Articles de revues sur le sujet « Glissement de données »

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Kambembo, Jean Paulin Kakesa, Godefroid Mubanga Nzo Ayum, Fils Makanzu Imwangana et Félicien Miti Tseta. « Dynamisme des glissements de terrain et dégradation de l’environnement : Cas des glissements Mutatala et Ndunga dans les environs de la ville de Kikwit en République Démocratique du Congo ». Revue Africaine d’Environnement et d’Agriculture 6, no 3 (21 octobre 2023) : 43–53. http://dx.doi.org/10.4314/rafea.v6i3.5.

Texte intégral
Résumé :
Description du sujet. Des glissements de terrain se produisent sur le plateau du Kwango-Kwilu et sont généralement en relation avec le défrichement des lambeaux forestiers en tête des cours d’eau. Parmi les plus récents et les plus nombreux, il y a les glissements à Mutatala et Ndunga, deux localités situées respectivement à 36 km et 21 km au Sud de la ville de Kikwit.Objectif. L’étude vise à analyser les mécanismes, facteurs et causes responsables de glissement des terres dans les villages Mutatala et Ndunga dans la périphérie de la ville de Kikwit.Méthodes. Pour réaliser l’étude, un dispositif de suivi de l’évolution du glissement a été installé dans les zones instables susceptibles de glissements. Quelques opérations d’observations et de mesures ont été menées pendant deux ans, notamment : (i) le levé des coordonnées géo-topographiques des sites et la description des données environnementales ; (ii) l’implantation des jalons en bois dans les zones suspectes distants de 20 m, servant des repères fixes, et la progression du glissement était mesurée par arpentage au décamètre, tous les 15 jours de 2017 à 2019.Résultats Les sept repères installées ont enregistré une avancée du glissement qui varie de 5 m à 18 m de long par an et un élargissement de près de 71 m, et les deux glissements sont très dynamiques. Pendant les deux ans de suivi, ces glissements ont évolué annuellement de 35 m pour Mutatala et de 14 m pour Ndunga en moyenne.Conclusion. La progression du phénomène bénéficie des caractéristiques physiques du milieu (sols fragiles, climat agressif et topographie accidentée), exacerbées par des activités humaines (chemins, champs, déforestation, etc.). Description of the subject. Landslides occur on the Kwango-Kwilu plateau and are generally related to the clearing of forest strips at the head of watercourses. Among the most recent and most numerous, there are landslides in Mutatala and Ndunga, two localities located respectively 36 km and 21 km south of the town of Kikwit.Objective. The study aims to analyze the mechanisms, factors and causes responsible for landslides in the Mutatala and Ndunga villages in the outskirts of the city of Kikwit.Methods. To carry out the study, a device for monitoring the evolution of the landslide was installed in the unstable areas susceptible to landslides. A few observation and measurement operations were carried out over two years, in particular : (i) the survey of the geo-topographic coordinates of the sites and the description of the environmental data; (ii) the installation of wooden stakes in suspect areas 20 m apart, serving as fixed markers, and the progress of the landslide was measured, by surveying with a decameter, every 15 days from 2017 to 2019.Results The seven markers installed have recorded an advance of the landslide which varies from 5 m to 18 m long per year and a widening of almost 71 m, and the two landslides are very dynamic. During the two years of monitoring, these landslides evolved annually by 35 m for Mutatala and 14 m for Ndunga on average.Conclusion. The progression of the phenomenon benefits from the physical characteristics of the environment (fragile soils, aggressive climate and rugged topography), exacerbated by human activities (paths, fields, deforestation, etc.).
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Fitriyani, Winda Risma, et Diah Vitri Widayanti. « La Transposition Dans Le Roman L’appel De L’ange Du Français Vers L’indonesien ». Didacticofrancia Journal Didactique du FLE 12, no 2 (31 mars 2024) : 132–36. http://dx.doi.org/10.15294/didacticofrancia.v12i2.60268.

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Résumé :
Les procédés de traduction sont nécessaires lorsqu’il s’agit de traduire un texte d’un langage vers un autre langage. Ils sont divisés en sept. L’un de ces procédés est la transposition qui est utilisée lorsque la langue source et la langue cible ont la différence de système grammatical. Cette recherche a le but de décrire la transposition dans la traduction du roman L’Appel de L’Ange par Guillaume Musso du français vers l’indonésien. Cette recherche est la recherche descriptive qualitative. Tous les types de la transposition sont trouvés dans la traduction du roman L’Appel de L’Ange. Ce sont le glissement de niveau (10%) et le glissement de catégorie (90%) qui consiste en quatre types, ce sont le glissement de structure (13%), le glissement d’unité (16%), le glissement de classe des mots (4%), et le glissement d’intra-système (32%). À part ça, il y a aussi des données qui portent le mélange du glissement de catégorie (25%). Les résultats de recherche ont montré que l’application de la transposition ne peut pas être évitée dans le processus de traduction du roman L’Appel de L’Ange du français vers l’indonésien à cause de l’écart du système grammatical entre la langue source et la langue cible. The translation procedures are needed when it comes to translating text from one language into another language. It is divided into seven. One of them is transposition which is used when the source language and the target language have different grammatical system. This research aims to describe the transposition in the translation of the novel L’Appel de L’Ange by Guillaume Musso from French to Indonesian. This research is qualitative descriptive research. All types of the transposition are found in the translation of the novel L’Appel de L’Ange. Those are level shift (10%) and category shift (90%) which consists of structure shift (13%), unit shift (16%), class shift (4%), and intra-system shift (32%). Other than that, there are also data that carry the mix of category shift (25%).
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Huneman, Philippe. « Que font les humanités numériques aux sciences dites humaines ? » Recherches de Science Religieuse Tome 112, no 2 (25 mars 2024) : 201–29. http://dx.doi.org/10.3917/rsr.242.0201.

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Résumé :
Les humanités sont affectées massivement par les nouveaux outils numériques, recueil de données comme traitement algorithmique de ces données. Au-delà des facilités de stockage de textes et de navigation dans des corpus, dans quelle mesure le tournant digital transforme-t-il les humanités ? Dans cet article, je m’appuierai sur le constat précédemment dressé dans Les sociétés du profilage (Huneman, 2023) du glissement d’une épistémologie plutôt causale vers une épistémologie purement statisticaliste et prédictive lorsque les données massives opèrent, pour interroger la nature et la nouveauté des humanités dites digitales. À partir d’une description du « data mining » en histoire des sciences, je généraliserai la description des humanités numériques comme modélisation décentrante en troisième personne. Dans un dernier temps, j’analyserai leur place dans le système des humanités, en insistant sur l’exigence d’une positon critique spécifique impliquant la dimension herméneutique des humanités, pour que le tournant numérique exprime sa puissance de nouveauté plutôt qu’un redoublement stérile ou un remplacement fort biaisé des savoirs existants.
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Castonguay, Charles. « La mobilité ethnique au Canada ». Recherches sociographiques 18, no 3 (12 avril 2005) : 431–50. http://dx.doi.org/10.7202/055765ar.

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Résumé :
Depuis quelques recensements, on considère avec circonspection les données sur les origines ethniques de la population canadienne. Les résultats de l'introduction en 1971 de la cueillette des réponses par autoénumération ont confirmé l'existence d'un important glissement des déclarations d'origine vers la catégorie « anglaise », à mesure que s'accomplit l'acculturation de diverses minorités. Parmi les conséquences méthodologiques de la mobilité ethnique, nous démontrons l'impossibilité de quantifier l'assimilation linguistique cumulative des minorités canadiennes-françaises à partir des données sur l'origine. Aussi, pour autant que mobilité ethnique et ascension socio-économique s'entremêlent, on risque de conclure à la pérennité de certaines stratifications sociales sur la foi d'observations systématiquement faussées par les transferts d'ethnie. Il convient donc de retrancher des recensements à venir la question traditionnelle sur l'origine, quitte à la remplacer par des concepts plus fidèlement objectivables.
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DUHAIME, Gérard. « Loi de l’ascension des corps dans l’espace professionnel ». Sociologie et sociétés 21, no 2 (30 septembre 2002) : 208–11. http://dx.doi.org/10.7202/001211ar.

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Résumé :
Résumé Effectuant une lecture au second degré du cadre qui lui est fourni, l'auteur diagnostique dans la pratique sociologique du Québec contemporain une tendance au corporatisme professionnel comme projection identitaire face aux autres corps professionnels, et un glissement vers le repli sur soi et vers la valorisation de l'expérience vécue comme projection de l'identité individuelle face aux professionnels de la même spécialité. Utilisant d'abondantes données empiriques tirées d'une enquête introspective intime (vécu professionnel), son parcours discursif l'amène à formuler une nouvelle Loi générale du fonctionnement social, dite la Première loi de Duhaime sur l'ascension des corps dans l'espace professionnel.
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Quilliam, Louise, et Michel Allard. « Évolution géomorphologique du glissement de terrain et du marais littoral de Saint-Joseph-de-la-Rive, Charlevoix, Québec ». Géographie physique et Quaternaire 43, no 3 (18 décembre 2007) : 367–76. http://dx.doi.org/10.7202/032789ar.

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Résumé :
RÉSUMÉ À Saint-Joseph-de-la-Rive, un marais intertidal d'une superficie de 8,33 km2 s'étend du côté ouest d'un promontoire qui s'avance dans les eaux de l'estuaire du Saint-Laurent. Ce promontoire est en fait la langue de fluage d'un glissement de terrain qui, comme l'indiquent les données historiques, fut déclenché par un important tremblement de terre en 1663. L'avancée soudaine de cette coulée a créé une anse abritée, instaurant ainsi des conditions favorables à la sédimentation vaseuse. Une coupe dans la micro-falaise, à la marge inférieure du marais supérieur, montre que plus de 2 m de vase se sont accumulés à cet endroit par-dessus des dépôts glissés. Le taux de sédimentation local était de 2,7 à 7 fois supérieur à ce qui a été mesuré dans les autres marais de l'estuaire du Saint-Laurent. Malgré de grandes imprécisions, huit datations au 14C corroborent de façon générale la date du glissement de terrain. La marge du marais supérieur et la falaise au front de la langue de fluage ont reculé au cours des 25 dernières années à des taux respectifs de 1,2 m/an et de 0,9 m an.
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Blaser, Christiane. « Le synopsis : un outil méthodologique pour comprendre la pratique enseignante ». Nouveaux cahiers de la recherche en éducation 12, no 1 (30 juillet 2013) : 117–29. http://dx.doi.org/10.7202/1017491ar.

Texte intégral
Résumé :
L’article présente l’adaptation d’un outil méthodologique spécialisé, le synopsis, mis au point par le Groupe romand d’analyse du français enseigné (GRAFE), en Suisse. Conçu pour traiter et concentrer des données filmées en vue de décrire et comprendre des objets enseignés en classe de français, le synopsis a été adapté pour décrire et comprendre les pratiques enseignantes entourant les tâches de lecture et d’écriture en classe de science et d’histoire à l’école secondaire, au Québec. Le glissement de focus de l’objet enseigné vers les pratiques enseignantes a imposé des ajustements importants qui se justifient par la nécessité d’adéquation entre les outils et les objets de recherche.
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Alessandrin, Arnaud. « La santé des personnes trans ». Questions de santé publique, no 47 (décembre 2023) : 1–8. http://dx.doi.org/10.1051/qsp/2023047.

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Résumé :
La prise en compte de la santé des minorités de genre s’est souvent limitée aux enjeux liés aux opérations de réassignation et à l’idée d’une pathologie psychiatrique. Or, depuis quelques années, un glissement s’est opéré : il ne s’agit plus seulement d’évoquer un « transsexualisme » et une population « souffrante », mais bel et bien des citoyens et des citoyennes devant accéder pleinement à leurs droits, notamment concernant leur santé. Pourtant, en contexte français du moins, les connaissances en la matière restent quelque peu lacunaires. Ce numéro de « Questions de santé publique » propose alors un état de lieux de la santé des personnes trans en rassemblant des données nationales et internationales afin de mieux cerner les enjeux autour de cette population.
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Baudelle, Yves. « Du roman autobiographique ». Protée 31, no 1 (10 juin 2004) : 7–26. http://dx.doi.org/10.7202/008498ar.

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Résumé :
Résumé Par transposition, on entend ici le glissement d’un monde à un autre, et notamment le transfert du non-fictif dans la fiction. Parce qu’il introduit des données référentielles dans l’univers du roman, le roman autobiographique est un cas exemplaire de ce processus d’hybridation de la fiction. Face au modèle théorique dominant - fictionnaliste -, qui se refuse à penser l’hybridité ontologique du roman, on s’attache donc à légitimer la notion de roman autobiographique, dont la pertinence théorique peut être établie aussi bien dans les faits (genèse des textes) qu’en droit (dans la perspective contractuelle des pactes). Le présent effacement, dans le discours critique, du roman autobiographique tenant, en partie, à la vogue de l’autofiction, on s’emploie à distinguer les deux genres (en insistant sur le critère onomastique) ; mais ce débat n’est pas seulement générique, il a des enjeux scientifiques, esthétiques, idéologiques et éthiques.
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Patroucheva, Marina. « La professionnalisation à l’université malade de la stagification : à qui profite le stage ? » Phronesis 3, no 1-2 (17 avril 2014) : 70–80. http://dx.doi.org/10.7202/1024590ar.

Texte intégral
Résumé :
Interroger le cadre général dans lequel évolue actuellement le dispositif de stages professionnels à l’université tel est la visée de cet article. Le stage s’inscrit-il dans la continuité de l’alternance ? Parle-t-on en effet d’un dispositif ayant une valeur formative à part entière ou d’un phénomène en mesure de produire un signal en direction de la sphère productive en quête de compétences disponibles et rapidement opérationnelles ? Formuler ces questions amène l’auteur à aborder le stage du point de vue économique et juridique en faisant l’hypothèse de son glissement de plus en plus fort vers une forme de contrat de travail. Cet article mobilise les données empiriques résultant des entretiens qualitatifs semi-directifs avec un panel d’entreprises du secteur industriel chimie/pharmaceutique de la région Alsace. A la suite des entretiens, les mêmes entreprises ont répondu à un questionnaire en ligne visant à approfondir leur perception de la place des stagiaires au sein de leurs collectifs professionnels.
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Cuisance, Dominique, P. Cailton, A. Kota Guinza, F. Ndokoué, E. Pounekrozou et D. Demba. « Lutte contre Glossina fuscipes fuscipes par piégeage chez les éleveurs Mbororo de République Centrafricaine ». Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 44, no 1 (1 janvier 1991) : 81–89. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.9221.

Texte intégral
Résumé :
Le "glissement" historique des éleveurs Mbororo d'ouest en est s'accélère sous divers facteurs, dont la sécheresse, et les pousse à s'installer plus loin et plus durablement dans les savanes humides infestées de glossines. Pour limiter l'usage important des trypanocides et trypanopréventifs dans une "zone d'action agropastorale" en création en RCA, un essai de lutte contre Glossina fuscipes fuscipes est mis en place par piépeage ponctuel à l'aide de deux pièges biconiques classiques (non imprégnés d'insecticide), installés à chaque abreuvoir (deux abreuvoirs par campement) dans 32 campements d'éleveurs sédentaires en saison des pluies et plus ou moins transhumants en saison sèche. L'éleveur collecte lui-même les glossines prises et surveille le bon état des pièges. Les réductions de densité apparente sont très fortes après un mois et en général supérieures à 90 p. 100 après deux mois. Elles sont plus rapides et homogènes en saison sèche qu'en saison des pluies. Dans cet essai, les éleveurs ont bien géré leurs pièges. Ils sont motivés et demandeurs de cette technique simple de lutte. Le problème de son application en milieu semi-sédentaire est posé. L'information et la formation données aux éleveurs devra s'intensifier par divers moyens (fiche technique, montage audiovisuel, stages).
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Sulem, Jean. « Thermodynamique des grands glissements souterrains ». Revue Française de Géotechnique, no 169 (2021) : 6. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2021020.

Texte intégral
Résumé :
Les couplages thermo-hydro-chimio-mécaniques jouent un rôle central dans les grands glissements gravitaires et sismiques. À partir du travail original de Pierre Habib sur la vaporisation du fluide interstitiel comme mécanisme pouvant expliquer les vitesses extrêmes atteintes durant le glissement d’une masse rocheuse, nous donnons un éclairage sur les développements récents sur la physique des tremblements de terre.
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Wong, H., V. Trompille et D. Dias. « Déplacements du front d’un tunnel renforcé par boutonnage prenant en compte le glissement boulon-terrain : approches analytique, numérique et données in situ ». Revue Française de Géotechnique, no 89 (1999) : 13–28. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/1999089013.

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Feriol, Lisa, et Emmanuelle Rial-Sebbag. « Chapitre 6. Le déploiement de la médecine génomique : la place de l’autonomie du patient dans la réutilisation des données génétiques au profit de la recherche ». Journal international de bioéthique et d'éthique des sciences Vol. 34, no 2 (28 août 2023) : 89–110. http://dx.doi.org/10.3917/jibes.342.0089.

Texte intégral
Résumé :
La recherche génétique repose aujourd’hui en grande partie sur la réutilisation des données génétiques issues du soin au profit de la recherche. Cette évolution des pratiques emportant une communication de plus en plus marquée entre soin et recherche vient questionner la place accordée au patient regardé comme potentiel participant à la recherche. Afin de favoriser la circulation des données génétiques générées et de permettre leur réutilisation au profit de différentes recherches, le recours au mécanisme de la non-opposition a été largement réaffirmé par le législateur dans la dernière loi de bioéthique du 2 août 2021. Si les raisons conduisant ce dernier à opérer ce glissement du concept de consentement à la non-opposition se légitiment, les conditions de mise en œuvre de ce mécanisme semblent devoir être interrogées afin de s’assurer de l’effectivité de l’équilibre recherché par le législateur entre préservation de l’autonomie de l’individu à l’égard du partage de ses données génétiques et encouragement du développement de la connaissance médicale ; l’un ne devant pas se faire au détriment de l’autre.
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Veluk Gutierrez, Felipe, Ronnie De Camino et Alejandro Imbach. « Cartographie des aires prioritaires pour la restauration des paysages forestiers et l'amélioration des moayens de subsitance ruraux sur l'Altiplano de San Marcos au Guatemala ». BOIS & ; FORETS DES TROPIQUES 313, no 313 (1 septembre 2012) : 73. http://dx.doi.org/10.19182/bft2012.313.a20498.

Texte intégral
Résumé :
Le projet de recherche a été mené au sein de trois petits bassins versants localisés dans l'altiplano du département de San Marcos, dans la région Sud-Ouest du Guatemala. L'objectif principal était d'analyser les attributs spatiaux du territoire et de cartographier les aires prioritaires pour aider les parties prenantes aux prises de décision de mise en oeuvre de futurs efforts régionaux de développement, d'aménagement et de conservation des ressources naturelles. Ce travail a pris en compte différents outils et approches techniques tels que: la restauration du paysage forestier (Rpf), les milieux de vie durables, les services écosystémiques, le système d'information géographique (Sig) et l'analyse décisionnelle avec de multiples critères spatiaux. Cette cartographie a identifié et mis en exergue trois lignes stratégiques de Rpf en accord avec chaque modèle spatial ainsi créé, qui sont par ordre d'importance croissante, l'aménagement et la conservation des résidus forestiers, le reboisement ou la régénération de terres dégradées et, surtout, la mise en place de systèmes agroforestiers. Chaque modèle a été établi à partir d'attributs géographiques spécifiques en accord avec les besoins élémentaires des moyens de vie et aussi à partir des données spatiales disponibles. En outre, différents services écosystémiques ont été mis à profit pour orienter la construction de la structure cartographique, parmi lesquels: l'approvisionnement en bois énergie et bois d'oeuvre, la régulation hydrique, la protection des sols et la réduction des risques de glissement de terrain et le gel, la production/sécurité alimentaire et la conservation de la biodiversité. Le Sig s'est avérée être un outil assez puissant et innovant pour comprendre et intégrer le large et complexe réseau de facteurs et/ou lignes de force (mosaïque d'usage du sol, moyens de vie locaux, relations et enjeux sociaux, parmi d'autres caractéristiques géographiques) qui définissent le paysage et ses habitants et consolident ainsi les futurs efforts ou plans régionaux de Rpf. L'analyse spatiale et l'identification d'aires prioritaires à choisir pour la Rpf constituent ainsi les éléments clés d'appui auprès des responsables locaux et des décideurs en vue de l'usage optimal de leurs ressources techniques et financières afin d'élaborer un avenir le plus durable possible vis-à-vis des communautés et de leur environnement.
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Desjardins, Robert. « Tremblements de terre et glissements de terrain : corrélation entre des datations au 14C et des données historiques à Shawinigan, Québec ». Géographie physique et Quaternaire 34, no 3 (28 janvier 2011) : 359–62. http://dx.doi.org/10.7202/1000418ar.

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Résumé :
La région de Shawinigan a subi des modifications morphologiques majeures depuis 8500 BP. Des glissements de terrain ainsi que des remaniements fluviaux ont découpé et remodelé les terrasses emboîtées le long du Saint-Maurice. Selon des données historiques et des datations au 14C, quelques glissements récents auraient été provoqués par le grand tremblement de terre du 5 février 1663 dont l’épicentre était situé aux environs de La Malbaie, Québec.
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Flahault, François. « Pour une conception renouvelée du bien commun ». Études Tome 418, no 6 (1 juin 2013) : 773–83. http://dx.doi.org/10.3917/etu.4186.0773.

Texte intégral
Résumé :
Dans le langage courant, l’expression « intérêt général » s’est progressivement substituée à celle de « bien commun ». Glissement à première vue sans importance puisque les deux expressions sont souvent considérées comme synonymes. Pourquoi les distinguer ? Pourquoi la philosophie politique devrait-elle donner, ou redonner place à la notion de « bien commun » et repenser celle-ci ?
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Lissak, Candide, Anne Puissant, Olivier Maquaire et Jean-Philippe Malet. « Analyse spatiotemporelle de glissements de terrain littoraux par l’exploitation de données géospatiales multisources ». Revue internationale de géomatique 23, no 2 (30 juin 2013) : 199–225. http://dx.doi.org/10.3166/rig.23.199-225.

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Thiery, Yannick, et Monique Terrier. « Évaluation de l’aléa glissements de terrain : état de l’art et perspectives pour la cartographie réglementaire en France ». Revue Française de Géotechnique, no 156 (2018) : 3. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2019003.

Texte intégral
Résumé :
En France, dans le cadre de la cartographie réglementaire (type PPR – plans de prévention des risques), l’évaluation de l’aléa glissements de terrain suit généralement une approche empirique. Outre les données de base disponibles, les résultats sont donc étroitement dépendants de la qualité d’expertise réalisée. Depuis quelques années, dans un but opérationnel et afin de réduire les incertitudes de l’évaluation de l’aléa, des approches parallèles ou complémentaires ont été développées. Dans le cadre de cette article, un état de l’art sur l’approche cartographique actuelle est tracé, puis les perspectives et limites des approches en cours de développement sont décrites.
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Bouchard, Vincent. « Du Nagra au caméscope : questions de synchronisation image/son ». Intermédialités, no 19 (9 octobre 2012) : 121–37. http://dx.doi.org/10.7202/1012659ar.

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Résumé :
Partant du postulat du glissement progressif des dispositifs cinématographiques vers un paradigme électrique, l’auteur questionne l’impact de l’enregistrement synchrone filmique et vidéo sur nos conceptions de la technique audiovisuelle. Utilisant plusieurs exemples provenant en particulier du fonds de l’ONF, l’article décrit les difficultés liées à l’établissement d’une synchronisation son/image fiable au cinéma, pour ensuite analyser les principales différences esthétiques induites par l’utilisation des deux supports (pellicule et bande magnétique). L’asservissement de l’image et du son étant une donnée « ontologique » du medium vidéo, la désynchronisation devient un choix esthétique produisant un changement dans la perception de la temporalité des images et des sons.
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Lafrance, Bruno, Xavier Lenot, Caroline Ruffel, Patrick Cao et Thierry Rabaute. « Outils de prétraitements des images optiques Kalideos ». Revue Française de Photogrammétrie et de Télédétection, no 197 (21 avril 2014) : 10–16. http://dx.doi.org/10.52638/rfpt.2012.78.

Texte intégral
Résumé :
La communauté scientifique a besoin de disposer de séries temporelles d'observations récurrentes, couvrant des sites d'intérêt pour le suivi de l'évolution des surfaces terrestres (études agronomiques par assimilation de données, suivi de traits de côte, glissements de terrain, surveillance des volcans, cartographie littorale, etc.). L'analyse de ces séries temporelles demande à avoir des images superposables entre elles qui renseignent sur la réflectance des sites (grandeur physique indépendante du capteur).Dans l'objectif de rendre accessibles de telles données physiques et de garantir une homogénéité des traitements de séries temporelles d'images, le CNES a mis en place le programme Kalideos. Dans ce cadre, CS SI a développé et opère les chaines de traitement des images.Cet article présente les traitements appliqués aux images optiques des bases Kalideos (capteurs Spot et Formosat). Ces traitements permettent de convertir les produits de niveau 1A en ortho-images, donnant la réflectance mesurée au sommet de l'atmosphère et celle estimée au niveau de la surface après correction des effets atmosphériques.
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Djoudi, Abdelhak, Hachemi Chekireb, Seddik Bacha, El Madjid Berkouk et Saida Makloufi. « Commande adaptative par les modes de glissement d’une éolienne à base d’une MADA pilotée par un convertisseur matriciel ». Journal of Renewable Energies 18, no 1 (18 octobre 2023) : 71–79. http://dx.doi.org/10.54966/jreen.v18i1.487.

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Résumé :
Dans le présent article, une commande adaptative par les modes de glissement des puissances statoriques est présentée. Cette loi de commande présente une haute performance comparant à d’autres lois de commande grâce à une identification en temps réel de la résistance rotorique, qui est très sensible avec la température. La référence de la puissance active statorique est donnée par un algorithme MPPT (Maximum Power Point Tracking) qui va nous permettre d’extraire le maximum de puissance au niveau de la turbine, et la référence de la puissance réactive statorique est donnée afin d’améliorer le facteur de puissance du réseau électrique auquel la MADA est connectée. Le rôle du convertisseur matriciel qui connecte le réseau au circuit rotorique de la MADA est de générer les tensions rotoriques nécessaires pour la commande des puissances statoriques. Les performances de notre approche sont confirmées par des résultats de simulation.
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Durieux, Christine. « Traduire l’intraduisible : négocier un compromis ». Traduction 55, no 1 (30 avril 2010) : 23–30. http://dx.doi.org/10.7202/039599ar.

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Résumé :
Résumé La notion de langue-culture est intégrée à la réflexion traductologique depuis plus de vingt ans. Ainsi est-il admis que toute étude des productions langagières interlinguistiques comporte une dimension interculturelle. Le présent développement propose une exploration des objets intraduisibles du fait de leur ancrage dans une culture donnée, et suggère des procédures de résolution. L’opération traduisante relève alors de la négociation. Le traducteur, intermédiateur dans la chaîne de communication interlinguistique, recherche un compromis et met en oeuvre une stratégie de négociation allant de l’emprunt à l’adaptation, voire la transposition. Or, l’exploitation d’exemples extraits de discours authentiques montre que les objets considérés intraduisibles et qui, par conséquent, peuvent être transférés non traduits dans la langue d’arrivée – emprunts et xénismes – constituent en réalité des traductions en raison du glissement sémantique qui accompagne systématiquement leur réception et leur intégration dans la culture d’accueil.
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Faure, R. M., J. Locat, J. F. Thimus et L. Picarelli. « Base de données internationale sur les glissements de terrain. Application du projet WASSS aux mouvements de versants ». Revue Française de Géotechnique, no 95-96 (2001) : 183–87. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2001095183.

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Hassan, Hussein El Hage, Ghaleb Faour, Laurence Charbel et Laurent Touchart. « Cartographie de l’aléa érosif dans le bassin sud du Litani-Liban ». Revue Internationale de Géomatique 29, no 2 (avril 2019) : 159–84. http://dx.doi.org/10.3166/rig.2019.00072.

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Résumé :
L’érosion hydrique est une forme de dégradation qui se traduit par le décapage des éléments minéraux et organiques du sol. Sous l’action des agents météoriques (pluie, vent) ce phénomène mondial, l’érosion, affecte la productivité des terres agricoles. L’absence d’un couvert végétal protecteur et les précipitations intenses ont fait du bassin du Litani une région vulnérable à l’érosion hydrique. L’absence de données climatiques nous a amenés à dresser la carte de l’aléa érosion en nous appuyant sur une méthode qualitative qui combine, à l’aide d’un SIG, les facteurs tels que l’érosivité du sol, la perméabilité des roches, le mode d’occupation du sol et l’intensité des précipitations. Les résultats montrent que l’aléa fort s’étale sur 39,3 % de la région d’étude. D’après la validation de terrain, la fiabilité est estimée à 80 % en se basant sur le décapage du sol, la taille des glissements de terrain et la profondeur des déchaussements de racines. Le modèle utilisé peut être applicable à d’autres régions similaires de Méditerranée.
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DIONNE, Jean-Claude. « Données complémentaires sur les variations du niveau marin relatif, à l’holocène, à l’Anse de Bellechasse, sur la côte sud du moyen estuaire du Saint-Laurent ». Géographie physique et Quaternaire 54, no 1 (2 octobre 2002) : 119–22. http://dx.doi.org/10.7202/004795ar.

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Résumé À l'embouchure du ruisseau de Bellechasse, trois petits glissements de terrain dans la berge escarpée de la terrasse de 10 m, survenus au printemps de 1998, ont permis de découvrir une couche organique (tourbe) et des troncs d'arbres, à la surface d'un dépôt argileux, marin (rythmites datées à environ 10 ka), recouvert de 2 à 3 m de sédiments fins intertidaux. L'âge de la tourbe et des troncs d'arbres semblable (6 à 7 ka) à celui des coupes de Montmagny et de Cap-Saint-Ignace permet d'affirmer que les événements mis en évidence dans ces deux localités (bas niveau suivi d'une transgression) ont une extension géographique plus grande, sur la rive sud de l'estuaire du Saint-Laurent, qu'on le croyait jadis.
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Drescher, Martina. « Entre routine conversationnelle et marqueur de discours : les usages depardondans certains français africains ». SHS Web of Conferences 46 (2018) : 02005. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20184602005.

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Résumé :
La dynamique du français en Afrique touche non seulement son lexique et sa grammaire, mais aussi son dispositif énonciatif, ses modes d’organisation du discours et, de façon générale, son niveau pragmaticodiscursif. Partant de données recueillies au Cameroun et au Burkina Faso, l’étude se focalise sur les emplois interjectifs depardon, qui semble évoluer d’une routine conversationnelle conversationnelle destinée à la gestion de l’interpersonnel vers un marqueur de discours avec des fonctions plus proprement discursives. Ces glissements dans le sens pragmatico-discursif depardonvont de pair avec un élargissement de son champ fonctionnel. Équivalent des’il vous plaîtdans de nombreux contextes, il s’annexe ses valeurs d’emphase et de focalisation tout en contribuant à la structuration de l’énoncé. Sans prétendre à l’exhaustivité, la présente étude vise une première systématisation des fonctions discursives depardondans les français camerounais et burkinabé. Pour conclure, elle revient sur la question de savoir si ces modifications fonctionnelles depardonsont dues à des interférences avec les langues de contact ou si elles renvoient plus globalement à des conventions de politesse et partant à une culture différente.
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Peruzzetto, Marc, Gilles Grandjean, Anne Mangeney, Clara Levy, Yannick Thiery, Benoit Vittecoq, François Bouchut, Fabrice R. Fontaine et Jean-Christophe Komorowski. « Simulation des écoulements gravitaires avec les modèles d’écoulement en couche mince : état de l’art et exemple d’application aux coulées de débris de la Rivière du Prêcheur (Martinique, Petites Antilles) ». Revue Française de Géotechnique, no 176 (2023) : 1. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2023020.

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Résumé :
La quantification de la propagation des glissements de terrain est une étape clé de l’analyse des risques gravitaires. Dans ce contexte, les modèles d’écoulement en couche mince sont de plus en plus utilisés pour simuler la dynamique d’écoulements gravitaires comme les coulées de débris. Ils sont plus souples d’utilisation et moins coûteux en temps de calcul que des modèles 3D plus complexes, et fournissent des informations plus précises sur les vitesses et les épaisseurs des écoulements que des méthodes purement empiriques. Dans cette revue de la littérature, nous présentons les principales rhéologies utilisées pour modéliser des écoulements gravitaires homogènes, et donnons un exemple d’application pratique avec la Rivière du Prêcheur (Martinique, Petites Antilles). Nous discutons ensuite les principales pistes de développements permettant d’utiliser ces modèles dans le cadre d’études opérationnelles d’analyse d’aléas et de risques.
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Mbele Abbo, Félix. « Erosion fluviale et mutations morphométriques du drainage dans le secteur aval du barrage de Lagdo (Bassin de la Bénoué, Nord-Cameroun) ». Proceedings of the International Association of Hydrological Sciences 384 (16 novembre 2021) : 113–19. http://dx.doi.org/10.5194/piahs-384-113-2021.

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Résumé :
Abstract. La présente étude s'intéresse à la dynamique du drainage de la Bénoué, par comparaison de deux situations à savoir, celles d'avant et après implantation d'un barrage à Lagdo (1975–2016). En effet, jusqu'en 1983, aucun barrage n'existait sur la Bénoué. La mise en place de cet ouvrage a non seulement modifié l'équilibre environnemental du bassin versant, mais actionné des dynamiques humaines et physiques importantes. On y note une modification des modules hydrologiques, tandis que les processus morphogéniques se sont accélérés dans le secteur aval, et se révèlent à travers des glissements fréquents de berges. Il est question dans ce travail de caractériser l'évolution du drainage par l'entremise des indicateurs morphométriques et d'en évaluer les impacts ou enjeux. Pour ce faire, des observations de terrain ont été faites, des enquêtes/entretiens ont été menés auprès des riverains, et une base de données géoreférencées a été constituée sous Qgis 2.6.1 afin de faciliter les analyses diachroniques du drainage. Il en ressort que les activités morphogéniques ayant cours dans ce secteur sont de plus en plus actives. Il y a également une revalorisation positive des caractéristiques actuelles des méandres, comparativement à la situation de 1975. Les longueurs d'onde et les amplitudes des méandres n'ont connus que de légères modifications, tandis que la largeur moyenne des sections est régulièrement passée de 121,77 m en 1975 à 169,08 m en 2016. En comparant les différentes sections définis dans le cadre de cette analyse, on se rend également compte que les largeurs érodées plein bord s'étendent en moyenne de 1,47 m an−1, alors que les pertes en terre par section sont de l'ordre de 0,63 ha an−1. Globalement, les impacts évalués ou ressentis s'avèrent non négligeables d'où les propositions faites afin de juguler l'aléa.
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Derrida, Jacques. « Le parjure, peut-être (« brusques sautes de syntaxe ») ». Études françaises 38, no 1-2 (18 août 2004) : 15–57. http://dx.doi.org/10.7202/008390ar.

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Résumé S’inscrivant dans le droit fil de textes tels Donner la mort (1999) et Demeure. Maurice Blanchot (1998) où est interrogé, entre autres questions, le statut du pardon, de la promesse, du mensonge et du témoignage, de leur indécidable « vérité » ou partage en régime de fiction littéraire, cette analyse du récit de l’écrivain français et traducteur Henri Thomas aborde la figure de cas complexe du parjure. Se trouvent en effet transposés dans Le parjure certains éléments de la vie de Paul de Man, l’ami qui lie ici tant Henri Thomas que Hillis Miller (à qui ce texte est dédié) et l’auteur lui-même, qui a consacré à de Man plusieurs textes. La lecture se fait tout particulièrement attentive aux brusques sautes de syntaxe du récit, marqué par la (plus-que) figure de l’anacoluthe. Ces ruptures abruptes, tout comme les glissements interrupteurs des mensonges d’Albertine dans la Recherche, infléchissent le récit dans des zones troubles où l’auteur, au sujet du parjure, convoque les essentielles figures du « peut-être » et du « comme si » qui hantent pour lui la fiction de type littéraire. Car si l’on ne sait plus faire la différence, en l’absence de toute preuve, entre « lying » et « storytelling », entre mentir et raconter des histoires, qu’en est-il de la vérité et de ses effets, mais plus encore du secret de la littérature et de la responsabilité qui revient au témoin, cet analyste à qui est confiée l’étrange événementialité de cette fiction réelle ?
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Tourment, Rémy, et Bruno Beullac. « Les ruptures des digues de protection : mécanismes et approche par scénarios ». Revue Française de Géotechnique, no 178 (2024) : 10. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2024013.

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Résumé :
Les ruptures de digues de protection contre les inondations (dont le résultat final est la brèche et l’inondation qui en résulte dans les zones protégées) sont le plus souvent la conséquence non pas d’un mécanisme de détérioration unique mais d’un enchaînement de mécanismes de détérioration dont certains peuvent, selon les conditions, se dérouler simultanément. L’identification de ces scénarios de défaillance est utile voire nécessaire pour atteindre différents objectifs : dans le cadre de la réalisation de diagnostic structurel, d’analyse du risque, d’étude de dangers, pour bien évaluer la performance de la digue ; dans le cas d’une rupture de digue ou d’une nécessité de confortement, pour adapter au mieux les travaux aux mécanismes ayant causé ou risquant de causer la rupture ; dans le cadre de la mise au point de méthodes d’évaluation des probabilités de rupture, pour être le plus conforme à la réalité des phénomènes et de leurs enchaînements. Les « modes de rupture » classiques (érosion externe, érosion interne, érosion par surverse, glissement, soulèvement hydraulique du pied aval…), qui sont encore souvent considérés dans les diagnostics de digues, sont baptisés du nom d’un seul mécanisme de détérioration, en général le mécanisme initiateur ou prépondérant de scénarios pouvant conduire à la rupture. Cette pratique laisse à penser qu’un seul mécanisme est à l’œuvre lors de la rupture d’une digue, ce qui amène souvent à des erreurs de diagnostic et/ou d’évaluation de performance lors d’études trop rapidement conduites. Par ailleurs, le fait de considérer les enchaînements possibles lors de la conception d’un ouvrage peut amener à une conception plus sûre et/ou dans certains cas, plus économique. Dans cette communication, les auteurs développent les bénéfices de l’utilisation d’une approche par scénarios de défaillance. Les apports issus de plusieurs sources bibliographiques françaises et internationales disponibles sur le sujet sont présentés, ainsi que plusieurs exemples de scénarios simples ou complexes. Une méthode basée sur l’analyse fonctionnelle pour l’identification des scénarios de défaillance possibles pour une digue donnée est exposée.
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Κοντογιάννη, Βασιλική. « Ρήγας και Rétif de la Bretonne. Συμπληρωματικά στοιχεία πάνω σε μια σχέση γνωστή ». Gleaner 29 (30 septembre 2019) : 133. http://dx.doi.org/10.12681/er.21058.

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Résumé :
L’étude s’inscrit dans la suite des travaux précédents qui ont abordé la question des rapports entre l’œuvre de Rhigas L’école des amants délicats, publiée en 1790, et l’original français que notre auteur traduit ou plutôt adapte, c’est-à-dire Les Contemporaines de Rétif de la Bretonne, dont la première série a été publiée en 1780. Le but de ce travail est de répondre à un nombre limité d’interrogations complémentaires concernant cette même recherche.Situer Les Contemporaines dans le contexte de la nouvelle française, permet d’apercevoir l’évolution du genre ; cette dernière se reflète de manière significative même dans le livre de Rhigas. Situer Les Contemporaines dans la vie et la créativité de leur auteur, permet de saisir mieux les liens inhérents au choix opéré par Rhigas. Enfin situer Rétif dans le cadre de l’écriture libertine du 18ème siècle, permet de mesurer les distances entre lui et les grands auteurs libertins, comme aussi les distances que Rhigas met entre son écriture et l’original.Si la première partie de l’étude propose une approche contemporaine de l’auteur et de son travail, la deuxième partie tourne le regard vers les choix de Rhigas. Rétif adore et décrit les femmes de la ville de Paris, dans la décennie qui précède la composition ; comment Rhigas arrive-t-il à nous donner un recueil où nous apercevons tout d’abord le jeune homme en tant qu’héros central ? Quelles opérations conduisent à un tel glissement ? Que révèle le titre? Pourquoi les ‘amants délicats’ ? Ces questions tentent de mettre au clair l’œuvre de l’adaptation. Suivant librement son modèle, pour le mettre décidément de côté parfois, Rhigas semble respecter les attitudes de la société grecque pour ce qui est de l’amour et du mariage, tout en essayant d’y apporter quelques améliorations légères mais d’une influence capitale : malgré la différence de classe sociale les héros des nouvelles de Rhigas réussissent (dans la plupart des cas) à atteindre le but, celui d’un mariage heureux. Placée dans le contexte des Lumières grecques cette littérature annonce une ère d’optimisme, celle qui précède l’époque romantique.VASSILIKI KONTOGIANNI
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Chan, Leo Tak-hung. « Does the Narrator Get Translated Into Chinese ? » Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 44, no 1 (1 janvier 1998) : 46–64. http://dx.doi.org/10.1075/babel.44.1.04cha.

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Résumé :
Abstract The translation of narrative fiction, unlike that of poetry and drama, has received little critical attention, because it has not been deemed distinctive enough to merit study in its own right. The purpose of the article is to define the literary-critical approach to evaluating translated fiction, first by showing its reverse, the language-oriented approach, and then closely analyzing three instances where it is deployed. Then attention will be focused on one problem area and it is seen that shifts on a micro-structural level can create an effect on macro-structural elements, producing changes significant enough to give rise to alternative interpretations of the text. With specific examples from variant Chinese translations of E.M. Forster's A Passage to India, William Golding's Lord of the Flies, John Fowles' The Collector, and J.D. Salinger's The Catcher in the Rye, this article shows how the failure to "translate the narrator" belies in fact a failure to tune in to the literary qualities of a fictional text. To translate a novel adequately, one needs to take into account not just contextual meaning, but also "co-textual" or "inter-textual" meaning, the literary significance generated within the text itself. Résumé Contrairement à la traduction de poèmes et d'oeuvres dramatiques, la traduction des ouvrages de fiction narrative a moins été soumise à l'étude critique, parce qu'elle a toujours été considéréé comme une forme moins distinguée, méritant moins d'être étudiée en tant que telle. Le but du présent article est de définir une approche littéraire et critique permettant d'évaluer la traduction des oeuvres de fiction. L'article analyse en premier lieu une approche orientée vers le langage, et ensuite trois exemples qui concrétisent cette approche. L'attention du lecteur est attirée sur un passage à problèmes et ensuite, il découvrira que des glissements opérés au niveau micro-structurel sont susceptibles de produire un effet sur les éléments macro-structurels et d'entraîner par conséquent des altérations capables de donner lieu à différentes interprétations du texte. A l'aide d'exemples extraites de plusieurs traductions chinoises de A Passage to India (E.M. Forster), Lord of the Flies (William Golding), The Collector (John Fowles) et The Catcher in te Rye (J.D.Salinger), l'article tente de démontrer que l'incapacité du traducteur à "traduire le narrateur" n'est autre que son incapacité à se mettre au diapason des qualités littéraires du texte de fiction. Pour traduire correctement un roman, le traducteur ne peut pas uniquement tenir compte de la signification contextuelle mais aussi de la signification "co-textuelle" ou "inter-textuelle", c'est-à-dire de la signification littéraire engendrée par le texte lui-même.
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Mambou, Jean-Romuald, et Hilaire Elenga. « La Personnalisation Urbaine, Une Methode d’Organisation de l’Espace Urban : Etude de cas Sur la Ville de Mossendjo (Republique du Congo) ». European Scientific Journal, ESJ 19, no 2 (31 janvier 2023) : 85. http://dx.doi.org/10.19044/esj.2023.v19n2p85.

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Résumé :
Dans cet article, nous proposons une nouvelle approche d’étude et de planification spatiale de la ville africaine. Cette méthode a fait l’objet d’un chapitre entier de notre thèse de doctorat en 1995 soutenue à l’institut d’urbanisme de Grenoble (France). La démarche méthodologique utilisée s’appuie sur la collecte, le traitement et l’interprétation des données obtenues à partir d’une recherche documentaire sélective, l’exploitation des recensements généraux de la population et l’analyse de la politique urbaine du Congo qui ne prend pas en compte l’histoire de l’urbanisation des villes, les traditions des populations et les contraintes physiques et spatiales de la répartition des peuples. Les résultats obtenus montrent une macrocéphalie des métropoles, Brazzaville et Pointe-Noire, dans l’armature urbaine nationale et celle plus spécifique des villes-chefs-lieux de départements, un étalement incontrôlé de la population urbaine, une mauvaise utilisation des sols urbains et la non-maitrise des risques naturels tels que le ruissellement des eaux pluviales. Il s’ensuit une expansion de l’urbanisation spontanée portant atteinte à l'intégrité des espaces libres à la marge des villes, le plus souvent, des espaces difficilement constructibles, réservés à l’équipement public ou encore frappés de servitudes, causant ainsi des glissements de terrain et des creusements des sols meubles à l’origine des érosions qui détruisent le paysage urbain, provoquent des catastrophes naturelles et occasionnent des drames humains. C’est pour pallier à ces insuffisances et contraintes que nous avons proposé cette nouvelle approche d’étude et de planification spatiale urbaine dénommée « la personnalisation urbaine », dont l’application sur une ville, telle que Mossendjo en République du Congo, devra permettre de : (i) gommer les fractures héritées de la colonisation, (ii) adapter l’évolution urbaine à la capacité d’urbanisation du site ; (iii) prévenir l’urbanisation spontanée et (iv) créer une ville « humaine », fonctionnelle et durable. In the paper, we propose a new approach to the study and spatial planning of the african city. This method was the subject of an entire chapter of our doctoral thesis in 1995 defended at the urbanism Institute of Grenoble (France). The methodological approach used is based on the collection, processing and interpretation of data obtained from a selective documentary research, the use general population censuses and the analysis of Congo’s urban policy, which does not take into account the history of urbanization of cities, the traditions of populations and the physical and spatial constraints of the distribution of peoples. The results obtained show a macrocephaly of the metropolises, Brazzaville et Pointe-Noire, in the national urban structure and that more specific of the cities capitals of departments, an uncontrolled spreading of the urban population, a bad use of urban grounds and the failure to control natural risks such as rainwater runoff. There follows an expansion of spontaneous urbanization that undermines the integrity of open spaces on the fringes of cities, most often spaces that are difficult to build reserved for public facilities or even affected easements, causing landslides at the origin of erosions that destroy the urban landscapes, disasters and human tragedies. This observation prompted us to propose a method of urban organization, “urban personalization”, the application as Mossendjo (located in the department of Niari in the Republic of Congo), will have the following effect: (i) erase the fractures inherited from colonization, (ii) adapt urban development to the site’s urbanization capacity, (iii) prevent spontaneous urbanization, and (iv) create a “human”, functional and sustainable city..
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Leclerc, Chantal, Bruno Bourassa et Odette Filteau. « Utilisation de la méthode des incidents critiques dans une perspective d’explicitation, d’analyse critique et de transformation des pratiques professionnelles ». 38, no 1 (10 juin 2010) : 11–32. http://dx.doi.org/10.7202/039977ar.

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Résumé L’article présente une méthode groupale d’analyse d’incidents critiques visant la légitimation, l’analyse critique et la transformation des pratiques professionnelles. La méthode est utilisée en recherche collaborative auprès d’intervenantes et d’intervenants en emploi ainsi que dans la supervision de stagiaires en sciences de l’orientation. Pour donner ses fruits, la réflexion à laquelle l’exercice d’analyse donne lieu doit être ancrée dans la pratique et l’expérience, être confrontée au regard des collègues et être mise en lien avec des modèles et notions théoriques. Cette distanciation aide le sujet à reconstruire le sens de son expérience, à consolider ou nuancer certaines représentations qu’il a de lui-même et du réel, à mieux comprendre ce qui conditionne son action et à sortir de ses routines en élargissant le registre des stratégies pouvant être considérées dans son intervention. Le groupe d’analyse doit devenir un espace sécuritaire d’expression, de dialogue et de délibération, mais aussi permettre la confrontation des interprétations essentielle à la transformation et au raffermissement des positionnements individuels et collectifs. Les défis de l’exercice sont de guider les membres vers une position de parole engagée afin d’éviter les glissements vers la rationalisation et l’autojustification, mais d’aller au-delà de l’expérience vécue du sujet.
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Mambou, Jean-Romuald, et Hilaire Elenga. « La Personnalisation Urbane, un Modele d’Organisation de l’Espase Urbain : Etude de cas Sur la Ville de Mossendjo (Republique du Congo) ». European Scientific Journal ESJ 10 (3 novembre 2022). http://dx.doi.org/10.19044/esipreprint.10.2022.p863.

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Résumé :
Dans cet article, nous proposons un modèle d’organisation spatiale de la ville congolaise. Ce modèle a fait l’objet d’un chapitre entier de notre thèse de doctorat en 1995 soutenue à l’institut d’urbanisme de Grenoble (France). La démarche méthodologique utilisée s’appuie sur la collecte, le traitement et l’interprétation des données obtenues à partir d’une recherche documentaire sélective, l’exploitation des recensements généraux de la population et l’analyse de la politique urbaine du Congo. Cette politique urbaine qui ne prend pas en compte l’histoire de l’urbanisation des villes, les traditions des populations et les contraintes physiques et spatiales de la répartition des peuples. La conséquence en est une macrocéphalie des métropoles, Brazzaville et Pointe-Noire, dans l’armature nationale et des villes-chefs-lieux dans leur département respectif, ainsi qu’un étalement incontrôlé de la population urbaine. Il s’ensuit une expansion de l’urbanisation spontanée portant atteinte à l'intégrité des espaces libres à la marge des villes, le plus souvent, des espaces difficilement constructibles, réservés à l’équipement public ou encore frappés de servitudes, causant ainsi des glissements de terrain à l’origine des érosions qui détruisent le paysage urbain, provoquent des catastrophes naturelles et occasionnent des drames humains. C’est pour pallier à ces insuffisances et contraintes que nous avons proposé un nouveau modèle d’organisation urbaine dénommée « la personnalisation urbaine », dont l’application sur une ville, telle que Mossendjo (située dans le département du Niari en République du Congo), devra permettre de : (i) gommer les fractures héritées de la colonisation, (ii) adapter l’évolution urbaine à la capacité d’urbanisation du site ; (iii) prévenir l’urbanisation spontanée et (iv) créer une ville « humaine », fonctionnelle et durable.
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Hindriks, Jean, et Marijn Verschelde. « Numéro 77 - février 2010 ». Regards économiques, 12 octobre 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.15403.

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Résumé :
L’enseignement en Belgique est un des plus inégalitaire au monde. La réussite scolaire est fortement dépendante de l’origine sociale des élèves. Le «décret inscriptions» en Communauté française et le GOK en Communauté flamande agitent l’opinion publique, mais passent sous silence le fait que les élèves de famille modeste sont avant tout victimes des réorientations en cascade. Dans ce numéro de Regards économiques, nous cherchons notamment à comprendre pourquoi, dans les deux Communautés linguistiques, les résultats scolaires sont aussi dépendants de l’origine sociale des élèves. En fait presque 60 % des écarts de résultats sont liés à l’origine sociale des élèves. D’où le titre de ce communiqué de presse, «la réussite en héritage». Notre recherche s’appuie sur les données de l’enquête PISA 2006 avec un échantillon de 4.125 élèves dans 269 écoles flamandes et 2.211 élèves dans 176 écoles francophones. Cette recherche a révélé que c’est la sélection entre écoles et filières qui contribue à faire de notre enseignement un des plus inégalitaire au monde. Au moment où les discussions sur l’égalité des chances se concentrent presque exclusivement sur les modes d’organisation des inscriptions et le financement différencié, il nous a semblé utile de revenir sur ces résultats. La fracture sociale par les filières Notre analyse révèle que les systèmes scolaires flamands et francophones sont très mauvais en matière d’égalité des chances. Des deux côtés de la frontière linguistique, les niveaux de ségrégation sociale sont les plus élevés d’Europe et la mobilité sociale (ou ascenseur social) est en panne. La ségrégation se fait à la fois entre filières et entre établissements scolaires. La Communauté française a le taux de ségrégation sociale le plus élevé au monde derrière la Hongrie et le Mexique. En fait il faudrait déplacer plus de 40 % des élèves de familles modestes pour obtenir une véritable mixité sociale. La moitié des élèves se trouve reléguée dans des filières techniques ou professionnelles dont les performances sont nettement inférieures à la filière générale. Un enfant de famille modeste a presque quatre fois plus de risque de se trouver dans l’enseignement professionnel qu’un enfant socialement favorisé. Ce risque est le même dans les deux Communautés linguistiques. En Communauté française, plus de la moitié des enfants de famille modeste sont en retard scolaire contre moins d’un quart en Flandre. Mais si on double moins souvent dans l’école flamande c’est parce que les enfants de famille modeste sont réorientés plus tôt (dès l’âge de 12 ans) dans les filières techniques et professionnelles (contre 14 ans dans les écoles francophones). Face à cette séparation entre filières, fortement déterminée par l’origine sociale des élèves, les inscriptions et les choix entre réseau libre et officiel semblent avoir une importance secondaire. Ségrégation sociale ou scolaire ? Comment expliquer que les élèves dans la filière professionnelle ou technique ont des compétences et connaissances aussi médiocres en lecture, mathématique et science ? Faut-il y voir un glissement des curriculums qui ferait que ces élèves sont moins confrontés à ces matières de base ? Plus grave, c’est que l’on retrouve trois à quatre fois plus d’enfants de familles modestes dans ces filières de relégation. Sont-ils à ce point si mal préparés par leur famille à assimiler un langage pédagogique ? Comment expliquer cela dans la mesure où la réussite scolaire ne peut bien sûr pas s’expliquer par simple héritage génétique ? Comment ne pas y voir une certaine forme de relégation, où les enfants socialement défavorisés sont relégués en seconde division et les enfants socialement favorisés jouent en première division. Qui est responsable ? Il faut bien reconnaître une certaine hypocrisie dans l’art 21 du décret mission selon lequel «A l'issue des huit premières années de la scolarité obligatoire, les élèves sont orientés vers la forme d'enseignement la mieux adaptée à leurs aspirations et à leurs capacités». On sait le caractère largement irréversible de l'orientation en cascade du général au technique et enfin au professionnel. Dans l'enseignement secondaire, la fin de la 2e commune est certainement un des moments-charnières les plus importants : là se joue de manière déterminant le destin scolaire (et par conséquent professionnel et social) de l'élève. Certains diront que «Nous devons permettre aux jeunes qui le souhaitent de s’orienter vers les filières professionnelles plus courtes. Ces filières sont indispensables au développement des compétences techniques et professionnelles». Fait du hasard ou non ? Ce sont toujours des enfants de familles défavorisées dont les "goûts" sont tournés vers les filières très courtes. Plus le tri est effectué tôt, plus les jeunes issus de ces familles ont tendance à choisir des orientations courtes ou moins valorisées, en intériorisant probablement leur échec annoncé dans les filières plus réputées. Un processus inégalitaire, d’ailleurs souvent validé (quand il n’est pas renforcé) par les décisions d’orientation prises par les conseils de classe. Faut-il supprimer les filières ? Dans les pays nordiques (Danemark, Finlande, Suède, Norvège et Islande) il n’y a pas d’orientation précoce et en fait les filières n’existent tout simplement pas. Le redoublement est rare et il n’y a pas de sélection sur base des compétences, ce qui n’empêche évidemment pas une pédagogie par groupes différenciés au sein des classes. La Finlande a supprimé les filières entre 1972-1977 avec un effet jugé très favorable sur la mobilité sociale selon des recherches récentes. Réduire les inégalités sociales dans notre enseignement, et en même temps redresser significativement les performances n’est pas quelque chose de facile. Ce que les pays nordiques nous enseignent, c’est qu’il est possible de mieux intégrer les filières entre elles, et en même temps améliorer la performance de chacun de nos élèves.
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Hindriks, Jean, et Marijn Verschelde. « Numéro 77 - février 2010 ». Regards économiques, 12 octobre 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2010.02.01.

Texte intégral
Résumé :
L’enseignement en Belgique est un des plus inégalitaire au monde. La réussite scolaire est fortement dépendante de l’origine sociale des élèves. Le «décret inscriptions» en Communauté française et le GOK en Communauté flamande agitent l’opinion publique, mais passent sous silence le fait que les élèves de famille modeste sont avant tout victimes des réorientations en cascade. Dans ce numéro de Regards économiques, nous cherchons notamment à comprendre pourquoi, dans les deux Communautés linguistiques, les résultats scolaires sont aussi dépendants de l’origine sociale des élèves. En fait presque 60 % des écarts de résultats sont liés à l’origine sociale des élèves. D’où le titre de ce communiqué de presse, «la réussite en héritage». Notre recherche s’appuie sur les données de l’enquête PISA 2006 avec un échantillon de 4.125 élèves dans 269 écoles flamandes et 2.211 élèves dans 176 écoles francophones. Cette recherche a révélé que c’est la sélection entre écoles et filières qui contribue à faire de notre enseignement un des plus inégalitaire au monde. Au moment où les discussions sur l’égalité des chances se concentrent presque exclusivement sur les modes d’organisation des inscriptions et le financement différencié, il nous a semblé utile de revenir sur ces résultats. La fracture sociale par les filières Notre analyse révèle que les systèmes scolaires flamands et francophones sont très mauvais en matière d’égalité des chances. Des deux côtés de la frontière linguistique, les niveaux de ségrégation sociale sont les plus élevés d’Europe et la mobilité sociale (ou ascenseur social) est en panne. La ségrégation se fait à la fois entre filières et entre établissements scolaires. La Communauté française a le taux de ségrégation sociale le plus élevé au monde derrière la Hongrie et le Mexique. En fait il faudrait déplacer plus de 40 % des élèves de familles modestes pour obtenir une véritable mixité sociale. La moitié des élèves se trouve reléguée dans des filières techniques ou professionnelles dont les performances sont nettement inférieures à la filière générale. Un enfant de famille modeste a presque quatre fois plus de risque de se trouver dans l’enseignement professionnel qu’un enfant socialement favorisé. Ce risque est le même dans les deux Communautés linguistiques. En Communauté française, plus de la moitié des enfants de famille modeste sont en retard scolaire contre moins d’un quart en Flandre. Mais si on double moins souvent dans l’école flamande c’est parce que les enfants de famille modeste sont réorientés plus tôt (dès l’âge de 12 ans) dans les filières techniques et professionnelles (contre 14 ans dans les écoles francophones). Face à cette séparation entre filières, fortement déterminée par l’origine sociale des élèves, les inscriptions et les choix entre réseau libre et officiel semblent avoir une importance secondaire. Ségrégation sociale ou scolaire ? Comment expliquer que les élèves dans la filière professionnelle ou technique ont des compétences et connaissances aussi médiocres en lecture, mathématique et science ? Faut-il y voir un glissement des curriculums qui ferait que ces élèves sont moins confrontés à ces matières de base ? Plus grave, c’est que l’on retrouve trois à quatre fois plus d’enfants de familles modestes dans ces filières de relégation. Sont-ils à ce point si mal préparés par leur famille à assimiler un langage pédagogique ? Comment expliquer cela dans la mesure où la réussite scolaire ne peut bien sûr pas s’expliquer par simple héritage génétique ? Comment ne pas y voir une certaine forme de relégation, où les enfants socialement défavorisés sont relégués en seconde division et les enfants socialement favorisés jouent en première division. Qui est responsable ? Il faut bien reconnaître une certaine hypocrisie dans l’art 21 du décret mission selon lequel «A l'issue des huit premières années de la scolarité obligatoire, les élèves sont orientés vers la forme d'enseignement la mieux adaptée à leurs aspirations et à leurs capacités». On sait le caractère largement irréversible de l'orientation en cascade du général au technique et enfin au professionnel. Dans l'enseignement secondaire, la fin de la 2e commune est certainement un des moments-charnières les plus importants : là se joue de manière déterminant le destin scolaire (et par conséquent professionnel et social) de l'élève. Certains diront que «Nous devons permettre aux jeunes qui le souhaitent de s’orienter vers les filières professionnelles plus courtes. Ces filières sont indispensables au développement des compétences techniques et professionnelles». Fait du hasard ou non ? Ce sont toujours des enfants de familles défavorisées dont les "goûts" sont tournés vers les filières très courtes. Plus le tri est effectué tôt, plus les jeunes issus de ces familles ont tendance à choisir des orientations courtes ou moins valorisées, en intériorisant probablement leur échec annoncé dans les filières plus réputées. Un processus inégalitaire, d’ailleurs souvent validé (quand il n’est pas renforcé) par les décisions d’orientation prises par les conseils de classe. Faut-il supprimer les filières ? Dans les pays nordiques (Danemark, Finlande, Suède, Norvège et Islande) il n’y a pas d’orientation précoce et en fait les filières n’existent tout simplement pas. Le redoublement est rare et il n’y a pas de sélection sur base des compétences, ce qui n’empêche évidemment pas une pédagogie par groupes différenciés au sein des classes. La Finlande a supprimé les filières entre 1972-1977 avec un effet jugé très favorable sur la mobilité sociale selon des recherches récentes. Réduire les inégalités sociales dans notre enseignement, et en même temps redresser significativement les performances n’est pas quelque chose de facile. Ce que les pays nordiques nous enseignent, c’est qu’il est possible de mieux intégrer les filières entre elles, et en même temps améliorer la performance de chacun de nos élèves.
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Azenhas, Olga. « A variation on the tableau switching and a Pak-Vallejo's conjecture ». Discrete Mathematics & ; Theoretical Computer Science DMTCS Proceedings vol. AJ,..., Proceedings (1 janvier 2008). http://dx.doi.org/10.46298/dmtcs.3596.

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Résumé :
International audience Pak and Vallejo have defined fundamental symmetry map as any Young tableau bijection for the commutativity of the Littlewood-Richardson coefficients $c_{\mu,\nu}^{\lambda}=c_{\nu, \mu}^{\lambda}$. They have considered four fundamental symmetry maps and conjectured that they are all equivalent (2004). The three first ones are based on standard operations in Young tableau theory and, in this case, the conjecture was proved by Danilov and Koshevoy (2005). The fourth fundamental symmetry, given by the author in (1999;2000) and reformulated by Pak and Vallejo, is defined by nonstandard operations in Young tableau theory and will be shown to be equivalent to the first one defined by the involution property of the Benkart-Sottile-Stroomer tableau switching. The proof of this equivalence provides, in the case the first tableau is Yamanouchi, a variation of the tableau switching algorithm which shows $\textit{switching}$ as an operation that takes two tableaux sharing a common border and moves them trough each other by decomposing the first tableau into a sequence of tableaux whose sequence of partition shapes defines a Gelfand-Tsetlin pattern. This property leads to a $\textit{jeu de taquin-chain sliding}$ on Littlewood-Richardson tableaux. Pak et Vallejo ont défini la transformation de la symétrie fondamentale comme une bijection de tableaux de Young pour la comutativité des coefficients de Littlewood-Richardson $c_{\mu,\nu}^{\lambda}=c_{\nu, \mu}^{\lambda}$. Ils ont considéré quatre bijections fondamentaux et ont conjecturé qu’elles sont équivalentes (2004). Les trois premières sont basées sur des opérations standard de la théorie des tableaux de Young et, dans ce cas, la conjecture a été confirmée par Danilov et Koshevoy (2005). La quatrième symétrie fondamentale, donnée par l’auteur (1999;2000) et reformulée par Pak et Vallejo, est définie par des opérations $\textit{nonstandard}$ dans la théorie des tableaux de Young. Cette bijection sera montrée équivalente à la première définie pour la propriété involutoire du $\textit{tableau switching}$ de Benkart-Sottile-Stroomer. La preuve de cette équivalence, dans le cas le premier tableau est de Yamanouchi, donne une variation du algorithme de $\textit{tableau switching}$ qui montre $\textit{switching}$ comme une opération qui prendre deux tableaux avec une même borde et meut un à travers de l’autre en décomposant le premier dans une séquence de tableaux dont la séquence des partitions des formats définit une diagramme de Gelfand-Tsetlin. Cette propriété conduit à un algorithme du type $\textit{jeu de taquin-glissements sur chaînes}$ pour les tableaux de Littlewood-Richardson.
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Fassin, Didier. « Châtiment ». Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.103.

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Résumé :
Le châtiment est généralement considéré comme la réponse à une violation des lois ou des normes. Plus spécifiquement, dans le langage juridique, on parle de peine. On se réfère alors à la définition qui en a été donnée par le philosophe du droit britannique H. L. A. Hart (1959), selon lequel il s’agit de l’infliction d’une souffrance ou d’un équivalent à l’auteur réel ou supposé d’une infraction à l’encontre des règles légales, la décision et l’exécution en revenant à des êtres humains autres que le contrevenant qui agissent dans le cadre d’une autorité instituée. Ces cinq critères sont typiquement présents lorsqu’une personne accusée d’un crime ou d’un délit est jugée par un tribunal et, au terme du procès, se voit condamnée à une sanction telle qu’un emprisonnement. Cette situation est celle qu’étudie David Garland (1990). Deux faits méritent toutefois d’être relevés à propos de cette définition. D’une part, elle produit implicitement une légitimation du châtiment, qui est à la fois morale, puisqu’il punit l’auteur d’une infraction, et légale, puisqu’il procède d’une pure application de la loi. D’autre part, elle suppose un travail de normalisation et une forme de publicité, excluant notamment les punitions dans le cadre familial ou scolaire. Face à cette lecture normative, l’anthropologue s’interroge : qu’en est-il dans les faits ? Comme l’a établi Bronislaw Malinowski (1926) dans le cas des sociétés qu’on appelait alors primitives, ce déplacement ethnographique a une fonction critique, dans la mesure où il soulève des questions qui vont à l’encontre du sens commun et dévoilent des faits inattendus. Il convient d’abord de se demander avec Nietzsche (1993 [1887]) dans une perspective généalogique comment il se fait qu’une équivalence soit ainsi établie entre la commission d’une infraction et l’infliction d’une souffrance. Cette interrogation conduit à une autre : en a-t-il été ainsi toujours et partout ? Le philologue s’avère ici d’un certain secours, puisqu’Émile Benveniste (1969) note que le verbe punir provient du latin pœna et du grec poin?, lequel correspond à la dette que l’on doit payer pour réparer un crime, la connotation doloriste du mot n’étant apparue que dans le latin tardif. Au départ, donc, la réponse à l’infraction commise procédait d’une logique de réparation. Il fallait indemniser la violation de la loi ou de la norme par un paiement, par exemple à la famille de la victime s’il s’agissait de violence ou de meurtre. Les études historiques confirment que tel était bien le cas dans les sociétés anciennes, et Georg Simmel (1997 [1907]) montre notamment que, dans l’Angleterre anglo-saxonne, le montant de la somme due pour la compensation d’un meurtre, appelée wergeld, était établi en fonction du statut de la personne tuée et que le châtiment dans ces cas est intervenu tardivement. Les données ethnologiques vont dans le même sens, et par exemple l’enquête conduite par Kalervo Oberg (1934) parmi les Tlingit d’Alaska révèle que le meurtre du membre d’un clan était réparé par la mise à mort d’un membre du clan de l’auteur du crime de rang égal, cette réparation se réduisant toutefois à une simple somme d’argent lorsque la victime était de statut inférieur. Quand cette logique de la dette et de sa restitution s’est-elle éteinte ? Dans le monde occidental, le fait essentiel a été le passage de l’ancien droit germanique au droit romain et de la réparation à la peine. Comme l’analyse Michel Foucault (2015 [1971]), cette évolution s’est faite en France sous la double influence de la Royauté, qui affaiblit ainsi les structures féodales, et de l’Église, qui introduit les notions de péché et de pénitence. Dans les sociétés précoloniales, c’est précisément la colonisation qui introduit ce changement, et Leopold Pospisil (1981) raconte la douloureuse rencontre des deux mondes dans le cas des Kapauku de Papouasie-Nouvelle Guinée, brutalement passés d’une situation où le paiement de dommages réparait une transgression de la norme à un paradigme juridique dans lequel l’emprisonnement était la réponse à la violation de la loi. L’imposition de cette sanction, qui n’était pas comprise par des populations dont la liberté était vue comme un bien supérieur, a donné lieu à des suicides et des révoltes. Un élément essentiel de cette transformation de la signification du châtiment, relevé par E. E. Evans-Pritchard (1972 [1937]), est son individualisation. Dans les sociétés sous le régime de la réparation, le collectif, qu’il s’agisse de la famille ou du clan, doit répondre de l’acte commis. Dans les sociétés sous le régime de la peine, c’est l’individu qui doit en rendre compte. Au principe d’échange entre des groupes se substitue un principe de responsabilité de la personne. D’une manière générale, on peut donc dire, au regard de cette analyse généalogique, que l’évolution s’est opérée, dans le long terme, d’une économie de la dette à une morale de la souffrance. Pour autant, la première n’a pas totalement disparu au bénéfice de la seconde. Il en existe de nombreuses illustrations contemporaines, dont la plus manifeste concerne le monde musulman. En effet, selon la loi islamique, pour autant qu’un crime n’ait pas été commis contre Dieu, le juge propose à la famille de la victime une alternative : soit la qisas, châtiment imposé sur la base de la loi du talion, impliquant donc la mort en cas de meurtre ; soit la diyya, réparation par une somme d’argent déterminée par le magistrat. Comme le montre Arzoo Osanloo (2012) à propos de l’Iran contemporain, la seconde formule est bien plus souvent utilisée que la première, mais le juge ajoute souvent au paiement du dommage une peine d’emprisonnement. Au regard de l’évolution qui vient d’être décrite, une autre question se pose, dont John Rawls (1955) souligne combien elle est débattue : comment justifie-t-on l’infliction d’une souffrance ? La philosophie morale et le droit ont en effet une double réponse. La première, utilitariste, dans la suite de Jeremy Bentham (2011 [1780]), pose que la souffrance de l’auteur d’un crime ne se justifie que pour autant qu’elle augmente le bonheur dans la société, autrement dit, qu’elle diminue la criminalité. Ce peut être par effet de neutralisation (l’exécution, l’emprisonnement, l’exil), dissuasion (pour l’individu et la collectivité) et réhabilitation (par la réforme morale ou la réinsertion sociale). La seconde, rétributiviste, héritière d’Emmanuel Kant (2011 [1795]), affirme que la souffrance ne se justifie qu’en tant qu’elle expie l’acte répréhensible commis, indépendamment de toute conséquence sociale, positive ou négative. La peine ainsi infligée doit en principe être équivalente de la violation de la loi ou de la norme (allant donc jusqu’à l’exécution en cas de meurtre). Le tournant punitif des dernières décennies dans la plupart des pays manifeste un glissement de la première justification vers la seconde. Ces deux théories, qui ont donné lieu, au cours des deux derniers siècles à une considérable littérature visant à contester ou affiner l’une ou l’autre, énoncent ce qui devrait justifier le châtiment, mais est-ce bien ainsi que les choses se passent dans le monde réel ? Rien n’est moins sûr, et nombre de travaux de sciences sociales le montrent. On peut trouver une justification au châtiment d’une personne, même possiblement innocente, pour faire un exemple, pour humilier un adversaire, pour pacifier un mécontentement populaire, pour satisfaire le désir de vengeance des proches d’une victime, pour instituer un ordre social inégal fondé sur la peur, pour simplifier des procédures judiciaires grâce au plaider coupable, et pour bien d’autres raisons encore. Mais quand bien même on a énuméré ces justifications rationnelles, on n’a pas épuisé les fondements de l’acte de punir car il demeure une forme de jouissance dans l’administration de la souffrance, qu’en paraphrasant Georges Bataille (1949), on peut appeler la part maudite du châtiment. Cette dimension affective se manifeste à travers les gestes de cruauté constatés dans les métiers de la répression et les excès de tourment habituels dans les institutions carcérales qui, comme l’analyse Everett Hughes (1962), ne sont pas seulement le fait d’individus ou même de professions. C’est la société qui leur délègue ce qu’elle considère comme ses basses œuvres, sans guère chercher à les réguler ou à en sanctionner les abus. On se souvient que Claude Lévi-Strauss (1955) établissait un parallèle entre l’anthropophagie, qui semble une pratique barbare aux yeux des Occidentaux, et les formes contemporaines du châtiment, notamment la prison, qui paraîtraient tout aussi choquantes aux Amérindiens. Comment expliquer que le châtiment tel qu’il existe dans les sociétés modernes non seulement se maintienne mais plus encore se développe considérablement ? Pour répondre à cette question, il faut probablement prendre en considération une dimension à laquelle la philosophie morale et le droit ont rarement prêté attention : c’est la manière dont le châtiment est réparti dans la société. Les théories normatives supposent en effet que l’on punisse de façon juste, ce qui implique à la fois que plus une infraction est grave et plus elle est lourdement sanctionnée et que pour une même infraction deux individus soient également sanctionnés. Est-ce le cas ? Les travaux menés par des chercheurs, à l’instar de Bruce Western (2006), sur la distribution du châtiment dans la société révèlent que les classes populaires et les minorités ethnoraciales sont très surreprésentées dans les prisons et plus largement dans l’ensemble de l’appareil punitif. Est-ce parce que leurs membres commettent plus de violations de la loi ou que ces violations sont plus graves ? Les études montrent que la sévérité du système pénal, depuis le niveau législatif de fabrication des lois jusqu’au niveau judiciaire de leur application, n’est pas principalement lié aux conséquences néfastes des actes commis mais tient à des choix opérés en fonction de ceux qui les commettent. Ainsi le vol à la tire est-il souvent plus durement réprimé que l’abus de biens sociaux et, plus généralement, la petite délinquance que la criminalité financière, même lorsque cette dernière a des effets désastreux en termes de paupérisation et de surmortalité des segments les plus fragiles de la société. Ce qui conduit Émile Durkheim (1996 [1893]) à inverser la définition habituelle du châtiment, en affirmant qu’on ne condamne pas un acte parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’on le condamne. À quoi sert donc le châtiment si ce qui détermine sa sévérité est moins la gravité de l’acte que les caractéristiques sociales de son auteur ? En prolongeant la réflexion de Michel Foucault (1975), on peut penser que le châtiment n’a peut-être pas pour vocation première de sanctionner les transgressions de la loi, de protéger la société de leurs auteurs et in fine de réduire la délinquance et la criminalité, mais que sa fonction sociale principale est plutôt d’opérer des différenciations entre ceux que l’on peut punir et ceux que l’on veut épargner. Ainsi relève-t-il tout autant d’une politique de la justice, au sens du droit, que d’une politique de l’injustice, dans un sens moral. Dans un contexte où la population carcérale atteint des niveaux records dans le monde et où les pratiques punitives participent de la reproduction des inégalités (Fassin 2017), la réflexion anthropologique sur le châtiment est assurément une tâche essentielle.
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Dhombres, Jean. « Retrouver la première analyse de la cycloïde ». Revue des questions scientifiques 190, no 3-4 (1 décembre 2019). http://dx.doi.org/10.14428/qs.v190i3-4.70303.

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Résumé :
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une étude du concept de fonction mathématique. Pour l’histoire comme pour l’enseignement, il ne peut pas se réduire à la simplicité acquise à la fin du XIXe siècle en théorie des ensembles grâce à Georg Cantor. La réflexion sur un avant peut donner un allant structurel à ce que l’on a appelé la quantification du monde à partir de la Renaissance, qui à quelques égards, pourrait ressembler au numérique actuel des Big Data. Paradoxalement peut-être, au lieu d’une couverture philosophique, il est ici procédé à la manière du travail d’archéologue, en décapant les différentes strates de la résolution des problèmes sur la seule courbe cycloïde (ou roulette). Grâce à une nouvelle évaluation des échanges de lettres entre Roberval et Torricelli, deux savants mathématiciens et physiciens qui ne se sont jamais rencontrés. Qu’on dise en effet, à l’instar de l’abbé Gallois qui servit de secrétaire de l’Académie des sciences vers la fin du XVIIe siècle, que cette roulette a fait « tant de bruit dans la République des Lettres » ne suffit pas à expliquer en quoi la courbe a servi en géométrie différentielle bien sûr comme en mécanique, mais tout autant pour les différentes présentations et représentations du Calcul, le calcul différentiel et intégral. Strictement parlant, cette courbe particulière ne devrait pas déterminer les problèmes que les mathématiciens ont alors posés et résolus. Pourtant on la retrouve toujours depuis 1637, et quoiqu’aujourd’hui un peu oubliée, elle a suscité plusieurs postérités. Il ne s’agit pas d’une nouvelle histoire de ces avatars ; un seul filon est exploité : la représentation paramétrique de cette courbe. C’est un lieu fonctionnel, et le but du présent article est de l’expliquer. La représentation de la cycloïde est publiquement exprimée en quelques lignes sans formules en 1637 par Mersenne, et une certaine habitude pousse à la négliger, tant du point de vue de la logique alors qu’était ainsi résolu un aspect du paradoxe de la roue d’Aristote, que du point de vue de la mécanique alors que se définissait le roulement sans glissement. Ainsi la postérité de la roulette que je veux suivre combine de façon indissociable les notions de variable et de fonction, puisque telle est la nature de la paramétrisation de fournir des coordonnées comme variables, mais aussi comme fonctions. Je vais manifester ce qu’a permis la spatialisation du numérique par le graphe d’une « fonction numérique d’une variable réelle ». Et si on se limitait à un seul résultat, l’intérêt inattendu du long terme de la roulette serait d’avoir permis la fonction sinus dont la première représentation graphique périodique est fournie assez tard en 1670 par Wallis dans un texte sur la cycloïde précisément, et d’avoir ainsi lancé l’étude des ondes appelées à une extension considérable jusqu’à nos jours. La focalisation fonctionnelle met du coup en une nouvelle perspective les questions sur les indivisibles, les sommes de lignes, et les infinitésimales. Car le regard, depuis la collecte de ces deux concepts liés de fonction et de variable, devenus des objets d’une assez grande banalité, peut aussi mieux cerner la mise en place de l’Analyse, à partir des rapports entre calculs dits analytiques et représentations géométriques auxquelles une qualité intuitive est souvent attribuée, porteuse aussi d’un handicap formel. La surprise vient en fin de cette étude d’y trouver la règle dite de la chaîne pour les fonctions composées. * * * This paper is part of a study of the concept of mathematical function. For history and for teaching alike, it cannot be reduced to the set theory simplification advanced by Georg Cantor at the end of the 19th century. Forward thinking can provide a structural drive to what has been called the quantification of the world from the Renaissance onwards, which in some ways might resemble the current digital Big Data. Herein, and perhaps paradoxically, instead of receiving a philosophical dressing, it is dealt with in the manner of archaeological work, by stripping away the various strata of problem-solving on a single cycloid curve (or roulette). This thanks to a new assessment of the exchange of letters between Roberval and Torricelli, two renowned mathematicians and physicists who never met. It is certainly not sufficient to say, following on from Jean Gallois who served as secretary of the Academy of Sciences towards the end of the 17th century, that this roulette created “such a sensation in the Republic of Letters” in order to explain the way in which the curve was used in differential geometry, as it was in mechanics, and equally so in the various presentations and representations of Calculus, differential and integral calculus. Strictly speaking, this particular curve should not determine the problems that mathematicians then posed and resolved. Yet it has been around since 1637, and although today a little forgotten, it has generated several successors. New avenues have not been explored, they all follow in the same vein: the parametric representation of this curve. It is a functional place, and the purpose of this article is to explain it. The representation of the cycloid is publicly expressed in a few lines without formulae in 1637 by Mersenne, but it was disregarded by force of habit, both from the point of view of logic, even though an aspect of Aristotle’s wheel paradox was thus resolved, and from the point of view of mechanics, even though it defined slip-free rolling. Thus, within the posterity of the roulette that I wish to expound upon, the notions of variable and function are inextricably linked, since such is the nature of the parameterisation, providing coordinates as variables as well as functions. I will exhibit consequences of the digital spatialisation by means of the graph of a “numerical function of a real variable”. And if we were to limit ourselves to a single result, the long-term, unexpected benefit of the roulette would be to have made way for the sinus function, of which the first periodical graphic representation is provided towards the end of 1670 by Wallis in a text featuring the cycloid, and thus to have sparked the study of waves that is still ongoing today. Consequently, functional focus offers a new perspective on the issues surrounding indivisibles, line sums, and infinitesimals. Since the observation of these two related concepts of function and variable, having become rather commonplace, one also has a better understanding of the implementation of analysis, from the relationship between so-called analytical calculations and geometric representations to which an intuitive quality is often attributed, also possessing a certain limitation. The big surprise at the end of this study is to finally uncover the so-called chain rule for composite functions.
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Fougeyrollas, Patrick. « Handicap ». Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.013.

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Handicap : nom commun d’origine anglo-saxonne dont l’étymologie proviendrait de Hand in Cap, une pratique populaire pour fixer la valeur d'échange d’un bien. Dans le domaine des courses de chevaux, le handicap vise à ajouter du poids aux concurrents les plus puissants pour égaliser les chances de gagner la course pour tous les participants. Il apparait dans le dictionnaire de l’Académie française dans les années 1920 dans le sens de mettre en état d’infériorité. Son utilisation pour désigner les infirmes et invalides est tardive, après les années 1950 et se généralise au début des années 1970. Par un glissement de sens, le terme devient un substantif qualifiant l’infériorité intrinsèque des corps différentiés par leurs atteintes anatomiques, fonctionnelles, comportementales et leur inaptitude au travail. Les handicapés constituent une catégorisation sociale administrative aux frontières floues créée pour désigner la population-cible de traitements socio-politiques visant l’égalisation des chances non plus en intervenant sur les plus forts mais bien sur les plus faibles, par des mesures de réadaptation, de compensation, de normalisation visant l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. Ceci rejoint les infirmes moteurs, les amputés, les sourds, les aveugles, les malades mentaux, les déficients mentaux, les invalides de guerre, les accidentés du travail, de la route, domestiques et par extension tous ceux que le destin a doté d’un corps différent de la normalité instituée socio-culturellement dans un contexte donné, ce que les francophones européens nomment les valides. Dans une perspective anthropologique, l’existence de corps différents est une composante de toute société humaine (Stiker 2005; Fougeyrollas 2010; Gardou 2010). Toutefois l’identification de ce qu’est une différence signifiante pour le groupe culturel est extrêmement variée et analogue aux modèles d’interprétation proposés par François Laplantine (1993) dans son anthropologie de la maladie. Ainsi le handicap peut être conçu comme altération, lésion ou comme relationnel, fonctionnel, en déséquilibre. Le plus souvent le corps différent est un corps mauvais, marqueur symbolique culturel du malheur lié à la transgression d’interdits visant à maintenir l’équilibre vital de la collectivité. La responsabilité de la transgression peut être endogène, héréditaire, intrinsèque aux actes de la personne, de ses parents, de ses ancêtres, ou exogène, due aux attaques de microbes, de virus, de puissances malveillantes, génies, sorts, divinités, destin. Plus rarement, le handicap peut être un marqueur symbolique de l’élection, comme porteur d’un pouvoir bénéfique singulier ou d’un truchement avec des entités ambiantes. Toutefois être handicapé, au-delà du corps porteur de différences signifiantes, n’implique pas que l’on soit malade. Avec la médicalisation des sociétés développées, une fragmentation extrême du handicap est liée au pouvoir biomédical d’attribuer des diagnostics attestant du handicap, comme garde-barrière de l’accès aux traitements médicaux, aux technologies, à la réadaptation, aux programmes sociaux, de compensation ou d’indemnisation, à l’éducation et au travail protégé ou spécial. Les avancées thérapeutiques et de santé publique diminuent la mortalité et entrainent une croissance continue de la morbidité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les populations vivant avec des conséquences chroniques de maladies, de traumatismes ou d’atteintes à l’intégrité du développement humain augmentent sans cesse. Ceci amène l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à s’intéresser non plus aux diagnostics du langage international médical, la Classification internationale des maladies, mais au développement d’une nosologie de la chronicité : la Classification internationale des déficiences, des incapacités et des handicaps qui officialise une perspective tridimensionnelle du handicap (WHO 1980). Cette conceptualisation biomédicale positiviste situe le handicap comme une caractéristique intrinsèque, endogène à l’individu, soit une déficience anatomique ou physiologique entrainant des incapacités dans les activités humaines normales et en conséquence des désavantages sociaux par rapport aux individus ne présentant pas de déficiences. Le modèle biomédical ou individuel définit le handicap comme un manque, un dysfonctionnement appelant à intervenir sur la personne pour l’éduquer, la réparer, l’appareiller par des orthèses, des prothèses, la rétablir par des médicaments, lui enseigner des techniques, des savoirs pratiques pour compenser ses limitations et éventuellement lui donner accès à des subsides ou services visant à minimiser les désavantages sociaux, principalement la désaffiliation sociale et économique inhérente au statut de citoyen non performant ( Castel 1991; Foucault 1972). À la fin des années 1970 se produit une transformation radicale de la conception du handicap. Elle est étroitement associée à la prise de parole des personnes concernées elles-mêmes, dénonçant l’oppression et l’exclusion sociale dues aux institutions spéciales caritatives, privées ou publiques, aux administrateurs et professionnels qui gèrent leur vie. C’est l’émergence du modèle social du handicap. Dans sa tendance sociopolitique néomarxiste radicale, il fait rupture avec le modèle individuel en situant la production structurelle du handicap dans l’environnement socio-économique, idéologique et matériel (Oliver 1990). La société est désignée responsable des déficiences de son organisation conçue sur la performance, la norme et la productivité entrainant un traitement social discriminatoire des personnes ayant des déficiences et l’impossibilité d’exercer leurs droits humains. Handicaper signifie opprimer, minoriser, infantiliser, discriminer, dévaloriser, exclure sur la base de la différence corporelle, fonctionnelle ou comportementale au même titre que d’autres différences comme le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Selon le modèle social, ce sont les acteurs sociaux détenant le pouvoir dans l’environnement social, économique, culturel, technologique qui sont responsables des handicaps vécus par les corps différents. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par un mouvement de rééquilibrage dans la construction du sens du handicap. Réintroduisant le corps sur la base de la valorisation de ses différences sur les plans expérientiels, identitaires et de la créativité, revendiquant des modes singuliers d’être humain parmi la diversité des êtres humains (Shakespeare et Watson 2002; French et Swain 2004), les modèles interactionnistes : personne, environnement, agir, invalident les relations de cause à effet unidirectionnelles propres aux modèles individuels et sociaux. Épousant la mouvance de la temporalité, la conception du handicap est une variation historiquement et spatialement située du développement humain comme phénomène de construction culturelle. Une construction bio-socio-culturelle ouverte des possibilités de participation sociale ou d’exercice effectif des droits humains sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme, des Conventions internationales de l’Organisation des Nations-Unies (femmes, enfants, torture et maltraitance) et en l’occurrence de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) (ONU 2006; Quinn et Degener 2002; Saillant 2007). Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. (CDPH, Art 1, P.4). Fruit de plusieurs décennies de luttes et de transformations de la conception du handicap, cette définition représente une avancée historique remarquable autant au sein du dernier des mouvements sociaux des droits civiques, le mouvement international de défense des droits des personnes handicapées, que de la part des États qui l’ont ratifiée. Malgré le fait que l’on utilise encore le terme personne handicapée, le handicap ne peut plus être considéré comme une caractéristique de la personne ni comme un statut figé dans le temps ni comme un contexte oppressif. Il est le résultat d’une relation dont il est nécessaire de décrire les trois composantes anthropologiques de l’être incarné : soi, les autres et l’action ou l’habitus pour en comprendre le processus de construction singulier. Le handicap est situationnel et relatif , sujet à changement, puisqu’il s’inscrit dans une dynamique interactive temporelle entre les facteurs organiques, fonctionnels, identitaires d’une part et les facteurs contextuels sociaux, technologiques et physiques d’autre part, déterminant ce que les personnes ont la possibilité de réaliser dans les habitudes de vie de leurs choix ou culturellement attendues dans leurs collectivités. Les situations de handicap ne peuvent être prédites à l’avance sur la base d’une évaluation organique, fonctionnelle, comportementale, identitaire ou de la connaissance de paramètres environnementaux pris séparément sans réintroduire leurs relations complexes avec l’action d’un sujet définissant le sens ou mieux incarnant la conscience vécue de cette situation de vie. Suite au succès de l’expression personne en situation du handicap en francophonie, on remarque une tendance à voir cette nouvelle appellation remplacer celle de personne handicapée. Ceci est généralement interprété comme une pénétration de la compréhension du modèle interactionniste et socio constructiviste. Toutefois il est inquiétant de voir poindre des dénominations comme personnes en situation de handicap physique, mental, visuel, auditif, intellectuel, moteur. Cette dérive démontre un profond enracinement ontologique du modèle individuel. Il est également le signe d’une tendance à recréer un statut de personne en situation de handicap pour remplacer celui de personne handicapée. Ceci nécessite une explication de la notion de situation de handicap en lien avec le concept de participation sociale. Une personne peut vivre à la fois des situations de handicap et des situations de participation sociale selon les activités qu’elle désire réaliser, ses habitudes de vie. Par exemple une personne ayant des limitations intellectuelles peut vivre une situation de handicap en classe régulière et avoir besoin du soutien d’un éducateur spécialisé mais elle ne sera pas en situation de handicap pour prendre l’autobus scolaire pour se rendre à ses cours. L’expression personne vivant des situations de handicap semble moins propice à la dérive essentialiste que personne en situation de handicap. Le phénomène du handicap est un domaine encore largement négligé mais en visibilité croissante en anthropologie. Au-delà des transformations de sens donné au terme de handicap comme catégorie sociale, utile à la définition de cibles d’intervention, de traitements sociaux, de problématiques sociales pour l’élaboration de politiques et de programmes, les définitions et les modèles présentés permettent de décrire le phénomène, de mieux le comprendre mais plus rarement de formuler des explications éclairantes sur le statut du handicap d’un point de vue anthropologique. Henri-Jacques Stiker identifie, en synthèse, cinq théories du handicap co-existantes dans le champ contemporain des sciences sociales (2005). La théorie du stigmate (Goffman 1975). Le fait du marquage sur le corps pour indiquer une défaveur, une disgrâce, un discrédit profond, constitue une manière de voir comment une infirmité donne lieu à l’attribution d’une identité sociale virtuelle, en décalage complet avec l’identité sociale réelle. Le handicap ne peut être pensé en dehors de la sphère psychique, car il renvoie toujours à l’image de soi, chez celui qui en souffre comme celui qui le regarde. Le regard d’autrui construit le regard que l’on porte sur soi mais en résulte également (Stiker 2005 :200). La théorie culturaliste qui met en exergue la spécificité des personnes handicapées, tout en récusant radicalement la notion même de handicap, est enracinée dans le multiculturalisme américain. Les personnes handicapées se constituent en groupes culturels avec leurs traits singuliers, à partir de conditions de vie, d’une histoire (Stiker 2005). Par exemple au sein des Disability Studies ou Études sur le handicap, il est fréquent de penser que seuls les corps différents concernés peuvent véritablement les pratiquer et en comprendre les fondements identitaires et expérientiels. L’exemple le plus probant est celui de la culture sourde qui se définit comme minorité ethno-linguistique autour de la langue des signes et de la figure identitaire du Sourd. On fera référence ici au Deaf Studies (Gaucher 2009). La théorie de l’oppression (Oliver 1990). Elle affirme que le handicap est produit par les barrières sociales en termes de déterminants sociologiques et politiques inhérents au système capitaliste ou productiviste. Les personnes sont handicapées non par leurs déficiences mais par l’oppression de l’idéologie biomédicale, essentialiste, individualiste construite pour empêcher l’intégration et l’égalité. Ce courant des Disability Studies s’inscrit dans une mouvance de luttes émancipatoires des personnes opprimées elles-mêmes (Stiker 2005 : 210; Boucher 2003) La théorie de la liminalité (Murphy 1990). Par cette différence dont ils sont les porteurs, les corps s’écartent de la normalité attendue par la collectivité et sont placés dans une situation liminale, un entre-deux qu’aucun rite de passage ne semble en mesure d’effacer, de métamorphoser pour accéder au monde des corps normaux. Cette théorie attribue un statut anthropologique spécifique au corps handicapé sans faire référence obligatoire à l’oppression, à l’exclusion, à la faute, ou au pouvoir. Marqués de façon indélébile, ils demeurent sur le seuil de la validité, de l’égalité, des droits, de l’humanité. La théorie de l’infirmité comme double, la liminalité récurrente de Stiker (2005). L’infirmité ne déclenche pas seulement la liminalité mais en référant à la psychanalyse, elle est un véritable double. La déficience est là, nous rappelant ce que nous n’aimons pas et ne voulons pas être, mais elle est notre ombre. Nous avons besoin de l’infirmité, comme de ceux qui la portent pour nous consoler d’être vulnérable et mortel tout autant que nous ne devons pas être confondus avec elle et eux pour continuer à nous estimer. Ils sont, devant nous, notre normalité, mais aussi notre espoir d’immortalité (Stiker 2005 : 223)
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Kilani, Mondher. « Identité ». Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.122.

Texte intégral
Résumé :
Dans le lexique des anthropologues, le mot identité est apparu bien plus tard que le mot culture. Mais depuis quelques décennies, alors que divers anthropologues se sont presque vantés de soumettre à une forte critique et même de rejeter leur ancien concept de culture, l'identité a acquis un usage de plus en plus étendu et prépondérant, parallèlement à ce qui s'est passé dans d'autres sciences humaines et sociales, ainsi que dans le langage de la politique et des médias. Nombreux sont ceux dans les sciences sociales qui s'accordent pour dire que le concept d'identité a commencé à s'affirmer à partir des années soixante du siècle dernier. Il est habituel de placer le point de départ dans les travaux du psychologue Erik Erikson (1950 ; 1968), qui considérait l'adolescence comme la période de la vie la plus caractérisée par des problèmes d'identité personnelle. Cette reconstruction est devenue un lieu commun des sciences humaines et sociales du XXe siècle, et pour cette raison, elle nécessite quelques ajustements. Par exemple, le sociologue américain Robert E. Park (1939) utilisait déjà, à la fin des années 1930, le terme identité, en rapport avec ceux d'unité, d'intégrité, de continuité, pour décrire la manière dont les communautés et les familles se maintiennent dans le temps et l'espace. En ce qui concerne l'anthropologie, un examen rapide permet de constater que l'identité a déjà été utilisée dans les années 1920 par Bronislaw Malinowski d'une manière qui n'était pas du tout sporadique. Dans ses textes sur les Trobriandais – comme par exemple La vie sexuelle des Sauvages du Nord-Ouest de la Mélanésie (1930) – il parle de l'identité du dala, ou matrilignage, en référence à la « substance » biologique dont il est fait, une substance qui se transmet de génération en génération dans la lignée maternelle. Ce n’est peut-être pas par hasard que le terme identité fut ensuite appliqué par Raymond Firth, dans We, the Tikopia (1936), pour affirmer la continuité dans le temps du clan, et que Siegfried Nadel dans The Foundations of Social Anthropology (1949) parle explicitement de l’identité des groupes sociaux grâce auxquels une société s’articule. La monographie The Nuer (1940) d'Edward E. Evans-Pritchard confirme que l’on a fait de l’identité un usage continu et, en apparence, sans problèmes dans l'anthropologie sociale britannique sous l’influence de Malinowski. Dans ce texte fondamental, l’identité est attribuée aux clans, à chacune des classes d'âge et même à l'ensemble de la culture nuer, que les Nuer considèrent eux-mêmes comme unique, homogène et exclusive, même si le sentiment de la communauté locale était « plus profond que la reconnaissance de l'identité culturelle » (Evans-Pritchard 1975: 176). Par contre, l’autre grand anthropologue britannique, Alfred R. Radcliffe-Brown, qui était particulièrement rigoureux et attentif aux concepts que l'anthropologie devait utiliser (selon M.N. Srinivas, il « prenait grand soin de l'écriture, considérant les mots comme des pierres précieuses » 1973 : 12), il est resté, probablement pour cette raison, étranger au recours au terme d'identité. S’il fait son apparition dans son célèbre essai consacré à la structure sociale de 1940, c’est uniquement lorsqu'il fait référence à l'utilisation approximative de ce concept par Evans-Pritchard. Il soutient que certains anthropologues (y compris Evans-Pritchard) utilisent l’expression « structure sociale » uniquement pour désigner la persistance des groupes sociaux (nations, tribus, clans), qui gardent leur continuité (continuity) et leur identité (identity), malgré la succession de leurs membres (Radcliffe-Brown 1952 : 191). Son utilisation du terme identité ne se justifie ainsi que parce qu’il cite la pensée d'Evans-Pritchard presque textuellement. On a également l’impression que Radcliffe-Brown évite d’adopter le concept d’identité, utilisé par ses collègues et compatriotes, parce que les termes de continuité (continuity), de stabilité (stability), de définition (definiteness), de cohérence (consistency) sont déjà suffisamment précis pour définir une « loi sociologique » inhérente à toute structure sociale (Radcliffe-Brown 1952 : 45). Qu’est-ce que le concept d'identité ajouterait, sinon un attrait presque mystique et surtout une référence plus ou moins subtile à l'idée de substance, avec la signification métaphysique qu’elle implique? Radcliffe-Brown admet que la persistance des groupes dans le temps est une dimension importante et inaliénable de la structure sociale. Mais se focaliser uniquement sur la stabilité donne lieu à une vision trop étroite et unilatérale : la structure sociale comprend quelque chose de plus, qui doit être pris en compte. Si l’on ajoute le principe d’identité à la stabilité, à la cohérence et à la définition, ne risque-t-on pas de détourner l’attention de l’anthropologue de ce qui entre en conflit avec la continuité et la stabilité? Radcliffe-Brown a distingué entre la structure sociale (social structure), sujette à des changements continus, tels que ceux qui se produisent dans tous les organismes, et la forme structurale (structural form), qui « peut rester relativement constante pendant plus ou moins une longue période » (Radcliffe-Brown 1952 : 192). Même la forme structurale – a-t-il ajouté – « peut changer » (may change); et le changement est parfois graduel, presque imperceptible, alors que d’autres fois, il est soudain et violent, comme dans le cas des révolutions ou des conquêtes militaires. Considérant ces deux niveaux, la forme structurale est sans aucun doute le concept qui se prêterait le mieux à être associé à l'identité. Mais l’identité appliquée à la forme structurale ne nous aiderait certainement pas à appréhender avec précision les passages graduels, les glissements imprévus ou, au contraire, certaines « continuités de structure » qui se produisent même dans les changements les plus révolutionnaires (Radcliffe-Brown 1952 : 193). Bref, il est nécessaire de disposer d’une instrumentation beaucoup plus raffinée et calibrée que la notion d’identité, vague et encombrante, pour saisir l’interaction incessante et subtile entre continuité et discontinuité. On sait que Radcliffe-Brown avait l'intention de construire une anthropologie sociale rigoureuse basée sur le modèle des sciences naturelles. Dans cette perspective, l'identité aurait été un facteur de confusion, ainsi qu'un élément qui aurait poussé l'anthropologie naissante vers la philosophie et l'ontologie plutôt que vers la science. Alors que Radcliffe-Brown (décédé en 1955) avait réussi à éviter le problème de l'identité en anthropologie, Lévi-Strauss sera contraint de l'affronter ouvertement dans un séminaire proposé, conçu et organisé par son assistant philosophe Jean-Marie Benoist au Collège de France au milieu des années soixante-dix (1974-1975). Quelle stratégie Lévi-Strauss adopte-t-il pour s'attaquer à ce problème, sans se laisser aller à la « mode » qui, entre-temps, avait repris ce concept (Lévi-Strauss 1977 : 11)? La première étape est une concession : il admet que l’identité est un sujet d’ordre universel, c’est-à-dire qu’elle intéresse toutes les disciplines scientifiques, ainsi que « toutes les sociétés » étudiées par les ethnologues, et donc aussi l’anthropologie « de façon très spéciale » (Lévi-Strauss 1977 : 9). Pour Lévi-Strauss, les résultats suivants sont significatifs: i) aucune des sociétés examinées – même si elles constituent un petit échantillon – ne tient « pour acquise une identité substantielle » (Lévi-Strauss 1977 : 11), c’est-à-dire qu’il ne fait pas partie de leur pensée de concevoir l'identité en tant que substance ou la substance en tant que source et principe d'identité; ii) toutes les branches scientifiques interrogées émettent des doutes sur la notion d'identité et en font le plus souvent l'objet d'une « critique très sévère » (Lévi-Strauss 1977 : 11); iii) il est possible de constater une analogie entre le traitement réservé à l’identité de la part des « sociétés exotiques » examinées et les conceptions apparues dans les disciplines scientifiques (Lévi-Strauss 1977 : 11); iv) cela signifie alors que la « foi » que « nous mettons encore » sur l’identité doit être considérée comme « le reflet d'un état de civilisation », c'est-à-dire comme un produit historique et culturel transitoire, dont la « durée » peut être calculée en « quelques siècles » (Lévi-Strauss 1977 : 11) ; v) que nous assistons à une crise contemporaine de l'identité individuelle, en vertu de laquelle aucun individu ne peut se concevoir comme une « réalité substantielle », réduit qu’il est à une « fonction instable », à un « lieu » et à un « moment » éphémères d’« échanges et de conflits » auxquelles concourent des forces d’ordre naturel et historique (1977 : 11). Ceci fait dire à Lévi-Strauss que « quand on croit atteindre l'identité, on la trouve pulvérisée, en miettes » (in Benoist 1977 : 209), tout en constatant dans le même mouvement que, tant dans les sociétés examinées que dans les sciences interrogées, nous assistons à la négation d'une « identité substantielle » et même à une attitude destructrice qui fait « éclater » l’identité « en une multiplicité d’éléments ». Dans un cas comme dans l'autre, on arrive à « une critique de l’identité », plutôt qu’« à son affirmation pure et simple » (in Benoist et Lévi-Strauss 1977 : 331). Pourtant, nous ne pouvons pas oublier que Lévi-Strauss était parti d'une concession, c’est-à-dire de l'idée que nous ne pouvions pas nous passer du thème de l'identité : c'est quelque chose qui concerne d'une manière ou d'une autre toutes les sociétés, les sociétés exotiques étudiées par les anthropologues et les communautés scientifiques qui se forment dans la civilisation contemporaine. Lévi-Strauss aurait pu développer plus profondément et de manière plus radicale l’argument présenté au point iv), à savoir que l’identité est une croyance (voire une foi), produit d’une période historique de notre civilisation. Mieux encore, étant donné que les autres sociétés d’une part et nos sciences de l’autre « la soumettent à l’action d’une sorte de marteau-pilon », c’est-à-dire qu’elles la font « éclater » (in Benoist 1977 : 309), nous aussi nous pourrions finalement nous en débarrasser. Lévi-Strauss sent bien, cependant, la différence entre sa propre position et celle du public qui a participé au séminaire, beaucoup plus enclin à donner du poids et un sens à l'identité. Pour cette raison, il offre un compromis (un compromis kantien, pourrait-on dire), qui consiste à détacher la notion d’identité de celle de substance et à penser l’identité comme « une sorte de foyer virtuel auquel il nous est indispensable de nous référer pour expliquer un certain nombre de choses, mais sans qu’il ait jamais d’existence réelle » (in Benoist et Lévi-Strauss 1977 : 332). Si nous l’interprétons bien, c'est comme si Lévi-Strauss avait voulu dire à ses collègues anthropologues : « Voulez-vous vraiment utiliser le concept d'identité? » Au moins, sachez que cela ne fait jamais référence à une expérience réelle : c’est peut-être une aspiration, une affirmation, une manière de représenter des choses, auxquelles rien de réel ne correspond. Avec ce compromis, Lévi-Strauss semble finalement attribuer à l'identité une sorte de citoyenneté dans le langage des anthropologues. Cependant, même comme un feu virtuel, où se trouve l'idée d'identité : dans la tête des anthropologues, qui utilisent ce concept pour représenter des sociétés dans leur unité et leur particularité, ou dans la tête des groupes sociaux lorsqu'ils se représentent leur culture? Revenons à l'exemple de Malinowski et des Trobriandais. C'est Malinowski qui interprète le veyola, la substance biologique du matrilignage (dala), en termes d'identité, et établit un lien entre identité et substance. Parler de l'identité du dala, surtout si elle est soutenue par le concept de substance (c'est-à-dire quelque chose qui se perpétue avec le temps et qui est complet en soi, de sorte qu'il ne dépend de rien de ce qui lui est extérieur, selon la définition classique d'Aristote), finit par obscurcir la pensée plus profonde des Trobriandais, c’est-à-dire l’incomplétude structurelle du dala. Il ne suffit pas de naître dans le dala et de recevoir le veyola de la mère. Le veyola n'est pas une substance identitaire, mais une matière sans forme qui doit être modelée par l’intervention du tama ou tomakava, c'est-à-dire « l'étranger », avec lequel la mère est mariée et qui est proprement le modeleur, celui qui aide les enfants de son partenaire à grandir, à prendre un visage, une personnalité, non pas en assumant une identité, mais par une participation progressive à des relations sociales (Weiner 1976). Malgré l’utilisation extensive du terme identité dans leurs descriptions ethnographiques et leurs réflexions théoriques, les anthropologues feraient bien de se demander s’il est vraiment approprié de conserver ce concept dans leur boîte à outils ou s’il ne convient pas de considérer l’identité comme une modalité de représentation historiquement et culturellement connotée. L'auteur de cette entrée a tenté de démontrer que l'identité en tant que telle n'existe pas, sauf en tant que mode de représentation que les anthropologues peuvent rencontrer dans telle ou telle société (Remotti 2010). Toutes les sociétés, dans leur ensemble ou dans leurs éléments constitutifs, ressentent les besoins suivants : stabilité, continuité, permanence, cohérence d’un côté, spécificité, certitude et définissabilité de l’autre. Mais, comme l’a suggéré Radcliffe-Brown, les réponses à ces besoins sont toujours relatives et graduelles, jamais complètes, totales et définitives. Nous pourrions également ajouter que ces besoins sont toujours combinés avec des besoins opposés, ceux du changement et donc de l'ouverture aux autres et au futur (Remotti 1996 : 59-67). Autrement dit, les sociétés ne se limitent pas à être soumises au changement, mais le recherchent et l’organisent en quelque manière. Il peut y avoir des sociétés qui donnent des réponses unilatérales et qui favorisent les besoins de fermeture plutôt que d’ouverture, et d’autres le contraire. Si ce schéma est acceptable, alors on pourrait dire que l'identité – loin d'être un outil d'investigation – apparaît au contraire comme un thème et un terrain important de la recherche anthropologique. En retirant l'identité de leur boîte à outils, prenant ainsi leurs distances par rapport à l'idéologie de l'identité (un véritable mythe de notre temps), les anthropologues ont pour tâche de rechercher quelles sociétés produisent cette idéologie, comment elles construisent leurs représentations identitaires, pour quelles raisons, causes ou buts elles développent leurs croyances (même leur « foi » aveugle et aveuglante) en l’identité. Nous découvrirons alors que nous-mêmes, Occidentaux et modernes, nous avons construit, répandu, exporté et inculqué au monde entier des mythes et des concepts identitaires. Nous l’avons fait à partir de l’État-nation aux frontières rigides et insurpassables, de l’idéologie clairement identitaire qu’est le racisme, et pour terminer de la racialisation de la culture qui exalte les traditions locales ou nationales comme substances intouchables, dont la pureté est invoquée et qu’on entend défendre de toutes les manières contre les menaces extérieures. Passée au niveau du discours social et politique, l'identité révèle tôt toute la violence impliquée dans la coupure des liens et des connexions entre « nous » et les « autres ». Comme le disait Lévi-Strauss (et aussi Hegel avant Lévi-Strauss), à l'identité « ne correspond en réalité aucune expérience » (in Benoist et Lévi-Strauss 1977 : 332). Mais les effets pratiques de cette représentation n'appartiennent pas au monde des idées : ils sont réels, souvent insupportablement réels.
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