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1

Barreto, J. y J. Wendland. "Image du corps, vécu corporel et bonding chez les femmes dans les six mois suivant l’accouchement". Périnatalité 14, n.º 1 (marzo de 2022): 27–33. http://dx.doi.org/10.3166/rmp-2022-0145.

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Cette étude a pour objectif d’explorer l’impact de l’image du corps et du vécu corporel de jeunes mères sur leur bonding, le lien émotionnel unissant un parent à son nourrisson dans les premiers temps après la naissance. Un échantillon de 565 femmes, âgées de 18 à 45 ans, ont répondu en ligne à un questionnaire portant sur leurs données sociodémographiques et obstétricales, un questionnaire sur l’image du corps et un questionnaire sur le bonding. Les résultats mettent en évidence l’impact négatif d’une satisfaction corporelle moindre, d’une perception du corps comme peu féminin et d’un état de tension corporelle sur le lien précoce de la mère à son nourrisson.
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Valente, Dannyelle, Florence Bara, Amandine Afonso-Jaco, Nicolas Baltenneck y Édouard Gentaz. "La perception tactile des propriétés spatiales des objets chez les personnes aveugles". Enfance N° 5, n.º 1 (4 de marzo de 2021): 69–84. http://dx.doi.org/10.3917/enf2.211.0069.

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Brisart, Robert. "La théorie des assomptions chez le jeune Husserl". Articles 36, n.º 2 (23 de marzo de 2010): 399–425. http://dx.doi.org/10.7202/039478ar.

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Resumen
Résumé Afin de « sauver une existence » pour les objets dont il est question dans les représentations mathématiques, le jeune Husserl invente en 1894 une théorie des assomptions. Notre but est d’explorer cette théorie pour montrer en quoi elle constituait une alternative probante par rapport à l’ontologie réaliste et à la conception correspondantiste de la vérité. De celles-ci, pourtant, Husserl ne parviendra pas à se départir à l’époque, comme en témoigne la dichotomie qu’il opère entre la signification et la perception, et c’est pourquoi il ne saura non plus tirer parti de sa propre théorie des assomptions. Elle semble pourtant refaire surface à la fin de son oeuvre, suite à la rupture avec le réalisme que marque précisément l’introduction du concept de sens ou de noème de perception.
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4

Blanchard, Marie-Josée y David Howes. "« Se sentir chez soi » au musée". Anthropologie et Sociétés 38, n.º 3 (11 de marzo de 2015): 253–70. http://dx.doi.org/10.7202/1029027ar.

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Comment présenter la complexité sensorielle et symbolique d’une culture à l’intérieur d’un espace muséal qui possède lui-même un régime sensoriel souvent limité à la perception visuelle ? Cet article cherche à comprendre le rôle des perceptions sensorielles dans l’espace muséal à travers l’analyse de la nouvelle exposition permanenteC’est notre histoire. Premières Nations et Inuit du XXIe siècledu Musée de la civilisation à Québec. En comparant les réalités sensorielles autochtones en Amérique du Nord et la présentation qui en est faite au Musée à travers trois exemples, nous démontrerons comment les stratégies de présentation d’objets faisant appel aux sens permettent au visiteur de se plonger dans les environnements autochtones et d’en saisir plus adéquatement la symbolique et l’importance culturelle. Malgré les efforts apportés lors de la phase préparatoire, où plusieurs représentants et communautés autochtones ont été consultés sur le contenu et le design de l’exposition, les objets exposés ne correspondent pas adéquatement aux idées que voulaient y traduire les Premières Nations et Inuit. Ces derniers ont clairement exprimé vouloir se « sentir chez eux » dans cet espace muséal, mais n’ont pas réussi à pleinement s’y identifier étant donné le fossé creusé entre le sensorium muséal et les sensoria autochtones.
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Salomonsson, Björn. "L’évitement du regard dans la psychothérapie parents-bébé : manifestations et suggestions techniques". L’Année psychanalytique internationale Volume 2023, n.º 1 (6 de octubre de 2023): 21–45. http://dx.doi.org/10.3917/lapsy.231.0021.

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Les nourrissons expriment leur détresse émotionnelle en gémissant, en pleurant, en s’agitant, en gardant le silence, etc., ce qui peut être considéré comme une communication qui affecte également le(s) soignant(s). L’évitement du regard du nourrisson constitue un mode d’expression subtil et passant souvent inaperçu, sauf par les parents. Il suscite souvent chez ceux-ci des sentiments de rejet, de honte et de désespoir, et peut être un motif de consultation pour une psychothérapie parents-bébé. En thérapie, le symptôme révèle souvent une perturbation de l’interaction émotionnelle de la dyade. La thérapie peut apporter un soulagement du symptôme et du trouble relationnel. Parfois, le thérapeute découvre que le nourrisson évite le regard du thérapeute plutôt que celui des parents. Cela met au défi l’expertise du thérapeute dans l’établissement du contact avec le bébé, ainsi que dans la perception et le traitement des réactions émotionnelles liées au retrait du bébé. L’évitement du regard suscite des questions théoriques abordées dans une publication précédente : qu’est-ce que l’enfant semble éviter dans les yeux de l’adulte, et comment pouvons-nous conceptualiser la dimension psychodynamique en arrière-plan de ce symptôme ? Il suscite également des questions techniques : comment le thérapeute peut-il entrer en contact avec un nourrisson qui évite son regard ou celui de sa mère ? Comment le clinicien peut-il utiliser leurs réactions émotionnelles et son contre-transfert, pour comprendre et promouvoir la communication émotionnelle au sein de la dyade ? Deux vignettes cliniques sont fournies.
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Masi, Francesca y Barbara de Negroni. "La physiologie épicurienne de la représentation mentale". Cahiers philosophiques N° 173, n.º 2 (22 de noviembre de 2023): 29–46. http://dx.doi.org/10.3917/caph1.173.0031.

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En plus de concevoir la vue et la pensée comme des processus empiriques capables de reproduire les caractéristiques des corps, Épicure reconnaît un processus psychophysique intermédiaire par le biais duquel les phantasiai ou représentations sont produites dans l’esprit et synthétisent les caractéristiques des objets sensibles. L’objectif de cet article est de monter qu’Épicure a retravaillé la doctrine de Démocrite dans cette direction, à la lumière de la critique aristotélicienne de certaines théories de la perception et de sa réflexion sur la formation du phantasma . Nous étudions le processus physiologique à l’origine de la phantasia chez Épicure, et nous montrons son lien avec le processus psychophysique adopté par Aristote pour expliquer la représentation.
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Riquet, S., E. Hinsinger, E. Bernard y C. Zakarian. "Évaluation du stress en post-partum des mères lors de la consultation postnatale". Périnatalité 11, n.º 3 (septiembre de 2019): 126–34. http://dx.doi.org/10.3166/rmp-2019-0058.

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Introduction : Pour l’OMS, le post-partum s’achève six à huit semaines après la naissance. Les facteurs de stress postnatal ont été appréciés chez des mères lors de la consultation postnatale. Une observation entre la perception du stress postnatal et celle du stress postaccouchement a été menée. Matériel et méthode : Une étude descriptive des mères (n = 133), puis comparative entre primipares (n = 56) et multipares (n = 77) a été réalisée à l’aide de l’échelle psychométrique Post-Natal Perceived Stress Inventory (PNPSI). Résultats : Les primipares se perçoivent significativement (p < 0,05) plus stressées sur le facteur de la relation avec leurs nourrissons, alors que les multipares sont significativement (p < 0,05) plus stressées sur la place du père auprès de l’enfant. La mort inattendue du nourrisson (MIN) est l’élément le plus stressant pour les mères, notamment les primipares (66 %). Ce stress est corrélé significativement (p < 0,05) avec celui qu’elles perçoivent sur leur fatigue, le sentiment d’être débordée et de ne pas savoir si leurs nourrissons mangent suffisamment. Le stress sur les rythmes et la santé du nourrisson est très significativement (p < 0,001) corrélé avec celui sur la MIN. À la consultation postnatale, elles sont moins stressées par la fatigue et l’allaitement contrairement au séjour en maternité, et 71 % ne sont plus du tout stressées par les soins à donner à leurs enfants. Conclusion : Développer l’entretien postnatal précoce permettrait de soutenir les parents dans leurs rôles et de renseigner les mères sur la MIN à domicile.
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Lewis, Pierce F. "La restauration du patrimoine aux États-Unis : évaluation critique et orientations". Cahiers de géographie du Québec 21, n.º 53-54 (12 de abril de 2005): 269–92. http://dx.doi.org/10.7202/021365ar.

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L'objectif de cet article est, d'une part de dresser un bilan des résultats de la sauvegarde et de la restauration du patrimoine architectural urbain des États-Unis, et d'autre part de définir les divers concepts qui sont invoqués par les défenseurs du patrimoine.L'auteur constate d'abord, qu'à de rares exceptions, les paysages urbains des XVIIIe et XIXe siècles ont été détruits. L'une des principales causes de l'échec de la sauvegarde du patrimoine aux États-Unis est l'absence de conscience historique chez les Américains. L'histoire et les objets qui s'y rattachent sont considérés comme une marchandise.Mais il existe cependant un certain attachement romantique pour le passé qui s'exprime, souvent maladroitement, faute de pouvoir s'appuyer sur des concepts de restaurationbien définis. L'auteur analyse ensuite les divers concepts utilisés par les défenseurs des paysages historiques :— la « mémoire culturelle », qui invoque la fidélité au passé ;— la « patine du temps » qui est l'expression d'une perception esthétique et sensuelle des vieux objets ;— la « proxémie », qui est en relation avec la notion de voisinage et la qualité de l'environnement social ;— la « diversification de l'environnement », telle qu'elle existait autrefois, est un paliatif à la motonomie de l'architecture moderne ;— la valeur économique est un concept qui vise à appliquer les analyses coûts-bénéfices aux opérations de restauration. Le cas de la sauvegarde du Vieux-Carré, à la Nouvelle-Orléans, est ensuite présentécomme une réussite sur le plan architectural, mais un succès discutable sur leplan social, puisque la population pauvre, des noirs en majorité, a été chassée du quartier par les loyers trop élevés. En conclusion l'auteur insiste sur ia nécessité de bien définir les principes directeurs dans toute opération de restauration du patrimoine.
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Pérès, Marie. "De la modélisation à l’image virtuelle : images et réel". Figures de l'Art. Revue d'études esthétiques 11, n.º 1 (2006): 197–208. http://dx.doi.org/10.3406/fdart.2006.1412.

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L’usage de la maquette informatique en sciences humaines et en particulier dans le domaine de l’archéologie prend de l’ampleur. Il ne s’agit pas ici de bâtir un état des lieux exhaustif de ce qui existe en ce domaine mais de se baser sur un certain nombre d’exemples très actuels afin de préciser les rôles et influences de l’usage de la modélisation informatique sur l’image de restitution. La création de maquettes tridimensionnelles fournit un support de projection à l’auteur comme au destinataire. Cette image, même lorsqu’elle cherche la neutralité, oriente la lecture. Le degré de réalisme, la recherche de l’illusion par l’image virtuelle pousse à questionner le degré d’introduction dans le réel de ces images qui nous sont de plus en plus familières. La multiplication des actualisations possibles, tout comme la capacité d’évolution des maquettes tridimensionnelles, change le statut de ces images tout en modifiant la perception du référent. La validation du statut d’image de ces objets qui flirtent avec l’illusion rend nécessaire une interrogation sur la capacité que possède une image à modifier la construction de l’image mentale de l’objet qu’elle désigne chez le destinataire. La tridimensionnalité des maquettes informatiques, comme l’utilisation de la réalité virtuelle, ajoutent encore une dimension à ce questionnement où les images interrogent finalement leur rapport au réel.
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Sawaya, Michèle. "Épreuves projectives et transmission intergénérationnelle et transgénérationnelle du vécu de guerre". Perspectives Psy 62, n.º 2 (abril de 2023): 118–26. http://dx.doi.org/10.1051/ppsy/2023622118.

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Nous nous proposons de discuter les apports des épreuves projectives dans l’étude de la transmission du trauma à partir de notre travail de recherche autour de la transmission du vécu de guerre chez des Libanais en France. Les rencontres avec les familles se sont effectuées en deux temps : d’abord des entretiens semi-directifs avec les parents, analysés de manière transversale avec la méthode qualitative phénoménologique (IPA), ensuite des entretiens avec les enfants nés en France, précédés d’une passation d’épreuves projectives (Rorschach et TAT). Les épreuves projectives ont permis d’explorer entre autres, les interactions précoces et les relations d’objets qui peuvent être affectées par un vécu parental passé dans un contexte de violence. Nos résultats vont dans le sens d’identifications prudentes, voire ambivalentes aux imagos parentales et aux premiers objets d’amour. Ils révèlent également une perception de la relation qui paraît menaçante. Par ailleurs, la situation projective suscite une mobilisation de défenses accrue, notamment en lien avec le contrôle. Mais par moment, ces défenses semblent mises à mal, dévoilant un défaut de pare-excitation. Ce que nous relevons surtout, ce sont des résonances entre le discours parental et certaines réponses dans les épreuves projectives, notamment à certaines planches du TAT. L’analyse des mouvements transféro/contre-transférentiels au moment de la passation et de l’interprétation a été également un point central du travail et a permis un approfondissement de notre travail.
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Frégeau, A., A. Cournoyer, N. Soucy, D. Fortier, P. Desaulniers, V. Castonguay y R. Fleet. "P100: Une activité de simulation de table à des fins de formation interprofessionnelle pour enseigner une nouvelle procédure intrahospitalière de code rose : une étude pilote exploratoire et rétrospective sur la perception des apprenants". CJEM 22, S1 (mayo de 2020): S101. http://dx.doi.org/10.1017/cem.2020.306.

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Introduction: Les erreurs médicales sont causées par des failles de système plutôt qu'un seul individu. Dans ce contexte, de multiples designs pédagogiques de formation interprofessionnelle (FIP) ont été proposés pour développer une meilleure collaboration interprofessionnelle. L'une des initiatives pédagogiques proposées en médecine de désastre est la simulation de table (TTX). La TTX consiste à simuler une situation de code orange dans un environnement informel où les participants doivent discuter de la suite logique des actions à prendre. Le protocole d'arrêt cardiaque intra-hospitalier chez le nourrisson de moins de 30 jours (code rose) ayant été mis à jour au Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), cela a généré un besoin de FIP au sein des équipes. Ainsi, nous avons développé une FIP innovante en utilisant la TTX pour enseigner un nouveau protocole de code rose. L'objectif primaire de la présente étude est d'évaluer la perception des apprenants à propos de cette FIP. Methods: La présente étude rétrospective de cohorte s'est déroulée en mars 2019 au centre de simulation du Centre hospitalier de l'Université de Montréal. Un groupe interprofessionnel (médecins, infirmières, inhalothérapeutes, préposés aux bénéficiaires, etc.) a été recruté. Un sondage de satisfaction des participants leur a été remis immédiatement après la TTX. Des statistiques descriptives (n, %) ont été réalisées. Les commentaires recueillis lors du débreffage ont permis de nuancer les résultats et d'apporter des changements à la nouvelle procédure de code rose. Results: Un total de 13 participants ont participé à la TTX, dont 10 ont répondu au sondage (10/13 : 77%). 3 observateurs ont participé à la TTX et ont tous répondu à certaines questions du sondage (3/3 : 100%). Suite à la TTX, 80% (n = 8) des participants ont eu l'impression de mieux comprendre leur propre rôle et 90% (n = 9) des participants ont eu l'impression de mieux comprendre le rôle des autres professionnels. Tous (100%, n = 13) ont apprécié la TTX et ont affirmé qu'il était probable ou très probable qu'ils participent à nouveau à une telle activité de FIP s'ils y étaient invités et qu'ils recommanderaient à un collègue d'y participer. Conclusion: Il est possible de réaliser une TTX pour une autre procédure d'urgence que le code orange, c'est-à-dire pour le code rose et cela est apprécié des participants. Ces derniers se sont sentis plus confiants dans leur rôle et dans leur connaissance du rôle des autres professionnels.
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Dubouclez, Olivier. "SUR LE PEU DE RÉALITÉ: ONTOLOGIE ET “ANTI-PERCEPTION” CHEZ CLÉMENT ROSSET". TRÁGICA: Estudos de Filosofia da Imanência 12, n.º 1 (22 de julio de 2019). http://dx.doi.org/10.59488/tragica.v12i1.27228.

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Resumen
Depuis Le Principe de cruauté (1988), l’anti-perception designe chez Clément Rosset cette curieuse capacité qu’a l’être humain de ne pas percevoir le réel, capacite qui relève à la fois du “refus de perception” et du “croire percevoir” propre à la logique du dédoublement. Approfondissant cette notion entre 2004 (Impressions fugitives) et 2012 (L’Invisible), Rosset décale sa théorie du double et fait droit à une théorie de l’objet inexistant, ce “rien” qui est au moins provisoirement “quelque chose”, point aveugle ou objet intentionnel qui possède une réalité minimale au sein même de l’illusion. Cette différenciation des doubles, qui montre la vitalité et la plasticité de l’ontologie rossétienne, permet aussi de penser l’anti-perception poétique de Raymond Roussel. Tenant d’un “imaginaire pur” où les objets perdent toute consistance, où ils sont les ombres d’une écriture qui ne travaille que pour elle-même, l’écrivain promeut ce que l’on pourrait appeler, en suivant le dernier Rosset, un réalisme du rien.
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Kilani-schoch, Marianne. "Langue et culture". Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.017.

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Resumen
La vaste littérature (linguistique, psycholinguistique, ethnolinguistique, etc.) des XXe et XXIe siècles sur la relation entre langue et culture montre d'importantes variations dans la conception et l'approche de la problématique. Au cours des années 1930, la question du relativisme linguistique a été stimulée par l'hypothèse Sapir-Whorf (Carroll 1956) selon laquelle les structures et catégories linguistiques d'une langue influent sur la pensée et la culture de ses locuteurs, voire même les structurent ou les déterminent. Comme la conception structuraliste dominante de l'époque ne réservait guère de place aux pratiques culturelles, la réflexion autour du relativisme linguistique a d'abord impliqué principalement les systèmes: système linguistique, et plus précisément grammatical et sémantique, d'une part, et système cognitif comme ensemble de concepts ou représentations mentales, d'autre part (voir par exemple plus récemment Wierzbicka 1991 et la critique de Kristiansen et Geeraerts 2007 parmi d'autres, cf. aussi Jackendoff 2007), délaissant ainsi un aspect important de la perspective de Whorf sur la culture (Bickel 2000: 161-163). A partir des années 60, l'importance accordée à la recherche sur les universaux linguistiques et cognitifs a éloigné une bonne partie de la linguistique de toute préoccupation impliquant la diversité sociale et culturelle, et par là même, de l'hypothèse du relativisme linguistique. Par exemple, une étude célèbre de Berlin et Kay (1969) a argué que le lexique des couleurs dans les langues était déterminé par des contraintes universelles sur la perception visuelle. Cette étude a largement contribué à discréditer l'hypothèse Sapir-Whorf. Ces vingt-cinq dernières années cependant, les recherches linguistiques se sont réorientées dans le sens de l'empirie (cf. Sidnell et Enfield 2012) et la question whorfienne a été reprise. Toute une série de travaux linguistiques et psycholinguistiques ont développé des méthodes expérimentales pour évaluer les conséquences cognitives de la diversité linguistique. Par ex. Choi et Bowerman (1991) et Lucy (1992), pour ne citer qu'eux, ont mis en évidence de façon spectaculaire des différences de perception et de catégorisation d'actions et d'objets chez de très jeunes enfants et chez des adultes selon les langues. D'autres travaux, dont l'orientation est plus directement anthropologique, s'intéressent, au-delà des systèmes, aux affinités entre les usages langagiers et les formes culturelles des pratiques sociales (Bickel 2000: 161 ; Hanks 1990 ; Gumperz et Levinson 1996). Une partie importante d'entre eux ont porté sur les manières différentes dont les catégories grammaticales des langues encodent certains aspects des relations et contextes sociaux et culturels. Par exemple, dans de nombreuses langues du monde, la deixis spatiale correspond à la grammaticalisation de coordonnées géographiques, c'est-à-dire est définie par une orientation absolue (personnes et objets sont obligatoirement localisés aux points cardinaux ou en haut, en bas ou au-delà de la colline où les locuteurs vivent, Bickel 2000), et non par une orientation relative comme dans la plupart des langues indo-européennes (ex. Paris rive droite). Or, comme Bickel (2000: 178-9) l'a montré avec l'exemple du belhare (langue tibéto-birmane du Népal), cette grammaire de l'espace est associée à l'expérience directe de l'espace social dans les interactions. En s'attachant aussi à expliciter le rôle de la culture, plus précisément des pratiques culturelles (au sens d'habitus de Bourdieu) dans le relativisme linguistique, Bickel recentre la perspective: il montre qu'entre pratiques culturelles, pratiques linguistiques et cognition, l'influence est réciproque et non unidirectionnelle. Les opérations de schématisation auxquelles les pratiques sociales sont nécessairement sujettes influencent directement la cognition. En retour les principes universels de la cognition peuvent influer sur les formes linguistiques et culturelles. Sidnell et Enfield (2012) ouvrent un autre domaine d'application du relativisme linguistique avec les différentes ressources conversationnelles que les langues mettent à disposition des locuteurs pour effectuer un même type d'action sociale dans l'interaction, tel manifester son accord ou son désaccord avec l'interlocuteur. Ils montrent que les propriétés structurales (ordre des mots, particules, etc.) constitutives de ces ressources ont des implications différentes sur la suite de l'interaction elle-même, et, selon la langue, entraînent notamment la clôture de l'échange ou au contraire sa continuation par un développement thématique. De telles différences induites par la réalisation d'actions langagières identiques sont considérées comme des "effets collatéraux" inévitables de la diversité dans les possibilités structurales offertes aux locuteurs par chaque langue pour réaliser leurs rôles d'agents sociaux. Ces effets collatéraux de moyens linguistiques sur les actions sociales (mais néanmoins linguistiques, voir le commentaire de Duranti 2012 qui suit l'article cité) relèveraient aussi du relativisme linguistique Notons ici que le projet de l'ethnographie de la communication, dès 1960, avait déjà fait de la diversité culturelle dans les formes de communication et la manière dont ces formes de communication interfèrent avec les systèmes et pratiques culturels son objet d'étude (Gumperz et Hymes 1964). La contribution pionnière de Gumperz (1989) dans l'intégration de la culture à l'analyse de l'interprétation en conversation, consiste notamment à avoir mis en évidence les conventions culturelles des indices linguistiques à l'aide desquels les locuteurs signalent au cours de l'interaction le type d'activité sociale dans lequel ils sont engagés, ainsi que l'interprétation à donner à leurs énoncés. Par exemple, les indices prosodiques (direction de la courbe intonative, accentuation) pour marquer la fin ou la continuation d'un tour de parole, une requête polie, etc. varient selon les langues. Le dernier aspect à évoquer dans la reprise de l'hypothèse Sapir-Whorf est la complexification et différenciation de la notion même de pensée, selon que le locuteur est engagé ou non dans des activités langagières. Slobin (2003) distingue le processus "en ligne" consistant à "penser pour parler" (thinking for speaking). Ce mode de pensée ou activité du locuteur sélectionnant les caractéristiques des objets et événements codables dans sa langue, manifeste comment les exigences des langues conduisent les locuteurs à prêter attention à des aspects différents et particuliers de la réalité. La schématisation qui préside aux énoncés est ainsi spécifiée par chaque langue et guidée par elle. Slobin illustre le concept de "penser pour parler" avec l'expression linguistique du mouvement qui en anglais, par exemple, encode la notion de mode de déplacement dans le verbe principal (the dog ran into the house), à la différence du français qui n'encode cette notion que secondairement ou accessoirement (le chien est entré dans la maison [en courant]) et lui préfère celle de direction du déplacement. En résumé, la diversité culturelle et sociale, préoccupation principale de l'anthropologie, a retrouvé une place de choix dans la réflexion linguistique contemporaine et l'hypothèse du relativisme linguistique connaît un renouveau. Mais cette diversité n'est pas pensée comme sans contraintes, la nature précise des éléments universaux ou communs restant cependant à établir (voir par ex. Malt et Majid 2013).
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Melliti, Imed y Abdelhamid Hénia. "Anthropologie indigène". Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.003.

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Dès son invention, la catégorie « indigène » est une catégorie beaucoup moins savante que politique. « C’est la colonisation qui fait les indigènes », écrit René Gallissot. Sans être tout à fait des « primitifs », ces indigènes sont supposés être d’une espèce différente qui conserve des traits d’exotisme et de sauvagerie visibles dans la culture et les modes d’organisation sociale. Le propre de la catégorie indigène est d’être issue de la frontière coloniale : les indigènes le sont dans la mesure où ils sont justement, et en même temps, des sujets des empires coloniaux. Comme le montre R. Gallissot, la généalogie du mot indigène est complexe et procède d’une juridicisation d’une catégorie au départ naturaliste, donnant lieu en définitive à une classe juridique elle-même naturalisante et naturalisée. La fabrique juridique de « l’indigénat » comme statut en perpétuel recomposition au fil de l’histoire coloniale, et de ses relais institutionnels, administratifs et politiques, fait que la société coloniale est une société divisée en deux classes de populations et d’institutions : des sujets infériorisés et des citoyens à part entière, et respectivement des modes d’administration, des régimes juridiques et des juridictions spécifiques (Gallissot 2006). Ainsi l’«indigénat » est un statut stigmatisé et stigmatisant. La colonisation et le colonialisme étant perçus de plus en plus comme des objets historiques révolus mais avec des relents persistants, la catégorie « indigène » tend à être dégagée de son stigmate. Aujourd’hui, un courant d’« indigénisation » des savoirs prétend même s’en emparer en le retournant. Cette démarche est présentée comme le moyen de dessiner une posture méthodologique permettant d’opérer un déplacement dans le champ des recherches en sciences sociales en les dégageant de tout hégémonisme ethnocentrique. Quel bilan pouvons-nous dresser des pratiques empiriques propres à ce courant ? Dans quel contexte épistémologique s’inscrit-il ? Qu’en est-il du piège identitaire qui le guette ? L’indigénisation est-elle une pratique réservée exclusivement aux chercheurs indigènes ou autochtones et quel statut accorde-t-elle aux concepts et paradigmes produits par la communauté scientifique internationale ? Les soi-disant chercheurs autochtones ne sont-ils pas en passe d’inventer leurs propres « indigènes », en décrétant le déclassement d’une partie de la communauté scientifique ? L’idée de l’indigénisation vient à la suite de plusieurs tentatives de renouveaux épistémologiques. La « décolonisation des savoirs » introduite par les Postcolonial Studies anglophones a montré que la décolonisation n’est pas seulement une action politique, mais également une action épistémologique. A cela, il faut ajouter la critique de l’orientalisme par Edward Saïd (1980), les différentes écoles qui ont amorcé une tentative de construire le savoir à partir du « bas » (view from below) ou de « l’intérieur », ou de faire de la recherche du côté des acteurs, ou encore au « ras de sol » (Revel 1989). C’est dans la même perspective que s’inscrivent la contribution des Subaltern Studies en Inde (Pouchepadass 2000 ), l’« écriture de l’histoire » par Michel de Certeau (2002) et sa sociologie de l’« invention du quotidien », la reconstitution de la « vision des vaincus » par Nathan Wachtel (1999), la microstoria italienne, l’analyse « du point de vue de l’indigène » (Geertz 1986), et l’analyse des « armes du faible » par James C. Scott (1985). Les Latinos Studies, les Gender Studies, les Black Studies, sont autant de courants qui ont contribué à la poursuite de cet élan novateur. Le dernier en date est le courant représenté par le Manifeste de Lausanne. Pour une anthropologie non hégémonique (Saillant, Kilani, Graezer Bideau 2011). Indigéniser consisterait à répondre à la question de savoir comment penser une société sans être le porte-parole d’interprétations hégémoniques ou surplombantes venant souvent de l’extérieur. Cela suppose aussi le dépassement de la dichotomie «indigène»/«occidental» en se dégageant des rapports de force historiques liés à ces deux catégories, telles qu’elles étaient forgées dans le contexte colonial. La propension à l’indigénisation des savoirs a parfois tourné au discours identitaire, notamment chez les «sociologues arabes» (Melliti 2006 ; 2011). Il existe une tension à l’arrière fond du débat autour de la question d’arabisation des sciences sociales d’une manière générale. L’autre usage de l’indigénisation obéissant à des raisons exclusivement identitaires serait de dire que seuls les indigènes seraient les mieux placés pour rendre compte des réalités locales. Prenant sa source dans le nationalisme postcolonial, ce courant est obnubilé par l’idée de décoloniser les sciences sociales. Pour les défenseurs de ces courants, seul l’indigène serait capable de mieux étudier les sociétés anciennement colonisées. Il va sans dire que, dans ce contexte précis, la validité scientifique des résultats obtenus est incertaine. Une autre manière de comprendre l’indigénisation serait de l’assimiler à une posture méthodologique et à une démarche adoptée par tout chercheur quelle que soit son origine. De ce point de vue, l’altérité du chercheur n’est guère perçue comme un handicape pour une meilleure intelligibilité des réalités sociales plurielles qu’il se donne pour objet (Godelier 2007). Que le chercheur soit indigène (de l’intérieur) ou non, la question n’est pas là. Avec l’indigénisation des savoirs on insiste sur la manière dont les objets relatifs aux sociétés locales sont construits, pensés et traités. Il s’agit de partir de l’intérieur, c'est-à-dire des « concepts proches de l’expérience » pour « voir les choses du point de vue de l’indigène », comme le précise Clifford Geertz (1986 : 73-74). Pour ce faire, il faut voir selon lui les expériences des indigènes « dans le cadre de leur propre idée de ce qu’est la personne » ; autrement dit, comment ils « se voient eux-mêmes » et comment ils « se voient les uns les autres ». Et Geertz d’ajouter : « […] pour Java, Bali et le Maroc, au moins, cette idée diffère sensiblement non seulement de la nôtre, mais de façon non moins dramatique et non moins instructive, de l’une à l’autre » (Geertz : 76). Les effets des postures ethnocentriques empêchent de bien comprendre les sociétés locales, dans la mesure où ils déplacent la manière de penser ces sociétés vers des paradigmes et des catégories inventés sous d’autres cieux. Les approches ethnocentristes adoptées pour analyser les réalités locales peuvent être dues à des chercheurs aussi bien venus du dehors que du local. L’ethnocentrisme n’est pas spécifique à l’Occident. Récusant la dérive identitaire, l’indigénisation des sciences sociales consiste à transcender les langues par lesquelles les chercheurs s’expriment, les antinomies, comme centre et périphérie, local et global, etc. Elle participe également à la construction d’un savoir universel, mais non un «universel occidental » (Detienne 2005). L’indigénisation ne repose pas sur la condamnation, voire la négation de la « pensée occidentale », mais plutôt sur sa « décentralisation », comme l’écrivent les auteurs du Manifeste de Lausanne. La conversion des théories nées dans les centres de production scientifique en théories voyageuses, phénomène non nouveau, devient une véritable stratégie de connaissance. Ainsi, les outils d’analyse, paradigmes et concepts forgés dans le monde occidental ne sont pas rejetés par les tenants de ce courant. L’indigénisation du savoir se présente ainsi comme un projet épistémologique qui se démarque de celui postcolonial qui cherche à « décoloniser », ou encore de celui qui cherche à « désoccidentaliser » les savoirs. Qu’elle soit utilisée par l’ancien colonisateur ou l’ancien colonisé, la « décolonisation » est toujours quelque part entachée d’un substrat idéologique. L’idée de « désoccidentalisation », elle aussi, n’échappe pas à la même dérive. L’usage de ces mots dénote que le dépassement des catégories antinomiques (« colonisateurs » vs « colonisés », « Occident » vs « Orient », « Nord » vs « Sud », « centre » vs « périphérie », etc.) n’est pas encore totalement consumé. Il sous-entend que l’on reste toujours, d’une manière ou d’une autre, prisonnier de la perception ethnocentriste (Goody 2010).
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Lapierre, Nicole. "Étranger". Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.127.

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Resumen
Dans un texte de 1908 intitulé « Digressions sur l’Étranger » (1999), le sociologue Georg Simmel définit ce dernier comme l’homme venu d’ailleurs et installé à demeure, même s’il reste un voyageur potentiel. Membre du groupe dans lequel il s’est fixé, il y occupe une position distincte, en raison de son origine et se trouve renvoyé à une altérité plus ou moins bien acceptée. Souvent pénible, cette situation peut s’avérer positive dans la mesure où elle favorise un questionnement sur le monde social : « parce qu’il n’a pas de racines dans les particularismes et les partialités du groupe, il s’en tient à l’écart avec l’attitude spécifique de l’objectivité, qui n’indique pas le détachement ou le désintérêt, mais résulte plutôt de la combinaison particulière de la distance et de la proximité, de l’attention et de l’indifférence.» (Simmel, 1999, 55) A cette analyse répond, plus de trente ans après, celle du sociologue autrichien Alfred Schutz. Dans un article intitulé « L’étranger », publié initialement en 1944 aux États-Unis où il avait fui la menace nazie, Schutz s’attache à son tour, en phénoménologue du social, à décrire les difficultés et les capacités de l’étranger (Schutz, 2003). Celui-ci ne dispose pas de cette connaissance immédiate venue de la pensée d’habitude (thinking as usual). Pour lui, le modèle culturel du groupe d’accueil, dépourvu de l’évidence d’un sens commun, s’avère problématique. Schutz insiste sur son désarroi, mais il souligne, comme Simmel, son potentiel heuristique, lié à la nécessité d’examiner ce qui, pour d’autres, va de soi. Ainsi, note-t-il : « l’étranger discerne, souvent avec une douloureuse clairvoyance, l’émergence d’une crise susceptible de menacer toutes les fondations d’une “conception relativement naturelle du monde” » (Schutz, 2003, 17). Le modèle explicite de Simmel est la position des Juifs, intermédiaires jugés nécessaires, donc tolérés mais stigmatisés, dans la société précapitaliste. Mais au delà, il vise la condition de minoritaire qu’il connaît lui-même en tant que Juif assimilé et converti qui n’a jamais été accueilli par l’université allemande. Le modèle de Schutz est le nouveau venu, l’immigrant de fraîche date, dont on ne sait pas encore s'il va rester marginalisé ou s'il va s’intégrer. Schutz, lui aussi, parle d’expérience : quand il publie ce texte, cela fait six ans qu’il est arrivé aux États Unis. C’est un exilé qui a dû changer de code, de langue et d’environnement et qui regarde, intrigué, la société américaine. Ces deux formes d’expérience de l’étrangéité ont été vécues et théorisées par de nombreux intellectuels juifs allemands, contraints de fuir après l’arrivée au pouvoir d’Hitler. C’est le cas de Siegfried Kracauer qui a étudié l’architecture, la philosophie, la sociologie et a suivi le séminaire privé de Simmel, dans les années 1910 à Berlin. Il a participé activement à l’effervescence culturelle et politique de la gauche de Weimar avant de connaître les chemins de l’exil, en France puis aux États Unis. Comme son maître Simmel, il déchiffrait dans le quotidien urbain, la culture de masse ou l’esthétique ordinaire les signes révélateurs d’une mutation de la société. Selon Theodor Adorno, « Le comportement [de Kracauer] à l’égard de l’expérience était toujours celui de l’étranger, transposé dans le domaine de l’esprit. » (1984, 273) Dans son dernier ouvrage, L’Histoire Des avant-dernières choses, il compare l’historien à l’étranger, entrant dans un monde auquel il n’appartient pas. Et il écrit aussi à propos de l’exilé : « il a cessé d“appartenir” » (he has ceased to belong), (Kracauer, 2006, 146). Pour Kracauer, cette non appartenance, qu’il définit également comme une « exterritorialité », rapproche la situation de l’étranger ou de l’exilé d’un côté et la position du sociologue ou de l’historien de l’autre. A son tour, Edward Saïd donne de nombreux exemples des affinités entre expérience du déplacement, renouvellement du regard et pensée critique (2008). Parmi ceux-ci, il évoque les travaux d’Adorno dans son exil new-yorkais. Il est devenu, dit-il, un chasseur d’illusions et la situation pénible et précaire dans laquelle il se trouvait, en lui donnant une vision à la fois proche et distanciée, a sans nul doute favorisé la lucidité de ses analyses sur le caractère administré d’une modernité dépourvue d’humanité. Pour lui, ajoute-t-il, le refus de cet état des choses est la mission de l’intellectuel en exil. Une mission que Saïd, Américain d’origine palestinienne, se fixe à son tour dans sa théorie nomade (traveling theory) de l’analyse littéraire, qui opère un décentrement radical par rapport à la culture hégémonique occidentale. Si une expérience de minoritaire ou d’exilé peut inciter à se défaire des évidences familières, à se détacher des représentations communes et ainsi à développer une pensée critique, on peut aussi, par méthode ou par principe épistémologique « jouer l’étranger », selon l’expression de deux historiens des sciences anglais Steven Shapin et Simon Schaffer (1993, 12). Ils cherchaient à expliquer pourquoi la méthode expérimentale fait scientifiquement preuve. Pour répondre à cette question, il leur fallait, disaient-ils, citant Schutz, suspendre leur perception routinière sur l’évidence de l’expérience et aborder « leur » culture de l’expérimentation à la manière dont un étranger percevait une culture autre que la sienne. Ce qu’ils ont fait en étudiant les controverses sur le sujet au XVIIe siècle (entre Thomas Hobbes et Robert Boyle). Ils ont pratiqué ce que l’historien Carlo Ginzburg nomme l’« estrangement » (straniamento). (2001) L’estrangement est un procédé littéraire provoquant une défamiliarisation afin de donner une perception plus exacte de ce qui est raconté (notons ici que c'était déjà l'appréhension de Montaigne, notamment dans le chapitre "Des Cannibales" des Essais). Ginzburg, qui rappelle la longue histoire de ce procédé, de Marc Aurèle à Tolstoï, montre que son objectif a toujours été critique : l’estrangement permet de se défaire des « représentations fallacieuses », des « postulats qu’on croyait évidents » et des « modes d’identification rebattus et usés par les habitudes perceptives » (2001, 21). C’est « un instrument de délégitimation à tous les niveaux, politique, social, religieux » (2001, 29). Il libère le regard en lui ôtant les lunettes des normes ou des traditions culturelles. En cela, il intéresse l’historien mais a une portée cognitive et épistémologique plus générale. Pour le sociologue, qui étudie la société dans laquelle il est lui-même immergé, la position de l’étranger (et la réflexivité qu’elle implique), est une nécessité méthodologique. Il faut « penser ailleurs » pour aiguiser les interrogations et stimuler les interprétations (Lapierre, 2006), en prenant notamment de la distancepar rapport aux évidences des institutions et des sens communs en cours dans la société. L’ethnologue travaillant de façon classique sur des terrains lointains, lui, occupait de fait une position d’étranger, bien qu’un peu particulière. Ni touriste de passage en quête d’exotisme, ni résident installé à demeure, il était « l’intrus familier ». Le défi étant d’être de moins en moins intrus et de plus en plus familier, tout en considérant, d’un « regard éloigné », les observés comme des objets. Cette façon de travailler au loin, sur des terrains circonscrits, avec des systèmes interprétatifs puissants et exclusivement forgés en Occident, est désormais remise en question. Car les sociétés sont mondialisées et les « aires culturelles » reconfigurées par les migrations. Il n’y a plus centre et périphérie, sujet sachant et objet du savoir. Enfin, l’exercice de l’anthropologie n’est plus une exclusivité occidentale. Tandis que les mondes se rapprochent, deux options s’offrent désormais à l’anthropologue. Il peut user de ses propres outils pour « jouer à l’étranger chez lui ». Le détour par l’ailleurs qui permet en retour sur les us et manières de sa propre société n’est certes pas une nouveauté, Montaigne le pratiquait déjà ("Je ne dis les autres que pour d'autant plus me dire"), mais il reste fructueux, comme l’ont montré, par exemple, les travaux de Georges Balandier (1985) ou de Marc Abélès (2000). Il peut également, et cette voie est plus engageante (dans tous les sens du terme), coproduire un savoir où chacun est l’étranger familier de l’autre.
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