the new territorial frame for economic development. Regional identity is one independent variable among others in defining this new territorial frame for economic development. More precisely, at the different stages of the structuration of economic mobilisations from 1980 to 2006, it represented a plural and evolving resource in gathering actors and in generating adhesion to a set of common values and norms. It helped to shape regional coalitions in the 1980s, and to communalise actors in the 1990s and 2000s, that is, following Weber’s thesis, to structure economic mobilisations through the expression of collective ties and solidarity. My Ph. D draws conclusions on the extent to which territorial frames for economic development have stabilised in the three regions thanks to regional identity
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Livros sobre o assunto "Mouvements sociaux – Grande-Bretagne – 2000-"

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Contesting psychiatry: Social movements in mental health. Abingdon, Oxfordshire: Routledge, 2006.

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