Academic literature on the topic 'Stratégie – Nouvelle-Espagne'

RésuméCet article envisage le débat concernant le regroupement des Indiens en villages (réductions au Pérou, congregaciones en Nouvelle-Espagne) dans l’Amérique espagnole coloniale. Plutôt qu’une stratégie visant à l’extraction des ressources, cette politique correspond à une représentation selon laquelle ceux qui vivaient sans enracinement communautaire étaient une menace sociale, car ils vivaient sans roi, ni religion, ni terre. Et leur conduite, alléguait-on, était à l’origine d’un environnement physique lui-même dangereux. Une telle association entre espace sauvage et vie hors communauté opérait de la même manière en Castille, et, en Amérique, était appliquée aux Espagnols, aux métis et aux Noirs comme aux Indiens. Envisager en parallèle les débats concernant le traitement des Indiens et des autres secteurs sociaux permet de dépasser la fausse opposition entre le monde indien et le monde espagnol, et d’examiner les échos existant entre les colonisations interne et externe.

Cet article analyse la manière dont les processus de désinstitutionnalisation et d’individualisation ont transformé les schémas symboliques reliant femmes et institution familiale durant les dernières décennies en Espagne et les répercussions de ces mutations sur la vie quotidienne. Nous mettons en regard la vie des « fonctionnaires domestiques » (Durkheim) durant le franquisme avec le discours actuel de femmes sur la gestion du temps quotidien. Ces transformations s’observent notamment dans la nécessité nouvelle de faire face, au-delà des problèmes de conciliation, à l’épreuve familiale, épreuve qui naît de la tension entre l’obligation morale envers autrui et la fidélité à soi-même. Postulant que cette épreuve est vécue de manière extrême par les femmes à la tête de familles monoparentales, nous étudions le quotidien de ces dernières et les stratégies permettant d’y faire face.

Étudier la violence sexuelle n'est pas chose aisée. Deux raisons principales expliquent cette difficulté. La première vient de ce que le concept même n'est pas sans ambiguïté. Chaque société a son seuil de tolérance à la violence. Le terme renvoie par conséquent à des réalités qui diffèrent sensiblement, en tout cas, de celles que notre siècle hypersensible à toute violence appelle « viol ». La deuxième raison, plus universelle celle-là, vient de la dissimulation fréquente des faits de viol qui explique que les dénonciations soient peu nombreuses, et donc peu accessibles à l'étude. Pourtant, dans le cas des sociétés coloniales pluriethniques, la question du viol est d'autant plus essentielle que l'obsession du mélange et de la pureté raciale fait de toutes les pratiques sexuelles un enjeu fondamental dans les stratégies d'affrontement et de distinction sociale. En ce sens, en tant qu'usage social du corps le viol peut être lu comme paradigme d'une histoire et d'une structure des relations sociales.

Cette thèse problématise les dynamiques de construction de la contre-insurrection dans le conflit indépendantiste de la Nouvelle-Espagne de 1810 à 1821, à travers deux démarcations territoriales de l'armée vice-royale (l’Armée du Sud et la Division de la région de Acapulco). Elle analyse des éléments de la guerre déployée par le gouvernement de Mexico, tels que : la violence idéologique, l'espionnage, les projections stratégiques sur l'espace, l'organisation des troupes, l'exercice de la répression, l'administration fiscale-militaire des forces armées et les conditions matérielles qui compliquaient la tactique. Ces problématiques sont abordées selon les perspectives impériale, vice-royale et régionale. Ainsi, la guerre contre les insurgés américains peut être comprise dans le cadre de la crise de l'Empire espagnol de 1808. Il est possible d'élucider comment, en raison de cette même rupture impériale et du facteur de la distance qui séparait la métropole de cette colonie américaine, des solutions militaires presque exclusivement vice-royales ont dû être mises en œuvre avec les ressources du pays. La considération de la contre-insurrection à une échelle régionale permet d'observer toutes ses mutations militaires, ainsi que de souligner à quel point les facteurs matériels (humains, économiques, géographiques, climatiques, entre autres) du conflit ont conduit à une concentration de pouvoirs autonomes entre les mains des officiers et des soldats du roi qui combattaient l'insurrection. Cela a permis de faire coïncider les dispositifs de la violence avec les objectifs politiques et de détruire progressivement les guérillas américaines sur les scènes régionales. Cependant, bien que la contre-insurrection ait été efficace, l'adaptation de l'armée aux impératifs locaux de la répression lui a donné la possibilité d'agir de manière indépendante sur ce terrain hispano-américain. L'agent répressif pouvait décider subjectivement, en toute liberté, qui était l'ennemi, comment il serait traité, quelles mesures étaient les plus appropriées dans sa tactique et quels moyens utiliser pour financer ses opérations. Ainsi, ma thèse démontre que la contre-insurrection a été un processus d'adaptation des forces armées, qui a pu les amener à décider elles-mêmes de ce qui leur convenait le mieux, sans avoir besoin d’attendre des ordres du vice-roi ou des supérieurs militaires. Cela a pu conditionner la formation du mouvement militaire qui a rendu la Nouvelle-Espagne indépendante en 1821
This thesis problematizes the dynamics of counterinsurgency construction during New Spain’s independence conflict from 1810 to 1821, focusing on two territorial demarcations within the Viceroyalty's army (the Army of the South and the Division of the region of Acapulco). It examines elements of the warfare deployed by the government of Mexico, namely, ideological violence, espionage, strategic projections over space, troop organization, the exercise of counter-guerrilla repression, the fiscal-military administration of armed forces, and the material conditions that hindered tactics. These issues are approached from imperial, viceregal, and regional perspectives. Thus, the war against the American insurgents can be contextualized within the framework of the Spanish Empire's crisis in 1808. It is possible to elucidate how, due to this imperial collapse and the geographical distance between the metropolis and its American colony, almost exclusively viceregal military solutions had to be implemented in situ with the resources available to the government. Considering counterinsurgency within its regional contexts allows observing all its military mutations from the grassroots level, emphasizing to what extent material factors (human, economic, geographical, climatic, among others) of the conflict led to a concentration of autonomous powers in the hands of the king's officers and soldiers combating the insurrection. This allowed aligning military means with political ends and progressively dismantling the American guerrillas in regional theaters of war. However, despite the effectiveness of counterinsurgency, the adaptation of the army to local repression imperatives allowed it to act independently in this Spanish American territory. Each repressive agent could subjectively decide, with full freedom, who the enemy was, how to treat them, what measures were most suitable in their tactics, and what resources to use to finance their operations. Hence, this disertation demonstrates that counterinsurgency was an adaptive process for the armed forces, enabling them to independently decide what suited them best without needing to appeal to the viceroy or their superior commands. This could have influenced the formation of the military movement that led to the independence of New Spain in 1821
Esta tesis problematiza las dinámicas de construcción de la contrainsurgencia en el conflicto independentista de Nueva España de 1810-1821, a través de dos demarcaciones territoriales del ejército virreinal (el Ejércto del Sur y la División del rumbo de Acapulco). Son analizados elementos de la guerra que desplegó el gobierno de México, a saber: la violencia ideológica, el espionaje, las proyecciones estratégicas sobre el espacio, la organización de las tropas, el ejercicio de la represión contraguerrillera, la administración fiscal-militar de las fuerzas armadas y las condiciones materiales que dificultaron la táctica. Tales problemáticas son tratadas desde las perspectivas imperial, virreinal y regional. Así, la guerra contra los insurgentes americanos puede circunstanciarse en el marco de la crisis del Imperio español de 1808. Es posible elucidar de qué manera, debido a esa misma quiebra imperial y al factor de la distancia que separaba a la metrópoli de esa colonia americana, tuvieron que implementarse soluciones militares casi exclusivamente virreinales in situ y con los recursos que el gobierno de México tuvo a mano. La consideración de la contrainsurgencia en sus regiones permite observar desde abajo todas sus mutaciones militares, así como destacar hasta qué punto los factores materiales (humanos, económicos, geográficos, climáticos, entre otros) del conflicto llevaron a una concentración de poderes autónomos en manos de los oficiales y soldados del rey que combatían la insurrección. Lo anterior permitió empatar los medios bélicos con los fines políticos y destruir progresivamente a las guerrillas americanas en los teatros regionales. Sin embargo, a pesar de que la contrainsurrección fue efectiva, la adecuación del ejército a los imperativos locales de la represión le dio la posibilidad de actuar de manera independiente en este espacio hispanoamericano. El agente represor podía decidir subjetivamente, con libertad plena, quién era el enemigo, cómo lo trataría, qué medidas eran las más adecuadas en su táctica y qué recursos utilizaría para financiar sus operaciones. Por ello, mi tesis demuestra que la contrainsurgencia fue un proceso de adaptación de las fuerzas armadas que las pudo llevar a decidir por sí mismas lo que mejor les conviniera, sin tener la necesidad de apelar al virrey o a sus mandos superiores. Esto pudo condicionar la formación del movimiento militar que independizó a Nueva España en 1821

Les années 80 ont vu émerger la notion de développement durable alors même que naissait la prise de conscience des menaces pesant sur l'environnement. Cette notion, aujourd'hui très usitée, est en quête d'une véritable légitimité dans l'action, suscitant les réactions les plus diverses depuis des engagements passionnés de ses partisans au mépris le plus total de ses détracteurs. La thèse s'efforce d'analyser les discours et les pratiques qui entourent cette notion en s'attachant aux trois terrains de recherche que sont la région Rhône-Alpes, la Catalogne et le Québec, ce dernier étant appréhendé comme référent dans une perspective de comparaison internationale. Cette recherche s'organise en trois temps. Elle procède tout d'abord à une mise en perspective théorique et historique de la notion de développement durable, et cherche à en expliquer la génèse et les implications pratiques. Elle relève ensuite d'un état des lieux sur les trois régions d'étude, de l'intégration de pratiques de développement soutenable dans les différentes politiques d'aménagement du territoire - agriculture, tourisme, industrie, énergie, transports - afin d'analyser les jeux d'acteurs et les discours. Elle montre ainsi que le développement durable sert des intérêts parfois contradictoires avec les principes qui le sous-tendent. Car si la soutenabilité semble d'un coté s'imposer comme le lien idéologique entre les enjeux du local et du global dans un contexte de mondialisation, s'oppose à cela la nécessité pour les régions de conforter leur image internationale, et de s'inscrire dans une logique de marche. Un dernier temps enfin consiste en l'analyse d'un projet ponctuel dans chacune des régions ayant été présenté par les acteurs en présence comme un exemple de développement durable, et montre comment la mise en oeuvre du développement durable témoigne en fait de la construction d'un nouveau contrat social. La thèse confronte de fait les principes soulevés par la théorie du développement durable à leur appropriation pratique et parfois biaisée par les acteurs locaux des trois régions.