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Labat, Laurence. "La préparation des matrices biologiques pour l’analyse des métaux". Annales de Toxicologie Analytique 22, nr 2 (2010): 81–88. http://dx.doi.org/10.1051/ata/2010011.

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Rouillon, Steeve, Claire Grignon, Nicolas Venisse, Cédric Nadeau, Marion Albouy-Llaty, Virginie Migeot, Antoine Dupuis i Bertrand Brunet. "Exposition hydrique au bisphénol A et à ses dérivés chlorés et liens avec le cancer du sein : étude de faisabilité BREDI I (Breast and Endocrine Disrupter Investigation Part 1)". Revue des sciences de l’eau 28, nr 3 (10.11.2015): 215–20. http://dx.doi.org/10.7202/1034010ar.

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Streszczenie:
Résumé Il existe une relation entre exposition aux perturbateurs endocriniens (PE) et carcinogenèse animale. Cependant, les données épidémiologiques sont insuffisantes. Le bisphénol A (BPA) est un PE ubiquitaire présent dans l’eau potable. Ses dérivés chlorés (Clx-BPA) sont suspectés d’avoir une action PE 100 fois supérieure. L’objectif de ce travail était d’évaluer la faisabilité d’une étude d’exposition hydrique au BPA et aux Clx-BPA dans une population de patientes opérées du sein. L’étude a été menée au CHU de Poitiers auprès de trois populations de femmes opérées du sein classées selon la gravité de leur lésion. Trois façons d’évaluer l’exposition hydrique ont été explorées : dosage dans des matrices biologiques, dans l’eau du robinet et administration d’un questionnaire sociodémographique validé. Le critère de jugement principal était la concentration en composés dans l’eau ou les matrices biologiques et les quantités d’eau apportées par voie orale et cutanée selon le questionnaire. Dans l’eau de boisson analysée, le BPA a été quantifié chez la totalité des patientes (116 ± 162 ng∙L‑1). Les concentrations en Clx-BPA étaient de 1,85 ± 0,70 ng∙L‑1. Les concentrations urinaires en BPA étaient de 2,6 ng∙mL‑1 en préopératoire et 3,8 ± 5,5 ng∙mL‑1 en postopératoire, les Clx-BPA n’ayant pas été quantifiés. Dans le tissu adipeux mammaire, le BPA a été retrouvé à 1,265 ± 0,058 ng∙g‑1, le BPA et le Clx-BPA n’ayant été détectés qu’à deux reprises. Cette étude a montré la faisabilité des dosages du BPA et des Clx-BPA dans les matrices biologiques et l’eau du robinet. La mise en place d’une cohorte multicentrique permettra d’étudier la relation entre exposition à ces PE et cancer du sein.
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3

Appenzeller, B. "Biosurveillance et importance des matrices biologiques dans la caractérisation des expositions". Annales d'Endocrinologie 75, nr 5-6 (październik 2014): 248. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.864.

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David, Arthur, Jade Chaker, Luc Multigner i Vincent Bessonneau. "Exposome chimique et approches « non ciblées »". médecine/sciences 37, nr 10 (październik 2021): 895–901. http://dx.doi.org/10.1051/medsci/2021088.

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Streszczenie:
Les avancées techniques en spectrométrie de masse à haute résolution (SMHR), concomitantes au développement d’outils bio-informatiques, permettent aujourd’hui la détection simultanée de plusieurs dizaines de milliers de signaux chimiques dans des matrices biologiques, correspondant à des molécules d’origine exogène (dont les xénobiotiques) et à des molécules endogènes. Ces nouvelles approches reposant sur la SMHR, dites « non ciblées » car sans a priori, représentent une opportunité unique pour caractériser à grande échelle l’exposition de populations humaines aux composés chimiques (ce que l’on appelle exposome chimique interne), et ainsi mieux appréhender leur rôle dans la survenue de maladies chroniques.
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Cirimele, V., P. Kintz i B. Ludes. "DOSAGE RAPIDE DU PROPOFOL DANS LES MATRICES BIOLOGIQUES ET LES CHEVEUX PAR HS-GC/MS". Acta Clinica Belgica 57, sup1 (styczeń 2002): 47–50. http://dx.doi.org/10.1179/acb.2002.077.

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ANTON, M., F. NAU, V. LECHEVALIER, C. GUERIN-DUBIARD i T. CROGUENNEC. "Les ovoproduits : des ingrédients fonctionnels pour des matrices complexes". INRAE Productions Animales 23, nr 2 (10.04.2011): 215–24. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2010.23.2.3302.

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Streszczenie:
L’œuf de poule est un ingrédient polyfonctionnel, c’est-à-dire qu’il peut remplir simultanément plusieurs fonctions technologiques dans un produit alimentaire formulé. Ses propriétés émulsifiantes, foisonnantes, gélifiantes, épaississantes, colorantes et aromatiques en font un ingrédient de base de la cuisine domestique et de l’agroalimentaire. Plus spécifiquement, le jaune d’œuf est l’agent émulsifiant par excellence, alors que le blanc d’œuf est une référence en termes de foisonnement. A l’échelle industrielle, l’œuf est transformé en ovoproduits dits de première transformation (œuf entier, jaune ou blanc, à l’état liquide, congelé ou poudre), ou dans certains cas cuit et/ou cuisiné, de manière à reproduire certaines recettes ménagères classiques ; on parle alors d’ovoproduits de deuxième transformation. Cette industrie relativement récente connaît depuis plusieurs années une croissance importante. Les connaissances sur les constituants, la structure de l’œuf et la compréhension des mécanismes mis en jeu au cours des traitements thermomécaniques, issues de la recherche développée depuis plus d’une vingtaine d’années, ont permis d’une part de mieux maîtriser les fonctionnalités des constituants de l’œuf et d’autre part d’adapter les procédés de transformation utilisés dans le secteur des ovoproduits. De même, les progrès réalisés dans l’extraction et la connaissance des constituants mineurs de l’œuf et de leurs propriétés biologiques ouvrent des perspectives de développement pour des applications hors du secteur de l’agroalimentaire (biologie, médecine, pharmacie). Cet article, a pour objectif de décrire les différentes étapes de fabrication des ovoproduits, après avoir abordé succinctement la structure, les constituants, et les principales applications de l’œuf et de certains de ses constituants.
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RYCHEN, G., C. DUCOULOMBIER-CREPINEAU, N. GROVA, S. JURJANZ i C. FEIDT. "Modalités et risques de transfert des polluants organiques persistants vers le lait". INRAE Productions Animales 18, nr 5 (18.12.2005): 355–66. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2005.18.5.3538.

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Les activités humaines produisent des composés polluants tels que les Polluants Organiques Persistants (POP) qui peuvent dans certains cas entraîner des risques de contamination des activités agricoles. Ces molécules posent des problèmes de transfert dans la chaîne alimentaire, notamment vers les produits animaux. Les POP sont caractérisés par une forte rémanence, une volatilité élevée et une lipophilie marquée entraînant leur accumulation potentielle dans les tissus adipeux. Ce groupe de molécules potentiellement toxiques pour l’homme et l’environnement fait l’objet d’une attention internationale. L’objectif de cette synthèse est d’aborder le devenir de trois familles de composés POP, de type hydrocarbures polycycliques : les dioxines-furanes (PCDD/F), les polychlorobiphényles (PCB) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les résultats de recherche montrent une contamination significative des fourrages situés en zones exposées aux polluants par comparaison avec des zones isolées. Ils mettent également en évidence un transfert différentiel de ces molécules toxiques vers les matrices biologiques dont le lait.
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Goullé, Jean-Pierre, Élodie Saussereau, Loïc Mahieu, Isabelle Coulant, Sylvie Plougonven, Michel Guerbet i Christian Lacroix. "Validation du dosage du chrome par ICP-MS avec cellule de collision dans les matrices biologiques et concentrations usuelles". Annales de Toxicologie Analytique 23, nr 4 (2011): 211–16. http://dx.doi.org/10.1051/ata/2011126.

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Riffi, Mohammed, Okacha Abdelmalek, Rania Abtroun, Mohammed Azzouz, Mohammed Reggabi i Barkahoum Alamir. "Dosage du chrome capillaire et urinaire par GF-AAS chez les ouvriers d’une tannerie. Intérêt des matrices biologiques alternatives". Toxicologie Analytique et Clinique 26, nr 3 (wrzesień 2014): 133–38. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.07.003.

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Maillard, Jean-Charles, S. J. Kemp, Michel Naves, C. Palin, C. Demangel, A. Accipe, N. Maillard i Albert Bensaïd. "Tentative de corrélation de l’origine des races bovines et des maladies associées à ou transmises par la tique Amblyomma variegatum dans les Antilles françaises". Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 46, nr 1-2 (1.01.1993): 283–90. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.9380.

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A l'aide de données biologiques et de la recherche historique, on a essayé d'expliquer la différence, en ce qui concerne la résistance et la sensibilité aux maladies transmises par (cowdriose) ou associées à (dermatophilose) la tique Amblyomma variegatum, entre deux races bovines des Antilles françaises : la race Créole hybride de la Guadeloupe et le zébu Brahman de la Martinique. Les polymorphismes de 5 systèmes génétiques indépendants (hémoglobine érythrocytaire, albumine et transferrine du sérum, la région classe I du complexe BolA et le gène gamma S cristallin) ont été étudiés chez différentes races, à savoir des Bos taurus d'Europe et d'Afrique, des Bos indicus d'Afrique de l'Ouest et de l'Est, le Brahamn de la Martinique et le Créole de la Guadeloupe. Par comparaison des fréquences de différents allèles de ces 5 loci polymorphiques non liés et à l'aide de deux matrices mathématiques différentes de NEI et de CAVALLI-SFORZA, on a établi les distances génétiques entre ces races. Il apparaît clairement que le bovin Créole de la Guadeloupe est dans une position intermédiaire entre le Bos taurus N'Dama de l'Afrique de l'Ouest et le Brahman.
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Dugues, Paméla, Marie Martin, Emuri Abe, Yves Edel, Jean Claude Alvarez i Islam Amine Larabi. "Identification et quantification de substances illicites conventionnelles et de nouveaux produits de synthèse (NPS) dans des matrices non biologiques : tendances de 2016 à 2022". Toxicologie Analytique et Clinique 35, nr 2 (maj 2023): S37. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2023.03.051.

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Olichon, Didier, Olivier Guillard i Alain Pineau. "Contaminants apportés aux matrices biologiques dans l'analyse des métaux et des éléments-trace au cours de la surveillance des travailleurs exposés en médecine du travail". Annales de Toxicologie Analytique 13, nr 3 (2001): 232–36. http://dx.doi.org/10.1051/ata/2001019.

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Abdelnour, Yolande. "Concept innovant de l'Interface à Collision et Réaction (CRI) pour la gestion des interférences polyatomiques en ICP-MS. Application au dosage multi élémentaire dans les matrices biologiques". Annales de Toxicologie Analytique 19, nr 1 (2007): 97–101. http://dx.doi.org/10.1051/ata:2007014.

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Amiard, J. C., A. Pineau, H. L. Boiteau, C. Metayer i C. Amiard-Triquet. "Application de la spectrometrie d'absorption atomique zeeman aux dosages de huit elements traces (Ag, Cd, Cr, Cu, Mn, Ni, Pb et Se) dans des matrices biologiques solides". Water Research 21, nr 6 (czerwiec 1987): 693–97. http://dx.doi.org/10.1016/0043-1354(87)90081-9.

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Flammarion, P., i A. Péry. "Apports de la modélisation des effets des toxiques sur l’individu et la population en écotoxicologie aquatique". Revue des sciences de l'eau 17, nr 4 (12.04.2005): 489–502. http://dx.doi.org/10.7202/705545ar.

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En général, les résultats des bioessais d’écotoxicologie sont étudiés par des méthodes statistiques et les paramètres estimés n’ont pas de signification biologique. La modélisation est apparue plus récemment en écotoxicologie et bénéficie même ces temps derniers d’un regain d’intérêt. Son développement s’effectue actuellement dans deux directions complémentaires que nous avons voulu présenter ici en en montrant les principaux apports. D’une part les effets sur les individus font l’objet d’efforts de modélisation afin de donner un sens biologique aux paramètres des tests de toxicité pour pouvoir intégrer des facteurs confondant au cours des tests comme par exemple des variations de la concentration d’exposition ou pour pouvoir déterminer les modes d’action des composés. D’autre part, l’écosystème étant l’objet d’étude par excellence de l’écotoxicologie, la modélisation est utilisée pour déduire les effets au niveau des populations à partir d’essais réalisés sur les individus. Jusqu’à présent, des approches classiques, qui se fondent sur l’équation d’Euler ou la diagonalisation de matrices de Leslie, ont été utilisées et ont permis une meilleure définition des paramètres à rechercher au niveau des tests de toxicité. D’autres approches sont à développer pour gagner en pertinence vis-à-vis du terrain (notamment hétérogénéité spatiale de la pollution et des habitats).
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Augias, A., N. Benmoussa, S. Jacqueline, J. Boudeau, J. M. Femolant, J. Nogel Jaeger, R. Weil, A. L. Muller i P. Charlier. "Ante-, péri- ou post mortem ? Profil de fracturation en contexte humide : le cas du dépôt en puits (iie–iiie siècles apr. J.-C.) de la place du Jeu-de-Paume, Beauvais (Oise)". Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de Paris 29, nr 1-2 (30.01.2017): 112–16. http://dx.doi.org/10.1007/s13219-016-0177-2.

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L'étude archéoanthropologique médicolégale d'un squelette humain mis au jour dans un puits lors des fouilles archéologiques préventives de la place du Jeu-de-Paume à Beauvais avait pour objectif premier la détermination des causes du décès par le biais d'examens biomédicaux des fractures fémorales mises en évidence. La scanographie et la microscopie électronique à balayage ont permis de mettre en lumière les limites de la discipline vis-à-vis de la compréhension du mécanisme fracturaire, mais surtout de pointer l'influence du contexte taphonomique dans la persistance des caractéristiques osseuses péri-mortem. Ce cas ostéoarchéologique illustre la difficulté du diagnostic des traumatismes sur os anciens et précise les mécanismes lésionnels intervenant sur matrice mixte organique/minérale ancienne, au service de l'anthropologie biologique.
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Roberge, Michel. "La génération des Idées dans la Paraphrase de Sem (NH VII, 1)". Articles spéciaux 70, nr 1 (27.01.2015): 143–72. http://dx.doi.org/10.7202/1028170ar.

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Streszczenie:
Le mythe cosmogonique de la Paraphrase de Sem utilise le schéma médio-platonicien de deux Intellects : l’Intellect paternel et l’Intellect démiurge. Il situe cependant l’Intellect paternel à l’origine dans le chaos précosmique, recouvert d’un feu agité et soumis au principe mauvais, l’Obscur. De plus, la succession des Intellects procède selon le mode biologique de l’engendrement. Selon ce modèle la production des Idées ou Formes s’accomplit en deux étapes : 1) lorsque le Pneuma, principe intermédiaire entre l’Obscur et la Lumière, agissant à la façon d’un principe actif stoïcien, chute dans le chaos, l’Intellect qui était inerte reçoit l’impulsion qui le rend actif et produit, avec l’aide du feu, les Idées qui illuminent alors le chaos (2,19-3,29). 2) Lorsque le Sauveur, venu à la rescousse de la lumière du Pneuma, provoque la formation de la Matrice cosmique, l’Obscur s’unit à elle et éjacule son Intellect comme une semence. Il engendre alors le second Intellect en même temps qu’il transfère dans la Matrice les Idées que la Nature utilisera comme des « raisons séminales » pour fabriquer le monde matériel (3,30-6,30a). Traduire et interpréter ces pages exige de tenir compte du contexte philosophique et du vocabulaire technique de l’embryologie de l’époque.
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Buc, Philippe. "Martyre et Ritualité Dans L'Antiquité Tardive Horizons de l'écriture médiévale des rituels". Annales. Histoire, Sciences Sociales 52, nr 1 (luty 1997): 63–92. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1997.279553.

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Pourquoi un rituel ? Les rites (on se penchera ici surtout, mais pas uniquement, sur ceux de la mort) sont cruciaux pour la structuration d'une communauté. Non pas tant à cause d'une force immanente, attachée aux rythmes et scansions du devenir biologique humain, qu'à cause d'un mouvement de va-et-vient permanent entre la praxis stratégique et le travail réflexif des individus. Conscients de la valeur que la culture politique dans laquelle ils naissent en tant qu'acteurs du jeu social attache à un rituel, les individus l'utilisent à leurs fins, et ce faisant la reproduisent et la transforment. Lorsqu'ils se construisent comme adversaires, deux groupes engendrés par une mme matrice culturelle vont donc nécessairement diverger dans l'interprétation qu'ils donnent des rites les plus importants de la société mre. C'est donc moins la performance du rituel que la lecture qu'ils en proposent qui est cruciale tant dans leur lutte pour le pouvoir que dans leurs efforts pour définir leurs identités.
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Dufour, Alfred. "Les origines intellectuelles et les caractéristiques institutionnelles et axiologiques du droit matrimonial occidental moderne". Revue générale de droit 22, nr 4 (13.03.2019): 765–94. http://dx.doi.org/10.7202/1057482ar.

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Engagées sous l’égide laïque et démocratique, les principales réformes du Droit matrimonial occidental contemporain, qui visent à l’universalisation des principes de liberté, d’égalité et de réalisation de soi dans le domaine de la famille, ne sont pas l’expression privilégiée et exclusive d’un XXe siècle à l’avant-garde ou à la dérive. Elles s’inscrivent d’abord, quant à leurs origines intellectuelles, dans un processus général de laïcisation de la pensée et de la société politique occidentale. Celui-ci s’amorce dès le XIVe siècle de façon convergente dans la Scolastique tardive, dans la doctrine jusnaturaliste et dans la canonistique moderne avec l’affirmation de la compétence exclusive du pouvoir civil en matière matrimoniale, la dissociation dans le mariage du contrat et du sacrement, enfin la spiritualisation du pouvoir de l’Église et la cléricalisation de la sacramentalité du mariage. Mais les réformes contemporaines du Droit du mariage s’enracinent plus immédiatement, quant à leurs caractéristiques institutionnelles et axiologiques, dans la doctrine rationaliste du Droit naturel du Siècle des Lumières et dans les nombreux projets de la Révolution française, « matrice du Droit occidental moderne », qui en inspirent, non seulement le contractualisme, l’égalitarisme et l’eudémonisme foncier, mais en déterminent encore l’irréversible affranchissement par rapport à l’ordre biologique.
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Orgiazzi-Billon-Galland, Isabelle. "Fantasmatic Dynamics of the Family: A Projective Approach and Psychosis". Rorschachiana 24, nr 1 (styczeń 2000): 54–69. http://dx.doi.org/10.1027/1192-5604.24.1.54.

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Les théories psychanalytique groupalistes sont apparues avec les travaux de S.H. Foulkes sur la notion de groupe matrice, groupe dans lequel se produit une résonance inconsciente entre ses membres: le groupe est une matrice psychique qui permet une communication inconsciente entre ses membres. Pour H. Ezriel, cette résonance est fantasmatique, et dans un groupe, chaque participant tend à projeter son objet fantasmatique inconscient sur les autres participants en essayant de les faire agir selon son désir. Sur ces bases, W.R. Bion théorisera la notion de “présupposés de base,” ces noeuds imaginaires défensifs contre l’angoisse très primaire réactivée par le groupe. En 1976, R. Kaës émet l’hypothèse d’un appareil psychique groupal, puis A. Ruffiot développe le concept d’appareil psychique familial, fondant avec A. Eiguer, J.P. Caillot et G. Decherf une théorie et une pratique psychanalytiques de la thérapie du groupe familial. La psyché n’est pas individuelle, et advient comme résultante des identifications au penser et au fantasmer du groupe familial. A partir des théories portant sur le fonctionnement et les enjeux psychiques des groupes, ce travail se propose de confronter les protocoles du test Rorschach soumis de façon individuelle à chacun des trois membres père – mère – enfant d’une même famille. Le protocole d’un garçon, âgé de 10 ans 3 mois et présentant des difficultés d’adaptation relationnelle importantes, est analysé puis comparé à celui de ses parents pour en dégager les particularités et les similitudes projectives et interroger la dynamique psychique de la triangulation familiale au regard de ces difficultés. A travers l’analyse des protocoles de Rorschach, nous avons ainsi analysé la relation entre l’organization fantasmatique de ce garçon et celle de ses parents afin d’évaluer le sens et la place du symptôme dans l’univers familial. L’analyse du protocole Rorschach de l’enfant est caractérisée par la difficulté d’adaptation à la réalité objective des planches mettant en cause l’intégrité du Moi, l’inefficacité des défenses et la désadaptation au monde réel, avec une incapacité à s’identifier à une image humaine, sans mouvement identificatoire ni relation objectale possible. Or, ce mode de fonctionnement psychique vient s’inscrire au sein d’une organization fantasmatique familiale insuffisamment névrotique de ses parents. En effet, le protocole Rorschach de la mère s’avère marqué par la défaillance du contrôle formel et la la difficulté d’investissement de l’adaptation, compte tenu de la fragilité identitaire du sujet liée à la prégnance d’un noyau prégénital déstabilisant et d’un Moi insuffisamment structuré. L’appréhension d’un objet total bien différencié ne va pas de soi pour le sujet qui renvoie en écho, de façon répétitive, des préoccupations centrés autour de l’intérieur du corps. Le protocole Rorschach du père est un protocole très restrictif, caractérisé par la répression de toute élaboration, sans pôle conflictuel ni référence à la différence, où les ingérences fantasmatiques sont étouffées par l’abrasion massive des représentations comme des affects. La relation à l’autre est réprimée dans ce vide associatif, sans possibilité notamment d’assumer la position virile. Ainsi se dégage à partir du matériel clinique recueilli, une correspondance et une interaction entre l’élaboration projective de l’enfant et celle de ses deux parents. Il existe un mode de fonctionnement psychique spécifique dans une dynamique familiale dominée par: la faiblesse du Moi de la mère, faiblesse relayée et amplifiée par l’enfant, qui s’avère insuffisamment filtrée et contenue par un fonctionnement psychique paternel caractérisé par le blocage et l’exclusion de toute élaboration. Le problème que nous avons voulu poser dans ce travail peut ainsi mettre en évidence une compréhension inter projective, inter générationnelle et intra familiale qui rend compte de traces, de dépôts de l’élaboration parentale dans l’élaboration fantasmatique individuelle, à travers un processus de filiation psychique se déroulant au-delà de la transmission biologique des corps et de la consanguinité.
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Mazzei, João Roberto Fortes, Estevão Freire, Eduardo Gonçalves Serra, José Ronaldo de Macedo, Angélica Castanheira de Oliveira, Lucia Helena Pinto Bastos i Maria Helena Wohlers Morelli Cardoso. "Méthode multi-résidus pour l’analyse de 240 pesticides dans les sols de plantation de tomates par chromatographie liquide Ultra Performance couplée à la spectrométrie de masse". Revista Científica Multidisciplinar Núcleo do Conhecimento, 26.01.2021, 34–67. http://dx.doi.org/10.32749/nucleodoconhecimento.com.br/ingenierie-de-lenvironnement-fr/methode-multi-residus.

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Streszczenie:
Dans ce travail, une méthode analytique pour la détermination des résidus pour le foyer pesticides a été optimisée: Azoxystrobin, Boscalide, Carbendazim, Chloranthranilprole, Clothianidin, Diafentiuron, Difenoconazole, Dimetomorfe, Espinetoram, Espinosade A, Espinosade D, Fenurox, Metalaxfen Meth , Thiamétoxane dans le sol issu de la plantation de tomates, afin de comparer les niveaux de contamination de ces composés dans les échantillons de sol. La méthode d’extraction QuEChERS modifiée et la Chromatographie Liquide Ultra Performance couplée à la Spectrométrie de Masse Séquentielle ont été utilisées, avec une source d’ionisation par Electronébulisation en mode ESI (+/-). La méthode consistait à extraire 15,0 g de sol avec 15 ml de solution saturée d’hydroxyde de calcium pH 12,3 et 15 ml d’acétonitrile, avec une partition conséquente dans l’effet de «relargage» à travers 6,0 g de sulfate de magnésium anhydre et 1,5 g de chlorure de sodium . Les phases ont été séparées par centrifugation à 3700 tr / min pendant 7 min. Les extraits ont été dilués avec du MeOH licrossolv® grade et injectés dans un chromatographe. La méthode a été validée sur la base des paramètres de linéarité, LOD, LOQ, précision et exactitude. Linéarité entre 0,2 et 20,0 µg L-1, coefficients de détermination supérieurs à 0,99. Les valeurs de LQ pour la méthode étaient de 13 µg kg-1 pour le Spinosad et de 7,0 µg kg-1 pour les autres pesticides. La méthode a montré une bonne précision, avec des valeurs RSD <20%, et une exactitude, avec des récupérations comprises entre 70 et 120% pour la grande majorité des composés analysés. Les courbes analytiques ont été préparées avec des extraits de sol blanc de référence, afin de minimiser l’effet de matrice. La méthode a été jugée appropriée pour l’analyse des résidus de pesticides dans le sol, car elle satisfait aux paramètres de validation des méthodes chromatographiques (Commission européenne, 2018). Après validation, la méthode a été utilisée pour analyser les résidus de ces pesticides dans des échantillons de sol provenant de plantations de tomates conventionnelles, biologiques et durables. Permettant de comparer les niveaux d’impacts environnementaux générés. En plus de valider la méthode analytique pour les pesticides de l’étude, il a également été possible de valider 240 autres composés, entre une utilisation autorisée et non autorisée dans la plantation de tomates.
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Moussaoui, Abderrahmane. "Violence". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.123.

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Streszczenie:
Le terme violence qualifie un certain nombre de manifestations allant de l’altercation verbale jusqu’aux destructions de masse, en passant par l’agression physique, le viol, le meurtre, la torture, les mutilations, etc. Infligées ou subies, discontinues ou constantes, localisées ou endémiques, accidentelles ou motivées, ces expressions de la violence se compliquent encore par leur caractère tantôt privé, tantôt public, assumé et revendiqué ou dissimulé et renié. La violence est si protéiforme qu’elle ne cesse de voir les discriminants de sa catégorisation et les grilles de classification se démultiplier. Le critère est tantôt spatial (violence urbaine), tantôt social (violence conjugale, ouvrière), tantôt politique (répression, coercition, guerre, assassinat politique, terrorisme), économique (exploitation, injustice), sexuel (viol, maltraitance), ou encore psychologique (automutilations et autres actes pervers). Englober toutes ces manifestations dans une même perspective relève de la gageure (Michaud 2004 ; Crettiez 2008). Comment approcher pareils phénomènes aux formes et motivations aussi diversifiées selon les mêmes grilles théorico-méthodologiques? D’autant plus qu’à ces expressions physiques de la violence s’ajoutent toutes celles qui relèvent de la « violence symbolique ». Consentie (plus que subie), cette violence impose un certain ordre dans les manières d'être. Elle englobe tous les dispositifs dont usent les dominants pour que les dominés intériorisent et acceptent leur statut et leur état de dominés (Bourdieu & Wacquant 1992). Elle participe de cette violence structurelle inhérente à tout pouvoir, qu’il soit celui du pater familias ou du chef élu ou imposé. Elle peut être liée à la forme même de l'organisation sociale à laquelle on adhère et qu’elle tend à malmener. Le politiste norvégien Johan Galtung (1969) est sans doute le premier à l’évoquer, faisant remarquer que dans cette forme de violence il n’y a pas de lien évident et apparent entre les sujets. Inscrite dans des structures sociales, cette violence est plus insidieuse mais non moins destructrice. Outre ces violences dévastatrices du lien, l’anthropologie a mis en évidence un autre genre de violences, celles destinées précisément à instaurer le lien, à le suturer ou à le raffermir. Ces violences fondatrices qui ponctuent les rites de passage (tatouages, circoncisions, excisions, scarifications et autres marquages corporels), souvent violentes et non exemptes de douleur, ont pour finalité d’agréger les individus à des communautés. Initiatique, cette violence qui laisse une marque distinctive (du rang, du sexe, etc.), n’est jamais perçue comme telle par ceux qui l’adoptent (Bodiou et Briand 2015). Malgré la variété de ses expressions et de ses modes d’effectuation, l’acte de violence demeure aisément identifiable. En revanche, il en est tout autrement quand il s’agit de définir ce qu’est la violence. Tous les dictionnaires la mettent en rapport avec l’exercice d’une force brutale ou excessive en vue de soumettre, contraindre ou obtenir quelque chose. Pour la majorité des approches, la violence a été longtemps conçue comme un « usage délibéré de la force pour blesser ou détruire physiquement » (Gurr, 1970). Au milieu des années 1990, la définition de l’OMS en élargit l’acception. Se voulant exhaustive, elle intègre à la fois les actes individuels et communautaires, commis contre autrui ou auto-infligés; qu’ils soient interpersonnels ou collectifs. Elle couvre tout aussi bien les actes de violence que les menaces et intimidations de tous ordres, induisant des atteintes physiques, psychologiques, ou affectives. Toutefois, cette définition demeure encore fortement associée aux violences physiques et n'évoque pas clairement et suffisamment les violences psychologiques et morales découlant d’actes verbaux, d'attitudes et autres conduites symboliques. Plus largement, F. Héritier (1996 : 17) appelle « violence toute contrainte de nature physique ou psychique susceptible d'entraîner la terreur, le déplacement, le malheur, la souffrance ou la mort d'un être animé; tout acte d'intrusion qui a pour effet volontaire ou involontaire la dépossession d'autrui, le dommage ou la destruction d'objets inanimés (…) ». Complète et exhaustive, cette définition souligne, une fois encore, la difficulté à parler de la violence de manière générale. La violence est une force dont l’exercice s’inscrit immanquablement dans le cadre de normes partagées. Ce sont de telles normes qui caractérisent, in fine, ce qui relève ou non de la violence. Celle-ci est justement le plus souvent un dépassement de la règle ou de la norme admise, une démesure. Elle est ce qui remet en cause l’existence de ce qu’Hanna Arendt (1989 : 283) appelle « un monde commun ». Yves Michaud (1978 : 101) le dit avec ses mots : la violence « tient plus à la dissolution des règles qui unifient le regard social qu’à la réalité qu’elle peut avoir ». À ce titre, la manifestation de la violence est l’indice d’une rupture de consensus, dont la finalité est de contraindre et de faire mal, de manière volontaire et apparemment gratuite. Elle est tantôt une infraction, tantôt un outrage. Chaque société désigne ce qu’elle considère comme violent en tentant de le réduire par l’éthique, la culture, le droit, la contrainte et en lui opposant… de la violence. Ce sont les logiques qui président à ces choix que l’anthropologue ne cesse de pointer dans leur singularité pour tenter de comprendre le phénomène dans son universalité. Même si le catalogue des actes de violence semble infini, et l’imagination des bourreaux individuels et collectifs incommensurablement fertiles, il n’en demeure pas moins que cette violence s’exerce toujours ou du moins le plus souvent selon des logiques inscrites dans un contexte historico-culturel. La « violence » est enchâssée dans une matrice éthique et obéit à une échelle de valeurs qui rend sa perception et, partant, sa signification variables selon les normes de référence en usage. Polymorphe, elle est également et nécessairement polysémique; et sa perception culturellement et sociohistoriquement déterminée. Des châtiments tolérés naguère (sectionner la langue des blasphémateurs, noyer des femmes adultères), sont décriés par des sociétés contemporaines pratiquant d’autres formes de violence (chaise électrique ou injection létale), estimées moins cruelles à leurs yeux. Ce sont en général les actes et conduites jugés illégitimes qui sont qualifiés de violents; tous ceux, tout aussi violents, mais exercés au nom d’une règle partagée ou par un pouvoir considéré comme légitime, ne sont pas tenus pour de la violence; ils sont perçus comme une coercition, une contrainte. Que ce soit pour Hobbes (2000) ou Weber (1959), l’usage légitime de la violence prévient la violence. Dès lors, il n’est plus de la violence. Loin d’être un phénomène débridé, la violence est souvent un outil savamment orchestré destiné à faire obéir ou à punir. Qu’elle soit privée ou publique, la violence est toujours inscrite dans une matrice symbolique qui structure ses modes d’effectuation et lui donne sens aux yeux de ses protagonistes. Ainsi devient-elle légitime pour son auteur; et parfois même pour celui qui la subit, la vivant comme une fatalité ou se considérant comme victime expiatoire. Ainsi, est-elle une « configuration » (Elias, 1989) où les adversaires sont aussi des partenaires agissant selon des règles partagées. Une propension devenue routinière consiste à toujours considérer la violence comme une réactivité instinctive, motivée par une pure répétition pavlovienne et paresseuse. Les études des violences urbaines ont pu montrer que celles-ci peuvent être un indicateur d’inégalité ou de défiance vis-à-vis des institutions; et, partant, l’expression d’une volonté de négociation. La manifestation de la violence est un « signal de danger » nous dit Lewis Coser (1982). Autrement dit, la violence fait à la fois signe et sens. Elle n’est pas que l’expression du chaos et du désordre. L’exercice de la violence (notamment politique) a le souci à la fois de l’efficacité et de la légitimité. Le plus souvent, la violence n’est ainsi qualifiée qu’en rapport aux seuls faits concrets, quantifiables et mesurables. Or, d’un point de vue anthropologique, la violence intègre à la fois l’éthique, les valeurs partagées, les sentiments, etc. La rumeur, l’ironie ou la satire peuvent être ressenties comme plus violentes que des coups. Physique, psychologique ou symbolique, la violence est toujours un fait « construit » à partir d’une culture partagée; dont la perception et l’intensité sont étroitement en rapport avec les normes communément admises. Quelle que soit la forme de son expression, la violence demeure un « fait social total »; car elle est toujours enchâssée dans d’autres faits sociaux qui démultiplient ses logiques et ses univers de sens (politique, religieux, économique, social etc.) (Clastres, 1977 ; Kilani, 2006). Instinct naturel, moyen d’imposer l’ordre social ou vecteur du changement social? La violence est une des catégories les plus discutées dans les sciences humaines et sociales; mobilisant terrains et théories pour saisir un phénomène en passe de figurer parmi les universaux et ne cessant de réinventer ses formes d’expression. Pour Thomas Hobbes (2000), l’une des références inévitables dans ces débats, l’homme est un être « duplice », naturellement violent mais socialement dans l’obligation de rechercher la répression de son agression en acceptant de se conformer aux règles d’une instance qui lui permettrait de vivre en société. Pour Hobbes, c’est l’égalité primordiale entre les hommes qui serait à l’origine des affrontements. Jean-Jacques Rousseau (1971) reproche au philosophe britannique d’avoir attribué à l’homme vivant dans l’état de nature les attributs et les passions propres à l’homme vivant dans la société. Ces deux postures spéculatives vont constituer dans une large mesure le cadre de pensée dans lequel seront débattues thèse et contre-thèse sur la nature violente ou non de l’homme. La première défend le caractère inné de la violence, tandis que la seconde la considère comme un acquis culturel. En anthropologie, l’intérêt pour la violence comme phénomène, est présent dès les premiers travaux qui ont pu montrer que toutes les sociétés contiennent de la violence, la produisent, l’utilisent et la gèrent. Mise en avant par Max Weber (1959) dans sa théorie de l’État comme monopole de la violence légitime, elle est popularisée par les travaux de René Girard (1972, 1978). Pour ce philosophe et anthropologue, les désirs de l’homme sont mimétiques et engendrent une violence fondée sur la « rivalité ». L’homme désire les mêmes objets que son prochain, et son désir augmente en fonction de celui de l’autre. Ce désir mimétique débouche sur la violence qui, de proche en proche, devient générale et concerne toute la société. Pour y remédier, Girard s’écarte des thèses wébériennes qui préconisent l’instauration d’une violence légitime confiée à l’État. Il postule que les hommes déplacent leur hostilité sur une victime émissaire (Girard, 1972). C’est le sens du sacrifice présent dans toutes les sociétés humaines. C’est le « désir mimétique » à l’origine de la violence qui caractérise l’être humain en société. Pour empêcher le saccage de cette violence réciproque, présente dans l’essentiel des rapports humains et dans toutes les sociétés dès le début de leur formation, la communauté sacrifie une victime arbitraire consensuelle. La haine de chacun est transférée sur cette victime émissaire dont la mise à mort est expiatoire. Elle sauve la communauté et lui permet de survivre. En évitant la violence destructrice de la communauté, cette violence sacrificielle et pacificatrice se transforme en une violence fondatrice. Les anthropologues se sont également intéressés à la forme institutionnelle de la violence. Ainsi, la guerre mobilisera l’essentiel des théories. Une approche naturaliste développée notamment par André Leroi-Gourhan (1965), postule que la guerre (comme violence institutionnelle) est la conséquence de l'évolution naturelle de l'Homme, qui de chasseur devient guerrier. Pour cet ethnologue et penseur des techniques et de la culture, la violence humaine relèverait du biologique. Postulant que la guerre est une extension de la chasse, il considère que l’homme, à l’instar de l’animal, est un être prédateur et donc violent par nécessité. Le social et l'institutionnel sont ainsi naturalisés. La violence permet de se procurer les rares ressources disponibles. Une telle approche rejoint celle qui met en rapport la guerre et les pénuries de nourriture dans les sociétés primitives. D’autres thèses, plus répandues, estiment certains modèles culturels, comme la virilité, l'autoritarisme culturel et la religion, à l'origine immédiate et exclusive de cette violence. Ce courant culturaliste considère la violence comme un phénomène culturel. Une de ses premières figures, Ruth Benedict (1950), a tenté d’opposer la culture apollinienne des Indiens Pueblos, qu’elle considère comme communautaire et pacifique, à celle des Indiens des plaines, qu’elle définit comme passionnés et agressifs et dont elle qualifie la culture de dionysiaque. Une autre approche culturaliste, celle de Claude Lévi-Strauss, voit dans la violence un mode d’échange, un « échange malheureux ». Pour le théoricien du structuralisme, la guerre est l’expression d’un échec dans l'échange entre communautés, lequel échange est à ses yeux fondateur des sociétés. L’anthropologie Pierre Clastres (1977) réfutera toutes ces théories pour soutenir que la guerre est constitutive de la société primitive. Elle n’est, selon lui, ni un instinct animal, ni la conséquence d’un manque, ni l’expression d’un ethos culturel, ni un échange raté. Elle est au fondement même de l’être ensemble. Étant sans hiérarchie, la société primitive use de la guerre contre l’Autre comme moyen de raffermir son unité. Depuis Thomas Hobbes, la violence hors d'un cadre prescrit par l'État est considérée comme une pathologie sociale. Contre cette vision, Pierre Clastres soutient que les violences (apparemment déviantes ou criminelles) s'inscrivent dans un univers social, culturel et symbolique pour faire sens. Poussée à ses limites, cette approche compréhensive risque de conduire à soutenir des légitimations au nom du relativisme culturel. Dans un monde où génocides, guerres, terrorismes et autres destructions de masse sont devenus une réalité quotidienne, plusieurs auteurs soutiennent la thèse de Norbert Elias (1989) sur le recul de la violence et la domestication de l’animal humain. Contre-intuitive, cette thèse est défendue par plusieurs historiens sur la base de travaux sur des archives judiciaires, dont l'historien Jean-Claude Chesnais (1981 : 14) qui estime qu' « il y a au cours des derniers siècles une régression considérable de la violence criminelle ». Si aujourd’hui on parle de son omniprésence, c’est parce que le seuil de tolérance aurait baissé. Nous serions devenus plus sensibles à la violence, subjectivement. Ceux qui rejettent une telle thèse préfèrent souligner le nombre et la diversification des formes des violences : génocides, attentas, terrorismes, etc. (Wieviorka, 2004). En effet, la violence a pris des formes inédites en rapport avec la complexification de notre organisation sociale. La technologie a contribué à une certaine sophistication de la violence et à sa mise à distance. Sa « domestication » s’opère par sa taylorisation. L’acte de tuer ou de perpétrer un génocide est noyé dans les échelons de la décision (du général qui décide au soldat qui exécute) et dans une « chaîne opératoire » plus ou moins longue. Grâce à cette « taylorisation », la violence se trouve aujourd’hui « domestiquée ». L’euphémisation par la technologie (écrans) la rend supportable par celui qui l’exécute; tout comme le sacré l’avait déjà rendue acceptable et supportable aux yeux, à la fois, de celui qui la donne et de celui qui la subit (Matthew, 2017 ; Blaya, 2011). Quoi qu’il en soit, le développement vertigineux de la technologie, et de l’organisation bureaucratique, contribue à cette « banalisation du mal » (Arendt 1991) en rendant moins perceptibles et plus insidieuses ces violences. Les armes biologiques sont moins spectaculaires dans leur usage mais plus dévastatrices dans leurs effets, tout comme les drones tuent de façon aussi chirurgicale que silencieuse (Chamayou 2013). Il suffit également de penser à toutes les formes de cyberviolence qui se développent dans le monde virtuel des réseaux sociaux, à l’instar du « revenge porn » ou « cyber-rape » (Blaya, 2011). Ce type de violence s’effectue en général sans échange verbal direct. Le registre du langage et l’émotion qu’il produit sont ainsi annulés, privant la victime de repères et d’alertes. Le « bourreau » est également protégé puisqu’il ne voit pas et il n’entend pas la réaction que produit son acte sur la victime. Dans cette nouvelle configuration que produit la cyberviolence, l‘agresseur n’est pas nécessairement plus fort, mais dispose de plus de latitude pour nuire. La thèse du recul de la violence ne tient pas suffisamment compte de sa sophistication, qui arrive à l’occulter. En revanche, la montée de la violence, souvent signalée, peut n’être que le signe d’un abaissement du seuil de tolérance face à des conduites plus ou moins agressives. En réalité, la notion de violence renvoie à deux dimensions, l’une factuelle et l’autre normative. Elle qualifie les effets de la force physique au regard de la transgression des normes socialement établies (Robert & al. 2008 ; Mucchielli, 2008).
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