Journal articles on the topic 'Sous-espace de réseau de neurones'

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Soudani, Azeddine, Saadi Bougoul, and Jean-Luc Harion. "Réduction des étalonnages multiples en mesures simultanées dans une couche limite turbulente d'un mélange air - hélium." Journal of Renewable Energies 6, no. 2 (December 31, 2003): 77–94. http://dx.doi.org/10.54966/jreen.v6i2.963.

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Abstract:
Les mesures simultanées par thermo-anémométrie de plusieurs grandeurs physiques d'un fluide en écoulement turbulent, nécessite l'emploi d'autant de sondes qu'il y a de variables. Un étalonnage est préalable à toute utilisation de ces capteurs pour des mesures. Cet étalonnage est fondé sur des lois d'ajustement, réalisées généralement par des méthodes classiques d'interpolation linéaire, des régressions polynomiales, des fonctions splines ou encore par des réseaux de neurones artificiels. Il permet d'établir le lien univoque entre les sorties de ces capteurs, données sous forme de tensions, et les paramètres physiques de l'écoulement à mesurer. Suivant la forme du réseau d'étalonnage obtenue, la précision de ces méthodes peut être extrêmement sensible aux degrés des polynômes d'ajustement et peut présenter ainsi des erreurs importantes d'interpolation. Il est donc nécessaire de tester systématiquement les paramètres d'ajustement pour chaque application. On montre à travers cette étude que, les méthodes de génération de grilles cartésiennes et de dépouillement de mesures, utilisant des régressions polynomiales et des interpolations linéaires, sont beaucoup moins précises que celles utilisant les fonctions splines et les réseaux de neurones artificiels. Les résultats obtenus montrent aussi que l'utilisation d'une surchauffe plus forte pour l'élément amont que l'élément aval de la sonde apporte, en général, une meilleure précision lors de la génération des grilles.
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Ancori, Bernard. "Espace-temps d’un réseau sociocognitif complexe. II : Temporalités historiques et entropie sociocognitive." Nouvelles perspectives en sciences sociales 4, no. 1 (January 13, 2009): 9–76. http://dx.doi.org/10.7202/019639ar.

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Abstract:
RésuméL’espace d’un réseau sociocognitif complexe représenté dans un article précédent n’est qu’un épisode du temps de ce dernier dont les dimensions spatiales et temporelles sont ainsi indissociables. Sa dimension temporelle comporte plusieurs aspects liés. En effet, le temps subjectif de chaque acteur observé et le temps objectif de l’observateur du réseau nécessitent l’introduction d’un troisième terme pour pouvoir être pensés en tant que temps. Ce troisième terme est le temps comme tel, sous lequel sont subsumés temps subjectif et objectif. Le temps subjectif est ici celui d’acteurs internes au réseau et le temps objectif celui d’un observateur de ce dernier. Les rôles de l’acteur observé et celui de l’observateur du réseau étant interchangeables, ce texte suggère d’associer au temps comme telle la forme topologique d’une bande de Moebius. Plus généralement, le temps comme tel prend la forme d’une structure feuilletée d’une infinité de bandes de Moebius ordonnées selon une hiérarchie croissante de raccordements entre niveaux d’organisation d’un réseau qui peut en comporter un nombre infini. Ce texte analyse les modifications de cette structure lorsqu’elle est réduite à trois niveaux d’organisation. Dans le cadre d’une certaine continuité des temps subjectif et objectif au sein du réseau, ces modifications s’appliquent à une bande de Moebius donnée. Tel est le cas des périodes de « science normale » dans l’analyse kuhnienne de l’évolution scientifique, ou plus généralement dans tout processus d’apprentissage n’impliquant pas de bouleversement majeur. Mais lorsque cette continuité est rompue, par exemple à l’occasion d’une révolution scientifique, d’une conversion religieuse ou de tout autre rupture majeure dans un processus d’apprentissage, la bande de Moebius elle-même se trouve changée.
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Bernier-Renaud, Laurence, Jean-Pierre Couture1, and Jean-Charles St-Louis. "Le réseau des revues d’idées au Québec : esquisse d’une recherche en cours." Globe 14, no. 2 (April 10, 2012): 59–83. http://dx.doi.org/10.7202/1008782ar.

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Abstract:
Dans cet article, nous démontrons qu’il est possible de dresser la cartographie du réseau des revues d’idées au Québec au moyen d’une analyse bibliométrique qui révèle la configuration du collectif des animateurs de ces revues ainsi que la dispersion et l’usage des auteurs qui y sont cités. Qui sont les auteurs qui animent ces revues d’idées et quelles sont les références qu’ils invoquent sous forme de citations dans la légitimation de leur projet intellectuel ? En répondant à ces deux questions, notre contribution vise à mettre au jour non seulement les noms des principaux animateurs et auteurs cités qui constituent les noeuds de cet espace de la pensée, mais aussi à mesurer le poids relatif de chaque revue quant à sa participation (centrale ou périphérique) à la conversation qui anime ces réseaux. En identifiant les composantes centrales du réseau des animateurs et du réseau des auteurs cités, nous serons à même d’identifier les passerelles idéologiques qui forment des grappes de revues se disputant de manière concurrentielle la centralité du réseau. Cette recherche souhaite ainsi dégager une objectivation des positions qui pourra nourrir des pistes de réflexion et d’interprétation et éclairer de futures analyses de contenu.
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Thiong-Kay, Laurent. "Facebook comme appui médiatique de l’action collective : fabrique des groupements et intégration du mouvement contre le barrage de Sivens." Les Enjeux de l'information et de la communication N° 23/4, no. 1 (October 2, 2023): 91–108. http://dx.doi.org/10.3917/enic.034.0091.

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Abstract:
Dans cet article, nous analysons la manière dont les collectifs en lutte à Sivens ont utilisé les espaces « Groupe » et « Page » de Facebook comme espace de médiatisation de leur action collective. Ainsi, nous étudions comment les différents répertoires d’action militants du conflit s’incarnent dans des sous-répertoires médiatiques dont la fonction est double. Premièrement, l’animation éditoriale de ces dispositifs socio-techniques capacite la structuration spécifique de chaque entité mobilisée. Mais dans un second temps, la dynamique militante « hors ligne » qui ambitionne d’intégrer ces collectifs dans un mouvement contre le projet de barrage trouve une matérialité « en ligne » sur le réseau socio-numérique.
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Métayer, Christine. "Un espace de vie : les charniers du cimetière des SS. Innocents à Paris, sous l’Ancien Régime." Journal of the Canadian Historical Association 4, no. 1 (February 9, 2006): 183–206. http://dx.doi.org/10.7202/031062ar.

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Abstract:
Résumé Dans la cité médiévale, les cimetières arboraient communément le profil d'une place publique. Bien que frappée d'impiété et pour cette raison condamnée au XVIIe siècle, cette situation ne disparut que très tardirement en France. À Paris, le cas du cimetière des Saints-Innocents permet de porter un éclairage accru sur cette réalité et témoigne de la victoire des milieux populaires sur la politique officielle de sacralisation des champs des morts. Sous l'Ancien Régime, les Saints-Innocents désignait, outre le plus important site sépulcral de la capitale, l'une des places marchandes les plus animées de la ville. Lieu de commerce, de loisirs et de rencontres, il constituait, dans le voisinage de la mort, un véritable espace de vie. Tant au-dessous (où se succédaient les échoppes) qu'au-dessus (où se dressaient des corps de logis) des galeries des charniers, dans un espace confusément sacré, public et privé, une part de la population laborieuse de Paris trouvait non seulement son gagne-pain et son toit, mais encore un dense réseau d'appartenance sociale et professionnelle. La réalité des Saints-Innocents recouvrait en effet à la fois une forme d'organisation sociale originale — que traduit l'affirmation d'une microsociété, la communauté du cimetière — et un mode d'existence particulier — dont rend compte la « vie des charniers » —, qui permettaient à chacun de se dire et de se définir dans un rapport à la fois intime et collectif au cimetière. C'est ce phénomène que met en valeur la présente communication, pour mieux comprendre comment un espace, en conséquence de l'occupation qui en est faite, peut devenir le support et le vecteur d'une identité singulière — en l’occurrence celle du « Paris populaire des charniers ». Les archives du Chapitre de Saint-Germain-l'Auxerrois (responsable de la nécropole) et les dossiers des commissaires du quartier sont les principales sources qui furent analysées à cette fin.
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Laïdi, Maamar, and Salah Hanini. "Approche neuronale pour l’estimation des transferts thermiques dans un fluide frigoporteur diphasique." Journal of Renewable Energies 15, no. 3 (October 23, 2023): 513–20. http://dx.doi.org/10.54966/jreen.v15i3.340.

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Abstract:
La propriété associative des réseaux neurologiques artificiels et de leur capacité inhérente d’apprendre et identifier des rapports fortement non linéaires et complexes, les trouve idéalement convenus à une étendue des applications large dans le domaine du froid direct et indirect. Cet article traite les applications potentielles des réseaux neurones artificiels dans la particularité des problèmes thermiques soulevés par l’utilisation des fluides frigoporteurs diphasiques, tels que les coulis de glace (mélange de solutions binaires aqueuses et de cristaux de glace) dans les installations de distribution du froid. L’utilisation de ce type d’installation permet de diminuer, les quantités des fluides frigorigènes traditionnels, ainsi que les problèmes qu’ils engendrent, de réduire les volumes de stockage et les consommations d’électricité. La stratégie d’obtention du RN s'articule sur l'élaboration d'un programme sur MATLAB, comportant plusieurs boucles où on fait varier les algorithmes d’apprentissages, les fonctions d’activations, le nombre de couches cachées et le nombre de neurones dans chaque couche, afin de minimiser la fonction du coût sous contrainte d’une erreur relative fixée. Le modèle neuronal conçu a permis d’une part de reproduire avec une très bonne précision les données expérimentales tirées directement de littérature et d’autre part une estimation meilleure et plus précise des valeurs calculées par rapport aux modèles classiques (basé sur la formulation générale de la méthode enthalpique) des transferts thermiques dans le cas des solutions binaires dispersées sous forme d’émulsions ou de mini-émulsions subissant un changement de phase tirées directement de littérature.
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Croteau, Jean-Philippe. "Les écoles privées juives à Montréal (1874-1939) : des instances de reproduction identitaire et de production sociale ?" Articles 78, no. 2 (November 19, 2012): 81–101. http://dx.doi.org/10.7202/1013045ar.

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Abstract:
Entre les années 1880 et 1930, une importante vague migratoire juive, originaire d’Europe de l’Est, transforme le tissu social de la métropole québécoise. Ces immigrants, qui ont une forte appartenance identitaire, ne tardent pas à mettre sur pied des établissements scolaires privés, porteurs de projets éducatifs qui reflètent les divers horizons culturels, religieux, sociaux et idéologiques auxquels ils appartiennent. Cet article vise à présenter le processus de formation du milieu scolaire juif à Montréal, entre 1874 et 1939, examiné à la fois sous l’angle de la volonté politique des dirigeants communautaires et des aspirations sociales de la population juive. Nous montrons que ce réseau d’écoles privées a participé à la création d’un espace identitaire juif à Montréal en permettant d’assurer la continuité d’une judéité qui prenait ses racines dans l’« Ancien Monde » que les immigrants avaient quitté tout en l’adaptant à la réalité montréalaise et nord-américaine.
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Bray, Bernard. "Espaces épistolaires." Études littéraires 34, no. 1-2 (February 23, 2004): 133–51. http://dx.doi.org/10.7202/007558ar.

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Abstract:
Résumé Toutes sortes d’espaces sont impliqués dans une lettre. Objet matériel, couvert de signes et de blancs significatifs, la lettre quitte la main d’un destinateur pour tomber sous le ragard d’un destinataire, et par ce voyage met en fictive présence deux personnes réellement éloignées. Au sein de la respublica literaria, elle se fait porteuse des valeurs humainistes communes à un réseau international de savants et de lettrés. Mais la lettre sait aussi intérioriser l’espace, rendre compte du lieu où elle est écrite (lettre de voyage), imaginer le lieu où elle est expédiée, et peupler ces lieux de figures virtuelles, nées de véritables transferts ou échanges de personnalité. Le roman par lettre (Guilleragues, Boursault et d’autres) a su jouer de ces effets de vraisemblance. D’autre part le texte épistolaire est lui-même un champ fictif où s’affrontent les interlocuteurs, une alcôve où s’embrassent les amants, un théâtre où se déploie un jeu de rôles et de gestes à chaque occasion renouvelé, un espace de représentations où se substituent l’un à l’autre l’abstrait et le concret.
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Cortezzi, Francisco. "CIRCULATION COMMERCIALE DE L'AÇAI BRESILIEN (1999-2016) : LE RESEAU GEOGRAPHIQUE INTERNATIONAL, SES NŒUDS, SES FLUX ET SES NOUVELLES FORMES DE PRODUCTION ET DE REPRODUCTION DANS L’ESPACE." Revista GeoUECE 9, no. 16 (September 23, 2020): 33–62. http://dx.doi.org/10.59040/geouece.2317-028x.v9.n16.33-62.

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Abstract:
Originaire du palmier Euterpe oleracea, l'açaí est un fruit endémique de la forêt amazonienne, dont la consommation s’est fortement développée au Brésil depuis les années 1990 et est émergente dans d'autres régions du monde. Consommé surtout sous forme de pulpe et érigé en « superfruit » par des acteurs du marketing pour son potentiel antioxydant et nutritionnel, la baie d'açaí traverse un processus dynamique englobant à la fois son circuit spatial de production et de distribution internationale ainsi que sa composition de produits dérivés. Dans cette conjoncture, notre recherche a révélé que l’açaí est à un stade avancé diffusion mondiale, avec un espace commerciale dépassant 70 pays, répartis sur tous les continents. De manière chronologique (1999-2016), cet article cherche à comprendre quelles sont les principales destinations de la pulpe d’açaí et ses dérivés en dehors du Brésil. Pour atteindre cet objectif nous analyserons l'açaí à l'échelle mondiale, c'est-à-dire : le réseau géographique international, ses nœuds, ses flux (intensités et directions) et ses nouvelles formes de production et de reproduction dans l’espace.
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Djeriri, Youcef, and Zinelaabidine Boudjema. "Commande robuste par la logique floue et les réseaux de neurones artificiels de la GADA : étude comparative." Journal of Renewable Energies 20, no. 1 (October 12, 2023): 147–60. http://dx.doi.org/10.54966/jreen.v20i1.616.

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Abstract:
Cet article présente la commande de la machine asynchrone à double alimentation en mode génératrice (GADA) par des techniques de l'Intelligence Artificielle (IA), utilisée dans un système de conversion d'énergie éolienne à vitesse variable. Donc dans ce travail, on s’intéresse particulièrement à l’application de la commande vectorielle indirecte par orientation du flux statorique à la GADA, basée sur les régulateurs de l'intelligence artificielle, tels que la logique floue et les réseaux de neurones. Ces derniers surpassent les limites des techniques classiques et possèdent des caractéristiques essentielles pour l'amélioration de la robustesse de la commande vectorielle. Des résultats de simulation sous Matlab/Simulink sontdonnés afin de comparer les performances des deux régulateurs dans le contrôle de la GADA.
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Cuisance, Dominique, D. Demba, B. Vallat, A. Kota Guinza, F. D'Amico, and F. Ndokoué. "Répartition des glossines dans la zone d'action agropastorale de Yérémo en République centrafricaine." Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 47, no. 1 (January 1, 1994): 69–75. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.9135.

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Abstract:
Sous l’effet de divers facteurs, le cheptel zébu Mbororo de la RCA s’est considérablement accru durant ces dernières années (2 200 000 têtes) du fait des potentialités pastorales offertes. En vue d’une meilleure gestion de cet espace, des zones d’activité agropastorale ont été créées (ZAGROP). En contrepartie du disponible fourrager, cet élevage en zone humide doit affronter des contraintes pathologiquesaccrues, dominées notamment par les trypanosomoses. Pour éviter que l’usage massif actuel des trypanocides par les éleveurs n’aboutisse à une impasse, l’Agence Nationale de Développement de 1’Elevage(ANDE) a demandé d’identifier des méthodes de lutte contre les glossines. Dans l’une de ces ZAGROP (60 000 ha), la première étape a consisté à établir une carte précise de la distribution des espèces vectrices grâce à un piégeage systématique (piège biconique). Glossina fuscipes fuscipes (10 805 glossines capturées) occupe la totalité du réseau hydrographique avec des densités faibles à moyennes (3 glossines par piège et par jour). Glossina fusca eongolensis est rare (7 individus capturées) et Glossina morsitans submorsitans, autrefois présente, semble avoir disparu. Les éléments sur l’abondance, la diversité et la distribution des espèces sont discutés. Ils servent de base au choix d’une méthode de lutte par piégeage actuellement mise en oeuvre dans ce milieu pastoral.
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Maroteaux, Vincent. "Les forêts péri-urbaines, milieu de loisir : le cas de la région parisienne à l'époque moderne et contemporaine." Hors-collection des Cahiers de Fontenay 9, no. 1 (1991): 91–107. http://dx.doi.org/10.3406/cafon.1991.915.

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Comme espaces de loisir, les forêts de la région parisienne ont connu deux types d'usages. Ces forêts ont d'abord été le lieu des chasses royales et des promenades de la Cour et du Roi. Après le Second Empire seulement, les chasses officielles se sont réduites et la chasse a pu s'exercer par le biais de locations, avant bien souvent de devenir totalement marginale. A partir de ce moment en effet, le rapport de la ville à la forêt a changé. Celle-ci a tendu à devenir un espace de tourisme et de détente pour les citadins, alors que la ville ne cessait de croître. Ces usages ont entraîné des aménagements particuliers de la forêt. Pour la chasse à courre et les promenades du Roi, les forêts sont percées d'un très important réseau de routes en étoiles. La chasse intervient aussi dans les choix d'exploitation. Sous la Restauration, on aménage des tirés spéciaux pour le petit gibier, comme il en subsiste à Marly. La transformation des forêts péri-urbaines en espaces de récréation citadine entraîne de nouvelles mutations de l'espace forestier. Des réserves «artistiques» sont créées, où l'on exploite seulement les arbres morts, un effort est fait pour diminuer l'impact des coupes, la futaie est étendue (et on s'oriente même actuellement vers une conversion systématique). Cette recherche d'agrément se retrouve dans le recours à des essences ornementales. On aménage aussi aires de jeux, parkings, etc. La forêt péri-urbaine évolue vers le parc, à l'image de ce qui s'est passé dès le siècle dernier pour le Bois de Boulogne. Se trouve ainsi résolue la question «production ou agrément ?», posée dès l'Ancien Régime. A cette époque, comme au XIXe siècle, cependant, les forêts de la région parisienne, du moins les forêts domaniales, ont toujours été productives et d'un bon rapport à l'exploitation. C'est seulement à la suite des instructions ministérielles de 1964 que le rôle récréatif des forêts de l'Ile-de-France à commencé à l'emporter sur leur fonction productive.
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Fabiani, Jean-Louis. "Une sociologie transcendentale?" Annales. Histoire, Sciences Sociales 65, no. 6 (December 2010): 1429–39. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900037513.

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Abstract:
Une des caractéristiques les plus remarquables de la sociologie en tant que discipline réside dans le fait qu’elle n’a jamais cessé d’être refondée depuis ses multiples, et souvent incertaines, fondations. On pourrait dire que son style épistémologique dominant est celui d’une science toujours déjà là et encore à venir, partagée entre d’infinies potentialités cognitives et une situation effective dans le monde social marquée par la puissance des obstacles qui ne cessent de surgir sur le périlleux chemin de la scientificité. L’idée qui prévaut est celle d’une science jeune, même si ses premières mises en forme ont maintenant un siècle et demi. Jean-Claude Passeron a parfaitement analysé une telle disposition dans Le raisonnement sociologique et il est inutile d’y revenir en détail. L’anxiété épistémologique constitutive d’un savoir dévolu aux formes de sociation (Vergesellschaftung), dont on s’efforce de repérer les régularités et les automatismes tout en faisant droit aux émergences et aux disruptions, a suscité un espace permanent de discussion autour des principes fondateurs, de la définition de l’objet et des protocoles d’observation et d’analyse jusqu’aux modèles plus ou moins explicites de l’action qui permettent de rendre compte des motifs des agents et des institutions ou bien qui s’affranchissent de tout recours à la motivation au profit d’une mécanique sociale. Très souvent, le débat tend à devenir scholastique, au sens que Pierre Bourdieu donnait à ce terme, particulièrement dans ses Méditations pascaliennes. On peut voir les choses de deux façons: la première consiste à considérer que la surchauffe épistémologique ainsi produite est un impédiment pour la recherche empirique à base monographique et qu’elle n’est qu’un cruel indicateur de la minceur des enjeux de la sociologie universitaire. La seconde consiste à reconnaître dans cette négociation indéfinie le site propre des sciences sociales, comme le montrent les débats récurrents sur les pouvoirs explicatifs réflexifs de la structure et de l’agencéité, particulièrement dans la sociologie de langue anglaise. On doit ainsi constater que la pluralité théorique est inhérente à la sociologie. Il est frappant que la discipline se soit régulièrement trouvée de nouveaux pères fondateurs. On pourrait dire ironiquement qu’elle compte aujourd’hui plus de fils fondateurs que de pères fondateurs, instituant une sorte de démocratie séminale où tout le monde a sa chance. Proposer son paradigme semble être une épreuve dans le cursus honorum du sociologue, pourvu qu’il ait un peu d’ambition et qu’il fasse montre de bonnes dispositions lexicographiques. Un sociologue produit d’abord un vocabulaire destiné à signifier le niveau de sa créativité conceptuelle. Pas de grande carrière sans lexique indexé sur un nom propre: middle range theory et obliteration by incorporation pour Robert Merton, habitus-champ-capital pour P. Bourdieu, justification-cité-grandeur pour Luc Boltanski et Laurent Thévenot, objets chevelus et non chevelus et acteur-réseau – au sein d’un dictionnaire et d’un arsenal métaphorique proprement stupéfiant – pour Bruno Latour. Il est remarquable que ces lexiques coexistent sans produire aucun effet de babélisme: tous les protagonistes continuent de se comprendre parfaitement, même s’ils parlent des langages ostensiblement antagonistes. Il serait sous ce rapport fécond de mener une enquête sur les profondes mutations subies par le lexique weberien de la légitimité dont P. Bourdieu a intensifié et universalisé l’usage: les vocabulaires de la justification et de l’artification en constituent des transpositions assez fidèles dans des cadres de référence épistémologiquement hétérogènes. Le livre de Cyril Lemieux, Le devoir et la grâce, pourrait être lu comme un exemple supplémentaire de cette volonté de produire un lexique nouveau. Il pourrait avoir pour sous-titre: Projet d’une sociologie grammaticale. Ce ne serait pourtant pas rendre justice à un travail extrêmement stimulant qui ne se réduit jamais à la proposition d’un nouveau vocabulaire des sciences sociales, mais qui prend au sérieux la nécessité de construire un espace commun qui transcende les démarcations institutionnelles et les paradigmes locaux.
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Lima, Ana Letícia Freitas, Maria Clélia Lustosa Costa, and Francisco Alexandre Coelho. "A PRODUÇÃO DO ESPAÇO URBANO DE CAUCAIA-CE: O CASO DO DISTRITO DE JUREMA." Revista da Casa da Geografia de Sobral (RCGS) 22, no. 1 (April 25, 2020): 134–53. http://dx.doi.org/10.35701/rcgs.v22n1.650.

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Abstract:
O distrito de Jurema, Caucaia-Ce, apesenta uma densidade demográfica de 7.657,38 hab/km², a maior do município equiparada a de bairros mais densos da metrópole Fortaleza. Sua formação está ligada à implantação de vários conjuntos habitacionais, nos anos de 1970, que por sua vez direcionaram a expansão malha urbana para o distrito sede, assim como uma área comercial e de serviços ao longo da avenida D. Almeida Lustosa. O presente artigo objetiva analisar a integração de Caucaia e do distrito de Jurema à dinâmica metropolitana. Dessa forma, a metodologia baseia-se na revisão de literatura produzida sobre as temáticas relacionadas à produção do espaço urbano e também literatura local e específica do recorte espacial em investigação. Também foram levantados dados socioeconômicos e infraestruturais do município de Caucaia e da RMF no IBGE e IPECE. A investigação empreendida leva à compreensão de que Jurema tem se consolidado como uma subcentralidade da RMF sendo um importante núcleo comercial e de serviços, em virtude, da proximidade com a capital cearense, bem como do sistema de vias e transportes que permitem uma multiplicidade de fluxos e o deslocamento da população. Palavras-chave: Espaço Urbano. Organização Espacial. Políticas Habitacionais. Integração à Dinâmica Metropolitana. ABSTRACT The district of Jurema, Caucaia-Ce, has a demographic density of 7,657.38 inhabitants / km², the largest in the municipality compared to the densest neighborhoods in the metropolis Fortaleza. Its formation is linked to the implantation of several housing estates, in the 1970s, which in turn directed the expansion of the urban network to the headquarters district, as well as a commercial and services area along Avenida D. Almeida Lustosa. This article aims to analyze the integration of Caucaia and the district of Jurema with the metropolitan dynamics. In this way, the methodology is based on the review of literature produced on the themes related to the production of urban space and also local and specific literature of the spatial clipping under investigation. Socioeconomic and infrastructural data from the municipality of Caucaia and the RMF were also collected at IBGE and IPECE. The investigation undertaken leads to the understanding that Jurema has consolidated itself as a subcentrality of the RMF, being an important commercial and service center, due to the proximity to the capital of Ceará, as well as the system of roads and transports that allow a multiplicity of flows and population displacement. Keywords: Urban Space. Spatial Organization. Housing Policies. Integration with Metropolitan Dynamics. RESUMEN El distrito de Jurema, Caucaia-Ce, tiene una densidad demográfica de 7,657.38 habitantes / km², la más grande del municipio en comparación con los barrios más densos de la metrópoli Fortaleza. Su formación está vinculada a la implantación de varios conjuntos habitacionales, en la década de 1970, que a su vez dirigió la expansión de la red urbana al distrito de la sede, así como a un área comercial y de servicios a lo largo de la Avenida D. Almeida Lustosa. Este artículo tiene como objetivo analizar la integración de Caucaia y del distrito de Jurema con la dinámica metropolitana. De esta manera, la metodología se basa en la revisión de la literatura producida sobre los temas relacionados con la producción del espacio urbano y también en la literatura local y específica del recorte espacial bajo investigación. Los datos socioeconómicos y de infraestructura del municipio de Caucaia y el RMF también se recopilaron en el IBGE y el IPECE. La investigación realizada lleva a la comprensión de que Jurema se ha consolidado como una subcentralidad de la RMF, siendo un importante núcleo comercial y de servicios, debido a la proximidad a la capital de Ceará, así como al sistema de carreteras y transportes que permiten una multiplicidad de flujos y desplazamiento de la población. Palabras clave: Espacio urbano. Organización del Espacio. Políticas de Vivienda. Integración a la Dinámica Metropolitana. RÉSUMÉ Le district de Jurema, Caucaia-Ce, a une densité démographique de 7 657,38 habitants / km², le plus grand de la municipalité par rapport aux quartiers les plus denses de la métropole Fortaleza. Sa formation est liée à l'implantation de plusieurs lotissements, dans les années 1970, qui ont à leur tour dirigé l'expansion du réseau urbain vers le quartier général, ainsi qu'une zone commerciale et de services le long de l'Avenida D. Almeida Lustosa. Cet article vise à analyser l'intégration de Caucaia et du quartier de Jurema avec la dynamique métropolitaine. Ainsi, la méthodologie est basée sur la revue de la littérature produite sur les thèmes liés à la production de l'espace urbain et aussi sur la littérature locale et spécifique du découpe spatial en étude. Des données socio-économiques et infrastructurelles ont également été collectées auprès de la municipalité de Caucaia et de la RMF, l'IBGE et l'IPECE. L'enquête entreprise conduit à comprendre que Jurema s'est consolidée en tant que sous-centralité de la RMF, étant un noyau commercial et de service important, en raison de la proximité de la capitale du Ceará, ainsi que du système de routes et de transports qui permettent une multiplicité de flux et déplacements de la population. Mots-clés: Espace urbain. Organisation de l'espace. Politiques de logement. Intégration avec dynamiques métropolitainnes.
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Mazauric, Catherine. "Écritures postcoloniales en Méditerranée : interface ou réseau en mouvement." Acta Fabula 15, no. 8 (October 20, 2014). http://dx.doi.org/10.58282/acta.8923.

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Abstract:
Cet article est un compte-rendu du livre : Espace méditerranéen. Écritures de l’exil, migrance et discours postcolonial, sous la direction de Vassiliki Lalagianni & Jean-Marc Moura, Amsterdam : Rodopi, coll. « Francopolyphonies », 2014, 208 p., EAN 9789042037878.
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Porry, Olivain, and Victor Vaysse. "The Exhibition as a Collective : Distributivity and Interoperability in « Vrais totems, faux mysticismes »." Online/Offline : Nouvelles stratégies curatoriales pour oeuvres numériques, no. 10 | Été (October 1, 2023). http://dx.doi.org/10.54563/demeter.1163.

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Abstract:
Éparpillés au sol, les multiples ventilateurs de Fans (gisants) (O. Porry, 2020) se tordent au passage des visiteurs. Au-dessus d’eux, suspendues au plafond, les plaques imprimées et sculptées de Statues-Camions (V. Vaysse, 2020) se déplacent et prennent position dans l’espace. Les mouvements des ventilateurs attirent l’attention du spectateur tandis que les plaques s’activent, s’arrêtent et réorientent ce dernier. Ces deux œuvres conçues de façon à manifester une unité propre se déploient pourtant dans l’exposition « Vrais totems, faux mysticismes » (Septembre 2020, Un singe en hiver, Dijon) sous forme d’un dispositif à part entière. Indépendamment l’une de l’autre, les deux installations répondent aux critères d’un type spécifique de dispositif artistique : les collectifs d’objets à comportements co-localisés et communiquants (COCO²). Chacune déploie ses propres ensembles de comportements individuels et collectifs qui circonscrivent un espace physique mais aussi un espace informationnel et invisible : un réseau sur lequel échangent leurs éléments et qui se superpose à l’espace réel. C’est dans un processus de curation qui s’articule alors autour de la rencontre de ces deux COCO² que l’exposition adopte la forme d’un système de relations effectives. Situer ces deux installations dans un même espace et la mise en place d’un réseau commun ouvre la voie à de nouvelles conditions d’expérience de l’exposition axées sur une dynamique relationnelle élargie aux deux groupes. Élaboré par les deux artistes exposés, le geste curatorial intègre ici la technique et devient programmatique. Il se co-construit avec les éléments des installations, se développe dans des boucles de rétro-action qui font converser ensemble scénographie, expressivité comportementale et transmission de données. « Vrais totems, faux mysticismes » constitue ainsi une pratique expérimentale de la curation. Elle témoigne de la possible interopérabilité des pratiques artistiques numériques et appelle à d’autres modes d’exposition et de création dans la perspective d’expériences collectives de la forme du collectif.
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Gillain, Nathalie. "François Bon, ou le désir de construire un livre « comme une ville »." Phantasia, 2020. http://dx.doi.org/10.25518/0774-7136.1158.

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Abstract:
Depuis plusieurs années, François Bon s’attache à penser la transformation du livre à l’ère du numérique en la comparant à celle des grandes métropoles, et travaille ainsi à la conception d’un site-livre (Tiers Livre) fait de fragments autonomes mais indissociables, à l’image des lieux qui composent une ville. Ce faisant, l’écrivain confère une signification toute particulière à la description de passages (souterrains, aériens) qui abolissent la distinction du dedans et du dehors : ce sont des métaphores du livre nouveau, conçu comme un espace à parcourir, un temps de partage et, donc, un espace de socialité. François Bon s’appuie à cet égard, nous le verrons, sur une relecture attentive des textes de Walter Benjamin concernant les passages parisiens. Le site Tiers Livre, dont l’architecture est pensée sur le modèle des galeries souterraines formant un réseau sous les villes, promeut en l’occurrence la flânerie comme mode de circulation privilégié : le site-livre promeut un abandon à la rêverie qui, loin d’être le fait d’individus isolés, participe au contraire à la création d’une communauté numérique. Partant de ce constat, nous démontrons que le motif du « passage », tel qu’il a été défini par Benjamin, a également joué un rôle dans la construction narrative de L’Incendie du Hilton (2009), qui se présente à la fois comme une méditation sur le basculement du livre papier vers le numérique et comme une tentative de produire un texte d’une forme équivalente à celle des villes contemporaines. Cette lecture repose en outre sur la mise en évidence de la mobilisation systématique d’un paradigme photographique dans les textes ayant pour objet la transformation du paysage urbain (Paysage fer, Daewoo), ce qui nous permet de jeter un éclairage nouveau sur les éléments du récit en question. Production d’une image en « négatif » de la ville, géométrisation de l’architecture des lieux, assimilation du livre à une miniature et à la production d’une concrétion temporelle sont autant de procédés mis en œuvre pour construire, dans L’Incendie du Hilton, la représentation d’une grande métropole en ramenant celle-ci à sa forme essentielle, d’abord invisible : un réseau de galeries souterraines apparaît, qui n’est pas un simple décor, mais une métaphore du livre, conçu comme un espace de circulation propice à la flânerie, au rêve et, ainsi, à un expérience de suspension du temps.
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Viana, Valderi Nascimento, Amanda Alves Fecury, Euzébio de Oliveira, Carla Viana Dendasck, and Claudio Alberto Gellis de Mattos Dias. "Production académique et éducative d’un étudiant à la maîtrise en EPT OF IFAP Macapá, Amapá, Amazônia, Brésil." Revista Científica Multidisciplinar Núcleo do Conhecimento, June 16, 2021, 186–200. http://dx.doi.org/10.32749/nucleodoconhecimento.com.br/education-fr/etudiant-a-la-maitrise.

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Abstract:
La production scientifique dans les cours de premier cycle et d’études supérieures a son importance pour la construction d’une nouvelle façon de penser de l’étudiant. Le Master professionnel en formation professionnelle en réseau national (ProfEPT) réunit le contenu disciplinaire, les connaissances pédagogiques et la production académique finale et les relie à des situations réelles de pratique éducative, et le travail final peut être présenté de différentes manières (articles, livres, produits éducatifs). La production académique, tant du conseiller que du guide, en plus de l’importance liée à la diffusion scientifique, a du poids dans l’évaluation du programme et aussi dans son maintien. L’objectif de ce travail est de montrer quantitativement la production académique et éducative d’un étudiant à la maîtrise en enseignement professionnel et technologique (EPT) de l’Institut d’éducation, de science et de technologie (PIPT) de Macapá, Amapá, Amazônia, Brésil. Au cours de la maîtrise, la production scientifique sous diverses formes s’est avérée nécessaire au cours du processus de formation. L’union de la théorie avec la pratique de l’écriture, a facilité la production de la thèse qui devrait être présentée à la fin du cours. Grâce au processus d’organisation, la planification des idées a abouti à une nouvelle pensée structurée selon les normes de l’académie, mais cela ne se limite pas à cet espace et à ces normes. La production pendant la maîtrise vise à contribuer à la fois quantitativement et qualitativement à la production scientifique de la région nord, en l’impactant positivement sur celle-ci et le programme de maîtrise. En plus de l’importance de la contribution de la création et de la diffusion scientifiques, les productions ont tendance à avoir un impact positif sur l’évaluation et le maintien du programme PROFEPT-PIPT, réalisé par CAPES.
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Leclerc, Véronique, Alexandre Tremblay, and Chani Bonventre. "Anthropologie médicale." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.125.

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Abstract:
L’anthropologie médicale est un sous-champ de l’anthropologie socioculturelle qui s’intéresse à la pluralité des systèmes médicaux ainsi qu’à l’étude des facteurs économiques, politiques et socioculturels ayant un impact sur la santé des individus et des populations. Plus spécifiquement, elle s’intéresse aux relations sociales, aux expériences vécues, aux pratiques impliquées dans la gestion et le traitement des maladies par rapport aux normes culturelles et aux institutions sociales. Plusieurs généalogies de l’anthropologie médicale peuvent être retracées. Toutefois, les monographies de W.H.R. Rivers et d’Edward Evans-Pritchard (1937), dans lesquelles les représentations, les connaissances et les pratiques en lien avec la santé et la maladie étaient considérées comme faisant intégralement partie des systèmes socioculturels, sont généralement considérées comme des travaux fondateurs de l’anthropologie médicale. Les années 1950 ont marqué la professionnalisation de l’anthropologie médicale. Des financements publics ont été alloués à la discipline pour contribuer aux objectifs de santé publique et d’amélioration de la santé dans les communautés économiquement pauvres (Good 1994). Dans les décennies qui suivent, les bases de l’anthropologie médicale sont posées avec l’apparition de nombreuses revues professionnelles (Social Science & Medicine, Medical Anthropology, Medical Anthropology Quarterly), de manuels spécialisés (e.g. MacElroy et Townsend 1979) et la formation du sous-groupe de la Society for Medical Anthropology au sein de l’American Anthropological Association (AAA) en 1971, qui sont encore des points de références centraux pour le champ. À cette époque, sous l’influence des théories des normes et du pouvoir proposées par Michel Foucault et Pierre Bourdieu, la biomédecine est vue comme un système structurel de rapports de pouvoir et devient ainsi un objet d’étude devant être traité symétriquement aux autres systèmes médicaux (Gaines 1992). L’attention portée aux théories du biopouvoir et de la gouvernementalité a permis à l’anthropologie médicale de formuler une critique de l’hégémonie du regard médical qui réduit la santé à ses dimensions biologiques et physiologiques (Saillant et Genest 2007 : xxii). Ces considérations ont permis d’enrichir, de redonner une visibilité et de l’influence aux études des rationalités des systèmes médicaux entrepris par Evans-Pritchard, et ainsi permettre la prise en compte des possibilités qu’ont les individus de naviguer entre différents systèmes médicaux (Leslie 1980; Lock et Nguyen 2010 : 62). L’aspect réducteur du discours biomédical avait déjà été soulevé dans les modèles explicatifs de la maladie développés par Arthur Kleinman, Leon Eisenberg et Byron Good (1978) qui ont introduit une distinction importante entre « disease » (éléments médicalement observables de la maladie), « illness » (expériences vécues de la maladie) et « sickness » (aspects sociaux holistes entourant la maladie). Cette distinction entre disease, illness et sickness a joué un rôle clé dans le développement rapide des perspectives analytiques de l’anthropologie médicale de l’époque, mais certaines critiques ont également été formulées à son égard. En premier lieu, Allan Young (1981) formule une critique des modèles explicatifs de la maladie en réfutant l'idée que la rationalité soit un model auquel les individus adhèrent spontanément. Selon Young, ce modèle suggère qu’il y aurait un équivalant de structures cognitives qui guiderait le développement des modèles de causalité et des systèmes de classification adoptées par les personnes. Au contraire, il propose que les connaissances soient basées sur des actions, des relations sociales, des ressources matérielles, avec plusieurs sources influençant le raisonnement des individus qui peuvent, de plusieurs manières, diverger de ce qui est généralement entendu comme « rationnel ». Ces critiques, ainsi que les études centrées sur l’expérience des patients et des pluralismes médicaux, ont permis de constater que les stratégies adoptées pour obtenir des soins sont multiples, font appel à plusieurs types de pratiques, et que les raisons de ces choix doivent être compris à la lumière des contextes historiques, locaux et matériaux (Lock et Nguyen 2010 : 63). Deuxièmement, les approches de Kleinman, Eisenberger et Good ont été critiquées pour leur séparation artificielle du corps et de l’esprit qui représentait un postulat fondamental dans les études de la rationalité. Les anthropologues Nancy Scheper-Hughes et Margeret Lock (1987) ont proposé que le corps doit plutôt être abordé selon trois niveaux analytiques distincts, soit le corps politique, social et individuel. Le corps politique est présenté comme étant un lieu où s’exerce la régulation, la surveillance et le contrôle de la différence humaine (Scheper-Hughes et Lock 1987 : 78). Cela a permis aux approches féministes d’aborder le corps comme étant un espace de pouvoir, en examinant comment les discours sur le genre rendent possible l’exercice d’un contrôle sur le corps des femmes (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Les premiers travaux dans cette perspective ont proposé des analyses socioculturelles de différents contextes entourant la reproduction pour contrecarrer le modèle dominant de prise en charge médicale de la santé reproductive des femmes (Martin 1987). Pour sa part, le corps social renvoie à l’idée selon laquelle le corps ne peut pas être abordé simplement comme une entité naturelle, mais qu’il doit être compris en le contextualisant historiquement et socialement (Lupton 2000 : 50). Finalement, considérer le corps individuel a permis de privilégier l’étude de l’expérience subjective de la maladie à travers ses variations autant au niveau individuel que culturel. Les études de l’expérience de la santé et la maladie axées sur l’étude des « phénomènes tels qu’ils apparaissent à la conscience des individus et des groupes d’individus » (Desjarlais et Throop 2011 : 88) se sont avérées pertinentes pour mieux saisir la multitude des expériences vécues des états altérés du corps (Hofmann et Svenaeus 2018). En somme, les propositions de ces auteurs s’inscrivent dans une anthropologie médicale critique qui s’efforce d’étudier les inégalités socio-économiques (Scheper-Hughes 1992), l’accès aux institutions et aux savoirs qu’elles produisent, ainsi qu’à la répartition des ressources matérielles à une échelle mondiale (Manderson, Cartwright et Hardon 2016). Depuis ses débuts, l’anthropologie médicale a abordé la santé globale et épidémiologique dans le but de faciliter les interventions sur les populations désignées comme « à risque ». Certains anthropologues ont développé une perspective appliquée en épidémiologie sociale pour contribuer à l’identification de déterminants sociaux de la santé (Kawachi et Subramanian 2018). Plusieurs de ces travaux ont été critiqués pour la culturalisation des pathologies touchant certaines populations désignées comme étant à risque à partir de critères basés sur la stigmatisation et la marginalisation de ces populations (Trostle et Sommerfeld 1996 : 261). Au-delà des débats dans ce champ de recherche, ces études ont contribué à la compréhension des dynamiques de santé et de maladie autant à l’échelle globale, dans la gestion des pandémies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qu’aux échelles locales avec la mise en place de campagnes de santé publique pour faciliter l’implantation de mesures sanitaires, telles que la vaccination (Dubé, Vivion et Macdonald 2015). L’anthropologie a contribué à ces discussions en se penchant sur les contextes locaux des zoonoses qui sont des maladies transmissibles des animaux vertébrés aux humains (Porter 2013), sur la résistance aux antibiotiques (Landecker 2016), comme dans le cas de la rage et de l’influenza (Wolf 2012), sur les dispositifs de prévention mis en place à une échelle mondiale pour éviter l’apparition et la prolifération d’épidémies (Lakoff 2010), mais aussi sur les styles de raisonnement qui sous-tendent la gestion des pandémies (Caduff 2014). Par ailleurs, certains auteur.e.s ont utilisé le concept de violence structurelle pour analyser les inégalités socio-économiques dans le contexte des pandémies de maladies infectieuses comme le sida, la tuberculose ou, plus récemment, l’Ébola (Fassin 2015). Au-delà de cet aspect socio-économique, Aditya Bharadwaj (2013) parle d’une inégalité épistémique pour caractériser des rapports inégaux dans la production et la circulation globale des savoirs et des individus dans le domaine de la santé. Il décrit certaines situations comme des « biologies subalternes », c’est à dire des états de santé qui ne sont pas reconnus par le système biomédical hégémonique et qui sont donc invisibles et vulnérables. Ces « biologies subalternes » sont le revers de citoyennetés biologiques, ces dernières étant des citoyennetés qui donnes accès à une forme de sécurité sociale basée sur des critères médicaux, scientifiques et légaux qui reconnaissent les dommages biologiques et cherche à les indemniser (Petryna 2002 : 6). La citoyenneté biologique étant une forme d’organisation qui gravite autour de conditions de santé et d’enjeux liés à des maladies génétiques rares ou orphelines (Heath, Rapp et Taussig 2008), ces revendications mobilisent des acteurs incluant les institutions médicales, l’État, les experts ou encore les pharmaceutiques. Ces études partagent une attention à la circulation globale des savoirs, des pratiques et des soins dans la translation — ou la résistance à la translation — d’un contexte à un autre, dans lesquels les patients sont souvent positionnés entre des facteurs sociaux, économiques et politiques complexes et parfois conflictuels. L’industrie pharmaceutique et le développement des technologies biomédicales se sont présentés comme terrain important et propice pour l’analyse anthropologique des dynamiques sociales et économiques entourant la production des appareils, des méthodes thérapeutiques et des produits biologiques de la biomédecine depuis les années 1980 (Greenhalgh 1987). La perspective biographique des pharmaceutiques (Whyte, Geest et Hardon 2002) a consolidé les intérêts et les approches dans les premières études sur les produits pharmaceutiques. Ces recherches ont proposé de suivre la trajectoire sociale des médicaments pour étudier les contextes d’échanges et les déplacements dans la nature symbolique qu’ont les médicaments pour les consommateurs : « En tant que choses, les médicaments peuvent être échangés entre les acteurs sociaux, ils objectivent les significations, ils se déplacent d’un cadre de signification à un autre. Ce sont des marchandises dotées d’une importance économique et de ressources recelant une valeur politique » (traduit de Whyte, Geest et Hardon 2002). D’autres ont davantage tourné leur regard vers les rapports institutionnels, les impacts et le fonctionnement de « Big Pharma ». Ils se sont intéressés aux processus de recherche et de distribution employés par les grandes pharmaceutiques à travers les études de marché et les pratiques de vente (Oldani 2014), l’accès aux médicaments (Ecks 2008), la consommation des produits pharmaceutiques (Dumit 2012) et la production de sujets d’essais cliniques globalisés (Petryna, Lakoff et Kleinman 2006), ainsi qu’aux enjeux entourant les réglementations des brevets et du respect des droits politiques et sociaux (Ecks 2008). L’accent est mis ici sur le pouvoir des produits pharmaceutiques de modifier et de changer les subjectivités contemporaines, les relations familiales (Collin 2016), de même que la compréhensions du genre et de la notion de bien-être (Sanabria 2014). Les nouvelles technologies biomédicales — entre autres génétiques — ont permis de repenser la notion de normes du corps en santé, d'en redéfinir les frontières et d’intervenir sur le corps de manière « incorporée » (embodied) (Haraway 1991). Les avancées technologiques en génomique qui se sont développées au cours des trois dernières décennies ont soulevé des enjeux tels que la généticisation, la désignation de populations/personnes « à risque », l’identification de biomarqueurs actionnables et de l’identité génétique (TallBear 2013 ; Lloyd et Raikhel 2018). Au départ, le modèle dominant en génétique cherchait à identifier les gènes spécifiques déterminant chacun des traits biologiques des organismes (Lock et Nguyen 2010 : 332). Cependant, face au constat que la plupart des gènes ne codaient par les protéines responsables de l’expression phénotypique, les modèles génétiques se sont depuis complexifiés. L’attention s’est tournée vers l’analyse de la régulation des gènes et de l’interaction entre gènes et maladies en termes de probabilités (Saukko 2017). Cela a permis l’émergence de la médecine personnalisée, dont les interventions se basent sur l’identification de biomarqueurs personnels (génétiques, sanguins, etc.) avec l’objectif de prévenir l’avènement de pathologies ou ralentir la progression de maladies chroniques (Billaud et Guchet 2015). Les anthropologues de la médecine ont investi ces enjeux en soulevant les conséquences de cette forme de médecine, comme la responsabilisation croissante des individus face à leur santé (Saukko 2017), l’utilisation de ces données dans l’accès aux assurances (Hoyweghen 2006), le déterminisme génétique (Landecker 2011) ou encore l’affaiblissement entre les frontières de la bonne santé et de la maladie (Timmermans et Buchbinder 2010). Ces enjeux ont été étudiés sous un angle féministe avec un intérêt particulier pour les effets du dépistage prénatal sur la responsabilité parentale (Rapp 1999), l’expérience de la grossesse (Rezende 2011) et les gestions de l’infertilité (Inhorn et Van Balen 2002). Les changements dans la compréhension du modèle génomique invitent à prendre en considération plusieurs variables en interaction, impliquant l’environnement proche ou lointain, qui interagissent avec l’expression du génome (Keller 2014). Dans ce contexte, l’anthropologie médicale a développé un intérêt envers de nouveaux champs d’études tels que l’épigénétique (Landecker 2011), la neuroscience (Choudhury et Slaby 2016), le microbiome (Benezra, DeStefano et Gordon 2012) et les données massives (Leonelli 2016). Dans le cas du champ de l’épigénétique, qui consiste à comprendre le rôle de l’environnement social, économique et politique comme un facteur pouvant modifier l’expression des gènes et mener au développement de certaines maladies, les anthropologues se sont intéressés aux manières dont les violences structurelles ancrées historiquement se matérialisent dans les corps et ont des impacts sur les disparités de santé entre les populations (Pickersgill, Niewöhner, Müller, Martin et Cunningham-Burley 2013). Ainsi, la notion du traumatisme historique (Kirmayer, Gone et Moses 2014) a permis d’examiner comment des événements historiques, tels que l’expérience des pensionnats autochtones, ont eu des effets psychosociaux collectifs, cumulatifs et intergénérationnels qui se sont maintenus jusqu’à aujourd’hui. L’étude de ces articulations entre conditions biologiques et sociales dans l’ère « post-génomique » prolonge les travaux sur le concept de biosocialité, qui est défini comme « [...] un réseau en circulation de termes d'identié et de points de restriction autour et à travers desquels un véritable nouveau type d'autoproduction va émerger » (Traduit de Rabinow 1996:186). La catégorie du « biologique » se voit alors problématisée à travers l’historicisation de la « nature », une nature non plus conçue comme une entité immuable, mais comme une entité en état de transformation perpétuelle imbriquée dans des processus humains et/ou non-humains (Ingold et Pálsson 2013). Ce raisonnement a également été appliqué à l’examen des catégories médicales, conçues comme étant abstraites, fixes et standardisées. Néanmoins, ces catégories permettent d'identifier différents états de la santé et de la maladie, qui doivent être compris à la lumière des contextes historiques et individuels (Lock et Nguyen 2010). Ainsi, la prise en compte simultanée du biologique et du social mène à une synthèse qui, selon Peter Guarnaccia, implique une « compréhension du corps comme étant à la fois un système biologique et le produit de processus sociaux et culturels, c’est-à-dire, en acceptant que le corps soit en même temps totalement biologique et totalement culturel » (traduit de Guarnaccia 2001 : 424). Le concept de « biologies locales » a d’abord été proposé par Margaret Lock, dans son analyse des variations de la ménopause au Japon (Lock 1993), pour rendre compte de ces articulations entre le matériel et le social dans des contextes particuliers. Plus récemment, Niewöhner et Lock (2018) ont proposé le concept de biologies situées pour davantage contextualiser les conditions d’interaction entre les biologies locales et la production de savoirs et de discours sur celles-ci. Tout au long de l’histoire de la discipline, les anthropologues s’intéressant à la médecine et aux approches de la santé ont profité des avantages de s’inscrire dans l’interdisciplinarité : « En anthropologie médical, nous trouvons qu'écrire pour des audiences interdisciplinaires sert un objectif important : élaborer une analyse minutieuse de la culture et de la santé (Dressler 2012; Singer, Dressler, George et Panel 2016), s'engager sérieusement avec la diversité globale (Manderson, Catwright et Hardon 2016), et mener les combats nécessaires contre le raccourcies des explications culturelles qui sont souvent déployées dans la littérature sur la santé (Viruell-Fuentes, Miranda et Abdulrahim 2012) » (traduit de Panter-Brick et Eggerman 2018 : 236). L’anthropologie médicale s’est constituée à la fois comme un sous champ de l’anthropologie socioculturelle et comme un champ interdisciplinaire dont les thèmes de recherche sont grandement variés, et excèdent les exemples qui ont été exposés dans cette courte présentation.
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Dunoyer, Christiane. "Monde alpin." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.101.

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Abstract:
Après avoir été peint et décrit avec des traits plus pittoresques qu’objectifs par les premiers voyageurs et chercheurs qui traversaient les Alpes, mus tantôt par l’idée d’un primitivisme dont la difformité et la misère étaient l’expression la plus évidente, tantôt par la nostalgie du paradis perdu, le monde alpin a attiré le regard curieux des folkloristes à la recherche des survivances du passé, des anciennes coutumes, des proverbes et des objets disparus dans nombre de régions d’Europe. Au début du XXe siècle, Karl Felix Wolff (1913) s’inspire de la tradition des frères Grimm et collecte un nombre consistant de légendes ladines, avec l’objectif de redonner une nouvelle vie à un patrimoine voué à l’oubli. Tout comme les botanistes et les zoologues, les folkloristes voient le monde alpin comme un « merveilleux conservatoire » (Hertz 1913 : 177). Un des élèves les plus brillants de Durkheim, Robert Hertz, analyse finement ces « formes élémentaires de la vie religieuse » en étudiant le pèlerinage de Saint Besse, qui rassemble chaque année les populations de Cogne (Vallée d’Aoste) et du Val Soana (Piémont) dans un sanctuaire à la montagne situé à plus de 2000 mètres d’altitude. Après avoir observé et questionné la population locale s’adonnant à ce culte populaire, dont il complète l’analyse par des recherches bibliographiques, il rédige un article exemplaire (Hertz 1913) qui ouvre la voie à l’anthropologie alpine. Entre 1910 et 1920, Eugénie Goldstern mène ses enquêtes dans différentes régions de l’arc alpin à cheval entre la France, la Suisse et l’Italie : ses riches données de terrain lui permettent de réaliser le travail comparatif le plus complet qui ait été réalisé dans la région (Goldstern 2007). Une partie de sa recherche a été effectuée avec la supervision de l’un des fondateurs de l’anthropologie française et l’un des plus grands experts de folklore en Europe, Arnold Van Gennep. Pour ce dernier, le monde alpin constitue un espace de prédilection, mais aussi un terrain d’expérimentation et de validation de certaines hypothèses scientifiques. « Dans tous les pays de montagne, qui ont été bien étudiés du point de vue folklorique […] on constate que les hautes altitudes ne constituent pas un obstacle à la diffusion des coutumes. En Savoie, le report sur cartes des plus typiques d’entre elles montre une répartition nord-sud passant par-dessus les montagnes et les rivières et non pas conditionnée par elles » (Van Gennep 1990 : 30-31). L’objectif de Van Gennep est de comprendre de l’intérieur la « psychologie populaire », à savoir la complexité des faits sociaux et leur variation. Sa méthode consiste à « parler en égal avec un berger » (Van Gennep 1938 : 158), c’est-à-dire non pas tellement parler sa langue au sens propre, mais s’inscrire dans une logique d’échange actif pour accéder aux représentations de son interlocuteur. Quant aux nombreuses langues non officielles présentes sur le territoire, quand elles n’auraient pas une fonction de langue véhiculaire dans le cadre de l’enquête, elles ont été étudiées par les dialectologues, qui complétaient parfois leurs analyses des structures linguistiques avec des informations d’ordre ethnologique : les enseignements de Karl Jaberg et de Jakob Jud (1928) visaient à associer la langue à la civilisation (Wörter und Sachen). Dans le domaine des études sur les walsers, Paul Zinsli nous a légué une synthèse monumentale depuis la Suisse au Voralberg en passant par l’Italie du nord et le Liechtenstein (Zinsli 1976). Comme Van Gennep, Charles Joisten (1955, 1978, 1980) travaille sur les traditions populaires en réalisant la plus grande collecte de récits de croyance pour le monde alpin, entre les Hautes-Alpes et la Savoie. En 1973, il fonde la revue Le monde alpin et rhodanien (qui paraîtra de 1973 à 2006 en tant que revue, avant de devenir la collection thématique du Musée Dauphinois de Grenoble). Si dans l’après-guerre le monde alpin est encore toujours perçu d’une manière valorisante comme le reliquaire d’anciens us et coutumes, il est aussi soumis à la pensée évolutionniste qui le définit comme un monde arriéré parce que marginalisé. C’est dans cette contradiction que se situe l’intérêt que les anthropologues découvrent au sein du monde alpin : il est un observatoire privilégié à la fois du passé de l’humanité dont il ne reste aucune trace ailleurs en Europe et de la transition de la société traditionnelle à la société modernisée. En effet, au début des années 1960, pour de nombreux anthropologues britanniques partant à la découverte des vallées alpines le constat est flagrant : les mœurs ont changé rapidement, suite à la deuxième guerre mondiale. Cette mutation catalyse l’attention des chercheurs, notamment l’analyse des relations entre milieu physique et organisation sociale. Même les pionniers, s’ils s’intéressent aux survivances culturelles, ils se situent dans un axe dynamique : Honigmann (1964, 1970) entend démentir la théorie de la marginalité géographique et du conservatisme des populations alpines. Burns (1961, 1963) se propose d’illustrer la relation existant entre l’évolution socioculturelle d’une communauté et l’environnement. Le monde alpin est alors étudié à travers le prisme de l’écologie culturelle qui a pour but de déterminer dans quelle mesure les caractéristiques du milieu peuvent modeler les modes de subsistance et plus généralement les formes d’organisation sociale. Un changement important a lieu avec l’introduction du concept d’écosystème qui s’impose à partir des années 1960 auprès des anthropologues penchés sur les questions écologiques. C’est ainsi que le village alpin est analysé comme un écosystème, à savoir l’ensemble complexe et organisé, compréhensif d’une communauté biotique et du milieu dans lequel celle-ci évolue. Tel était l’objectif de départ de l’étude de John Friedl sur Kippel (1974), un village situé dans l’une des vallées des Alpes suisses que la communauté scientifique considérait parmi les plus traditionnelles. Mais à son arrivée, il découvre une réalité en pleine transformation qui l’oblige à recentrer son étude sur la mutation sociale et économique. Si le cas de Kippel est représentatif des changements des dernières décennies, les différences peuvent varier considérablement selon les régions ou selon les localités. Les recherches d’Arnold Niederer (1980) vont dans ce sens : il analyse les Alpes sous l’angle des mutations culturelles, par le biais d’une approche interculturelle et comparative de la Suisse à la France, à l’Italie, à l’Autriche et à la Slovénie. John Cole et Eric Wolf (1974) mettent l’accent sur la notion de communauté travaillée par des forces externes, en analysant, les deux communautés voisines de St. Felix et Tret, l’une de culture germanique, l’autre de culture romane, séparées par une frontière ethnique qui fait des deux villages deux modèles culturels distincts. Forts de leur bagage d’expériences accumulées dans les enquêtes de terrain auprès des sociétés primitives, les anthropologues de cette période savent analyser le fonctionnement social de ces petites communautés, mais leurs conclusions trop tributaires de leur terrain d’enquête exotique ne sont pas toujours à l’abri des généralisations. En outre, en abordant les communautés alpines, une réflexion sur l’anthropologie native ou de proximité se développe : le recours à la méthode ethnographique et au comparatisme permettent le rétablissement de la distance nécessaire entre l’observateur et l’observé, ainsi qu’une mise en perspective des phénomènes étudiés. Avec d’autres anthropologues comme Daniela Weinberg (1975) et Adriana Destro (1984), qui tout en étudiant des sociétés en pleine transformation en soulignent les éléments de continuité, nous nous dirigeons vers une remise en cause de la relation entre mutation démographique et mutation structurale de la communauté. Robert Netting (1976) crée le paradigme du village alpin, en menant une étude exemplaire sur le village de Törbel, qui correspondait à l’image canonique de la communauté de montagne qu’avait construite l’anthropologie alpine. Pier Paolo Viazzo (1989) critique ce modèle de la communauté alpine en insistant sur l’existence de cas emblématiques pouvant démontrer que d’autres villages étaient beaucoup moins isolés et marginaux que Törbel. Néanmoins, l’étude de Netting joue un rôle important dans le panorama de l’anthropologie alpine, car elle propose un nouvel éclairage sur les stratégies démographiques locales, considérées jusque-là primitives. En outre, sur le plan méthodologique, Netting désenclave l’anthropologie alpine en associant l’ethnographie aux recherches d’archives et à la démographie historique (Netting 1981) pour compléter les données de terrain. La description des interactions écologiques est devenue plus sophistiquée et la variable démographique devient cruciale, notamment la relation entre la capacité de réguler la consistance numérique d’une communauté et la stabilité des ressources locales. Berthoud (1967, 1972) identifie l’unité de l’aire alpine dans la spécificité du processus historique et des différentes trajectoires du développement culturel, tout en reconnaissant l’importance de l’environnement. C’est-à-dire qu’il démontre que le mode de production « traditionnel » observé dans les Alpes n’est pas déterminé par les contraintes du milieu, mais il dérive de la combinaison d’éléments institutionnels compatibles avec les conditions naturelles (1972 : 119-120). Berthoud et Kilani (1984) analysent l’équilibre entre tradition et modernité dans l’agriculture de montagne dans un contexte fortement influencé par le tourisme d’hiver. Dans une reconstruction et analyse des représentations de la montagne alpine depuis la moitié du XVIIIe siècle à nos jours, Kilani (1984) illustre comment la vision du monde alpin se dégrade entre 1850 et 1950, au fur et à mesure de son insertion dans la société globale dans la dégradation des conditions de vie : il explique ainsi la naissance dans l’imaginaire collectif d’une population primitive arriérée au cœur de l’Europe. Cependant, à une analyse comparative de l’habitat (Weiss 1959 : 274-296 ; Wolf 1962 ; Cole & Wolf 1974), de la dévolution patrimoniale (Bailey 1971 ; Lichtenberger 1975) ou de l’organisation des alpages (Arbos 1922 ; Parain 1969), le monde alpin se caractérise par une surprenante variation, difficilement modélisable. Les situations de contact sont multiples, ce qui est très évident sur le plan linguistique avec des frontières très fragmentées, mais de nombreuses autres frontières culturelles européennes traversent les Alpes, en faisant du monde alpin une entité plurielle, un réseau plus ou moins interconnecté de « upland communities » (Viazzo 1989), où les éléments culturels priment sur les contraintes liées à l’environnement. Aux alentours de 1990, la réflexion des anthropologues autour des traditions alpines, sous l’impulsion de la notion d’invention de la tradition, commence à s’orienter vers l’étude des phénomènes de revitalisation (Boissevain 1992), voire de relance de pratiques ayant subi une transformation ou une rupture dans la transmission. Cette thèse qui a alimenté un riche filon de recherches a pourtant été contestée par Jeremy MacClancy (1997) qui met en avant les éléments de continuité dans le culte de Saint Besse, presqu’un siècle après l’enquête de Robert Hertz. La question de la revitalisation et de la continuité reste donc ouverte et le débat se poursuit dans le cadre des discussions qui accompagnent l’inscription des traditions vivantes dans les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.

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