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Divard, Ronan. "La dynamique décisionnelle dans le couple". Recherche et Applications en Marketing (French Edition) 12, n.º 1 (março de 1997): 69–88. http://dx.doi.org/10.1177/076737019701200104.

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Le but de cet article est d'explorer la manière dont sont adoptées les décisions d'achat au sein du couple. Les mécanismes qui permettent de passer de préférences individuelles, souvent divergentes, à des choix concernant l'unité conjugale sont analysés. C'est ainsi que sont analysées les sources du désaccord, son volume, ses déterminants, son traitement, les déterminants des modes de traitement de désaccord et les résultats au désaccord.
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Laughrea, Kathleen, Claude Bélanger e John Wright. "Existe-t-il un consensus social pour définir et comprendre la problématique de la violence conjugale?" Santé mentale au Québec 21, n.º 2 (11 de setembro de 2007): 93–116. http://dx.doi.org/10.7202/032400ar.

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Résumé Pourquoi certaines relations de couple, initialement harmonieuses, basculent-elles dans des rapports de violence et d'abus ? Quelle est l'ampleur de ce type d'abus ? Plusieurs études se sont penché sur ce phénomène pour tenter d'en circonscrire l'incidence et d'en saisir la dynamique. Ces recherches semblent faire ressortir un phénomène social d'une ampleur non négligeable. Ainsi, selon une étude réalisée par MacLeod et Cadieux en 1980, une femme sur dix serait battue sur une base régulière. Selon Statistique Canada, en 1993, 25 % des femmes canadiennes mentionnent avoir été victimes de violence de la part d'un conjoint depuis l'âge de 16 ans. Parmi ce groupe, 15 % de ces femmes vivent toujours avec leur conjoint. De plus, en dépit des programmes d'aide aux victimes de violence conjugale, le nombre de cas de violence déclarés ne semble pas avoir diminué. Ces résultats alarmants ont amené plusieurs chercheurs à se pencher sur cette dynamique. Dans les dix dernières années, certains progrès ont ainsi été réalisés dans la compréhension du phénomène de la violence faite aux femmes. Des programmes d'intervention, l'implication des gouvernements, la judiciarisation de certaines formes d'abus, la sensibilisation accrue de la population face à la violence conjugale ainsi que la dénonciation des cas de violence ont marqué ces progrès. En dépit de cette conscience sociale accrue vis-à-vis ce phénomène, la recherche se bute parfois à des obstacles. En dépit de modélisations complexes des concepts et des facteurs de prédiction du phénomène, les résultats se montrent parfois décevants. Existe-t-il donc un consensus social pour définir cette problématique et la dynamique qui y est associée ? Nous tenterons de répondre à cette question en révisant les diverses approches théoriques utilisées pour définir la violence conjugale. Nous tenterons ensuite de faire une analyse critique de ces théories en examinant les diverses recherches empiriques qui ont été menées dans ce domaine.
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Harrati, Sonia, Mathilde Coulanges e David Vavassori. "Clinique de la dynamique violente conjugale et de la répétition traumatique". Le Divan familial 40, n.º 1 (2018): 193. http://dx.doi.org/10.3917/difa.040.0193.

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Blondin1, Odrée, Frédéric Ouellet e Chloé Leclerc. "Les variations temporelles de la fréquence des violences physiques en contexte conjugal". Criminologie 51, n.º 2 (12 de setembro de 2018): 343–73. http://dx.doi.org/10.7202/1051235ar.

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La violence conjugale vécue par une femme est un phénomène dynamique qui évolue à travers le temps. En dépit de ce fait, peu d’études y sont consacrées. On connaît notamment peu les facteurs derrière l’intensité de la violence et ses variations au fil du temps. La présente étude propose de combler ces lacunes en examinant les trajectoires individuelles de femmes qui ont été victimes de violence conjugale. Plus spécifiquement, l’objectif est d’analyser l’évolution de la fréquence de la violence physique à travers le temps. L’échantillon se compose de 53 femmes qui ont toutes subi des violences en contexte conjugal à l’intérieur d’une période fenêtre des 36 derniers mois. Les trajectoires individuelles de ces femmes ont été reconstruites en utilisant la méthode des calendriers d’histoire de vie. Les résultats de cette recherche montrent que la fréquence de ces violences physiques varie grandement d’une victime à l’autre, mais elle varie également au sein même des trajectoires de chacune de ces femmes. Ils montrent également que pour comprendre comment évoluent ces violences, il faut impérativement considérer les caractéristiques de la victime, du conjoint et de leur relation, mais aussi les circonstances de vie qui changent au cours des trajectoires. Un autre résultat important est l’impact du temps qui passe. En effet, on constate que, de manière générale, la fréquence de la violence tend à augmenter au fil des mois. L’étude des trajectoires de violence conjugale constitue assurément un chemin vers une meilleure connaissance du phénomène et une meilleure intervention auprès des victimes.
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Rouyer, Véronique, Amandine Baude e Marion Adamiste. "La parentalité dans les contextes de séparation conjugale et de recomposition familiale : dynamique des relations post-conjugale et coparentale". Enfance N° 3, n.º 3 (1 de setembro de 2015): 383–92. http://dx.doi.org/10.3917/enf1.153.0383.

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Rouyer, Véronique, Amandine Baude e Marion Adamiste. "La parentalité dans les contextes de séparation conjugale et de recomposition familiale : dynamique des relations post-conjugale et coparentale". Enfance 2015, n.º 03 (setembro de 2015): 383–92. http://dx.doi.org/10.4074/s0013754515003092.

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Laplante, Benoît, e Cindy Flick. "Le mariage, l’union de fait et la santé des conjoints au Québec et en Ontario". Articles 39, n.º 1 (3 de dezembro de 2010): 1–26. http://dx.doi.org/10.7202/045054ar.

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Au Québec, l’union de fait est devenue un cadre normal de la vie conjugale et de la vie familiale au même titre que le mariage alors qu’il n’en va pas de même dans le reste du Canada. Nous cherchons ici à voir si l’union de fait a, au Québec, les effets bénéfiques sur la santé des conjoints que l’on reconnaît généralement au mariage. Nous comparons le Québec à l’Ontario où l’union de fait est moins répandue. Nous estimons l’effet net de la situation conjugale sur six indicateurs de la santé au moyen des données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes de 2005. En Ontario, l’union de fait a les effets négatifs qu’on retrouve dans les études menées aux États-Unis. Au Québec, l’union de fait ne se distingue pas du mariage dans certains aspects de la santé, alors qu’elle a des effets bénéfiques ou négatifs sur d’autres. Les auteurs interprètent ces résultats en les reliant à la dynamique particulière de l’union de fait. Ils suggèrent que les études pancanadiennes sur les liens entre la situation conjugale et la santé des conjoints soient faites en s’assurant systématiquement que cette relation a au moins le même signe au Québec et dans le reste du Canada.
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Attané, Anne. "Pour une approche relationnelle des itinéraires féminins". Articles 43, n.º 2 (9 de janeiro de 2015): 221–47. http://dx.doi.org/10.7202/1027978ar.

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Cet article repose sur un triple objectif. Premièrement, à partir d’une perspective théorique explicitée ici, ce texte rend compte d’une méthodologie de recherche qui éclaire les itinéraires féminins comme masculins et qui permet de les analyser conjointement. Résolument ancrée dans une anthropologie dynamique, cette méthode vise à reconstituer l’histoire de vie des personnes rencontrées ainsi que l’ensemble de leurs relations intrafamiliales. Deuxièmement, à partir de trajectoires féminines singulières, il dresse des portraits de citadines en Afrique de l’Ouest. Grâce à un ensemble de résultats de recherches menées entre 1997 et 2014, il dessine les contours des mutations matrimoniales que connaissent les sociétés urbaines de cette partie du continent. Ces transformations influencent la vie des femmes aussi bien dans leur accession à la maternité que dans leur vie conjugale et dans leurs conditions matérielles d’existence. Dans un troisième temps, le recueil des relations de « parenté pratique » réalisé depuis 2011 au sein de groupes familiaux résidant à Lomé, Cotonou ou Ouagadougou montre la diversité des situations conjugales et matrimoniales dans l’Afrique contemporaine et la nécessité de renouveler leurs études.
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Zarca, Bernard. "Indépendance professionnelle, relations entre les sexes et mobilisations collectives". Sociétés contemporaines 16, n.º 4 (1 de novembro de 1993): 77–109. http://dx.doi.org/10.3917/soco.p1993.16n1.0077.

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Résumé Les travailleurs indépendants, notamment ceux du commerce et de l'artisanat dont il est question dans cet article, appartiennent à des familles beaucoup plus traditionnelles que les autres. Dans ces familles, la femme aide à des degrés divers son mari, de façon informelle ; de telle sorte qu'il n'existe pas de séparation nette entre le travail professionnel que le droit assimilait à l'entraide conjugale et le travail domestique dont la division sexuelle est particulièrement inégalitaire. La domination masculine, dans ces familles, repose sur la forte figure du chef, chef d'une petite entreprise familiale et donc à la fois indépendant s' étant soustrait aux rapports de domination dans le travail et chef de famille. Dans les années soixante-dix, alors que le mouvement féministe était à son apogée et que de nombreuses réformes de la législation familiale étaient en cours ď élaboration en France, les femmes d artisans et de commerçants ont traduit des frustrations et des difficultés d'ordre privé en un mouvement public de revendication d'un statut professionnel adressée à l'État. Plus qu'à la promotion d'intérêts déjà clairement énoncés, ce mouvement visait à une reconnaissance sociale de travailleuses demeurées jusque là isolées et quasi invisibles. La prise de parole fut la première étape ď un processus de constitution d'une identité qui s'est progressivement construite dans la dynamique même de l'action collective. Cette action a abouti a la création de droit : ce qui relevait de l'entraide conjugale est désormais en voie d'assimilation à une activité professionnelle ; mais cela ne se fait pas sans résistances masculines, aussi bien dans l'espace public que dans la sphère privée. La mise en place d'un diplôme national de collaboratrice de chef ď entreprise qui se poursuit en ce début des années 1990 pourrait permettre aux femmes une sortie sur le marché du travail salarié si leur stratégie de protestation ne suffisait pas à déplacer l'équilibre de leur relation conjugale.
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Stawniak, Henryk. "Jedność i nierozerwalność małżeństwa". Prawo Kanoniczne 34, n.º 1-2 (5 de junho de 1991): 103–20. http://dx.doi.org/10.21697/pk.1991.34.1-2.07.

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L’unité et l’indissolubilité du mariage, conformément au can. 1056 du Code de Droit canon, prennent une valeur importante du fait du sacrement. Cette étude attire l’attention sur des prémisses qui-justifient ces propriétés en particulier sur la base de la conception conciliaire du mariage; elle est surtout une tentative qui veut répondre à la question suivante: „pourquoi et en quel sens prennent — elles une importance particulière par suite du caractère sacramentel du mariage?”. L’article, en outre, veut exposer leur valeur dynamique (en général, les articles se concentrent sur leur dimension statique, la loi, qu’il s’agit de conserver), car l’unité et l’indissolubilité sont des éléments créateurs de communauté, facilitent le développement individuel des personnes, stimulent la responsabilité et fournissent la chance de pouvoir créer des communautés de ,,l’Église domestique”. La véritable compréhension de l’unité et de l’indissolubilité du mariage permet de les considérer non pas comme des fardeaux qui encombrent la vie conjugale, mais comme une promotion du développement des personnes et de la communauté.
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Bouchard, Gérard. "La sexualité comme pratique et rapport social chez les couples paysans du Saguenay (1860-1930)1". Revue d'histoire de l'Amérique française 54, n.º 2 (21 de julho de 2004): 183–217. http://dx.doi.org/10.7202/005337ar.

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Résumé S’appuyant principalement sur plusieurs corpus de données orales, l’article analyse la sexualité dans le couple paysan saguenayen entre 1860 et 1930 en tant qu’elle s’inscrivait dans un important rapport social. Les données utilisées livrent des aperçus détaillés sur divers aspects de la sexualité avant et dans le mariage, notamment la grande ignorance chez les jeunes, la force des interdits et la flexibilité, sinon les contradictions, des règles morales selon qu’elles s’appliquaient à l’homme ou à la femme. Il en ressort que celle-ci était, de diverses façons, l’objet d’une violence psychologique et physique.Au chapitre de la contraception, l’analyse présente un éventail de techniques et moyens utilisés même en régime de fécondité dite naturelle. Elle démontre l’existence, chez la femme, d’une volonté précoce de limiter le nombre des naissances et d’opposer une certaine résistance à la norme sociale et morale. Mais cette volonté ne transparaît pas (ou très peu) dans les mesures du niveau de fécondité en raison du caractère généralement inefficace des recours utilisés.Le texte explore aussi le rapport social régissant les comportements sexuels dans le mariage. Une importante distinction est proposée entre la sexualité proprement dite, qui serait sous le contrôle de l’homme principalement (fréquence, modalités des rapports), et la procréation, dont la responsabilité relèverait surtout de la femme. Celle-ci se trouverait ainsi coincée entre les attentes du mari à l’échelle microsociale et les impératifs de l’Église et de l’État à l’échelle macrosociale. L’auteur pense qu’en définitive, la domination de la femme découlait plus de facteurs sociétaux que de la dynamique conjugale proprement dite.
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Lessard, Geneviève, Lyse Montminy, Élisabeth Lesieux, Catherine Flynn, Valérie Roy, Sonia Gauthier e Andrée Fortin. "Les violences conjugales, familiales et structurelles : vers une perspective intégrative des savoirs". Enfances, Familles, Générations, n.º 22 (9 de junho de 2015): 1–26. http://dx.doi.org/10.7202/1031116ar.

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La violence conjugale est un problème social grave et persistant ; le tiers des femmes de la planète en a déjà été victime. Cet article vise à discuter des liens empiriques et théoriques entre les violences conjugales, familiales et structurelles. L’article débutera par une brève mise en contexte décrivant comment la violence conjugale s’est construite comme un problème socio-pénal au Québec. Les principales lacunes des connaissances actuelles dans le domaine seront ensuite identifiées, démontrant ainsi la nécessité de mieux comprendre les liens complexes entre les violences conjugales, familiales et structurelles, trois concepts dont les définitions pourraient s’enrichir et se compléter mutuellement. Cet article soulignera l’importance de prendre en considération les réalités diversifiées auxquelles sont confrontés les acteurs concernés par ces violences (femmes, hommes et enfants), en privilégiant une analyse globale qui intègre non seulement les facteurs individuels et interpersonnels, mais aussi les facteurs sociaux et structurels, notamment les oppressions liées au genre ou à d’autres marqueurs de l’identité sociale. La discussion sera enrichie par des modèles théoriques décrivant les différentes dynamiques de violences conjugales et familiales ainsi que par le féminisme intersectionnel, qui s’avère fort utile pour l’analyse des violences structurelles. La conclusion traitera des retombées potentielles d’une analyse des liens entre les violences conjugales, familiales et structurelles sur les politiques sociales et les programmes d’intervention pour les victimes, les agresseurs et les enfants exposés à la violence conjugale.
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Lamarche, Constance. "Les parents d’un enfant handicapé (Revue de la littérature américaine)". Santé mentale au Québec 10, n.º 1 (7 de junho de 2006): 36–45. http://dx.doi.org/10.7202/030266ar.

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Résumé La présence d'un enfant handicapé provoque des changements profonds dans une famille et peut être une source de tensions et de stress. Pour les parents, la situation se traduit soit par une croissance personnelle, soit par une insatisfaction ou une inadaptation, pouvant influencer leur vie personnelle, conjugale, familiale et sociale. La naissance de l'enfant handicapé déclenche chez les parents toute une série d'émotions, de sentiments, de comportements et d'attitudes. Les parents sont placés dans une situation complexe et irrévocable. Ils doivent s'y adapter, s'organiser pour offrir des conditions favorables au développement de l'enfant, tout en tentant de préserver leur intégrité personnelle et familiale. Cet article présente les différentes étapes du cheminement des parents. Il décrit également les sentiments éprouvés et les besoins ressentis par les frères et les soeurs de l'enfant handicapé; il souligne le rôle déterminant des parents à leur égard. Dans de telles situations, les professionnels doivent saisir adéquatement la dynamique familiale pour aider les parents à offrir à l'enfant handicapé un milieu stimulant. Chaque année, quelques milliers d'enfants québécois voient le jour avec un handicap mental ou physique. Environ 5,5% des enfants naissent avec différents degrés de déficiences, de malformations ou souffrent de maladies congénitales. Il ne s'agit là que d'une estimation sommaire car aucune étude épidémiologique n'est actuellement en mesure de nous offrir des données précises à ce sujet pour le Québec et le Canada. Ces enfants sont à la fois semblables et différents des autres enfants. Leur naissance soulève des questions existentielles. Elle donne lieu à des controverses telles: l'euthanasie, l'acharnement thérapeutique. Elle entraîne des débats sur la stimulation précoce, la responsabilité et la participation parentales, l'intégration familiale, scolaire ou sociale. Dans notre société, ces enfants ont été longtemps cachés. Souvent, leur famille avait honte d'eux et refusait d'en parler. Dans bien des cas, on les plaçait en institution et on les oubliait même, parfois... Au cours des quinze dernières années, un mouvement valorisant le respect des droits des personnes handicapées et leur intégration maximale à la famille et à la société, a contribué à changer les mentalités, les attitudes et les comportements à leur endroit. Au début des années 70, on assiste à un virage: on tente de favoriser au maximum le maintien en milieu familial plutôt que le recours aux ressources institutionnelles. Selon les tenants de la nouvelle politique, tout jeune enfant handicapé ou non, a besoin de ses parents pour l'aimer, le valoriser et le guider.
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Nahmani, I., V. Scolan, F. Fiechter-Boulvard, F. Paysant e P. Vittini. "Filicide-suicide non altruiste : un cas clinique évoquant un syndrome de Sardanapale ?" European Psychiatry 30, S2 (novembro de 2015): S134. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2015.09.263.

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Les meurtres d’enfants font partie des crimes les plus intolérables. Ils suscitent l’indignation de toute la société d’autant plus lorsqu’ils sont commis par le père ou la mère de l’enfant, se dénominant dès lors sous le terme de « filicide ». Resnick et al. ont distingué en 1969, 5 types de filicides, dont celui de « Filicide-Vengeur », c’est-à-dire un filicide commis par un parent dans une dynamique de vengeance à l’égard de l’autre parent, avec majoritairement le suicide du parent–auteur dans les heures suivant les faits, se qualifiant ainsi de « filicide-suicide ». Nous vous présentons un cas de filicide-suicide vengeur, ayant des atypicités séméiologiques. Il s’agit d’un homme de 38 ans père de deux enfants de 5 et 7 ans en cours de séparation après 10 ans de vie maritale. Il est retrouvé décédé au rez-de-chaussée à son domicile, en partie carbonisé, avec une plaie thoracique autoinfligée (seppuku), les corps de ses deux enfants sont quant à eux découverts dans la chambre conjugale, entièrement calcinés. Nous soulignons une mise en scène étrange avec incendie de l’intégralité du domicile familial et mise en évidence à l’entrée de la maison d’une sacoche noire, à l’abri du feu, contenant des lettres d’adieu adressées à l’entourage proche ainsi que des photographies familiales, évoquant le syndrome de Sardanapale, inspiré d’un Roi illustre qui se suicida en mettant le feu à son palais avec sa famille et ses domestiques. Par l’étude des données médico-légales, des écrits du défunt et des auditions des proches de la famille au cours de l’enquête policière, associée à une revue de la littérature concernant ce type de crime spécifique, nous essayerons de dégager des hypothèses conceptuelles psychiatriques afin de tenter d’expliquer un tel passage à l’acte et d’envisager des actes préventifs. Les homicides infantiles représentent une part non négligeable de la mortalité infantile. Les filicides suicides vengeurs comme celui que nous présentons sont commis exclusivement au cours d’une procédure de séparation entre les parents. Étant donné l’augmentation du nombre de divorces à l’heure actuelle, on peut se demander si l’incidence de ce crime, difficilement compréhensible, n’augmenterait pas significativement au cours des années à venir ?Annexe : L’examen des lieux mettait en évidence une mise en scène du décès avec présence d’une sacoche à l’arrière de la boîte aux lettres du domicile sur laquelle étaient posées deux bougies (Fig. 1). À l’intérieur de la sacoche étaient relevées des photographies de mariage du couple et des enfants, des relevés bancaires et « des lettres d’Adieu » destinés à l’ex-épouse du défunt, aux parents et beaux-parents.
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Delcroix, Catherine. "Dynamiques conjugales et dynamiques intergénérationnelles dans l’immigration marocaine en France". Migrations Société N° 145, n.º 1 (2013): 79. http://dx.doi.org/10.3917/migra.145.0079.

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Testenoire, Armelle. "Genre, stratification et mobilité sociale au sein des classes populaires". Lien social et Politiques, n.º 74 (25 de novembro de 2015): 19–36. http://dx.doi.org/10.7202/1034062ar.

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Les rapports de genre et de classe se conjuguent et interagissent de manière différenciée au cours du temps, produisant des configurations qui structurent les devenirs individuels. À partir de plusieurs enquêtes biographiques menées auprès de femmes et de couples hétérosexuels, l’article analyse la dynamique réciproque des rapports de classe et de genre, et la manière dont celle-ci configure les parcours de femmes et de couples de classes populaires. De quelle manière ces rapports s’agencent-ils ? Nous montrerons que parfois ils s’amplifient réciproquement, alors que dans d’autres cas s’ouvrent des voies d’ascension sociale où seules quelques configurations conjugales spécifiques contribuent à la réduction des inégalités de genre.
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Ndongo Dimé, Mamadou. "Remise en cause, reconfiguration ou recomposition ?" Sociologie et sociétés 39, n.º 2 (7 de outubro de 2008): 151–71. http://dx.doi.org/10.7202/019088ar.

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Résumé S’appuyant sur une enquête de terrain réalisée dans deux quartiers de Dakar (Sénégal) différant fortement quant à leur constitution historique et leur profil socioéconomique, cette recherche documente les nouvelles dynamiques des solidarités familiales dans un contexte global marqué par une précarité socioéconomique grandissante. Elle s’organise autour de trois éléments majeurs : la place toujours centrale occupée par les solidarités familiales, mais relevant davantage aujourd’hui du symbolique et du référentiel ; leur structuration différentielle selon la catégorie sociale, le genre et la génération ; enfin, leur mise à l’épreuve porteuse de nouvelles dynamiques. Celles-ci ont notamment trait à un renforcement de la solidarité dans l’espace conjugal, à un renversement des flux de solidarité entre « générations de la crise » et « aînés sociaux », ainsi qu’à des discours critiques débouchant sur une remise en cause des solidarités familiales avec l’apparition de nouvelles aspirations et pratiques reflétant plus la vie économique et sociale de la famille.
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D’Amico, Émilie, Danielle Julien, Nicole Tremblay e Élise Chartrand. "Réactions des parents à la suite du dévoilement de l’orientation sexuelle de leur enfant gai, lesbienne ou bisexuel". Le dossier : Repenser la famille, renouveler les pratiques, adapter les politiques 24, n.º 2 (10 de junho de 2013): 120–39. http://dx.doi.org/10.7202/1016351ar.

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Nous connaissons mal les réalités des parents qui apprennent que leur jeune est gai, lesbienne ou bisexuel. Cet article présente l’analyse de contenu d’entrevues menées auprès de 12 parents d’un jeune GLB. L’entrevue porte sur le contexte familial pré-coming out, les changements des dynamiques conjugale, parentale, familiale et sociale à la suite du coming out, et l’impact des réactions parentales sur le bien-être identitaire et psychosocial du jeune. Les analyses révèlent 10 dimensions de réactions parentales regroupées dans les catégories suivantes : préoccupations parentales avec l’orientation sexuelle du jeune et soutien social. Ces dimensions peuvent être utiles aux intervenants qui oeuvrent auprès des familles avec un jeune GLB.
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Hertrich, Véronique. "La polygamie : persistance ou recomposition ? Le cas d’une population rurale du Mali". Articles 35, n.º 2 (11 de agosto de 2008): 39–69. http://dx.doi.org/10.7202/018592ar.

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Résumé La polygamie se donne souvent à lire comme un privilège réservé à une minorité d’hommes âgés. Cette image déduite des données transversales gagne à être nuancée et complétée en prenant en compte la dynamique de la pratique, telle qu’elle peut être analysée à partir d’une analyse longitudinale des pratiques matrimoniales. C’est le parti pris dans cet article. Celui-ci est fondé sur une enquête biographique réalisée dans des villages bwa du sud-est du Mali. L’accès à la polygamie, la réversibilité de la pratique et l’appariement conjugal y sont successivement examinés pour discuter de la dynamique et de l’évolution de cette institution. Loin de correspondre à une pratique sélective et un instrument de pouvoir, la polygamie apparaît, dans cette population, comme une expérience partagée par une partie importante des hommes, mais souvent à titre provisoire. La flexibilité est l’un des atouts de l’institution : elle offre des mécanismes d’ajustement à l’ensemble du système matrimonial et évite sa remise en question. Cependant, si la pratique se maintient, c’est aux prix d’un déplacement de son marché matrimonial, désormais alimenté par les femmes divorcées et veuves et déserté par les jeunes femmes. Les conditions d’un recul effectif de la polygamie semblent principalement dépendre de l’évolution de l’encadrement matrimonial des femmes, en particulier des exigences de remariage.
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Azoulay, M., A. Delbreil, S. Raymond e D. Zagury. "Petits meurtres en famille". European Psychiatry 30, S2 (novembro de 2015): S60. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2015.09.167.

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« On ne se tue bien qu’en famille » écrivait Bénézech. En effet, si les homicides intrafamiliaux apparaissent comme une transgression suprême, contre nature, la sphère familiale est pourtant, comme l’énonçait Green, « l’espace tragique par excellence, sans doute parce que les nœuds d’amour et de haine sont en elle les tous premiers en date et en importance ». Ces passages à l’acte interpellent ou fascinent l’opinion publique, les médias et ont inspiré de nombreuses œuvre artistiques à travers les époques. Nous avons choisi d’étudier la dynamique de ces actes homicidaires et le profil de leurs auteurs à travers trois interventions. La première intervention développe la question du double parricide, abordée comme un ultime sursaut de survie, dans un mouvement d’auto-engendrement. La clinique, la sémiologie pré-critique, critique et post-critique, ainsi que la psychopathologie du double parricide seront détaillées. La seconde intervention présente les résultats d’une étude réalisée en unité pour malades difficiles (UMD) sur les femmes auteures d’infanticides, mettant en lumière les éléments cliniques et criminologiques de ces mères, ainsi que la dynamique de leur acte. La dernière intervention traite des particularités du meurtre de conjoint(e), souvent qualifié de « crime passionnel ». Au regard d’une étude effectuée au sein des juridictions de la Cour d’appel de Poitiers sur des dossiers jugés pour homicide ou tentative d’homicide conjugal, le profil des auteurs, les motivations et les différents facteurs pouvant être à l’origine de ces passages à l’actes criminels seront décrits. Cette session thématique, axée sur la clinique médicolégale, vise ainsi à amener des éléments de réflexion autour de ces différents passages à l’acte intrafamiliaux, certes rares, mais que tout psychiatre peut être amené à rencontrer au fil de sa pratique.
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Camara, Fatoumata, Almamy Sylla e N’gna Traoré. "LES DONATIONS FONCIÈRES, UNE NOUVELLE PRATIQUE DE CADEAUX DE MARIAGE ET SES DYNAMIQUES ÉMANCIPATRICES DES FEMMES À BAMAKO ET SES ENVIRONS". Kurukan Fuga 2, n.º 8 (31 de dezembro de 2023): 13–33. http://dx.doi.org/10.62197/fmzy8944.

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L’article explore les adaptations des normes d’accès au foncier à Bamako et dans ses communes environnantes. Dans cette aire géographique qui s’individualise par une croissance démographique rapide, l’accès limité des femmes à la propriété foncière est légitimé par une organisation communautaire assurant la circulation des terres et la perpétuité de la reproduction sociale par le sexe masculin. Basé sur un corpus documentaire issu d’entretiens individuels, des biographies matrimoniales et d’observations des cérémonies de remise des trousseaux et cadeaux de mariage, nos résultats relèvent que de plus en plus, le mariage s’accompagne des donations foncières et immobilières au bénéfice des femmes dans l’espace péri-urbain de Bamako. Les reformes politico-institutionnelles et réglementaires, le contexte de libéralisme économique, singulièrement la libéralisation des marchés fonciers, en vigueur au Mali offrent plus d’opportunité voire de droits à la femme d’accéder à l’héritage foncier des parents, ouvrant la voie à la constitution des patrimoines fonciers pour les femmes. Dans un tel contexte de marchandisation foncière et de difficulté d’accès au logement pour les couches sociales au faible revenu, les donations foncières et immobilières liées au mariage définissent les rapports de pouvoir entre l’épouse logeuse et l’époux logé, entre la femme « so tigi » (expression bamanan signifiant littéralement propriétaire du domicile conjugal) et le mari « du tigi » (chef de famille), mais aussi leurs effets sur l’institution du mariage. Les donations foncières et immobilières renforcent les capacités aussi bien sociales qu’économiques de la femme ainsi que son pouvoir décisionnel, mais aussi et surtout elles interrogent les exigences et responsabilités masculines dans l’institution du mariage
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Régnier, Patrice, Stéphane Héas e Corinne Héas. "Vivre avec ou sans chevaux. Esquisse d’une étude d’un cas de dynamiques conjugales et familiales avec des relations anthropoéquines privilégiées". Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 72, n.º 1 (4 de junho de 2024): 97–115. http://dx.doi.org/10.3917/ctf.072.0097.

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La vie familiale est traversée d’expériences plurielles, parfois d’épreuves (conflit, séparation, deuil, etc.). Vivre des relations privilégiées avec une autre espèce comme le cheval impacte nécessairement ces expériences. Ici, une esquisse d’étude de cas singulière scrute les évolutions et les bouleversements en lien direct avec la place des chevaux dans un couple, dans une famille, tout le long d’une trajectoire. Le premier auteur a construit à la fois sa vie de couple-famille, à la fois sa vie professionnelle d’éducateur, d’enseignant et de chercheur en ethnosociologie à partir de l’analyse de la place des chevaux justement dans la vie des cavaliers, des « Hommes de cheval ». Les partages émotionnels et les symbioses affectives impriment la vie de l’enquêteur et, finalement, les contours de son paysage familial.
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Pamela Miceli. "L’épreuve relationnelle de la maladie d’Alzheimer : orientations de la prise en charge et transformation des relations familiales". Enfances, Familles, Générations, n.º 24 (15 de agosto de 2016). http://dx.doi.org/10.7202/1038111ar.

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Nous abordons les rapports complexes entre, d’une part, la relation filiale et conjugale et, d’autre part, la prise en charge familiale de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé. Nous montrerons que dans certaines situations, la maladie bouleverse autant l’expérience relationnelle que la relation familiale oriente et encadre les modalités d’exercice des activités d’aide et les décisions de la vie quotidienne. Afin de mettre en évidence cette double dynamique, nous retenons trois dilemmes auxquels sont régulièrement confrontés les proches des malades, et qui interpellent tout particulièrement l’expérience de la relation familiale en contexte de maladie et de fin de vie. Il s’agit de l’exercice de la toilette et des soins personnels, du recours aux structures d’hébergement et, enfin, de l’intervention dans la vie privée du malade. Ces analyses, fondées sur l’analyse qualitative d’une vingtaine de monographies réalisées dans le cadre d’une thèse de doctorat (Miceli, 2013), contribuent à éclairer le « travail relationnel » dans lequel s’engagent de très nombreux proches, conjoints et enfants, de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée.
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Hachet, Benoît. "L’alternance et ses moments. Âge, genre et temporalités de la résidence alternée". Enfances, Familles, Générations, n.º 27 (31 de agosto de 2017). http://dx.doi.org/10.7202/1045080ar.

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Cadre de la recherche : L’organisation temporelle de la résidence alternée, qui est une configuration de l’après-séparation conjugale, dans laquelle les parents partagent de façon paritaire le temps de résidence de leurs enfants, ce qui implique qu’ils aient des domiciles proches. Objectifs : Interroger ce que l’âge et le genre font à l’organisation temporelle de la résidence alternée. Les temporalités considérées sont celles de l’expérience quotidienne de la résidence alternée, mais aussi celles des temporalités biographiques. Il s’agit d’interroger les différents moments de l’alternance – la mise en place, les transformations du cadre temporel dans la durée, ou les sorties de cette organisation – au regard de l’âge et du genre des enfants comme des parents. Méthodologie : L’enquête repose sur l’analyse de 45 entretiens semi-directifs menés avec des parents séparés, ce qui correspond à 34 situations de résidence alternée. Les participants à l’enquête ont été recrutés sur l’ensemble du territoire national français. Résultats : Lorsque les enfants sont jeunes, la différence genrée des compétences parentales pèse sur l’entrée en résidence alternée. Quand les enfants grandissent, leur poids augmente dans la transformation des organisations temporelles, et les relations de genre entre les parents et leurs enfants influencent ces changements. Quand les parents vieillissent, leur « univers des possibles » se réduit, ce qui peut rendre plus difficilement supportable la contrainte spatio-temporelle de l’alternance. Conclusions : Les différences de genre entre les parents pèsent plus sur les organisations quand les enfants sont jeunes, alors que les différences de genre entre les parents et leurs enfants semblent peser davantage quand ces derniers sont plus âgés. Contribution : Cet article souligne l’importance de penser les relations de genre entre les ex-conjoints ou entre ces derniers et leurs enfants, de façon dynamique, puisqu’elles se transforment dans la durée.
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Faye, Sylvain Landry. "Quand les tradithérapeutes ouest-africains soignent l’infertilité conjugale à Dakar (Sénégal) : recompositions et dynamiques entrepreneuriales". Anthropologie et Santé, n.º 3 (29 de novembro de 2011). http://dx.doi.org/10.4000/anthropologiesante.755.

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Le Quentrec, Yannick. "Femmes publiques et princes consorts". N.º 9 (3 de abril de 2009): 0. http://dx.doi.org/10.7202/029633ar.

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Résumé En nous appuyant sur une approche réunifiée du public et du « privé », nous montrons que la participation politique et syndicale des femmes détermine une répartition du travail domestique, des partages de territoires personnels, familiaux et conjugaux ainsi que des ajustements et des redéfinitions du masculin et du féminin au sein du couple. Elle dépend réciproquement de ces différents facteurs. Entre le modèle idéaltypique du couple fissionnel et celui du ménage à trois, nous explorons, sous l’angle des rapports sociaux de sexe, les facteurs qui freinent cette participation, pour le premier type, et ceux qui la favorisent, pour le second, en dégageant les dynamiques contradictoires en présence.
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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Mazouz, Sarah. "Intersectionnalité". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.111.

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Notion aujourd’hui incontournable tant se sont multipliés les travaux scientifiques qui s’y réfèrent et les politiques publiques ou les recommandations internationales qui s’en réclament, l’intersectionnalité est d’abord l’héritière des débats portés dans un contexte militant par les féministes nord-américaines – plus particulièrement les féministes africaines-américaines et le courant black feminist. Dans sa prise de position de 1977, le Combahee River Collective critique en effet le « biais blanc de classe moyenne » du féminisme. Il introduit alors la question de la représentation politique de celles pour lesquelles la domination subie articule plusieurs rapports de pouvoir. Il pointe par conséquent le fait que les femmes blanches qui sont alors leaders dans les groupes féministes occupent en fait une position de domination. De même, la critique black feminist va mettre en lumière comment les hommes noirs sont également en position de dominants dans les mouvements antiracistes. En d’autres termes, être femme et noire induit une domination subie autre que celle éprouvée par les femmes blanches ou par les hommes noirs. C’est dans cette perspective de complexification de l’analyse des rapports de pouvoir que Kimberlé W. Crenshaw (1989) forge, en juriste, la notion d’intersectionnalité. L’enjeu est alors de rompre avec une lecture strictement arithmétique de la domination qui la conçoit comme l’addition systématique des facteurs d’oppression. Crenshaw suit en cela également ce que les New Slavery Studies ont pu montrer pour les sociétés plantocratiques : l’articulation de la race, du genre et de la classe ou du statut produisent une reconfiguration de la domination qui ne s’appréhende pas seulement comme une addition de handicaps pour les femmes ou comme un renforcement du patriarcat en faveur des hommes (Davis 1981, Carby 1982, Fox-Genovese 1988). La démarche de Crenshaw va donc consister à interroger la non-représentation de celles qui sont soumises à des formes plurielles et croisées de domination dans les catégories de l’action publique. Par exemple, en utilisant la catégorie générique de « femme », les politiques de lutte contre les violences domestiques occultent la situation spécifique des femmes racialisées. Elle montre ainsi comment ces catégories participent à la reproduction des rapports de pouvoir en favorisant les membres des groupes dominants mais aussi, et peut-être surtout, en contribuant à l’occultation des expériences d’oppression situées à l’intersection de plusieurs principes de hiérarchisation. D’ailleurs, ce que Crenshaw met en lumière à partir d’une analyse des catégories de l’action publique relève de phénomènes similaires à ce que la tradition francophone matérialiste a thématisé sous les concepts de consubstantialité ou d’imbrication – c’est-à-dire que le genre, la race, la classe ou encore l’âge et la catégorie de sexualité se déploient de manière liée en se renforçant ou en s’euphémisant (Kergoat 1978, 2001 et 2012 ; Galerand et Kergoat 2014). Deux textes sont ici fondateurs pour saisir la notion d’intersectionnalité. Le premier paraît en 1989 et s’intitule « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex. A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics ». Inscrit explicitement dans l’héritage des théoriciennes du Black feminism comme Gloria T. Hull, Barbara Smith ou Bell Hooks, il en revendique la démarche radicalement contre-hégémonique en l’appliquant au raisonnement juridique. Son argument est le suivant : « les femmes noires sont parfois exclues de la théorie féministe et du discours antiraciste parce que l’une comme l’autre sont élaborés sur un ensemble d’expériences séparées qui ne reflète pas de manière précise les interactions qui existent entre la race et le genre » (1989 : 140 ; nous traduisons). Les discours et les pratiques militantes ou politiques qui ont pour but l’émancipation sont donc aussi en bonne partie aveugles aux rapports de pouvoir qu’ils (re)produisent en ne prenant pas en compte celles qui font une expérience de la domination à l’intersection de ces deux catégories. Le second, « Mapping the Margins : Intersectionality, Identity Politics, and Violence Against Women of Color » paraît deux ans plus tard, en 1991. Crenshaw y développe son analyse des mouvements sociaux et de la manière dont ils affirment des identités univoques et dominantes. Mais elle fonde ici sa critique en pointant l’essentialisme des catégories de l’action publique sur lesquelles s’appuient les politiques de l’identité promues par ces mouvements. En prenant le cas des violences conjugales que subissent les Africaines-Américaine, elle montre qu’elles se trouvent au croisement du racisme et du sexisme et que, dans la majorité des cas, elles ne sont pas prises en compte par les politiques de l’identité – c’est-à-dire les discours et les programmes qui visent à lutter soit contre le racisme soit contre le sexisme. Ce n’est donc pas tant l’incapacité de ces « Identity politics » à dépasser la différence qui pose problème, comme on aime habituellement à le souligner, mais c’est au contraire précisément parce qu’elles éludent les différences qui traversent le groupe des femmes qu’elles sont problématiques et critiquables. L’auteure pointe ainsi la principale conséquence de cette réification des identités car elle rend impossible la prise en compte de l’intérêt des personnes qui font partie de catégories nullement pensées comme sécantes. Ce texte a joué un rôle crucial dans la réappropriation universitaire de la notion d’intersectionnalité. En reprenant les formes de conceptualisation de l’intersectionnalité propres au Black feminism et plus largement aux mouvements sociaux, il a rendu possible leur traduction théorique et épistémologique suivant trois lignes de réflexion. D’abord, il affirme que l’étude des situations intersectionnelles relève d’une épistémologie du point de vue qui reconnaît le rôle des expériences individuelles – en l’occurrence celles des femmes noires mais plus largement celles d’autres groupes minorisés – comme instrument de production du savoir. On retrouve cette idée dans plusieurs travaux revendiquant une démarche intersectionnelle, comme ceux par exemple de Patricia Hill Collins (2000). Dans The Social construction of Black Feminist Thought, Hill Collins cite la parole de femmes conscientes de ce que leur condition permet de faire et de voir. Elle insiste sur le fait que cette situation est définie par la classe, le genre et la race et qu’elle complexifie par exemple le rapport patronne/aide-ménagère en l’articulant à la division des femmes entre blanches et noires. L’exigence d’un savoir situé en appelle également à une responsabilité de la chercheuse ou du chercheur dont Crenshaw donne une traduction pratique dans les initiatives d’« intersectionnalité en actes » (Intersectionnality in Action) mises en œuvre par les campagnes de l’African American Policy Forum comme #BlackGirlsMatter, #HerDreamDeferred, #SayHerName, #WhyWeCantWait ou #BreakingTheSilence. Ensuite, dès « Mapping the Margins », Crenshaw (1991) insiste sur l’importance de contextualiser l’intersectionnalité et d’en user comme un outil d’analyse dynamique – et non comme « une grande théorie ». Contrairement à certaines critiques qui lui ont été faites sur le caractère abstrait et statique du concept d’intersectionnalité, elle rappelle la nécessité de rapporter l’analyse intersectionnelle au contexte socio-politique et au cadre juridique et légal. Cet effort de contextualisation appelle d’ailleurs à faire preuve de réflexivité sur les usages qui sont faits de la notion d’intersectionnalité tout en prévenant l’effacement possible de l’une de ses dimensions par l’effet de son importation dans un autre contexte national que celui des États-Unis ou plus largement de l’Amérique du Nord (Crenshaw 2016). Ainsi, l’acclimatation de l’intersectionnalité au contexte européen et plus précisément la traduction de cette notion dans des travaux français et francophones ne doivent pas donner lieu à un oubli de la dimension raciale au motif que ce point serait spécifique au contexte états-unien. Il s’agit plutôt de réfléchir à la manière dont race, genre, classe et autres principes de hiérarchisation s’articulent dans des contextes qui ont connu des formes de structuration raciale des rapports sociaux autres que l’esclavage et la ségrégation (Rocca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016). Enfin, sans se départir d’une approche juridique, Crenshaw revendique dès son texte de 1991 la plasticité disciplinaire de l’approche intersectionnelle qui s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des Women Studies. Parmi les nombreux travaux qui enrichissent l’analyse intersectionnelle sur le plan méthodologique et conceptuel, on peut citer ceux de Candace West et Sarah Fenstermaeker (1995). Ceux-ci s’appuient en effet sur une démarche ethnométhodologique pour saisir à un niveau microsociologique et de manière dynamique l’actualisation des assignations de race, de genre et de classe. Dans cette veine, Julie Bettie (2000) montre pour sa part comment, dans le contexte états-unien, la renégociation de l’identité de classe passe pour des jeunes filles mexicaines par un jeu qui renforce les codes genrés et racialisés. En articulant arguments théoriques et enquêtes empiriques, l’anthropologue colombienne Mara Viveros Vigoya (2017) s’appuie sur le Black Feminism et les épistémologies décoloniales pour interroger la construction des masculinités au croisement de formes plurielles de domination (sociale, raciale et sexuelle). D’autres travaux proposent une complexification de l’approche intersectionnelle opérant un déplacement dans la manière même d’appréhender la notion d’intersectionnalité, qui devient un objet de recherche davantage qu’une méthode (Mazouz 2015). D’autres encore proposent une démarche plus théorique, comme l’atteste par exemple l’ouvrage de Floya Anthias et Nira Yuval-Davis (1992), ou encore celui de Chela Sandoval (2000). Enfin, certaines recherches adoptent une approche réflexive sur les usages de l’approche intersectionnelle, contribuant ainsi à enrichir son épistémologie. C’est le cas par exemple de Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait (2015). Les deux auteurs se demandent tout d’abord si l’intersectionnalité est vouée à faire partie du problème qu’elle décrit. Ils interrogent ensuite le sens épistémologique et politique d’un programme normatif intersectionnel constitué en impératif universel de prise en compte constante de toutes les formes de domination. En ce sens, l’intersectionnalité ne constitue pas tant une théorie unifiée qu’un champ de recherche transnational (Cho, Crenshaw et McCall 2013 ; Roca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016 : 11). En témoignent d’ailleurs les débats et les désaccords qui persistent au sein des études féministes sur la manière de rendre opératoire le potentiel heuristique de cette notion. Si son succès lui fait courir le risque de ne servir qu’une fonction d’affichage, le principal défi lancé aux chercheur.e.s est « d’élaborer des méthodes à la fois rebelles et susceptibles d’être reconnues au sein des différentes disciplines » (Crenshaw 2016 : 47) seules à même de conserver la dimension « insurgée » du concept (Cho, Crenshaw et McCall 2013).
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