Gotowa bibliografia na temat „Conditions économiques – Cochabamba (Bolivie ; département)”

L'aggravation recente de la crise economique bolivienne s'inscrit comme un facteur accelerateur de la chute des revenus paysans qui provoque un remplacement de l'individualisme et un abandon croissant de l' agriculture au profit des activites artisanales et commerciales engendres par le trafic de cocaine

Depuis leur apparition dans les années 1950, les syndicats paysans boliviens sont des acteurs politiques importants. A partir des années 1980 les syndicats de producteurs de feuilles de coca du Chapare sont les plus mobilisés d'entre eux. Pour comprendre leur pouvoir de mobilisation, et l'émergence d'une élite syndicale cocalera, il faut prendre en compte le fait que les producteurs constituent une population captive qui ne peut se soustraire aux services des syndicats. Cette dépendance accentue le corporatisme de l'organisation et renforce le pouvoir des dirigeants. Mais bien entendu il faut aussi restituer les syndicats dans le contexte politique et économique de l'époque, et analyser leurs interactions avec les appareils d'état, les autres forces syndicales, notamment ouvrières, les partis politiques de gauche et les organisations non gouvernementales nationales et internationales

Ce travail analyse la permanence d'un groupe d'intérêt régionaliste à fortes ressources, le Comité pro Santa Cruz, fondé dans le département de Santa Cruz (Bolivie) en 1950, au cours des cinquante années suivantes, dans un contexte de transformations socio-économiques et politiques majeures, tant au niveau national que local. « Permanence » est entendu comme le maintien d'une capacité d'influence sur la vie politique locale mais aussi bolivienne. L'institution est fondée par les notables de Santa Cruz pour représenter les intérêts du département alors qu'il est isolé, politiquement et géographiquement, du reste de la Bolivie. Les luttes menées au nom du département outrepassent les frontières départementales pour s'imposer au pays. Santa Cruz est aujourd'hui le « moteur» économique national attirant une migration incessante des vallées et des régions andines. On fait l'hypothèse que le Comité pro Santa Cruz doit sa permanence au cours des cinquante de ces cinquante années à l'établissement et à l'entretien d'une logique politique singulière. Pour aborder cette spécificité, diverses entrées sont explorées. Premièrement, la structure interne de l'institution, les jeux d'équilibre, l'organisation et la représentation des intérêts sectoriels traduits en intérêts « départementaux ». Puis, son travail de porte-parole du département dans la défense d'un projet politique d'envergure nationale (décentralisation), illustrant ses pratiques de négociation et de protestation. Enfin, la construction d'une identité locale comme ressource d'action et les efforts de justification et de construction cognitive pour faire des cadres d'interprétation du Comité pro Santa Cruz des principes de sens commun.