Littérature scientifique sur le sujet « Douceur – 30-600 (Église primitive) – Sources »

Cette étude propose une approche du christianisme antique selon une perspective d’histoire des sensibilités. La douceur est très présente dans les sources chrétiennes antiques, pour décrire un ressenti sensoriel ou affectif éprouvé dans les différents champs de l’expérience religieuse : rituels sacramentels, liturgie, émotions collectives, mais aussi dans le contact avec la Bible, ou dans une forme d’expérience intérieure directe du divin. Nous nous sommes intéressés aux diverses manières dont ce vécu est exprimé et interprété, aux pratiques concrètes auxquelles il peut être relié, mais aussi au regard porté sur la douceur du point de vue des normes morales, ainsi qu’au rôle accordé à celle-ci dans la pédagogie déployée par les prédicateurs à l’égard des fidèles. Nous avons ainsi mis en lumière la dimension sensible et affective de l’expérience religieuse des chrétiens de l’Antiquité, et la valorisation dont la sensibilité fait l’objet, au regard des conceptions antiques, annonçant ainsi le Moyen Âge
This study approaches Ancient Christianity from the perspective of the history of sensibilities. Sweetness is very present in ancient Christian sources, to describe a sensory or affective feeling experienced in the various fields of religious experience: sacramental rituals, liturgy, collective emotions, but also in contact with the Bible, or in a form of direct inner experience of the divine. We are interested in the various ways in which this experience is expressed and interpreted, the concrete practices to which it can be linked, but also the way in which sweetness is viewed from the point of view of moral standards, and the role given to it in the pedagogy deployed by preachers towards the Christians. In this way, we have highlighted the sensitive and affective dimensions of the religious experience of ancient Christians, and the way in which sensitivity is valued in relation to ancient conceptions, thus heralding the Middle Ages

Ce travail se propose de faire l'étude des institutions et du droit de l'Eglise de Gaule du IVe au VIe siècle. Pour ce faire, nous nous focaliserons, dans une première partie, sur l'organisation et le fonctionnement internes de l'Eglise ; cela nous conduira à envisager la manière dont se faisait l'incorporation des nouveaux croyants ainsi que les procédures d'exclusion - excommunication et pénitence - à l'encontre des chrétiens coupables de fautes graves. Il conviendra ensuite de considérer successivement les rapports entre évêques, l'organisation hiérarchique du clergé au sein de l'église diocésaine, puis les différentes formes d'engagements que contractaient les lai͏̈cs pour se mettre au service de l'Eglise ou pour vivre l'appel du Christ. Ces données constitueront une base solide, indispensable pour appréhender, dans notre seconde partie, la place de l'Eglise au sein de la cité, et en premier lieu, pour envisager ses rapports avec les différents régimes politiques qui se succédèrent. S'agissant de la place qu'elle occupait dans la société civile, nous verrons toute l'autorité morale que les personnages religieux surent retirer de leurs occupations caritatives et, pour les plus éminents d'entre eux, de leurs activités judiciaires et politiques. Son autorité se trouva encore accrue par l'emprise, via son action moralisatrice et grâce au développement des nouvelles formes de piété chrétienne, de la religion catholique sur les esprits. Enfin, l'immensité du patrimoine ecclésiastique achève de démontrer comment l'Eglise devint l'un des principaux pouvoirs, tant sur le plan économique et social que politique, au sein de la société mérovingienne. L'ensemble de ces constatations nous permettra de conclure que, d'une manière générale, les institutions ecclésiastiques parvinrent à sauvegarder leur indépendance vis à vis du pouvoir séculier.

Cette these se propose de degager le substrat euchologique de la synaxe chretienne, et en particulier de la grande priere d'action de grace, telle qu'elle se deroulait en gaule depuis la christianisation jusqu'a l'arrivee de la dynastie carolingienne. Il s'agit des textes liturgiques les plus primitifs, correspondant a l'inculturation initiale effectuee en occident latin des prieres transmises engrec, et sur lesquels se basent les developpements propres a la periode franque. On trouvera en premier lieu un inventaire, qui se veut aussi exhaustif que possible, des sources litteraires de la liturgie en gaule, incluant l'office et les fonctions particulieres ; cela afin de ne pas couper l'eucharistie de son contexte ecclesial le plus immediat. La seconde partie traite avant tout de la priereeucharistique ellememe, sans negliger toutefois d'aborder l'ensemble de l'ordo missae enchassant cette priere. Ce preambule necessaire est suivi d'une analyse de l'anaphore, ainsi que des principaux elements qui gravitent autour : le recit de l'institution, l'anamnese, l'epiclese et la doxologie. Je rassemble enfin quelques indices sur les origines lointaines de la liturgie gallicane et sur ses racines latines les plus profondes - vraisemblablement africaines -, avant de tenter d'esquisser, a la lumiere de la liturgie comparee, ce en quoi la premiere phase de son elaboration a pu consister.

Les miracles de thaumaturges vivants, attestés au temps de Jésus et des apôtres dans les Évangiles et des Actes des apôtres, mais aussi dans les Actes apocryphes des apôtres aux IIe et IIIe siècles, avaient cessé, lorsqu’au IVe, des auteurs chrétiens commencèrent à décrire de nouveaux miracles dans les sources chrétiennes latines. Ceci constituait une vraie nouveauté, jugée si étonnante que les premiers récits de vie des thaumaturges, la Vie d’Antoine d’Athanase d’Alexandrie (vers 360), la Vie de Grégoire le Thaumaturge de Grégoire de Nysse (vers 380) et la Vie d’Hilarion de Jérôme (vers 390) n’accordent pas à leurs héros la totalité des miracles attribués à Jésus et aux apôtres. Il faut attendre la Vie de Martin (vers 397) pour voir affirmée une puissance thaumaturgique équivalente à celle du Christ. Parallèlement à ce retour des miracles accomplis par Dieu à travers certains êtres humains particulièrement pieux, de leur vivant, on assista à l’apparition, un peu antérieure, de cette capacité thaumaturgique par l’intermédiaire des reliques. La vénération des reliques était en revanche plutôt liée à la croyance que la uirtus divine qui se manifestait dans les corps des martyrs au moment de leurs tourments et de leur supplice pour les aider à supporter la douleur devait subsister dans leurs restes, ossements ou cendres. La définition de la vie ascétique comme un martyre lent et volontaire explique que l’on ait ensuite pu étendre ce schéma aux reliques des ascètes. Cependant, ces derniers avaient pu acquérir cette uirtus avant le moment de leur mort, comme leurs miracles thaumaturgiques le prouvaient. De ce point de vue, ils étaient donc plus proches des prophètes vétérotestamentaires ou des apôtres que des martyrs
The miracles of living thaumaturgists, attested in the time of Jesus and the apostles in the Gospels and the Acts of the Apostles, but also in the apocryphal Acts of the Apostles in the 2nd and 3rd centuries, had ceased, when in the 4th, Christian authors began to describe new miracles in Latin Christian sources. This was a real novelty, judged so amazing that the first writings about thaumaturgists, the Life of Anthony of Athanasius of Alexandria (around 360), the Life of Gregory Thaumaturgus of Gregory of Nyssa (about 380) and the Life of Hilarion of Jerome (about 390) do not attribute their heroes all the miracles attributed to Jesus and the apostles. It is necessary to wait for the Life of Martin (towards 397) to see a description of a thaumaturgic power equivalent to that of Christ. Parallel to this return of the miracles accomplished by God through certain particularly pious human beings, during their lifetime, there was the appearance, a little earlier, of this thaumaturgical capacity through the intermediary of relics. The veneration of the relics, on the other hand, was rather related to the belief that the divine uirtus, manifested in the bodies of the martyrs at the moment of their torments to help them bear the pain, remained in their bones or ashes. The definition of the ascetic life as a slow and voluntary martyrdom explains that it was then possible to extend this schema to the relics of ascetics. However, the latter had been able to acquire this uirtus before the moment of their death, as their thaumaturgical miracles proved. From this point of view, they were therefore closer to the Old Testament prophets or apostles than martyrs

La thèse s'ouvre sur un bref état de la question des études sur l'identité de ce pseudo-augustin célèbre mais toujours non-identifié, qui a écrit entre 374 et 386. Après une présentation des différents recueils des << questions et réponses >> de l'Ambrosiaster, cette étude propose le texte latin des traites contre les païens et sur le destin, corrigé par rapport à l’édition la plus récente, celle du corpus de Vienne, parue en 1908. Une traduction française de ces deux pamphlets apologétiques est présentée en regard du texte latin. Le commentaire comprend quatre parties. La première est une étude essentiellement littéraire. En effet, ces deux textes sont traditionnellement comptés aux rangs des apologies, mais comme il s'agit de petits traités extraits d'une collection de << questions et réponses >> exégétiques, il a paru important d'étudier en détail quelle est la place qu'ils tiennent dans le développement du discours apologétique chrétien latin dans l'antiquité. Une telle mise en perspective est brièvement présentée pour le genre des traités contre le destin. La seconde partie fait suite à l'étude sur le style de l'Ambrosiaster, préparée par l'éditeur du texte en 1905, et présente une étude sur le caractère tardif du style et de la langue de l'auteur. Ensuite, un examen des objections païennes rapportées par l'Ambrosiaster dénoue l'écheveau des sources païennes de la polémique de l'auteur, mettant en parallèle les textes fragmentaires de Celse, porphyre et de l'empereur Julien avec nos deux traités. Enfin, suivent des notes, tant historiques que philologiques, sur certains passages du texte posant des problèmes particuliers.

Malgré le nombre croissant et la vigueur des études féministes, on manque aujourd’hui d’études véritablement historiques sur la question des femmes dans l’Antiquité. La démarche proposée ici s’appuie sur une approche historique et comparative des sources apportant des éléments sur la place des femmes aux deux premiers siècles. L’objectif est d’abord de discerner, par l’analyse de la littérature juridique romaine, judéenne et rabbinique dans ses différents supports, les points d’appui et les fondements de la pensée chrétienne ancienne sur la question du statut des femmes dans la société. L’étude se termine par une présentation commentée des sources chrétiennes comportant des indications sur la place, les titres et les fonctions occupés par des femmes au sein des communautés chrétiennes. Ainsi, le statut juridique des femmes propre au milieu chrétien ne constitue certainement pas un critère discriminant les autres communautés des sociétés antiques du monde romain. En effet, la question majeure de la tutelle des femmes a sans aucun doute poussé certaines d’entre elles à vouloir entrer dans la nation israélite, sans pour autant les amener spécifiquement vers les communautés messianiques. On peut cependant proposer comme piste de réflexion concernant la présence apparemment importante de femmes dans les communautés chrétiennes, la prise en compte par les premiers chrétiens des questions sociales touchant particulièrement les femmes. Tout en cohabitant avec les groupes environnants, dont même certains de leurs membres sont issus, les communautés chrétiennes semblent avoir proposé une « alternative » à certains éléments de nature sociétale, en particulier dans le domaine familial
Despite the growing number and strength of feminist studies, historical studies on the issue of women in Antiquity are really lacking nowadays. The approach proposed here is based on a historical and comparative reading of sources which bring elements on the place of women in the first two centuries. First of all, we try to distinguish, by the analysis of the roman, judaean and rabbinic legal literature, the points of inspiration and the bases of the Christian writers’thought on the question of the status of women in society. Lastly, we propose a argued presentation of the Christian sources which give indications on the place, titles and functions occupied by women in the Christian communities. Thus, the legal status of women, belonging to the Christian milieu, is certainly not a criteria which discriminate the other communities existing in the Roman empire. Indeed, the major question of the guardianship, with no doubt incited women to enter the Judaean nation, but not specifically the Messianic communities. However, with regard to the important presence of women in the Christian communities, it is possible to consider, as an explanation, the fact that the first Christians take into account the social questions, concerning particularly the women. While cohabiting with the surrounding groups, from which even some of their members come from, the christian communities seem to have proposed an "alternative" to certain elements of societal nature, especially concerning the family domain

Ce travail est consacré à l'étude des deux grands courants cénobitiques de Pachôme (vers 290-346) et de Basile de Césarée (329 ou 330-378). La première partie divisée en 3 chapîtres vise à reconstituer l'évolution du cénobitisme pachômien durant le IVe siècle et à évaluer les valeurs de ses sources. . . La deuxième partie. . . Qui concerne le cénobitisme basilien, a pour objectif de retracer la formation du Grand Ascéticon. .
This work is focused on the study of the two main cenobitic streams issuing from Pachomius (circa 290-346) and Basil of Caesarea (329 or 330-378). The first part divided into three chapters, aims both at reconstructing the evolution of the pachomian stream during the fourth century and at an assessment of its development. . . The second part. . . Concerns the cenobitism of Basil of Caesarea and seeks to trace the formation of the Large Asceticon. .

A l'exception des ouvrages anciens d'érudition locale, dont la valeur des données est souvent douteuse ou inexacte, les origines et le développement du christianisme au sein d'un diocèse particulier n'ont généralement fait l'objet que de brefs articles de revues. La convergence et la confrontation des sources écrites, archéologiques et toponymiques permettent pourtant d'écrire l'histoire chrétienne du diocèse de Troyes des origines à la fin du IXème siècle, époque des invasions normandes au-delà de laquelle la Gaule du nord connait de profonds changements politiques, sociaux et religieux. Apres avoir établi le contexte géographique et dépouillé les origines religieuses du diocèse des légendes léguées par le moyen âge, l'analyse porte sur l'époque, le cadre et les acteurs de la première évangélisation ; la topographie chrétienne de la cite épiscopale, les premiers monastères et ermitages, témoins de la christianisation en profondeur à l'époque merovingienne ; l'activité religieuse du diocèse au IXème siècle et sa place au sein de l'histoire chrétienne de la Gaule du nord ; et enfin la christianisation rurale par l'enquête sur la création des paroisses. Cette étude, confinée en son début à la ville sainte de Troyes, point de départ de l'évangélisation, évolue progressivement vers le diocèse afin de donner l'image d'un christianisme expansif
Apart from ancient works of local knowledge, whose data is often doubtful or inaccurate, the origins and the development of Christianity in a particular diocese have generally only been the object of brief review articles. However, the collection and collation of written, archaeological and toponymic sources allows the writing of a Christian history of the diocese of Troyes, from its origins to the end of the IXth century, an era of Viking’s invasions after which northern Gaul was the subject of deep political, social and religious changes. After establishing its geographical context, and stripping the legends left by the middle ages from the religious origins of the diocese, the analysis concerns itself first with the time period of, the setting and the participants in the first evangelization; followed by the Christian topography of the episcopal city describing the first monasteries and hermitages - witness to the widespread Christianization during the Merovingian era ; then the religious activity of the diocese during the IXth century and its place within the Christian history of northern Gaul ; and finally, the rural Christianization through the investigation of the creation of the parishes. The analysis first confined to the Christian town of Troyes, starting point of the evangelization, progresses to the diocese in order to give a picture of an expansive Christianity