Artykuły w czasopismach na temat „Puissance morale”

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Nye Jr., Joseph S. "« Notre politique étrangère dépend de notre puissance morale »". SAY N° 3, nr 1 (1.01.2021): 63–64. http://dx.doi.org/10.3917/say.003.0063.

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Sarthou-Lajus, Nathalie, i Richard Rechtman. "Enquête sur la condition de victime". Études Tome 414, nr 2 (1.02.2011): 175–86. http://dx.doi.org/10.3917/etu.4142.0175.

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Résumé La puissance du discours victimaire et de la notion de traumatisme est un phénomène révélateur de l’émotion contemporaine par rapport au malheur et à l’intolérable de la souffrance humaine. Cette nouvelle économie morale change la façon de concevoir notre rapport au monde et notre détermination du sens du bien, du mal et de l’humain.
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Briefs, Goetz. "L'éthique des relations patronales-ouvrières". Relations industrielles 7, nr 1-2 (27.02.2014): 12–26. http://dx.doi.org/10.7202/1023073ar.

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Sommaire Le lecteur trouvera ici la description du développement et du mécanisme de la « morale des affaires », cette éthique partielle et spécifique qui, plus souvent qu'à son tour, entre en conflit ouvert avec la morale tout court, la morale humanitaire ou chrétienne. L'auteur nous montre comment les hommes d'affaires ont usé et abusé de cette « morale », et comment les unions ont fini par l'accepter comme instrument fort commode de dialogue avec les employeurs et de victoire sur eux. L'emploi de la force a fait avancer les unions: le capitalisme n'est plus un sujet « tabou »; tout est remis en question. Mais si la puissance doit être le facteur déterminant, où allons-nous ? Vraisemblablement, vers un régime où « le Travail » régnera en maître. Mais cette domination en perspective, diffère-t-elle vraiment des autres formules totalitaires ? Il reste une chance de salut: patrons et ouvriers ont encore le recours possible à des décisions conscientes et libres. Il faut que disparaisse l'éthique d'inimitié, et que la morale traditionnelle régisse enfin les relations patronales-ouvrières. Sinon, c'est le chaos.
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Kaufmann, J. Nicolas. "Suffit-il d'agir rationnellement pour agir moralement?" Dialogue 26, nr 4 (1987): 715–30. http://dx.doi.org/10.1017/s0012217300018291.

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L'histoire de la philosophie est marquée par de nombreuses tentatives pour soustraire la morale aux préceptes dictés par une croyance religieuse aveugle, l'arracher aux limbes des émotions, des intérêts égoïstes, des «nobles» sentiments ou des passions troubles de la volonté de puissance, la sortir du terrain où se disputent âprement les évidences intuitives, l'inscrire dans le règne de la raison. Il s'agit de tentatives en vue de fonder les obligations morales, l'éthique tout court, de manière rationnelle. Or, ces démarches peuvent emprunter des chemins variables selon que la rationalité de l'action se trouve conceptualisée dans la perspective des intérêts et préférences raisonnés (de la προαίρεσις d'Aristote), ou qu'elle se comprend à partir de la raison pratique dans sa pureté (en posant, à la manière de Kant, un impératif du devoir comme détermination a priori de la volonté par une «reine praktische Vernunft»).
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Lahbib, Olivier. "La comédie à l’italienne et la morale nietzschéenne". L’Enseignement philosophique 73e Année, nr 2 (28.06.2023): 79–88. http://dx.doi.org/10.3917/eph.732.0079.

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Les comédies à l’italienne des années 1958-1980 rejouent à leur façon les grands thèmes de la morale nietzschéenne, telle est l’hypothèse de cet article. À travers des oeuvres essentielles comme Le Fanfaron de Dino Risi, et La plus belle soirée de ma vie d’Ettore Scola, le fatalisme joyeux de ce courant cinématographique teste la méthode de l’inversion des valeurs, et engage une critique radicale du sacré et des morales de la dette. On ne lui reconnaîtra pas une portée nihiliste, mais au contraire la reconnaissance des vertus de la finitude, affirmant l’amour modeste de l’existence terrestre, assumant son caractère tragique et sa puissance d’exister. Les personnages de la comédie italienne apparaissent ainsi comme des prototypes d’esprits libres, à la fois « minables » et surhumains, capables enfin de transmuter les valeurs.
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Paquette, Gopesa. "Former l’oeil et l’âme". Anthropologie et Sociétés 36, nr 1-2 (10.08.2012): 245–62. http://dx.doi.org/10.7202/1011726ar.

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À un moment où les transformations dans les industries des médias donnent lieu à de multiples inquiétudes, un groupe hétérogène de photojournalistes indiens articule des éléments de l’esthétique classique indienne ainsi que le concept de darshan avec le discours de l’instant décisif dans l’idée d’établir un champ local de possibilités photographiques. Cette esthétique particulière semble offrir le double avantage d’assurer la valeur morale des photojournalistes vétérans tout en protégeant la puissance universelle de la photographie des effets corrosifs du processus de marchandisation de l’industrie des médias d’informations.
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Belot, Robert. "Maltraitance patrimoniale et désordre géopolitique au début du troisième millénaire". Ethnologies 39, nr 1 (30.08.2018): 3–49. http://dx.doi.org/10.7202/1051049ar.

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Le patrimoine culturel se trouve dans une situation paradoxale. Il n’a jamais été autant célébré, exploité, rentabilisé, en phase avec la montée en puissance du tourisme mondial, et en même temps, il est instrumentalisé, pillé, détruit, à tel point qu’il est devenu une cible de guerre. Les effets qu’on lui prête sont ambivalents et contradictoires. On vante son pouvoir de réconciliation sociale et de réparation morale, mais en même temps, l’actualité donne à voir ses effets anxiogènes, voire belligènes quand il devient un catalyseur de tensions identitaires. Plus que jamais, le phénomène patrimonial doit être pensé de manière critique en tant que révélateur des désordres géopolitiques de ce début de millénaire.
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Ferragu, Gilles. "Philosophie et diplomatie : le Saint-Siège et l'invention du concept de « puissance morale »". Histoire, économie & société 33e année, nr 2 (2014): 95. http://dx.doi.org/10.3917/hes.142.0095.

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Thiveaud, Jean-Marie. ""Industrie bancaire", "Vertu sociale du crédit", "Puissance morale de l'argent" (XVIIIe-XIXe siècles)". Revue d'économie financière 27, nr 4 (1993): 533–63. http://dx.doi.org/10.3406/ecofi.1993.2458.

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Fauvel, Guillaume. "La révolution transhumaniste ou le suicide de l’humain". Le Philosophoire 60, nr 2 (8.12.2023): 69–99. http://dx.doi.org/10.3917/phoir.060.0069.

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Si le transhumanisme entend initier une révolution en faveur de la vie humaine, cet article essaie d’en comprendre le sens et la finalité. L’augmentation technologique de l’humain défendue par les transhumanistes sera ainsi confrontée à la pensée camusienne de l’absurde afin d’envisager l’hypothèse selon laquelle la révolution du transhumain pourrait conduire à une forme de suicide de l’humain. En prescrivant une signification de ce que veut dire « être humain sur Terre », en même temps que d’associer à cette signification une puissance destinale, la ׅrévolution transhumaniste s’effectuerait contre les sociétés démocratiques dont l’expérience est précisément celle d’une absence de destinée en raison d’une indétermination du sens de l’humain. Le transhumanisme s’apparenterait en cela à une morale du renoncement.
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Gabrecht, Ana. "A celebração da moral heroica na Ilíada de Homero". Nuntius Antiquus 4 (31.12.2009): 147–61. http://dx.doi.org/10.17851/1983-3636.4..147-161.

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Cet article essaye une définition de la puissance de basileús (roi) homérique comme il est décrit dans l'Iliade. Le pouvoir du monarque est appuyée par des éléments symboliques qui l'entourent, qu'il s'agisse de ses attributs tels que la couronne et son sceptre ou d'attributs moraux tels que le courage sur le champ de bataille. Comme l'Iliade est un poème de la guerre, c'est une ouvré que représente la morale héroïque, le guerrier code de valeurs prévalant dans la soi-disant homérique Période (siècle XII-VIII a.C). Dans le monde homérique, est en temps de guerre, bien plus que de paix, le héros – le plus souvent, un basileús – peuvent montrer leur savoir-faire et assurer ainsi sa position dans la hiérarchie sociale.
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Frison-Roche, Marie-Anne. "Éléments d'une sociologie de la déontologie financière : la déontologie financière constitue-t-elle un progrès de la justice ?" Les Cahiers de droit 41, nr 1 (12.04.2005): 201–20. http://dx.doi.org/10.7202/043598ar.

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La déontologie par sa juridicité mais aussi la proximité qu'elle suppose avec la morale paraît être le moyen idéal pour que le droit se rapproche de la justice. Cependant, la puissance de la déontologie en matière financière s'explique aussi en ce que la confiance qu'elle exige et qu'elle engendre garantit l'efficacité du système : l'utilitarisme plus que la vertu fonde cette progression. Dès lors, la déontologie se présente comme une régulation alternative par rapport à celle du droit. Toutefois, l'efficacité de la déontologie suppose que ses règles régissent un cercle clos de professionnels, ce que la mondialisation et Internet attaquent. Il faut donc en revenir au droit, par le recours à un droit vertueux, au sens systémique du terme, à savoir cohérent et constant, donnant une règle de droit autour de laquelle les anticipations des acteurs peuvent s'articuler.
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Jauffret, Jean-Charles. "Les débuts de la guerre d'Algérie: Dé l'absence d'une doctrine aux premières solutions spécifiques, mai 1945 - août 1956". Itinerario 20, nr 2 (lipiec 1996): 79–101. http://dx.doi.org/10.1017/s0165115300007002.

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A la suite des dernières grandes opérations dirigées par le général Challe, fin 1959, on peut considérer que l'armée française gagne la guerre d'Algérie sur le terrain. Les barrages aux frontières prouvent leur efficacité. Faute de soutien logistique extérieur, les derniers groupes armés importants de l'Armée de libération nationale sont détruits ou réduits à l'impuissance à l'intérieur des départements algériens. Aussi bien en ville que dans le bled, si l'on excepte quelques actions sporadiques, la souveraineté de la puissance coloniale n'est plus menacée. Mais ce succès reste sans lendemain. Les relents d'une guerre civile franco-française et la réalité des règlements de compte algéro-algériens rendent cette victoire inutile. Celle-ci est d'ailleurs emportée par le flot d'une quadruple défaite, politique, diplomatique, économique et morale, dont les mécanismes, bien connus, sortent du cadre de cette étude.
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Cardoso, Adelino. "Psicologia e Moral em Descartes". Philosophica: International Journal for the History of Philosophy 13, nr 25 (2005): 89–103. http://dx.doi.org/10.5840/philosophica200513256.

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Ce travail vise à poser la continuité entre la psychologie et la morale ainsi qu’à reconnaît re la discontinuité entre celle-ci et la physique dans la pensée cartésienne. En effet, la détermination de la volonté consiste en un processus qui se déploie sur un fond de passivité. Car la liberté recèle des degrés qui vont de l’indétermination pure du libre arbitre jusqu’à l’inclination infaillible vers tel ou tel acte: l’inclination n’affaiblit ni la puissance de la volonté ni la liberté du sujet moral; tout au contraire elle les accroît. Le sage cartésien n’aspire donc pas à annihiler ses passions, il s’attache plutôt à les régler et à les investir afin d’atteindre la perfection, laquelle perfection s’avère indissociable de l’excès. Dépourvu de tout objet déterminé, le désir, pour sa part, constitue le ressort de cette régulation en ce sens qu’il renforce ou atténue chacune des autres passions.
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Gabrecht, Ana. "A celebração da moral heroica na Ilíada de Homero". Nuntius Antiquus 4 (31.12.2009): 147. http://dx.doi.org/10.17851/1983-3636.4.0.147-161.

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<p>Cet article essaye une définition de la puissance de <em>basileús </em>(roi) homérique comme il est décrit dans l'<em>Iliade</em>. Le pouvoir du monarque est appuyée par des éléments symboliques quil'entourent, qu'il s'agisse de ses attributs tels que la couronne et son sceptre ou d'attributs moraux tels que le courage sur le champ de bataille. Comme l'<em>Iliade </em>est un poème de la guerre, c'est une ouvré que représente la morale héroïque, le guerrier code de valeurs prévalant dans la soi-disant homérique Période (siècle XII-VIII a.C). Dans le monde homérique, est en temps de guerre, bien plus que de paix, le héros — le plus souvent, un <em>basileús </em>— peuvent montrer leur savoir-faire et assurer ainsi sa position dans la hiérarchie sociale.</p>
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Castellani, Marie-Madeleine. "La Manequine de Jean Wauquelin, une mise en prose bourguignonne". Nord' N° 82, nr 2 (23.11.2023): 65–76. http://dx.doi.org/10.3917/nord.082.0065.

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Jean Wauquelin, libraire et escripvain à la cour de Bourgogne, est l’auteur de la mise en prose d’un texte du xiii e siècle, La Manekine de Philippe de Remi. Son texte, conservé dans le ms. L.IV.5 de la Biblioteca Nazionale Universitaria de Turin, est en partie mutilé. L’auteur, désirant faire connaître le récit ancien en embellissant l’histoire, répartit le texte original en chapitres et procède à un certain nombre de modifications, tout en développant la leçon morale et religieuse déjà contenue dans le texte-source : l’être humain ne doit jamais désespérer face aux épreuves. L’intervention principale consiste à historiciser le récit en identifiant les personnages, ainsi lors du passage du roi d’Écosse en Flandre, où il s’associe au comte Robert le Frison. L’épisode du tournoi est particulièrement propice à la mention de nombreux personnages de Flandre, du Hainaut et de l’Artois : parmi eux Hugues de Vermandois et Godefroi de Bouillon renvoient à la Première croisade, permettant ainsi d’évoquer le grand projet oriental du duc Philippe. Mise en chapitre et structuration du récit, rationalisation, volonté explicative et appui sur les textes scripturaires caractérisent cette mise en prose qui est aussi un moyen de glorifier la puissance des grands seigneurs bourguignons.
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Cnockaert, Véronique. "Portraits de l’ennemi : le Prussien, la prostituée et le cochon". Études françaises 49, nr 3 (13.01.2014): 33–46. http://dx.doi.org/10.7202/1021201ar.

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Durant la guerre franco-prussienne de 1870, un usage politique et idéologique fut fait de certaines théories physiologistes, notamment, on s’en doute, celles qui définissaient l’ennemi. Les différents discours contre ces derniers qui feront rage jusqu’à la Première Guerre mondiale s’échafaudent à partir d’élaborations scientifiques douteuses, qui relèvent également d’un imaginaire historique et d’une rhétorique qui s’appuie sur une forme de sacralisation de la guerre. Notre propos voudrait montrer que dans les nouvelles Boule de suif et Saint-Antoine, Maupassant révèle l’instrumentalisation qui est faite de ces discours modélisants. Souvent avec ironie, l’écrivain démontre que l’imaginaire social se fonde moins sur un savoir objectif et empirique que sur la conviction subjective d’une différence anthropologique et morale entre les individus, qui puise son énergie dans l’angoisse, la peur et une volonté de puissance d’un individu sur un autre. Dans les textes qui nous occupent, la « mise en ennemi » s’ajuste bel et bien, au-delà du fait historique, sur une intrication de données naturelles (biologiques, physiologiques) et culturelles (moeurs, habitudes) qui caractérisent l’ennemi comme l’« Autre à tuer ». L’ironie se cache dans l’utilisation que fait Maupassant du modèle anthropologique : en mettant en scène des identités hybrides où se mêlent qualités et défauts des dominés et des dominants, le romancier va en effet quitter l’échiquier ethnique et dépasser la question des identités nationales pour s’attaquer non pas aux Allemands ou aux Français en particulier, mais à la nature humaine en général et à sa propension à la barbarie.
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Frazier, Françoise. "L'Antoine D'Athanase à Propos Des Chapitres 83-88 De La Vita". Vigiliae Christianae 52, nr 3 (1998): 227–56. http://dx.doi.org/10.1163/157007298x00146.

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AbstractDans la composition complexe de la Vie d'Antoine, les chapitres 83-88, eux-mêmes riches et complexes, occupent une place très particulière, comme suspendus entre la fin du récit de la vie et le début du récit de la mort d'Antoine. Cette étude s'efforce de montrer par une analyse détaillée comment ils fixent l'image d'Antoine voulue par Athanase, en reprenant, modulant ou amplifiant les thèmes déjà développés autour des deux grands axes de l'arétè et de l'ôpheleia du personnage. La vie d'Antoine, c'est d'abord une aventure spirituelle, qui réalise les promesses du Christ et manifeste une puissance divine sans cesse glorifiée dans le texte. Relais qui doit donner ce qu'il a reçu, Antoine est lui-même un "don" de Dieu aux hommes: ses parénèses tout au long de l'oeuvre ont déjà esquissé la figure du maître d'ascèse enseignant ce qu'il a appris des Écritures, à mille lieues des intellectuels du didascalée; il devient ici le "médecin de l'Égypte" qui rappelle aux empereurs comme aux juges la primauté du spirituel sur le temporel. Il est ainsi engagé par Athanase dans ses combats: combat de chrétien contre les forces démoniaques, combat d'évêque contre les ariens. Dans un jeu d'équilibre subtil entre l'humilité qui sied au moine, soumis à Dieu et à ses clercs, et le prestige du Saint, le patriarche d'Alexandrie transforme Antoine en prophète de l'Église annonçant la victoire des orthodoxes et exploite la scène de mort, sur le fond (les legs) comme sur la forme (c'est lui qui reprend la parole) pour renforcer son autorité hiérarchique de l'autorité morale d'Antoine.
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Bahurel, Marie. "A experiência da liberdade como experiência da graça". Revista DIAPHONÍA 4, nr 1 (29.06.2018): 90–107. http://dx.doi.org/10.48075/rd.v4i1.19815.

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L’articulation de la liberté et de la grâce est à la fois un problème classique de la philosophie morale et un enjeu central de la pensée de Gabriel Marcel. Le but de notre article est d’éclairer cette question à l’aide de la notion marcellienne d’attestation créatrice, qui est pour Gabriel Marcel le paradigme de tout acte libre. Dans l’acte libre s’accomplissent la reconnaissance d’un donné préalable à ma liberté qui fonctionne comme un appel, et une création par la réponse que j’apporte à cet appel. Que s’agit-il de reconnaître? Gabriel Marcel part de l’expérience la plus commune de l’acte libre, sans faire appel à une théologie de la grâce: je suis appelé à agir de telle ou telle façon selon la situation dans laquelle je suis placé, quelque chose me précède donc. Quant à la création, il s’agit d’abord d’une création de moi par moi: la liberté s’articule elle-même au mystère de l’être, par elle je suis de plus en plus. En cela, la liberté est pour Marcel “le mystère central de mon être”, et explorer l’expérience de la liberté permet d’approcher le mystère ontologique. Or l’expérience que je fais de ma liberté dans des actes libres est une expérience de mon insertion dans des situations particulières: l’expérience de la liberté est indissociable de celle de ma propre incarnation. La pensée de Gabriel Marcel permet donc de penser notre liberté selon une voie qui échappe aux pièges du nihilisme (le tout-contingent), à l’illusion de la toute-puissance (le refus des limites liées à l’incarnation), et au dualisme qui aspire à la mort du corps. A partir de là, nous pouvons voir comment Gabriel Marcel articule expérience d’incarnation et reconnaissance d’une transcendance, à l’exact inverse d’un matérialisme réducteur.
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Colcombet, Amaury. "Puissance aérienne et forces morales". Revue Défense Nationale N° Hors-série, HS11 (5.06.2023): 82–88. http://dx.doi.org/10.3917/rdna.hs11.0082.

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Wybrands, Francis. "Jean-Marie Guyau , Esquisse d’une morale sans obligation ni sanction , Encre Marine, 2008, 430 pages, 15 €. Philippe Saltel , La Puissance de la vie , Essai sur J.-M. Guyau . Encre Marine, 2008, 420 pages, 39 €". Études Tome 410, nr 3 (2.03.2009): XXI. http://dx.doi.org/10.3917/etu.103.0410u.

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Schill, Pierre. "Une armée de Terre de combat". Revue Défense Nationale N° 863, nr 8 (10.10.2023): 15–22. http://dx.doi.org/10.3917/rdna.863.0015.

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Le contexte stratégique en pleine mutation oblige l’armée de Terre à accélérer sa transformation avec un objectif : être prête à assumer le combat, au service d’une France « puissance d’équilibres et d’entraînement ». Cela exige de renforcer ses capacités opérationnelles en s’appuyant sur ses forces morales, de nouveaux équipements et une réactivité accrue à tous les niveaux.
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Garrison, James D. "Thomas Gray’s Elegy in Russian Translation". Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 51, nr 1 (24.10.2005): 49–61. http://dx.doi.org/10.1075/babel.51.1.04gar.

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Abstract Vasily Zhukovsky’s 1802 translation of Thomas Gray’s Elegy Written in a Country Churchyard, highly acclaimed in its time and since regarded as a crucial document for the study of Russian Romanticism, offers the reader of Gray an original but compelling approach to his most famous poem. Although generally faithful to the form and style of the English, Zhukovsky’s version nevertheless forecloses some possibilities of Gray’s poetic argument while creating others. By darkening the descriptive texture of the elegy, adding two crucial stanzas that weigh the significance of graveyard memorials, and reconceiving the figure of the narrator in relation to his environment, Zhukovsky concentrates the force of Gray’s most universal concerns. This is especially evident in the stanzas that reflect on the “frail memorial” to the village dead. Dispensing altogether with Gray’s “unlettered muse” and “rustic moralist,” Zhukovsky applies the moral of the gravestone to the reader: “we must learn to die.” Whereas this passage in Gray’s poem distinguishes the villagers, identified with what is “uncouth,” “unlettered,” and “rustic,” the corresponding passage in translation represses the distinguishing marks of rusticity, assimilates the argument of the stanzas to the general human condition, and thus concludes by invoking the collective pronoun. This passage in turn anticipates the epitaph, which is cast in strikingly Biblical language: the passersby are asked to pray over the grave of one now removed from all earthly anxiety, of one who has left behind all that within him is sinful, of one whose hope now is in his savior God. Zhukovsky thus transforms the grave from a “dread abode” into a place of refuge and establishes through his translation of Gray a model for Russian elegiac poetry. Résumé La traduction du poeme de Th omas Gray, Elegie ecrite dans un cimetiere de campagne, faite par Vassily Zhukovsky en 1802, unanimement saluee en son temps et depuis lors consideree comme un texte primordial a l’etude du romantisme russe, offre au lecteur de Gray une approche a la fois originale et attirante pour la lecture de son plus celebre poeme. Bien que generalement fidele et a la forme et au style originel, la version de Zhukovsky saisit neanmoins certaines nuances du debat poetique de Gray tout en en creant d’autres. En voilant la structure descriptive, en ajoutant deux strophes essentielles qui renforcent la signification des monuments funeraires, et en recreant le personnage du narrateur en fonction de son environnement, Zhukovsky concentre la puissance des preoccupations les plus repandues chez Gray. Cela est tout particulierement evident dans les strophes dont la reflection porte sur les fragiles monuments aux morts du village. Zhukovsky, rendant superflu la muse illettree et le moraliste rustique de Gray, applique la morale de la pierre tombale au lecteur: il nous faut apprendre a mourir. Tandis que ce passage particulier du poeme de Gray caracterise les villageois, les identifiant par ce qui est rude, illettre, et rustique, le passage qui lui correspond dans la traduction assimile l’argument des strophes a la condition humaine en general, concluant ainsi par l’invocation du pronom collectif. Ce passage precede a son tour l’epitaphe redige dans une langue etonnamment biblique: les passants sont invites a prier sur la tombe de celui qui est dorenavant depourvu de toute angoisse terrestre, de celui qui laissa derriere lui tout ce qui, en lui, etait peche, et dont l’espoir desormais reside dans son Dieu Sauveur. Zhukovsky transforme ainsi la tombe d’une demeure redoutable en un lieu de refuge et cree, par le biais de sa traduction du poeme de Gray, un modele pour la poesie elegiaque russe.
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Bopda, Athanase. "De l’usage de fonds mythiques dans les remaniements territoriaux en Afrique et au Cameroun". Cahiers de géographie du Québec 45, nr 126 (12.04.2005): 451–78. http://dx.doi.org/10.7202/023003ar.

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Outils de conception et de transcription des remaniements territoriaux, les cartes européennes du XVe au XXe siècle donnent à voir les facettes mythiques qui ont présidé au façonnement occidental des États africains et les discours éthiques que leur émergence suscite. En Afrique, les mythes épiques indigènes permettent de comprendre comment les populations comme celles du Cameroun ont vécu le partage spatial. C'est parce qu'ils n'échappent ni à l'instrumentalisation morale ni au façonnement épique que les remaniements territoriaux donnent lieu au déploiement d'une pensée où mythes éthiques et épiques servent de toile de fond. En effet, la production des territoires favorise le recours à l'imaginaire et au fantastique autant qu'elle suscite des manipulations idéologiques et leur dénonciation. Les mythes s'avèrent ainsi de puissants moyens interactifs de gestion et de connaissance de la complexité géographique et de la complication sociopolitique.
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Chadelat, Jean-Marc. "L’épée et le sceptre : dimension militaire et formation de l’Etat en Angleterre et en France à l’aube des temps modernes". Moreana 43 (Number 165), nr 1 (lipiec 2006): 34–81. http://dx.doi.org/10.3366/more.2006.43.1.9.

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Dès le XIVe siècle en France et en Angleterre, on assiste à la montée en puissance d’appareils militaires au service d’entités souveraines qui affirment un particularisme national et linguistique. Etroitement liée à l’autonomie politique revendiquée par les États émergents, la monopolisation des moyens de coercition entraîne une augmentation continue de la pression fiscale et une profonde transformation de l’administration royale. Chacune des principales composantes de la modernisation des forces terrestres à l’aube des temps modernes peut ainsi être envisagée comme le revers des signes distinctifs de 1’État en formation. L’histoire militaire est à ce titre un révélateur de premier ordre des processus à l’œuvre et des forces en jeu dans la transition historique des royaumes médiévaux aux monarchies de la Renaissance et le changement de civilisation où elle s’inscrit.
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Bergeron, Fabrice C. "Barbey d’Aurevilly critique des Misérables de Victor Hugo. À propos de Javert". Romantisme 203, nr 1 (6.03.2024): 94–105. http://dx.doi.org/10.3917/rom.203.0094.

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Dans la critique en six articles que Barbey d’Aurevilly consacre en 1862 aux Misérables de Victor Hugo, le personnage de l’inspecteur Javert occupe une place modeste mais essentielle, pour des raisons à la fois littéraires et idéologiques. Bien qu’il condamne, de manière féroce et attendue, l’ouvrage de Hugo dans son ensemble, Barbey est manifestement séduit par Javert : il lui trouve des qualités esthétiques (Javert serait, entre autres choses, le plus « balzacien » des personnages du roman) et surtout morales ; contrairement à Valjean, à Marius ou à Myriel, qu’il n’évoque que pour les ridiculiser, Barbey accorde à Javert une puissante valeur symbolique, laquelle lui permet de se servir de l’inspecteur comme d’une arme rhétorique contre Les Misérables , « le livre le plus dangereux de ce temps ». En définitive, nous verrons que la lecture de Javert par Barbey participe pleinement de sa conception singulière de la pratique de la critique littéraire.
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Szczur, Przemysław. "La poétique de la (post)mémoire dans un roman (post)migratoire. Une lecture des Mots de Russie d’Isabelle Bielecki". Quêtes littéraires, nr 12 (30.12.2022): 174–84. http://dx.doi.org/10.31743/ql.14876.

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L’article constitue une analyse des Mots de Russie, roman autobiographique d’Isabelle Bielecki, écrivaine belge contemporaine d’origine russo-polonaise. Le cadre théorique de l’étude est fourni par deux concepts clés : la poétique romanesque de la mémoire de Jean-François Perrin et la postmémoire de Marianne Hirsch. L’auteur analyse la composition du texte, basée sur une (post)mémoire qui fait problème. Deux intrigues y coexistent : celle qui correspond au récit du retour des souvenirs et de ses circonstances ; et celle qui est constituée du contenu des souvenirs. Le phénomène de la postmémoire, résultat d’un traumatisme historique, modifie la poétique romanesque de la mémoire en y introduisant une structure discontinue, une incertitude quant à ce qui s’est passé, une coloration morale ambigüe des figures des victimes directes du traumatisme, un récit des souffrances physiques de ses victimes indirectes, mais aussi la possibilité de dépasser l’héritage traumatique grâce à l’écriture. La (post)mémoire apparaît ainsi comme un puissant stimulant créatif.
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Kibanda, Wilfried Kasereka. "Le conflit, moteur et paradigme du progrès scientifique, social et moral". Revue Internationale Multidisciplinaire Etincelle 24, nr 1 (15.10.2022): 1–9. http://dx.doi.org/10.61532/rime241117.

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Le mot conflit (du latin conflictus, du verbe « confligere »), réfère originellement à une expérience de lutte armée, de combat entre deux ou plusieurs puissances humaines ou organisationnelles se disputant un pouvoir. Pris dans ce contexte, le concept de conflit semble suggérer la destruction mutuelle. Il s’applique à toute opposition entre des personnes ou des idées, voire des états psychiques ou mentaux. Mais, faut-il en rester à ce sens désobligeant ? Les roses ne poussentelles pas sur des épines ? Comment l’expérience du conflit est-elle appréhendée par les sciences sociales et humaines ? Y a-t-il quelque chose de constructif ? Cet article présente une lecture appréciative du phénomène de conflit dans la pensée philosophique, où il apparait avec quelque vertu, celle d’être le moteur du progrès scientifique, social et moral. Le conflit est devenu un paradigme explicatif du progrès humain.
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Mazurek, Małgorzata. "Morales de la consommation en Pologne (1918-1989)". Annales. Histoire, Sciences Sociales 68, nr 2 (czerwiec 2013): 499–527. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900012452.

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RésuméCet article s’inscrit dans l’histoire de la mobilisation des consommateurs en faveur de régimes égalitaires de consommation. Il prend le cas de la Pologne au XXe siècle pour montrer comment les morales égalitaires de la consommation ont changé de sens. Il montre l’importance de la question de justice sociale dans les tentatives pour imposer un régime de redistribution et de régulation sociales contre un système orienté sur le profit, depuis l’entredeux- guerres jusqu’à la chute du communisme. Pendant toute cette période, la notion de « profiteur », d’argent gagné de façon immorale en abusant de la détresse d’autrui, évolue considérablement. Pendant l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale, les conflits autour de l’accès à la nourriture s’organisent sur une base ethnique. Après-guerre, l’idéal d’une Pologne communiste et ethniquement homogène reconfigure ces conflits autour d’une catégorie autant fondée sur la classe que l’ethnie : l’intermédiaire profiteur. Dans les années 1950 et 1960, on remarque que les discours contre les profiteurs prennent une dimension genrée, alors que la croisade contre le commerce privé cède la place aux confrontations quotidiennes entre consommateurs et vendeuses des magasins. Enfin, la crise du bloc soviétique à partir des années 1970 voit un retour à l’entraide familiale et informelle, qui s’avérera un puissant facteur de démantèlement de l’État-providence communiste.
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Hartmann, Elke. "Femmes riches et captateurs d’héritage à Rome durant le Haut-Empire". Annales. Histoire, Sciences Sociales 67, nr 3 (wrzesień 2012): 605–28. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900007095.

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RésuméCet article vise à repenser, à la lumière des textes poétiques comme lesÉpigrammesde Martial, la relation que ceux qu’on a nommécaptatores(captateurs d’héritages) entretenaient avec des femmes seules, (souvent) âgées et riches. En rapprochant les dispositions du droit privé en matière successorale et les formes courantes d’acquisition des richesses dans la société romaine des deux premiers siècles de notre ère, d’une part, et les comportements récurrents dans les textes poétiques, d’autre part, on montre que, loin d’être untoposlittéraire, le thème de la captation d’héritage éclaire des rôles sociaux réels liés au genre et à l’âge, et les valeurs morales qui y sont rattachées. Les femmes de l’élite sans mari et sans enfants pouvaient apparaître comme riches, et comme puissantes par leur capacité à établir un réseau de relations personnelles grâce à la transmission légale de leurs biens. La perception chez Martial des modes de communications et d’interactions entre les femmes testatrices et les hommes captateurs d’héritages peut être interprétée comme une réflexion sur les expériences masculines de rabaissement.
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Farrant, Tim. "Balzac et la critique britannique, miroir de la création 1830-2023". L'Année balzacienne 24, nr 1 (22.01.2024): 177–213. http://dx.doi.org/10.3917/balz.024.0177.

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La critique britannique de Balzac nous met au défi : en apparence marginale, elle est en réalité un miroir, voire peut-être le miroir de la création balzacienne. Cet article se présente en deux parties et se donne pour objet de survoler l’ensemble de la critique britannique du Balzac des débuts à l’époque actuelle. La première partie prend comme point de départ la révolution de 1830, qui précède la publication de toute œuvre ou compte rendu de Balzac en Angleterre mais qui est souvent mise à contribution pour expliquer le caractère « convulsionnaire » de Balzac et de ses pairs. Nous passons en revue les points forts de la réception et donc de la conception britannique de son œuvre ; fonctions nées jumelles dès la publication et la critique simultanées de Ferragus à Paris et à Londres en 1834, et confortées ensuite par bien des moments clés, et dont l’exemple capital est peut-être la nébuleuse anglo-française autour d’un tableau du peintre Egg, ami de Dickens, auquel Taine confronte Balzac pour lancer sa vision d’une littérature impassible et artiste qui se jouerait de l’exemplarité morale pour halluciner le vrai. Cette littérature serait incarnée avant tout, mais sans doute à l’insu de la plupart des Anglais, par Shakespeare, à qui Balzac sera comparé par Lesley Stephen, et avec qui James, Wilde et Symons salueraient un Balzac puissant et visionnaire.
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Lemogne, C. "L’imagerie cérébrale fonctionnelle : un outil au service de la psychopathologie ?" European Psychiatry 30, S2 (listopad 2015): S3—S4. http://dx.doi.org/10.1016/j.eurpsy.2015.09.021.

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La psychopathologie est précieuse pour guider l’application de l’imagerie cérébrale fonctionnelle à l’étude des troubles mentaux. En permettant une approche basée sur les processus mentaux plutôt que sur des catégories diagnostiques (par ex. rumination plutôt que dépression), elle offre l’opportunité d’identifier des biomarqueurs susceptibles d’enrichir la nosographie psychiatrique et de renseigner les stratégies diagnostiques et thérapeutiques. En revanche, savoir si l’imagerie cérébrale fonctionnelle peut être un outil au service de la psychopathologie, c’est-à-dire de la compréhension des processus mentaux sous-jacents aux troubles psychiatriques, reste une question controversée. Un intérêt potentiel de l’imagerie cérébrale fonctionnelle pourrait être l’identification de processus mentaux non conscients et inaccessibles à une mesure comportementale. C’est ainsi que la constatation de bases cérébrales communes entre douleur morale et douleur physique a pu donner lieu à des spéculations fascinantes sur l’origine de leur parenté lexicale. Ou encore que certains envisagent de pouvoir distinguer conversion et simulation sur la base de l’activité cérébrale. Mais interpréter cette activité comme témoignant d’un processus mental, raisonnement appelé inférence inverse, pose plusieurs problèmes, que le processus mental soit rapportable ou non. Par exemple, l’activité cérébrale observée peut ne pas être pas spécifique du processus mental en question. Ou alors cette activité cérébrale peut ne pas être définie avec assez de précision. L’ensemble de ces problèmes peut être formalisé dans une perspective bayésienne. En dépit de ces limites, l’inférence inverse est néanmoins un outil heuristique puissant pour susciter des hypothèses secondairement réfutables concernant la nature des processus mentaux et leurs relations (par ex. évocation de l’objet perdu et renforcement lors d’un deuil compliqué). Combinée à des paradigmes expérimentaux de qualité, l’imagerie cérébrale fonctionnelle est donc susceptible d’apporter des connaissances nouvelles à la psychopathologie.
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Marc’hadour, Germain. "Thomas More et la terreur ottomane". Moreana 40 (Number 156), nr 4 (grudzień 2003): 65–84. http://dx.doi.org/10.3366/more.2003.40.4.7.

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Les huit croisades, de 1096 à 1270, visaient à obtenir des musulmans le libre accès des lieux saints qu’ils occupaient. Les incursions des Turcs dans les Balkans affectèrent peu l’Europe occidentale. Tout changea lorsque Mehmet II, sultan de la dynastie ottomane, s’empara de Constantinople, en 1453, et dès 1456 tenta de conquérir Belgrade. Ce “bastion de la chrétienté” lui tint tête, mais tomba en 1521 aux mains de Soliman le Magnifique, qui allait régner 46 ans (1520-1566), et emporter à Noël 1522 l’imprenable forteresse de Rhodes, tenue par les Chevaliers de S. Jean. Après sa victoire de Mohács (1526), Soliman emmena 100.000 Hongrois en captivité. Le principal locuteur du Dialogue of Comfort est un vieillard qui a été deux fois prisonnier en Turquie. Il prépare ses proches à tenir bon face à la persécution pour la foi. Son neveu Vincent, qui le visite dans sa chambre de Buda, redoute les apostats, plus cruels que les Turcs envers les chrétiens fidèles: c’est dire que le prisonnier More traite la Hongrie en paradigme de toutes les situations où la foi est mise à rude épreuve. Il pense à sa propre famille. A toutes les tribulations qu’il passe en revue, il propose, comme remède universel, la confiance en Dieu et dans notre “capitaine le Christ,” plus puissants que l’armée turque et que tous les diables de l’enfer. Les épreuves de notre exil ici-bas sont peu de chose en comparaison du bonheur qui nous est garanti dans la patrie du ciel.
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Voisine, Nive. "La production des vingt dernières années en histoire de l'Église du Québec". Articles 15, nr 1 (12.04.2005): 97–112. http://dx.doi.org/10.7202/055648ar.

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L'Église catholique a toujours eu au Québec une telle importance qu'on a été naturellement porté à confondre histoire du Canada français et histoire de l'Église catholique canadienne. Nos orateurs « patriotiques » l'ont souvent rappelé en faisant de la Providence l'explication ultime de l'histoire canadienne : à ce propos, vous me permettrez de citer Mgr Laflèche qui disait en 1865 : « Si les quelques familles sorties de la vieille France il y a quelque deux cents ans, et qui sont venues s'asseoir sur les bords du Saint-Laurent, sont devenues aujourd'hui une nation d'un million d'âmes, ce n'est point l'effet d'un hasard capricieux, ni d'une force aveugle; mais c'est bien l'œuvre d'une Providence toute miséricordieuse. Elle a voulu se servir de nos pères pour apporter la lumière de l'Évangile et les principes de la régénération chrétienne aux infortunées peuplades qui étaient depuis tant de siècles plongées dans les ténèbres de l'infidélité et assises à l'ombre de la mort dans cette belle et fertile vallée. » Nos premiers historiens n'ont pas voulu être en reste et ont cru, avec Parkman et en le répétant à satiété : « Un grand fait se détache en plein relief dans l'histoire du Canada, c'est l'Église de Rome. Plus encore que la puissance royale, elle a modelé le caractère et le destin de cette colonie. Elle a été sa nourrice, et, pour tout dire, sa mère. » Enfin, même les sociologues l'ont reconnu et M. Jean-Charles Falardeau écrivait en 1952: « La société canadienne-française a été, depuis les débuts même de son établissement, à tel point circonscrite, contenue et dominée tout entière par le clergé et les chefs ecclésiastiques, que son histoire se confond en tout point avec celle de l'Église canadienne. [...] L'histoire du Canada français, c'est l'histoire de l'Église au Canada, et réciproquement.» Il ne faut pas se surprendre que la production historique québécoise donne une place privilégiée aux hommes et aux œuvres d'Église. Ne remontons pas au déluge ni au régime français; regardons plutôt le XIXe siècle. Les premiers historiens, même laïcs, font une large part à l'action des missionnaires et du clergé; ils le font ordinairement avec sympathie car, s'ils se permettent la moindre critique du passé clérical, ils s'attirent, comme F.-X. Garneau et Benjamin Suite, les foudres vengeresses des historiens ecclésiastiques. Ceux-ci en effet — Les Ferland, les Casgrain, j'ose dire les Chapais (il ne lui manque que l'habit !) — n'ont pas assez de mots et d'images dithyrambiques pour chanter l'œuvre providentielle en terre d'Amérique. Il y a une exception, l'abbé Brasseur de Bourbourg, qui publie en 1852 son Histoire du Canada, de son Église et de ses missions... où il fait preuve d'un non-conformisme scandaleux: le clergé et surtout les évêques de Québec y passent un mauvais quart d'heure. L'abbé soutient que le choix des évêques par les autorités britanniques eut « pour objet les membres de ce clergé les moins capables de soutenir le poids de l'épiscopat » ; il s'apitoie sur Mgr Hubert tout en racontant méchamment que « dans les derniers temps de son épiscopat, son caractère habituellement faible et indécis, ébranlé encore par les oppositions de toute espèce qu'il avait rencontrées autour de lui, se trouvait réduit à une espèce d'enfance morale, accrue surtout par l'habitude abrutissante des boissons spiritueuses, que le malheureux évêque avait contractée insensiblement pour échapper à la conscience de ses fautes et de son chagrin ». Ces aménités (et d'autres de même farine) avaient fait bondir les « bons bourgeois » de Québec et les Messieurs du Séminaire; et l'abbé Ferland avait répliqué vertement dans ses Observations sur un ouvrage intitulé Histoire du Canada. Avec lui, l'histoire apologétique reprenait le dessus pour longtemps. Plus nuancée peut-être devait être l'œuvre de l'abbé Auguste Gosselin qui esquissa, sans la terminer, une des premières synthèses d'histoire de l'Église catholique au Canada ; elle annonçait les études plus scientifiques du XXe siècle. Pendant toute la première partie du XXe siècle, l'abbé Lionel Groulx domine l'historiographie canadienne-française. Il aborde tous les sujets, de Nos luttes constitutionnelles au Canada français missionnaire, une autre grande aventure ; mais il revient assidûment à l'étude du rôle de l'Église, car pour lui l'enseignement de l'histoire est une forme d'apostolat. Il le dira dans son testament: «... je n'avais choisi, ni ma carrière, ni mon devoir. J'ai accepté le choix qu'en ont fait pour moi mes supérieurs ecclésiastiques. Une autre de mes consolations, ce fut la conscience de travailler pour la survivance du Canada français : petit pays et petit peuple qui parce que catholiques, m'ont toujours paru la grande entité spirituelle en Amérique du Nord.» '' L'abbé Groulx n'est évidemment pas seul, mais il n'est pas question de rappeler, même brièvement, ce qui a pu s'écrire d'intéressant jusqu'en 1950. Je me permets cependant de noter deux événements qui préparent les changements futurs. En 1933 est fondée la Société canadienne d'histoire de l'Église catholique qui chaque année invite ses membres à une session d'étude et publie en un rapport les communications des conférenciers (section française et section anglaise). En quarante ans ont été ainsi publiées des études d'inégale valeur qui forment cependant un ensemble respectable et utile. Si au début la Société sert de tribune à des historiens reconnus, à majorité ecclésiastiques — l'abbé Groulx, Mgr Olivier Maurault, le père Charland, les abbés Maheux et Honorius Provost —, de plus en plus, pendant les dix dernières années, elle attire la collaboration de laïcs et déjeunes historiens. Le deuxième événement que je veux signaler est la fondation, en 1947, de l'Institut d'histoire de l'Amérique française et de la Revue d'histoire de l'Amérique française. Celle-ci veut fournir aux chercheurs « un centre, un foyer où exposer, échanger le fruit de leurs travaux et de leurs recherches ». L'histoire religieuse, comme les autres domaines, en profite beaucoup. Pendant les vingt-cinq premières années, 16.5% des articles sont consacrés à l'histoire religieuse, mais ce pourcentage monte à 22.9% de 1955 à 1963. Il ne faut donc pas se surprendre de trouver dans cette revue un bon nombre des meilleures études sur l'histoire de l'Église canadienne. Elles reflètent aussi l'élan nouveau donné à l'histoire par la fondation des Instituts de Montréal et de Québec. C'est en songeant à ces événements que j'ai choisi de faire un bilan de l'histoire de l'Église à partir de 1950. C'est une tâche immense que rend difficile la multiplication des études et des publications, et aussi l'extrême diversité des thèmes abordés par les historiens. Pour simplifier la présentation, j'aborderai les œuvres en les groupant selon la période qu'elles concernent : le régime français, le XIXe siècle, le XXe siècle.
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Snauwaert, Maïté. "Sous la peau. Les mutations subjectives des personnages de Marie NDiaye". @nalyses. Revue des littératures franco-canadiennes et québécoise, 12.01.2016. http://dx.doi.org/10.18192/analyses.v11i1.1475.

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On réfléchit dans cet article à la façon dont les corporéités mutantes des personnages de Marie NDiaye proposent une subjectivité nouvelle, qui dépasse le modèle unifié occidental au profit d’un devenir opérant par affections successives sans valeur morale. En particulier, on s’attarde sur la dernière figure de Trois femmes puissantes, Khady Demba, pour la lire comme l’héroïne d’une fable deleuzienne.
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Tremon, Anne-christine. "Tribut". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.129.

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Le tribut peut être défini comme le prélèvement d’un surplus par une entité, le plus souvent étatique, détentrice du pouvoir. Il en est le socle, puisque son prélèvement finance les infrastructures (routes, canaux, ou encore systèmes d’irrigation), mais aussi l’appareil administratif et militaire. La forme la plus générale du tribut est celle de la taxation, mais le prélèvement peut aussi en prendre d’autres : corvées, monopoles étatiques sur certains biens, nationalisations, et même cadeau offert par un citoyen à un fonctionnaire d’État (Yan 1996), ou encore par un État tributaire à une puissance hégémonique. Par ces prélèvements, des richesses privées sont généralement transformées (ou sont censées l’être) en biens et services procurés par la puissance extractrice. L’attention réduite versée par l’anthropologie économique au tribut tient probablement à ce qu’il échappe aux grandes dichotomies que celle-ci a échafaudées, et qui continuent à la préoccuper, même si c’est dans le but de les dépasser. Sa singularité le place hors du radar du sous-champ de l’anthropologie en raison de la focalisation de celle-ci sur deux statuts des choses et des transactions, présentés comme étant plus ou moins étanches : le don et la marchandise. Il ne relève pas du domaine des marchandises, puisque les mécanismes d’extraction du tribut ne s’inscrivent pas dans les rapports de production capitalistes. Il n’appartient pas non plus à la sphère du don contre-don maussien, caractérisée par la réciprocité. Parce qu’il échappe aux logiques du marché et qu’il permet l’existence d’une économie redistributive (l’État-providence), le tribut s’apparente pourtant à l’économie du don plutôt qu’à l’économie marchande. La distinction proposée par Alain Testart (2007) entre don et échange (marchand et non marchand) permet d’affiner la définition du tribut. Selon Testart, le don est un transfert non exigible impliquant la renonciation à tout droit sur le bien transféré et sans attente de contrepartie autre que morale, alors que l’échange est un transfert dont la contrepartie est juridiquement exigible. Or les corvées, amendes et taxes de toutes sortes sont dépourvues de la contrainte de contrepartie, mais elles sont exigibles. Alain Testart nomme ce type de prestation « transfert du troisième type, t3t »; il se distingue du don en ce qu’il est exigible, et de l’échange en ce qu’il est dépourvu de contrepartie juridiquement exigible. Le tribut en est un, et probablement le principal (la plupart des t3t correspondent au tribut, à l’exception de certains transferts spécifiques tels que le versement d’une pension alimentaire). On pourrait donc, en amendant l’appellation de Testart, avancer que le tribut est un « t3t » c’est-à-dire un transfert du troisième type en direction ascendante dans la hiérarchie. La clarification conceptuelle opérée par Testart et son prolongement par François Athané (2011) sont importantes et nécessaires. Il paraît toutefois judicieux d’intégrer le brouillage habituel des catégories à l’analyse de la notion, puisqu’il est en lui-même significatif. En effet, si le tribut n’est pas un don selon la définition de Testart, il peut en prendre l’apparence, être présenté comme un abandon librement consenti. Et s’il ne donne pas lieu à une contrepartie exigible, il est néanmoins souvent justifié au nom d’une contrepartie rendue sous forme de services. Les manipulations et justifications morales et idéologiques dont il fait l’objet doivent donc être intégrées à sa définition. On y reviendra après avoir examiné la place qu’a tenu le tribut dans les écrits des anthropologues. Outre son statut particulier au regard des autres formes de prestation qui ont davantage été au cœur de leurs préoccupations, le don ainsi que les échanges non marchands, la centralité de la notion de réciprocité a relégué à l’arrière-plan les « dons » hiérarchiques ainsi que toutes les formes de transferts unilatéraux obligatoires. C’est sans doute de la part des anthropologues travaillant avec le concept marxiste de mode de production que le tribut a reçu le plus de considération. Samir Amin a résumé dans une formule efficace ce qui distingue le mode tributaire du mode capitaliste : dans le second, le pouvoir est mis au service de l’accumulation de richesses, tandis que dans le premier, ce sont les richesses qui sont mises au service de l’accumulation de pouvoir (Amin 2011). Eric Wolf (1982) a déployé ce distinguo pour examiner comment le mode de production capitaliste s’est étendu sur la surface du globe avec l’expansion impériale européenne, entrant en contact avec des modes de production « basés sur la parenté » ou « tributaires » qui prévalaient chez les populations non européennes. Les anthropologues ont abandonné les approches en termes de mode de production pour deux ensembles de raisons. La première est l’économicisme sous-jacent à la caractérisation typologique de sociétés selon leur mode de production dominant, qui réduit ainsi « des sociétés entières à de simples réserves de main d’œuvre » et ignorant leurs « formes de vie » (Friedman 1987, 84). Wolf entendait pourtant précisément éviter une telle dérive typologisante, entendant en faire un outil pour « révéler les relations politico-économiques qui sous-tendent, orientent et contraignent l’interaction » (1982, 76). L’emploi qu’en fait Emmanuel Terray (1995) dans son étude de la genèse du royaume abron met d’ailleurs en relief l’articulation entre modes de production tributaire, esclavagiste, capitalistique et domestique d’une manière qui n’a rien d’évolutionniste. La seconde raison est l’eurocentrisme qui conduit à faire du mode de production capitaliste un facteur déterminant de la trajectoire singulière de l’Europe et explicatif de sa domination sur le reste du monde. Ce dernier n’aurait su résister à l’agression européenne parce que son mode d’organisation économique, qu’il soit basé sur la parenté ou sur le tribut, aurait provoqué un retard et une faiblesse qui l’auraient rendu vulnérable aux incursions de l’impérialisme capitaliste européen. Cette thèse s’applique tout particulièrement à la Chine. C’est dans un sens à la fois non évolutionniste et non eurocentrique que Hill Gates (1996) a proposé une lecture de l’histoire de la Chine sur une durée d’un millénaire basée sur l’idée d’une articulation entre modes de production tributaire (MPT) et « capitalistique ». Le MPT est le mode de production de l’État impérial chinois, dont la classe des fonctionnaires lettrés prélève un surplus sur les classes productives (paysans, petits capitalistes, travailleurs) à travers des taxes et des corvées. Contrairement à ce qu’avait pu écrire Marx à propos du « mode de production asiatique », l’État chinois n’était pas inerte ni immobile mais animé par la tension entre des tendances, plus ou moins affirmées selon les époques, à l’accumulation capitalistique, ainsi que les réponses en provenance de la classe dirigeante qui cherchait à les contenir à l’intérieur du cadre de la puissance tributaire (Gates1996 : 273). Les lignages des propriétaires terriens qui produisaient en partie pour le marché, ou les marchands, tout particulièrement ceux qui participaient au commerce étranger, agissaient en tant que capitalistes; « toutefois, leur influence n’a jamais été suffisante pour désarçonner le pouvoir tributaire et permettre à une véritable classe capitaliste d’émerger (Gates1996 : 112). Dans le dernier chapitre de son ouvrage, Gates suggère que la Chine contemporaine demeure caractérisée par un mode tributaire, maintenu par les révolutionnaires communistes et qui continue à modeler les relations entre citoyens ordinaires et officiels chinois (1996 : 269). Ellen Hertz (1998) s’appuie sur les propositions de Gates pour interpréter la fièvre qui s’est emparée de la première bourse ouverte à Shanghai au début des années 1990, signe de la transition chinoise vers le capitalisme initiée dix ans plus tôt, et qui a vu s’opposer le pouvoir « des masses » au pouvoir étatique. Cette opposition peut être expliquée par la tension entre un mode de production capitalistique (les petits porteurs) et le mode de production tributaire (l’État). Ce dernier, agissant à la manière d’un seigneur tributaire, a cherché à canaliser l’épargne de ses citoyens de façon à soutenir son économie en transition. Gates concilie le sens élargi de la notion de tribut tel que présenté en introduction et le sens restreint que lui confèrent les historiens mais aussi ceux d’entre les anthropologues qui se sont intéressés à sa dimension cosmologique et civilisationnelle. En effet, le système tributaire a été constitutif de l’empire chinois, qui était conçu sur le plan cosmologique comme un « royaume territorial bordé de suzerains tributaires » (Feuchtwang 1992 :26, cf. également Sahlins 1994). Les origines des fengshan, désignation officielle des cérémonies au cours desquelles le tribut était versé, sont incertaines. Ils seraient apparus sous les Zhou orientaux (771-256 av. J-C.), c’est-à-dire durant la période des Printemps et Automnes, suivie par celle des Royaumes combattants. C’est à partir de la dynastie Tang (618-907) que le système tributaire s’est renforcé, et il s’est maintenu jusqu’au Qing. En échange du tribut (gong), les tributaires recevaient les faveurs (enci) de l’empereur au même titre que les vassaux internes. Wang Mingming souligne que la relation à l’État engagée dans le « mode de production » selon Gates est la même que celle qui relie la cour impériale au monde extérieur (2012 : 345). Réciproquement, Gates indique que le mode tributaire est inséparable de la totalité de la cosmologie civilisationnelle chinoise (1996 : 21). Ce sont précisément ces dimensions idéologiques et cosmologiques du tribut qui rendent compte de l’ambiguïté relative à son caractère volontaire ou contraint. De fait, c’est précisément l’existence d’un ordre hiérarchique dicté par les impératifs catégoriques de la cosmologie impériale, qui permet de comprendre non seulement le consentement au paiement du tribut mais même son caractère désirable, et qu’il fait qu’il peut prendre l’apparence d’un don, ou être présenté comme tel par le contributeur (cf Trémon 2019 pour un cas contemporain chinois). C’est aussi cette dimension cosmologique qui explique sa grande proximité avec le sacrifice. Tribut et sacrifice se distinguent par le fait que l’un constitue un transfert direct et le second un transfert indirect (Werbner 1990 : 272) à une entité supérieure. Robertson Smith, dont les écrits ont inspiré ceux de Durkheim et Mauss sur le sacrifice, avait suggéré que le sacrifice aux divinités ou aux ancêtres serait apparu chez les tribus nomadiques du désert du Sinaï sous la forme de la consommation sacrificielle de l’animal totémique, mais que ce sacrifice primitif aurait ensuite, avec la sédentarisation et sous l’action de l’État, suivi le modèle du tribut versé au chef ou au roi dans les sociétés hiérarchisées (Robertson Smith 1889 : 266-267 cité in Scubla 2005 : 147). Si cette proposition relève de la pure spéculation, normative qui plus est puisqu’elle est avancée par Robertson Smith dans un souci de démonstration de la supériorité du sacrifice chrétien, la distinction ainsi esquissée offre matière à penser : le sacrifice originel n’aurait rien d’un don, n’ayant pris cette forme que dans les sociétés à pouvoir centralisé, et le tribut le serait bien davantage, mais il serait dépourvu de l’idée de violence expiatoire associée au sacrifice. C’est pourquoi l’on ne saurait entièrement suivre la définition par David Graeber du tribut, placé dans la troisième catégorie d’une tripartition entre « communisme », « échange » et « hiérarchie » (dans une discussion précédente des modes de production (2006), il avait ignoré le mode tributaire). Celle-ci correspond d’assez près à celle proposée par Alain Testart (don, échange et t3t). Cependant, la façon dont il caractérise le tribut comme relevant de la pure contrainte violente exercée par l’État (2014 : 74) paraît insatisfaisante. Ceci tient en partie à ce que, à la différence de Testart, il établit les distinctions sur les bases de « modes de moralité », qu’il entend substituer aux « modes de production ». S’en tenant uniquement à une acception historiquement lointaine du « tribut » (il n’aborde pas l’impôt moderne), la définition morale qu’il en donne ne rend paradoxalement pas compte du consentement à l’impôt (elle n’explique que la résistance). Le tribut obéit selon lui à la logique du précédent, puisqu’un don offert à une puissance pour la première fois devient ensuite exigible d’année en année. Le tribut est donc un échange devenu transfert en raison des (fausses) promesses de contrepartie qui ont conduit à l’institutionnalisation du système. Cependant, ce qui fait toute la complexité du tribut est qu’il s’agit en effet d’un transfert exigible sans contrepartie exigible, mais qu’une contrepartie n’en est pas moins attendue. Nous pensons à la contrepartie de ce que nous versons à l’État. François Athané déconsidère cette façon de penser, qu’il juge inévitable et légitime, mais qui n’est qu’une « façon de penser et de parler » (2011 : 190) dont il conviendrait de ne pas tenir compte parce qu’elle viendrait polluer l’analyse. La contrepartie n’est jamais exigible dans le double sens où elle ne saurait pas toujours être appuyée par le droit, et où elle ne serait de toute manière pas mesurable (comment calculer la part de ce que je reçois en retour pour mes impôts?). Il n’en demeure pas moins que sans cette attente de réciprocité, les révoltes fiscales seraient bien plus nombreuses. C’est pourtant une façon de penser et de parler qui est chargée de sens et lourde de conséquences. C’est bien parce que des services et biens publics sont produits au moyen des prélèvements que la relation tributaire est rarement remise en cause, et réciproquement, que des révoltes fiscales apparaissent lorsque les services et biens publics ne paraissent pas remplir l’attente de contrepartie. Ces services et biens étant généralement essentiels à la reproduction sociale (au sens des anthropologues, cf. entre autres Weiner 1980), on pourrait réactualiser la notion en substituant à « modes de production » la notion de « modes de reproduction » (marchande, tributaire, etc.) (Trémon 2019 : chap. V). De même, la notion de « relation tributaire » à l’État inclut à la fois le tribut en tant que type de transfert (par contraste avec le don et l’échange) et la relation morale et idéologique qu’elle engage avec le destinataire du tribut. La notion de tribut est ainsi élargie au-delà des contextes historiques spécifiques des systèmes tributaires interétatiques centrés sur un hégémon, et dépouillée de ses relents eurocentriques et évolutionnistes – comme l’a souligné Jack Goody (2006 : 121), qui invitait dans son dernier livre à réactualiser le programme de recherche lancé par Eric Wolf, les États tributaires se trouvant « à l’ouest comme à l’est », et peut-on ajouter, au nord comme au sud
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Detellier, Élise. "« Bonifier le capital humain1 »". 62, nr 3-4 (9.11.2009): 473–99. http://dx.doi.org/10.7202/038522ar.

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Résumé Adoptant une perspective genrée, cet article analyse des textes tirés de publications médicales et religieuses afin de voir comment y sont conçus les sports au Québec, de 1920 à 1950. Il montre que les médecins et les clercs véhiculent une conception utilitaire et humaniste des sports, selon laquelle ceux-ci servent à enseigner les habiletés physiques et morales jugées nécessaires pour performer dans la société industrielle. Les hommes sont alors vivement encouragés à pratiquer des sports puisqu’ils leur permettent de mieux servir, dans les industries et l’armée, les intérêts de la nation, contribuant ainsi à en affermir la puissance. Vues comme celles qui engendrent le « capital humain », les femmes sont invitées à pratiquer des sports afin qu’elles-mêmes et leurs enfants soient en bonne santé. Craignant cependant que certains sports abîment le corps maternel ou menacent l’ordre hétérosexuel, le discours médical et religieux circonscrit l’accès des femmes au domaine sportif.
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Porcher, Jocelyne. "Dossier : Recherches sur la question animale : entre mobilisations sociétales et innovations technologiques – « Slaughter free/Cultured meat ». Une morale de marchand". Natures Sciences Sociétés, 2023. http://dx.doi.org/10.1051/nss/2023036.

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À Singapour récemment, un restaurant branché a servi des nuggets préparés avec de la viande de poulet in vitro. Selon les clients, le produit était semblable en goût et en texture à la « viande conventionnelle ». Dans le National Review, un magazine conservateur, le journaliste Matthew Scully se réjouit de cette innovation et en souligne le caractère réhumanisant. L’objectif de l’article est d’interroger cette réhumanisation en montrant que le développement de la viande cultivée repose sur ce que Mauss appelait « une morale de marchand ». La viande cultivée renvoie à des enjeux économiques puissants et produit des alliances plus économicopolitiques qu’éthiques. Bien loin de nous « réhumaniser », elle conduit au contraire à remplacer le travail vivant des humains et des animaux par le travail mort des machines. Autrement dit, à nous déshumaniser et à nous asservir.
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Cadalen, Pierre-Yves. "Diplomaties environnementales et contre-hégémonie : l’Équateur et la Bolivie, ou le commun environnemental à l’épreuve de l’appropriation politique". Journal of Cross-Regional Dialogues - La Revue de dialogues inter-régionaux, 2022. http://dx.doi.org/10.25518/2593-9483.220.

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Le présent article porte sur les rapports de pouvoir liés à l’appropriation politique de l’espace amazonien en Bolivie et en Équateur, champ concurrentiel qui engage davantage d’acteurs que les seuls gouvernements. Ces derniers, sous les gouvernements d’Evo Morales et Rafael Correa, ont toutefois tenté d’affirmer à la fois une politique contre-hégémonique en matière environnementale et leur souveraineté sur l’Amazonie. Ils ont ainsi paradoxalement, amplifié la conflictualité socio-environnementale autour des espaces amazoniens, ce qui souligne à quel point l’indétermination de la communauté légitime à gérer les communs environnementaux est un facteur clé pour comprendre la conflictualité autour de ces espaces. Le présent article interroge le rapport entre volonté de transformation de l’ordre international, nécessité de ce changement à l’heure Anthropocène, et inertie des centres de pouvoir au regard des propositions issues de la périphérie. Les puissances étatiques n’étant pas seules à pouvoir s’approprier politiquement des espaces, la configuration singulière de chaque appropriation est décisive à éclairer : l’ordre international se déploie dans des espaces concrets et se manifeste partout, singulièrement en ce qui concerne les dynamiques de transformation des milieux de vie. Les communs environnementaux, comme espaces dont la destruction ou la rapide dégradation contribuent à éroder les conditions de reproduction du vivant vertébré, appellent pour leur préservation un nouvel ordre écologique international. L’analyse des projections internationales bolivienne et équatorienne invite à en penser les conditions d’émergence.
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Fontanel, Jacques. "Les États-Unis sanctuaire du capitalisme, un siècle de leadership américain en question". Paix et sécurité européenne et internationale Numéro 7 (22.07.2017). http://dx.doi.org/10.61953/psei.979.

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Soumission à Epi-revel Les États-Unis ont obtenu le leadership sur l’économie de marché et le capitalisme à la fin de la Première guerre mondiale, laquelle accouchera, avec l’URSS, d’un système économique antagonique. Malgré la crise économique de 1929, la deuxième guerre mondiale va donner à Washington l’occasion de réorganiser l’économie mondiale et d’être le leader politique, économique, militaire et moral incontesté des pays développés occidentaux face à l’économie planifiée de l’Union Soviétique. Après l’effondrement de celle-ci, la période 1990-2014 va être marquée par le passage de l’hyperpuissance de la fin du XXe siècle à l’émergence de situations de crises économiques, politiques et morales mondiales favorisées par la spéculation financière, l’endettement international ou les débats sur le changement de climat, mais aussi soutenues par l’essor d’un terrorisme international contestataire des valeurs libérales et les conflits armés. Au moment où D. Trump s’installe à la Maison Blanche, le leadership de Washington est en question car plusieurs axes constitutifs de la puissance américaine, ne recueillent plus l’adhésion de ses alliés et le système économique globalisé conduit à l’essor de nouvelles inégalités qui deviennent des facteurs importants de contestation sociale et sociétale. The United States obtained the leadership on the market economy and capitalism at the end of the World War I, which will give birth, with the USSR, to an antagonistic economic system. In spite of the economic crisis of 1929, the World War II is going to give in Washington the opportunity to reorganize the global economy and to be the undisputed political, economic, military and moral leader of the western developed countries in the face of the planned economy of Soviet Union. After the collapse of this one, the period 1990-2014 is going to be marked by the passage of the hyperpower of the end of the XXth century in the emergence of world economic, political and moral crisis situations favored by the financial speculation, the international debts or the debates on climate change, but also supported by the rise of a confrontational international terrorism and armed conflicts. At the time D. Trump settled in the White House, the Washington leadership is in question because several constituent lines of American power, collecting less the support of its allies and the globalized economic system led to expansion new inequalities which become important in social protest and social factors. International audience
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Diasio, Nicoletta. "Reconnaissance et pouvoir". Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.036.

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« T'es noire, pauvre, moche, et en plus t'es une femme ». La protagoniste du roman d'Alice Walker (1999) à qui ces mots sont adressés, saura bien s'affranchir de la domination à laquelle ces marquages sociaux semblent la destiner. Une anthropologie non hégémonique questionne la manière dont des entités individuelles ou collectives, assignées à une position de subordination, et épinglées à une altérité légitimée par des inégalités sociales, économiques ou par une prétendue différence physique, identitaire ou culturelle, se saisissent de ces catégories pour les remettre en question, s'affirmer, se construire et retourner des positions de vulnérabilité en force. Ces retournements ne sont pas uniquement de l'ordre de la ruse ou des contre-pouvoirs de ceux qui campent dans la liminalité : elles impliquent des négociations, des actions, des jeux de rôles, des résistances qui font du pouvoir, un champ multiforme et mobile de relations stratégiques entre des individus et des groupes (Foucault 1984). Il s'agit alors d'analyser des rapports complexes et instables entre agentivité et gouvernementalité et les liens multiples qui se nouent entre puissance d'action individuelle, interactions sociales, institutions, savoirs et socio-histoires. Cette posture interroge la tension entre la vulnérabilité existentielle et l'organisation politique et sociale des vulnérabilités en tant qu’art du gouvernement de soi et d'autrui. Son ambition est de relever le défi lancé par Fassin, d'étudier les effets d'influence réciproque entre la « condition comme 'opération d'objectivation' par laquelle les structures et les normes sociales se traduisent dans la vie quotidienne […] dans la manière d'être vis-à-vis de soi, des autres et du monde, et l'expérience, comme 'opération de subjectivation' par laquelle les gens donnent forme et sens à ce qu'ils vivent » (Fassin 2005 : 332). La vision du pouvoir comme dispositif permettant à la fois l'émergence des subjectivités et leur contrôle, voire leur négation par réification, se trouve également au cœur du débat contemporain sur la reconnaissance et la visibilité sociale. Les luttes pour la reconnaissance semblent avoir, dans le monde contemporain, une étendue et une légitimité inédite. La reconnaissance semble devenir le langage à travers lequel s’expriment les luttes sociales aujourd’hui. Ce concept, venant de la philosophie politique et sociale, pour essaimer ensuite dans la sociologie et, plus tardivement, l’anthropologie, a été même envisagé comme une notion clé et un objet non reconnus, mais fondateurs des sciences sociales contemporaines (Caillé 2007 ; pour une analyse de la mobilisation et des usages du concept de « reconnaissance » dans les sciences sociales de 1993 à 2013, voir Bigi 2014). Une anthropologie qui se veut décentrée et engagée n’est pas étrangère aux postulats qui fondent le concept de reconnaissance : la prise en compte du statut relationnel et non plus substantiel du sujet, sa vulnérabilité constitutive, l'importance de la confirmation intersubjective de capacités et de qualités morales, la réciprocité comme manière d'arracher l'individu à une symétrie déniée, sa dimension performative (Honneth 2002, 2006; Ferrarese 2007). Cette anthropologie dialogique ambitionne à analyser autant les formes de relégation au silence, au mépris et à la disqualification, que les manières qu'ont les sujets -individuels et collectifs- de s'arracher à l'invisibilité et à l'humiliation (Battegay et Payet 2008). Cette anthropologie interroge également les contextes institutionnels et socio-juridiques, et ces espaces publics où prennent forme, s'expriment et se donnent à voir des besoins, des langages, des mediums, des collectifs nouveaux. Ces luttes questionnent enfin la co-construction de soi et de l'autre dans des processus de visibilité mutuelle : il en est ainsi, par exemple, de la minorité qui demande et de l'État qui reconnaît. Toutefois, une anthropologie non hégémonique est également appelée à débusquer les embûches d'une demande de reconnaissance qui risque de produire ou de reproduire des catégories sociales que fondent la réification, l'altérité ou l'asymétrie. « Je ne veux pas être la victime de la Ruse d'un monde noir », écrivait Frantz Fanon (1952: 186). Il en est ainsi de ces demandes de revendication et de défense identitaire qui, loin de défaire des identités, en montrant le caractère construit d'éléments tels que le genre, l'ethnie, la « race » ou l'orientation sexuelle, risquent de figer et de contraindre « les sujets mêmes [qu’elles] espèrent représenter ou libérer » (Butler 2005: 148). Ce modèle identitaire, dont le caractère illusoire et réifiant a été soulevé à plusieurs reprises (Clifford 1988; Bayart 1996; Fraser 2005), échoue dans sa demande de reconnaissance: il dissimule les asymétries et les compétitions sein du groupe, il occulte les formes de déplacement du pouvoir, il engendre des concurrences victimaires et renforce d'autres formes, moins visibles, d'assujettissement.
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Vibert, Stephane. "Tradition et modernité". Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.081.

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« Tradition » et « modernité » sont longtemps apparues, pour les sciences sociales et le sens commun, non seulement comme des notions relatives, initialement définies l’une par rapport à l’autre dans un rapport d’exclusivité mutuelle, mais plus encore, comme des qualificatifs désignant de véritables régimes d’humanité – sociétés traditionnelles et modernes. Pourtant, de l’intérieur même du champ anthropologique, de nombreuses critiques se sont régulièrement élevées à l’encontre de ce découpage trop schématique, appelant à davantage de réflexivité quant à l’usage de ces catégories englobantes. En effet, durant une majeure partie de son existence, l’anthropologie a été associée à l’étude des sociétés « primitives », ou « traditionnelles », alors que la description des sociétés « civilisées », ou « modernes », était dévolue à la sociologie. Cette distinction épousait de fait l’auto-compréhension des sociétés occidentales, dont la reconstruction évolutionniste de l’histoire de l’humanité présentait celle-ci selon une succession linéaire et nécessaire de stades indiquant les progrès de l’esprit humain, manifestes tant au niveau de l’organisation sociale, de la connaissance des phénomènes, de la morale personnelle que des réalisations matérielles et techniques. Aussi, dès la rencontre effective avec des sociétés aux langues, mœurs, croyances ou activités dissemblables, l’intérêt pour l’altérité comme différence s’est trouvé en tension avec une volonté de classification abstraite, selon une philosophie de l’histoire élaborée à partir des catégories intellectuelles propres à la trajectoire occidentale. Cela passe notamment, à partir des 18éme-19èmes siècles, par une auto-identification à la Raison universelle, seule apte à circonscrire le savoir « vrai » sur la réalité physique ou sociale, à distance de tous les préjugés enfermant l’humain dans la coutume, l’ignorance et la superstition. De cette configuration culturelle particulière (dite « post-traditionnelle »), nouveau mode de représentation du monde et de l’Homme apparu à la Renaissance et aboutissant aux Lumières, découleront tant un ensemble de processus socio-politiques définissant la « modernité » (développement scientifique et technique, révolution industrielle, État de droit, capitalisme marchand, individualisation des comportements et des valeurs, etc.) qu’une opposition globale à la « tradition » (les « survivances », en termes évolutionnistes). Ce « désenchantement du monde » – pour reprendre l’expression célèbre de Max Weber –, sera perçu à travers une dichotomie généralisée et normativement orientée, déclinée sous de multiples aspects : religion / science, immobilisme / changement, hiérarchie / égalité, conformisme / liberté, archaïsme / progrès, communauté / société, etc. Si le « grand partage » entre Nous et les Autres, entre modernité et tradition, a pu constituer un soubassement fondamental à la prime ambition empirique et positiviste du savoir anthropologique, il n’en a pas moins dès l’origine de la discipline été contesté sur bien des points. En anthropologie, l’idée d’une tradition fixe et rigide s’avère critiquée dès Malinowski, l’un des premiers à souligner la rationalité contextuelle des « primitifs » en référence à leurs règles communes de coexistence, et à récuser l’assimilation indue de la tradition à une obéissance servile et spontanée, sorte d’inertie mentale ou d’instinct groupal. Chez les Trobriandais ou ailleurs, soulignait-il, « dans des conditions normales, l’obéissance aux lois est tout au plus partielle, conditionnelle et sujette à des défaillances et (…) ce qui impose cette obéissance, ce ne sont pas des motifs aussi grossiers que la perspective du châtiment ou le respect de la tradition en général, mais un ensemble fort complexe de facteurs psychologiques et sociaux » (Malinowski, 2001 : 20). L’anthropologie, par sa mise en valeur relativiste des multiples cultures du monde, insistera alors davantage sur l’importance de la tradition dans la constitution de toute société, comme ensemble de principes, de valeurs, de pratiques, de rituels transmis de génération en génération afin d’assurer la permanence d’un monde commun, fût-ce à travers d’essentielles dynamiques de réappropriation, d’altération et de transformation, trait fondamental de toute continuité historique. Selon Jean Pouillon, « la tradition se définit – traditionnellement – comme ce qui d’un passé persiste dans le présent où elle est transmise et demeure agissante et acceptée par ceux qui la reçoivent et qui, à leur tour, au fil des générations, la transmettent » (Pouillon, 1991 : 710). En ce sens, « toute culture est traditionnelle », même si elle se conçoit comme radicalement nouvelle et en rupture totale avec le passé : son inscription dans la durée vise implicitement un « devenir-tradition ». Dès les années 1950, le courant « dynamique » de l’anthropologie britannique (Gluckman, 1956 ; Leach, 1954 ; Turner, 1957), les analyses de l’acculturation aux États-Unis (Herskovits, 1955) ou les travaux pionniers de Balandier (1955) et Bastide (1960) en France avaient montré combien les « traditions », malgré les efforts conservateurs des pouvoirs religieux et politiques afin de légitimer leur position, recelaient de potentialités discordantes, voire contestataires. A partir des années 1980, certains courants postmodernes, post-coloniaux ou féministes en anthropologie (Clifford et Marcus, 1986 ; Appadurai, 1996 ; Bhabha, 1994 ; Abu-Lughod, 1993), souvent inspirés par la French Theory des Foucault, Deleuze ou Derrida (Cusset, 2003), se sont inscrits dans cette veine afin d’élaborer une critique radicale de la perspective moderne : partant du native point of view des populations subalternes, objectivées, dépréciées et opprimées, il s’agit de dénoncer le regard implicitement colonialiste et essentialiste, qui – au nom de la science objective – avait pu les rejeter unanimement du côté de l’archaïsme et de l’arriération.. Cette reconsidération féconde de la « tradition » rejaillit alors nécessairement sur son envers relatif, la « modernité ». A partir des années 1950, suite au cataclysme totalitaire et aux puissants mouvements de décolonisation, apparaît une critique anthropologique argumentée des principes de développement et de modernisation, encore approfondie dans les années 1990 avec la fin du communisme réel en Europe et l’avènement d’une crise écologique liée à l’hégémonie du capitalisme industriel. Sous l’effet d’une « mondialisation » aux dimensions hétérogènes voire contradictoires, l’Occident semble redécouvrir les vertus des approches dites « traditionnelles » en de nombreux domaines (spiritualité, médecine, artisanat, agriculture, patrimoine, etc.), à la faveur de réseaux d’information et de communication toujours plus denses. Sans trancher sur le fait de savoir si notre époque globalisée relève encore et toujours de la modernité (seconde, avancée ou tardive), ou alors de la postmodernité (Bonny, 2004) du fait des formes hybrides ainsi produites, la remise en cause de la rationalité progressiste entendue comme « métarécit » (Lyotard, 1979) semble favoriser une compréhension plus équilibrée des « traditions vivantes », notamment des mœurs des populations autochtones ou immigrées (pluralisme culturel, tolérance religieuse, éloge de la diversité et du cosmopolitisme), même si certaines contradictions n’en apparaissent pas moins toujours prégnantes entre les divers répertoires de sens disponibles. Dès lors, les deux termes du contraste classique tradition / modernité en ressortent désormais foncièrement relativisés, et surtout complexifiés. Les études historiques ont montré combien les sociétés apparemment les plus modernes contribuaient plus ou moins consciemment à une constante « invention de traditions » (Hobsbawm et Ranger, 1992), évidente dans la manifestation de certains nationalismes ou fondamentalismes religieux cherchant à légitimer leurs revendications politiques et culturelles les plus contemporaines par le recours à un passé idéalisé. D’une certaine manière, loin d’avoir strictement appliqué un programme rationaliste de séparation nature / culture, « nous n’avons jamais été modernes » (Latour, 1991), élaborant plutôt à notre insu un monde composite et hétéroclite, sous la domination d’un imaginaire social qui érige paradoxalement le progrès, la rationalité et la croissance en mythe de la maîtrise rationnelle. Et lorsqu’elle s’exporte, cette « ontologie naturaliste » (Descola, 2005) se voit réinterprétée, transformée, voire inversée, selon une « indigénisation de la modernité » (Sahlins, 2007 : 295) qui bouscule tant les univers locaux de signification que les principes globaux d’arraisonnement du monde. S’avère désormais entérinée l’existence de « modernités multiples », expression synonyme d’une évolution différenciée des trajectoires socio-culturelles à travers des cheminements à la fois interreliés, métissés, contingents et comparables. A l’inverse, nul ne semble pouvoir dorénavant se réclamer ingénument de la tradition sans être confronté à un paradoxe fondamental, déjà repéré par Hocart (1927) : puisqu’elle ne vit généralement qu’ignorée de ceux qui la suivent (selon un agir pratique incorporé dans les us et coutumes du quotidien), on fait appel à la tradition d’abord pour justifier ce qui justement ne va plus de soi, et se trouve en danger de disparaître. Ce passage de la tradition au « traditionalisme » peut prendre à la fois la forme légitime d’une sauvegarde de valeurs et coutumes ou de la résistance à la marchandisation globale, mais aussi le visage grimaçant d’une instrumentalisation idéologique, au service d’un ordre social chimérique, soi-disant pur et authentique, fût-il répandu par les moyens technologiques les plus modernes.
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Dunoyer, Christiane. "Alpes". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.124.

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Le nom « alpe » d’origine prélatine, dont le radical alp signifie « montagne », est commun à tout le territoire en question. L’espace physique ainsi dénommé crée une série d’oppositions entre la plaine et la montagne, entre la ville et la montagne et entre les populations intra-alpines, dotées de connaissances spécifiques pour vivre dans cet espace, et les populations demeurant à l’extérieur des Alpes ou les traversant (voir aussi Monde alpin). Redécouvertes à l’époque des Lumières, dans un cadre positiviste, les Alpes deviennent un objet de spéculation philosophique (Rousseau 1761) et d’étude pour les sciences naturelles, notamment la biologie, et la médecine. L’apport de ces disciplines ne manqua pas d’influencer le regard porté par le monde urbain sur les Alpes, à partir de ce moment. En suivant l’exemple du philosophe et naturaliste Horace B. de Saussure (1779-1796), qui explora cette région à la fin du 18e siècle et qui accomplit l’ascension du mont blanc en 1787, un an après la première de Balmat et Paccard, les voyageurs anglais à leur tour découvrirent les Alpes et opposèrent la grandeur de ces paysages au côté misérabiliste des populations rencontrées, dans le cadre d’une sorte d’anthropologie spontanée empreinte d’idéologie, où les locaux sont perçus et décrits comme des survivances de sociétés primitives et donc étrangères à la nature sophistiquée de leurs observateurs. La naissance de l’alpinisme se situe dans ce contexte. En tant que paysage, les Alpes jouent un rôle important à l’âge romantique : Étienne Pivert de Senancour (1804) est le premier écrivain romantique à les avoir parcourues dans un but contemplatif. Objet contradictoire, les Alpes sont souvent peintes en vertu de leur beauté terrifiante. Au fil de voyages initiatiques, de découvertes et de rencontres, la vision romantique s’enrichit jusqu’à acquérir une dimension pédagogique, voire d’édification morale (Töpffer 1844), et nourrit encore en partie les représentations collectives de nos jours. Intégrées dans la société globale, les Alpes exercent un attrait sur le citadin depuis deux siècles. Celui-ci y projette tantôt la nostalgie d’un univers sauvage, tantôt le désir de conquérir et de domestiquer l’espace naturel. Les collections présentes dans quelques grands musées urbains font aussi partie de ce regard que les villes portent sur les Alpes, notamment au cours de la première moitié du 20e siècle. Tel est le cas des objets de la vie quotidienne réunis par Hippolyte Müller, fondateur du Musée Dauphinois, et par les plus de 8000 collectés par Georges Amoudruz, qui ont été acquis par le Musée d’Ethnographie de Genève. Ce n’est que plus récemment que les Alpes sont devenues un objet d’étude pour les géographes (Raoul Blanchard fonde en 1913 la Revue de géographie alpine) : les problématiques sociales, territoriales et environnementales des espaces montagnards sont au centre de ces recherches. Enfin, les anthropologues s’y sont intéressés aussi en privilégiant une approche qui combine l’étique et l’émique (voir Monde alpin). Terres de contrastes, les Alpes échappent à toute catégorisation trop stricte, tantôt appréhendées comme une unité qui efface les spécificités, tantôt comme un ensemble problématique : « un vaste territoire dont l'unité se décompose en un grand nombre de variétés régionales » que le géographe étudie en portant à la lumière « de multiples problèmes relatifs à de multiples pays » (Arbos 1922). Bätzing (2003, 2007) propose un essai de définition des Alpes en montrant la difficulté de la tâche à cause de l’absence de frontières claires, que ce soit sur le plan géographique ou sur le plan humain. Il désigne cette variabilité géographique comme l’origine du problème pour l’éclosion d’une politique alpine. Par exemple, la définition classique des Alpes en tant que massif au-delà de la frontière où poussent les arbres (1900-2200 mètres) est aujourd’hui contestée après la mise en évidence de l’existence de montagnes hautes, très arides et sans glaciers, qui ne rentrent pas dans cette définition. Quant à Fernand Braudel (1966) et Germaine Veyret-Verner (1949), qui introduisent la dimension sociale à travers les études démographiques, définissent les Alpes comme un espace isolé, à l’écart des bouleversements de l’histoire. Ces théories ont été depuis sérieusement remises en question, les archéologues ayant amplement démontré que déjà pendant la préhistoire les Alpes étaient le théâtre de passages et d’échanges. Une deuxième définition, qui est à la base de la loi anthropogéographique des Alpes théorisée par Philippe Arbos (1922), l’un des pères fondateurs de la géographie alpine, et de l’alpwirtschaft de John Frödin (1940), est centrée sur les notions de pente et de verticalité, impliquant une organisation humaine et une modalité d’exploitation de la montagne par étagements successifs où tout est lié dans un système d’interdépendance et de complémentarité. Cette définition est aussi partiellement dépassée : le système traditionnel s’est transformé (sédentarisation des populations, abandon de la montagne, nouvelles installations à cause du tourisme). D’ailleurs, le tourisme, qui semble une constante de l’espace alpin contemporain, n’est pourtant pas présent partout : le tourisme touche moins de 40 % des communes des Alpes (Bätzing 2007). D’autres façons de délimiter les Alpes font référence aux unités géographiques formées par les vallées (ayant chacune son histoire, son évolution et son organisation pour l’exploitation des ressources locales) ou par les groupements de massifs et de sommets (qui revêtent un intérêt notamment pour les alpinistes) : dans le premier cas les frontières passent par les cours d’eau, dans le deuxième par les sommets. Enfin, la division politico-administrative est une autre tentative de définition : les Alpes sont partagées et loties sur la base de subdivisions territoriales qui en ont fait « un facteur de séparation plus ou moins déterminant » (Fourny 2006), à la base de conflits, notamment lorsque les aires culturelles ne recoupent pas les délimitations politiques, ce qui est assez fréquent, étant donné que les unités de peuplement, de langue, de religion, se différencient dans les plaines et les vallées et non sur les lignes de crête. Le signe le plus manifeste en est la langue. En effet, les Alpes sont une vraie mosaïque de groupes linguistiques, ethniques et religieux : des populations de langue provençale du secteur sud-occidental aux populations slaves de l’extrémité orientale. Parfois la variation existe à l’intérieur de la même vallée et remonte au Moyen Âge, par exemple dans les vallées occitanes et francoprovençales du secteur occidental, versant italien. Dans certains cas, elle est la conséquence de mouvements migratoires, tels que l’expansion colonisatrice des Walser, qui en partant de l’Oberland bernois entre le 13e et le 15e siècle se sont implantés dans plus de cent localités alpines sur une région très large qui va de la Savoie au Vorarlberg (Weiss 1959, Zinsli 1976), ou les déplacements des paysans carintiens et bavarois qui occupèrent la partie supérieure de nombreuses vallées des Alpes orientales, italiennes et slovènes. Les situations de contact linguistique dans les Alpes orientales italiennes et slovènes ont fait l’objet d’études anthropologiques de la part de Denison (1968) et de Brudner (1972). Le problème des relations entre milieu physique et organisation sociale est au cœur des études sur les Alpes. Les études de Philippe Arbos (1922) sont une réaction au déterminisme largement partagé jusqu’ici par les différents auteurs et se focalisent sur la capacité humaine d’influencer et de transformer le milieu. Dans ce filon possibiliste s’inscrit aussi Charles Parain (1979). Germaine Veyret-Verner (1949, 1959) introduit la notion d’optimum, à savoir l’équilibre démographique résultant de la régulation numérique de la population et de l’exploitation des ressources locales. Bernard Janin (1968) tente de cerner le processus de transformation économique et démographique dans le Val d’Aoste de l’après-guerre jusqu’aux années 1960, dans un moment perçu comme crucial. D’autres études se sont concentrées sur l’habitat humain, notamment sur l’opposition entre habitats dispersés, typiques des Alpes autrichiennes, bavaroises et suisses (et plus marginalement des Alpes slovènes : Thomas et Vojvoda, 1973) et habitats centralisés, typiques des Alpes françaises et italiennes (Weiss 1959 : 274-296 ; Cole et Wolf 1974). Au lieu de focaliser sur la variabilité interne des phénomènes alpins et sur leurs spécificités culturelles, quelques chercheurs sous la direction de Paul Guichonnet (1980) tentent une approche globale des Alpes, en tant qu’entité unitaire en relation avec d’autres espaces physiques et humains. Cette approche se développe parallèlement à la transition qui s’opère au niveau institutionnel où les Alpes deviennent un objet politique et ne sont plus un assemblage de régions : en effet, avec la Convention alpine (1991), les Alpes acquièrent une centralité en Europe. Plutôt que les confins d’un territoire national, elles sont perçues comme des lieux d’articulation politique, une région de frontières. Dans cette optique, les Alpes sont étudiées sous l’angle des forces extérieures qui les menacent (transport, tourisme, urbanisation, pollution) et qui en font un espace complémentaire de l’urbain et nécessaire à la civilisation des loisirs (Bergier 1996). C’est ainsi que « le territoire montagnard tire sa spécificité non pas d’un “lieu” mais de la complexité de la gestion de ce lieu. » (Gerbaux 1989 : 307) Attentifs au nouvel intérêt que la société porte sur les Alpes, après l’orientation vers les problèmes urbains, les anthropologues étudient la mutation rapide que connaît cet espace. Gérald Berthoud et Mondher Kilani (1984) entreprennent des recherches sur les transformations des Alpes en démontrant comment l’axe tradition-modernité demeure central dans les représentations des Alpes, toutes d’origine urbaine, qui se succèdent au fil des siècles, à tel point que les phénomènes contemporains y sont toujours interprétés en fonction du passé. Kilani (1984) décrit les Alpes comme un puissant lieu d’identification et analyse les effets de la manipulation de cette image figée sur les communautés alpines, que ce soient les images négatives renvoyant à la montagne marginale et arriérée ou les images utopiques de la nature vierge et du berceau de la tradition. La question de l’aménagement des Alpes étant devenue cruciale, en vue de la promotion touristique et de la préservation des milieux naturels, Bernard Crettaz met l’accent sur cette nouvelle représentation des Alpes qui régit l’aménagement contemporain et introduit la notion de disneylandisation (Crettaz 1994). Parallèlement, la floraison de musées du territoire semble être un signal parmi d’autres de cette volonté des populations locales de se libérer des représentations urbaines, qui en ont longtemps affecté le développement en imposant un sens univoque dans la diffusion de la pensée, et de raconter à leur tour les Alpes. Enfin, une réflexion sur l’avenir et le devenir des Alpes s’amorce (Debarbieux 2006), sur la déprise humaine entraînant un ensauvagement généralisé et la reforestation massive, qui est en train de progresser vers le haut, au-delà des limites écologiques, à cause du réchauffement climatique. À cette déprise, s’oppose la densification de l’impact humain le long des grands axes de communication (Debarbieux 2006 : 458), une constante de l’histoire alpine à l’échelle des millénaires, ayant comme conséquence un contraste croissant dans l’accessibilité entre les différentes localités, les villes situées le long des couloirs de circulation devenant toujours plus proches les unes des autres (Tschofen 1999 ; Borsdorf & Paal 2000). Marginalisation progressive ou reconquête de l’espace et de l’héritage?
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Dominguez, Virginia. "Anthropologie israélienne". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.130.

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Streszczenie:
Israël est un pays complexe et les anthropologues qui en font l’étude le savent bien (Dominguez 1989; Marx 1980; Motzafi-Haller 2018). La plus grande partie de l’anthropologie en Israël a jusqu’à présent été réalisée par des anthropologues juifs, hommes et femmes, ashkénazes (principalement d’ascendance européenne du nord et de l’est d’Europe) et mizrachi (principalement d’origine nord-africaine, ibérique et du Moyen-Orient). Les juifs ashkénazes ont largement prédominé dans les domaines politique, universitaire, économique et artistique au cours des premières décennies qui ont suivi la création de l'État d'Israël, ce pays qui vient de fêter ses 70 ans. Il n'est donc pas surprenant qu’on y retrouve beaucoup plus d'anthropologues juifs ashkénazes que d’anthropologues juifs Mizrachim ou d’anthropologues palestiniens. La plupart des anthropologues en Israël sont des anthropologues sociaux ou socioculturels (Abuhav 2015). Certains d’entre eux sont des anthropologues praticiens / appliqués qui travaillent dans les ministères de l’éducation, de la santé et de l’absorption des immigrants juifs et qui ont font partie d’une association d’anthropologie appliquée. Mais beaucoup n’adhèrent à aucune association. L'archéologie, partie des quatre champs de l’anthropologie selon la conception américaine de cette dernière, n'est pas considérée comme une carrière anthropologique en Israël, même si elle y est considérée comme une discipline visible et importante. On trouve la présence d’anthropologues médicaux et biologiques en Israël, mais ils ne sont certainement pas la majorité et ils sont rarement embauchés par les départements de l'université ou du collège dans lesquels travaillent la plupart des anthropologues universitaires. Jusqu'à récemment, tous ces départements étaient dans les faits des départements de sociologie et d'anthropologie, composés d’une majorité de sociologues. Ce n'est que depuis 5 ans qu'un département entièrement composé d’anthropologues a vu le jour, soit le département de l'Université de Haïfa qui se consacre au niveaux supérieurs de formation. L’association d’anthropologie d’Israël ((HaAguda HaAntropologit HaYisraelit)) remonte au début des années 1970 et n’a compté jusqu’à présent que des anthropologues juifs comme chefs ou présidents. Des efforts ont été faits pour changer cette situation au fil des ans, car tous les membres de l’Association ne sont pas juifs et certains d’entre eux croient fermement qu’ils ne doivent pas tous être juifs. Cette question demeure délicate pour certains des membres les plus en vue de la communauté anthropologique en Israël, citoyens d’Israël mais également Palestiniens (Kanaaneh 2002; Sa’ar 2016). Alors que l’association d’anthropologie d’Israël s'oppose largement à l'occupation de la Cisjordanie et à toute forme de discrimination à l'encontre des Palestiniens, en particulier de ses concitoyens, cette organisation est toujours israélienne et a toujours été une association fortement juive. En fait, ce n’est que récemment que la plupart des départements universitaires israéliens ont engagé des Arabes, des Palestiniens, voire des musulmans, en tant que membres du corps enseignant. Pour les quelques Palestiniens qui occupent actuellement ces postes dans des universités ou des collèges israéliens, les postes de direction de l'association anthropologique israélienne les laisseraient ouverts à la critique selon lesquelles ils seraient simplement des collaborateurs ou des complices des sionistes israéliens qui considèrent Israël comme un pays réservé aux juifs et un pays réalisé par les juifs dont les valeurs morales l'obligent à être tolérant envers les non-Juifs parmi eux. Ainsi, une nouvelle association appelée Insaniyyat a simplement été créée ces dernières années pour et par des anthropologues palestiniens Pendant des années et avant la date de la fondation de l’association (1973) l’anthropologie a été enseignée aux niveaux universitaire dans toutes les grandes universités israéliennes et les étudiants ont obtenu un baccalauréat en sociologie et en anthropologie, une maîtrise en anthropologie et un doctorat en anthropologie en Israël. Le corps professoral et les étudiants israéliens font des recherches, présentent leurs travaux lors de conférences et pratiquent périodiquement des activités d'anthropologie engagée ou de plaidoyer. La qualité de leurs recherches et de leurs publications est généralement élevée, et les universités s'attendent à de nombreuses publications dans des revues savantes internationales de haute qualité destinées à toute personne considérée pour une promotion et une permanence. Pendant des années aussi, l'anglais a été fortement enseigné et fortement favorisé à la fois dans la communauté universitaire en général en Israël et dans la communauté anthropologique israélienne en particulier. En fait, la publication en hébreu dans des revues israéliennes n'a pas autant de valeur que celle dans des revues de langue anglaise au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie ou au Canada. Une partie de cette tendance est valable pour les universités israéliennes en général, mais une autre est spécifique à l'anthropologie en Israël. Au fil des ans, plusieurs influences ont marqué l'anthropologie en Israël. Le regretté professeur Shmuel Eisenstadt (1967), qui a marqué la sociologie et l'anthropologie en Israël, en particulier dans son département d'origine à l'Université hébraïque de Jérusalem, compte parmi celles-la. Pendant bon nombre d'années, ce professeur a été nommé à Harvard (pendant six mois) alors qu'il était également à l'Université hébraïque de Jérusalem. Ce professeur se croyait autant anthropologue que sociologue et considérait l'anthropologie comme une branche de la sociologie, cela bien que ce n’était généralement pas l’opinion des anthropologues qu’il était disposé à engager comme professeurs dans ce même département. Sa connexion à Harvard était importante. C’est vers les États-Unis qu’il s’est tourné en ses qualités de sociologue et d’anthropologue, mais aussi que sur l’organisation de l’enseignement supérieur en Israël. Ce n’était pas l’Allemagne, la Pologne, la France, l’Italie ou tout autre pays imaginable. Ce n’est donc pas un hasard si ce chercheur a privilégié les publications en anglais et plus particulièrement aux États-Unis. La deuxième influence importante qui a marqué l’anthropologie israélienne a été celle de la Manchester School dirigée par Max Gluckman, un juif sud-africain émigré en Angleterre à l’origine de ce puissant département d'anthropologie à l'Université de Manchester en Angleterre. Gluckman a formé des anthropologues à Manchester pour effectuer des travaux d'anthropologie sociale en Israël, et certains de ses plus importants étudiants sont restés en Israël et y sont devenus professeurs d'anthropologie sociale. Une troisième influence sur le développement de l'anthropologie en Israël fut le sionisme travailliste lui-même. Des juifs d'autres pays sont venus s'installer en Israël pour participer au développement d'un Israël à tendance socialiste dans les années 1950 et 1960. Certains d'entre eux étaient des anthropologues titulaires d'un doctorat de pays anglophones (ou dominants anglophones), comme les États-Unis, le Royaume-Uni, Canada, l’Australie, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande. Pendant de nombreuses années, peu de postes de professeur d’anthropologie dans des universités israéliennes ont été occupés par des Israéliens nés dans le pays, et certainement pas par des anthropologues n’ayant jamais étudié dans un pays anglophone, suivi une formation postuniversitaire dans un pays anglophone ou encore terminé au moins un postdoc dans un pays anglophone. Quand des collègues qui sont des rédacteurs de revues anglophones en anthropologie aux États-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada font une remarque sur le nombre de manuscrits qu’ils reçoivent d’anthropologues israéliens et sur leur qualité, je souris. Les anthropologues israéliens publient en dehors d’Israël parce que leur université accorde plus d’importance, en particulier dans les articles de revues, et que leurs textes sont bons (c’est-à-dire que leurs problèmes sont familiers et qu’ils respectent les normes des articles de journaux aux États-Unis), car ils ont en grande partie été formés et par des anthropologues anglophones. Une génération plus jeune est maintenant moins à l'aise de publier ou de présenter ses recherches en anglais, parce que l'anglais n'est pas la langue maternelle des anthropologues israéliens, mais le fait demeure qu'ils lisent des livres et des articles en anglais tout au long de leurs études universitaires. Il faut mentionner que peu de livres ou d'articles académiques sont traduits de l’anglais vers l’hébreu. Quoi que les conférences et conversations universitaires soient en hébreu, de nombreux livres et articles qu'ils sont censés lire sont en anglais. Quels sont les champs et thèmes de recherche privilégiés par ces anthropologues ? Sans surprise, ils travaillent sur une variétés de sujets, mais aussi, sans surprise, on note quelques changements au fil des ans (Feldman 2008; Levy et Weingrod 2004; Markowitz 2013). Les premières vagues d'anthropologues en Israël avaient tendance à travailler sur des groupes d'immigrants juifs non ashkénazes en Israël ou sur des communautés non juives vivant en Israël. Pour la plupart, ils ont étudié les kibboutzim et les moshavim ou villes de développement en Israël. Cette tendance s’est partiellement modifiée dans les années 1980 et 1990, mais la plupart des anthropologues israéliens travaillent encore largement sur le terrain en Israël et non en dehors d’Israël. L'adaptation et l'intégration des nouveaux arrivants ne sont plus des thèmes dominants. D’autres thèmes de recherche apparaissent tels que les LGBTQ, les New Agers en Israël, certains se penchent sur la science et la technologie en Israël, d’autres sur la reproduction et sa politique en Israël, sur le néolibéralisme en Israël ou encore les tribunaux de conversion en Israël. Les autres sujets prédominants sont l'anthropologie médicale et psychologique, la jeunesse, le féminisme et le genre, et ainsi que les études environnementales. L'anthropologie israélienne interroge de nombreux aspects de la vie en Israël. Elle se considérait de gauche dans les premières décennies d’Israël (quand Israël avait un gouvernement à tendance socialiste) comme c’est toujours le cas aujourd’hui (malgré le mouvement connu d’Israël vers la droite) (voir Lomsky-Feder et Ben-Ari 2000). L'anthropologie israélienne a longtemps été influencée par l'anthropologie dans le monde anglophone et aucun signe n’indique que cela soit en train de changer. L’anthropologie israélienne a longtemps été centrée sur la vie en Israël (juive et arabe) ; bien que les thèmes de recherche aient tendance à se diversifier, et encore là tout indique que cette tendance se poursuit, même si davantage d’anthropologues israéliens travaillent dorénavant sur terrains en dehors d’Israël. Les anthropologues israéliens ont reçu une formation rigoureuse à tous les niveaux de leurs études universitaires, et je vois que cela continue. Reste à savoir si les juifs et les palestiniens trouveront davantage de collaborations que ce que l’on constate aujourd’hui. Lorsque la communauté anthropologique américaine a sérieusement envisagé le mouvement BDS (mouvement britannique de boycott, désinvestissement et sanction face à Israël) (voir Redden 2016) les anthropologues israéliens se sont préparés au boycott qu'ils attendaient des départements, revues et maisons d'édition anthropologiques américains. Ils ont également subi un peu de pression (de leurs universités et de leurs collègues) pour combattre le BDS. Beaucoup s'inquiètent de l'impact du BDS sur la communauté anthropologique israélienne. Rétrospectivement, c’est un signe vraiment visible de la manière dont la communauté anthropologique israélienne a été liée - et continue de l’être - à la communauté anthropologique américaine. Certains[DVR1] [DVR2] [DVR3] [DVR4] anthropologues israéliens de la première génération craignent que la jeune génération ne fasse plus de travail sur le terrain en immersion totale et, partant, que l'anthropologie disparaisse bientôt de la vie et du monde universitaire israéliens, mais je vois des continuités tout autant que des changements dans l'anthropologie israélienne, et je ne pense pas que l'anthropologie est susceptible de disparaître en Israël.
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