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Gaucher, Philippe. "Automate parallèle à homotopie près (I)". Comptes Rendus Mathematique 336, nr 7 (kwiecień 2003): 593–96. http://dx.doi.org/10.1016/s1631-073x(03)00118-3.

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Gaucher, Philippe. "Automate parallèle à homotopie près (II)". Comptes Rendus Mathematique 336, nr 8 (kwiecień 2003): 647–50. http://dx.doi.org/10.1016/s1631-073x(03)00119-5.

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3

Aloulou, W., i R. Chatbouri. "Algèbres Hom-Gerstenhaber à homotopie près". Bulletin des Sciences Mathématiques 140, nr 1 (luty 2016): 36–63. http://dx.doi.org/10.1016/j.bulsci.2014.12.004.

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4

Aloulou, Walid, Didier Arnal i Ridha Chatbouri. "Algèbre Pré-Gerstenhaber à homotopie près". Journal of Pure and Applied Algebra 221, nr 11 (listopad 2017): 2666–88. http://dx.doi.org/10.1016/j.jpaa.2017.01.005.

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5

Aloulou, Walid. "Les Pré-(ab)-algèbres à Homotopie Près". Communications in Algebra 43, nr 6 (17.04.2015): 2466–91. http://dx.doi.org/10.1080/00927872.2014.900561.

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6

Aloulou, Walid. "Les (a,b)-algèbres à homotopie près". Annales mathématiques Blaise Pascal 17, nr 1 (2010): 97–151. http://dx.doi.org/10.5802/ambp.279.

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7

Chatbouri, Ridha. "Algèbres enveloppantes à homotopie près, homologies et cohomologies". Annales de la faculté des sciences de Toulouse Mathématiques 20, nr 1 (2011): 99–133. http://dx.doi.org/10.5802/afst.1287.

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Aubriot, Thomas. "Classification des Objets Galoisiens deUq(𝔤) à Homotopie PrèS". Communications in Algebra 35, nr 12 (26.11.2007): 3919–36. http://dx.doi.org/10.1080/00927870701509446.

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Hu, Yongquan. "Diagrammes canoniques et représentations modulo p de GL2(F)". Journal of the Institute of Mathematics of Jussieu 11, nr 1 (1.09.2010): 67–118. http://dx.doi.org/10.1017/s1474748010000265.

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RésuméSoit p un nombre premier et F un corps local non archimédien de caractéristique p. Dans cet article, à une représentation lisse irréductible de GL2(F) sur $\smash{\bar{\mathbb{F}}_p}$ avec caractère central, nous associons un diagramme qui détermine la représentation de départ à isomorphisme près. Nous le déterminons également dans certains cas.
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Fraysse, Bernard. "La saisie des représentations pour comprendre la construction des identités". Articles 26, nr 3 (15.10.2002): 651–76. http://dx.doi.org/10.7202/000294ar.

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Streszczenie:
Résumé Le présent article traite des constructions identitaires et du rôle des représentations dans ces élaborations. L'auteur présente les grands courants théoriques qui concernent l'identité et les représentations; il pose aussi les problèmes méthodologiques liés à leur saisie. Son étude démontre l'intérêt d'une approche plurielle, qui tente de saisir au plus près les représentations de leur futur métier d'élèves ingénieurs, dans une perspective diachronique par une approche comparative en début et fin de formation. Les résultats de recherche soutiennent qu'un même acteur est porteur d'identités diverses construites par l'identification à des groupes d'appartenance et mobilisées en fonction de la situation d'interaction ou de la représentation qu'il s'en fait et selon un processus d'identification par autrui.
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Savard, Stéphane. "L’énergie nucléaire au Québec : débats politiques et conflits de représentations, 1963-19961". Revue d’histoire de l’Amérique française 69, nr 3 (5.04.2016): 5–33. http://dx.doi.org/10.7202/1035959ar.

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Streszczenie:
À l’aide d’une approche centrée sur l’histoire de la culture politique, il est question dans ce texte d’une analyse, sur une période de près de quarante ans, de la place et du rôle joué par les représentations de l’énergie nucléaire au Québec. En étudiant les discours des responsables politiques québécois, des dirigeants d’Hydro-Québec et des nombreux acteurs sociaux qui prennent la parole pour s’opposer ou pour appuyer la production d’électricité par fission nucléaire, l’article met en lumière les conflits politiques et les luttes de représentations symboliques qui en découlent, de même que leurs conséquences dans le domaine énergétique.
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Piat, Florence. "Les representations animales sans les stalles du duché de Bretagne: Fonction, modeles, polyvalence". Reinardus / Yearbook of the International Reynard Society 20 (12.12.2008): 67–91. http://dx.doi.org/10.1075/rein.20.06pia.

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Dix ensembles de stalles datant du bas Moyen Âge sont aujourd’hui conservés dans l’ancien duché de Bretagne. Leur iconographie très riche offre une variété de thèmes considérable. Au sein de ce corpus, les représentations d’animaux issus des bestiaires médiévaux occupent une place privilégiée, composant près d’un tiers des pièces sculptées. Ces animaux se révèlent ambivalents à plusieurs niveaux. Leur identification est souvent difficile et la multitude de sources auxquelles ces représentations font référence, engendre une ambivalence des interprétations. Les comparaisons permettent de trouver d’autres clefs de lecture et révèlent également que les sculpteurs se sont servis de modèles. Quant aux motivations des commanditaires, elles sont basées sur des valeurs morales et didactiques, valeurs qui ne sont pas en opposition avec l’aspect comique de certaines représentations d’animaux comme celle du grand singe.
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Chemla, Yves. "On ne revient pas indemne de l’étonnement haïtien". Études littéraires 34, nr 3 (25.02.2004): 39–48. http://dx.doi.org/10.7202/007756ar.

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Résumé Mille eaux, le recueil de souvenirs d’enfance d’Émile Ollivier, montre de façon exceptionnelle qu’on ne revient pas indemne de l’étonnement haïtien. Inscrivant au coeur du texte, comme au coeur de son existence initiale, dans la thématique et dans l’écriture, les nombreuses failles qui ravinent les représentations du champ social haïtien, l’auteur se situe résolument dans un entre-deux des langues et des cultures qui fonde une solitude paradoxale : cette situation lui permet d’approcher au plus près et de nommer ces représentations, mais en même temps l’oblige à s’en détacher. Les figures marquantes de la séparation et de l’exil, de l’écart et de la marginalisation vont ainsi de pair avec celles de l’exubérance lyrique de la description, illustrée notamment par les images du flux et de l’écoulement traversé, celui des Mille eaux.
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Fortin, Andrée, i Carole Després. "Le juste milieu". Cahiers de géographie du Québec 52, nr 146 (7.01.2009): 153–74. http://dx.doi.org/10.7202/019586ar.

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Résumé Usages et représentations spatiales d’un territoire se nourrissent mutuellement au cours du cycle de vie et jouent un rôle important dans la définition des aspirations et du choix résidentiels. Si des mesures incitatives visant à attirer les ménages plus près des quartiers centraux sont à mettre de l’avant afin de freiner l’étalement urbain, pour être efficaces, elles devront être fondées sur la compréhension des représentations spatiales de ces mêmes ménages. Comment les résidants du périurbain se représentent-ils la ville, la banlieue, la campagne ? Notre analyse se base sur une enquête qualitative auprès de 132 résidants de six secteurs résidentiels situés en dehors des limites de la ville de Québec. Cette enquête révèle que non seulement ces résidants ne sont pas d’anciens urbains, mais qu’ils ne souhaitent pas le devenir. Leurs représentations de la ville sont le plus souvent négatives alors qu’ils idéalisent la campagne. Les répondants ont du mal à qualifier clairement leur propre milieu de résidence, probablement à cause des mutations profondes subies par les agglomérations urbaines.
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Perreault, Marc. "Rites, marges et usages des drogues : représentations sociales et normativité contextuelle". Drogues, santé et société 8, nr 1 (21.01.2010): 11–55. http://dx.doi.org/10.7202/038915ar.

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Résumé L’article se penche sur les représentations et les statuts des usages néo-traditionnels des psychotropes. Il aborde dans un premier temps les contextes et les fonctions des usages dits traditionnels en insistant sur les facteurs qui contribuent à leur normalisation et à leur transformation. Parmi ces facteurs sont examinées de plus près les dimensions marginales et identitaires des usages dans leurs rapports dynamiques avec le groupe d’appartenance et la société englobante. L’exemple du chamanisme et du néo-chamanisme est ensuite étudié afin d’illustrer la mouvance des traditions et la difficulté à distinguer l’ancien du nouveau, l’indigène de l’exogène, lorsqu’il s’agit de les légitimer tant sur le plan social et culturel qu’auprès de leurs adeptes. Il s’en dégage une multiplicité de façons de concevoir les pratiques néo-traditionnelles selon leur intégration, leur tolérance et leurs statuts normatifs dans la société. L’article se termine en soulignant l’importance des rôles joués par les intellectuels et les « auteurs-guides » dans la construction des représentations, le processus de normalisation et la promotion des usages néo-traditionnels des psychotropes.
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Orjubin, Jean-Marc. "Psychomotricité et émergence de la représentation". Perspectives Psy 61, nr 1 (styczeń 2022): 19–25. http://dx.doi.org/10.1051/ppsy/2022611019.

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Cet article cherche à rendre compte de la pertinence de la thérapeutique psychomotrice près d’enfants suivis en pédopsychiatrie, dans l’appropriation des étapes nécessaires à la genèse de la représentation. L’intérêt de la clinique psychomotrice se fonde sur une acceptation de la complexité interrogeant de façon permanente et essentielle les liens entre corps, pensée et relation. La place du psychomotricien dans ce contexte est celle d’être un véritable « sujet médiateur », réceptacle et transformateur de la forme singulière et fondatrice de l’interrelation, celle du dialogue tonique, émotionnel et affectif. C’est dans le soutien et l’élaboration de ce dialogue corporo-psychique, véritable matrice identificatoire, que surviennent les prémices des représentations naissantes, permettant à l’enfant d’accéder progressivement au sentiment « d’être-soi ».
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Rolland, Yves. "Les scènes de halage sur les monuments funéraires romains : symbolisme ou réalité ?" Revista M. Estudos sobre a morte, os mortos e o morrer 7, nr 14 (30.07.2022): 438–59. http://dx.doi.org/10.9789/2525-3050.2022.v7i14.438-459.

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Résumé : Les scènes de halage à l’époque romaine, à une exception près, sont exclusivement connues de reliefs provenant de monuments funéraires. Ces scènes de navigation complètent les données fournies par l’archéologie et l’épigraphie en montrant les navires et les bateliers au travail. Leur contexte funéraire pose la question de l’identité de la personne honorée, peut-il s’agir de l’un des bateliers ou haleurs représentés sur le relief ou s’agit-il d’évoquer une activité ? Par ailleurs, à une époque où les modèles iconographiques circulaient dans tout l’empire quelle crédibilité accorder à ces scènes de navigation, sont-elles le reflet de pratiques locales ou sont-elles complètement stéréotypées ? La confrontation de ces représentations aux données épigraphiques, littéraires, archéologiques ainsi qu’aux survivances techniques montre que ces scènes peuvent être considérées comme réalistes même si des aspects esthétiques et symboliques ont compté au moment de leur réalisation.
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Metzger, Alexis. "Les temporalités climatiques des paysages d’hiver hollandais". Nouvelles perspectives en sciences sociales 10, nr 2 (11.05.2015): 103–21. http://dx.doi.org/10.7202/1030265ar.

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L’essor de la peinture hollandaise est une des facettes les plus riches du Siècle d’or. Au sein de cette profusion picturale, s’interroger sur les temporalités des paysages d’hiver apparaît porteur de réflexions pertinentes, aussi bien méthodologiques que conceptuelles. Il s’agira dans cet article d’analyser ces temporalités à travers des types de représentations picturales hollandaises, appartenant à un territoire à peu près homogène pour le climat, identifié politiquement et socialement au XVIIe siècle. En premier lieu, ces peintures s’inscrivent enfin dans une temporalité climatique pluriséculaire, le petit âge glaciaire (vers 1300-1860). L’autre pas de temps à analyser est celui de la saison hivernale. Enfin, un pas de temps très court correspondant à la journée, au temps qu’il fait, sera interrogé. Assurément, ces différentes temporalités sont imbriquées car certains types de temps appartiennent à l’hiver, qui est particulièrement long et froid au petit âge glaciaire.
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Bouchard, Pierrette, i Jean-Claude St-Amant. "Profils contrastés d’un groupe de garçons québécois de 15 ans". Articles 11, nr 2 (12.04.2005): 23–42. http://dx.doi.org/10.7202/058003ar.

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Suite à une enquête par questionnaire auprès de plus de 2 200 filles et garçons québécois âgés de 15 ans, l'article présente un profil de certaines composantes de la «masculinité» chez le groupe de garçons. Pour ce faire, les réponses des garçons à chacune des questions sont comparées systématiquement à celles des filles. Ensuite, un deuxième profil de la «masculinité» est construit à partir, cette fois, des positions adoptées par une majorité de garçons, sans tenir compte des réponses données par les filles. Les résultats issus des deux méthodes d'analyse sont ensuite comparés. Sur le plan des rapports sociaux de sexe, la synthèse montre que ce sont plutôt les filles qui sont porteuses de changement social, autant pour elles-mêmes que pour les garçons qu'elles côtoient. Ces derniers restent près d'une définition plus conformiste de l'«identité masculine», mais certains indices d'évolution de leurs représentations peuvent être liés aux actions du mouvement des femmes.
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Rejalot, Michel. "Le vignoble de Bordeaux: un vignoble en crise profonde". Lucrările Seminarului Geografic "Dimitrie Cantemir" 49, nr 1 (2021): 91–109. http://dx.doi.org/10.15551/lsgdc.v49i1.03.

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Depuis une quinzaine d’années le vignoble bordelais est largement décrit comme traversant une crise. D’un point de vue commercial, la notion de crise se rattache à la baisse de la consommation sur le marché intérieur, mais aussi sur les marchés extérieurs, dont certains, encore jugés prometteurs il y a quelques années, n’auraient nourri que de faux espoirs. Les prix traduisent logiquement ces difficultés, stagnants à des niveaux très bas, notamment pour les entrées de gamme, mais aussi pour les segments intermédiaires. Cette crise commerciale induit par contrecoup une crise viticole et sociale, bien lisible dans la concentration des structures foncières comme entrepreneuriales et dans la baisse régulière des surfaces plantées. La recherche de baisse des coûts de production se traduit probablement par une précarisation des conditions de travail d’une certaine catégorie de main-d’œuvre. Tout cela résulte pour beaucoup d’observateurs de l’accroissement d’un hiatus entre les attentes des marchés d’un côté et les caractères organoleptiques, l’image et les représentations affectant les vins de Bordeaux de l’autre. Ceux-ci semblent désormais incarner à peu près tout ce que les nouvelles générations de consommateurs de vins, développant des modes de consommation alternatifs, rejettent assez largement : les vins rouges, plus ou moins concentrés et alcoolisés, puissants, associés à des repas solennels et protocolaires.
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Ballatore, Magali, i Jean-Baptiste Bertrand. "La précarisation des parcours sur le segment secondaire de l’emploi à la Commission européenne de Bruxelles". Emulations - Revue de sciences sociales, nr 28 (13.02.2019): 47–61. http://dx.doi.org/10.14428/emulations.028.04.

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La Commission européenne (CE) à Bruxelles est souvent vue comme un corps de fonctionnaires privilégiés à la fibre européenne. Cependant, au cœur de cette institution aujourd’hui, existent différents types de travailleurs sous des statuts professionnels variés. Regarder de plus près la morphologie sociale et la diversité des situations que connaissent ces travailleurs périphériques, ainsi que le phénomène d’hybridation au sein de la CE, fait apparaît assez clairement un certain fossé entre la position de permanents et de non-permanents. Dans cet article nous nous intéressons à cette population de travailleurs qualifiés en emploi temporaire. Ce faisant, nous essayons de dresser un portrait du passé migratoire, scolaire et/ou professionnel, ainsi que des origines sociales de ce personnel, rentré dans l’institution par la « petite porte ». 1234 questionnaires, 22 entretiens et un certain nombre de note d’observations ont été analysés afin de développer une discussion critique sur les conditions de travail et de vie de ce personnel. Nous explorons comparativement également à la fois les expériences et les représentations de ces jeunes qualifiés, en situation de « précarité » de l’emploi, provenant de différents pays européens. Les inégalités spatiales et sociales à l’intérieur de cette « élite » transnationale européenne sont le fil conducteur de nos analyses.
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Castelein, Machteld. "(Le) Phénix de Pierre Jean Jouve ou la représentation accomplie". IRIS, nr 35 (30.06.2014): 155–75. http://dx.doi.org/10.35562/iris.1823.

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En 1928, à la suite d’une « conversion » qui le tourne vers des « valeurs spirituelles de poésie », le poète Pierre Jean Jouve (1887-1976) renie tous ses ouvrages antérieurs à 1925 et proclame le début d’une « vita nuova ». Désormais, son œuvre ne cessera de représenter cette « scène originaire » de mort et de résurrection, mise sous le signe d’une « imitation du Christ ». Parmi ces représentations, le phénix occupe une place plutôt discrète mais significative. L’article examine les différentes occurrences du symbole du phénix dans l’œuvre de traduction, de roman et de poésie de l’auteur, et y reconnaît une figure de la représentation, en tant que celle-ci exige la mort de l’objet (réel) tout en lui donnant une nouvelle vie. Le phénix jouvien apparaît comme une figure de l’« accomplissement » de cette représentation, aux multiples sens du mot. Il la montre en train de s’accomplir, via le sacrifice du corps « visible » comme présidant à un amour éternellement « audible » dans les mots. Il la représente sous une forme « accomplie » dans la prostituée qui, objet d’un meurtre sacrificiel, prend la figure d’un gouffre, lieu où toute représentation s’abîme, mais où toute représentation trouve aussi son origine et sa condition de possibilité. Il permet enfin d’en entrevoir le terme : l’oiseau, qui représente l’essence amoureuse et sacrificielle de la poésie, est d’autant plus « près » d’incarner cette essence qu’il renonce à se montrer ; il s’effacera derrière la représentation du lieu (une « forêt sacrée ») où son mystère s’est manifesté.
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RENOUX, C., N. SURMONT i L. BARBEAU. "L'ordinateur en consultation, quelle influence sur la communication et la relation médecin-patient ?" EXERCER 32, nr 176 (1.10.2021): 342–47. http://dx.doi.org/10.56746/exercer.2021.176.342.

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Contexte. Vingt ans après l’ordonnance Juppé de 1996, près de 9 médecins généralistes français sur 10 sont informatisés. Objectif. Explorer, selon les patients, l’influence de la présence de l’ordinateur sur la communication et la relation avec leur médecin généraliste. Méthode : Étude qualitative. Entretiens semi-dirigés de patients, au sortir d’une consultation de médecine générale, en Normandie. Enregistrement des entretiens, retranscription intégrale et analyse dans une approche par théorisation ancrée. Résultats. Les patients percevaient une influence de la présence de l’ordinateur sur la communication non verbale (regard, posture, expressions faciales, attention du médecin) et verbale. Ils ne s’en sentaient pas gênés s’ils se sentaient écoutés et si les temps d’échanges avec le médecin étaient respectés. De ce fait, ils considéraient qu’il n’avait pas d’influence sur la relation médecin-patient, fondée sur la confiance portée à leur médecin et non sur l’utilisation d’un outil. Les représentations concernant l’outil ordinateur étaient favorables, et sa présence au cabinet était acceptée, normale, voire indispensable, car présente partout dans la vie personnelle et professionnelle. Certains humanisaient l’ordinateur, le percevant comme un tiers, mais il devenait souvent transparent, oublié par les patients. Les patients ne souhaitaient pas voir l’écran car ils avaient confiance en leur médecin. Conclusion. Si les patients percevaient une influence sur la communication avec leur médecin, ils n’en étaient pas gênés si l’écoute était respectée. La relation médecin-patient, fondée sur la confiance, n’en était pas affectée à leurs yeux.
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Buettner, Elizabeth. "Migrations et tournant global de l’histoire européenne". Annales. Histoire, Sciences Sociales 76, nr 4 (grudzień 2021): 729–50. http://dx.doi.org/10.1017/ahss.2022.4.

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Migrations et tournant global de l’histoire européenneLe tournant global est au cœur de l’étude des nombreuses histoires migratoires de l’Europe – qu’il s’agisse de migrations extra-, intra- ou infra-européennes – et inclut les espaces transatlantiques, impériaux et post-impériaux ainsi que d’autres arènes mondiales. Bénéficiant d’un grand nombre de travaux novateurs souvent centrés sur des histoires au niveau macro, cet article prône un cadrage plus serré portant sur les interprétations et les expériences individuelles. Ce faisant, il soutient que les historiens peuvent ouvrir des perspectives nuancées, qui risquent cependant d’être submergées au sein d’études où, paradoxalement, les migrants réels se trouvent supplantés en raison de l’accent mis sur les phénomènes migratoires globaux. Focalisé sur la fin de l’ère contemporaine, l’article retrace les dimensions globales de deux vies s’étendant sur près de deux siècles afin de soulever des questions plus larges, notamment sur la race et l’ethnicité. Jacob A. Riis (1849-1914) et Gérald Bloncourt (1926-2018) étaient d’éminents photographes documentaires qui partageaient un profond engagement pour la réforme sociale et l’amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière. Ils ont tous deux enregistré des histoires de migration via leurs appareils photographiques et leurs écrits, permettant ainsi une analyse des représentations multimédias issues d’une même source. Le fait qu’ils soient eux-mêmes issus de la migration (Riis a quitté le Danemark pour les États-Unis, et Bloncourt Haïti pour la France métropolitaine) donne une résonance particulière aux images et aux textes qu’ils ont produits. Leurs propres origines et leurs vies mobiles se sont avérées cruciales pour leurs interprétations des flux de personnes plus larges qui ont relié l’Europe à différents contextes mondiaux – et qui continuent de le faire aujourd’hui.
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Han, Seunghyun. "Shrine, Images, and Power: The Worship of Former Worthies in Early Nineteenth Century Suzhou". T'oung Pao 95, nr 1 (2009): 167–95. http://dx.doi.org/10.1163/008254309x12586659061406.

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Streszczenie:
AbstractIn the 1820s, the literati of Suzhou embarked on a project to build a shrine devoted to the worship of local former worthies and engraved almost six hundred portraits of the latter on the shrine's inner walls. Since the locality already had a paired shrine of eminent officials and local worthies, as had become the case across the empire since the mid-Ming period, why did they need to create a shrine of a similar nature? What was the cultural significance of introducing visual representations of the worthies in the worship? By analyzing the multiple layers of meaning surrounding this shrine-building activity, the present study attempts to illuminate an aspect of the changing state-elite relations in the early nineteenth century. Au cours des années 1820 les lettrés de Suzhou s'engagèrent dans un projet de construction d'un sanctuaire dédié au culte des anciennes personnalités locales éminentes, sur les murs duquel furent gravés les portraits de près de six cents d'entre elles. Dans la mesure, où Suzhou possédait déjà deux sanctuaires, l'un pour les fonctionnaires éminents et l'autre pour les personnalités locales, comme c'était le cas partout dans l'Empire depuis le milieu des Ming, pourquoi fut-il jugé nécessaire d'en créer un autre de même nature? Que signifiait d'un point de vue culturel le fait d'introduire des représentations visuelles des personnalités en question dans les célébrations? En analysant les niveaux de sens multiples qui entourent cette activité de construction, le présent article s'efforce de mettre en lumière un aspect particulier du changement dans les relations entre l'État et les élites au début du xixe siècle.
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Bergot, C. "État des lieux de la Santé Mentale en Afrique de l’Ouest". European Psychiatry 28, S2 (listopad 2013): 72. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2013.09.192.

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Streszczenie:
Les troubles mentaux affecteraient, selon les données officielles de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) [1,2] 450 millions de personnes dans le monde. L’incidence de ces troubles est en tout lieu similaire à celle des pays européens, du moins pour les principales pathologies chroniques (schizophrénie et trouble bipolaire notamment), mais il existe des spécificités épidémiologiques propres à l’Afrique Subsaharienne. Ces données sont difficilement interprétables, en regard du contexte socioculturel des pays concernés, où la maladie mentale est encore souvent interprétée comme une faiblesse de caractère, un châtiment causé par des esprits surnaturels, voire même comme un mal dangereux et contagieux. La maladie mentale y est donc peu prise en compte, d’autant plus que pour faire face à ces représentations, les programmes nationaux de développement de soins en santé mentale sont quasiment inexistants. La disparité des moyens octroyés par les différents états dans le monde est abyssale, tant sur le plan financier, que sur le plan des moyens matériel et humain. De même, les initiatives non gouvernementales se détournent le plus souvent des prises en charge pérennes, au profit de la gestion de crises humanitaires et du traumatisme psychique. L’exemple plus particulier du Bénin appuie ces données communes aux pays d’Afrique de l’Ouest. Il n’y existe qu’un seul centre hospitalier psychiatrique public pour tout le territoire, pour lequel il manque cruellement de main d’œuvre soignante (médecins, infirmiers, psychologues, travailleurs sociaux,…). Les frais à la charge des familles, lorsqu’elles parviennent à consulter, sont colossaux, et ne peuvent être assurés de façon continue. Ainsi, la crainte, l’impuissance et la pauvreté poussent les familles à abandonner leurs parents, qui se retrouvent isolés de la société, errants dans les métropoles, enchaînés à des arbres ou accaparés par des sectes. Les maltraitances qu’ils subissent sont peu connues, et d’autant plus fréquentes, qu’à de rares exceptions près, elles s’inscrivent dans une absence de cadre juridique approprié.
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Alarcon, W., V. Bergot, L. Surig, S. Simon, E. Jacques i S. Thiebaut. "Santé Mentale en Afrique de l’Ouest : présentation d’un partenariat avec une ONG Béninoise". European Psychiatry 28, S2 (listopad 2013): 85. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2013.09.228.

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L’Association Santé Mentale en Afrique de l’Ouest est née d’une collaboration avec l’ONG Béninoise « Saint-Camille ». Cette association fondée par Grégoire Ahongbonon œuvre depuis près de 30 ans, en Côte d’Ivoire et au Bénin pour soustraire les malades psychiatriques au sort qui leur est le plus souvent réservé en l’absence de soins : l’errance pathologique dans les métropoles du continent et l’enchaînement physique à des arbres ou des murs à l’écart des villages dans les campagnes. La maladie mentale reste en effet un sujet tabou dans ces sociétés marquées par des croyances séculaires autour de la sorcellerie et de l’envoûtement. L’action de l’ONG Saint-Camille s’inscrit aussi dans un contexte de pénurie de structures soignantes (un seul hôpital psychiatrique au Bénin par exemple). On peut ainsi regretter la quasi-absence de politiques de développement de réseaux de soins psychiatriques en Afrique de l’Ouest, tant du point de vu des gouvernements que des grandes ONG médicales internationales, pour qui la psychiatrie n’est pas une priorité. Aujourd’hui ce sont plus de 20 000 malades qui ont été accueillis dans les 8 centres de soins d’ONG St-Camille en Côte d’Ivoire et au Bénin, et qui ont pu être réinsérés dans leurs familles, au prix d’une lutte incessante contre les représentations de la maladie mentale encore en cours dans cette partie du monde. L’association Santé Mentale en Afrique de l’Ouest, organisée autour de soignants du centre hospitalier Le Mas Careiron à Uzès (30) est engagée dans un partenariat avec l’ONG Saint-Camille et développe les actions suivantes :– soutien financier envers ses partenaires africains pour l’achat de médicaments psychotropes ;– aide à la formation en santé mentale ;– organisation de missions de bénévolat en santé mentale en Afrique de l’Ouest ;– organisation de rencontres et débats autour du thème de la santé mentale en Afrique.
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Tordjman, Sylvie. "Les équipes mobiles en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent : similitudes, différences, et perspectives". Perspectives Psy 61, nr 3 (lipiec 2022): 222–33. http://dx.doi.org/10.1051/ppsy/2022613222.

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Les équipes mobiles en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (EMPEA) sont diversifiées mais partagent des principes communs ici présentés. Elles vont à la rencontre des jeunes en souffrance et de leurs familles, et leur permettent si besoin d’accéder à des soins adaptés après avoir évalué leurs difficultés. Les EMPEA travaillent sur les liens entre l’équipe mobile, le jeune, sa famille, et les partenaires. Ce travail s’inscrit dans le mouvement d’aller vers l’autre et offre l’intérêt au jeune et à sa famille, mais aussi aux professionnels, de mobiliser les représentations figées, (re)initialiser les liens, construire une alliance thérapeutique, sortir de l’isolement, et (re)prendre place dans un réseau familial, scolaire ou social. Population Il s’agit d’une population vulnérable d’enfants, préadolescents et adolescents qui ne vient pas consulter dans les dispositifs de soins ambulatoires classiques, soit parce que le jeune et/ou sa famille sont non-demandeurs (absence de demande explicite d’aide), soit parce que la demande relève d’une situation de crise nécessitant une réponse rapide que les dispositifs habituels ne peuvent apporter. Les indications fréquemment retrouvées sont les troubles anxiodépressifs, troubles des conduites, et psychoses émergentes. Missions Les missions comportent toutes un temps d’évaluation mais peuvent différer selon le type d’EMPEA : prévention et soutien, accès aux soins, et/ou soins. Fonctionnement Les EMPEA se déplacent en binôme de professionnels (en moins de 48h si nécessaire à une semaine maximum de délai de réactivité, garantissant ainsi la disponibilité de l’équipe). Ce sont des équipes pluridisciplinaires permettant de croiser des regards différents : médecins psychiatres, infirmiers, psychologues, assistantes sociales, éducateurs, etc. Travail en réseau Il concerne tant le réseau d’amont (notamment les professionnels de l’Éducation nationale, médecins généralistes, pédiatres qui sont des médiateurs de première ligne repérant les jeunes en difficulté) que le réseau d’aval (notamment le secteur; les EMPEA sont des alternatives à l’hospitalisation mais peuvent aussi parfois y recourir au décours de leur suivi). Nombre, durée et lieux d’intervention Les nombre et durée d’intervention diffèrent selon les EMPEA et leurs missions (2-6 rendez-vous en moyenne à 10 rendez-vous maximum pour beaucoup d’EMPEA; durée totale d’intervention de 1 mois pour des soins intensifs de type hospitalisation à domicile à 6 mois renouvelables plusieurs fois pour du soin au long cours). Mais cette durée est toujours limitée pour que l’EMPEA ne devienne pas saturée. Les lieux d’intervention sont également variables (l’intérêt du domicile est particulièrement à souligner) et choisis par le jeune et sa famille afin qu’ils soient actifs et acteurs de la rencontre. La mobilité se caractérise par la possibilité, voire nécessité, de changer de lieux d’intervention afin de mobiliser les représentations. Certaines EMPEA utilisent un bureau mobile qui constitue un lieu/espace transitionnel et de transition entre le domicile et le lieu de soin, et entre l’espace familial groupal (domicile) et un espace plus individualisé (entretien du jeune dans le bureau mobile garé près du domicile). Conclusion Les EMPEA sont des courroies de transmission permettant d’établir un pont entre un réseau d’amont (les médiateurs) et un réseau d’aval (comme le secteur), et constituent donc des outils précieux (leur évaluation est une perspective importante), mais complémentaires d’un dispositif à appréhender dans sa globalité. Elles facilitent le passage d’un espace-temps situé dans l’ici et maintenant à un nouvel espace-temps associé au lieu de soin et au temps de l’élaboration psychique, et accompagnent, tel un passeur, le jeune et sa famille dans ce mouvement.
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Bélanger, Paul R., i Louis Maheu. "Pratique politique étudiante au Québec". Articles 13, nr 3 (12.04.2005): 309–42. http://dx.doi.org/10.7202/055586ar.

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La mobilisation politique des populations étudiantes n'est pas en soi un phénomène vraiment contemporain. Certaines études ont déjà établi que des groupes étudiants ont participé à des mouvements politiques à diverses époques de l'histoire. Par contre, la pratique politique étudiante, ces dernières années, s'est amplifiée en même temps qu'elle se caractérisait par des traits plus spécifiques et particuliers à cette population. Aussi a-t-on vu croître, en sociologie, un intérêt nouveau pour l'analyse de ces phénomènes. Les études consacrées à ce sujet se multiplient de même que les schémas d'analyse se diversifient. Pour l'étude de la pratique politique étudiante québécoise contemporaine, nous avons, pour notre part, opté pour une grille d'analyse qui n'enferme pas l'étudiant, comme agent politique, dans le système d'enseignement supérieur. Sa mobilisation politique ne nous semble pas, au premier chef, être fonction de sous-cultures étudiantes plus ou moins contestataires et typiques des milieux universitaires ou des seules difficultés de fonctionnement des systèmes universitaires. Encore moins sommes-nous portés à penser que la marginalité sociale de la jeunesse étudiante est un facteur déterminant de politisation : « camper hors de la nation » ou de la société n'est pas de nature à susciter la mobilisation politique. Au contraire, notre analyse ne produit une définition de l'étudiant comme agent politique qu'au moyen de déterminations structurelles qui conditionnent, provoquent et organisent la pratique politique étudiante qui vise elle-même à modifier le cadre sociétal où elle émerge. Au nombre des principales caractéristiques de la période des années '60 dans l'histoire du Québec, il nous faut retenir la politisation des problèmes de fonctionnement de l'appareil scolaire québécois : les rapports entretenus par cet appareil avec d'autres structures de la société, le système de production économique par exemple, devenaient l'enjeu de luttes et de rapports politiques. L'État et les diverses couches sociales qui appuyaient ses politiques d'intervention auprès de l'appareil scolaire rencontraient l'hostilité et l'opposition plus ou moins soutenues d'autres couches sociales qui appréciaient différemment les politiques de l'État en ce domaine. Avec l'adoption du bill 60 qui créait, en 1963, le Ministère de l'éducation du Québec, le parti au pouvoir imposa une restructuration de l'appareil scolaire qui impliquait une responsabilité plus nette et ferme accordée à l'État et la mise en place d'organes officiels de consultation, comme le Conseil supérieur de l'éducation, où l'Église était loin de conserver une fonction prépondérante. Le législateur devait même consulter, au moment de la formation du premier Conseil supérieur de l'éducation, de multiples associations qui n'avaient pu auparavant s'imposer comme interlocuteurs dans un secteur contrôlé par l'Église. Parmi celles-ci, notons les associations d'enseignants; les associations d'administrateurs dans le domaine scolaire; les associations de parents et parents-maîtres; les associations syndicales; et diverses associations d'affaires. Puis finalement, le législateur dut consentir, après que des représentations eurent été faites dans ce sens, à prendre aussi l'avis d'associations étudiantes et d'associations de professeurs et d'administrateurs universitaires. On a pu également observer, dans le processus de régionalisation de commissions scolaires, que même au niveau local et régional, les agents qui contrôlaient traditionnellement l'appareil scolaire pouvaient voir leur position sociale remise en cause. Bref, la politisation des problèmes d'éducation a modifié les rapports de force entre les divers groupes sociaux qui se préoccupaient des politiques d'intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire. L'État devait aussi se lancer, au cours des années '60, dans des transformations importantes des structures académiques et du contenu des programmes d'enseignement. Ces mutations de structures et de programmes académiques visaient essentiellement à reprendre le retard que connaissait le Québec, par rapport aux principales provinces canadiennes, et notamment l'Ontario et la Colombie-Britannique, dans le développement de son appareil scolaire. On attribuait à ce retard les problèmes de développement économique du Québec qui se manifestaient par un revenu moyen inférieur à celui des provinces canadiennes riches et par une productivité industrielle, en général, plus faible. La main-d’œuvre québécoise ne présentait pas des standards de qualification très élevés, ni des niveaux d'instruction jugés satisfaisants. Aussi, l'intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire québécois avait-elle un sens bien précis : elle concernait la préparation et la modernisation d'une main-d’œuvre professionnelle au moyen de transformations apportées aux structures et au contenu de l'enseignement. Afin d'assurer une plus grande adaptation de l'appareil scolaire aux exigences de développement de la société, l'État misait essentiellement sur le « capital humain » et le perfectionnement des « ressources humaines » comme facteur de production. Ainsi cette intervention s'est accompagnée d'une augmentation considérable des investissements en éducation. Les dépenses totales d'enseignement au Québec qui étaient, à la fin des années '50, de l'ordre de $300,000,000, passaient en 1963 à $719,319,000 ; elles ont donc plus que doublé sur une période de cinq ans. Les dépenses du Ministère de l'éducation sont passées de près de $200,000,000 en 1960-61 à près de $710,000,000 en 1967-68, puis à $1,100,114,000 en 1970-71 ; sur une période de dix ans, ces dépenses ont été multipliées à peu près par dix. Ces hausses représentent des taux d'augmentation annuelle qui sont légèrement supérieurs à l'augmentation annuelle des dépenses du gouvernement du Québec; ainsi, la proportion du budget total consacrée à l'enseignement est passée de 23% en 1959 à 32% en 1964, puis à 34.7% en 1969. Il faut encore souligner que cette intervention de l'État auprès de l'appareil scolaire s'est accompagné d'un discours idéologique de circonstance. L'État, au moyen de slogans tels « Qui s'instruit s'enrichit », devait expliquer à la population combien l'éducation était le moyen par excellence de la promotion collective de la communauté canadienne-française. Le Québec était invité à joindre les sociétés industrielles avancées qui valorisaient, comme politique de croissance et de progrès, le développement et le perfectionnement continus des «ressources humaines».
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Makassikis, Martha. "La norme orthographique et les Rectifications de 1990 : vers une évolution de nos représentations sur l’orthographe ?" Cahiers du plurilinguisme européen, nr 10 (27.07.2022). http://dx.doi.org/10.57086/cpe.1028.

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Les Rectifications de l’orthographe de 1990 ont proposé dix nouvelles règles visant à rectifier quelques incohérences du passé et à prendre des mesures orientées vers l’avenir, en harmonisant les néologismes et les emprunts. Observées de près, les Rectifications affectent trois des quatre zones du plurisystème orthographique tel qu’il a été défini par Nina Catach (1980) : phonographique, morphographique, étymologique et historique. Elles épargnent toutefois la zone logographique (relative à la distinction graphique des homophones) et s’attaquent à une zone absente de la schématisation théorique de Nina Catach : la zone strictement graphique. Une comparaison attentive de l’ancienne norme et de la norme rectifiée à travers quelques exemples met au jour une évolution des représentations orthographiques, sous-tendue par l’exigence de s’appuyer davantage sur la raison pour orthographier les mots. Corollairement à cette transformation de nos représentations, nous sommes conviés à substituer à la notion de surnorme orthographique celle de norme orthographique, ponctuellement sujette à des variations et ajustements, en vue de mieux répondre aux besoins des utilisateurs.
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Lobodenko, Kateryna. "The Role of Caricature and Cinema in the Construction of the Collective Memory of Russian Emigration After the Revolution of 1917". Slovo Unlabeled volume, Archives et mémoires (23.05.2023). http://dx.doi.org/10.46298/slovo.2023.11350.

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Pour une mise en ligne sur Épisciences This article addresses the problem of preserving the memory of first-wave Russian emigrants who settled in France between the two world wars. The author is interested in the visual and audiovisual heritage of exiles, in particular, press caricatures and cinema, one of whose functions was to transmit not only current events but also life experiences of Russians in all their forms (various emotions and feelings, sublimations of traumas, memories of the past). The author studies some examples of visual representations of exile and emigrants in cinema and caricature, selected from a large corpus of nearly 1,000 drawings and 50 films preserved today in library collections and audiovisual archives in France. Cet article aborde le problème de la préservation de la mémoire des émigrés russes de la première vague installés en France pendant l’entre-deux-guerres. L’autrice s’intéresse au patrimoine visuel et audiovisuel des exilés, notamment à la caricature de presse et au cinéma, dont l’une des fonctions était de transmettre non seulement l’actualité, mais aussi le vécu des Russes sous toutes ses formes (divers émotions et sensations, sublimations des traumatismes, souvenirs du passé). L’autrice propose d’étudier quelques exemples de représentations visuelles de l’exil et des émigrés dans le cinéma et la caricature, sélectionnés parmi un corpus large de près de 1 000 dessins et 50 films conservés aujourd’hui dans des fonds de bibliothèques et d’archives audiovisuelles en France.
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Valensi, Lucette. Annales. Histoire, Sciences Sociales 57, nr 1 (luty 2002): 27–30. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900039032.

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Or c’était précisément cette disposition, cette aptitude à établir un rapport, qui manquait au docteur P. Olivier Sacks, L’homme qui prenait sa femme pour un chapeauOn a déjà eu l’occasion de le noter et de le déplorer: l’appel au comparatisme lancé par Marc Bloch à l’usage des historiens a reçu une réponse pour le moins réservée. Et, périodiquement, un nouveau pacte est proposé pour inciter les spécialistes à tenter l’aventure. Comparer l’incomparable. Sous ce titre et à son tour, Marcel Detienne publie un pamphlet, énonce un jeu de propositions et dresse le bilan d’une expérience conduite pendant près de vingt ans. Pamphlet, contre l’enfermement disciplinaire, contre la pente nationaliste de la discipline historique, en France particulièrement. Mais aussi contre les institutions et contre les aînés, avec lesquels l’auteur a des comptes à régler: ce n’est pas la partie la plus suggestive du livre. Le persiflage dont Detienne abuse lasse le lecteur et affaiblit l’argument. Laissons donc cet aspect, pour retenir au contraire le projet d’un comparatisme « expérimental et constructif », qui aurait « à connaître l’ensemble des sociétés humaines ». Ce comparatisme suppose un pacte entre historiens et anthropologues, prêts à analyser ensemble les mêmes objets. Comment fonder un territoire? Quel rapport des sociétés diverses et distantes entretiennent-elles avec le passé? Quelles pratiques de délibération des affaires du groupe ontelles cultivé? Autant de questions qui ont donné lieu à des recherches coordonnées. Elles exigent, au départ, l’expérimentation; elles produisent, à l’arrivée, des savoirs nouveaux et surtout critiques, qui dérangent les catégories et les classements préalablement admis. Le déplacement entre des sociétés distantes dans le temps et dans l’espace, la comparaison au pluriel pour laquelle plaide Marcel Detienne permettent d’échanger des outils, de mettre en question les fausses transparences et de modifier les configurations reçues. Dans cette expérimentation, deux modalités de la comparaison ont en vérité été mises en œuvre: la comparaison à distance – « comparer l’incomparable » –, par laquelle des spécialistes de régions et de périodes historiques différentes confrontent leurs observations à partir de questionnaires homogènes; mobilisant des compétences linguistiques et historiques immenses, cette voie suppose l’orchestration de l’enquête. L’autre voie, brocardée par l’auteur, est la comparaison au plus proche, entre sociétés voisines, celle que recommandait (et que suivit) Marc Bloch en son temps. Detienne la dénonce, comme prompte à faire du lieu d’observation un site incommensurable, mais y recourt pourtant – et avec pertinence –, quand il confronte l’ensemble d’une configuration à l’intérieur du monde grec. Ce sont alors la science et la virtuosité du soliste qui sont mises au service de l’exercice comparatiste. Expérience féconde, dont témoignent les quatre ouvrages qui en sont issus. Mais reconnaissons qu’elle reste marquée par la prééminence de la Grèce antique, matrice de représentations et de pratiques qui ont été historiquement inscrites au fondement de la tradition occidentale. La comparaison se fait donc à partir de ce point central de référence.
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Lapierre, Nicole. "Mémoire". Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.055.

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La mémoire ne fait pas partie des notions classiques de l’anthropologie. Dans l’étude des traditions, des mythes, des croyances ou des rituels, elle est restée longtemps non problématisée. Incluse dans les mécanismes de reproduction de la culture, implicite dans la transmission des manières de faire et de penser, elle n’était que le support indistinct d’une permanence. Pourtant, il n’y a pas plus de sociétés sans mémoire qu’il n’y a de sociétés sans histoire. Ce constat s’est finalement imposé. A partir des années 1970, la mémoire est devenue un objet d’enquête et de réflexion pour les anthropologues (Candau 1996, 1998). La prise en compte grandissante des phénomènes d’interaction ou de domination culturelles les a conduits à analyser la façon dont pratiques et croyances se transmettent, se transforment ou se dégradent dans les cultures et les sociétés. Ainsi, Roger Bastide, s’intéressant à « la survie des religions africaines dans le Nouveau Monde » (Bastide 1970), a mobilisé des concepts empruntés à Claude Lévi-Strauss et à Maurice Halbwachs et proposé la notion de « bricolage de la mémoire collective ». Celui-ci permettant de remplir les manques par des images nouvelles afin de réparer le scénario du mythe ou du rituel. Beaucoup d’autres auteurs se sont intéressés depuis à cette plasticité de la mémoire, susceptible d’être réorganisée, voire recomposée, en prenant directement pour objet et sujet de réflexion les vecteurs et canaux des transmissions culturelles. Jack Goody, étudiant la circulation orale du Bagré chez les LoDagaa du nord-ouest du Ghana, a constaté que ce récit de près de 12 000 vers, réinterprété au fil du temps, varie selon le lieu, le moment et le récitant. Une variation, alliant continuité et changement, qu’il attribue à la flexibilité de la culture orale, par rapport à une plus grande fixité de la culture écrite (Goody 1977). Dans une approche différente, Carlo Severi a montré comment le recours à l’image pouvait être support et outil de la mémoire rituelle dans des sociétés « sans écriture », (Severi 2007). Et Monder Kilani a observé que dans la société oasienne, la référence à une trace écrite vient conforter une construction généalogique et mémorielle modulée selon les enjeux du présent (Kilani 1992). On retrouve là l’affirmation première d’Halbwachs selon laquelle « la mémoire collective » est toujours sélective et « ne retient du passé que ce qui en est encore vivant ou capable de vivre dans la conscience du groupe qui l’entretient. » (Halbwachs [1950] 1969 : 70). Toutefois, la multiplicité des temporalités dans lesquelles s’inscrivent désormais les sociétés altère les processus de transmissions eux-mêmes. Ce qui oriente les recherches vers la manière dont leurs membres perçoivent et organisent leur rapport au passé. Les ethnologues sont fréquemment confrontés à ce point de bascule où, à un moment donné, pour les membres d’un groupe ou d’une communauté, le passé, à la fois encore disponible et déjà hors de portée, devient un bien commun fragilisé. Ils se trouvent alors sollicités pour en être les conservateurs ou les passeurs. Jack Goody raconte ainsi qu’en consignant par écrit une version du Bagré, il a enfreint le secret de l’initiation, mais il a également répondu au souhait de certains LoDagaa qui considéraient cette récitation comme un fonds culturel à préserver. Il se faisait, en somme, le scribe d’une mémoire orale menacée (Goody 1996 : 71). Les sollicitations sont d’autant plus vives que la mémoire est devenue un enjeu d’affirmation ou de revendication pour les populations concernées. Partout, les mobilisations et les célébrations du passé prolifèrent. Dans ces conditions, où la curiosité des anthropologues, confrontés à l’impermanence des mondes, rencontre la demande de mémoire des peuples, les travaux se sont développés dans plusieurs directions. Lieux et milieux de mémoire, commémorations, patrimonialisation et muséification, demandes de reconnaissance des préjudices anciens et conflits mémoriels sont autant de nouveaux objets pour une anthropologie de la mémoire attentive à la façon dont les groupes humains, de diverses manières, sont à la fois héritiers et inventeurs de leur passé. La notion de patrimoine, d’invention occidentale (Choay 1999), connaît une extension considérable, du local au planétaire et soulève la question de la pluralité des expériences et des récits. Dans la Lorraine sidérurgique, par exemple, la transformation d’usines désaffectées en écomusées et en « lieux de mémoire », a fait l’objet de luttes de représentation auxquelles participaient, aux côtés de divers acteurs économiques, sociaux, politiques et artistiques, une partie de ceux qui travaillaient là auparavant (Tornatore 2010). En Nouvelle Calédonie, de même, un projet muséographique lié à l’édification du Centre culturel Jean-Marie Tjibaou, a suscité un débat entre représentants de l’État français, institutionnels kanak, acteurs du monde international de l’art, sur le sens de ce qui devait être exposé. Des discussions où affleuraient les tensions d’un passé très présent, celui des luttes indépendantistes (Bensa 2006: 199-215). A une autre échelle, les revendications des peuples autochtones, qui ont obtenu en 2007 une déclaration de l’ONU reconnaissant leurs droits, suscitent des controverses sur la définition de leur patrimoine, la reconnaissance de leur héritage, la « propriété » de leur territoire et la défense de leurs traditions, y compris quand celles-ci sont entièrement reconstruites (Bellier 2011). Les conflits passés, surtout quand ils sont restés occultés, laissent des traces dans le présent, sous la forme de mémoires en conflits (Baussant 2007). Les demandes de reconnaissance, de justice, d’établissement des responsabilités, s’opposent alors aux silences, aux impunités ou aux amnisties. Les divers protagonistes, témoins, acteurs, ou leurs descendants s’affrontent sur les représentations et interprétations divergentes des évènements. Des milieux de mémoire se constituent, des associations interviennent dans l’espace public, comme en Argentine, à propos des « disparus » sous la dictature (Crenzel 2010), mais aussi dans de nombreux pays où une lecture plurielle du passé n’a pas réussi à se faire accepter. L’héritage des tragédies collectives constitue une ressource identitaire particulièrement forte (Candau 1998). Et la mémoire de la Shoah en est devenu « le cadre référentiel » (Lapierre 2007). Des mouvements luttent pour obtenir la reconnaissance, voire la réparation, des crimes du passé, notamment ceux de la traite transatlantique et de l’esclavage. La mémoire qu’ils mobilisent a une dimension stratégique, mais ne s’y réduit pas. Elle est à la fois produit - agrégat de traces, de fragments de récits, de transmissions diffuses sur les souffrances anciennes -, et produite à l’aune des attentes du présent (Chivallon 2011). Ces attentes, elles-mêmes, s’insèrent dans une configuration éthico-politique qui a promu la figure de la victime et redéfini la notion de traumatisme, issue de la clinique, en « traumatisme culturel ». A travers celui-ci, le souvenir des souffrances endurées par les persécutés et les vaincus de l’histoire se ravive et fonde une cause pour des générations ultérieures. Et force est de constater que « la découverte de cette mémoire douloureuse est un fait anthropologique majeur des sociétés contemporaines. » (Fassin et Rechtman 2011: 19). Déployée sur de très nombreux terrains et questionnements, l’anthropologie de la mémoire est donc devenue un ample domaine de recherche. Au point que certains s’inquiètent désormais d’un « memory boom », dans lequel une conception trop extensive de la mémoire tendrait à se confondre avec une continuité de la culture (Berliner 2005). Les anthropologues seraient ainsi d’autant plus saisis par l’engouement mémoriel général qu’ils y retrouveraient le goût des permanences à l’origine de leur discipline. C’est néanmoins omettre qu’un tel engouement naît précisément des ruptures et des oublis
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Boudreault-fournier, Alexandrine. "Film ethnographique". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.097.

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Certains ont déjà déclaré que le genre du film ethnographique n’existe pas (MacDougall, 1978), alors que d’autres soulignent la nature obsolète de sa définition (Friedman, 2017). Enfin, certains définissent le film ethnographique d’une manière si restreinte qu’ils mettent de côté tout un pan de son histoire. Par exemple, l’anthropologue américain et critique de films Jay Ruby (2000) définit le film ethnographique comme un film produit par un anthropologue pour des fins anthropologiques. Robert J. Flaherty, qui a réalisé le film Nanook of the North(1922), lui-même considéré comme le père du documentaire au cinéma et du film ethnographique, n’a jamais reçu une formation en anthropologie; sa première carrière était celle d’un prospecteur pour une compagnie ferroviaire dans la région de la Baie d’Hudson. Aussi, peut-on se demander : Est-il possible de réaliser un film ethnographique en adoptant une sensibilité anthropologique, sans toutefois être un.e anthropologue de formation? Nous sommes d’avis que oui. Une question demeure : Comment peut-on définir la sensibilité ethnographique du point de vue cinématographique? Le film ethnographique doit être caractérisé tout d’abord par une responsabilité éthique de la part de l’anthropologue-réalisateur. Cela signifie que celui-ci doit adopter une approche consciencieuse et respectueuse face à la manière dont il inclut « l’autre » soit dans le film soit dans le processus de réalisation. C’est ce qui peut différencier le film ethnographique d’un style cinématographique défini selon ses caractéristiques commerciales ou journalistiques. De plus, le film ethnographique est généralement basé sur de longues périodes d’études de terrain ou de recherche. L’anthropologue-réalisateur peut ainsi avoir entretenu des relations avec les protagonistes du film depuis une longue période de temps. Enfin, l’anthropologue-réalisateur doit démontrer un sincère intérêt à « parler près de » au lieu de « parler de » l’autre, comme le suggère la réalisatrice Trinh T. Minh-ha dans son film Reassamblage (1982) tourné au Sénégal, pour signifier l’intention de l’anthropologue de s’approcher de la réalité de « l’autre » plutôt que d’en parler d’une manière distante. L’histoire du film ethnographique est tissée serrée avec celle de la discipline de l’anthropologie d’une part, et des développements technologiques d’autre part. Les thèmes abordés, mais aussi la manière dont le visuel et le sonore sont traités, analysés et édités, sont en lien direct avec les enjeux et les questions soulevés par les anthropologues à différentes époques de l’histoire de la discipline. Par exemple, Margaret Mead (1975) définit l’anthropologie comme une discipline basée sur l’écrit. De plus, elle critique le fait que les anthropologues s’approprient très peu la caméra. Elle défend l’idée selon laquelle il faudrait favoriser l’utilisation du visuel comme outil de recherche objectif de collecte de données tout en adoptant un discours positiviste et scientifique. Cette approche, que certains qualifieront plus tard de « naïve » (Worth 1980), exclut la présence du réalisateur comme transposant sa subjectivité dans le film. Mead prenait pour acquis que la personne derrière la caméra n’influençait pas la nature des images captées, que sa présence ne changeait en rien les événements en cours, et que ceux et celles devant la caméra vaquaient à leurs occupations comme si la caméra n’y était pas. Cette croyance d’invisibilité de l’anthropologue, pouvant être qualifiée de « mouche sur le mur », suggère l’ignorance du fait que la présence du chercheur influence toujours le contexte dans lequel il se trouve, et ce d’autant plus s’il pointe sa caméra sur les gens. On devrait alors plutôt parler de « mouche dans la soupe » (Crawford 1992 : 67). La crise de la représentation qui a secoué l’anthropologie dans les années 1980 (Clifford & Marcus, 1986) a eu un impact majeur sur la manière dont les anthropologues commencèrent à s’interroger sur leurs pratiques de représentation à l’écrit. Cependant, cette révolution ne s’est pas fait sentir de manière aussi prononcée dans le domaine de l’anthropologie visuelle. Pourtant, les questions de représentations vont demeurer au centre des conversations en anthropologie visuelle jusque que dans les années 2000. Un mouvement progressif vers des approches non-représentationnelles (Vannini, 2015) encourage une exploration cinématographique qui arpente les sens, le mouvement et la relation entre l’anthropologie et l’art. Le film Leviathan (2013), des réalisateurs Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel du Sensory Ethnography Lab à l’Université d’Harvard, porte sur une sortie en mer d’un bateau de pêche. Une vision presque kaléidoscopique des relations entre les poissons, la mer, les pêcheurs et les machines émerge de ce portrait cosmique du travail de la pêche. L’approche du visuel dans la production de films ethnographiques se développe donc de pair avec les enjeux contemporains de la discipline. La technologie influence également la manière avec laquelle les anthropologues-réalisateurs peuvent utiliser les appareils à leur disposition. Par exemple, l’invention de la caméra à l’épaule et du son synchronisé dans les années 1960 – où le son s’enregistre simultanément avec l'image –permet une plus grande flexibilité de mouvements et de possibilités filmiques. Il devient plus courant de voir des participants à un film avoir des échanges ou répondre à la caméra (par exemple Chronique d’un été de Jean Rouch et Edgar Morin (1961)) plutôt que d’avoir des commentaires en voix off par un narrateur dieu (par exemple The Hunters de John Marshall et Robert Gardner (1957)). Ces technologies ont donné naissance à de nouveaux genres filmiques tels que le cinéma-vérité associé à l’anthropologue-cinématographe français Jean Rouch et à une lignée de réalisateurs qui ont été influencés par son travail. Ses films Moi, un noir (1958), et Jaguar (1968) relancent les débats sur les frontières entre la fiction et le documentaire. Ils forcent les anthropologues à penser à une approche plus collaborative et partagée du film ethnographique. Les Australiens David et Judith MacDougall ont également contribué à ouvrir la voie à une approche qui encourage la collaboration entre les anthropologues-réalisateurs et les participants-protagonistes des films (Grimshaw 2008). Du point de vue de la forme du film, ils ont aussi été des pionniers dans l’introduction des sous-titres plutôt que l’utilisation de voix off, pour ainsi entendre l’intonation des voix. Il existe plusieurs genres et sous-genres de films ethnographiques, tels que les films observationnels, participatifs, d’auteur, sensoriels, expérimentaux, etc. Comme tout genre cinématographique, le film ethnographique s’identifie à une histoire, à une approche visuelle, à des influences et à des réalisateurs qui ont laissé leurs marques. En Amérique du Nord, dans les années 1950 et 1960, le cinéma direct, inspiré par le travail du cinéaste russe Dziga Vertoz, le Kino-Pravda (traduit comme « cinéma vérité », qui a aussi influencé Jean Rouch), avait pour objectif de capter la réalité telle qu’elle se déroule devant la caméra. Ce désir de refléter le commun et la vie de tous les jours a contribué à créer une esthétique cinématographique particulière. Optant pour un style observationnel, le cinéma direct est caractérisé par un rythme lent et de longues prises, peu de musique ou effets spéciaux, mettant souvent l’emphase sur l’observation minutieuse de processus (comme par exemple, le sacrifice d’un animal ou la construction d’un bateau) plutôt que sur une trame narrative forte. Au Québec, le film Les Raquetteurs (1958) coréalisé par Michel Brault et Gilles Groulx et produit par l’Office National du Film du Canada en est un bon exemple. Certains films, que l’on associe souvent au « quatrième » cinéma et qui sont caractérisés par une équipe autochtone, ont aussi contribué au décloisonnement du film ethnographique comme étant essentiellement une forme de représentation de l’autre. Fondée en 1999, Isuma Igloolik Production est la première compagnie de production inuite au Canada. Elle a produit et réalisé des films, dont Atanarjuat : The Fast Runner (2001) qui a gagné la Caméra d’Or à Cannes ainsi que six prix gémeaux. Grâce à la technologie numérique, qui a démocratisé la production du film ethnographique, on observe une éclosion des genres et des thèmes explorés par la vidéo ainsi qu’une prolifération des productions. Tout porte à croire que le film ethnographique et ses dérivés (vidéos, installations, compositions sonores avec images) sont en pleine expansion.
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Karlstrom, Karl, i Laura Crossey. "Classic Rock Tours 3. Grand Canyon Geology, One Hundred and Fifty Years after John Wesley Powell: A Geology Guide for Visiting the South Rim of Grand Canyon National Park". Geoscience Canada, 18.12.2019, 163–93. http://dx.doi.org/10.12789/geocanj.2019.46.153.

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The year 2019 is the 150th anniversary of John Wesley Powell’s epic exploration of the Colorado River through Grand Canyon and the 100th anniversary of the establishment of Grand Canyon National Park. This is an excellent moment to look back 150 years to think about where we have come from as a science and society, and look forward 100 years towards the accelerated change we expect in the future. For historians, archaeologists, geologists and astronomers, of course, this century-long time scale is short compared to other perspectives. They might choose also to celebrate the 479th anniversary of the first sighting of Grand Canyon by Europeans in 1540, the 1000th anniversary of Ancestral Puebloan farmers in Grand Canyon, the 12,000th anniversary of the arrival of humans migrating south from the Bering Land Bridge, the 5 millionth anniversary of the integration of the Colorado River through Grand Canyon to the Gulf of California, the 4.6 billionth anniversary of the formation of Earth, or the 13.75 billionth anniversary of the Big Bang and the formation of our Universe. Geology is all about time, and knowing some geology helps with the difficult endeavour of placing human timeframes into perspectives of deep time. This guide is for geology students of all levels and types visiting the South Rim of Grand Canyon. It is designed as a 3-day field trip and introduction to the rocks and landscapes. The term ‘students’ in our view also includes visitors who want to know about the basics of Grand Canyon geology while taking scenic hikes to see the geology first-hand. It is organized as if you enter the Park at its East entrance, near Cameron, and exit the Park at the South entrance, towards Flagstaff, but the three activities can be done in any order. As an introduction, we present a brief summary of the history of geologic maps and stratigraphic columns, and the geologists who made them. The maps and depictions of Grand Canyon geology over the past 160 years record a visual progression of how geoscience knowledge in general has developed and matured. The first sixty years, before the Park was founded, may have been the greatest in terms of the rapid growth that merged geology, art and public outreach. The second fifty years (to about 1969) saw important advances in stratigraphy and paleontology and solid efforts by the Park to apply and interpret Grand Canyon geology for the public. The most recent 50 years have seen major advances in regional geological mapping, dating of rocks, plate tectonics, and improved geoscience interpretation. The next 100 years will hopefully see additional innovative efforts to use the iconic field laboratory of Grand Canyon rocks and landscapes to resolve global geoscience debates, inform resource sustainability imperatives and contribute to science literacy for an international public. The three activities described are as follows: Activity 1 (an hour or two) is an overview from Lipan Point. This is a vehicle pull-out on the East Rim drive and serves as an introduction for those entering the Park, or a recap for those who are leaving. Activity 2 (most of a day) is a day hike on the South Rim with visits to Yavapai Geology Museum and the Trail of Time Exhibit. The Trail of Time is a geology timeline trail laid out at a scale of one metre = 1 million years along the Rim Trail. It is a great family hike, fully accessible, with magnificent views of Grand Canyon. The rocks were collected along the river and have been placed at their ‘birthdays’ along the Trail for you to see and touch and sketch. If you walk the entire 4.56 km (2.8 mile) Trail of Time, a long way, you get a visceral feeling for the age of the Earth and you also go through historic Grand Canyon Village for lunch and shops. Activity 3 (all day) is a hike to Plateau Point along the Bright Angel Trail. One has not really seen and appreciated Grand Canyon geology until you delve its depths. You can go any distance down, but if you do the entire 19 km (12 mile) hike, you descend through a 1 km (3300 foot) thick set of Paleozoic rock layers to a spectacular vista where you feel like you can touch the Colorado River as well as the Grand Canyon Supergroup and Vishnu basement rocks of the inner Granite Gorge. The Plateau Point Trail takes off at Indian Gardens, or alternatively, this guide describes some good geology stops a short way down Garden Creek. The Bright Angel Trail continues to the Colorado River and to Phantom Ranch at the bottom of the canyon, but this is generally done as an overnight endeavour. You can get campground reservations (https://www.nps.gov/grca/planyourvisit/campsite-information.htm) or reservations at Phantom Ranch well in advance through a lottery (https://www.grandcanyonlodges.com/lodging/lottery/). RÉSUMÉL’année 2019 marque le 150e anniversaire de l’exploration épique du fleuve Colorado par John Wesley Powell à travers le Grand Canyon ainsi que le 100e anniversaire de la création du parc national du Grand Canyon. C’est un excellent moment pour regarder 150 ans en arrière et se rappeler le chemin parcouru par la science et la société, et envisager le changement accéléré auquel nous nous attendons pour les 100 prochaines années. Pour les historiens, les archéologues, les géologues et les astronomes, bien sûr, cette échelle d'un siècle est courte par rapport à d'autres perspectives. Ils pourraient également choisir de célébrer le 479e anniversaire de la première observation du Grand Canyon par les Européens en 1540, le 1000e anniversaire des agriculteurs Pueblo ancestraux dans le Grand Canyon, le 12 000e anniversaire de l'arrivée d'humains migrant depuis l'isthme de Béring vers le sud, le 5 millionième anniversaire de l'intégration du fleuve Colorado à travers le Grand Canyon jusqu'au golfe de Californie, le 4,6 milliardième anniversaire de la formation de la Terre ou le 13,75 milliardième anniversaire du Big Bang et de la formation de notre univers. La géologie est une question de temps, et connaître un peu de géologie facilite la tâche difficile qui consiste à placer l’échelle de temps humaine dans le contexte du « temps profond ». Ce guide est destiné aux étudiants en géologie de tous niveaux et de tous types qui visitent le South Rim du Grand Canyon. Il est conçu comme une excursion de trois jours et une initiation aux roches et aux paysages. Selon nous, le terme « étudiants » inclut également les visiteurs qui souhaitent en savoir plus sur la géologie de base du Grand Canyon tout en faisant des randonnées panoramiques pour observer la géologie. Il est organisé comme si vous entrez dans le parc par son entrée est, près de Cameron, et quittez le parc par l’entrée sud, en direction de Flagstaff, mais les trois activités peuvent être effectuées dans n’importe quel ordre. En guise d'introduction, nous présentons un bref résumé de l'histoire des cartes géologiques et des colonnes stratigraphiques, ainsi que les géologues qui les ont réalisées. Les cartes et les représentations de la géologie du Grand Canyon au cours des 160 dernières années montrent une progression visuelle de l'évolution et de la maturation des connaissances géoscientifiques en général. Les soixante premières années, avant la création du parc, ont peut-être été les meilleures en termes de croissance rapide résultant de la fusion de la géologie, de l’art et de la vulgarisation. Les cinquante années suivantes (jusqu’en 1969 environ) ont été marquées par d’importants progrès en stratigraphie et paléontologie et par les efforts soutenus du parc pour permettre au public d'accéder à l’application et l’interprétation de la géologie du Grand Canyon. Au cours des 50 dernières années, la cartographie géologique régionale, la datation des roches, la tectonique des plaques et l'amélioration de l'interprétation géoscientifique ont considérablement progressé. Espérons que les 100 prochaines années verront des efforts novateurs supplémentaires visant à utiliser l’emblématique laboratoire des roches et du paysages du Grand Canyon pour résoudre les débats géoscientifiques mondiaux, informer sur les impératifs de durabilité des ressources et contribuer à la culture scientifique d’un public international. Les trois activités décrites sont les suivantes. L’activité 1 (une heure ou deux) est une vue d’ensemble de Lipan Point. Il s’agit d’une sortie en véhicule sur East Rim Drive et sert d’introduction pour ceux qui entrent dans le parc ou de récapitulation pour ceux qui en partent. L'activité 2 (presque une journée) est une randonnée d'une journée sur le South Rim avec la visite du musée de géologie de Yavapai et de l'exposition « Trail of Time ». Le « Trail of Time » est un sentier chronologique géologique tracé à une échelle d'un mètre pour un million d'années le long de Rim Trail. C'est une excellente randonnée en famille, entièrement accessible, avec des vues magnifiques sur le Grand Canyon. Les roches ont été collectées le long de la rivière et ont été placées à leurs « anniversaires » le long du sentier pour que le public puisse les voir, les toucher et les dessiner. Le parcours entier du « Trail of Time » sur 4,56 km (2,8 miles) offre une représentation intuitive de l'âge de la Terre et permet de passer également par le village historique du Grand Canyon pour déjeuner et faire les boutiques. L'activité 3 (toute la journée) consiste en une randonnée vers Plateau Point, le long de Bright Angel Trail. On n'a pas vraiment vu et apprécié la géologie du Grand Canyon tant qu’on n’en a pas exploré les profondeurs. N'importe quelle distance peut être parcourue, mais en arpentant les 19 km (12 milles) de la randonnée entière, on descend à travers un ensemble de couches de roches paléozoïques épaisses de 1 km (3 300 pieds) jusqu'à une vue spectaculaire où on a l’impression de pouvoir toucher le fleuve Colorado ainsi que le super-groupe du Grand Canyon et les roches du socle de Vishnu de la gorge granitique intérieure. Le Plateau Point Trail commence à Indian Gardens mais ce guide propose d’autres points de départ avec une géologie intéressante non loin de Garden Creek. Le Bright Angel Trail continue vers le fleuve Colorado et le Phantom Ranch au fond du canyon, mais cela se fait généralement de manière nocturne. Des emplacements aux terrains de camping peuvent être réservés (https://www.nps.gov/grca/planyourvisit/campsite-information.htm) ou des réservations au Phantom Ranch peuvent être obtenues bien à l’avance par le biais d’une loterie (https://www.grandcanyonlodges.com/lodging/lottery/).
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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