Littérature scientifique sur le sujet « Histoire sociale – Savoie – 19e siècle »

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Articles de revues sur le sujet "Histoire sociale – Savoie – 19e siècle"

1

Rumillat, Christiane. « La problématique républicaine de la solidarité sociale ». I. Logiques de l’intervention étatique et de la solidarité : origines et enjeux d’un débat, no 16 (12 janvier 2016) : 41–54. http://dx.doi.org/10.7202/1034396ar.

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Résumé :
L’auteur dresse dans cet article une histoire du thème de la solidarité en France, qui parcourt tout le discours politique du 19e siècle. La solidarité se veut une réponse éclairée aux différents problèmes sociaux soulevés par la question du travail, de la misère, de l’insalubrité, de l’insécurité, de l’invalidité. Autour du thème de la solidarité se développe à la fin du siècle la doctrine du solidarisme, portée par Léon Bourgeois et Charles Gide, qui tente d’articuler, en pleine montée du syndicalisme révolutionnaire et du socialisme politique, une exigence démocratique et la construction d’une politique sociale fondée sur la solidarité.
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2

Millet, Audrey. « Le corps de la mode. Histoire sociale de la mesure de l’Homme (Europe, 16e-19e siècle) ». dObra[s] – revista da Associação Brasileira de Estudos de Pesquisas em Moda, no 30 (1 décembre 2020) : 204–22. http://dx.doi.org/10.26563/dobras.i30.1241.

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Résumé :
De l’Homme de Vitruve à S, M et L du 19e siècle, la mesure est au centre de la définition du corps humain et des modes. Sans mesures, pas de vêtement: le corps disparaît. L’enjeu de cet article est de proposer une série de questionnements pour comprendre la participation des praticiens du corps – du tailleur au perruquier – dans les changements de paradigmes imposant une nouvelle conception de l’Homme et un nouveau corps. L’histoire du corps et sa captation par les praticiens permet de compléter une vue de l’histoire de l’habillement : celle de la première enveloppe charnelle qui sert de support aux vêtements et aux artifices des apparences. Les transformations sociales et politiques du 19e siècle en Europe ont souvent été étudiées à partir des normes et des mesures coercitives. Néanmoins, je propose de renouveler les questionnements, et notamment d’examiner comment les savoirs corporels influencent le corps humain et nourrissent les réflexions depuis l’anthropométrie de la Renaissance jusqu’aux progrès technologiques de la première industrialisation. La fabrication des corps est un lieu d’excellence pour comprendre la dynamique de scientifisation qui touche l’Europe occidentale durant quatre siècles. Le corps est le moyen d’expression des normes économiques, sociales et politiques. À la croisée d’une histoire sociale des pratiques corporelles, de l’anthropologie des techniques et de l’épistémologie de l’esthétique, je propose d’interroger une histoire de la mesure de l’Homme à partir des savoirs des praticiens du corps.
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3

Stanziani, Alessandro. « Rationalité économique et rationalisation de la production en Russie. 1892-1930 ». Annales. Histoire, Sciences Sociales 51, no 1 (février 1996) : 215–39. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1996.410841.

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Résumé :
A partir du dernier quart du 19e siècle et jusqu'aux années 1930, la majorité des dirigeants tsaristes d'abord, bolcheviks ensuite, imaginent pouvoir mener à bien le processus d'industrialisation sous la tutelle de l'administration publique. De cette attitude découle une expansion de l'appareil bureaucratique et en particulier des sections chargées de la gestion et du contrôle de l'économie. Comme maints pays occidentaux à cette même époque, la Russie aura alors à résoudre deux ordres de problèmes. D'une part, il est question de traduire le savoir en connaissance, la théorie en instrument de gestion et de contrôle de l'activité économique.
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4

McMillan, James F. « Social History, "New Cultural History," and the Rediscovery of Politics : Some Recent Work on Modern FranceWork and Wages : Natural Law, Politics and the Eighteenth-Century French Trades. Michael SonenscherIndustrialization, Family Life, and Class Relations : Saint Chamond, 1815-1914. Elinor AccampoWomen, Work, and the French State : Labour Protection and Social Patriarchy, 1879-1919. Mary Lynn StewartChild Labor Reform in Nineteenth-Century France : Assuring the Future Harvest. Lee Shai WeissbachA Quest for Time : The Reduction of Work in Britain and France, 1840- 1940. Gary CrossLes Barons du fer : Les Mâitres de Forges en Lorraine du Milieu du 19e siècle aux années Trente : Histoire Sociale d'un Patronat Sidurérgique. Jean-Marie MoineUn Destin International : La Compagnie de Saint-Gobain de 1830 à 1939. Jean-Pierre DavietPeasants, Politicians and Producers : The Organization of Agriculture in France since 1918. M. C. ClearyMadame le Professeur : Women Educators in the Third Republic. Jo Burr Margadant ». Journal of Modern History 66, no 4 (décembre 1994) : 755–72. http://dx.doi.org/10.1086/244940.

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5

Debaene, Vincent. « Anthropologie et littérature ». Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.090.

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Résumé :
Evoquer les rapports entre anthropologie et littérature, c'est un peu ouvrir la boîte de Pandore, en raison de la plasticité des deux termes en présence, particulièrement du second, en raison également de la charge affective dont ils sont investis. Le simple rapprochement des deux notions est invariablement porteur d'une réflexion sur la nature même de l'anthropologie et a souvent valeur polémique, ce qui explique en retour les réactions virulentes qu'il peut susciter. Qu'on prétende montrer la porosité de l'ethnologie et de la littérature ou qu'on veuille au contraire prémunir l'anthropologie de toute corruption littéraire, il s'agit toujours pour l'ethnologue de s'interroger sur sa propre pratique et de la définir. Il faut pourtant essayer d'y voir clair, et pour cela partir des études qui traitent effectivement de cette question en essayant d'abord d'y mettre de l'ordre. On peut distinguer trois cas ou trois façons d'articuler littérature et anthropologie: les études anthropologiques qui prennent la littérature orale ou écrite pour objet; les réflexions épistémologiques ou historiques qui envisagent la littérature et l'anthropologie comme des discours et s'interrogent sur les rapports que ces discours peuvent entretenir; les travaux, menés ou non par des anthropologues, qui cherchent un savoir anthropologique dans des œuvres considérées comme littéraires. La première de ces trois formes de mise en rapport n'est pas en tant que telle problématique; elle consiste à examiner dans une perspective anthropologique la littérature en tant qu'activité symbolique et culturelle valorisée par une société donnée. C'est à ce titre que la littérature orale est objet d'ethnologie depuis longtemps. On pourra seulement noter que les travaux qui, selon les mêmes principes, prendraient pour objet la littérature écrite des sociétés modernes sont plus rares. A cela il y a deux raisons évidentes: la production comme la consommation de littérature écrite sont très majoritairement solitaires et privées et se prêtent mal à une observation ethnographique classique. Cela n'a pas empêché certains anthropologues de refuser cette exclusion, par exemple en rétablissant la continuité entre tradition orale et poésie moderne (Casajus 2012) ou en proposant une ethnographie de la création littéraire, qui s'attache à la matérialité des pratiques des écrivains, aux formes de subjectivation par l'écriture ou à la sacralité propre à l'œuvre littéraire dans les sociétés modernes (Fabre 1999, 2014). La troisième ensemble de travaux décèle dans des corpus reconnus comme littéraires une ressource anthropologique. Là encore, il faut distinguer entre, d'une part, les études qui identifient dans les textes les jeux et les conflits entre formes culturelles hétérogènes (orale vs écrite, sacrée vs profane...) (c'est l'objet d'un courant des études littéraires, l'ethnocritique (Privat et Scarpa 2010)) et, d'autre part, les tentatives qui lisent les œuvres de la littérature comme porteuses d'un savoir anthropologique, voire de « leçons » à destination des ethnologues (Bensa et Pouillon 2012). Dans ces deux cas, la littérature est d'abord envisagée comme un corpus, dont la constitution n'est pas questionnée (en cela, ces analyses se distinguent de la sociologie de la littérature) et dont on montre la richesse et la densité telle qu'elles sont révélées par une approche ethnologiquement informée. Dans cette perspective, on a pu en particulier souligner les vertus d'une création fictionnelle qui permet, par variation imaginaire, de mettre en pleine lumière certaines déterminations anthropologiques (Jamin 2011, 2018). Mais la façon la plus fréquente d'articuler anthropologie et littérature, celle qui a donné lieu aux travaux les plus nombreux, consiste à considérer l'une et l'autre comme des discours, analogues ou rivaux, mais comparables dans leur rapport au lecteur et dans leur visée. Le gros de ces études s'est développé à partir des années 1980 et du tournant postmoderne de l'anthropologie. Il s'agissait alors d'attirer l'attention sur tout ce que l'anthropologie et la littérature ont en commun, dans un but plus général de dénonciation de l'objectivisme de la discipline. Contre l'idée que l'ethnographe est un observateur neutre d'une réalité sociale qu'il décrit et analyse, on a commencé par rappeler que son activité première n'est ni l'observation, ni la participation, ni l'interprétation, mais l'écriture (Geertz 1973). Dès lors, on a pu montrer que l'anthropologie relevait d'une poétique au même titre que la littérature des temps anciens (du temps où la poétique était prescriptive, la fabrication des œuvres reposant sur un certain nombre de règles à suivre) ou que la littérature des temps modernes (lorsque la poétique est devenu singulière et implicite, mais pouvait être reconstruite a posteriori par le critique à l'analyse des œuvres). Alors que l'anthropologie sociale s'était établie au 19e siècle par l'ambition de constituer en science le discours sur l'homme en société, tous les éléments considérés habituellement comme des marqueurs de scientificité se sont retrouvés mis en question par ces interrogations poétiques. Le dogme fondateur du refus de la fiction s'est trouvé d'abord fragilisé lorsque Clifford Geertz, réactivant l'étymologie du terme (du latin fingere, fabriquer, construire), a insisté sur la part d'imagination inhérente à l'écriture ethnographique, comparant la reconstruction des interactions sociales dans un univers donné au travail d'imagination de Gustave Flaubert dans Madame Bovary (Geertz 1973, 15-16). Puis ce dogme a été franchement remis en cause lorsque James Clifford, insistant davantage sur l'invention qu'exige un tel travail, a proposé d'envisager les travaux ethnographiques comme des constructions textuelles – true fictions et partial truths – à la fois, donc, partielles et partiales (Clifford 1986). Dans son sillage, on s'est plu à montrer que les anthropologues, comme les écrivains, avaient des « styles » (Geertz 1988) et, plus généralement, rétablir des continuités entre discours littéraire et discours anthropologique, retrouvant chez les anthropologues classiques des tropes, des modes de narration, des conceptions de soi et de l'autre, hérités de la poésie romantique, de la tradition du récit de voyage ou de celle du roman d'aventures. Ainsi a-t-on mis en évidence, par exemple, toute l'influence que l'œuvre de Joseph Conrad avait pu exercer sur celle de Bronislaw Malinowski (Clifford 1988b) ou l'articulation profonde entre projet anthropologique et ambition poétique chez Edward Sapir et Ruth Benedict (Handler 1986). Dès lors, la rupture entre anthropologie et littérature – moins affirmée par les fondateurs de la discipline que simplement postulée, puisqu'il était évident qu'en la consacrant comme science, on sortait l'anthropologie du monde des œuvres et de la belle parole – a pu apparaître non comme une coupure mais comme une dénégation. En niant qu'elle relevait d'une poétique, l'anthropologie niait surtout qu'elle relevait d'une politique (comme le souligne le sous-titre du célèbre recueil Writing Culture (Clifford et Marcus 1986)). Le questionnement poétique – qui interroge la fabrication des textes ethnographiques – s'est ainsi doublé d'un questionnement rhétorique, qui s'attache à la circulation de ces textes, aux déterminations pesant sur leur conception comme sur leur réception. On a souligné, dans les textes classiques de la discipline, le silence entourant les conditions d'obtention de l'information ou les rapports avec l'administration coloniale, l'éclipse des informateurs et des sources, le privilège accordé de facto au point de vue masculin, les déformations introduites par les exigences de l'univers académique de réception, etc. En écho avec d'autres réflexions épistémologiques soucieuses d'élucider les rapports entre projet anthropologique et projet colonial, la question de l'autorité ethnographique est devenue centrale, le discours et le texte anthropologiques apparaissant comme un des lieux majeurs où s'articulent savoir et pouvoir (Clifford 1988a). Dans cette perspective, la littérature « indigène » a pu être parfois promue non plus seulement comme une source mais bien comme la seule ethnographie véritable puisqu'elle échappe (censément) à toute appropriation autoritaire de la parole par une instance extérieure. Ces réflexions ont eu pour conséquence une certaine libération de l'écriture ethnographique, une plus grande réflexivité touchant les procédures de composition des textes, voire la promotion de modes de restitution et d'exposé inventifs et polyphoniques, prenant parfois pour modèle des formes anciennes de textualité ethnographique, antérieures à la stabilisation disciplinaire. Elles ont aussi suscité des critiques pour leur complaisance et parce qu'elles déplaçaient excessivement l'attention vers les pratiques des ethnographes au détriment de leurs objets, conduisant à une sorte de narcissisme de l'écriture (Bourdieu 1992). Dans tous les cas pourtant, malgré la prétention à reconnaître la part « littéraire » de l'ethnologie, il était en fait moins question de littérature que d'écriture de l'ethnographie. C'est en partie une conséquence du cadre anglo-américain dans lequel ces réflexions ont émergé. D'abord parce que, en anglais, les termes literature et literary ont un sens plus technique et instrumental qu'en français où le terme littérature désigne d'abord, dans l’usage courant tout au moins, sinon un canon, en tout cas une logique de consécration : seules les œuvres appartiennent de plein droit à la littérature. Que l'anthropologie exige un travail de l’écriture est une chose, que ce dispositif formel fasse une œuvre en est une autre (Debaene 2005). Ensuite, parce que ce prétendu « réveil littéraire de l'anthropologie » s'inscrit bon gré mal gré dans une conception herméneutique de la discipline et repose sur la conviction que « la philologie est, somme toute, l'ancêtre du 19e siècle commun à l'anthropologie et aux études littéraires » (Daniel et Peck 1996: 8, 11). Or si une telle construction généalogique est pertinente aux Etats-Unis, elle ne l'est pas partout, et les relations des ethnologues à la littérature (envisagée soit comme un corpus, soit comme une technique d'écriture) et aux études littéraires (envisagée soit comme un type d'approche, soit comme une discipline) varient beaucoup selon les lieux et les histoires disciplinaires nationales (Debaene 2010). S'il est vrai que l'anthropologie comme la littérature sont avant tout des réalités locales, alors il importe de comprendre que l'étude de leurs rapports ne relève pas premièrement d'un questionnement épistémologique mais d'abord d'une histoire de la culture.
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Dunoyer, Christiane. « Alpes ». Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.124.

Texte intégral
Résumé :
Le nom « alpe » d’origine prélatine, dont le radical alp signifie « montagne », est commun à tout le territoire en question. L’espace physique ainsi dénommé crée une série d’oppositions entre la plaine et la montagne, entre la ville et la montagne et entre les populations intra-alpines, dotées de connaissances spécifiques pour vivre dans cet espace, et les populations demeurant à l’extérieur des Alpes ou les traversant (voir aussi Monde alpin). Redécouvertes à l’époque des Lumières, dans un cadre positiviste, les Alpes deviennent un objet de spéculation philosophique (Rousseau 1761) et d’étude pour les sciences naturelles, notamment la biologie, et la médecine. L’apport de ces disciplines ne manqua pas d’influencer le regard porté par le monde urbain sur les Alpes, à partir de ce moment. En suivant l’exemple du philosophe et naturaliste Horace B. de Saussure (1779-1796), qui explora cette région à la fin du 18e siècle et qui accomplit l’ascension du mont blanc en 1787, un an après la première de Balmat et Paccard, les voyageurs anglais à leur tour découvrirent les Alpes et opposèrent la grandeur de ces paysages au côté misérabiliste des populations rencontrées, dans le cadre d’une sorte d’anthropologie spontanée empreinte d’idéologie, où les locaux sont perçus et décrits comme des survivances de sociétés primitives et donc étrangères à la nature sophistiquée de leurs observateurs. La naissance de l’alpinisme se situe dans ce contexte. En tant que paysage, les Alpes jouent un rôle important à l’âge romantique : Étienne Pivert de Senancour (1804) est le premier écrivain romantique à les avoir parcourues dans un but contemplatif. Objet contradictoire, les Alpes sont souvent peintes en vertu de leur beauté terrifiante. Au fil de voyages initiatiques, de découvertes et de rencontres, la vision romantique s’enrichit jusqu’à acquérir une dimension pédagogique, voire d’édification morale (Töpffer 1844), et nourrit encore en partie les représentations collectives de nos jours. Intégrées dans la société globale, les Alpes exercent un attrait sur le citadin depuis deux siècles. Celui-ci y projette tantôt la nostalgie d’un univers sauvage, tantôt le désir de conquérir et de domestiquer l’espace naturel. Les collections présentes dans quelques grands musées urbains font aussi partie de ce regard que les villes portent sur les Alpes, notamment au cours de la première moitié du 20e siècle. Tel est le cas des objets de la vie quotidienne réunis par Hippolyte Müller, fondateur du Musée Dauphinois, et par les plus de 8000 collectés par Georges Amoudruz, qui ont été acquis par le Musée d’Ethnographie de Genève. Ce n’est que plus récemment que les Alpes sont devenues un objet d’étude pour les géographes (Raoul Blanchard fonde en 1913 la Revue de géographie alpine) : les problématiques sociales, territoriales et environnementales des espaces montagnards sont au centre de ces recherches. Enfin, les anthropologues s’y sont intéressés aussi en privilégiant une approche qui combine l’étique et l’émique (voir Monde alpin). Terres de contrastes, les Alpes échappent à toute catégorisation trop stricte, tantôt appréhendées comme une unité qui efface les spécificités, tantôt comme un ensemble problématique : « un vaste territoire dont l'unité se décompose en un grand nombre de variétés régionales » que le géographe étudie en portant à la lumière « de multiples problèmes relatifs à de multiples pays » (Arbos 1922). Bätzing (2003, 2007) propose un essai de définition des Alpes en montrant la difficulté de la tâche à cause de l’absence de frontières claires, que ce soit sur le plan géographique ou sur le plan humain. Il désigne cette variabilité géographique comme l’origine du problème pour l’éclosion d’une politique alpine. Par exemple, la définition classique des Alpes en tant que massif au-delà de la frontière où poussent les arbres (1900-2200 mètres) est aujourd’hui contestée après la mise en évidence de l’existence de montagnes hautes, très arides et sans glaciers, qui ne rentrent pas dans cette définition. Quant à Fernand Braudel (1966) et Germaine Veyret-Verner (1949), qui introduisent la dimension sociale à travers les études démographiques, définissent les Alpes comme un espace isolé, à l’écart des bouleversements de l’histoire. Ces théories ont été depuis sérieusement remises en question, les archéologues ayant amplement démontré que déjà pendant la préhistoire les Alpes étaient le théâtre de passages et d’échanges. Une deuxième définition, qui est à la base de la loi anthropogéographique des Alpes théorisée par Philippe Arbos (1922), l’un des pères fondateurs de la géographie alpine, et de l’alpwirtschaft de John Frödin (1940), est centrée sur les notions de pente et de verticalité, impliquant une organisation humaine et une modalité d’exploitation de la montagne par étagements successifs où tout est lié dans un système d’interdépendance et de complémentarité. Cette définition est aussi partiellement dépassée : le système traditionnel s’est transformé (sédentarisation des populations, abandon de la montagne, nouvelles installations à cause du tourisme). D’ailleurs, le tourisme, qui semble une constante de l’espace alpin contemporain, n’est pourtant pas présent partout : le tourisme touche moins de 40 % des communes des Alpes (Bätzing 2007). D’autres façons de délimiter les Alpes font référence aux unités géographiques formées par les vallées (ayant chacune son histoire, son évolution et son organisation pour l’exploitation des ressources locales) ou par les groupements de massifs et de sommets (qui revêtent un intérêt notamment pour les alpinistes) : dans le premier cas les frontières passent par les cours d’eau, dans le deuxième par les sommets. Enfin, la division politico-administrative est une autre tentative de définition : les Alpes sont partagées et loties sur la base de subdivisions territoriales qui en ont fait « un facteur de séparation plus ou moins déterminant » (Fourny 2006), à la base de conflits, notamment lorsque les aires culturelles ne recoupent pas les délimitations politiques, ce qui est assez fréquent, étant donné que les unités de peuplement, de langue, de religion, se différencient dans les plaines et les vallées et non sur les lignes de crête. Le signe le plus manifeste en est la langue. En effet, les Alpes sont une vraie mosaïque de groupes linguistiques, ethniques et religieux : des populations de langue provençale du secteur sud-occidental aux populations slaves de l’extrémité orientale. Parfois la variation existe à l’intérieur de la même vallée et remonte au Moyen Âge, par exemple dans les vallées occitanes et francoprovençales du secteur occidental, versant italien. Dans certains cas, elle est la conséquence de mouvements migratoires, tels que l’expansion colonisatrice des Walser, qui en partant de l’Oberland bernois entre le 13e et le 15e siècle se sont implantés dans plus de cent localités alpines sur une région très large qui va de la Savoie au Vorarlberg (Weiss 1959, Zinsli 1976), ou les déplacements des paysans carintiens et bavarois qui occupèrent la partie supérieure de nombreuses vallées des Alpes orientales, italiennes et slovènes. Les situations de contact linguistique dans les Alpes orientales italiennes et slovènes ont fait l’objet d’études anthropologiques de la part de Denison (1968) et de Brudner (1972). Le problème des relations entre milieu physique et organisation sociale est au cœur des études sur les Alpes. Les études de Philippe Arbos (1922) sont une réaction au déterminisme largement partagé jusqu’ici par les différents auteurs et se focalisent sur la capacité humaine d’influencer et de transformer le milieu. Dans ce filon possibiliste s’inscrit aussi Charles Parain (1979). Germaine Veyret-Verner (1949, 1959) introduit la notion d’optimum, à savoir l’équilibre démographique résultant de la régulation numérique de la population et de l’exploitation des ressources locales. Bernard Janin (1968) tente de cerner le processus de transformation économique et démographique dans le Val d’Aoste de l’après-guerre jusqu’aux années 1960, dans un moment perçu comme crucial. D’autres études se sont concentrées sur l’habitat humain, notamment sur l’opposition entre habitats dispersés, typiques des Alpes autrichiennes, bavaroises et suisses (et plus marginalement des Alpes slovènes : Thomas et Vojvoda, 1973) et habitats centralisés, typiques des Alpes françaises et italiennes (Weiss 1959 : 274-296 ; Cole et Wolf 1974). Au lieu de focaliser sur la variabilité interne des phénomènes alpins et sur leurs spécificités culturelles, quelques chercheurs sous la direction de Paul Guichonnet (1980) tentent une approche globale des Alpes, en tant qu’entité unitaire en relation avec d’autres espaces physiques et humains. Cette approche se développe parallèlement à la transition qui s’opère au niveau institutionnel où les Alpes deviennent un objet politique et ne sont plus un assemblage de régions : en effet, avec la Convention alpine (1991), les Alpes acquièrent une centralité en Europe. Plutôt que les confins d’un territoire national, elles sont perçues comme des lieux d’articulation politique, une région de frontières. Dans cette optique, les Alpes sont étudiées sous l’angle des forces extérieures qui les menacent (transport, tourisme, urbanisation, pollution) et qui en font un espace complémentaire de l’urbain et nécessaire à la civilisation des loisirs (Bergier 1996). C’est ainsi que « le territoire montagnard tire sa spécificité non pas d’un “lieu” mais de la complexité de la gestion de ce lieu. » (Gerbaux 1989 : 307) Attentifs au nouvel intérêt que la société porte sur les Alpes, après l’orientation vers les problèmes urbains, les anthropologues étudient la mutation rapide que connaît cet espace. Gérald Berthoud et Mondher Kilani (1984) entreprennent des recherches sur les transformations des Alpes en démontrant comment l’axe tradition-modernité demeure central dans les représentations des Alpes, toutes d’origine urbaine, qui se succèdent au fil des siècles, à tel point que les phénomènes contemporains y sont toujours interprétés en fonction du passé. Kilani (1984) décrit les Alpes comme un puissant lieu d’identification et analyse les effets de la manipulation de cette image figée sur les communautés alpines, que ce soient les images négatives renvoyant à la montagne marginale et arriérée ou les images utopiques de la nature vierge et du berceau de la tradition. La question de l’aménagement des Alpes étant devenue cruciale, en vue de la promotion touristique et de la préservation des milieux naturels, Bernard Crettaz met l’accent sur cette nouvelle représentation des Alpes qui régit l’aménagement contemporain et introduit la notion de disneylandisation (Crettaz 1994). Parallèlement, la floraison de musées du territoire semble être un signal parmi d’autres de cette volonté des populations locales de se libérer des représentations urbaines, qui en ont longtemps affecté le développement en imposant un sens univoque dans la diffusion de la pensée, et de raconter à leur tour les Alpes. Enfin, une réflexion sur l’avenir et le devenir des Alpes s’amorce (Debarbieux 2006), sur la déprise humaine entraînant un ensauvagement généralisé et la reforestation massive, qui est en train de progresser vers le haut, au-delà des limites écologiques, à cause du réchauffement climatique. À cette déprise, s’oppose la densification de l’impact humain le long des grands axes de communication (Debarbieux 2006 : 458), une constante de l’histoire alpine à l’échelle des millénaires, ayant comme conséquence un contraste croissant dans l’accessibilité entre les différentes localités, les villes situées le long des couloirs de circulation devenant toujours plus proches les unes des autres (Tschofen 1999 ; Borsdorf & Paal 2000). Marginalisation progressive ou reconquête de l’espace et de l’héritage?
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Thèses sur le sujet "Histoire sociale – Savoie – 19e siècle"

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Maréchal, Romain. « Emprise et empreinte, les grands notables en Savoie du Sud : 1813-1914, figures d'autorité ». Electronic Thesis or Diss., Chambéry, 2023. http://www.theses.fr/2023CHAMA045.

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Au cours du long XIXe siècle, le territoire savoyard se signale par sa singularité : à l'heure de la construction des nations en Europe, il change à plusieurs reprises de nationalité et de régime politique. Zone de contact entre la France et la péninsule italienne, l'ancien duché se trouve alternativement à la périphérie de deux souverainetés. Ce contexte est favorable à l'étude des mutations des mécanismes et des formes de pouvoirs locaux à travers les hommes qui les détiennent : pouvoir formel, représenté par les hommes chargés de l'administration du territoire par le pouvoir central, et/ou pouvoir informel, exercé par ceux qui le dominent par leur emprise sociale. Il s'agit de dépeindre les adéquations, les contradictions et les tensions entre les impératifs des pouvoirs centraux dans la gestion d'une « province » et la structure de la société locale et de ses intérêts.Cette recherche propose donc de cerner ces groupes dirigeants tout au long du siècle, en réinterrogeant l'historiographie et la réalité effective des notions de notables et d'élites. De l'analyse sociologique et prosopographique de ce corpus, devra découler l'établissement de quelques portraits types d'un groupe transnational par force. A cette fin, le projet dispose de sources jusque-là peu exploitées, d'abord les sources administratives que complètent heureusement les sources fiscales ou notariales en mesure de circonscrire avec précision la nature des hiérarchies sociales locales. Enfin, ce projet se limite, par l'abondance de ces sources, à l'étude du département savoyard actuel, avec pour centre Chambéry, capitale de l'ancien duché et relais sensible sur la route entre France et Piémont
During the long 19th century, the Savoyard territory stood out for its singularity: at the time of the construction of nations in Europe, it changed nationality and political regime several times. A contact zone between France and the Italian peninsula, the former duchy is alternately on the outskirts of two sovereignties. This context is favorable to the study of changes in the mechanisms and forms of local power through the men who hold them: formal power, represented by the men in charge of the administration of the territory by the central power, and/or informal power , exercised by those who dominate it through their social influence. It is a question of depicting the adequations, the contradictions and the tensions between the imperatives of the central powers in the management of a "province" and the structure of the local society and its interests.This research therefore proposes to identify these leading groups throughout the century, by re-examining the historiography and the effective reality of the notions of notables and elites. From the sociological and prosopographical analysis of this corpus, should follow the establishment of some typical portraits of a transnational group by force. To this end, the project has access to sources that have been little used until now, first of all administrative sources, which are fortunately supplemented by fiscal or notarial sources capable of precisely circumscribing the nature of local social hierarchies. Finally, this project is limited, by the abundance of these sources, to the study of the current Savoyard department, with Chambéry as its center, capital of the former duchy and sensitive relay on the road between France and Piedmont
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Tronchet, Guillaume. « Savoirs en diplomatie : une histoire sociale et transnationale de la politique universitaire internationale de la France (années 1870 - années 1930) ». Thesis, Paris 1, 2014. http://www.theses.fr/2014PA010714.

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Résumé :
Contre une historiographie de la diplomatie culturelle, qui tend à épouser les cadres conceptuels du Quai d'Orsay en utilisant le motif englobant du «culturel» pour désigner des actions de politique étrangère distinctes du militaire, du politique et de l'économique, le propos de la thèse est de montrer qu'il a existé en France, entre la fin du XIXe et le premier XXe siècle, une forme d'action, cohérente et autonome, à caractère international et transnational : la «diplomatie universitaire». Né autour des années 1870-1900, à la confluence de dynamiques socio-économiques pluriscalaires (locales, nationales, globales) tendant à internationaliser le champ universitaire français et à universitariser l'exportation des savoirs, ce domaine d'intervention a été, à partir des années 1900-1910, intégré à une politique universitaire internationale étatisée, sous la conduite du ministère de l'Instruction publique et de réseaux d'acteurs à la croisée du public et du privé (comme l'Office national des universités et écoles françaises). L'après-­guerre constitue un moment d'hétéronomisation du secteur, lequel est investi par des acteurs dont les logiques sont extérieures à celles ayant jusqu'ici prévalu : ainsi des entrepreneurs en diplomatie culturelle au Quai d'Orsay, avec qui les acteurs de la diplomatie universitaire sont en situation de collaboration et de concurrence dans les années 1920-1930, et vis-à-vis desquels ils tentent de préserver leur autonomie, tandis que la politique universitaire internationale de la France est peu à peu intégrée au champ de la diplomatie culturelle. À partir d'archives et de sources inédites, la thèse retrace l'histoire de cette autonomie perdue
Criticizing the notion of "cultural diplomacy" spread by the Foreign Affairs Departments of European countries and of the United States, this thesis focuses on the unknown history of the French "academic diplomacy". This international and transnational action was built by the universities of the French Third Republic in order to attract foreign students and academics, and to export the French knowledges abroad. It was born between the late l 870s and the mid l 900s, at the intersection of social and economical dynamics, that the dissertation analyses at different scales (local, national, global) with the tools of history and sociology. In the l 900s and 1910s, under the influence of some members of Parliament and some academic networks like the Office national des universités et écoles françaises, ONUEF), this sector was gradually invested by State and placed under the control of the French Ministry of Education and its new international academic policy. The Great War reinforced the weight of the interstate et political logics. In the 1920s and 1930s, actors of academic diplomacy were increasingly in competition with the new actors of cultural diplomacy, related to the French Ministry of Foreign Affairs. Without success, they tried to preserve their autonomy, but the international academic policy of France was gradually integrated into the cultural diplomacy area. The loss of academic autonomy is the central question of the thesis
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Lemoine, Grégoire. « Le peuple et l'histoire : circulations, appropriations et usages des savoirs historiques dans les milieux populaires en France (1815-1835) ». Thesis, Paris 1, 2015. http://www.theses.fr/2015PA010665.

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Résumé :
L’histoire apparaît, entre la Restauration et les premières années de la Monarchie de Juillet, comme des prérogatives des élites sociales. Elles produisent le récit, et s’en réservent la circulation, sans que leur rapport au passé soit pour autant homogène : le récit de l’histoire (en particulier de l’histoire de France) construit par des historiens libéraux, est en compétition avec des récits historiques produits pour certains dès la fin du XVIIème siècle, et dont la Restauration contribue à relancer la publication. Pourtant ces savoirs historiques circulent au-delà des cercles sociaux privilégiés, et les sources ne manquent pas pour l’attester. Des centaines d’individus surveillés puis arrêtés pour propos séditieux, des autodidactes autobiographes, des écoliers dont les cahiers ont été conservés, des ouvriers saint-simoniens entonnant des chansons dans les goguettes font tous montre d’une culture historique empruntée aux élites, dont il faudra comprendre les modalités de circulation et d’appropriation. Nous nous intéressons au caractère vertical de ces circulations. Les savoirs historiques sont diffusés par des « passeurs » : les maîtres d’école, les curés, les dramaturges, les boutiquiers relaient auprès des gens du peuple la compétition qui se joue, à travers les récits de l’histoire nationale et générale, entre ultras, libéraux et républicains. Mais ces circulations sont aussi horizontales : les savoirs se diffusent et se transforment au sein des catégories populaires, en fonction des usages qu’on leur assigne, et qu’il s’agira d’examiner en s’arrêtant sur le rôle des lieux de cette diffusion, la rue, le cabaret, l’atelier, l’espace domestique entre autres
Between the Restoration and the first years of the July Monarchy, historical knowledge seemed to be exlusively detained by the upper class. The related historical facts, exchanged their knowledge within their circles. there was no unique interpretation of the past, though. History and in particular the history of France written by liberal historians was challenged by historical tales sometimes written as early as the late 17th century, which were published again under the Restoration. Yet, as it is confirmed by many sources, this historical kwowledge beyond the the upper class circles. Hundreds of people put under surveillance, then arrested for sedition statements, self-taugh autobiographers, pupils whose copybooks have been kep as well as Saint Simon workers' singing in “ Goguettes ” show that they had borrowed some elite’s historical knowledge. What is to be understood is how this knowledge circulated and how the people made it their own. We’ll be interested in these vertical circulations. Historical knowledge is transmitted through communicators : teachers, priests, playwright and shopkeepers contribute to spread these disputed tales of national and general history produced by ultras, liberals and republicans. But these circulations are also horizontal since knowledge is diffused and altered within the working class as we will see. We will also look quite closely at the places of this diffusion like the street, the workshop, or the house among others
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Cottet, Dumoulin Emilie. « Franchir pour unir, équiper pour rattacher : les premiers chemins de fer en Savoie : intentions, usages, représentations (années 1830-1880) ». Phd thesis, Université de Grenoble, 2013. http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00951184.

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Résumé :
La mise en place des premiers chemins de fer en Savoie est un sujet qui est longtemps resté dans l'ombre des études sur la percée du tunnel du Mont-Cenis. Cependant, l'histoire de ce mode et les intentions sous-jacentes à la construction de ce réseau sont bien antérieures à la mise en exploitation de cet ouvrage (1871) et même des débuts de son percement (1857). Ce tunnel est évidemment un élément essentiel, voire central, en ce qu'il accompli la quête de continuité modale ferroviaire à l'échelle de la liaison Europe du nord-péninsule italienne. Mais, il est aussi l'aboutissement d'un processus technique, économique et politique qui débute dans les années 1830. L'intérêt du chemin de fer en Savoie ne réside ainsi pas uniquement dans la prouesse technique qu'il représente. Il convient, à la lumière des évolutions de l'historiographie récente, d'interroger cet objet singulier à plus d'un titre. Cette singularité tient à deux éléments majeurs autour desquels il est possible de problématiser le traitement proposé : l'antériorité à la plupart des chemins de fer établis dans les Alpes, et le contexte politique particulièrement instable. La question de l'unité italienne, l'annexion de la Savoie à la France, l'évolution des relations franco-sardes puis franco-italiennes contribuent à dessiner ce chemin de fer qui en est une émanation plus ou moins directe. D'un outil de liaison entre un centre et sa périphérie " d'outre-monts " (époque sarde), ce chemin de fer devient un outil de projection internationale d'échelle européenne avec le tunnel, avant de devenir un enjeu d'intégration d'une périphérie dans le territoire français. La dimension locale et sociale ainsi que les questions touchant aux représentations ne sont toutefois pas à négliger, comme nous y invitent les récentes évolutions qui peuvent se caractériser par le passage d'une histoire des transports à une histoire de la mobilité. La réflexion proposée tend, en considérant ces éléments, à interroger le chemin de fer en Savoie des années 1830 aux années 1880 comme le miroir d'une convergence d'ambitions sur un même territoire politiquement intermédiaire. Le chemin de fer en Savoie, tout en demeurant un instrument politique et une aventure financière qui doit s'adapter au contexte géopolitique, ne serait-il pas plus profondément un nœud de confrontation entre recherches d'opportunités locales et d'intérêts internationaux ? La recherche de rentabilité des acteurs financiers (Compagnie Savoyarde, Compagnie Victor-Emmanuel, Compagnie du PLM) qui prennent part à la construction et à l'exploitation du réseau qui se met progressivement en place à travers et sur le territoire savoyard, se heurtent aux visées de l'Etat sarde, puis français. Ces derniers entendent de leur côté faire jouer principalement un rôle politique au chemin de fer. Ces intérêts politiques se heurtent à leur tour aux ambitions commerciales des puissances européennes, notamment de la Grande-Bretagne, qui voient dans le chemin de fer à travers la Savoie - et surtout dans le tunnel du Mont-Cenis - un axe de transit à portée internationale vers la Méditerranée et donc vers les Indes. Les élites locales, de leur côté, voient dans le chemin de fer un puissant moteur de développement économique et un moyen pour leur territoire d'exister dans la politique nationale. Quant au reste de la population savoyarde, il demeure en dehors des débats qui entourent les intentionnalités et la matérialisation du chemin de fer, tout en subissant les bouleversements qui découlent de son implantation. Fascinations et peurs se mêlent dans leurs représentations de cette incarnation du progrès. Le chemin de fer se pose ainsi en point de rencontre et d'articulation des diverses lignes de force qui font la trajectoire du territoire savoyard.
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Henry, Jean. « Les notables des Vosges (1860-1880) : histoire sociale et politique ». Nancy 2, 1995. http://www.theses.fr/1995NAN21007.

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Résumé :
Après 1860, le département des Vosges possède une élite dirigeante qui se situe dans le prolongement de la classe des censitaires : effectif limité, hautes fortunes peu nombreuses et en essor, mais loin des très hauts niveaux nationaux. Deux groupes dominent : les industriels, les plus riches, sortent confortés par l'installation des cotonniers alsaciens après 1871. Les professions libérales, moins opulentes, s'imposent au conseil général ; trois avocats, liés aux milieux politiques de Paris, sont des notabilités nationales (Louis Buffet, Jules Ferry, Jules Méline). Pas de très grands propriétaires terriens ici, mais quelques grands et moyens propriétaires ruraux ou forestiers dont l'influence sur leur canton se dégrade. Les notables conservateurs, menés par Buffet, gagnent deux des trois mandats de députes à la fin de l'empire, trois des huit pour l'assemblée nationale, mais sont éliminés en 1876 et 1877 : ils ne gardent que quelques rares bastions cantonaux; symbole de leur déclin, Louis Buffet abandonne la scène politique vosgienne. Principales cibles des attaques de la part des préfets de l'empire, les notables républicains renforcent leur unité au sein des loges, surtout dans le massif, qui s'affirme le plus anti plébiscitaire. Après 1871, sous l'impulsion de Jules Ferry, ils ne cessent d'accroitre les influence sur les cotonniers, les agriculteurs, les citadins. Un véritable système Ferry prévaut sur le département après 1877
From 1860, the Vosges department has its ruling classes, an outcome of enlargement of eligible voters. They are limited in number, few and far less than the national average are very wealthy, even though their number is growing. There are two dominant groups: the manufactures who are the richest especially after the establishment of the cotton factories in Alsace from 1871 the professions, less well off, abstain a majority on the "conseil general"; three lawyers connected to political circles in Paris are nationally known notables (Louis Buffet, Jules Ferry, Jules Méline). There are not any large estate-owners, just a few big and medium land-owners or foresters whose influence on their district is diminishing. The conservative notables led by buffet, are elected as deputies for three mandates after the fall of the empire, three out of eight to the "assemblée nationale", they are defeated in 1876 and 1877: from then on they only keep a few local strongholds. Symbolic of their decline, Louis Buffet leaves the local political scene in the Vosges. The principal targets of criticism from the empire's prefects the republican notables’ strengthen their unity with the free masons especially in the mountains which are the most anti-plebiscite area. After 1871, under the leadership of Jules Ferry their influence grows continuously over the cotton manufacturers, the farmers and the town dwellers. The Ferry "system" rules over the department from 1877 on
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Cordillac, Nathalie. « Les problèmes de nationalité nés de la réunion de Nice et de la Savoie à la France en 1860 ». Montpellier 1, 2000. http://www.theses.fr/2000MON10012.

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Résumé :
En décidant d'abandonner le Comté de Nice et la Savoie à la France par le traité du 24 mars 1860, dit traité de Turin, confirmé par les votes populaires des 15 et 16 avril à Nice et 22 et 23 avril en Savoie, Victor-Emmanuel "dénationalise" certains de ses sujets. En effet, l'article 6 du traite de Turin impose la nationalité française à tous les habitants domiciliés ou originaires de ces provinces. Mais, le 30 juin 1860 le gouvernement français prend un décret qui, en deux articles laconiques, vient déstabiliser l'édifice juridique du traite. Toutefois, si l'intérêt et la légalité de l'utilisation du décret sont mis en cause par la doctrine, son application pratique est fondamentale. De même, le traite de Turin en décidant de dénationaliser tous les habitants conduit immanquablement à de graves difficultés, principalement pour les incapables majeurs et mineurs. Cependant, tout individu dénationalisé par le traité a la possibilité de garder son ancienne nationalité. Ce droit d'option inscrit pour la première fois dans ce traité, est encadré par des conditions draconiennes qui n'ont pas, pour autant, découragé les utilisateurs potentiels. En effet, devenir français ne comporte pas forcement que des avantages pour les Niçois et les Savoyards dont l'emploi était soumis à une condition de nationalité (fonctionnaires civils et militaires, officiers ministériels).
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Jdey, Ahmed. « La pensee sociale, politique et culturelle de ben diaf ». Nice, 1987. http://www.theses.fr/1987NICE2006.

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Résumé :
Cette monographie consacree a ahmed ibn abi dhiaf, grand personnage tunisien et arabo-musulman du xixe siecle, est une contribution a l'etude de l'histoire culturelle de la tunisie moderne et contemporaine. Elle eclaire les differentes relations de l'intelligentsia tunisienne avec le pouvoir politique, la culture, la societe de la tunisie precoloniale et l'europe. Elle precise aussi les positions des penseurs tunisiens a l'egard des problemes de leur societe et de leur milieu. De meme, cette recherche se propose de saisir les grandes dimensions de ben dhiaf, en tant qu'auteur, homme officiel et penseur de la tunisie precoloniale. Elle met donc l'accent sur les fondements, les caracteres et les problemes de sa pensee generale, concue dans le cadre de la pensee et de l'histoire culturelle arabo-musulmanes modernes et contemporaines. Au niveau de la methodologie, cette investigation affronte les grandes difficultes des rapports de l'histoire culturelle avec la sociologie culturelle, l'anthropologie culturelle, la litterature et la philosophie de l'histoire.
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Lapointe-Roy, Huguette. « Histoire sociale de Montréal, 1831-1871 : l'assistance aux pauvres ». Doctoral thesis, Université Laval, 1985. http://hdl.handle.net/20.500.11794/29290.

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Christen, Carole. « Histoire des caisses d'épargne en France, 1818-1881. Une étude sociale ». Paris 7, 2003. http://www.theses.fr/2003PA070035.

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Résumé :
Cette étude retrace l'histoire des Caisses d'épargne françaises au cours de leurs 63 premières années d'existence : en 1835 est créée par l'initiative privée la première Caisse d'épargne à Paris ; en 1881, les 542 caisses et les 908 succursales voient naître une concurrente : la Caisse nationale d'épargne. Leur origine, leur installation et leur développement général dans le temps et dans l'espace sont d'abord relatés. Une incursion au XVIIIè siècle est nécessaire car les Caisses d'épargne sont issues de la philosophie et du scientisme des Lumières et de l'économie politique. C'est à cette époque qu'émergent les premiers projets en Europe. Si la Caisse d'épargne de Paris sert de modèle aux fondations provinciales, ces dernières sont néanmoins hétérogènes et allient initiatives privée et publique. La croissance de l'institution au cours du siècle est vive mais irrégulière. Les inégalités régionales dans la diffusion du livret et de la pratique de l'épargne persistent. Par sa fondation (souscriptions/dons), son organisation (le bénévolat) et ses objectifs (résoudre la question sociale, acculturer le peuple aux valeurs bourgeoises), l'institution des Caisses d'épargne est une institution philanthropique. Mais les objectifs sociaux ne sont pas atteints : diverse dès l'origine, la clientèle est de moins en moins populaire ; plus que les "pauvres travailleurs" (les ouvriers), ce sont les classes moyennes, voire aisées, qui se rendent à la Caisse d'épargne. La vocation financière de l'institution conduit rapidement les fondateurs à solliciter l'intervention de l'Etat. Par la garantie étatique des fonds déposés, les Caisses d'épargne sont liées au crédit de l'Etat et toute crise du régime entraîne une crise de défiance à l'égard de l'institution. Institution embryonnaire issue de la mouvance philanthropique du début du XIXe siècle, les Caisses d'épargne sont devenues en 1881, une grande institution nationale, enracinée dans la société française
This thesis provides a comprehensive study of the sixty three first years in the history of savings banks. Ln 1818, the first Savings Bank of Paris was founded on private initiative. Later, in 1881, there are 542 savings banks and 908 subsidiaries to be found in France. Concurrently, competition comes from the creation of a new thrift institution : the National Savings Bank. The origin, installation, and general development of the two kinds of banks in time and space is directly related. We will need to go through the 18th century because the Savings Banks emerged from the philosophy, scientism and political economy of the "Siècle des Lumières". Lndeed, the very first projects of Saving Banks appeared during this period. If the Savings Bank of Paris is used as a role model for provincial foundations, the latter are nevertheless heterogeneous and combine private and public initiatives. The growth of the institution during the century is sharp but unsteady. Regional inequalities in the delivery of the deposit book and common practice of saving persist. Basically, the Savings Bank is a philanthropic institution in terms of : origin of the funds (subscriptions/ donations), organisation (benevolent) and objectives (tackle the "social issue", educate people to the bourgeoisie's principles). However the social objectives proved to be rapidly overlooked : workers started to become less representative while Savings Bank customers came, for the vast majority from middle class or upper class populations. The financial vocation of the institution quickly make the founders to call upon the State to guarantee the deposit of the funds. Savings banks were then bound to the credit of the State and any crisis of the State involved a loss of confidence in regard of the institution. Embryo institution coming from the philanthropic trend in the beginning of the 19th century, the Savings Banks become in 1881 a strong national institution in the heart of the french society
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Fauvel, Aude. « Témoins aliénés et "Bastilles modernes" : une histoire politique, sociale et culturelle des asiles en France (1800-1914) ». Paris, EHESS, 2005. http://www.theses.fr/2005EHES0112.

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Résumé :
Cette thèse analyse les rapports entre la société française et ses fous au XIXème siècle et remet en cause l'image de "l'ordre psychiatrique". Une première partie consiste en une relecture des prémices de la médecine mentale. Elle dévoile que dès le début les aliénistes affrontent de violentes critiques. A la fin du Second Empire, le désir de détruire les "Bastilles modernes" (les asiles) devient même un cheval de bataille de l'opposition républicaine. La Troisième République voit donc l'épanouissement de la culture anti-aliéniste et ouvre une ère de crise pour la médecine mentale. Ce point fait l'objet de la seconde partie où l'on découvre notamment comment l'anti-aliénisme a pesé de façon concrète sur l'évolution de la prise en charge des aliénés et sur la discipline psychiatrique. Une troisième et dernière partie est consacrée aux fous, à la façon dont ils ont pu influencer le cours de leur histoire par le biais de témoignages écrits ou d'actions collectives comme des révoltes
This thesis analyzes the relationships between the French society and the mentally ill during the nineteenth century. It questions the image of a "psychiatric order". The first part consists of a re-reading of the beginings of psychiatry. It unmasks the fact that the alienists were confronted by violent critics from the begining. These critics intensified in the 1860's : the problem of the destruction of the "modern Bastilles" (asylums) became the battle cry of the republican opposition. Thus the Third Republic opened an era of crisis for mental health. The study of this crisis forms the second part of this thesis. We discover how the anti-alienist movement modified representations of madness, how it weighed on the evolution of the care of the mentally ill and on the psychiatric discipline. The third part deals with the mentally ill and focuses on the way in which patients influenced their own course of history, based on written testimonies or collective actions such as revolts
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Livres sur le sujet "Histoire sociale – Savoie – 19e siècle"

1

Asselain, Jean Charles. Précis d'histoire européenne : 19e-20e siècle. Paris : Armand Colin, 2000.

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2

Diop, David. Continuités et ruptures des sources du savoir sur l'Afrique aux 17e et 18e siècles. [Paris] : Éditions & librairie ancienne Nicolas Malais, 2017.

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3

Fecteau, Jean-Marie. La liberté du pauvre : Sur la régulation du crime et de la pauvreté au XIXe siècle québécois. Montréal : VLB, 2004.

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4

Fecteau, Jean-Marie. Un nouvel ordre des choses : La pauvreté, le crime, l'État au Québec, de la fin du XVIIIe siècle à 1840. Montréal : VLB, 1989.

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5

Cecilia, Morgan, dir. Public Men and Virtuous Women : The gendered languages of religion and politics in Upper Canada, 1791-1850. Toronto : University of Toronto Press, 1996.

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6

Ahearn, Edward J. Marx and modern fiction. New Haven : Yale University Press, 1989.

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7

Sedgwick, Eve Kosofsky. Between men : English literature and male homosocial desire. New York : Columbia University Press, 1992.

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8

Sedgwick, Eve Kosofsky. Between men : English literature and male homosocial desire. New York : Columbia University Press, 1993.

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9

Intellectual politics and cultural conflict in the Romantic period : Scottish Whigs, English radicals and the making of the British public sphere. Farnham, Surrey : Ashgate, 2010.

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10

MAURICE, TARDIF. LA CONDITION ENSEIGNANTE AU QUEBEC DU XIXE AU XXIE SIECLE : UNE H. PU LAVAL, 2013.

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