Martin, Michaël. "Mécanisme moléculaire de l'antagonisme du complexe HUSH par les protéines lentivirales Vpx et Vpr." Electronic Thesis or Diss., Université Paris Cité, 2021. http://www.theses.fr/2021UNIP5160.
Abstract:
Les VIH-1 et VIH-2, lentivirus responsables du SIDA, sont issus de transmissions inter-espèces de virus simiens (SIV) à l'homme. Outre leurs protéines de structure et de régulation, les lentivirus codent pour des protéines auxiliaires qui favorisent la réplication virale dans la cellule hôte en contrecarrant des facteurs cellulaires antiviraux, appelés facteurs de restriction. Le mécanisme d'action de ces protéines virales auxiliaires repose souvent sur le détournement de complexes Ubiquitine-Ligases, un mécanisme très répandu chez une grande variété de pathogènes, en vue de dégrader des protéines de la cellule hôte. Ce mécanisme est utilisé par la protéine Vpx, exprimée uniquement par VIH-2 (et non par VIH-1), qui induit la dégradation de SAMDH1, un facteur de restriction bloquant l'étape de transcription inverse. Ainsi, Vpx fait un pont moléculaire entre l'adaptateur DCAF1 du complexe Ubiquitine-Ligase Cul4A-DDB1(DCAF1) et SAMHD1, ce qui entraîne l'ubiquitination et la dégradation de SAMHD1. En 2018, notre équipe a montré que Vpx induisait la dégradation d'un facteur cellulaire supplémentaire : le complexe HUSH, composé de TASOR, MPP8 et Périphiline. Ce complexe intervient dans la répression épigénétique non seulement de nombreux gènes cellulaires, d'éléments rétro-transposables et de rétrovirus endogènes, mais aussi du génome du VIH intégré dans celui de la cellule infectée. En dégradant HUSH, Vpx favorise l'expression virale. Dans ce contexte, les objectifs de ma thèse ont été de : (i) Déterminer si le mécanisme de dégradation de HUSH induit par Vpx de VIH2 était identique au mécanisme de dégradation de SAMHD1. J'ai pu mettre en évidence des différences importantes entre les deux mécanismes bien que Vpx utilise, dans les deux cas, le même adaptateur d'Ubiquitine-Ligase, DCAF1 (coeur principal du travail de thèse, article soumis). (ii) Caractériser les déterminants moléculaires en jeu dans l'antagonisme de HUSH par d'autres protéines lentivirales. Premièrement, il s'agissait de savoir si les différentes protéines virales apparentées à Vpx chez différentes espèces de virus simiens avaient toutes la même capacité à dégrader le complexe HUSH. Nous avons ainsi pu mettre en évidence une spécificité lentivirale de l'antagonisme du complexe HUSH, une caractéristique majeure des facteurs de restriction (contribution à l'article Chougui et al., Nature microbiology, 2018). Dans un second temps, ceci m'a conduit à débuter l'étude des déterminants viraux de ces protéines apparentées à Vpx, telles les protéines Vpr de différentes souches de SIVagm (infectant le singe vert africain) qui présentent des phénotypes différents quant à la dégradation de SAMHD1 ou de HUSH (travail en cours). L'ensemble des résultats a permis, d'une part de mieux caractériser le mécanisme d'antagonisme de HUSH par les protéines lentivirales Vpx/Vpr, et d'autre part de fournir de premiers outils moléculaires pour différencier l'antagonisme de HUSH de celui de SAMHD1 dans les cellules primaires. Dans le futur, les données pourront aider à mieux comprendre comment diverses protéines lentivirales se sont adaptées à leurs différents substrats cellulaires (et vice-versa) au cours de l'évolution. Enfin, cibler HUSH grâce à l'identification de déterminant d'interaction ou de dégradation pourrait être intéressant pour le développement de nouvelles cibles thérapeutiques<br>HIV-1 and HIV-2, lentiviruses responsible for AIDS, appeared in humans after cross-species transmissions from simian viruses (SIV). In addition to their structural and regulatory proteins, lentiviruses encode auxiliary proteins that promote viral replication in the host cell by counteracting antiviral cellular factors, called restriction factors. The mechanism of action of these viral auxiliary proteins often relies on the hijacking of Ubiquitin-Ligase complexes, a mechanism widely used by various pathogens, to degrade host cell proteins. This mechanism is used by the Vpx protein, expressed only by HIV-2 (and not by HIV-1), which induces the degradation of SAMDH1, a restriction factor blocking the reverse transcription step. Thus, Vpx molecularly bridges the DCAF1 adaptor of the Cul4A-DDB1(DCAF1) Ubiquitin-Ligase complex with SAMHD1, resulting in ubiquitination and degradation of SAMHD1. In 2018, our team showed that Vpx induces the degradation of an additional cellular factor: the HUSH complex, composed of TASOR, MPP8 and Periphilin. This complex is involved in the epigenetic repression not only of many cellular genes, retro-transposable elements and endogenous retroviruses, but also of the HIV genome integrated into the infected cell. By degrading HUSH, Vpx promotes viral expression. In this context, the objectives of my thesis were to: (i) Determine whether HUSH degradation mechanism induced by HIV-2 Vpx was identical to SAMHD1 degradation mechanism. I was able to highlight important differences between the two mechanisms although Vpx uses, in both cases, the same Ubiquitin-Ligase adaptor, DCAF1 (main focus of the thesis work, submitted article). (ii) Characterize the molecular determinants involved in the antagonism of HUSH by other lentiviral proteins. First, we wanted to know if different Vpx-related viral proteins, in various simian virus species, had the same capacity to degrade the HUSH complex. This allowed us to reveal a lentiviral species-specificity of HUSH complex antagonism, a major characteristic of restriction factors (contribution to Chougui et al., Nature microbiology, 2018). Secondly, this led me to start studying the viral determinants of these Vpx-related proteins, such as the Vpr proteins from different strains of SIVagm (infecting the African green monkey) that present different phenotypes regarding both SAMHD1 or HUSH degradation (work in progress). All the results allowed us to better characterize the mechanism of HUSH antagonism by Vpx/Vpr lentiviral proteins, and to provide the first molecular tools to differentiate HUSH antagonism from SAMHD1 antagonism in primary cells. In the future, these data may help to better understand how various lentiviral proteins have adapted to their different cellular substrates (and vice versa) along evolution. Finally, targeting HUSH through the identification of interaction or degradation determinants could be interesting for the development of new therapeutic targets