Articoli di riviste sul tema "Expérience du combat"

Segui questo link per vedere altri tipi di pubblicazioni sul tema: Expérience du combat.

Cita una fonte nei formati APA, MLA, Chicago, Harvard e in molti altri stili

Scegli il tipo di fonte:

Vedi i top-43 articoli di riviste per l'attività di ricerca sul tema "Expérience du combat".

Accanto a ogni fonte nell'elenco di riferimenti c'è un pulsante "Aggiungi alla bibliografia". Premilo e genereremo automaticamente la citazione bibliografica dell'opera scelta nello stile citazionale di cui hai bisogno: APA, MLA, Harvard, Chicago, Vancouver ecc.

Puoi anche scaricare il testo completo della pubblicazione scientifica nel formato .pdf e leggere online l'abstract (il sommario) dell'opera se è presente nei metadati.

Vedi gli articoli di riviste di molte aree scientifiche e compila una bibliografia corretta.

1

Gagné, Elsy. "« Les chemins qu’on parcourt pour livrer un combat contre la maladie sont très difficiles par bouts »". Reflets : Revue ontaroise d'intervention sociale et communautaire 1, n. 2 (28 giugno 2007): 90–114. http://dx.doi.org/10.7202/026078ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Résumé Suite à une recherche qualitative effectuée auprès de 20 femmes vivant en français au Manitoba,cet article fait état de leur expérience avec le cancer du sein et du rôle actif des groupes desoutien. Il s’agit de comprendre plus profondément comment les femmes francophones vivantau Manitoba ont réagi à et vivent avec la maladie et de présenter les initiatives développéespar et pour les femmes pour leur venir en aide afin de contrer l’isolement et le rejet social.Avec le temps, on verra que la maladie devient une manière d’être et de vivre, une occasionde dire et de faire le sens de sa vie et de sa mort. C’est grâce à cette expérience que ces femmespartagent un sentiment d’appartenance à une communauté basée sur la langue d’usage, lamaladie et la survie et qu’elles expriment le besoin de se reconnaître en tant que groupe et departager un héritage culturel et une expérience sociale bien définis.
2

de Montigny, Chentale. "Enfants au combat : génocide de l’enfance ?" Criminologie 39, n. 2 (15 gennaio 2007): 77–95. http://dx.doi.org/10.7202/014429ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Résumé Le nombre de 300 000 enfants combattants est une estimation annuelle conservatrice avancée par les experts du milieu pour susciter un plus large consensus international sur l’urgence d’intervenir. Ce nombre demeure constant depuis le milieu des années 1990 et cache en réalité un chiffre beaucoup plus alarmant : celui incluant la succession de générations d’enfants combattants. Quelles sont donc les failles d’un système international qui permet encore en 2006 que l’enfance continue d’être massacrée ? À partir du traitement des sources documentaires et de notre expérience terrain des 15 dernières années dans le secteur de l’aide humanitaire, nous posons comme principe dans cet article que puisque l’enfant est désormais considéré comme un sujet de droit, tel que consacré par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, les adultes responsables de sa protection (parents, communautés nationale et internationale) ont failli à leur tâche. Nous avançons de même que les outils du droit international dans leur forme actuelle et étudiés ici, et malgré des efforts notables d’amélioration, présentent toujours de sérieuses lacunes et demeurent insuffisants en ce qui concerne la protection des enfants afin d’éviter qu’ils ne deviennent des acteurs dans les conflits armés.
3

Benedetto, Caroline. "Récit d’épidémie dans 'In the Shadow of the American Dream' – The Diaries of David Wojnarowicz". HYBRIDA, n. 3 (31 dicembre 2021): 141. http://dx.doi.org/10.7203/hybrida.3.21829.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Dans son témoignage autobiographique intitulé In the Shadow of the American Dream (1998), l’artiste pluridisciplinaire américain David Wojnarowicz narre son combat contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui l’emporta à l’âge de 37 ans. De quelle façon la narration s’organise-t-elle dans le journal intime de l’auteur ? Par quelles modalités scripturales ce dernier parvient-il à rendre compte d’une expérience épidémique à la fois individuelle et collective ? En mettant en perspective le texte avec d’autres ouvrages contemporains, aussi bien anglophones que francophones, l’auteure de cet article examine premièrement le caractère fragmentaire et discontinu du récit. Puis, elle analyse les choix lexicaux et métaphoriques par lesquels Wojnarowicz parvient non seulement à mettre en mots son expérience de la maladie, mais aussi à rendre visible toute une communauté d’êtres militants qui luttent pour exister et faire valoir leurs droits.
4

Fitzpatrick, Blake. "Photographing the War in Afghanistan: An Interview with Louie Palu". RACAR : Revue d'art canadienne 39, n. 2 (9 dicembre 2014): 54–70. http://dx.doi.org/10.7202/1027749ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
La représentation joue un grand rôle dans les conflits militaires. Elle participe à la façon dont le public prend connaissance de la guerre, et comment il y réagit. Le photographe canadien Louie Palu a contribué à la compréhension de la guerre par son travail à titre de photojournaliste « embarqué » (« embedded ») au coeur des troupes canadiennes, britanniques et américaines en Afghanistan et aussi comme photographe indépendant. Son travail se démarque pour avoir su combiner les approches journalistiques et artistiques de représentation du conflit et pour avoir fait des rapprochements entre l’idée de guerre comme expérience à multiples facettes, chaotique et fragmentaire, et les formes de représentation qui, proportionnellement, vont au-delà des systèmes singuliers de références. Dans cet entretien, Palu révèle les expériences d’un photographe dans une zone de combat et offre une perspective interne des pratiques de journalisme embarqué, et de l’éthique et des pratiques de la photographie de guerre. En discutant des limites de la photographie comme véhicule d’expérience multisensorielle d’un conflit, il insiste sur l’importance du pouvoir des images pour faire connaître à la société civique ce qui est accompli en son nom au travers de la guerre.
5

Faivre d'Arcier, Louis. "La mémoire dans une ville de l’arrière : le rôle des Archives municipales de Lyon". La Gazette des archives 258, n. 2 (2020): 247–57. http://dx.doi.org/10.3406/gazar.2020.5984.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Commémorer le centenaire de la Première Guerre mondiale n’est pas un exercice facile dans une grande ville située loin des anciennes zones de combat. Les Archives municipales de Lyon ont déployé une large palette de moyens pour faire mémoire du conflit : des publications – papier, numériques et audiovisuelles –, des ateliers de médiation, deux expositions et des conférences. De cette expérience peuvent être tirés deux enseignements majeurs : l’intérêt du portage national de l’événement, qui permet d’innover localement, et la fécondité des partenariats, qui décuplent les moyens et la portée des projets.
6

Proulx, Marie-Claude, e Francine Gratton. "Processus suivi par des pairs aidants lors de leur expérience auprès d’adolescents suicidaires : une étude exploratoire". Santé mentale au Québec 31, n. 1 (31 ottobre 2006): 145–68. http://dx.doi.org/10.7202/013690ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Le but de cette étude qualitative, exploratoire et rétrospective est de comprendre le processus suivi par des pairs aidants lors de leur expérience auprès d’un adolescent suicidaire. Des entrevues ont permis de recueillir des données auprès de jeunes ayant assumé ce rôle. La proposition suivante a émergé de l’analyse par théorisation ancrée : pour les jeunes, leur expérience fut perçue comme une mission héroïque, d’abord stimulante, puis confrontante et, finalement, enrichissante. Trois étapes en rendent compte. La première débute avec l’accès au statut de pair aidant et est animée de l’attitude « tout feu tout flamme » du jeune qui se donne comme mission de sauver un élève suicidaire. La seconde est marquée par une certaine désillusion après avoir considéré les faits entourant la mission et s’être engagé dans un combat pour « sauver » l’élève suicidaire. À la dernière étape, alors que la mission est complétée, une attitude de sagesse ressort lorsque le pair aidant fait la synthèse de ses victoires et de ses défaites. La grande rareté des recherches sur un sujet aussi discuté incite à recommander d’autres études.
7

Quirino Scanhola, Melissa. "Frantz Fanon contre l´aliénation dans toutes ses formes". ALTRALANG Journal 4, n. 02 (30 dicembre 2022): 354–72. http://dx.doi.org/10.52919/altralang.v4i02.223.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Frantz Fanon Against Alienation in All its Forms ABSTRACT: This article provides an analysis of Frantz Fanon's career. His work is a fight against alienation resulting from the consequences of racism and colonization. His racial and political awareness as well as his experience in psychiatry make up most of his texts. RÉSUMÉ : Cet article propose une analyse du parcours de Frantz Fanon. Son œuvre est un combat contre l´aliénation provenant des conséquences du racisme et de la colonisation. Sa conscience raciale et politique ainsi que son expérience dans la psychiatrie composent la plupart de ses textes.
8

Giust-Ollivier, Annie-Charlotte, e Michel J. F. Dubois. "La pulsion anarchiste comme résistance à la destruction de la biosphère". Nouvelle revue de psychosociologie N° 37, n. 1 (7 maggio 2024): 121–33. http://dx.doi.org/10.3917/nrp.037.0121.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Dans cet article, les auteurs partent de l’hypothèse que l’expérience qui attend l’humanité, celle de la raréfaction brutale des ressources, parce qu’on n’a pas voulu ou pas pu la voir, pourrait être une expérience-limite telle que définie par Maurice Blanchot. À partir des analyses de Searles sur l’apathie de ses contemporains et de celles des psychanalystes actuels sur la prévalence de la destructivité et du travail de la pulsion de mort, les auteurs examinent la ressource que constitue la pulsion anarchiste développée par Nathalie Zaltzman, qui s’exprime dans le registre du besoin vital, au service de l’autoconservation. Trois exemples du combat mené contre la destruction de la biosphère soutiennent l’hypothèse de l’actualisation de cette poussée libertaire et de sa force de résistance.
9

Morin, Gilles. "1968, les raisons d'un hors-jeu de la FGDS". Parlement[s], Revue d'histoire politique 9, n. 1 (14 maggio 2008): 62–79. http://dx.doi.org/10.3917/parl.009.0062.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Résumé Alors que l’opposition semble être dans une position favorable en Mai 68, elle est en réalité fragile, à la fois structurellement et politiquement. Elle se trouve ainsi en décalage lors des événements et subit ensuite un revers majeur avec la dissolution et sa défaite aux élections. Or les causes et le sens de cet échec doivent être recherchés entre autres dans l’action parlementaire de la FGDS en Mai 68. En analysant ce qu’était la FGDS et son groupe et la nature de son combat parlementaire, puis en évaluant son éventuel décalage avec les aspirations de Mai 68, cet article cherche à comprendre les facteurs sociologiques, politiques et culturels de ce hors-jeu. Mais il montre aussi que cette expérience n’a pas eu que des aspects négatifs à plus long terme.
10

Kibanda, Wilfried Kasereka. "Le conflit, moteur et paradigme du progrès scientifique, social et moral". Revue Internationale Multidisciplinaire Etincelle 24, n. 1 (15 ottobre 2022): 1–9. http://dx.doi.org/10.61532/rime241117.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Le mot conflit (du latin conflictus, du verbe « confligere »), réfère originellement à une expérience de lutte armée, de combat entre deux ou plusieurs puissances humaines ou organisationnelles se disputant un pouvoir. Pris dans ce contexte, le concept de conflit semble suggérer la destruction mutuelle. Il s’applique à toute opposition entre des personnes ou des idées, voire des états psychiques ou mentaux. Mais, faut-il en rester à ce sens désobligeant ? Les roses ne poussentelles pas sur des épines ? Comment l’expérience du conflit est-elle appréhendée par les sciences sociales et humaines ? Y a-t-il quelque chose de constructif ? Cet article présente une lecture appréciative du phénomène de conflit dans la pensée philosophique, où il apparait avec quelque vertu, celle d’être le moteur du progrès scientifique, social et moral. Le conflit est devenu un paradigme explicatif du progrès humain.
11

Jumageldinov, Askar, e Almat S. Nuradinov. "L’opération humanitaire Zhusan : réintégration psychosociale des Kazakhs radicalisés revenant de Syrie et d’Irak". L'Autre Volume 24, n. 2 (5 ottobre 2023): 209–19. http://dx.doi.org/10.3917/lautr.071.0209.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Entre 2019 et 2021, le Kazakhstan a organisé le programme de retour au pays, depuis les zones de combat du Moyen-Orient, des hommes, des femmes et des enfants d’origine kazakhe. Cette initiative de l’État, appelée « Zhusan » (« l’absinthe amère ») est une opération humanitaire dont le nom évoque des images de la patrie et de cette plante omniprésente. Au total, 595 personnes sont revenues de la Syrie et de l’Irak, dont 33 hommes, 156 femmes et 406 enfants. Beaucoup d’entre eux s’étaient radicalisés et avaient subi des traumatismes psychologiques. Des mesures globales ont été prises pour les réadapter à une vie pacifique et à les ramener vers l’Islam traditionnel du madhhab Hanafi. Cependant, l’idéologie étatique et les connaissances théoriques en psychologie et théologie ne suffisent pas dans cette situation. Une expérience pratique de la communication avec cette catégorie de croyants est également nécessaire, afin d’appréhender les problématiques liées à la lutte contre l’idéologie radicale et mettre en œuvre les moyens pratiques pour les résoudre.
12

BOUDREAU, Françoise. "Les techniques martiales orientales comme technologies du soi : une réponse à Michel Foucault". Sociologie et sociétés 24, n. 1 (30 settembre 2002): 141–56. http://dx.doi.org/10.7202/001087ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Résumé Nous proposons, dans cet article, une réponse à la question de Michel Foucault : " Y a-t-il un Soi ou un processus de subjectivation dans les techniques orientales ? " Une première partie, plus théorique, examine le discours traditionnel enveloppant la relation corps, esprit et technique dans les arts martiaux orientaux et met l'accent plus particulièrement, sur le karaté-ifo (la voie du karaté) d'abord comme technologie du soi enracinée dans des pratiques corporelles de combat, ensuite comme opérations artistiques de subjectivation et, enfin, comme esthétique ou mode d'existence. Une deuxième partie pose la question : " Mais qu'en est-il dans la réalité vécue par ceux qui pratiquent de ces techniques corporelles ? " Un examen de diverses sources empiriques permet de constater une certaine continuité entre philosophie et expérience de soi et suggère que pour ceux et celles qui pratiquent cet art traditionnel, le karaté-ifo constitue une véritable technologie d'amélioration et de construction du soi : on constate une confiance accrue, de meilleures relations avec les autres, davantage de maîtrise de soi, de force et de souplesse de caractère...
13

Hafez-Ergaut, Agnès. "Des hommes, des chevaux et de la guerre dans Casse-pipe". Revue Historique des Armées 272, n. 3 (1 agosto 2013): 75–84. http://dx.doi.org/10.3917/rha.272.0075.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Le 28 septembre 1912, Louis-Ferdinand Destouches s’engageait à l’âge de dix-huit ans dans le 12e Cuirassiers, sensible qu’il était à la renommée glorieuse de ce régiment ainsi qu’à son prestige. L’apprentissage de la vie militaire dans la cavalerie s’avérait toutefois plus douloureux qu’il ne s’y attendait, comme en atteste le « Carnet du cuirassier Destouches », son journal intime, rédigé vers la fin de 1913. Quelque vingt-trois ans plus tard, après la Première Guerre Mondiale au cours de laquelle il se distinguait pour sa bravoure au combat, et juste avant la Deuxième, celui qui est alors devenu Louis-Ferdinand Céline relate, par l’hyperbole et l’outrance, son expérience de jeune recrue dans un bref roman, Casse-pipe, dans lequel il met en scène, outre les militaires, une créature éperdue et vouée à la disparition : le cheval. Erigé en personnage, sublimé par une fantaisie hallucinée, parodié aussi, celui-ci revêt une valeur métonymique avec l’homme. Cet article s’attache donc à dégager, dans l’œuvre de fiction, « la contiguïté anthropologique » de l’homme et de sa monture.
14

Giroux, Dalie. "Littérature amérindienne du Québec. Écrits de langue française",. Canadian Journal of Political Science 38, n. 2 (giugno 2005): 490–92. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423905239999.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Littérature amérindienne du Québec. Écrits de langue française,, Maurizio Gatti, (Préface de Robert Lalonde)., Montréal : Hurtubise HMH, 2004, 271 p.Les études littéraires portant sur les écrits amérindiens, en langues amérindiennes et en anglais, constituent depuis maintenant quelques années un champ intellectuel construit et créatif, animé principalement au Canada par les universités du Manitoba et de la Saskatchewan. Emma LaRocque et Thomas King œuvrent notamment depuis une trentaine d'années à rassembler, découvrir, faire connaître et traduire la littérature amérindienne et ses auteurs. Cette littérature s'est d'abord constituée comme une littérature de combat, un travail de décolonisation et de réappropriation (“ reinventing the ennemy's language ”, dira justement LaRocque à propos du passage des langues amérindiennes à l'anglais dans l'histoire de cette littérature), mais aussi comme un travail thérapeutique et comme le témoignage d'une expérience non documentée dans les livres d'histoire officielle. Cette littérature, devenue fiction, poésie, théâtre, humour, travail herméneutique, est maintenant, du moins dans le monde anglo-saxon, le fer de lance de ce qu'il n'est pas exagéré d'appeler la renaissance de la culture amérindienne. Ce corpus effervescent est donc d'un intérêt particulier pour les lecteurs de pensée et de théorie politiques, pour les artisans des cultural studies, pour les canadianistes et, pourquoi pas, pour les résidents de l'Amérique en général.
15

Melançon, Jérôme. "Une relation trouble au colonialisme : histoire francophone des idées au Canada et présences autochtones : Zebedee Nungak, Contre le colonialisme dopé aux stéroïdes. Le combat des Inuit du Québec pour leurs terres ancestrales, Montréal, Boréal, 2019, 181 p.Claude Couture, Srilata Ravi et François Pageau, Autour de l’oeuvre d’Yvan Lamonde. Colonialisme et modernité au Canada depuis 1867, Québec, Presses de l’Université Laval, 2019, 234 p." Notes critiques 62, n. 1 (19 ottobre 2021): 175–90. http://dx.doi.org/10.7202/1082617ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
La lecture de Le colonialisme dopé aux stéroïdes de Zebedee Nungak et du collectif Autour de l’oeuvre d’Yvan Lamonde montre l’écart qui existe entre deux approches du colonialisme. Si l’on met à part les études qui portent directement sur les peuples autochtones, la relation des Québécoises et Québécois avec le colonialisme peut être qualifiée de trouble : ces derniers se disent victimes du colonialisme, mais cela rend opaque le rôle que le Québec – et la francophonie canadienne – jouent dans le cadre plus large d’un colonialisme d’origine européenne. Si l’oeuvre de Lamonde est riche d’une connaissance approfondie de l’histoire des idées au Québec, elle ne sort pas de ce cadre étroit. Un élargissement des manières de penser l’histoire des idées est possible si l’on se tourne vers les penseuses et penseurs autochtones, qui ne cessent de convier à l’échange en partageant leur expérience et leur compréhension du colonialisme.
16

Torre, Andrea. "Phaeton’s Flight, Adonis’s Trial, and Minerva in the House of Envy: Lodovico Dolce between Ovid and Ariosto". Renaissance and Reformation 39, n. 2 (27 luglio 2016): 27–60. http://dx.doi.org/10.33137/rr.v39i2.26853.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Introducing Thyeste: Tragedia da Seneca (1547), the Venetian writer Lodovico Dolce (1508–68) defines the art of translating a book as an experience that lives in the “perspective of the becoming [...] because in order to translate, it is necessary for us to take another language or (if possible) another human nature.” This article presents three case studies where the nexus between Ludovico Ariosto’s Ovidianism and Dolce’s Ariostism becomes an example of the stylistic and editorial relationship between word and image, as well as a paradigmatic explanation of the dynamics and strategies of reception in the early age of print. The aims of this exercise are the following: (1) to investigate the important mediation of Ariosto’s epic-chivalric model for the translation of the classics into vernacular and for the “canonization” of texts through their publication; (2) to study the man-to-man combat between Dolce’s writing, Ariosto’s pattern, and Ovid’s Metamorphoses, and the way it develops from the Stanze nella favola di Venere e Adone (1545) to the thirty cantos of the poem Le Trasformazioni (1553); (3) to analyze the history of the illustrations in Ariosto’s Cinque canti from the perspective of the interaction between words and images, modes of writing and reading, and modes of invention and reception. En présentant Thyeste. A tragedy from Seneca (1547), l’écrivain vénitien Lodovico Dolce (1508– 1568) définit l’art de traduire un ouvrage comme une expérience de transformation puisque traduire implique d’adopter une autre langue, voire (si possible) une autre nature humaine. Cet article présente trois études de cas dans lesquelles la juxtaposition de l’ovidisme de L’Arioste et de l’ariostisme de Dolce devient l’exemple d’une relation stylistique et éditoriale entre le mot et l’image, ainsi qu’un cadre paradigmatique pour comprendre les dynamiques et les stratégies de la réception durant les débuts de l’imprimerie. Cette étude a trois objectifs : 1) explorer l’importance du modèle épique et chevaleresque de L’Arioste pour la traduction des classiques en langue vernaculaire et pour la « canonisation » de ces œuvres par leur publication ; 2) examiner le combat au corps entre l’écriture de Dolce, le modèle de L’Arioste et les Métamorphoses d’Ovide, ainsi que le développement menant des Stanze nella favola di Venere e Adone (1545) aux trente chants du poème Le Trasformazioni (1553) ; 3) analyser l’histoire des illustrations des Cinquecantide L’Arioste du point de vue de l’interaction entre mots et images, des modes d’écriture et lecture, ainsi que des modes d’invention et de réception.
17

TERLOUW, E. M. C. "Stress des animaux et qualités de leurs viandes. Rôles du patrimoine génétique et de l’expérience antérieure". INRAE Productions Animales 15, n. 2 (12 aprile 2002): 125–33. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2002.15.2.3693.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Les réactions de stress aux procédés de l’abattage influencent la vitesse du métabolisme musculaire avant et après la mise à mort, et par ce biais, les qualités des viandes. Ce phénomène est essentiellement lié à une baisse des réserves glycolytiques et à une augmentation de l’activité ATPasique. Les réactions comportementales, physiologiques et métaboliques aux événements stressants dépendent du patrimoine génétique des animaux et de leur expérience antérieure. Par exemple, certaines races sont plus réactives à l’Homme ou à un changement d’environnement. L’effet des changements physiologiques sur le métabolisme dépend entre autres du nombre et du fonctionnement des récepteurs des cellules musculaires ; ce nombre est également influencé par le patrimoine génétique. Concernant l’expérience antérieure, une défaite dans un combat ou l’élevage en isolement ou attaché peut augmenter la réactivité comportementale et physiologique à un objet non familier ou à la distribution du repas quotidien. Il est probable qu’une telle élévation de la réactivité au stress renforce les effets du stress de l’abattage sur les qualités des viandes. La facilité du chargement, du déchargement et des manipulations et par conséquent les réactions de l’animal à ces situations, dépendent de la familiarité de la situation. Chez le veau de boucherie, l’attitude de l’éleveur vis-à-vis de ses animaux influence dans une certaine mesure les réactions du veau aux procédés d’abattage et les qualités de ses viandes. En résumé, nous connaissons une partie des rôles du patrimoine génétique, du mode d’élevage et des réactions de l’animal aux conditions d’abattage dans le déterminisme des qualités des viandes. Il est nécessaire d’étendre ces connaissances et d’en étudier les mécanismes sous-jacents.
18

Dubois, Véronique. "On a tous en nous quelque chose de Jacob". Inflexions N° 56, n. 2 (8 aprile 2024): 99–106. http://dx.doi.org/10.3917/infle.056.0099.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Dès son incipit, la Genèse consigne le motif de la nuit comme pierre d’angle de l’édifice spirituel et temporel du monde. Les expériences nocturnes du patriarche Jacob (le rêve, la prière du soir, le combat nocturne contre l’ange) y définissent allégoriquement le rapport de l’Homme au monde. Elles recèlent forces morales et spirituelles, à partir desquelles ses héritiers spirituels ont bâti une nation capable de transformer les épreuves en défis, et les défis en expériences et enseignements. Peur, exemplarité, responsabilité, sens des épreuves…, autant de thèmes essentiels que la lecture juive de la nuit convoque. Parce qu’on a tous en nous quelque chose de Jacob.
19

Capdevila, Luc. "Identités de genre et événement guerrier. Des expériences féminines du combat". Sextant, n. 28 (21 giugno 2011): 11–25. http://dx.doi.org/10.4000/sextant.3420.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
20

Gacek, James, e Steven Kohm. "The ‘Frozen’ Heart of the Continent: Place-Myths and Winnipeg in Canadian Crime Films". Canadian Graduate Journal of Sociology and Criminology 5, n. 1 (2 agosto 2016): 4–17. http://dx.doi.org/10.15353/cgjsc.v5i1.3738.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Within Canadian national cinema, audiences view places that draw attention to the shared experience of being within these geopolitical, socio-spatial locations. This paper contends that crime films set in Winnipeg, a city situated in the centre of North America, reflect and contribute to the cultural identity of the city within the national imaginary. Place-myths have the potential to construct meanings about a particular place, indicating whether it is romantic or dangerous, progressive or “backward,” vibrant or decaying. While currently branded by local civic boosters as the ‘Heart of the Continent,’ (Kives, 2008) the construction of Winnipeg-as-place on film tells a different tale. By implementing a qualitative media analysis, we argue that place-myths manifest themselves within Canadian crime film narratives, and that a better understanding of place allows us to observe how Winnipeg becomes socially spatialized onscreen. As our paper suggests, one’s sense of space can only constellate when one’s experiences of being and acting within a place is taken into account. Winnipeg ultimately becomes represented on film as a place where crime is rampant and law enforcement is unable to combat the criminal behaviour within the city—in other words, where law and justice is ‘frozen.’ Dans le cinéma national canadien, les auditoires vont associer les lieux avec leur propre expérience de ces emplacements géopolitiques et de leur espace social. Cet article soutient que les films policiers qui se déroulent à Winnipeg, une ville située au centre de l’Amérique du Nord, reflètent et contribuent à forger l’identité culturelle de la ville au sein de l’imaginaire national. Les mythes liés aux endroits ont le potentiel de construire des significations autour d’un lieu spécifique, indiquant si cet espace est romantique ou dangereux, progressif ou « rétrograde », animé ou déserté. Même si des représentants de Winnipeg vont qualifier la ville de « cœur du continent » (Kives, 2008), sa construction imaginaire au cinéma raconte une autre histoire. Par la mise en œuvre d’une analyse qualitative des médias, nous soutenons que les mythes des lieux se manifestent dans les trames narratives des films policiers canadiens, et qu’une meilleure compréhension des lieux nous permet de constater comment l’espace social de Winnipeg a été présenté à l’écran. Comme notre article le suggère, notre perception de l’espace ne peut s’exprimer pleinement que si nous expérimentons concrètement et agissons dans celui-ci. Winnipeg devient finalement représenté au cinéma comme un endroit où le crime est à la hausse et les organismes d’application de la loi incapables de combattre les comportements criminels dans la ville – en d’autres mots, où la loi et la justice sont « immobiles ».
21

Caballé, Pierre, Leïla Baracchini e Alexandre Aebi. "De la lutte biologique au combat politique: Intinéraire d'une recherche engagée". TSANTSA – Journal of the Swiss Anthropological Association 27 (5 aprile 2022): 94–107. http://dx.doi.org/10.36950/tsantsa.2022.27.7843.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Alex Aebi est biologiste et ethnologue. Il occupe actuellement un poste de maître d’enseigne­ment et de recherche (MER) en agroécologie au sein de l’Université de Neuchâtel. Il y est également professeur, responsable de la filière biologie-ethnologie. Alex Aebi se définit au­ jourd’hui en tant que «chercheur engagé». Il assume des positions marquées sur les ques­tions environnementales Dans cet entretien, il revient sur les étapes marquantes de son parcours au cours desquelles il a muri sa posture de chercheur engagé. Partant de ses expériences, Alex Aebi évoque ses ré­flexions sur la place de l’engagement au sein de nos universités ainsi que sur ce que pourrait être le visage d’une science qui prendrait au sérieux la question de l’engagement.
22

Fletcher, Joseph F., e Jennifer Hove. "Emotional Determinants of Support for the Canadian Mission in Afghanistan: A View from the Bridge". Canadian Journal of Political Science 45, n. 1 (marzo 2012): 33–62. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423911000916.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Abstract. Canada's military engagement in Afghanistan continues to figure highly in the public consciousness, spurring debate on perceived progress and the public's willingness to bear casualties. Despite the many political considerations at play, there is an emotional core to the issue that is often overlooked. In an earlier paper we found public support for the Afghanistan mission to depend in large part on emotive responses, although our analysis was restricted by the limited number of emotional indicators in the data (Fletcher et al., 2009). In this paper, we investigate a broader range of emotional influences on attitudes toward the mission through the use of field research on the Highway of Heroes and experimental framing of casualty-based imagery with student samples. Our findings reveal that Canadians' emotional responses to the repatriation of fallen soldiers reflect a distinctive composite of sadness and pride; the consequence of which is to undercut support for Canada's traditional peacekeeping role, a position negatively related to support for the Afghan mission. When compared with studies conducted in the US (Gartner, 2008a, 2011; and Huddy et al., 2007) our findings suggest some ways in which Canadians and Americans form distinct emotional communities (Rosenwein, 2006) in reactions to war.Résumé. L'engagement militaire du Canada en Afghanistan demeure un sujet important dans l'esprit du public en alimentant les nombreux débats entourant les progrès sur le terrain et l'acceptation des pertes militaires. Malgré les nombreux angles d'analyse utilisés pour investiguer ce sujet, il est rare que la dimension émotionnelle soit étudiée directement. Dans un article publié précédemment, nos résultats indiquèrent que l'appui populaire pour la mission canadienne en Afghanistan dépendait largement des réponses émotives associées à cette dernière (Fletcher, Bastedo et Hove, 2009). Toutefois, cette analyse se trouvait restreinte par le nombre limité d'indicateurs émotionnels disponibles. Cet article comble cette lacune en étudiant un ensemble élargi d'influences émotionnelles sur les attitudes envers la mission militaire afghane. Pour ce faire, nous avons effectué une recherche de terrain sur l'Autoroute des héros ainsi qu'une expérience en laboratoire sur un échantillon d'étudiants. Nos résultats révèlent que l'exposition à des images montrant des soldats canadiens tombés au combat provoque des réponses émotionnelles mêlant tristesse et fierté. L'effet de cette réaction serait d'affaiblir l'appui pour un rôle de maintien de la paix traditionnellement joué par le Canada et, par le fait même, de renforcer l'appui pour la mission afghane. Lorsque l'on compare nos résultats aux études effectuées à ce sujet aux États-Unis (Gartner, 2008a, 2011; and Huddy et al., 2007), nos conclusions suggèrent que les Canadiens et les Étatsuniens forment des communautés émotionnelles (Rosenwein, 2006) distinctes lorsqu'il est question de leurs réactions à la guerre.
23

Grard, Marie-Aleth. "Accompagner et croiser nos savoirs". Diversité 197, n. 1 (2020): 95–99. http://dx.doi.org/10.3406/diver.2020.8328.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
ATD Quart Monde avec les plus exclus de nos sociétés, mène un combat pour éradiquer la grande pauvreté et faire les droits de tous pour tous. « Contribuer à bâtir une société plus ensemble, à partir des expériences des plus exclus, s’engager à leur côté pour assurer l'inclusion et le respect des droits de chacun c’est dans ces actions que je veux engager mon énergie et ma vie quotidienne », Carine décrit ainsi son engagement.
24

Litalien, Raymonde, e Christine Martinez. "France et Nouvelle France : une expérience originale, le portail www.archivescanadafrance.org". Comma 2006, n. 1-2 (gennaio 2006): 1–4. http://dx.doi.org/10.3828/comma.2006.1-2.6.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
25

ROEHRIG, B., D. SCHLIENGER, D. LEROULLEY, J. G. MEUSNIER, J. b. DE LAMBERTERIE, G. MILLIAT e B. CALVOT. "Spartan". Médecine et Armées Vol.49 No.2, Volume 49, Numéro 2 (21 giugno 2023): 149–66. http://dx.doi.org/10.17184/eac.7789.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
De septembre 2016 à janvier 2021, 13 binômes médecins-infirmiers se sont succédés en bande sahélo-saharienne en soutien du détachement commando montagne inséré au sein du groupement tactique désert aérocombat. La mission de ce détachement était de poursuivre au sol le combat mené depuis les airs ; la mission de son binôme santé d’en assurer le soutien en tout lieu et toute circonstance. La diversité des missions et leur intensité ont éprouvé les capacités physiques du binôme santé, ainsi que son aptitude à s’adapter constamment à des missions nécessitant mobilité et autonomie. La doctrine du soutien santé en opération a pu être déclinée jusqu’à « l’extrême avant » grâce aux solides compétences au sauvetage au combat de chaque personnel du détachement (du SC1 au SC3) et à la confiance mutuelle développée au cours de la préparation opérationnelle et entretenue tout au long des mandats. Le mandat Spartan a été une occasion unique pour les personnels santé de vivre des expériences opérationnelles engagées, mobilisant toutes leurs compétences et les confrontant parfois à des situations difficiles où les liens étroits développés avec leur unité se révélaient fondamentaux dans la prise de décision et l’orientation de l’action.
26

Dacosta, Arsenio. "BALOUP, Daniel, L´homme armé. Expériences de la guerre et du combat en Castille au XVe siècle". Edad Media. Revista de Historia, n. 24 (1 luglio 2023): 715–19. http://dx.doi.org/10.24197/em.24.2023.715-719.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
27

St-Arnaud, Pierre. "La Patrie, 1879-1880". Articles 10, n. 2-3 (12 aprile 2005): 355–72. http://dx.doi.org/10.7202/055467ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Ancêtre primitif de l'hebdomadaire qui affiche aujourd'hui encore le même titre, le journal la Patrie paraît pour la première fois le 24 février 1879, à Montréal. Propriété de son éditeur, Honoré Beaugrand, il est publié en une édition quotidienne et se vend un sou le numéro. Le comité de rédaction du journal se compose de deux personnes: Beaugrand et l'avocat Ernest Tremblay. On trouve dans Rumilly quelques informations utiles sur le tempérament politique des deux rédacteurs. Tremblay, selon l'historien, est un démocrate au lyrisme échevelé; son expérience dans le journalisme se résume au seul titre d'ex-rédacteur du National, porte-parole officiel en français du parti libéral à Montréal, venant tout juste de disparaître après sept années de publication (officiellement abandonné pour insuffisance de fonds). Quant à Beaugrand, on apprend ce qui suit: « Beaugrand, démocrate avancé [. . .] venait de passer plusieurs années en Nouvelle-Angleterre, où il avait publié un journal errant: la République. Il s'y proclamait disciple de Papineau et incroyant résolu. D'échec en échec, il avait transporté le siège de sa République de ville en ville, à Saint-Louis, à Lowell, à Boston, à Fall-River. En 1877, une polémique le mit aux prises avec Ferdinand Gagnon, qui défendait les bons principes dans le Travailleur, de Worcester. Beaugrand y perdit son crédit en Nouvelle-Angleterre et revint au Canada. Il ne changeait rien à ses idées, et laissait entendre, avec un petit air fanfaron, qu'il s'était affilié à la franc-maçonnerie. Beaugrand, peu robuste mais énergique, avait la franchise de ses idées. Beaucoup de libéraux, qui s'étaient tant défendus de l'alliance radicale, n'acceptèrent qu'à contre-coeur cet allié compromettant. » Voilà le tandem qui guidera les destinées de la toute nouvelle Patrie, Dès le premier numéro du 24 février 1879, le lecteur est informé du statut officiel du journal et de sa mission sur le plan politique: « La Pairie parait aujourd'hui pour remplacer le National comme organe du parti réformiste dans le district de Montréal. Libéral en politique, le nouveau journal continuera la tradition du parti qui combat le gouvernement de sir John A. MacDonald à Ottawa et qui supporte l'administration Joly à Québec. » La Patrie s'adresse d'abord aux partisans libéraux de la région de Montréal et à ceux des localités environnantes. Il est possible que plusieurs personnes de Trois-Rivières et de Québec reçoivent aussi le journal mais nous n'avons aucune indication précise sur ce point. Nous ne savons également rien sur le tirage initial du journal. Vers la fin de mars 1879, le lecteur est avisé que le tirage atteint alors 3,500 copies par jour et qu'il sera bientôt porté à 5,000 copies. À ses débuts, la Patrie étale sa matière sur quatre pages de cinq colonnes. Mais le format s'agrandit par la suite, de sorte qu'en septembre 1879, chaque page du journal contient environ deux fois plus de texte qu'en février. À cette même date, la Patrie se vend en deux éditions quotidiennes, l'une à midi, l'autre à cinq heures. Voici un aperçu de la distribution typique du contenu du journal au cours de 1879 et 1880: 1 ° Sur la première page: des annonces et des extraits de divers journaux, soit canadiens, soit étrangers, sur des sujets plutôt neutres par rapport à la politique. 2° Sur la deuxième page: Un courrier; De brefs articles où l'on commente les problèmes de l'heure, surtout sur les plans politique et économique; Divers extraits soit de journaux canadiens soit de journaux étrangers, avec ou sans commentaires de la Patrie, où sont exposées des positions de principes, polémiques, controverses sur des problèmes d'actualité, des situations ou des individus; Quelquefois aussi on trouve une chronique parlementaire fédérale ou provinciale. 3° Sur la troisième page: des nouvelles locales et régionales, des annonces de tous genres. 4° Sur la quatrième page: un roman-feuilleton et des annonces.
28

Compagnon, Olivier, e Pierre Purseigle. "Géographies de la mobilisation et territoires de la belligérance durant la Premiére Guerre mondiale". Annales. Histoire, Sciences Sociales 71, n. 01 (marzo 2016): 37–63. http://dx.doi.org/10.1353/ahs.2016.0046.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
RésuméPrenant acte du fait que l’histoire globale de la Première Guerre mondiale n’en est encore qu’à ses balbutiements, cet article propose de « déseuropéaniser » l’historiographie du conflit en dépassant la dialectique des « centres » et des « périphéries » et en combinant les échelles spatiales de l’analyse. D’une part, il s’agit de déplacer le regard depuis les théâtres européens de la guerre vers des espaces communément considérés comme marginaux, mais dont l’éloignement de l’épicentre des combats n’empêcha pourtant pas qu’ils soient parcourus de tensions directement liées au conflit et qu’ils connaissent des mutations majeures entre 1914 et 1918. D’autre part, il convient également de placer la focale sur des objets de recherche tels que l’environnement, les ressources naturelles ou les diasporas, qui se prêtent particulièrement bien à des approches émancipées des cadres nationaux de la réflexion et permettent de restituer l’impact global de la Grande Guerre. De cette double démarche émergent ainsi les bases d’une nouvelle géographie des mobilisations et de la belligérance entre 1914 et 1918, susceptible de rendre compte du caractère authentiquement mondial que revêtit la Première Guerre mondiale et de la diversité des expériences vécues du conflit.
29

Hermant, Marina, e Lionel Gallois. "Au service de la mémoire de la Grande Guerre, les Archives départementales du Pas-de-Calais". La Gazette des archives 258, n. 2 (2020): 147–63. http://dx.doi.org/10.3406/gazar.2020.5975.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Par une délibération du 24 juin 2013, le conseil général du Pas-de-Calais a déterminé le cadre de son engagement pour les commémorations de la Première Guerre mondiale et en a confié la coordination et le suivi aux Archives départementales, en lien étroit avec les autres directions concernées. Il a participé, dès 2008, aux programmes européens chargés d’y préparer au mieux les territoires : portés par des acteurs du tourisme et de la culture, ceux-ci ont donné lieu à la conception d’études, d’expositions et d’outils touristiques multilingues. Le département a soutenu activement les projets structurants portés par la région, les collectivités ou certaines associations ; il a aussi souhaité favoriser l’émergence des initiatives locales, en lançant deux appels à projets, en 2015 et 2017, qui ont permis la réalisation d’expositions et de programmations culturelles communales ou intercommunales, ont aidé à la création ou à la diffusion de spectacles vivants comme à l’organisation de manifestations sportives à visée mémorielle. Les Archives ont aussi donné naissance, seules ou en partenariat, à cinq nouvelles expositions consacrées à la Première Guerre mondiale, avec comme principaux objectifs l’accessibilité du contenu à tous les publics et leur itinérance sur l’ensemble du département. Le Centenaire a également permis de renouveler l’intérêt des enseignants pour l’usage des archives en classe, et d’accroître ainsi le nombre des élèves reçus. Le «coeur de métier » , lui-même, a été fortement impacté par les commémorations, qu’il s’agisse de la collecte d’archives privées (y compris dans le cadre des opérations nationales ou régionales de Grande Collecte dématérialisée), du classement des archives des organismes temporaires de la Première Guerre mondiale (1 951 mètres linéaires traités), de la numérisation et de l’indexation des registres matricules, ou de la publication de «Chroniques de la Grande Guerre » sur le site Internet des Archives départementales (548 articles). La plantation d’arbres de la paix, dans les 158 collèges et certains bâtiments départementaux, a enfin accompagné le centenaire de la fin des combats et de l’armistice. L’implication des Archives départementales dans la politique volontariste mémorielle du département a ainsi été particulièrement fructueuse, y compris pour ses missions obligatoires, en leur apportant une réelle visibilité auprès du grand public. S’appuyant sur cette expérience de cinq années, le département développe aujourd’hui l’axe ainsi défini, en confiant aux Archives la coordination des commémorations du centenaire de la convention franco-polonaise d’émigration et d’immigration, signée à Varsovie le 3 septembre 1919.
30

Pujante González, Domingo. "Apertura: No hay palabras..." HYBRIDA, n. 5(12/2022) (27 dicembre 2022): 3. http://dx.doi.org/10.7203/hybrida.5(12/2022).25813.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Il me regarde. Parfois il murmure des mots que je ne comprends pas. Et puis il s’assoit sur le lit, et il rabat les couvertures. Il dit mon nom tout bas, tu dormais, mon amour ? Là il n’y a plus d’espoir, je sais que ça commence. J’ouvre les yeux sur le noir de la chambre qui peu à peu s’éclaire et dévoile le visage de papa. Il n’y a pas de mots pour ce qu’il me fait dans la chambre. Voix coupée, je ne pourrai jamais le dire. À moi seule je le dis pour ne pas me perdre de vue. Lori Saint-Martin (1999). Mon père, la nuit (p. 7). L’instant même. Nous voilà au troisième solstice d’hiver pour la revue HYBRIDA. J’ai eu la chance de passer mon anniversaire à Montréal, de recevoir l’automne aux couleurs changeantes, de savourer l’énergie du jaune, ma couleur préférée, décliné à l’infini : citron, cadmium, moutarde, ocre, auréolin, indien, de Naples, de Sienne, de Cambodge… L’Association Internationale des Études Québécoises, incarnée dans la précieuse figure de Suzie Beaulieu, a contribué à la réussite de ce séjour d’un mois à l’Université de Montréal, accueilli par une personne magnifique et généreuse, écrivaine prestigieuse à juste titre, Catherine Mavrikakis, qui venait de publier son dernier roman Niagara (2022), ainsi que par son entourage académique et familial, son frère Nicolas Mavrikakis, perspicace critique d’art ; son conjoint, l’insigne professeur de littérature Terry Cochran, et leur fille Loulou, toujours le sourire aux lèvres et aux yeux… Le mois d’octobre est spécialement animé du point de vue culturel à Montréal ce qui m’a permis de participer à une intense vie culturelle : nouvelles publications, activités théâtrales, expositions artistiques, cycles organisés par la cinémathèque québécoise (dont la superbe rétrospective sur l’œuvre du canadien Bruce LaBruce)… Je me suis plu à visiter les intéressantes librairies montréalaises toujours en ébullition. J’ai eu la chance d’entrer en contact direct avec le monde éditorial québécois qui connaît certainement un nouvel âge d’or, des maisons d’édition d’une longue tradition comme Gallimard, dont l’ancien directeur Rolf Puls m’a parlé de tant d’anecdotes littéraires en nous régalant avec des huîtres et des oursins des mers du Nord, et dont l’actuelle directrice générale, Florence Noyer, m’a ouvert également les portes. Tout comme les éditions du Boréal où je suis passé plusieurs fois, reçu magnifiquement par Jean Bernier, avec qui j’ai passé des moments d’intense complicité où j’ai pu partager la passion pour Marie-Claire Blais, qu’il connaît dans le moindre détail, et le deuil à cause de la disparition douloureuse, cet intense mois d’octobre, du jeune écrivain Simon Roy, qui était venu à Valence présenter son premier roman Ma vie rouge Kubrick (2014) ; ainsi que celle de Lori Saint-Martin quelques jours plus tard. Il me reste à mentionner la maison d’édition Héliotrope. Un vrai bijou. J’ai eu le privilège de partager quelques conversations littéraires et humaines de haut niveau et une belle promenade du côté du Mont Royal, avec une halte dans la petite pâtisserie du quartier portugais pour prendre un vrai café, avec sa directrice, écrivaine elle-aussi, Olga Duhamel-Noyer, une âme sœur, qui dirige cette maison respirant sans aucun doute un air nouveau, fortement stimulant. Ma valise était donc bien pleine au retour à Valence et j’aurai de quoi lire dans les prochains mois. Tout cela m’a permis de rencontrer, parfois intensément, dans divers contextes, plusieurs écrivain·e·s, tous les âges confondus, dont je signalerai, par ordre alphabétique, Martine Audet, Arianne Bessette (écrivaine discrète et sensible avec qui j’ai connecté immédiatement), Lula Carballo (« ma Lula », mon double), David Clerson, Pierre-­André Doucet (charmant auteur et musicien acadien spécialement remarquable), Clara Dupuis-Morency, Benjamin Gagnon Chainey, Julien Guy-Béland (personne exceptionnelle, engagée, et écrivain percutant), Monique Proulx, que j’ai reçue à Valence et que j’apprécie énormément comme écrivaine et comme personne, avec qui j’ai partagé des croissants et de la confiture faite maison sur son balcon en regardant les arbres perdre leurs feuilles lorsqu’elle me dédicaçait son dernier roman Enlève la nuit (2022) ; et, bien entendu, Lori Saint-Martin. Je ne voudrais pas oublier le professeur de l’Université de Montréal Alex Noël, qui s’intéresse à la littérature québécoise récente et à la mémoire queer, et qui m’a fait découvrir le travail de l’artiste multidisciplinaire canadienne, originaire de l’île Maurice, Kama La Mackerel et le professeur espagnol de l’Université du Québec à Montréal Antonio Domínguez Leiva, écrivain lui-aussi, dont j’avais perdu la trace et avec qui je partage bien des intérêts littéraires autour du corps, de la monstruosité et du « panique ». Une dernière mention spéciale pour deux danseurs : Francis Paradis, personne instruite et empathique qui est restée tout le temps à mon écoute et m’a fait découvrir des lieux remarquables ; et, enfin, le danseur tunisien Achraf El Abed, en asile politique à Montréal à cause des persécutions LGBT dans son pays, n’ayant pas pu venir à Valence pour ces raisons lors du Colloque Queer Maghreb que nous avons organisé en juin 2022. Il a dansé pour nous en privé chez moi dans le quartier du Red Light de Montréal, pas loin de l’emblématique Café Cléopâtre, le jour de mon anniversaire, en compagnie de ma collègue et amie Adela Cortijo, qui était venue pour l’occasion. Je n’oublierai jamais ce moment magique. Merci à tous et à toutes pour avoir contribué à rendre ce séjour montréalais si spécial et si riche dans tous les sens. Comme je l’annonçais, nous avons perdu Lori Saint-Martin, excellente professeure, traductrice et écrivaine canadienne, ayant choisi le français comme langue d’asile et de refuge, d’identité réinventée, et surtout personne proche et généreuse, disparue dans la Seine, subitement. Des ombres spectrales ont envahi mon cœur et mes pensées à cause de ce destin trop funeste, trop tragique, trop romanesque, tellement j’ai envie de ne pas y croire… et, pourtant, Lori n’est plus là. Juste un dernier message sur WhatsApp quelques jours avant l’hécatombe : « Aquí todo bien » (« tout va vient ici »). Elle adorait l’espagnol, sa nouvelle demeure, sa nouvelle passion. Lori, mon amie, tu as troublé mon âme et laissé un grand vide difficile à combler. Je n’ai que des mots de gratitude envers toi. Et, pourtant, la vie continue à couler, elle coule et coule… comme les larmes des mères qui perdent leurs enfants dans toutes les guerres de la planète. Cette planète Terre qui pleure de plus en plus fort pour que l’on prenne soin d’elle, pour que l’on développe une conscience écologique efficace et durable… Temps catastrophiques, oui… excessifs, oui… scandaleux, oui… Et, pourtant, temps de Saturnales et de Noël, de fêtes, de chants et de vœux, de décorer les maisons, d’allumer les bougies et d’offrir des cadeaux, de rêves de santé, de paix et d’amour… tellement on a besoin de diluer les tensions que l’on ressent ; temps d’apaiser nos esprits… de se ressourcer, de reprendre haleine… de se projeter dans un meilleur avenir… malgré… Revenons à nos moutons… Le Dossier central de ce cinquième numéro de la revue HYBRIDA, coordonné par Fabio Libasci, vise à s’interroger sur les multiples enjeux de la notion d’extrême, que ce soit du point de vue chronologique que du point de vue conceptuel. En effet, l’expression « extrême contemporain », étant en perpétuel déplacement, reste spécialement attirante mais problématique, depuis sa création attribuée à Michel Chaillou, à la toute fin des années 80 du siècle dernier. On assisterait, de nos jours, à une « deuxième génération » de l’extrême contemporain. On pourrait donc l’actualiser pour faire référence aux productions littéraires et culturelles récentes au sens large. Du point de vue thématique, l’extrême est vite associé à la notion de limite, de démesure, voire de violence. En ce sens, force est de constater une tendance et une présence des esthétiques de rupture et des formes de l’excès chez des auteur·e·s contemporain·e·s, plus ou moins jeunes, ce qui nous a menés à nous pencher sur les usages et, peut-être les abus, de cette notion poreuse et changeante. Ce Dossier est composé de quatre articles venus de Côte d’Ivoire, de Finlande et de France. Ils abordent l’œuvre des écrivain·e·s Azo Vauguy, Koffi Kwahulé et Hélène Cixous et des cinéastes tels qu’Anne Fontaine, Christopher Doyle ou Julien Abraham. Dans la section Mosaïque, nous publions quatre articles très intéressants également. Hassna Mabrouk, de l’Université Chouaïb Doukkali (Maroc), en s’appuyant sur le révisionnisme historique proposé par les études postcoloniales et subalternes, s’empare de la figure historique de l’explorateur et interprète du début du XVIe siècle Mostafa Al-Azemmouri ou Estevanico, connue essentiellement en Europe sous l’angle de la relation de voyage de Cabeza de Vaca, trop eurocentrée, pour y opposer d’autres représentations de l’explorateur comme celle du personnage Al-Azemmouri qui apparaît dans le roman de Kebir M. Ammi, Les Vertus immorales (2009) où les représentations artistiques qui perdurent dans la ville marocaine d’Azzemmour où il est né. Ahmed Aziz Houdzi, de l’Université Chouaïb Doukkali également, analyse les transformations identitaires du sujet diasporique par rapport aux événements historiques dans le contexte français marqué par les attentats terroristes qui ont eu lieu à Paris en 2015. Il fait une fine lecture de Ce vain combat que tu livres au Monde (2016) de Fouad Laroui où le personnage principal se débat entre le désir d’intégration dans la société laïque et la tentation intégriste incarnée par l’État islamique. Lourdes Rubiales Bonilla de l’Université de Cadix (Espagne) se penche sur « l’affaire Batouala ». Dans son article, elle analyse avec précision les clés de la réception et de la diffusion dans la presse du moment du Prix Goncourt de 1921 octroyé au roman Batouala. Véritable roman nègre de René Maran. Ainsi, elle s’efforce de démontrer les mécanismes de la censure pour essayer de neutraliser le discours politique de l’auteur. Enfin, Diana Requena Romero de l’Université de Valence (Espagne) revient sur la problématique liée à l’étude des personnages féminins dans l’œuvre de Boris Vian. Pour ce faire, elle prend un corpus peu étudié qui est celui des nouvelles de l’auteur afin d’y déceler les processus de métamorphose du corps et les images de l’hybridation de la femme-animal située dans des espaces intermédiaires. Dans la section Traces, plus créative, nous publions trois contributions. Nous avons l’honneur de publier un texte fragmentaire bilingue (en français et en espagnol) de l’écrivaine québécoise, originaire de l’Uruguay, Lula Carballo intitulé restos de barrios (« des restes de quartiers ») où les bribes du passé se mélangent à la rupture du discours à la recherche de nouvelles voies d’expression littéraire. Son premier roman Créatures du hasard (2018) a été spécialement apprécié par la critique. Elle a aussi publié l’album illustré Ensemble nous voyageons (2021), co-écrit avec Catherine-Anne Laranjo et illustré par l’artiste Kesso. Carballo explore avec délicatesse et subtilité la mémoire liée aux souvenirs d’enfance et d’adolescence dans un contexte social spécialement marqué par la pauvreté et la migration, ainsi que les hybridations culturelles et la quête identitaire guidée par l’émotion et par un clair positionnement féministe aux côtés des minorités. Alexandre Melay nous offre [Timescapes], un document photographique présenté par l’auteur où il met en valeur ses préoccupations environnementales et nous fait partager son regard engagé face à « l’impossibilité du paysage » et « l’implacable déconstruction structuraliste du sujet ». Ces photographies en noir en blanc, sorte de cartographie de villes grises, polluées, envahies par les déchets et les éléments inhospitaliers, à l’ère du « Capitalocène », constituent un bel exemple de l’« extrême urbain contemporain ». Enfin, Natalia L. Ferreri de l’Université Nationale de Cordoba et Francisco Aiello de l’Université Nationale de Mar del Plata (toutes deux en Argentine) ont eu la générosité de choisir notre revue pour publier un long entretien en espagnol avec l’écrivaine française (née en Argentine en 1968) Laura Alcoba intitulé « ¿Para qué sirven las historias ? » (« À quoi servent les histoires ? »). Après l’évocation de son sixième et dernier roman intitulé Par la forêt (2022) où la narratrice évoque des expériences traumatiques telles que l’infanticide, le suicide et l’exil, Ferreri et Aiello passent en revue, d’une manière savante et subtile en même temps, les questions essentielles qui traversent l’écriture d’Alcoba où le geste de la traduction, la langue maternelle et la matière des histoires occupent une place prépondérante. Nous inaugurons la section Éventail, où nous voudrions, par le biais des recensions ou des comptes rendus, aérer et diffuser des publications de recherche ou de création proches des intérêts et des perspectives qui animent notre revue. En ce sens, nous publions l’intéressante et complète recension de Martine Renouprez de l’Université de Cadix (Espagne) sur le livre de Laurence Hansen-Love (2022), Planète en ébullition. Écologie, féminisme et responsabilité. Notre revue commence à décoller, à être indexée, répertoriée, présente un peu partout dans le monde grâce au grand intérêt démontré particulièrement par les chercheur·e·s africain·e·s. Un grand merci à vous. Bonne lecture et rendez-vous en juin 2023 pour questionner les « frontières » dans un Dossier intitulé LIMES. Sol invictus.
31

Rabat, Justine. "« Professions for Women » de Virginia Woolf : Féminisme et Expérience littéraire". Trayectorias Humanas Trascontinentales, n. 6 (20 dicembre 2019). http://dx.doi.org/10.25965/trahs.1773.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
En 1931, Virginia Woolf prononce un discours au National Society for Women’s Service ; ce discours sera publié dans un recueil posthume en 1942 sous le titre « Profession for women ». Ce texte révèle l’engagement de Woolf qui fait écho aux mouvements féministes du début du XXe siècle (dont celui des suffragettes). À partir de l’analyse de « Profession for women », nous identifierons les différentes étapes de la formation d’une pensée féministe à situer dans un contexte historico-politique. Woolf aborde la question du travail pour les femmes et son propre rapport avec l’écriture afin de rendre visibles les obstacles susceptibles de limiter l’émancipation des femmes et leur accès au travail. En remettant en question l’image de « l’Ange de la maison » inspirée d’un poème de Coventry Patmore (1823-1896), Woolf apporte une réflexion sur l’acte d’écriture qui est à relier à un combat qu’elle veut poursuivre pour repenser le rôle des femmes dans la société.
32

Wahnich, Sophie. "Poétique de l’ardeur et de l’espoir". Nouveaux cahiers de Marge, n. 5 (3 novembre 2022). http://dx.doi.org/10.35562/marge.497.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
L’effort poétique populaire, que ce qualificatif permette de parler du petit peuple ou d’un peuple lettré qui s’oppose à l’aristocratie, est bien pendant la période révolutionnaire un effort politique. Avant même d’entrer dans les contenus des poèmes, choisir d’écrire des vers plutôt que des discours est en soi un acte politique qui s’adresse au cœur, perçu comme le fondement de l’homme révolutionnaire. Ce dernier doit sentir, pour pouvoir exercer sa faculté de juger. Les émotions ne sont alors nullement opposées à la raison, elles expriment plutôt une compétence de jugement synthétique, là où le discours argumentatif est analytique. Saint-Just affirme par exemple qu’il faut « honorer l’esprit mais s’appuyer sur le cœur » (Louis-Antoine-Léon de Saint-Just, Rapport au nom du Comité de salut public et du Comité de sûreté générale sur la police générale, sur la justice, sur le commerce, la législation et les crimes des factions. 26 Germinal an II [15 avril 1794], in Œuvres complètes, éd. M. Abensour et A. Kupiec, Paris, Gallimard, coll. « Folio. Histoire », 2004 [1789-1794], p. 742-769.)Ce jugement synthétique des émotions permet de condenser l’inouï de la novation révolutionnaire et ainsi de décrire ce qui vient sans avoir besoin de le rapporter à des expériences déjà connues. Si l’effort de la littérature est de mettre des mots neufs sur le monde vécu, cet effort est bien un effort littéraire qui, même maladroit, permet de faire circuler cette nouvelle expérience, qui transforme une série d’individus séparés en un peuple qui combat pour sa liberté.
33

Tezore, Amandine. "Awoudou Ways of Seeing". Journal of Anthropological Films 6 (10 gennaio 2022). http://dx.doi.org/10.15845/jaf.v6i01.3496.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Les attaques de Boko Haram ont poussées plusieurs habitants des zones frontalières du Cameroun et du Nigeria à désertés leurs villages natal. C’est ainsi que toute la famille D’Awoudou fut décimée pendant les attaques de Boko Haram à Kolofata en 2016. Il eu la vie sauve grâce au voyage effectué ce jour pour l’achat de ses marchandises. Ainsi, cette nuit Boko Haram ôta sa dignité, sa famille, son autonomie financière et au delà de toute expérience, sa vue. « Awoudou ways of seeing » est un film sur la vie quotidienne d’Awoudou dans le camp de Zamai, Mayo Tsanaga, Cameroun. Il révèle son combat continu pour sa survie malgré les différents dilemmes. Son enthousiasme pour la survie va au delà de son handicape. Il a su créer des relations qui le lient à la population. Créant ainsi une lueur d’espoir, de joie et des épaules sur qui comptés. Malheureusement, l’appartenance à un autre groupe ethnique et religieux ne facilite pas son admission dans le camp.
34

Beauchez, Jérôme. "Le sens des coups". 34, n. 1 (28 luglio 2010): 135–53. http://dx.doi.org/10.7202/044200ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
À partir de l’ethnographie d’un groupe de boxeurs qui s’est déroulée à Strasbourg sur quatre années (1999-2002), cet article interroge l’engagement pugilistique comme expérience d’un combat dont les raisons et les effets dépassent le seul cadre du ring. En articulant description des situations d’entraînement et analyse des schèmes biographiques constitutifs des trajectoires de boxeurs, il montre comment ces derniers conçoivent le sens des coups. Un sens que l’étude des logiques sociales du corps à corps ne suffit pas à révéler, tant il est vrai que celui-ci reste marqué par l’expérience des stigmatisations et autres disqualifications vécues par l’ensemble des pugilistes en-dehors du gymnase. Mêlé à la pierre des quartiers populaires et aux héritages de l’immigration, ce rapport de dureté au monde social marque la chair des boxeurs par l’empreinte de ses coups ; des coups auxquels ils répondent à leur manière : celle des poings chargés, au-delà des raisons pratiques, de toutes les raisons symboliques de boxer.
35

Sousa, Bernardo Vasconcelos e. "BALOUP, Daniel – L’homme armé. Expérience de la guerre et du combat en Castille au XVe siècle. Madrid: Casa de Velázquez, 2022 (309 pp.)". Medievalista online, n. 34 (1 luglio 2023). http://dx.doi.org/10.4000/medievalista.7021.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
36

Rodrigues Vieira, Flávio Lúcio. "O BANCO MUNDIAL E O COMBATE À POBREZA NO NORDESTE: O CASO DA PARAÍBA". Caderno CRH 21, n. 52 (13 settembre 2008). http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v21i52.18784.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Neste artigo, é estudada a participação do Banco Mundial no financiamento do Projeto Cooperar, um plano de combate à pobreza, em execução pelo Governo da Paraíba desde 1997. Na primeira parte, enfocamos a atuação do BIRD, analisando as mudanças ocorridas nas estratégias aplicadas no Nordeste e a crescente participação dessa instituição internacional no financiamento de políticas de desenvolvimento voltadas para a região. Procuramos enfatizar as mudanças ocorridas na estratégia do Banco Mundial voltados ao financiamento de projetos orientados pela idéia de desenvolvimento rural, experiências que foram fundamentais para o aperfeiçoamento dos mecanismos de atuação do BIRD no Brasil e que constituem elementos antecedentes da estratégia de combate à pobreza no Nordeste durante a década de 1990. Na segunda parte, a análise é orientada para o Projeto Cooperar, exemplar de política de combate à pobreza no Nordeste, quando são examinadas suas origens, sua estratégia e o nível de interferência do Banco Mundial na implementação da estratégia de desenvolvimento. PALAVRAS-CHAVE: pobreza, desenvolvimento, Estado, Paraíba, Nordeste. THE WORLD BANK AND THE COMBAT TO POVERTY IN THE NORTHEAST: the Paraíba case Flávio Lúcio Rodrigues Vieira In this article, the participation of the World Bank in the financing of the Cooperar Plan is studied. Cooperar is a plan to combat poverty, in execution by the Paraíba Government since 1997. In the first part, we focused on the BIRD performance, analyzing the changes ocurred in the strategies applied in the Northeast and to growing participation of that international institution in the financing of development politics for the area. We tried to emphasize the changes occurred in World Bank strategy regarding the financing of projects guided by the idea of rural development, experiences that were fundamental for the improvement of the mechanisms of BIRD performance in Brazil and that constitute precedent elements of the strategy to combat poverty in the Northeast during the decade of 1990. In the second part, the analysis is guided to the Cooperar Project, example of policy to combat poverty in the Northeast, when its origins, its strategy and the level of interference of the World Bank in the implementation of the development strategy are examined. KEYWORD: Poverty, development, State, Paraíba, Northeast. LA BANQUE MONDIALE ET LE COMBAT CONTRE LA PAUVRETÉ DANS LE NORDEST: étude de cas de l’état de Paraíba Flávio Lúcio Rodrigues Vieira Cet article présente l’étude sur la participation de la Banque Mondiale dans le financement du Projet Cooperar (Coopérer), plan de combat contre la pauvreté, réalisé par le Gouvernement de l’Etat de Paraiba depuis 1997. Dans une première partie, on focalise l’action de la BIRD en analysant les changements qui ont eu lieu au niveau des stratégies appliquées dans le Nord-est et de la participation croissante de cette institution internationale pour le financement de politiques de développement dans la région. On essaie de mettre en évidence les changements de stratégie de la Banque Mondiale pour le financement des projets basés sur l’idée de développement rural. Ces expériences ont été fondamentales pour le perfectionnement des mécanismes d’action de la BIRD au Brésil et sont des éléments antérieurs à la stratégie de combat contre la pauvreté dans le Nord-est, au cours des années 1990. Dans la deuxième partie, on frait l’analyse du Projet Cooperar lui-même, modèle de politique de combat contre la pauvreté dans le Nord-est, en étudiant ses origines, sa stratégie et le niveau d’inteférence de la Banque Mondiale pour la mise en place de la stratégie de développement. MOTS-CLÉS: pauvreté, développement, État, Paraíba, Nord-Est. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br
37

Garnier, Xavier. "Pratique du terrain et expérience des textes : une perspective africaine". Continents manuscrits, n. 12 (17 gennaio 2019). http://dx.doi.org/10.4000/coma.4132.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
38

Guyon, Anthony. "Les tirailleurs sénégalais et l’expérience combattante de la Grande Guerre". Revue Internationale des Francophonies, n. 3 (17 luglio 2018). http://dx.doi.org/10.35562/rif.625.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
La Grande Guerre marqua un tournant pour les soldats originaires d’Afrique subsaharienne. Pour la première fois, ces hommes vinrent combattre en Europe. De ces cinq années, émergèrent une série de principes indispensables à leur gestion et leur utilisation. Plus qu’une expérience militaire, ce conflit doit aussi être pensé sous les angles social et culturel pour parfaitement aborder ce moment. L’hivernage, l’alimentation et la forme de leurs combats furent autant d’éléments pensés entre 1914 et 1919, puis qui perdurèrent au cours de l’entre-deux-guerres.
39

Skelling Desmeules, Marie-Eve. "Les expériences de formation en combat scénique : une source d’apprentissages allant au-delà de la dimension physique". Revue des sciences de l'éducation 48, n. 1 (2022). http://dx.doi.org/10.7202/1092601ar.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
40

Guedj, Pauline. "Afrocentrisme". Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.046.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Bien que souvent non revendiqué par les auteurs que l’on considère comme ses tenants (Molefi Asante 1987, Maulana Karenga 2002, John Henrik Clarke 1994, Marimba Ani 1994, Frances Cress Welsing 1991, Théophile Obenga 2001, qui lui préfèrent les termes afrocentricité, africologie ou kawaida), le terme afrocentrisme est utilisé pour désigner un courant d’idées présent dans les cercles académiques nord-américains, africains et européens, depuis la deuxième moitié du vingtième siècle. Académique, l’afrocentrisme est actuellement l’objet d’un important processus de transnationalisation et entretient des relations précises et continues avec des pratiques sociales, artistiques, religieuses et/ou politiques. Il semble que le mot « afrocentrique » soit apparu pour la première fois en 1962 sous la plume du sociologue afro-américain W.E.B. Du Bois. Invité par Kwame Nkrumah à Accra au Ghana dans le but d’y rédiger une encyclopédie sur les populations noires, Du Bois insistait, dans un document non publié, sur son intention d’éditer un volume « volontairement Afro-Centrique, mais prenant en compte l’impact du monde extérieur sur l’Afrique et l’impact de l’Afrique sur le monde extérieur » (in Moses, 1998 : 2). Du Bois, grand penseur du panafricanisme, voyait donc dans son projet un moyen de donner la parole aux peuples d’Afrique, d’en faire des acteurs de leur propre histoire au moment même où ceux-ci entamaient la construction nationale de leurs États depuis peu indépendants. Lié chez Du Bois à un projet scientifique et politique, la tendance afrocentrique connaîtra ses heures de gloire à partir de la fin des années 1960 lorsqu’elle devint la marque de fabrique d’une école de pensée comptant quelques représentants au sein des cercles académiques américains. En réalité, l’histoire de la pensée afrocentrique aux États-Unis est indissociable de la création de départements d’études dites ethniques dans les universités américaines, départements nés en pleine ère du Black Power, lorsqu’une jeunesse noire radicalisée se battait pour l’intégration de son expérience au sein des cursus universitaires. Ces départements d’études African-American, Black ou Africana se donnaient pour but de relayer la voix des opprimés et d’inclure l’histoire afro-américaine dans le récit scientifique de l’histoire états-unienne. Parmi les manifestes afrocentriques de l’époque, notons la création de l’African Heritage Studies Association en 1969 née d’une réaction aux postures idéologiques de l’African Studies Association. Orchestrée par John Henrik Clarke (1994), l’organisation rassemblait des intellectuels et des militants africains, entendus ici comme originaires du continent et de ses diasporas, se battant pour la mise en place d’une étude politique de l’Afrique, arme de libération, cherchant à intervenir dans la fondation d’un panafricanisme scientifique et afrocentré. A partir des années 1980, l’afrocentrisme académique entra dans une nouvelle phase de son développement avec les publications de Molefi Asante. Dans la lignée de Du Bois, celui-ci tendait à définir l’afrocentrisme, ou plutôt l’afrocentricité, comme une théorie cherchant à remettre l’Afrique au cœur de l’histoire de l’humanité. Toutefois, ses principaux écrits, The Afrocentric Idea (1987), Afrocentricity (1988), Kemet, Afrocentricity and Knowledge (1990), associèrent à l’afrocentrique duboisien tout un appareil conceptuel et idéologique, grandement hérité des écrits de l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop (1959). et de militants du nationalisme noir classique tels Edward Blyden et Alexander Crummel. Dès 1990, la pensée d’Asante se déploya autour d’une série de points précis, déjà mis en avant par le politiste Stephen Howe (1998) : 1. L’humanité s’est d’abord développée en Afrique avant de se répandre sur la planète. Les Africains entretiendraient avec les autres humains un rapport de primordialité chronologique et ce particulièrement avec les Européens, jeunes dans l’histoire de l’humanité. 2. La première civilisation mondiale est celle de l’Égypte ou Kemet. L’étude des phénotypes égyptiens tels qu’ils sont visibles sur les vestiges archéologiques apporterait la preuve de la négritude de cette population. 3. Le rayonnement de la civilisation égyptienne s’est étendu sur la totalité du Continent noir. Toutes les populations africaines sont culturellement liées à la civilisation et aux mœurs de l’Égypte antique et la linguistique en constituerait une preuve évidente. 4. La culture égyptienne se serait également diffusée au Nord, jusqu’à constituer la source d’inspiration première des civilisations qui apparurent plus tardivement en Grèce puis partout en Europe. 5. L’ensemble des traditions africaines constitue autant de manifestations d’une culture unique. Depuis son foyer égyptien, la culture africaine, au singulier, s’est diffusée pour s’immerger dans la totalité du continent et dans la diaspora des Amériques. Au début des années 2000, l’afrocentrisme académique s’est trouvé au cœur de vifs débats dans les espaces anglophones et francophones. Aux États-Unis, c’est la publication de l’ouvrage de Mary Lefkowitz Not Out of Africa (1993) qui rendit publiques les nombreuses tensions entre afrocentristes et anti-afrocentristes. En France, la discussion s’est également concentrée autour de la parution d’un ouvrage dirigé par François-Xavier Fauvelle-Aymar, Jean-Pierre Chrétien et Claude-Hélène Perrot (2000). Le texte, provocateur, se donnait pour but de déconstruire des théories afrocentriques qualifiées de naïves, « fausses » et dont « le succès parmi les Américains noirs peut être attribué au fait que, à l’heure actuelle, la pensée critique n’est pas en grande estime dans la communauté noire aux États-Unis » (2000 : 70-71). Le livre fut accueilli très froidement dans les milieux qu’il visait. En 2001, l’intellectuel congolais Théophile Obenga, rétorqua avec la publication d’un nouvel ouvrage Le sens de la lutte contre l’africanisme eurocentriste. Manifeste d’un combat « contre l’africanisme raciste, ancien ou moderne, colonial ou post-colonial, qui ne voit pas autre chose que la domination des peuples ‘exotiques’, ‘primitifs’, et ‘sous-développés’. » (2001 : 7), le texte d’Obenga multipliait, de son côté, les attaques personnelles et violentes. Aujourd’hui, il semble que l’appréhension des phénomènes afrocentriques ne puisse gagner en profondeur que si elle évite les écueils polémiques. Une telle approche supposerait alors de considérer l’afrocentrisme comme un objet de recherche construit historiquement, sociologiquement et anthropologiquement. Il s’agirait alors à la fois de le replacer dans le contexte historique de sa création et de s’intéresser à ses effets concrets dans les discours et les pratiques sociales populaires en Afrique, dans les Amériques et en Europe. En effet, depuis une vingtaine d’années, le terme et l’idéologie afrocentriques n’apparaissent plus seulement dans des débats des universitaires mais aussi dans une série d’usages sociaux, culturels et artistiques de populations qui les conçoivent comme un outil d'affirmation identitaire. Ces communautés et ces individus s’en saisissent, leur donnent une définition propre qui émane de leur environnement social, culturel et géographique particuliers, les utilisent comme fondement de nouvelles pratiques, de nouvelles élaborations du politique et de revendications identitaires. Ainsi, l’afrocentrisme se retrouve dans les pratiques religieuses d’Afro-Américains des États-Unis à la recherche de leurs racines ancestrales (Capone, 2005 ; Guedj, 2009), dans les textes des rappeurs de Trinidad ou du Gabon (Aterianus-Owanga, 2013) ainsi que dans les œuvres et les propos d’artistes aussi variés que la plasticienne Kara Walker et le saxophoniste Steve Coleman. Afrocentrismes populaires, a priori dissociés des milieux académiques, ces pratiques ne sont pourtant pas étrangères aux théories qui animent les spécialistes. En effet, nombreux sont les religieux qui citent les livres de Cheikh Anta Diop (1959) ou Molefi Asante (1987), les artistes qui revendiquent comme sources d'inspiration les vidéos postées sur youtube des discours de Leonard Jeffries, John Henrik Clarke ou Maulana Karenga. Il semble alors que c’est précisément dans cette analyse des pratiques et discours afrocentriques entre champs académique, politique, religieux et artistique que l’anthropologie peut jouer un rôle décisif. Il s’agirait alors pour les chercheurs de mettre en place des méthodologies permettant non seulement d’analyser les logiques de circulation des représentations de l’Afrique entre différentes catégories sociales mais aussi d’étudier la perméabilité des savoirs académiques et leurs influences en dehors des universités.
41

Auclair, Isabelle. "Féminismes". Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.096.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
« Nous sommes tous féministes » affirmait Chimamanda Ngozi Adichie en 2015. L’argumentaire de cette auteure nigériane met de l’avant l’importance de réfléchir et d’agir collectivement pour enrayer les inégalités qui existent entre les hommes et les femmes, déboulonnant ainsi l’idée que l’égalité serait atteinte et réaffirmant la pertinence du féminisme. Le féminisme peut être défini comme une «prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire» (Toupin 1998 : 10). La reconnaissance de l’oppression des femmes et des inégalités systémiques qui en découlent est centrale aux théories, aux mouvements et aux luttes féministes. Cependant, la modulation historique et géographique de cette oppression, selon le contexte social et culturel, génère des conceptions diversifiées des causes menant à la subordination des femmes et des mesures à prendre pour atteindre l’égalité. Reconnaissant l’hétérogénéité du féminisme, il est pertinent d’utiliser le pluriel pour aborder de façon plus large «les féminismes». Cette diversité des théorisations et des mouvements féministes rend l’exercice de définition et de catégorisation complexe, voire limité. Il est toutefois possible de poser des balises et des pistes de définition en s’intéressant aux différents courants de pensée. Dans une perspective historique, la pensée féministe est souvent représentée en trois vagues, bien que celles-ci recoupent une multitude de courants. La première vague est associée à la période du début du XXe siècle, qui a vu notamment l’émergence du mouvement des suffragettes pour les droits politiques des femmes. Alors que la deuxième vague est généralement associée aux combats sociaux initiés dans les années 1960 visant notamment les revendications quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à une vie sans violences, la troisième est associée à la période contemporaine du début du XXIe siècle et à l’éclatement des conceptions et la diversité des points de vue, notamment par les réflexions queer, intersectionnelles et postcoloniales. Bien que cette catégorisation soit aidante parce que simple, elle cache la diversité des courants et leur chevauchement. Aborder la définition des féminismes par ses différents courants permet une meilleure prise en compte de cette diversité mais demeure tout de même réducteur puisque tous les courants ne peuvent être détaillés et chacun est complexe et comporte ses propres nuances et tensions. La conception des causes des inégalités et des façons de les aborder diffèrent entre les courants. Les tenant.e.s du féminisme libéral et égalitaire remettent en question le rôle traditionnel des femmes et les discriminations qu’elles vivent en recherchant l’égalité de droits. Les féministes s’inscrivant dans le courant radical (Mathieu 1991) souhaitent aller à la racine de l’oppression des femmes qu’elles identifient comme étant le système et les structures patriarcales. Selon Christine Delphy (2004 : 155), le patriarcat « (…) désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, ou encore, le pouvoir des hommes. Il est ainsi quasi synonyme de « domination masculine » ou d’oppression des femmes ». Ce système de dévalorisation du féminin, soutenu par les structures inégalitaires et nourri par les manifestations machistes, engendre la subordination des individus associés à ce groupe. Le courant marxiste féministe priorise quant à lui la prise en compte de l’exploitation économique des femmes en raison du système capitaliste. Combinant certains éléments des féminismes radical et marxiste, le féminisme matérialiste critique l’idée que le capitalisme prévaudrait sur le patriarcat. Ce courant s’attarde à l’analyse des conditions matérielles d’existence et à l’oppression des femmes au quotidien entre autres grâce au concept de division sexuelle du travail (Kergoat 2000). D’autres courants féministes émergent pour mettre de l’avant les réalités différenciées et les multiples oppressions que vivent les femmes, que ce soit en raison de leur orientation sexuelle, notamment par le féminisme lesbien qui donnera les bases de la réflexion sur l’hétérosexisme. Le féminisme afro-américain nait de l’invisibilisation des femmes afro-américaines dans les mouvements des droits civiques, en tant que femmes, et dans les revendications féministes, en tant qu’afro-descendantes (hooks, 1981). Ce courant met de l’avant l’importance d’analyser l’imbrication des différents systèmes d’oppression et leurs impacts sur la vie des femmes. Cette prise en compte donnera naissance au féminisme intersectionnel (Crenshaw 1989) lequel permet de reconnaître la co-construction des systèmes inégalitaires, incluant le sexisme, le racisme, la classe sociale, l’hétérosexime et le capacitisme ou validisme (stéréotypes, dévalorisation et discriminations des personnes en situation de handicap), ainsi que les effets imprévisibles de leur articulation. Selon Patricia Hill Collins et Sirma Bilge (2016), l’intersectionnalité s’appuie sur six idées de base : les inégalités sociales, le pouvoir, la relationnalité, le contexte social, la complexité et la justice sociale. Pour certaines féministes postmodernes, notamment celles ayant développé les théories queer, ce sont les catégories sociales binaires du sexe et du genre qui doivent être déconstruites pour éliminer les inégalités. Judith Butler (2004) parlera à cet effet de «défaire le genre». D’autres courants, plus marginaux, tels que le féminisme de la différence ou essentialiste, le féminisme anarchique ou l’écoféminisme, proposent d’autres analyses des causes des inégalités ainsi que des mesures pour les éradiquer. Les diverses perspectives féministes impliquent, entre autres, la priorisation de la prise en compte des besoins, des intérêts, des expériences des femmes et de leur propre analyse de celles-ci. S’appuyant sur leurs réalités et leurs enjeux spécifiques découlant du processus de colonisation qu’elles ont subi (et subissent encore), les femmes autochtones et des Suds ont développé les féminismes autochtones, postcoloniaux et décoloniaux (Verschuur et Destremau 2012). En somme, les féminismes proposent des analyses multiples et variées de la dissymétrie, de la binarisation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et des inégalités qui en découlent. Les féminismes cherchent ainsi à visibiliser et à expliquer les inégalités systémiques que vivent les femmes de tous les horizons et qui se manifestent aux niveaux structurels, normatifs, organisationnels et comportementaux. Dans cette optique, les recherches et les initiatives féministes s’inscrivent dans une démarche de justice sociale visant à transformer en profondeur les rapports sociaux pour mettre en place des sociétés plus égalitaires (Dagenais 1987). Cette démarche multidisciplinaire, à laquelle plusieurs anthropologues ont contribué (notamment, Françoise Héritier (2007) et Nicole-Claude Mathieu dans le contexte européen francophone et Marie France Labrecque (2012) et Huguette Dagenais en contexte québécois), vise des changements sociaux. Pour ce faire, elle se déploie à la fois au niveau conceptuel, par le développement de théories et de méthodologies, que pratique dans les actions et les revendications sociales. Comme le suggère Diane Lamoureux (2016 : 18) « (…) le féminisme est le lieu d’une diversité idéologique qui ne constitue pas un frein, mais plutôt un moyen fécond de réfléchir et de se développer». Le slogan de 2015 de la Marche mondiale des femmes est évocateur de la pertinence des luttes et des réflexions féministes dans un contexte de diversité : «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »
42

Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay e Chani Bonventre. "Anthropologie médicale". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
43

Martig, Alexis. "Esclavage contemporain". Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.085.

Testo completo
Gli stili APA, Harvard, Vancouver, ISO e altri
Abstract (sommario):
Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à un usage récurrent et de plus en plus fréquent de la notion d’esclavage moderne par tout un ensemble d’acteurs sociaux et politiques : organisations non gouvernementales, associations, organisations internationales, médias, gouvernements nationaux… Selon l’Organisation internationale du Travail, il s’agit d’un phénomène touchant plus de 25 millions de personnes et qui génère 150 milliards de dollars de profits annuels illégaux. Face à ce constat, un certain nombre de disciplines (sociologie, économie politique, études des migrations, droit, histoire) en ont fait un objet propre, tentant quelquefois de le définir (Bales 1999) et, parlant d’esclavage moderne ou d’esclavage contemporain, certains ont été jusqu’à évoquer l’émergence d’un nouveau champ d’études : lesContemporary Slavery Studies (Brysk et Choi-Fitzpatrick 2012). Comment expliquer le fait que l’anthropologie contemporaine a quant à elle jusqu’alors produit peu de réflexions sur le sujet ? Le premier élément de réponse a trait à la nature même de l’analyse anthropologique, qui la distingue des autres disciplines des sciences humaines et sociales, et qui considère avant tout les notions émiques mobilisées par les sujets. Dans le cas de l’esclavage moderne, on est face à une notion éminemment politisée et utilisée avant tout par des acteurs associatifs, institutionnels ou médiatiques pour décrire les conditions de travail ou d’exploitation d’autres sujets souvent associés au passage au registre des « victimes ». Ce n’est que depuis très récemment qu’on assiste à l’usage de la notion par les sujets eux-mêmes pour dénoncer leurs conditions de travail, sans doute sous l’effet de sa banalisation dans les discours des acteurs de la lutte contre l’esclavage moderne. L’apparition et la dissémination de cette notion chez les acteurs sociaux et politiques ne sont cependant pas sans intérêt pour l’anthropologie. Elles sont notamment révélatrices de ce que Didier Fassin a qualifié d’« économie morale de notre temps » et de « nouvel ordre moral » mondial (2005) : il s’agit de cette économie morale globale constituée autour de nouveaux intolérables moraux inhérents aux droits de l’homme et à l’invention de la catégorie anthropologie d’humanité dans le contexte postérieur à la Seconde Guerre mondiale. La condamnation morale globale de l’esclavage moderne en est un exemple parfait. Les discours qui la constituent expriment et visent à générer une indignation, tout en ayant fréquemment recours aux registres des « victimes », de la « vulnérabilité » et de « la traite » avec pour effet de nier l’agencéité des sujets en faisant disparaître leurs trajectoires de vie et leurs motivations spécifiques. Comme l’a montré l’anthropologue américaine Alicia Peters (2015), si politisée que soit cette notion, rien n’empêche l’anthropologie de s’en saisir comme objet en étudiant notamment les jeux d’acteurs au cœur des plans de lutte qui en découlent. Peters a ainsi montré comment, aux États-Unis, la moralisation du travail du sexe et de la prostitution forcée a eu pour effet de rendre invisibles ou illégitimes la majorité des cas de traite humaine qui touchent d’autres secteurs : agriculture, usines, restaurants, sphère domestique… Cette moralisation et surreprésentation du travail du sexe et de la prostitution forcée dans la lutte contre l’esclavage moderne, assimilée à la traite d’êtres humains (human trafficking), est caractéristique des pays développés. Le deuxième élément de réponse touche au caractère fourre-tout d’une notion générique qui renvoie à tout un ensemble de situations hétérogènes situées dans des contextes sociaux, historiques et culturels extrêmement différents et dont la complexité, les spécificités et les nuances sont reléguées au second plan dans les discours politiques. En fonction des acteurs, l’esclavage moderne désigne des cas de : mariage forcé, travail forcé, travail infantile, enfants soldats, camps de travail, exploitation sexuelle… et ce, sur toute la planète… Mais pour saisir les spécificités et la complexité des cas étudiés, il faut aussi considérer les formes socioculturelles légitimatrices de la servitude ou de l’esclavage, de son acceptation ou de sa tolérance et les formes de régulation de la domination inhérentes : formes de parrainage, dettes, processus d’altérisation infériorisants… Si les situations dénoncées ont émergé ou ont évolué à partir de formes passées dans un contexte global de précarisation des conditions de travail, et en ce sens sont bien des phénomènes contemporains, il est pour autant impossible de les penser en faisant abstraction de la mémoire des régimes d’esclavages précédents et notamment de l’esclavage transatlantique. Il faut à ce titre distinguer les réflexions sur l’esclavage moderne, du grand nombre d’études anthropologiques sur les descendants d’esclaves, la mémoire de l’esclavage ou les problématiques de réparation. Comme l’a fait remarquer Roger Botte (2005), l’esclavage a toujours été pluriel. Il faut cependant reconnaître que l’une des caractéristiques de l’époque contemporaine est bien celle de la disparition progressive, depuis les abolitions de l’esclavage en tant que statut officiel. C’est en ce sens qu’Alain Morice, au sujet de travailleurs temporaires marocains en France, a utilisé l’expression d’« esclavage métaphorique » (2005), en opposition à l’esclavage historique. Derrière cette distinction s’en cache une autre qu’il est capital de saisir pour comprendre les enjeux des situations qualifiées d’esclavage moderne et leur analyse anthropologique : celle des conditions d’esclavageet dustatut d’esclave. Dans une analyse très intéressante entre un cas d’esclavage domestique en France en 2013 avec un cas d’esclavage datant du début du XIXe siècle, l’historienne Rebecca Scott (2013) attire l’attention sur le fait que, statut officiel ou non, les conditions des situations dénoncées sous l’expression d’esclavage moderne peuvent être identiques à celles de régimes d’esclavage passés. L’attention portée à la nature des conditions est intéressante car elle vient souligner que, s’il est important de conserver une distance face à un discours institutionnel et politisé, il n’en demeure pas moins que dans certains cas l’esclavage n’est pas que métaphorique… Une autre caractéristique liée à la disparition du statut est le fait que les situations observées sont très souvent temporaires, pour des raisons de coûts économiques et dans le but d’éviter de possibles contrôles. Plusieurs auteurs ont, de manière distincte, mis en avant que l’esclavage moderne n’est pas fondé de manière absolue sur des critères raciaux, mais sur des critères inscrits dans des rapports de production (Botte 2005 ; Bales 1999). Comme le fait justement remarquer Julia O’Connell Davidson (2015), si cela est pertinent, il ne faut pas pour autant perdre de vue que la majorité des populations concernées se trouvent dans d’anciennes colonies ou émigrent de celles-ci vers les pays développés. Si la race n’est donc pas l’élément premier à l’origine des formes d’exploitation, celles-ci s’inscrivent pour autant dans une division internationale du travail racialisée et genrée telle que décrite par la sociologie décoloniale, et Ramon Grosfoguel (2014) notamment. À ce sujet, il est intéressant de souligner certaines dynamiques de cette division internationale du travail qui distinguent les formes d’esclavage moderne dans les pays développés et les pays en développement. Dans les premiers, les cas concernent principalement des migrants légaux ou illégaux confrontés à des politiques migratoires qui les vulnérabilisent structurellement. Dans les pays en développement, il s’agit majoritairement et massivement de citoyens nationaux, protégés normalement par ailleurs par les droits associés à leur citoyenneté. La question de l’esclavage moderne se pose alors en termes d’anthropologie des droits associés à la citoyenneté, et de leur performativité, en s’intéressant aux manières dont les critères symboliques à la base de la construction de ces citoyens en tant qu’alter inégaux ont tendance à normaliser la négation de leurs droits comme dans le cas des travailleurs ruraux au Brésil, ou encore des intouchables en Inde, etc. S’ajoutent à cela les exclus des nations issues de la colonisation – là où d’anciens empires ont laissé la place à des nations aux frontières dessinées par les colons –qui constituent une main-d’œuvre potentielle, comme dans la zone située entre la Thaïlande et la Birmanie (Ivanoff, Chantavanich et Boutry 2017). L’un des enjeux spécifiques de la réflexion anthropologiques touche à la méthode d’investigation de la discipline : l’enquête de terrain. Pour la plupart des cas, ou du moins les plus extrêmes, il est quasiment impossible d’accéder aux terrains en question pour y pratiquer une forme d’observation participante. Les difficultés d’accès s’apparentent à celles des terrains de guerre, de combats, de prostitution, de camps de travail forcé, etc. Les recherches de terrain consistent donc le plus souvent à rencontrer et accompagner les sujets postérieurement aux situations pour réaliser avec eux des entretiens. Quand cela est possible, car comme le souligne l’anthropologue Denise Brennan, auteurede Life Interrupted: Trafficking into Forced Labour in the United States, s’entretenir au sujet d’une expérience souvent traumatisante n’est pas non plus sans difficultés ou sans poser de questions quant au rôle de l’anthropologue et de la nature de sa relation avec les sujets du terrain (Brennan 2014). L’un des autres enjeux des analyses anthropologiques, dans des contextes prononcés de vulnérabilité structurelle et face aux processus de subalternisation des sujets par le biais des discours institutionnels, est de faire ressortir l’agencéité des sujets. L’anthropologie, dans sa tendance à replacer les situations étudiées dans les trajectoires de vie des sujets et à donner la parole à ces derniers, possède un avantage certain sur d’autres disciplines pour donner à voir leur agencéité sans perdre de vue pour autant les contraintes structurelles auxquelles ceux-ci font face. L’engagement volontaire de sujets dans la prostitution, de manière temporaire (ou non), pour améliorer leur quotidien matériel, d’enfants au travail malgré leur âge mineur, la migration illégale volontaire par l’intermédiaire de passeurs, la fuite, l’usage des compétences linguistiques ou une volonté de travailler plus dur que les autres, etc., sont autant d’exemples d’agencéité des sujets. Plutôt que de négliger de prendre en considération l’esclavage moderne à cause de son caractère institutionnalisé et sa nature protéiforme, il me semble que l’anthropologie et son regard critique ont un rôle à jouer pour mettre en lumière la complexité des différentes dimensions de ce phénomène et leur enchevêtrement : une économie morale globale, une économie néolibérale précarisant les conditions de travail et une division internationale du travail racialisée, genrée et hiérarchisée entre les pays développés et en développement. Pour ce faire, et apporter une plus-value heuristique, les analyses anthropologiques sur l’esclavage moderne devront s’ancrer dans le contemporain et repenser des catégories analytiques dichotomiques héritées du début des sciences sociales qui ne parviennent plus à rendre compte des situations étudiées : esclavage, liberté, travail libre et travail non libre, etc. Ces catégories ne permettent pas de penser le continuum de situations (allant de libres à non libres) de travail dans lequel les sujets évoluent dans le temps et l’espace, et dont les conditions peuvent, à une extrémité du continuum, être similaires à des régimes passés d’esclavage. C’est dans cet esprit qu’une des voies pour saisir la complexité du social et les dynamiques de ce phénomène si actuel est celle des « situations contemporaines de servitude et d’esclavage » (Martig et Saillant 2017). La notion de « situations » permet en effet de garder à l’esprit que l’objet étudié relève localement des spécificités sociohistoriques et culturelles considérées tout en se « situant » aussi dans le contexte économique, moral, politique et historique plus global : c’est l’articulation de ces différentes dimensions qui permettent de saisir la complexité du social. Enfin, penser en termes de situation a pour avantage de replacer l’expérience liée à l’esclavage moderne dans la trajectoire de vie plus large des sujets, et de saisir ainsi plus facilement leur agencéité. Il s’agit d’une proposition. D’autres voies verront sûrement le jour pour analyser un phénomène complexe qui, loin de disparaître, donne à voir les limites des mythes du travail libre et de la performativité des droits des sociétés démocratiques libérales contemporaines, et en appelle du coup à une anthropologie du contemporain.

Vai alla bibliografia