Littérature scientifique sur le sujet « 1332-1387 »

La thèse couvre la période allant de 1298 (début de la genèse du domaine Evreux-Navarre) à 1425 (mort du dernier Evreux-Navarre) et se limite aux sources françaises. Elle étudie trois générations d'Evreux-Navarre, de Philippe I à Charles III de Navarre, ainsi que Louis et Jeanne d'Evreux. Elle décrit les solidarités privées et les représentations textuelles et iconographiques, par lesquelles cette famille est apparue et s'est renforcée. Elle évalue l'influence de la parenté sur le conflit opposant les Evreux-Navarre aux Valois au milieu du XIVème siècle, et sur la manière dont il fut perçu. Elle inventorie les solidarités familiales à l'œuvre dans le conflit, notamment le soutien apporté à Charles II de Navarre ; la part de responsabilité de la conscience familiale dans l'ouverture des hostilités ou dans leur règlement. Elle s'intéresse aussi à l'influence de la parenté sur la pensée politique : concept permettant de penser la société, la parenté est souvent associée à d'autres concepts-clé d'une pensée historique cyclique, la discorde et la concorde. Enfin, la thèse envisage dans quelle mesure l'expérience politique a modifié les solidarités familiales privées, en bouleversant l'ordre de priorité donné à chaque type de parenté dans l'établissement des solidarités familiales privées.

Des principautés de la fin du Moyen âge, celle d'Evreux n'a fait l'objet d'aucune étude. Elle date de la constitution, en 1298, du comté d'Évreux en apanage en faveur de Louis de France, fils de Philippe III le Hardi. L'histoire de cette principauté est celle d'une suite de spoliation d'héritages par les rois de France, de révoltes et de drames de sang. Elle est aussi celle d'un pouvoir bilocalisé, dont la difficulté d'exercice provenait du double statut de ses détenteurs, à la fois sujets des rois de France et souverains d'un royaume étranger depuis l'accession au royaume de Navarre en 1328 de Jeanne de France, fille de Louis X le Hutin et épouse de Philippe d'Évreux. Elle est enfin celle d'une construction institutionnelle et politique, sans doute inaboutie, mais qui fit prendre à la principauté les allures d'un " État" princier. Pour autant, cette construction fut un insuccès, pour au moins quatre raisons: manque de ressources financières, instauration d'un véritable régime d'occupation militaire étrangère, manque de solidarité morale et de cohésion des officiers, absence de soutien des sujets normands à la politique des comtes. La principauté ne résista d'ailleurs pas à sa conquête en 1378, après la découverte d'une énième tentative d'alliance de Charles II de Navarre avec l'Angleterre. Ne parvenant pas à se la faire restituer, son fils Charles III de Navarre y renonça en 1404. La principauté avait vécu, et avec elle, la pensée ou l'espoir de rivaliser avec les rois de France et leur disputer une partie de leur autorité

Au XIVème siècle, en Castille et en Aragon, règnent Pierre Ier et Pierre III, que l'Histoire connaît, respectivement, sous les noms de cruel et de cérémonieux. Ces surnoms sont dus aux Chroniques des deux rois : celle de Pero López de Ayala pour le règne de Pierre Ier et celle de Pierre III, aidé par d'autres intervenants, pour le sien. Les œuvres sont donc des actes politiques, la première visant à blâmer l'action du souverain et la deuxième, à l'inverse, à la justifier. L'écrit revêt ainsi une importance capitale car c'est à travers lui que le lecteur- médiéval ou non- peut juger les événements et les personnes. Cependant, avant d'atteindre ce but, un travail sur l'activité même d'écriture doit être effectué. Il convient de s'interroger sur sa finalité, de réfléchir sur sa portée et d'indiquer ce à quoi elle doit tendre. L'enjeu est de taille car il consiste à définir ce que signifie l'expression " écrire l'Histoire ", en cette fin du Moyen Age
In the 14th century Peter I and Peter III reigned over Castille and Aragon. They have gone down in history as the cruel one (Peter I) and the ceremonious one (Peter III). These nicknames are due to the Chronicles, written about these two kings; Pero Lopez de Ayala's work about Peter I and the other written by Peter III, helped by other writers. These works are therefore political acts- the one, written in Catalan- aiming to justify the Sovereign's actions- whereas on the contrary, the other, the Castillian Chronicle, intended to criticize them. These works are therefore vital as it is through these that the reader can form his own judgement of people and events. However, before attaining this aim, a study of the actual act of writing must be carried out. People should question its final form, reflect upon its reach and indicate what it should offer. The stakes are high as it is a question of defining the meaning of the expression writing history, at the end of these Middle Ages