Articles de revues sur le sujet « Échanges intimes »

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1

Broqua, Christophe, Philippe Combessie, Catherine Deschamps et Vincent Rubio. « La sexualité au cœur des échanges intimes ». Journal des anthropologues, no 156-157 (15 mai 2019) : 21–35. http://dx.doi.org/10.4000/jda.7996.

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2

Fouet, Anthony. « Les échanges économico-intimes dans la construction de sociabilités affectives et amicales ». Journal des anthropologues, no 156-157 (15 mai 2019) : 127–47. http://dx.doi.org/10.4000/jda.8151.

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3

Tedlock, Barbara. « La décolonisation et le double langage du rêve ». Anthropologie et Sociétés 35, no 3 (22 février 2012) : 43–62. http://dx.doi.org/10.7202/1007855ar.

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Résumé :
Partout où les chercheurs cosmopolites ont oublié leurs racines indigènes et ont participé à la progression du colonialisme et à la domination sociale, ils ont causé de grands dommages. Mettre un terme à des comportements aussi néfastes s’avéra être davantage qu’une question de cesser les gestes d’hostilité en direction de l’extérieur ; cela exigeait l’abolition de l’esprit colonisateur. Pour ce faire, des universitaires ont créé des partenariats avec des chercheurs autochtones et ont participé à des projets solidaires anticolonialistes au cours desquels ils ont mis entre parenthèses les stratégies linéales au profit des questions directes et des échanges de regards pénétrants ; ils ont mis en pratique la présence radicale, consistant en des méthodologies en spirale pour revisiter, réexaminer et raffiner les idées et les hypothèses théoriques. Ces activités ont permis d’établir une relation hôte/invité dialogique au cours de laquelle les chercheurs endossaient le rôle d’invités plutôt que celui d’ennemis dans la performance d’une bi-langue subjective, ou « double langage », de la révélation de soi. Leurs rencontres sociales ont construit des relations dialogiques de respect mutuel, de communion, de révélation de soi et d’amitié. Puisque le fait de se souvenir de ses rêves et d’en parler, à l’instar d’autres souvenirs intimes, implique le Soi en tant qu’Autre, ils ont encouragé l’élaboration d’un cérémonial, ou champ discursif, qui valorise les identités interculturelles au sein des mondes sociaux intersubjectifs.
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4

Lapointe, Gilles. « La lettre sous le regard du cyclope. La loi du secret dans la correspondance entre Claude Gauvreau et Paul-Émile Borduas ». Globe 3, no 1 (7 février 2011) : 39–63. http://dx.doi.org/10.7202/1000565ar.

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Parmi les diverses pratiques connues sous le terme d’écriture intime, celle de Claude Gauvreau entretient un rapport complexe à l’épistolaire et à l’autobiographie. À partir d’une réflexion portant sur l’interdit posée par Muriel Guilbault peu avant la mort de Gauvreau et les enjeux autobiographiques présents dans le roman moniste Beauté baroque, l’auteur analyse la place que le « secret » occupe par la suite dans la correspondance échangée entre le poète et Borduas. Examinant les conséquences découlant de la rupture par Gauvreau du pacte de confidentialité qui fait passer un document privé de Borduas dans la sphère publique et la nature de « l’étrange querelle » — selon les termes de Jacques Marchand —, qui conduit les deux hommes à interrompre leurs échanges, l’auteur interroge l’effet de cette loi de l’interdit sur la diffusion de l’oeuvre de Gauvreau, longtemps limitée à un cercle d’initiés, et dont seule l’édition posthume de ses écrits pouvait dénouer l’insoluble paradoxe.
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Jeliu, Gloria. « Les capacités du nouveau-né et le rôle de parent ». Santé mentale au Québec 8, no 2 (12 juin 2006) : 55–60. http://dx.doi.org/10.7202/030182ar.

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Résumé :
Résumé L'échelle d'évaluation comportementale du nouveau-né élaborée par T. Berry Brazelton est décrite ici dans une perspective d'éducation parentale à la période post-natale. Le fait de présenter aux parents les diverses capacités sensorielles et motrices de leur nouveau-né contribuerait à déclencher en eux une compréhension intime des signaux précoces de leur enfant. Une telle compréhension pourrait faciliter leurs échanges et augmenter les chances de développement optimal de l'enfant. On suggère, à cet effet, d'introduire la méthode de Brazelton dans les programmes de formation professionnelle des médecins et des infirmières.
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Fabriol, Anaïs. « Échanges biaisés en territoire privé. La représentation de l'espace intime dans la littérature frontalière mexicaine contemporaine ». America 39, no 1 (2010) : 175–82. http://dx.doi.org/10.3406/ameri.2010.1884.

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De Jong Gierveld, Jenny. « Intra-couple Caregiving of Older Adults Living Apart Together : Commitment and Independence ». Canadian Journal on Aging / La Revue canadienne du vieillissement 34, no 3 (24 août 2015) : 356–65. http://dx.doi.org/10.1017/s0714980815000264.

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Résumé :
RÉSUMÉRécemment, un nombre accroîssant d’adultes d’âge mûr ou plus agés se lancent dans des relations de “vivre ensemble séparément” après le divorce ou pendant le veuvage. Un "VES" est une relation intime dans laquelle les partenaires maintiennent domiciles séparées. Cette étude a examiné les types de soins pour les couples VES plus âgés et à long terme, et a dévoilé des commentaires personnels au sujet des soins pour ces couples. Nous avons interrogé 25 VES partenaires et aussi avons interrogé un groupe de comparaison de 17 personnes âgées qui se sont remariées dans les Pays-Bas, à travers une étude ancillaire à la Panel Study Pays-Bas parenté (PSP-BP). Les résultats ont révelé qu’environ la moitié de ces partenaires VES a l’intention d’ échanger des soins si nécessaire (engagement du partenariat); l’autre moitié a éprouvé des sentiments ambigus, ou avait l’intention de refuser des soins (l’orientation indépendante). Toutefois, pour les partenaires VES déjà confrontés aux maladies dans leur relation actuelle, tous ont soigné partenaires dans leur besoin. La minorité de partenaires VES qui ne voulait pas échanger réciproquement les soins sont plus susceptibles de donner, plutôt que de recevoir, des soins.
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8

Bertoux, Annie, et Jacques Bertoux. « À l’écoute de la Musique, tout est dans la posture ». Revue d'Orthopédie Dento-Faciale 54, no 2 (avril 2020) : 205–13. http://dx.doi.org/10.1051/odf/2020022.

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Dans cet entretien à deux voix, Annie et Jacques Bertoux, musiciens, partent du silence pour arriver au silence… Mais entre les deux, que de vibrations ! Ils ont vécu la Musique ensemble et chacun de leur côté, sans faire intrusion dans l’espace intime de l’autre, mais en partage. Cependant ils se rejoignent sur bien des points : entendre et écouter, les rythmes de l’enfant, la posture d’émission et d’audition, le respect de la composition, de l’interprétation et de l’auditoire, l’écoute de l’autre, les bienfaits de la musique, de sa perception et surtout de sa pratique. Cette émotion partagée à travers les sons, les temps, les mots et engendrée par cet échange mutuel, ils ont désiré que chacun en soit le bénéficiaire, un don, dans tous les sens du terme.
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9

Weber, Pascale. « Les lieux de la mémoire et de l’émotion ». Figures de l'Art. Revue d'études esthétiques 26, no 1 (2014) : 413–29. http://dx.doi.org/10.3406/fdart.2014.1653.

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Le projet immersif multimédia Immémorial* propose une taxonomie d’ambiances mémorielles relatives à des souvenirs personnels de son auteur ou de tiers interviewés pour cette occasion. Ces souvenirs sont choisis pour leur exemplarité : réminiscence d’un lieu, d’une personne, d’une sensation, d’une image, d’un événement… Curieusement, par un phénomène d’empathie, ces récits personnels qui ne sont pas ceux du spectateur semblent agir sur lui comme un catalyseur mémoriel : ils appellent, ils convoquent en lui ses propres souvenirs qui n’ont parfois aucun lien apparent, du moins évident, avec le sujet évoqué. L’objet de cet article est de souligner et d’analyser cette relation ambiguë sinon paradoxale qu’entretiennent les phénomènes d’immersion et de projection. Cela n’est pas sans rappeler le fonctionnement de l’image photographique que décrit Vilem Flusser, et plus généralement cette réalité de l’oeuvre d’art qui pour atteindre l’être dans ce qu’il a de plus intime et de secret en passe par une extériorisation, une sorte de retournement fulgurant de l’expérience intime de celui qui fait oeuvre. Nous rendrons compte dans cet article d’une part du fonctionnement de notre mémoire et du nécessaire double phénomène de projection-immersion dans notre construction identitaire, d’autre part du lien que tissent les activités de l’art et de la création avec notre aptitude à nous immerger en nous appropriant des expériences et des espaces étrangers et à nous projeter hors des limites de notre territoire mémoriel et identitaire, nous inventer pour conforter cette image que l’on pense sienne. Je m’appuierai notamment sur les échanges que j’ai eu à plusieurs reprises en tant qu’artiste multimédia avec les professeurs Pascale Piolino (psychologie cognitive), Alain Berthoz (sciences cognitives) et Bo Sanitioso (psychologie sociale) en 2010-2011-2012 et sur ce projet d’installation immersive permettant à des patients de reconstruire leur mémoire altérée.
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Lapointe, Gilles. « Filiations et ruptures au sein de l’automatisme : la correspondance Borduas‑Riopelle ». Études françaises 34, no 2-3 (15 mars 2006) : 193–216. http://dx.doi.org/10.7202/036109ar.

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Résumé Longtemps tues, les dissensions entre les différentes factions automatistes commencent aujourd'hui à poindre. À partir de la correspondance échangée entre Borduas et Riopelle, l'auteur analyse ici les enjeux de l'antagonisme, resté longtemps inavoué, qui opposa les deux peintres. Le projet téméraire de Borduas de s'expatrier en France en 1946 où il espère être reconnu par le célèbre marchand d'art français Pierre Loeb qui consacrera plutôt quelques années plus tard Riopelle, le refus de l'artiste de participer avec son groupe à l'exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght à Paris en 1947, l'accusation de « paternalisme » portée par Riopelle, qui poussera Borduas à rédiger pour sa propre défense en 1950 sa « Communication intime à mes chers amis », constituent quelques jalons importants de cette mésentente par laquelle s'opéra un renversement des générations entre maître et disciple. La rivalité non liquidée entre ces deux artistes de premier plan affecta de façon importante la place du mouvement automatiste dans l'histoire du développement de la peinture non figurative.
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FOURNIER, E., C. LEVEQUE, K. RUDELLE, H. DE FREMINVILLE, L. ROUGE, N. DEPARIS et M. VICARD-OLAGNE. « ACCUEIL DES FEMMES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES : CARTOGRAPHIE ET MISE EN PLACE D UN RESEAU DE RECHERCHE EN SOINS PRIMAIRES ». EXERCER 34, no 191 (1 mars 2022) : 110–15. http://dx.doi.org/10.56746/exercer.2023.191.110.

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Problématisation. En Europe, 20 % des femmes de 15 à 49 ans ayant déjà été mariées ou en couple ont subi au moins une fois dans leur vie des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime. Le site internet declicviolence.fr est un site d’aide au repérage et à la prise en charge des violences conjugales en médecine générale ; utilisable en consultation. Créé à Clermont-Ferrand, quatre médecins généralistes auvergnats (équipe DéclicViolence) travaillent à le pérenniser et à le développer. La rencontre entre cette équipe et des universitaires de médecine générale d’autres départements universitaires de médecine générale (DUMG) travaillant également sur la thématique des violences a permis de monter un projet ayant pour objectif de rendre nationale la carte interactive du site qui recense les structures impliquées dans la prise en charge des violences conjugales. Mise en oeuvre. La cartographie des différents départements a majoritairement été réalisée par des étudiants de 3e cycle (E3C) de médecine générale de 19 DUMG dans le cadre de leur thèse d’exercice. Le recrutement des E3C et des directeurs de thèses s’est fait par bouche-àoreille, mailing, communications orales en congrès. Le recensement des services et structures d’accueil de femmes victimes de violences a suivi une trame standardisée. 302 structures et référents ont été répertoriées dans 64 départements. Bilan. Ce projet de cartographie a permis d’améliorer un site internet utile en pratique quotidienne pour les médecins généralistes, de créer un réseau de recherche centré sur une thématique ainsi qu’un groupe de travail du Collège de médecine générale. Perspectives. D’autres travaux pourraient venir compléter la cartographie des départements manquants. Des pistes sont à explorer afin de garder pérennes les informations de la carte interactive. Un travail de coordination est nécessaire pour que le réseau de recherche reste actif. Conclusion. Ce projet reflète l’intérêt majeur de connaître les thématiques de recherche des autres chercheurs en médecine générale. La mise en place d’un réseau a permis le développement de projets de recherche, les échanges sur la formation ainsi que le rayonnement sur le plan institutionnel, en faveur d’une meilleure prise en charge des femmes victimes de violences conjugales en médecine générale.
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Pujante González, Domingo. « Ouverture : Connais-toi toi-même ». HYBRIDA, no 3 (31 décembre 2021) : 3. http://dx.doi.org/10.7203/hybrida.3.22917.

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Résumé :
"Comme Barthes qui pensait que la littérature devait céder la place à l’auto-écriture de tous, je pense que tout le monde devrait faire la même chose : raconter sa vie. Connais-toi toi-même. Mets-toi en forme. Mets-toi en ordre". Dustan, Guillaume (1999). Nicolas Pages (p. 400). Balland. Guillaume Dustan et sa particulière vision de la littérature (« en littérature, soit c’est soi, soit c’est du bidon », Dustan, 1999, p. 384) me permettent de commencer cette Ouverture du troisième numéro de la revue HYBRIDA. Revue scientifique sur les hybridations culturelles et les identités migrantes dont le Dossier central est intitulé SIDA/S – 40 ans. Pour suivre les conseils de Dustan, je vais raconter (un peu) ma vie : en 1994, étant ce que l’on appelle « jeune chercheur », j’ai présenté un projet sur « sida et littérature » qui m’aurait permis d’obtenir une bourse aboutissant à une thèse doctorale. Je n’ai pas eu la bourse et j’ai dû changer de sujet pour candidater à nouveau l’année suivante. J’ai finalement obtenu cette bourse, ce qui m’a permis de commencer ma « carrière » universitaire en 1996. Le fait est que, même si je me suis centré sur le corps dans le discours artistico-littéraire d’avant-garde, notamment dans le théâtre (« panique »), je n’ai jamais quitté ce premier projet et me suis toujours intéressé aux écritures liées à l’expérience de la maladie, et plus concrètement aux « récits de sida », surtout d’écrivains homosexuels ayant pour la plupart disparu à cause de l’épidémie. Le souvenir du congrès Sida y cultura (Sida et culture) à l’Université de Valence en 1997, organisé, il y a 25 ans, par Ana Monleón et Ahmed Haderbache, restera donc toujours comme un moment important dans ma mémoire affective et académique. Je leur serai toujours reconnaissant de m’avoir permis de publier mon premier article de recherche intitulé « Escribir en el apremio » (« Écrire dans l’urgence »). Malheureusement, ce « modeste » volume, qui a même été exposé au Musée d’Art Moderne de Valence (IVAM), n’a pas eu une large diffusion. C’est donc un privilège de pouvoir le rééditer comme Annexe à ce numéro d’HYBRIDA. Nous avons respecté l’édition originale de 1997, même si elle ne répond pas aux normes éditoriales de la revue ni aux critères actuels de « qualité » concernant les publications scientifiques. Le volume est composé d’un bel ensemble de dix-neuf contributions de personnes venues de générations, de formations et d’horizons différents, ce qui a permis une réelle circulation des savoirs et un échange intéressant entre l’activisme et l’Université. Certains d’entre eux nous ont quittés, prématurément. La mort nous surprend toujours. Voici donc toute ma reconnaissance (nunc et semper) à la Professeure de littérature française Elena Real, ma directrice de thèse, qui s’était spécialisée, entre autres, dans l’autobiographie contemporaine, concrètement dans l’écriture des femmes et les thématiques du corps et de la séduction ; et au journaliste et historien de la déportation homosexuelle Jean Le Bitoux, figure emblématique du militantisme en France et fondateur historique, avec d’autres intellectuels et activistes comme Frank Arnal (décédé à 42 ans en 1993) et Jean Stern, du magazine Le Gai Pied dont le premier numéro de 1979 contenait un article de Michel Foucault qui aurait suggéré le nom. Le magazine a été une grande fenêtre ouverte à la liberté d’expression et à l’activisme homosexuel jusqu’à sa disparition en 1992. Il comptait sur la collaboration habituelle d’intellectuel·le·s et d’auteur·e·s comme Jean-Paul Aron, Renaud Camus, Copi, Guy Hocquenghem, Nathalie Magnan, Hugo Marsan ou Yves Navarre, pour n’en citer que quelques-un·e·s. Même Jean-Paul Sartre lui a accordé une interview en 1980. Mais revenons à Sida y Cultura pour ajouter que les approches ont été riches et variées, aussi bien sociologiques que culturelles, sous une perspective historique (en comparant le sida avec d’autres maladies antérieures), du point de vue de l’analyse du discours sur le sida ou de l’analyse concrète d’œuvres et d’auteurs touchés par le sida comme Cyril Collard (mort en 1993 à 35 ans), Copi (mort en 1987 à 48 ans), Pascal de Duve (mort en 1993 à 29 ans), et bien évidemment Hervé Guibert (mort en 1991 à 36 ans). Nous avons eu la chance également de compter sur la collaboration de Juan Vicente Aliaga, critique d’art espagnol réputé, spécialiste en études de genre et LGBT, qui avait publié quelques années auparavant (1993), aux côtés de José Miguel G. Cortés, le premier essai fait en Espagne sur l’art et le sida intitulé De amor y rabia (D’amour et de rage) qui reste un référent important dans ce domaine. Concernant la coordination du Dossier central SIDA/S – 40 ANS, je tiens à remercier sincèrement Didier Lestrade, journaliste, écrivain et militant reconnu, fondateur d’Act Up-Paris, ainsi que du magazine Têtu, possédant une longue trajectoire et une importante production intellectuelle sur l’activisme LGBT. Ses trois derniers essais portent les titres suggestifs de : Minorités. L’essentiel (2014), Le Journal du Sida. Chroniques 1994-2013 (2015), « mon dernier livre sur le sida », affirme-t-il ; et I love Porn (2021), excellent essai qui reprend la forme du témoignage pour retracer une histoire particulière de la sexualité à partir des années 1970 par l’intermédiaire de la pornographie comme instrument politique de contestation. Je remercie également de tout cœur Ahmed Haderbache, traducteur de Guillaume Dustan en espagnol et grand spécialiste de son œuvre, d’avoir accepté de coordonner ce Dossier qui nous a paru nécessaire pour réactiver la mémoire d’une maladie et d’une production artistico-littéraire qui semble lointaine, voire révolue, surtout pour les jeunes générations, mais qui prend toute sa signification dans le contexte pandémique actuel. Ce Dossier, qui débute par un bel Avant-propos de Didier Lestrade intitulé « Sida : une épidémie presque oubliée » et par une Introduction d’Ahmed Haderbache, est composé de sept articles. Il part du fait sociologique et politique pour aborder la production littéraire, en passant par l’analyse filmique et théâtrale. Thierry Schaffauser s’intéresse aux personnes invisibles, voire oubliées, pour nous proposer une pertinente étude sur l’histoire des mobilisations des travailleuses du sexe contre le VIH en France et au Royaume-Uni ; Romain Chareyron fait une riche analyse des images du sida dans le film 120 battements par minute (2017) ; Henry F. Vásquez Sáenz aborde avec précision la pièce Une visite inopportune (1988), ce qui lui permet de restituer et de resituer la figure du dramaturge franco-argentin Copi en tant qu’auteur subversif et engagé, pionnier du théâtre autobiographique lié au sida. Les deux articles suivants, de Daniel Fliege et de l’écrivaine Ariane Bessette respectivement, proposent d’intéressantes analyses littéraires d’œuvres « autobiographiques » d’auteurs « controversés » car défenseurs des rapports sexuels non protégés ou barebacking : Guillaume Dustan (mort en 2005 à 39 ans) et Érik Rémès. Puisque HYBRIDA s’intéresse particulièrement aux contextes francophones ou comparés, nous avons créé une petite section à la fin du Dossier intitulée Autres regards afin de publier deux articles spécialement attirants. Le premier, écrit par Thibault Boulvain dont la thèse doctorale a été publiée en 2021 sous le titre L’art en sida 1981-1997, aborde les dernières années d’Andy Warhol (décédé en 1987) sous la perspective du sida ; le dernier, proposé par Caroline Benedetto, se penche sur les journaux intimes de l’artiste pluridisciplinaire américain David Wojnarowicz (mort en 1992 à 37 ans), en soulignant les influences françaises. Dans la section Mosaïque, où nous publions des études sur les hybridations culturelles et les identités migrantes qui ne correspondent pas à la thématique centrale du Dossier, nous publions trois articles. José Manuel Sánchez Diosdado analyse profondément les récits coloniaux des voyageuses françaises de la première moitié du XXe siècle qui se sont inspirées du Maroc. Feyrouz Soltani aborde le roman Verre Cassé de l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou pour y déceler les traces du métissage linguistique et culturel et, enfin, Rolph Roderick Koumba et Ama Brigitte Kouakou nous présentent la langue française comme instrument positif dans la construction de l’altérité à travers l’analyse des œuvres de l’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome et de l’écrivaine franco-camerounaise Léonora Miano. La section Traces de la revue HYBRIDA est consacrée à la création littéraire et s’éloigne volontairement de l’esprit d’évaluation en double aveugle, bien que les soumissions soient strictement analysées et révisées par le comité éditorial. Dans ce numéro 3, nous publions quatre textes aussi différents qu’intéressants. Leurs auteur·e·s se sont inspiré·e·s de la thématique du Dossier central autour du sida. Nous avons l’honneur de publier un court récit de l’écrivaine québécoise Catherine Mavrikakis intitulé « Évitons de respirer l’air du temps » qui nous met en alerte par rapport aux préjugés qui perdurent de nos jours concernant le sida. Nous voudrions rappeler au passage que, partant de la pensée de Michel Foucault sur la santé et l’organisation sociale, ses recherches sur les écrits du sida, ainsi que sur les notions de contamination, d’aveu et de souffrance, sont d’une grande importance pour la thématique qui nous occupe. Nous ne pouvons que rester admiratifs face à sa double facette de professeure universitaire et d’écrivaine ; et souligner la force de ses romans « autofictionnels » dont Ce qui restera (2017), L’annexe (2019) et L’absente de tous bouquets (2020), pour n’en citer que les derniers. Ensuite, nous avons deux « témoignages » sincères et touchants. Le premier, intitulé Les spectres d’ACT UP, nous propose un parcours émotionnel et académique autour de l’expérience du sida. Son auteur, David Caron, Professeur à l’Université du Michigan, a fait une importante recherche dans le domaine des études LGBT et concrètement sur le VIH. Il s’est intéressé également aux études sur l’holocauste. Parmi ses dernières publications, nous trouvons The Nearness of Others. Searching for Tact and Contact in the Age of HIV (2014) et Marais gay, Marais juif. Pour une théorie queer de la communauté (2015). Le court et intense « témoignage » de Lydia Vázquez Jimémez (écrit en espagnol) intitulé « Filou, te fuiste demasiado pronto » (« Filou, tu es parti trop tôt ») nous montre la difficulté de l’aveu et de s’exprimer par rapport au sida, en nous dévoilant son expérience intime et douloureuse face au deuil dû à la perte de l’être aimé. Au-delà de sa brillante carrière universitaire en tant que spécialiste dans l’étude de l’érotisme et de la sexualité (notamment au XVIIIe siècle), avec une focalisation particulière sur les femmes et le collectif LGBT, je ne voudrais pas négliger sa facette de traductrice en espagnol de l’œuvre d’auteur·e·s admiré·e·s comme Abdellah Taïa, Annie Ernaux, Jean-Baptiste del Amo, Gabrielle Wittkop ou Fatima Daas, entre autres. En tant qu’auteure, j’aimerais signaler son livre illustré Journal intime (2019). Pour clore cette section de création littéraire et dans le but d’encourager l’écriture des jeunes écrivain·e·s, nous publions en espagnol la pièce inédite de Javier Sanz intitulée Reset. Volver a empezar (Reset. Repartir à zéro). Avec une fraîcheur et une franchise touchantes, la pièce aborde, en 2021, la problématique de l’incommunicabilité et de la difficulté à établir des relations amoureuses sincères, ainsi que la découverte de la séropositivité. Je suis persuadé que ce numéro d’HYBRIDA, 25 ans après Sida et Culture, marquera notre trajectoire en tant que revue universitaire. Il ne me reste qu’à remercier très sincèrement notre excellente équipe d’évaluation qui se nourrit et se diversifie à une grande vitesse grâce aux apports de spécialistes du monde entier. Et un sincère merci à José Luis Iniesta, Directeur Artistique de la revue, pour son investissement et son savoir-faire ; sans lui rien ne serait possible… Je vous propose un prochain rendez-vous pour fin juin 2022 pour le numéro 4 d’HYBRIDA. Salus in periculis
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Hunkeler, Thomas. « « Tout ce qui est intime nous est étranger » Entretien avec Gérard Berréby, directeur des Éditions Allia ». Versants. Revista suiza de literaturas románicas 1, no 69 (14 novembre 2022). http://dx.doi.org/10.22015/v.rslr/69.1.9.

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Entretien réalisé par Thomas Hunkeler à Paris en janvier 2022 avec Gérard Berréby, directeur d’Allia et éditeur d’Éric Chauvier. La version écrite de ces échanges a été relue par Gérard Berréby. Keywords : Éditions Allia, Éric Chauvier, Gérard Berréby
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Abraham, Bénédicte. « La correspondance entre Goethe et Schiller (1798-1805) ou l’émergence progressive d’un discours scientifique sur l’art et la littérature ». L'intime, no 4 (1 janvier 2016). http://dx.doi.org/10.58335/intime.138.

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A l’issue de leur rencontre à Jena en juillet 1794, Goethe et Schiller vont nouer une amitié qu’un intense échange épistolaire va entretenir et alimenter jusqu’à la mort prématurée de Schiller en 1805. Cet échange épistolaire de facture classique, qui donne souvent à la lettre la dimension d’un espace critique ou lui octroie la fonction d’un laboratoire de la création artistique et littéraire, présente en filigrane une originalité qui signe ce qui caractérise l’enjambement du XVIIIe au XIXe siècle, à savoir une critique du dualisme qui ouvre sur la perspective d’une réconciliation entre des domaines de la pensée jusqu’alors séparés et propose, non plus d’opposer sciences et littérature, mais de les articuler et d’envisager la possibilité de tenir un discours scientifique sur l’œuvre littéraire.
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Dubosson, Fabien. « L’esthète et le « mauvais garçon ». La correspondance entre William Ritter et Francis Carco (1914-1917) ». Versants. Revista suiza de literaturas románicas 1, no 66 (8 novembre 2019). http://dx.doi.org/10.22015/v.rslr/66.1.6.

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En 1914, William Ritter entame une correspondance avec Francis Carco, qui vient de connaître un succès de scandale avec son récit Jésus-la-Caille. Ritter est fasciné par ce roman, pour des raisons esthétiques, mais aussi plus intimes, que révèlent les lettres échangées avec son cadet de vingt ans. Quant à Carco, il profitera de ce rapport épistolaire pour affermir l’image auctoriale qu’il cherche désormais à se donner. L’article se propose donc de comprendre, d’une part, cet intérêt de Ritter pour un genre – le roman d’Apaches – fort éloigné de ses propres conceptions littéraires, et de l’autre, la poétique que Carco développe face à ce correspondant inattendu. Keywords: William Ritter, Francis Carco, correspondance, roman, posture
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Gendrat-Claudel, Aurélie. « « Parlons de Manzoni ». Correspondances autour des Fiancés (1827), entre réflexion romanesque et sociabilité virtuelle ». L'intime, no 4 (1 janvier 2016). http://dx.doi.org/10.58335/intime.132.

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Résumé :
Le succès du plus grand roman italien du XIXe siècle, Les Fiancés (1827) d’Alessandro Manzoni, cache un parcours éditorial complexe qui se reflète dans son histoire épistolaire : en amont de la publication, l’écrivain lombard n’a jamais cessé de solliciter la collaboration d’un cercle élargi d’amis, au premier rang desquels figure Claude Fauriel, tandis que ses conseillers ont à leur tour écrit à leur entourage pour l’informer des progrès de l’entreprise manzonienne, nourrissant ainsi l’attente du public. Dans les coulisses de l’histoire du roman au XIXe siècle, la correspondance de Manzoni révèle les usages pluriels de la lettre, à la fois pragmatiques, psychologiques et poétiques, mais toujours orientés par un souci de sociabilité qui fait de la conversation entre amis le plus noble des échanges intellectuels : le laboratoire de l’écrivain est aussi le salon d’un honnête homme.
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Méry, Marie-Claire. « La correspondance entre Louise von François et Conrad Ferdinand Meyer (1881-1891) : Regards croisés sur le roman historique ». L'intime, no 4 (1 janvier 2016). http://dx.doi.org/10.58335/intime.134.

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Louise von François (1817-1893) et Conrad Ferdinand Meyer (1825-1898) sont entrés dans l’histoire de la littérature de langue allemande principalement comme auteurs de romans et de nouvelles historiques. Entre 1881 et 1891, ils se sont écrit plus d’une centaine de lettres dans lesquelles ils évoquent leur activité littéraire, notamment en confrontant leurs points de vue sur le genre du roman historique. Au fil de cet échange épistolaire, suscité à l’initiative de Conrad Ferdinand Meyer, va se développer un véritable parrainage littéraire, la romancière allemande s’attachant à répondre aux multiples interrogations de son collègue suisse.
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Méry, Marie-Claire. « La correspondance entre Arthur Schnitzler et Hugo von Hofmannsthal, ou la rencontre artistique de deux écrivains viennois dans les années 1900 ». Lettres d’écrivains européens : du romantisme au modernisme, no 1 (22 novembre 2010). http://dx.doi.org/10.58335/intime.81.

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Hugo von Hofmannsthal et Arthur Schnitzler se sont rencontrés dans la Vienne des années 1890, et sont deux représentants importants du cercle des Jeunes Viennois, groupe d’artistes et d’intellectuels réunis par leur aspiration commune au renouvellement de l’art et de la pensée esthétique. Les deux écrivains commencent leur carrière littéraire précisément dans ces années 1890, et les lettres qu’ils commencent à échanger dès cette période témoignent de leur vie sociale en tant qu’artistes de plus en plus reconnus, ainsi que de leurs interrogations, parfois communes, au sujet de la création littéraire. Au fil des ans, l’un et l’autre ont volontiers évoqué dans leurs lettres les métamorphoses de l’amitié qui les unissait, amitié réciproque, mais menacée parfois par ce qui séparait le jeune prodige Hofmannsthal de son aîné Schnitzler.
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Hoock-Demarle, Marie-Claire. « Quand la correspondance entre écrivains se fait monument au Grand Homme. La correspondance entre Bettina Brentano-von Arnim et Goethe ». L'intime, no 4 (1 janvier 2016). http://dx.doi.org/10.58335/intime.135.

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Dans le genre très répandu des correspondances entre écrivains, la correspondance entre Goethe et Bettina Brentano-von Arnim, de trente-cinq ans sa cadette, occupe une place singulière. Non seulement elle a été le creuset qui a donné naissance à deux œuvres littéraires majeures – Dichtung und Wahrheit de Goethe et Goethe’s Briefwechsel mit einem Kinde de Bettina von Arnim – mais elle constitue en soi un cas unique de fictionnalisation du réel en œuvre littéraire d’un genre nouveau. L’épistolière se constitue, au mépris des normes établies, en écrivain et inscrit dans le champ du littéraire au gré de remaniements et de stratégies d’écriture qui lui sont propres, un échange jusque-là considéré comme source de documents sur les écrivains et la genèse de leurs œuvres.
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Verrall, Krys. « artscanada’s "Black" Issue : 1960s Contemporary Art and African Liberation Movements ». Canadian Journal of Communication 36, no 4 (17 janvier 2012). http://dx.doi.org/10.22230/cjc.2011v36n4a2528.

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ABSTRACT In August 1967, as the slogan Black Power burst the confines of African American subcultures and global anti-colonial movements began to circulate prominently within mainstream mass media, seven men from two countries met via a transnational telephone connection to talk about the colour black. Their conversation, and its subsequent publication in the arts journal artscanada’s October 1967 issue titled “Black,” provides this article’s focus. While the thematic issue indexes a rare intersection between elite art and racial politics, and while it is unlikely that any of these representatives of innovative contemporary art practices intimate with the radical countercultures of Greenwich Village and Yorkville saw any cloying taint of bigotry compromise their views about art and art-making, the issue nonetheless enforces covert racism sustained by ideologies of Whiteness. The result is that rather than embracing creative expression associated with black, Black-as-race is construed as alien to contemporary art’s mise-en-scène.RÉSUMÉ En août 1967, quand le slogan « Black Power » se fait entendre au-delà des subcultures afro-américaines et les principaux médias commencent à couvrir les mouvements anti-impérialistes mondiaux, sept hommes vivant dans deux pays, par l’intermédiaire d’un lien téléphonique interurbain, ont eu une échange sur la couleur noire. Cet article porte sur cette conversation et sa publication ultérieure en octobre 1967 dans un numéro de la revue artscanada intitulé « Black ». Ce numéro thématique est l’occasion d’une rare intersection entre l’art d’élite et la politique raciale. Il est peu probable que ces représentants de pratiques innovatrices d’art contemporain, avec leur connaissance intime des contrecultures radicales de Greenwich Village et de Yorkville, aient été conscients d’avoir exprimé des préjugés à l’égard de l’art et de la création artistique. Pourtant, le numéro comporte des exemples de racisme implicite soutenu par une idéologie favorisant la blancheur. En conséquence, plutôt que de reconnaître l’expression créative associée à ce qui est noir, les interlocuteurs traitent le noir en tant que race étrangère par rapport à l’art contemporain.
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Bouvier, Pierre. « Socioanthropologie ». Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.026.

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Le contexte actuel tel que le dessinent les tendances lourdes de ce troisième millénaire convie à interpeller les outils des science sociales forgés précédemment. La compréhension de l’univers et donc du genre humain s’est appuyée, en Occident, au siècle des Lumières, sur une volonté d’appréhender les phénomènes sociaux non plus dans des lectures théologiques, métaphysiques mais au nom d’une démarche se voulant scientifique. Les explorations à l’extérieur du domaine européen transmises par divers types de voyageurs restaient lacunaires. Pour les appréhender de manière plus rationnelle des disciplines ont émergé telle que l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie allant du plus petit agrégat vers des lectures plus généralistes. Les sociétés de là-bas commencent, alors, à se frayer un domaine dans le champ des connaissances. C’est ainsi que peuvent être appréhendés les symboliques, les cosmogonies et les rituels de populations aussi diverses que celle des forêts amazoniennes, de la savane soudanaise ou des régions polaires et ce au delà d’a priori dévalorisants. Se révèlent, par l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie, leurs pratiques et leurs usages et les constructions idéelles qu’elles soient celles des Baruya, des Dogon ou des Inuit. L’autonomie prise par ces études et ces recherches contribuent à lutter plus qu’efficacement contre les idées préconçues antérieurement, celles empreintes de xénophobie sinon de racisme. Pour sa part la sociologie s’attache au développement et à la modernisation des sociétés occidentales déclinées suivant divers critères dont la mécanisation des productions de biens, l’urbanisation, les mobilités. Ces valeurs, la sociologie en est l’un des analyseurs comme elle le sera pour la période que Fourastié dénomma les « Trente glorieuses », décennies marquées par le plein emploi, l’élévation des niveaux de vie, le consumérisme du moins dans les sociétés occidentales et que traitent les sociologies de l’action, des organisations, des négociations, des régulations, des critiques de la bureaucratisation mais également des conflits entre catégories et classes sociales (Fourastié 1979). Ceci s’inscrit peu ou prou dans le cadre d’institutions et de valeurs marquées au sceau des Etat-nations. En ce troisième millénaire le cours des évènements modifie ces conditions antérieures. Les temporalités, les pratiques et les représentations changent. La mondialisation suscite des échanges croissants entre des entités et des ensembles populationnels hier fortement distincts. Les migrations non plus seulement idéelles mais physiques de cohortes humaines déstructurent les façons d’être et de faire. De ce fait il apparaît nécessaire de tenir compte de ces mutations en décloisonnant les divisions disciplinaires antérieures. Les processus d’agrégation mettent en place des interactions redéfinissant les valeurs des uns et des autres, hier ignorées voire rejetées par des mondes de la tradition ethnique, religieuse ou politique (Abélès et Jeudy 1997). La mise en réseau interpelle ces ensembles populationnels dorénavant modifiés par l’adjonction de valeurs antérieures étrangères à leurs spécificités. L’anthropologie, l’ethnologie s’avèrent nécessaires pour appréhender ces populations de l’altérité aujourd’hui insérées plus ou moins effectivement au cœur des sociétés post-industrielles (Sahlins 1976). De plus ces populations de là-bas sont elles-mêmes facteurs actifs de réappropriation et de création de nouvelles formes. Elles interpellent les configurations usuelles et reconnues par la sociologie. On ne peut plus leur assigner des valeurs antérieures ni les analyser avec les méthodologies et les paradigmes qui convenaient aux réalités précédentes, celles d’un grande séparation entre les unes et les autres (Descola 2005). Déjà les procédures habituelles privilégiant les notions de classe sociale, celles de mobilité transgénérationnelle, d’intégration, de partage des richesses étaient interpellées. Des individus de plus en plus nombreux ne se retrouvent pas dans ces dynamiques d’autant que ces dernières perdent de leur force. Le sous-emploi, le chômage, la pauvreté et l’exclusion dressent des scènes et des acteurs comme figures oubliées des siècles passés. Bidonvilles entourant les centres de prospérité, abris de fortune initiés par diverses associations constituent autant de figures ne répondant pas aux critères antérieurs. Une décomposition plus ou moins radicale des tissus institutionnels fait émerger de nouvelles entités. Les notions sociologique ne peuvent s’en tenir aux interprétations qui prévalaient sous les auspices du progrès. La fragilisation du lien social implique des pertes de repère (Bouvier, 2005). Face à l’exclusion économique, sociale et symbolique et aux carences des pouvoirs publics des individus essaient de trouver des parades. Quelques-uns mettent en place des pratiques signifiantes leur permettant, dans cet univers du manque, de redonner du sens au monde et à leur propre existence. Ainsi, par exemple, d’artistes, qui non sans difficulté, se regroupent et faute de lieux, investissent des locaux vides : usines, bureaux, immeubles, autant de structures à l’abandon et ce dû aux effets de la crise économique, des délocalisations ou des fermetures de bureau ou d’entreprises. Ces « construits pratico-heuristiques » s’appuient sur des techniques qui leur sont propres : peinture, sculpture, installation, vidéo, etc., facteurs donnant du sens individuel et collectif. Ils en définissent les règles eux-mêmes. Ils en gèrent collectivement l’installation, le fonctionnement et les perspectives en agissant en dehors des institutions. De plus ces configurations cumulent des éléments désormais indissociables compte tenu de la présence croissante, au cœur même des sociétés occidentales, de populations allogènes. Ces dernières n’ont pas laissé derrière elles leurs valeurs et leurs cultures. Elles les maintiennent dans ces périphéries urbaines et dans les arcanes des réseaux sociaux. En comprendre les vecteurs et les effets de leurs interactions avec les valeurs proprement occidentales nécessitent l’élaboration et l’ajustement d’un regard à double focale. Celui-ci permet de discerner ce qui continue de relever de ces mondes extérieurs de ce qui, comme suite à des contacts, fait émerger de nouveaux facteurs d’appréhension et de compréhension du monde. Les thèses sociologiques du progrès, du développement mais également de l’anomie et des marges doivent se confronter et s’affiner de ces rencontres avec ces valeurs désignées hier comme relevant de la tradition, du religieux : rites, mythes et symboliques (Rivière 2001). L’attention socioanthropologique s’attache de ce fait non seulement à cette dualisation mais également à ce qui au sein des sociétés du « premier monde » relève des initiatives des populations majoritaires autochtones et, à l’extérieur de leurs sphères, de leur frottement avec des minorités allogènes. Elle analyse les densités sociétales, celles en particulier des institutions qu’elles se sont données. Elle les conjugue avec les us et les données existentielles dont sont porteurs les effets tant des nouvelles populations que des technologies médiatiques et les mutations qu’elles entraînent dans les domaines du lien social, du travail, des loisirs. De leurs frictions émergent ces « construits de pratiques heuristiques » élaborés par des individualités sceptiques tant face aux idéologies politiques que face à des convictions religieuses ébranlées par les effets des crises économiques mais également par la perte de pertinence des grands récits fondateurs. Ces construits allouent du sens à des rencontres impensables du moins dans le cadre historique antérieur, là où les interventions de l’Etat, du personnel politique, des responsables cléricaux savaient apporter des éléments de réponse et de résolution aux difficultés. De ces « construits de pratiques heuristiques » peuvent émerger et se mettre en place des « ensembles populationnels cohérents » (Bouvier 2000). Ces derniers donnent du sens à un nombre plus élevé de constituants, sans pour autant que ceux-ci s’engagent dans une pratique de prosélytisme. C’est par écho que ces regroupements se constituent. Cet élargissement n’est pas sans être susceptible, à court ou moyen terme, de s’institutionnaliser. Des règles et des principes tendent à encadrer des expressions qui, hier, dans le construit, ne répondaient que de la libre volonté des membres initiateurs. Leur principe de coalescence, empreint d’incertitude quant à toute perspective pérenne, décline de l’existentiel et du sociétal : étude et compréhension des impositions sociales et expressions des ressentis individuels et collectifs. Ces dimensions sont peu conjuguées en sociologie et en anthropologie, chacune de ces disciplines malgré les discours récurrents sur l’interdisciplinarité, veillant à préserver ce qu’elles considèrent comme étant leur spécialisation ou du moins leur domaine (Bouvier 1999). La socioanthropologie est alors plus à même de croiser tant les données et les pesanteurs sociétales, celles portées par diverses institutions, tout en révélant les attentes anthropologiques, symboliques, rituelles et non rationnellement explicites que ces construits et ensembles populationnels produisent. La position du chercheur adhérent, bénévole, militant et réflexif en immersion partielle, en observation impliquée, impliquante et distancée comporte l’enjeu de pouvoir réussir à préserver son autonomie dans l’hétéronomie des discours et des pratiques. Une « autoscopie » est nécessaire pour indiquer les distances entre l’observateur et l’observé et plus encore pour donner un éclairage sur les motivations intimes de l’observateur. La socioanthropologie s’inscrit, de fait, comme advenue d’une relecture à nouveaux frais. Elle conjugue et suscite des modalités s’attachant aux émergences de ces nouveaux construits faisant sens pour leurs protagonistes et aptes à redonner de la signification aux données du contemporain (Bouvier 1995, 2011)
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Moussaoui, Abderrahmane. « Violence extrême ». Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.134.

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Même si la guerre, comme destruction de masse, a été très tôt au centre des intérêts de la discipline, l’anthropologie ne l’a jamais caractérisée comme une « violence extrême ». Ce qui pose d’emblée la question en termes autres que quantitatifs. L’extrême dans la violence n’est pas forcément dans l’importance du nombre de ses victimes. Il faut y ajouter d’autres dimensions comme l’inanité de l’acte, sa gratuité, son degré de cruauté et le non-respect des règles et normes partagées. Celles de la guerre, par exemple, imposent de ne s’attaquer qu’à l’ennemi armé et d’épargner les civils, de soigner le blessé etc. La violence extrême passe outre toutes ces normes et règles ; et s’exerce avec une cruauté démesurée. La première guerre mondiale constitue aux yeux des défenseurs de cette thèse, le moment inaugural dans le franchissement d’un tel seuil. Car, c’est dans cette guerre que fut utilisé pour la première fois le bombardement aérien, lié à l’ère industrielle, exterminant de nombreuses populations civiles non armées. Associée aux affrontements et insurrections débordant les cadres étatiques, l’expression peut désormais inclure également des faits commis dans le cadre des guerres conduites par des États. La violence extrême est une agression physique et une transgression outrancière d’une éthique partagée. Qu’elle s’exerce lors d’une guerre ou dans le cadre d’une institution (violence institutionnelle) elle est une violence extrême dès lors qu’elle use de moyens estimés inappropriés selon les codes communs et les sensibilités partagées. Les manières et les moyens d’agir doivent être proportionnels à l’objectif visé ; et toute outrance délégitime l’acte de violence, quand bien même celui-ci relèverait de « la violence légitime » monopole de l’Etat. Le qualificatif extrême vient donc spécifier un type de violence qui atteint ce point invisible ou imprévisible, en bafouant l’ordre éthique et conventionnel. Aller à l’extrême c’est aller au-delà du connu et de l’imaginable. La violence extrême est celle donc qui dépasse une limite se situant elle même au-delà des limites connues ou considérées comme impossibles à franchir. Elle renvoie à ce qui dépasse l’entendement par son ampleur ou par sa « gratuité » ; car, ce sont ses finalités qui rationalisent la guerre et toute autre forme de violence. Dépourvue de toute fonctionnalité, la violence extrême n’a d’autres buts qu’elle-même (Wolfgang Sofsky (1993). En d’autres termes, la violence extrême est ce qui oblitère le sens en rendant vaines (ou du moins imperceptibles) les logiques d’un acte jusque-là appréhendé en termes d’utilité, de fonctionnalité et d’efficacité. La violence est extrême quand elle parait démesurée par le nombre de ses victimes (génocide, nettoyage ethnique, meurtres et assassinat de masse) ; mais elle l’est d’autant plus, et le plus souvent, quand elle est accompagnée d’un traitement cruel, froid et gratuit : dépeçage, brûlure, énucléation, viols et mutilations sexuelles. Outrepassant l’habituel et l’admissible, par la démesure du nombre de ses victimes et le degré de cruauté dans l’exécution de l’acte, la violence extrême se situe dans un « au-delà », dont le seuil est une ligne mouvante et difficilement repérable. Son « objectivation » dépend à la fois du bourreau, de la victime et du témoin ; tous façonnés par des constructions culturelles informées par les contextes historiques et produisant des sensibilités et des « esthétiques de réception » subjectives et changeantes. La violence extrême est, nécessairement, d’abord une question de sensibilité. Or, celle-ci est non seulement une subjectivation mais aussi une construction historiquement déterminée. Pendant longtemps et jusqu’au siècle des lumières, le châtiment corporel fut, pour la justice, la norme dans toute l’Europe. Les organes fautifs des coupables sont maltraités publiquement. On exhibait les femmes adultères nues et on leur coupait les seins ; on coupait les langues des blasphémateurs et les mains des voleurs. Le bûcher était réservé aux sodomites, aux hérétiques et aux sorcières. On crevait les yeux (avec un tisonnier incandescent) du traître. Les voleurs de grands chemins subissaient le châtiment d’être rompus vifs. On écartelait et on démembrait le régicide. La foule se dépêchait pour assister à ces spectacles et à ceux des supplices de la roue, des pendaisons, de la décollation par le sabre etc. Placidement et consciencieusement, les bourreaux ont appliqué la « terreur du supplice » jusqu’au milieu du XVIIIe siècle (Meyran, 2006). Il a fallu attendre les lumières pour remplacer le corps violenté par le corps incarcéré. Aujourd’hui insupportables, aux yeux du citoyen occidental, certains de ces châtiments corporels administrés avec une violence extrême sont encore en usage dans d’autres sociétés. Après les massacres collectifs qui ont marqué la fin du XXe siècle, les travaux de Véronique Nahoum-Grappe portant sur le conflit de l’ex-Yougoslavie vont contribuer à relancer le débat sur la notion de « violence extrême » comme elle le rappellera plus tard : « Nous avions utilisé la notion de « violence extrême » à propos de la guerre en ex-Yougoslavie pour désigner « toutes les pratiques de cruauté « exagérée » exercées à l’encontre de civils et non de l’armée « ennemie », qui semblaient dépasser le simple but de vouloir s’emparer d’un territoire et d’un pouvoir. » (Nahoum-Grappe. 2002). Elle expliquera plus loin qu’après dix années de ces premières observations, ce qu’elle tentait de désigner, relève, en fait, d’une catégorie de crimes, graves, usant de cruauté dans l’application d’un programme de « purification ethnique ». Pourtant, quel que soit le critère invoqué, le phénomène n’est pas nouveau et loin d’être historiquement inédit. Si l’on reprend l’argument du nombre et de la gratuité de l’acte, le massacre n’est pas une invention du XXe s ; et ne dépend pas de la technologie contemporaine. On peut remonter assez loin et constater que dans ce domaine, l’homme a fait feu de tout bois, comme le montre El Kenz David dans ses travaux sur les guerres de religion (El Kenz 2010 & 2011). Parce que les sensibilités de l’époque admettaient ou toléraient certaines exactions, aux yeux des contemporains celles-ci ne relevaient pas de la violence extrême. Quant aux cruautés et autres exactions perpétrés à l’encontre des populations civiles, bien avant Auschwitz et l’ex-Yougoslavie, l’humanité en a souffert d’autres. Grâce aux travaux des historiens, certaines sont désormais relativement bien connues comme les atrocités commises lors des colonnes infernales dans la guerre de Vendée ou le massacre de May Lai dans la guerre du Vietnam. D’autres demeurent encore méconnues et insuffisamment étudiées. Les exactions menées lors des guerres coloniales et de conquêtes sont loin d’être toutes recensées. La mise à mort, en juin 1845, par « enfumade » de la tribu des Ouled Riah, dans le massif du Dahra en Algérie par le futur général Pélissier sont un exemple qui commence à peine à être porté à la connaissance en France comme en Algérie (Le Cour Grandmaison, 2005.). Qu’elle soit ethnique ou sociale, qu’elle soit qualifiée de purification ethnique ou d’entreprise génocidaire, cette extermination qui passe par des massacres de masse ne peut être qualifiée autrement que par violence extrême. Qu’elle s’exerce sur un individu ou contre un groupe, la violence extrême se caractérise presque toujours par un traitement cruel, le plus souvent pensé et administré avec une égale froideur ; une sorte d’« esthétisation de la cruauté ». Pour le dire avec les mots de Pierre Mannoni, la violence extrême use d’un certain « maniérisme de l'horreur », ou de ce qu’il appelle « une tératologie symbolique » (Mannoni ,2004, p. 82-83), c‘est à dire l’art de mettre en scène les monstruosités. Motivée par un danger ou une menace extrême justifiant, aux yeux du bourreau, une réponse extrême, cette violence extrême a pu s’exécuter par la machette (Rwanda) ou dans des chambres à gaz, comme par d’autres moyens et armes de destruction massive. C'est l'intégrité du corps social et sa pureté que le bourreau « croit » défendre en recourant à une exérèse… salvatrice. La cruauté fait partie de l’arsenal du combattant qui s’ingénie à inventer le scénario le plus cruel en profanant l’intime et le tabou. Françoise Sironi le montre à propos d’une des expressions de la violence extrême. L’efficacité destructrice de la torture est obtenue entre autres par la transgression de tabous culturels ; et par l’inversion qui rend perméable toutes les limites entre les dedans et les dehors. Réinjecter dans le corps ce qui est censé être expulsé (excréments, urine, vomissures) ; féminiser et exposer les parties intimes ou les pénétrer en dehors de la sphère intime, associer des parties démembrées d’un corps humain à celles d’un animal, sont autant de manières de faire violence extrême. Cette inversion transgressive use du corps de la victime pour terroriser le témoin et le survivant. Outrepassant l’habituel et l’attendu par la manière (égorgement, démembrement, énucléation, émasculation etc.,), les moyens (usage d’armes de destruction massive, d’armes nucléaires bactériologiques ou chimiques) et une certaine rationalité, la « violence extrême » est un dépassement d’horizon. L’acte par sa singularité suggère une sortie de l’humanité de son auteur désensibilisé, déshumanisé ; qui, par son forfait et dans le même mouvement, exclue sa victime de l’humanité. Pour Jacques Semelin, la violence extrême « est l’expression prototypique de la négation de toute humanité ; dans la mesure où ses victimes sont le plus souvent d’abord « animalisées » ou « chosifiées » avant d’être anéanties (Sémelin, 2002). Ajoutons qu’elle n’est pas qu’anéantissement, elle est aussi une affirmation démonstrative d’une surpuissance. Que ce soit par le nombre, la manière ou l’arbitraire, la violence extrême a ponctué l’histoire de l’humanité et continue à la hanter Parmi ses formes contemporaines, le terrorisme est une de ses manifestations les plus spectaculaires ; permettant de comprendre qu’elle est d’abord une théâtralisation. L’image de chaos que renvoient les attentats et autres exactions spectaculaires, est le résultat dument recherché à l’aide d’une organisation minutieuse et de stratégies affinées que cette image chaotique occulte souvent. Il s’agit d’une démarche rationnelle tendant à produire un acte apparemment irrationnel. Les massacres collectifs qui font partie de ce que Stéphane Leman-Langlois qualifie de « mégacrimes » (Leman-Langlois, 2006) constituent une autre forme contemporaine de cette violence extrême ; dont la Bosnie-Herzégovine et le Rwanda demeurent les exemples les plus dramatiques depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En raison de leur ampleur et l’organisation méthodique de leur exécution, ces massacres ont été, à juste titre, souvent qualifié de génocide. C’est le professeur de droit américain d’origine polonaise, Raphael Lemkin qui donnera le nom de génocide à ce que, Winston Churchill, parlant du nazisme, qualifiait de « crime sans nom ». Au terme génocide devenu polémique et idéologique, sera préféré la notion de massacre que Semelin définit comme « forme d’action le plus souvent collective de destruction des non combattants » (Sémelin 2012, p. 21). Dans les faits, il s’agit de la même réalité ; sans être des entreprises génocidaires, ces massacres de masse ont visé l’« extermination » de groupes humains en vue de s’emparer de leur territoire au sens le plus large. La violence extrême agit à la fois sur l'émotionnel et sur l'imaginaire ; en franchissant le seuil du tolérable et de la sensibilité ordinairement admise dans le cadre de représentations sociales. Le caractère extrême de la violence se définit en fonction d’un imaginaire partagé ; qu’elle heurte en allant au-delà de ce qu'il peut concevoir ; et des limites de ce qu'il peut « souffrir ». Il s’agit d’une violence qui franchit le seuil du concevable et ouvre vers un horizon encore difficilement imaginable et donc insupportable parce que non maîtrisable. Qu’est-ce qui motive ce recours à l’extrême ? Nombre d’historiens se sont demandé si les logiques politiques suffisaient à les expliquer. Ne faudrait-il pas les inférer aux dimensions psychologiques ? Plusieurs approches mettent, quelquefois, en rapport violence extrême et ressorts émotionnels (peur, colère et haine et jouissance..). D’autres fois, ce sont les pulsions psychiques qui sont invoquées. Incapables d’expliquer de telles conduites par les logiques sociales ou politiques, ce sont les dimensions psychologiques qui finissent par être mises en avant. L’acte, par son caractère extrême serait à la recherche du plaisir et de la jouissance dans l’excès, devenant ainsi une fin en soi. Il peut également être une manière de tenter de compenser des manques en recherchant du sens dans le non-sens. Cela a pu être expliqué aussi comme une manière de demeurer du côté des hommes en animalisant ou en chosifiant la victime, en la faisant autre. L’auteur de la violence extrême procède à une négation de sa victime pour se (re) construire lui-même. Pure jouissance (Wolfgang Sofsky) délire (Yvon Le Bot, J Semelin) ou conduite fonctionnelle de reconstruction de soi (Primo Levi), sont les trois approches avancées pour expliquer la cruauté comme acte inadmissible et inconcevable (Wierworka, 2004 : p 268). Or, la violence extrême prend la forme d’une cruauté quand ses protagonistes redoublent d’ingéniosité pour inventer le scénario inédit le plus cruel. Car la violence extrême est d’abord un indéchiffrable insupportable qui se trouve par commodité rangé du côté de l’exceptionnalité. Parce qu’inintelligible, elle est inacceptable, elle est extra… ordinaire. Ses auteurs sont des barbares, des bêtes, des monstres ; autrement dit ; des inhumains parce qu’ils accomplissent ce que l’humain est incapable de concevoir. Dans quelle mesure, de telles approches ne sont-elles pas une manière de rassurer la société des humains qui exclue ces « monstres » exceptionnels seuls capables d’actes … inhumains ? Parce qu’inexplicables, ces violences sont quelquefois rangées dans le registre de la folie ; et qualifiées de « barbares » ou de « monstrueuses » ; des qualificatifs qui déshumanisent leurs auteurs et signalent l’impuissance du témoin à comprendre et à agir. En d’autres termes, tant que la violence relève de l’explicable (réciprocité, échange, mimétisme etc.), elle demeure humaine ; et devient extrême quand elle échappe à l‘entendement. Indicible parce qu’injustifiable, la violence extrême est inhumaine. Cependant, aussi inhumaine soit-elle d’un point de vue éthique, la violence extrême demeure du point de vue anthropologique, un acte terriblement humain ; et que l’homme accomplit toujours à partir de déterminants et selon un raisonnement humains. Comme le dit Semelin : « Les deux faces de la violence extrême, sa rationalité et sa démence, ne peuvent se penser l’une sans l’autre. Et rien ne sert de dénoncer la sauvagerie des tueurs en omettant de s’interroger sur leurs buts » (Semelin, 2000). L’auteur de l’acte de violence extrême s’érige en homme-dieu pour dénier toute humanité à la victime qu’il décide d’exclure de la vie, de la déshumaniser en l’expulsant vers l’infra humain.
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