Academic literature on the topic 'Progrès scientifique et technique – Aspect économique – France'

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Journal articles on the topic "Progrès scientifique et technique – Aspect économique – France"

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GUYOMARD, H., B. COUDURIER, and P. HERPIN. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 22, no. 3 (April 17, 2009): 147–50. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2009.22.3.3341.

Full text
Abstract:
L’Agriculture Biologique (AB) se présente comme un mode de production agricole spécifique basé sur le respect d’un certain nombre de principes et de pratiques visant à réduire au maximum les impacts négatifs sur l’environnement. Elle est soumise à des interdictions et/ou des obligations de moyens, par exemple l’interdiction des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM), des engrais de synthèse et des pesticides ou l’obligation de rotations pluriannuelles. Dans le cas de l’élevage, les critères portent sur l’origine des animaux, les conditions de logement et d’accès aux parcours, l’alimentation ainsi que la prévention et le traitement des maladies. Ainsi, la prévention des maladies est principalement basée sur l’utilisation de techniques d’élevage stimulant les défenses naturelles des animaux et, en cas de problème sanitaire, le recours à l’homéopathie ou à la phytothérapie ; l’emploi d’autres médicaments vétérinaires n’est pas exclu à condition de respecter des conditions réglementaires strictes1. L’AB s’inscrit dans des filières d’approvisionnement et de commercialisation incluant la transformation et la préparation des aliments, la distribution de gros et/ou de détail et le consommateur final. Dans tous les pays, agriculteurs, conditionneurs et importateurs doivent se conformer à des réglementations pour associer à leurs produits un étiquetage attestant de leur nature biologique. Les produits issus de l’AB sont certifiés et des mécanismes d’inspection assurent le respect des règlements. L’AB mondiale est aujourd’hui encore une activité marginale au regard des terres consacrées (moins de 2%), du nombre d’agriculteurs engagés ou des volumes concernés. Il s’agit toutefois d’une activité en forte croissance avec, par exemple, un triplement des surfaces mondiales dédiées entre 1999 et aujourd’hui. Le marché mondial des produits issus de l’AB était estimé à 25 milliards d’euros en 2006, soit deux fois plus qu’en 2000 (données IFOAM). La consommation est très fortement concentrée, à plus de 95% en Amérique du Nord d’une part, et en Europe de l’Ouest où les principaux marchés sont l’Allemagne, l’Italie, la France et le Royaume-Uni, d’autre part. Sur ces deux continents, les importations sont nécessaires pour pallier le déficit de l’offre domestique au regard de la demande intérieure. Ceci est particulièrement vrai en France. Selon le ministère en charge de l’agriculture (2009), «la demande [française] de produits issus de l’AB croît de 10% par an depuis 1999. Or, l’offre [nationale] de produits issus de l’AB est aujourd’hui insuffisante pour satisfaire cette demande croissante. Les surfaces des 11 970 exploitations agricoles françaises en AB ne représentent que 2% de la surface agricole. Par défaut d’organisation entre les producteurs et à cause de l’éparpillement des productions, une part significative des produits bio n’est pas valorisée». Et simultanément, 25% environ de la consommation française de produits bio est satisfaite par des importations. Cette situation a conduit le Ministre en charge de l’agriculture à proposer, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, un plan visant le triplement à l’horizon 2012 des surfaces françaises en AB (6% de la surface agricole utile en 2012). Pour atteindre cet objectif, le plan inclut un soutien budgétaire à la structuration de la filière bio (sous la forme d’un fonds de structuration doté de 15 millions d’euros sur cinq ans), la mobilisation de la recherche (notamment sous la forme de crédits «recherche»), un soutien accru aux exploitations converties en AB (via le déplafonnement des 7 600 €/an/unité des aides agro-environnementales pour les exploitations en conversion vers l’AB et une augmentation de l’enveloppe dédiée, ainsi que la reconduction du crédit d’impôt en 2009, celui-ci étant par ailleurs augmenté) et enfin, l’obligation dès 2012 faite à la restauration collective de proposer dans ses menus 20% de produits issus de l’AB. Enfin, dans le cadre du bilan de santé de la Politique Agricole Commune (PAC) du 23 février 2009, une aide spécifique aux exploitations en AB d’un montant d’un peu moins de 40 millions d’euros a été adoptée. Le plan français en faveur de l’AB, popularisé sous le libellé «AB : objectif 2012», vise donc à développer la production domestique de produits issus de l’AB via la fixation d’un objectif quantitatif en termes de surfaces dédiées en jouant simultanément sur la demande (via une contrainte d’incorporation de produits issus de l’AB dans la restauration collective) et l’offre (via, de façon générale, un soutien augmenté aux exploitations en conversion vers l’AB et déjà converties à l’AB). Dans ce contexte, le comité éditorial de la revue Inra Productions Animales et la direction de l’Inra ont souhaité apporter un éclairage scientifique sur les acquis, les verrous et les perspectives en matière d’élevage AB. Ce numéro a été coordonné par J.M. Perez avec l’aide de nombreux relecteurs : que tous soient ici remerciés. Après une présentation du cahier des charges français et de la réglementation communautaire (Leroux et al), le numéro se décline en trois parties : une série d’articles sur différentes filières animales concernées (avicole, porcine, bovine allaitante, ovine allaitante), un focus sur deux approches à l’échelle des systèmes d’élevage (ovin allaitant et bovin laitier), et enfin des articles centrés sur les problèmes les plus aigus rencontrés dans le domaine de la gestion sanitaire et de la maitrise de la reproduction. L’article conclusif de Bellon et al fait le point sur les principales questions de recherche qui demeurent. En aviculture (Guémené et al), à l’exception de l’œuf, la production bio reste marginale, mais les filières sont bien organisées. Cette situation résulte d’une relative synergie avec les filières label rouge, avec lesquelles elles partagent plusieurs caractéristiques (types génétiques, longue durée d’élevage, parcours). Des difficultés multiples subsistent néanmoins. La production bio est pénalisée par le manque de poussins AB, des difficultés de maintien de l’état environnemental et sanitaire des parcours, la rareté de l’aliment bio et la difficulté d’assurer l’équilibre en acides aminés des rations (pas d’acides aminés de synthèse), élément susceptible d’expliquer la surmortalité constatée en pondeuse (liée à des problèmes comportementaux). Par suite, les performances sont inférieures à celles de l’élevage conventionnel (augmentation de la durée d’élevage et de l’indice de conversion) et l’impact environnemental, bien qu’amélioré quand il est rapporté à l’hectare, est moins favorable quand il est mesuré par unité produite, à l’exception notable de l’utilisation de pesticides. Prunier et al aboutissent aux mêmes conclusions dans le cas de la production de porcs AB. Relativement au conventionnel, les contraintes sont fortes sur le plan alimentaire (rareté de l’aliment AB, problème d’équilibre en acides aminés des rations) et de la conduite d’élevage (interdiction ou limitation des pratiques de convenance, âge des animaux au sevrage de 40 jours, difficultés de synchronisation des chaleurs et des mises bas, limitation des traitements vétérinaires). Ces contraintes et la grande diversité des élevages de porcs AB se traduisent par une forte variabilité des performances en termes de survie, reproduction, composition corporelle ou qualité des produits : autant de critères qu’il conviendra de mieux maîtriser à l’avenir pour assurer la pérennité de l’élevage porcin AB. Les performances zootechniques et économiques de l’élevage bovin allaitant bio sont abordées dans l’article de Veysset et al à partir d’un échantillon limité d’exploitations situées en zones défavorisées. Les caractéristiques des unités AB diffèrent peu de celles de leurs voisines en élevage conventionnel ; avec un chargement à l’hectare plus faible mais une plus grande autonomie alimentaire, les résultats techniques des élevages AB sont proches de ceux des élevages conventionnels et ce, en dépit d’une moindre production de viande vive par unité de bétail, en raison d’un cycle de production en moyenne plus long. Sur le plan économique, les charges plus faibles (pas de traitements antiparasitaires, pas de vaccinations systématiques) ne suffisent pas à compenser un moindre produit à l’hectare. Un verrou majeur est le déficit de gestion collective de la filière verticale (absence totale de débouché en AB pour les animaux maigres, en particulier) qui se traduit par un problème aigu de sous-valorisation puisque dans l’échantillon enquêté 71% des animaux sont vendus sans signe de qualité : nul doute qu’il s’agit là d’une priorité d’action. En élevage ovin (Benoit et Laignel), également sur la base d’un échantillon malheureusement restreint, les différences de performances techniques et économiques des élevages conventionnels versus bio varient sensiblement selon la localisation géographique, plaine ou montagne ; il est de ce fait difficile (et dangereux) de dégager des enseignements généraux valables pour l’élevage bio dans son ensemble. L’étude détaillée des adaptations des systèmes d’élevage aux potentialités agronomiques réalisée sur quatre fermes expérimentales montre néanmoins le rôle clé de la variable «autonomie alimentaire». Par suite, la situation économique des élevages ovins bio est plus difficile en zone de montagne où l’autonomie alimentaire, voire fourragère, est moindre (l’achat des aliments non produits sur l’exploitation représente 41% du prix de vente des agneaux dans l’échantillon enquêté). In fine, cela suggère que la variabilité des performances de l’élevage ovin bio, de plaine et de montagne, dépend plus du coût de l’aliment et de la valorisation des agneaux que de la productivité numérique. L’article de Benoit et al porte également sur l’élevage ovin biologique, plus précisément la comparaison de deux systèmes ovins allaitants AB différant par le rythme de reproduction des animaux. Cela montre que les performances de l’élevage ovin AB ne s’améliorent pas quand le rythme de reproduction est accéléré, le faible avantage de productivité numérique ne permettant pas de compenser l’augmentation des consommations d’aliments concentrés et la moindre qualité des agneaux. Au final, cela illustre la plus grande difficulté à piloter le système AB le plus intensif. L’article de Coquil et al relève aussi d’une approche systémique appliquée cette fois à l’élevage bovin laitier. Il porte sur l’analyse d’un dispositif original de polyculture-élevage mis en place à la Station Inra de Mirecourt reposant sur la valorisation maximale des ressources du milieu naturel et accordant une importance première à l’autonomie en paille et à la culture des légumineuses (protéagineux, luzerne). Le cheptel valorise les produits végétaux (prairies et cultures) et assure la fertilisation des parcelles en retour. L’autonomie alimentaire étant privilégiée, les effectifs animaux sont une variable d’ajustement, situation plutôt inhabituelle par comparaison avec des élevages laitiers conventionnels qui cherchent en premier lieu à maintenir les cheptels et les capacités de production animale. Les premiers retours d’expérience suggèrent une révision du dispositif en maximisant les synergies et les complémentarités plutôt que de considérer que l’une des deux activités, la culture ou l’élevage, est au service de l’autre. Cabaret et al proposent un éclairage sur les problèmes sanitaires en élevage biologique. Sur la base, d’une part, d’une analyse des déclaratifs des acteurs de l’élevage, et, d’autre part, d’évaluations aussi objectivées que possible, les chercheurs montrent qu’il n’y aurait pas de différence notable entre l’AB et le conventionnel sur le plan des maladies infectieuses et parasitaires (nature, fréquence). La gestion de la santé des cheptels AB repose davantage sur l’éleveur que sur les prescripteurs externes auxquels il est moins fait appel, et sur une planification sanitaire préalable privilégiant la prévention et une réflexion de plus long terme sur la santé globale du troupeau, l’ensemble des maladies qui peuvent l’affecter, etc. La planification n’est pas uniquement technique. Elle requiert aussi l’adhésion des éleveurs. De fait, l’enquête analysée dans cet article relative aux élevages ovins allaitants met en lumière l’importance de ces aspects individuels et culturels sur la gestion de la santé en élevage biologique. Les alternatives aux traitements anthelminthiques en élevage ruminant AB font l’objet de nombreux travaux (Hoste et al). Différents moyens de lutte contre les parasitoses sont mis en œuvre : gestion du pâturage de façon à limiter le parasitisme helminthique (rotations, mise au repos, assainissement), augmentation de la résistance de l’hôte (génétique, nutrition, vaccination), et traitements alternatifs des animaux infectés (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie). Les protocoles d’évaluation objective de ces traitements alternatifs posent des problèmes méthodologiques non totalement résolus à ce jour. Mais traiter autrement, c’est aussi réduire le nombre de traitements anthelminthiques de synthèse via un emploi plus ciblé (saison, catégories d’animaux). Au total, de par la contrainte du cahier des charges à respecter, l’élevage biologique a recours à l’ensemble des moyens de lutte contre les maladies parasitaires. Dans le cadre de cette approche intégrée de la santé animale, l’élevage biologique peut jouer un rôle de démonstrateur pour l’ensemble des systèmes d’élevage concernés par le problème de la résistance et des alternatives aux anthelminthiques utilisés à grande échelle. Même si la réglementation n’impose pas de conduites de reproduction spécifiques en élevage AB, elle contraint fortement les pratiques, notamment l’utilisation des traitements hormonaux. L’impact de ces contraintes est particulièrement fort en élevage de petits ruminants (où le recours à des hormones de synthèse permet l’induction et la synchronisation des chaleurs et des ovulations) et en production porcine (où la synchronisation des chaleurs et des mises bas est très pratiquée). Néanmoins, Pellicer-Rubio et al rappellent que des solutions utilisées en élevage conventionnel peuvent également être mobilisées en élevage biologique, l’effet mâle et les traitements photopériodiques naturels notamment, et ce dans toutes les filières, en particulier celles fortement consommatrices de traitements hormonaux. De façon générale, les marges de progrès sont encore importantes et les solutions seront inévitablement multiformes, combinant diverses techniques selon une approche intégrée. Ici aussi, l’AB veut être valeur d’exemple, en particulier dans la perspective d’une possible interdiction des hormones exogènes en productions animales. L’article de Bellon et al conclut le numéro. Il met l’accent sur quatre thématiques prioritaires de recherche à développer, à savoir 1) la conception de systèmes d’élevage AB, 2) l’évaluation de l’état sanitaire des troupeaux et le développement d’outils thérapeutiques alternatifs, 3) la maîtrise de la qualité des produits et 4) l’étude des interactions entre élevage AB et environnement. A ces quatre orientations, on ajoutera la nécessité de recherches sur l’organisation des filières, la distribution, les politiques publiques, etc. dans la perspective de différenciation et de valorisation par le consommateur des produits issus de l’élevage biologique. Dans le droit fil de ces conclusions, l’Inra a lancé, ce printemps, un nouvel appel à projets de recherche sur l’AB dans le cadre du programme dit AgriBio3 (programme qui prend la suite de deux premiers programmes également ciblés sur l’AB). Les deux grandes thématiques privilégiées sont, d’une part, les performances techniques de l’AB (évaluation, amélioration, conséquences sur les pratiques), et, d’autre part, le développement économique de l’AB (caractérisation de la demande, ajustement entre l’offre et la demande, stratégie des acteurs et politiques publiques). Ce programme, associé à d’autres initiatives nationales (appel à projets d’innovation et de partenariat CASDAR du ministère en charge de l’agriculture) et européennes (programme européen CORE Organic en cours de montage, suite à un premier programme éponyme), devrait permettre, du moins nous l’espérons, de répondre aux défis de l’AB, plus spécifiquement ici à ceux de l’élevage biologique. Un enjeu important est aussi que les innovations qui émergeront de ces futurs programmes, tout comme des travaux pionniers décrits dans ce numéro, constituent une source d’inspiration pour faire évoluer et asseoirla durabilité d’autres formes d’élevage.
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DONNARS, C., P. CELLIER, and J. L. PEYRAUD. "Nouvelles de la recherche : expertise sur les flux d’azote liés aux élevages." INRAE Productions Animales 25, no. 4 (October 2, 2012): 389–92. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2012.25.4.3226.

Full text
Abstract:
Une expertise scientifique collective conduite par l’Inra (INRA 2012) pointe l’importance des flux d’azote liés aux activités d’élevage et identifie des leviers pour limiter la pression sur l’environnement. Depuis une vingtaine d’années, les pollutions azotées font l’objet de diverses législations et plans d’action dans le cadre des politiques relatives à la qualité des eaux, de l’air et des écosystèmes. La transposition de la directive «Nitrates» (12 décembre 1991) fait actuellement l’objet d’un contentieux avec la commission européenne. C’est dans ce contexte que les ministères français en charge de l’Agriculture et de l’Ecologie ont sollicité l’Inra pour dresser un bilan de l’état des connaissances scientifiques sur les flux d’azote en élevage et leur devenir. L’objectif était de mettre à disposition des décideurs et des acteurs publics et privés les connaissances scientifiques actualisées et d’identifier des options permettant de réduire les pressions de l’azote sur l’environnement. 1/LA MÉTHODE D’EXPERTISE SCIENTIFIQUE COLLECTIVELe travail d’expertise a été porté par un collectif de 22 experts. Deux tiers d’entre eux appartiennent à l’Inra, un tiers à d’autres organismes de recherche (Irstea, CNRS, universités) dont deux experts des Pays-Bas (WUR) et un du Canada (Agriculture et Agroalimentaire Canada). Les sciences sociales ont fourni un quart de l’effectif d’experts, la zootechnie et l’approche systémique des systèmes d’élevage 40% et le complément regroupe des spécialistes des cycles biogéochimiques et de l’agronomie. La méthode a consisté à dresser un état des lieux critique des connaissances scientifiques publiées. Quelque 1360 références bibliographiques (2900 auteurs) ont été sélectionnées parmi les articles les plus récents (80% des sources sont postérieures à 1998) et relatifs ou transposables au cadre géographique français. L’analyse a privilégié l’échelle de l’exploitation agricole car c’est l’unité de référence des politiques agricoles et environnementales et des actions agronomiques. Cependant les informations scientifiques portent souvent sur un niveau infra : l’animal, l’atelier d’élevage, la parcelle, le bâtiment, la zone de stockage, etc., ou sur un niveau supra : le bassin versant, le paysage, les statistiques et modélisations nationales et internationales. Ces différents niveaux d’information ont permis d’approcher les variations entre productions et celles liées aux pratiques agricoles. 2 / L’EXPERTISE A MIS EN AVANT LE RÔLE MAJEUR DE L’ÉLEVAGE DANS LES FLUX D’AZOTE ET LES IMPACTS POTENTIELS 2.1 / Les flux d’azote en élevage et les fuites vers l’environnement sont élevésL’élevage utilise plus des trois quarts des quantités d’azote entrant dans les systèmes agricoles. Mais l’efficience, c’est-à-dire le rapport entre les sorties valorisées et les entrées d’azote, calculée au niveau de l’animal est globalement faible : souvent beaucoup moins de la moitié de l’azote ingéré se retrouve sous forme de protéines consommables, lait, œufs et viande. A l’échelle de l’exploitation d’élevage, une part de l’azote excrété dans les déjections est recyclée avec les effluents mais l’efficience reste néanmoins généralement inférieure à 50%. Le reste de l’azote se disperse dans l’environnement. L’élevage contribue ainsi pour environ la moitié aux pertes nationales de nitrates vers les eaux, et pour plus des trois quarts aux émissions nationales atmosphériques azotées, notamment sous forme d’ammoniac (et jusqu’à 90% si on tient compte du fait qu’une grande partie des engrais industriels est employée sur les cultures utilisées pour produire des aliments du bétail). L’azote se trouve de ce fait à la croisée de préoccupations croissantes en termes de compétitivité des filières animales et d’impacts sur l’environnement et sur la santé humaine. Ces impacts ont été récemment décrits dans une expertise européenne (European Nitrogen Assessment 2011). Ils interviennent au niveau de l’écosystème environnant (dépôts de NH3), de la région (NH3, NO3 -) et plus globalement dans le changement climatique (émissions de N2O). 2.2 / La question de l’azote ne se réduit pas à celles du nitrate, les émissions de NH3 constituent un enjeu fort Alors qu’en France, la question du nitrate a longtemps focalisé les débats, dans certains pays d’Europe du Nord, l’ammoniacest aussi de longue date au centre des préoccupations. D’abord étudié pour son rôle dans l’acidification et l’eutrophisation des milieux, l’ammoniac est aujourd’hui examiné dans le cadre de la pollution de l’air par les particules. Au niveau national, le premier contributeur d’émissions d’ammoniac est l’élevage bovin. 2.3 / Risques et impacts dépendent aussi de la sensibilité des territoires et de leur capacité d’épurationLes teneurs en nitrate des eaux ne dépendent pas seulement du niveau de surplus des bilans azotés mais aussi du climat, des types de sol, de la topographie et des modes d’occupation des sols : densité animale, part des terres agricoles dans les utilisations totales des surfaces, importance des prairies permanentes, etc. La présence majoritaire de prairies au sein des territoires réduit les risques de fuites de nitrate et d’émissions d’ammoniac. 3/LES FLUX D’AZOTE SONT AUSSI DÉTERMINÉS PAR DES CONSIDÉRATIONS ÉCONOMIQUES ET JURIDIQUES3.1 / La concentration spatiale des élevages a un rôle déterminant dans les impacts des pollutions azotéesLes plus fortes pressions azotées se situent dans les territoires de l’Ouest qui combinent productions de ruminants et de monogastriques. Les quantités d’azote contenues dans les effluents y dépassent parfois largement les capacités d’absorption des surfaces agricoles. Les territoires d’élevage plus extensifs connaissent des pressions azotées faibles. Cette hétérogénéité s’explique par la concentration géographique des filières animales, résultant principalement de facteurs économiques dont les moteurs relèvent des économies d’échelle et des économies d’agglomération qui sont liées à l’intensification et à la spécialisation des élevages ainsi qu’à leur concentration territoriale. La littérature scientifique pointe la difficulté de sortir d’une telle trajectoire, notamment parce que le fonctionnement technique et économique des acteurs des filières (producteurs d’intrants, éleveurs, transformateurs) est étroitement dépendant. 3.2 / L’encadrement juridique n’a pas permis d’atteindre les objectifs environnementaux La réglementation française a abouti à une multiplicité de zonages auxquels sont dédiés des normes, obligations ou programmes d’action volontaire. L’architecture d’ensemble est confuse et ses résultats critiqués de longue date. Parmi les difficultés rencontrées, la littérature pointe i) le caractère diffus des pollutions, qui, à la différence d’autres pays, n’a pas incité en France àune responsabilisation individuelle des éleveurs, ii) l’intégration de préoccupations économiques et sociales dans les politiques environnementales, iii) le suivi des objectifs environnementaux confié aux acteurs du développement agricole et les échelles administratives peu pertinentes vis-à-vis du réseau hydrographique. Enfin, la multiplicité des formes de pollution azotée pose la question de la cohérence d’ensemble des politiques, notamment entre les critères de la directive «Nitrates» et ceux la Convention de Genève sur la pollution atmosphérique (1979). 4/DE NOMBREUSES PISTES DE PROGRÈS EXISTENT QUI ENGAGENT PLUS OU MOINS EXPLOITANTS AGRICO- LES, TERRITOIRES ET FILIÈRES D’ÉLEVAGE4.1 / Améliorer les pratiques à l’échelle de l’exploitationLa littérature fournit de nombreuses pistes d’actions pour limiter les pertes d’azote dans l’exploitation (figure 1). Il est encore possible d’optimiser la nutrition azotée des animaux, cependant les gains escomptés sont modestes en regard des enjeux. La maîtrise de la chaîne de gestion des effluents ouvre plus de marges de manœuvre pour préserver l’azote organique et réduire les achats d’engrais minéraux. En effet, selon les modalités de gestion des effluents, les fuites vers l’environnement varient de 30 à 75% de l’azote rejeté par les animaux. Des innovations sont déjà disponibles pour le stockage et l’épandage, même si les incertitudes sur les facteurs de variation des émissions sont encore grandes. Il est enfin démontré que développer les prairies à base de légumineuses, les cultures intermédiaires pièges à nitrate (Cipan) et ajuster les rotations réduit les risques de lixiviation du nitrate. A l’échelle des systèmes, les modes de production à bas intrants (moins de fertilisants et d’aliments riches en protéines) améliorent l’efficience de l’azote et limitent donc les pertes vers l’environnement. Les indicateurs de type bilan d’azote à l’échelle de l’exploitation et de ses sous-systèmes (troupeau, gestion des effluents, sols et cultures) sont des outils adaptés pour identifier les sources d’inefficacité et rechercher les voies d’amélioration les mieux adaptées localement. De nombreux autres indicateurs approchent les niveaux d’émissions, de pollution ou les impacts, mais ne sont pas toujours d’usage facile. pour le document complet voir le pdf https://www6.inrae.fr/productions-animales/content/download/6365/88149/version/1/file/nouvelles+de+la+recherche.pdf
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FAVERDIN, P., and C. LEROUX. "Avant-propos." INRAE Productions Animales 26, no. 2 (April 16, 2013): 71–76. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2013.26.2.3137.

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Abstract:
Le lait n’est pas tout à fait un aliment comme les autres puisqu’il est aussi produit par l’Homme. Cet aliment est indispensable à l’alimentation de l’enfant, car sa richesse nutritionnelle combinée à sa forme liquide en font une ration « tout en un » du jeune pendant ses premières semaines de vie. L’homme a très tôt domestiqué d’autres mammifères pour produire cet aliment nécessaire pour le jeune et l’a aussi intégré dans l’alimentation de l’adulte sous forme native ou après transformation. De fait, le lait est un des rares produits animaux avec l’oeuf qui est produit régulièrement et qu’il est possible d’obtenir sans tuer l’animal. Sa production fait pleinement partie de la fonction de reproduction et son prélèvement doit être géré pour ne pas handicaper le développement du jeune animal qui est également un élément d’avenir dans l’élevage. Les vaches laitières ont longtemps bénéficié de noms très personnalisés, voire de prénoms, jusqu’à ce que la traçabilité ne vienne proposer des identifiants plus proches du matricule de la sécurité sociale que des petits noms affectueux utilisés jusqu’alors. La traite est un moment particulier où l’éleveur se substitue au jeune pour prélever le lait plusieurs fois par jour. Tout ceci fait traditionnellement de l’élevage laitier un élevage qui associe étroitement l’homme et l’animal. Au commencement de la domestication et pendant longtemps, le principal défaut du lait a résidé dans sa faible aptitude à la conservation, nécessitant une consommation plutôt locale, le temps entre production et consommation devant rester le plus court possible. De fait, le développement de sa consommation dans les villes est récent et ne s’est pas fait sans quelques soucis (Fanica 2008). Bien entendu, les évolutions de l’industrie laitière et des transports ont permis de franchir ce double cap de la conservation et des distances, faisant en quelques décennies d’un produit local du peuple d’un terroir, riche d’identité, d’histoire et de culture (Faye et al 2010), un produit générique du commerce mondial qui s’échange entre continents suivant les règles de l’organisation mondiale du commerce et dont la demande augmente régulièrement. Ce passage du local au mondial ne s’effectue pas sans des changements radicaux des modes de production et de l’organisation des filières, avec des conséquences parfois importantes sur les territoires. La production de lait en France, pays traditionnel d’élevage bovin laitier, illustre parfaitement cette évolution et se trouve aujourd’hui à une période charnière. Riche d’une grande diversité de terroirs et de produits, la production française présente un profil original dont on ne sait pas aujourd’hui si c’est une force ou une faiblesse dans cette évolution. Depuis 1984, le système des quotas laitiers liés à la terre et non commercialisables en France a ralenti, comparativement aux pays voisins, l’évolution vers une spécialisation et une intensification des systèmes de production laitiers, mais il disparaîtra en 2015. Le contexte économique des prix des matières premières et du prix du lait devient beaucoup plus instable que par le passé. Le métier d’éleveur laitier, avec sa complexité, sa charge de travail importante, ses astreintes et la diminution de sa rémunération, devient moins attractif. La nécessaire prise en compte de l’impact de l’élevage sur l’environnement et plus globalement de la durabilité, constitue un nouveau défi qui est souvent vécu comme une contrainte supplémentaire. Cependant, les connaissances scientifiques et technologiques ont beaucoup progressé et offrent de nouveaux outils à l’élevage laitier pour construire une trajectoire originale dans cette évolution. Ce numéro spécial d’INRA Productions Animales se propose donc en quelques articles de faire un état des lieux des connaissances concernant la production laitière, ainsi que des nouveaux défis et des nouveaux outils qui s’offrent à la filière pour construire son avenir. Ce panorama n’est volontairement pas exhaustif et traitera prioritairement des vaches laitières avec cependant, lorsqu’il est apparu nécessaire, quelques exemples tirés de travaux réalisés chez les caprins. De même, il ne s’agit pas ici d’aborder la transformation du lait et les évolutions des nombreux produits transformés. Mais nous avons cherché à présenter un point sur un certain nombre de sujets en mettant en avant les avancées récentes et les défis scientifiques, techniques, économiques et organisationnels qui concernent la production laitière, en quatre grandes parties. La première plantera tout d’abord le décor du secteur laitier français. La deuxième présentera les nouvelles avancées des travaux sur la femelle laitière, la lactation et le lait. La troisième analysera les différents leviers que constituent la sélection génétique, la gestion de la santé, l’alimentation et la traite, pour mieux maîtriser la production de lait en élevage. Enfin, la dernière partie abordera des questions plus spécifiques concernant les systèmes d’élevage et leur futur. Le premier article de V. Chatellier et al fournit une analyse à la fois du bilan et des perspectives du secteur laitier français. Après une analyse du marché des produits laitiers au travers de la demande et de l’offre et des grandes stratégies des acteurs de la filière, cet article présente les spécificités françaises des exploitations laitières liées en particulier à la diversité des systèmes de production et des territoires. Cette double diversité se traduit également dans les écarts de productivité et des résultats économiques des exploitations dont la main-d’oeuvre reste majoritairement familiale, avec la question de son renouvellement qui se pose différemment selon les territoires. Enfin, à l’aune des changements importants de contexte qui se préparent avec la fin des quotas et les nouvelles relations qui se mettent en place entre producteurs et transformateurs, les auteurs étudient les différents scénarios qui en découlent et qui conduiront à l’écriture du futur du secteur laitier français dans les territoires et le marché mondial. La série d’articles sur l’animal et le lait débute par une approche systémique de l’animal laitier. La vache laitière est d’abord perçue au travers de sa fonction de production, et les modèles de prévision de la lactation se sont longtemps focalisés sur cette seule fonction. La notion d’animaux plus robustes et d’élevages plus durables (cf. Dossier « Robustesse... », Sauvant et Perez 2010) amène à revisiter cet angle d’approche pour l’élargir à ensemble des fonctions physiologiques en prenant mieux en compte les interactions entre les génotypes animaux et leurs environnements. La modélisation aborde cette complexité de deux façons contrastées, l’une plutôt ascendante en partant des mécanismes élémentaires et en les agrégeant, l’autre plutôt descendante, en partant de grandes propriétés émergeantes des principales fonctions et de leurs interactions, voire de leur compétition dans l’accès aux ressources nutritionnelles. La revue de Friggens et al aborde ainsi la question de la dynamique de partition des nutriments entre fonction physiologiques chez les vaches laitières en fonction du génotype en présentant plusieurs approches de modélisation. Cette revue s’attache à montrer l’intérêt de partir des propriétés émergeantes pour arriver à modéliser les réponses complexes (production, reproduction, composition du lait, état corporel…) d’une vache soumise à différentes conduites d’élevage au cours de sa carrière. Les outils de demain qui permettront d’optimiser la conduited’élevage face aux aléas économiques et climatiques dépendront de l’avancée de ces modèles et des connaissances scientifiques qui les sous-tendent. La fonction de lactation est la conséquence de nombreux mécanismes à l’échelle de l’animal, tout particulièrement au niveau de la glande mammaire. Le développement et le fonctionnement de cet organe caractérisé par sa cyclicité ont fait l’objet de nombreux travaux à l’Inra et dans de nombreuses équipes de recherches internationales. Il ne s’agissait pas ici de relater l’ensemble de ces travaux mais de consacrer un article aux dernières connaissances acquises sur les mécanismes de biosynthèse et de sécrétion des constituants du lait. L’article de Leroux et al présente les travaux sur la régulation de l’expression génique dans la glande mammaire avec un intérêt particulier pour les données acquises avec les nouveaux outils d’études globales de génomique expressionnelle. Ceux-ci apportent de nouvelles connaissances sur les effets des facteurs génétiques sur la biosynthèse et la sécrétion du lait, sur leur régulation nutritionnelle et sur l’interaction de ces facteurs. Ce dernier point constitue un champ d’investigation supplémentaire pour décrypter les secrets du fonctionnement mammaire avec notamment l’intervention de nouveaux acteurs que sont les petits ARN non codants (ou microARN) qui vient encore accroître la complexité du fonctionnement mammaire dans son rôle prépondérant lors de la lactation. Après avoir fait cet état des lieux des connaissances sur la biosynthèse et la sécrétion des constituants du lait au niveau de la glande mammaire, l’article de Léonil et al présente la complexité des fractions protéique et lipidique du lait et de leur assemblage en structures supramoléculaires. Ces structures finales sont sous la dépendance de la nature et de la variabilité des constituants, ellesmêmes dues aux polymorphismes des gènes responsables de leur synthèse. Ainsi, les auteurs font un état des lieux des connaissances sur la structure et le polymorphisme des gènes spécifiant les protéines coagulables du lait que sont les caséines pour arriver à l’organisation de ces dernières en micelles. Le rôle nutritionnel de ces protéines majeures du lait et leur fonction biologique sont revisitées à la lumière des connaissances croissantes sur les peptides bioactifs qu’elles contiennent. La fraction lipidique n’est pas en reste avec la présentation de sa complexité et de son organisation sous forme de globule gras ainsi que de son impact nutritionnel sur le consommateur. Enfin, la découverte récente, dans le lait, de petites particules (ou exosomes) véhiculant des protéines et des ARN ouvre de nouvelle voies d’investigation de l’impact du lait sur la santé du consommateur. La série d’articles consacrée aux leviers d’action dont disposent les éleveurs pour moduler la production laitière ainsi que la composition du lait débute par l’article de Brochard et al, qui retrace l’impact de la sélection génétique pour arriver aux apports de la sélection génomique des races bovines laitières. Un bref historique de la sélection génétique présente les progrès réalisés sur les caractères de production laitière mais aussi sur des caractères de robustesse (fertilité, mammites…) et permet ainsi de dresser le décor génétique des élevages français. L’avènement des outils de génomique grâce au séquençage du génome bovin a conduit à renouveler les perspectives de sélection des bovins laitiers (cf. Numéro spécial, «amélioration génétique" Mulsant et al 2011). La présentation brève de ces outils permet de mieux appréhender les retombées attendues. Les opportunités offertes par la sélection génomique sur les caractères laitiers sensu stricto se complètent et permettent également de proposer une sélection sur de nouveaux caractères. En effet, la prise en compte progressive d’autres caractères oriente la sélection vers une complexité accrue notamment grâce à l’établissement de nouvelles mesures phénotypiques. L’évolution vers une meilleure robustesse, une efficacité alimentaire optimisée mais aussi une empreinte environnementale réduite, sera d’autant plus envisageable que la sélection pourra s’appuyer sur des capacités de phénotypage de plus en plus fin et à grande échelle. Un autre facteur prépondérant dans l’élevage laitier concerne la gestion de la santé animale qui affecte, notamment, la durabilité des élevages sous l’angle socio-économique. Cette gestion complexe doit prendre en compte de nombreux paramètres tel que le nombre des traitements nécessaires, le temps passé, les pertes économiques directes à court et long terme, etc. Les infections ne touchent pas toutes directement la glande mammaire, mais en affectant l’animal, elles impactent la lactation, l’efficacité de production du troupeau et donc l’élevage. L’article de Seegers et al passe en revue sept maladies majeures classées en trois groupes affectant les bovins laitiers. Il présente les connaissances récentes acquises sur ces maladies et les perspectives qu’elles ouvrent pour mieux les maîtriser. Ces maladies ont bien souvent un impact économique fort sur les élevages et/ou sont transmissibles à l’Homme constituant ainsi des questionnements de recherche forts et pour lesquels les moyens d’actions sont aussi multiples que variés. De plus, les attentes sociétales visent à diminuer, autant que faire se peut, les intrants médicamenteux. L’alimentation est un levier de maîtrise de la production et de la composition du lait qui présente l’avantage d’avoir des effets rapides et réversibles. Bien que ce levier puisse également moduler la composition protéique du lait, l’impact prépondérant de l’alimentation sur la composition en acides gras du lait, dans le but de fournir aux consommateurs une qualité nutritionnelle du lait la plus favorable possible, a été mis en exergue par de nombreuses études. La détermination de la composition en acides gras des laits est de plus en plus précise, notamment du fait des nouvelles techniques qui permettent une meilleure caractérisation de ces profils. Outre l’impact de l’alimentation, les effets des apports nutritionnels chez le ruminant sur les teneurs en composés vitaminiques du lait sont également à prendre en compte dans la perspective de l’utilisation du lait comme source complémentaire naturelle de vitamines chez les sujets présentant une efficacité d’absorption réduite (tel que les jeunes ou à l’inverse les personnes âgées). L’article de Ferlay et al recense les principaux facteurs alimentaires (nature de la ration de base, supplémentation oléagineuse, différents types de suppléments lipidiques et leurs interactions) influençant la composition en acides gras et en vitamines du lait de vache. Enfin, la traite constitue un outil supplémentaire de pilotage des troupeaux en termes de production laitière mais aussi de qualité sanitaire, technologique et nutritionnelle du lait. De plus, une meilleure connaissance des effets des différentes pratiques de traite est cruciale dans le contexte actuel de gestion du travail dans les exploitations laitières (cf. Numéro spécial, « Travail en élevage », Hostiou et al 2012). Les moyens mis en oeuvre se situent à différents niveaux allant de la fréquence de traite aux systèmes de stockage des laits en passant par les réglages possibles ou les types de machines à traire. L’article de Guinard-Flament et al fait le point des connaissances actuelles sur les effets et les conséquences de modifications de la conduite des animaux à la traite. Il présente les effets de la fréquence de traite sur le niveau de production laitière et sur la composition du lait. Le contexte de la traite, avec les effets mécaniques de la machine à traire et celui du système de stockage, est également présenté dans ses multiples facettes pour souligner leur rôle prépondérant sur la qualité microbienne des laits. La conduite des vaches à la traite est également un moyen de gestion de la carrière d’une vache laitière à travers le pilotage de certaines phases du cycle de production (effets sur la reproduction et sur la durée de la lactation et leurs conséquences sur la santé de l’animal...). La dimension des systèmes d’élevage est dominée ces dernières années par la question environnementale, notamment depuis la parution du rapport de la FAO « Livestock’s long shadow » (Steinfeld et al 2006). L’élevage laitier, très consommateur de ressources de qualité, est concerné au premier rang par ce défi environnemental. Mais ces enjeux, peu perceptibles à l’échelle de l’élevage pourtant à l’origine de ces risques, sont difficiles à intégrer dans les objectifs des systèmes de production. L’article de Dollé et al sur les impacts environnementaux des systèmes bovins laitiers français apporte de nombreux éléments quantifiés sur les émissions des éléments à risque pour l’environnement par les élevages laitiers. Ces risques concernent bien entendu la qualité de l’eau, notamment via les excrétions d’azote et de phosphore, ce qui est connu depuis longtemps avec leurs impacts sur l’eutrophisation des cours d’eau et des côtes. Les risques liés à la qualité de l’air ont été pris en compte beaucoup plus récemment et concernent principalement les émissions d’ammoniac pouvant affecter la santé humaine et des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique (cf. Dossier, « Gaz à effet de serre en élevage bovin : le méthane », Doreau et al 2011). Ensuite, l’article aborde la question de la biodiversité, auxiliaire de l’agriculture et des paysages, où l’élevage joue un rôle central au sein des territoires agricoles. L’article aborde pour finir la question de la quantification de ces impacts afin d’améliorer objectivement les performances environnementales des élevages et montre que performances environnementales et économiques en élevage laitier ne sont pas antinomiques. En guise de conclusion de ce numéro, J.L. Peyraud et K. Duhem se sont prêtés à un exercice d’analyse prospective des élevages laitiers et du lait de demain en reprenant certains des constats de l’article introductif, notamment sur la diversité des systèmes et des territoires, la restructuration rapide de la filière et la reconstruction du métier d’éleveur. La filière devra demain affronter la tension entre l’amélioration de la compétitivité et celle de la durabilité de l’élevage en tirant profit des innovations. La meilleure prise en compte des qualités nutritionnelles des produits et de l’évolution des demandes tout en améliorant l’intégration de l’élevage au sein des territoires constitue un double défi pour résoudre cette tension. L’analyse des auteurs prône cependant un maintien de la diversité et la complémentarité des systèmes dans une diversité de territoires pour mieux répondre aux enjeux de la société et des éleveurs. Ce numéro spécial montre combien la filière laitière est aujourd’hui plus que jamais à la croisée des chemins avec des défis économiques et sociétaux difficiles à relever dans un climat de plus en plus incertain. Entre diversité d'une part, et spécialisation et standardisation d'autre part, le chemin de la filière française reste complexe à définir. Les nombreuses évolutions des connaissances scientifiques permettent de disposer à court ou moyen terme de nouveaux outils pour relever ces défis. La sélection génomique pour disposer des animaux les plus adaptés à leur système, les modèles de prévision pour anticiper les aléas et leurs conséquences, les outils d’évaluation environnementale pour maîtriser les risques, les outils de monitoring et d’information des troupeaux d’élevage pour améliorer les conditions de travail et l’efficience des troupeaux, les possibilités de piloter la qualité des produits par les conduites d’élevage et en particulier l’alimentation, une meilleure connaissance des mécanismes de régulation de la lactation, la découverte de la richesse des constituants du lait et de leurs propriétés nutritionnelles et fonctionnelles sont autant d’atouts pour la filière pour affronter ces défis. A travers les articles de ce numéro, nous avons voulu illustrer quelques un de ces défis et des perspectives offertes par la recherche. L’enjeu sera de les mobiliser à bon escient dans le cadre de stratégies cohérentes. Cela nécessitera la collaboration de tous les acteurs de la recherche, de la formation, du développement et de la filière. A leur niveau, les articles de ce numéro, par les nombreuses signatures communes entre chercheurs, enseignants-chercheurs et ingénieurs de recherche-développement, témoignent de la vitalité des unités mixtes de recherche et des unités mixtes thématiques impliquées dans l’élevage laitier. De même, bon nombre de travaux relatés dans les articles de ce numéro sont le fruit de programmes de recherche co-financés et menés en collaboration étroite entre la recherche, les instituts technique et la filière. Nous y voyons un fort signe positif pour l'avenir de l'élevage laitier en France Cet avant-propos ne saurait s’achever sans remercier René Baumont et le comité de rédaction d’Inra Productions Animales pour l’initiative judicieuse de ce numéro spécial, mais aussi pour nous avoir aidés à mener à bien ce projet comprenant de nombreux auteurs, qui ont bien voulu se prêter à l’exercice difficile de la rédaction d’un article de synthèse qui conjugue la rigueur de l’information scientifique avec l’exigence de la rendre accessible à un large public. Ce numéro doit beaucoup aussi aux relectures constructives de nombreux collègues que nous remercions ici anonymement. Enfin, cet ouvrage doit aussi sa qualité à un travail remarquable d’édition technique assuré par Pascale Béraudque nous associons à ces remerciements. Nous avons eu la primeur de ces articles et nous espérons que vous partagerez l’intérêt que nous avons eu à leur lecture à la fois instructive, enrichissante et propice à nourrir notre réflexion pour le futur de la recherche-développement dans le domaine de l’élevage bovin laitier.Philippe FAVERDIN, Christine LEROUX RéférencesDoreau M., Baumont R., Perez J.M., (Eds) 2011. Dossier, Gaz à effet de serre en élevage bovin : le méthane. INRA Prod. Anim., 24, 411-474. Fanica P.O., 2008. Le lait, la vache et le citadin. Du XVIIe au XXe siècle. Editions Quae, Paris, France,520p. Faye B., Bonnet P., Corniaux C., Duteurtre G., 2010. Peuples du lait. Editions Quae, Paris France, 160p. Hostiou N., Dedieu B., Baumont R., (Eds) 2012. Numéro spécial, Travail en élevage. INRA Prod. Anim., 25, 83-220. Mulsant P., Bodin L., Coudurier B., Deretz S., Le Roy P., Quillet E., Perez J.M., (Eds) 2011. Numéro spécial, Amélioration génétique. INRA Prod. Anim., 24, 283-404. Sauvant D., Perez J.M., (Eds) 2010. Dossier, Robustesse, rusticité, flexibilité, plasticité, résilience… les nouveaux critères de qualité des animaux et des systèmes d'élevage. INRA Prod. Anim., 23, 1-102. Steinfeld H., Gerber P., Wassenaar T., Castel V., Rosales M., de Haan C., 2006. Livestock's long shadow: environmental issues and options. Food and Agriculture Organization of the United Nations,414p.
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Dissertations / Theses on the topic "Progrès scientifique et technique – Aspect économique – France"

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Bunel, Simon. "Essays on the impact of innovation and technical progress." Electronic Thesis or Diss., Paris, EHESS, 2024. http://www.theses.fr/2024EHES0142.

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Abstract:
Depuis le début des années 2000, la France et plus généralement l'Europe connaissent un décrochage notable par rapport à la frontière technologique mondiale. C'est en ce sens que cette thèse se penche sur les enjeux du changement technologique en explorant tant ses causes que ses implications économiques. Elle est une collection de trois essais qui étudient l'effet du changement technologique sur la croissance et le marché du travail, et l'efficacité des politiques publiques d'innovation dont l'objectif est de favoriser l'émergence du changement technologique, à partir de données administratives françaises d'entreprises permettant d'éclairer ces enjeux macroéconomiques ("micro-to-macro").Le premier chapitre étudie les effets des investissements dans le capital manufacturier moderne - comprenant notamment les technologies modernes d'automatisation - sur le marché du travail et des produits, à différents niveau d'analyse : entreprise, secteur et marché du travail local (zone d'emploi). Les effets causaux sont estimés à l'aide d'un modèle de variable instrumentale tirant parti de liens d'approvisionnement prédéterminés et de chocs de productivité entre les fournisseurs étrangers de capital industriel ("Shift-Share IV"). Au niveau de l'entreprise et de l'industrie, les investissements en capital manufacturier moderne entraînent une augmentation de la demande de main-d'œuvre, des ventes et des exportations. Toutefois, la réponse de la demande de travail au niveau de l'industrie n'est positive que dans les industries qui sont exposées à la concurrence internationale. Ce chapitre contribue à la littérature pré-existante en s'intéressant à l'investissement dans le capital manufacturier moderne au sens large, sans se concentrer sur un type de technologie spécifique, et implémente une méthode empirique inédite pour estimer des effets causaux de l'adoption de ces technologies. Le deuxième chapitre s'intéresse à la mise en place d'une politique de soutien à l'innovation, le crédit d’impôt innovation (CII), ayant pour objectif d'inciter les PME à développer de nouveaux produits grâce au développement de prototypes ou d’installations pilotes et contribuent ainsi au changement technologique. À l’aide d’une méthode de doubles différences après appariement sur score de propension, ce chapitre met en évidence une hausse de l’emploi plus importante à court terme chez les entreprises bénéficiaires du dispositif, ainsi qu’une hausse plus marquée à moyen terme de leur chiffre d’affaires. Il est également observé une augmentation plus importante du nombre de nouveaux produits fabriqués. Enfin, le troisième chapitre étudie l'effet de la destruction créatrice sur la mesure de la croissance économique en France. En effet, dans les secteurs où de nouveaux produits remplacent les anciens, il est difficile pour les offices statistiques d'évaluer la part de l'augmentation de la valeur monétaire due à l'inflation et la croissance de la productivité réelle. La procédure standard consiste à supposer que le taux d'inflation ajusté à la qualité est le même que pour d'autres articles de la même catégorie que l'office statistique peut suivre dans le temps, c'est-à-dire des produits qui ne sont pas sujets à la destruction créatrice. En utilisant le paradigme de la croissance schumpétérienne et en mobilisant des données d'établissements, ce chapitre estime qu'entre 2004 et 2015, environ 0,5 point de pourcentage de croissance de la production réelle par an est manquée par l'Insee, du même ordre de grandeur que ce qui a été estimé aux États-Unis. La dynamique sous-jacente des établissements et des entreprises met en évidence que les estimations similaires cachent des différences notables dans la dynamique des établissements entre les deux pays
Since the early 2000s, France and, more broadly, Europe have experienced a notable decline relative to the global technological frontier. In this context, this thesis examines the challenges of technological change by exploring both its causes and its economic implications. It is a collection of three essays that study the effect of technological change on growth and the labor market, as well as the effectiveness of public R\&D and innovation policies aimed at fostering the emergence of technological change. The analysis draws on French administrative firm data to shed light on these macroeconomic issues from a "micro-to-macro" perspective.The first chapter studies the effects of investments in modern manufacturing capital — including automation technologies — on the labor and product markets at different levels of analysis: firm, industry, and local labor market (commuting zone). The causal effects are estimated using an instrumental variable model that leverages pre-determined supply linkages and productivity shocks among foreign capital suppliers ("Shift-Share IV"). At both the firm and industry levels, investments in modern manufacturing capital lead to increased labor demand, higher sales and exports. However, the industry-level labor demand response is positive only in industries exposed to international competition. This chapter contributes to the existing literature by focusing on investment in modern manufacturing capital in a broad sense, without concentrating on a specific type of technology. It implements a novel empirical method within this literature to estimate the causal effects of adopting these technologies.The second chapter focuses on the implementation of an innovation support policy, the Innovation Tax Credit (CII), which aims to encourage SMEs to develop new products through the development of prototypes or pilot plants, thereby contributing to technological change. Using a difference-in-differences method following propensity score matching, this chapter reveals a greater short-term increase in employment for firms benefiting from the scheme, as well as a more pronounced medium-term increase in their turnover. Additionally, a greater increase in the number of new products produced is observed.Finally, the third chapter investigates the effect of creative destruction on the measurement of economic growth in France. Indeed, in sectors where new products replace old ones, it is challenging for statistical offices to distinguish between the increase in monetary value due to inflation and the real productivity growth. The standard procedure is to assume that the quality-adjusted inflation rate is the same as for other items in the same category that the statistical office can track over time, i.e., products not subject to creative destruction. This procedure is referred to as "imputation" in the United States. Using the Schumpeterian growth paradigm and establishment-level data, this chapter estimates that between 2004 and 2015, approximately 0.5 percentage points of real output growth per year is missed by INSEE, a figure similar to what has been estimated in the United States. The underlying dynamics of establishments and firms highlight that the similar estimates of missing growth between France and the United States conceal notable differences in establishment dynamics between the two countries
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Gauthier, Olivier. "Capital, progrès technique et croissance économique : une tentative de réhabilitation du cadre d'analyse classico-keynésien." Dijon, 2001. http://www.theses.fr/2001DIJOE011.

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Cabagnols, Alexandre. "Les déterminants des types de comportements innovants et de leur persistance : analyse évolutionniste et étude économétrique." Lyon 2, 2000. http://theses.univ-lyon2.fr/documents/lyon2/2000/cabagnols_a.

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Abstract:
: Quels sont les déterminants microéconomiques des comportements innovants de produits, de procédés et de produits et procédés (produit&procédé) et de leur persistance ? Le chapitre I survole la littérature théorique et empirique sur le sujet essentiellement développé dans une perspective coûts/avantages. Le chapitre II suggère une approche évolutionniste fondée sur l'étude des processus cognitifs sous-jacents aux comportements innovants : l'innovation de produit apporterait des réponses à des "questions sur les fins", tandis que l'innovation de procédé fournirait des réponses à des "questions relatives aux moyens". Le développement d'un type de comportement innovant particulier s'expliquerait ainsi par la détention de capacités de résolution de problèmes spécifiques. Les trois derniers chapitres testent à l'aide de modèles logits dichotomiques et multinomiaux les hypothèses du chapitre II. Quatre enquêtes réalisées par le service des statistiques industrielles du ministère français de l'industrie (SESSI) sont alors exploitées. Le chapitre III vérifie l'hypothèse selon laquelle les questionnements à l'origine des différents comportements innovants varient : les différentes catégories d'innovateurs ne seraient donc pas engagées dans des processus de résolution de problèmes identiques. . .
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Risch, Mickaël. "Scientifiques, institutionnels, sociétés privées : analyse sociologique des transferts dans les biotechnologies et l'agroalimentaire : le cas de l'Auvergne." Limoges, 2011. http://www.theses.fr/2011LIMO2010.

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Abstract:
Les sciences du vivant et de la biotechnologie constituent de nos jours la nouvelle économie de la connaissance, à la suite des technologies de la communication. De par les enjeux que ces domaines représentent pour notre société et leur impact sur notre économie, de vastes débats publics ont été engagés, au cours desquels ont été soulevées maintes questions sur les plans politiques et sociétaux. Le débat engagé en Europe autour de ces questions a mobilisé un vaste pan de l'opinion publique et a produit dans son sillon un élan en faveur de l'innovation biotechnologique. En revanche un effet de zoom s'est produit par la même occasion sur les organismes génétiquement modifiés, avec une focalisation du citoyen autour de ce thème. La Commission européenne a élaboré des choix politiques vigoureusement orientés vers l'avenir : l'Europe a su prendre la"balle au rebond", en se demandant non pas s'il fallait "entrer dans la course", mais de quelle manière répondre aux enjeux posés par les sciences du vivant et les biotechnologies. La première phase de la recherche retrace les étapes qui font naître un produit au sein d'un laboratoire de recherche en biotechnologies et lui font prendre un forme concrète commercialisable : les impétrants, titulaires d'un doctorat, mettent au point des procédés lors de leur travail universitaire de thèse et les développent en créant leur société. Ces derniers ont été soutenus par des organismes d'Etat déconcentrés et les collectivités territoriales. Notre attention s'est portée sur tous les acteurs représentant les structures accompagnant un chercheur, porteur de projet, souhaitant créer sa start-up. La deuxième partie de thèse est consacrée aux transferts technologiques se produisant à l'intérieur d'un groupe agroalimentaire privé. Plusieurs chaines opératoires d'innovation ont té analysées, mettant en relief le rôle prépondérant joué par le marché. Ce dernier commande la science, dans la mesure où aucune recherche n'est effectuée au hasard et doit répondre à des exigences économiques. D'un point de vue macro-social, les transferts technologiques décrits ne cessent d'interroger les consciences et poussent à la méfiance : les avancées des recherches sont telles qu'elles ont de nos jours en main le pouvoir de modifier l'espèce humaine et l'évolution de notre société. Science et société sont plus que jamais liées par un sentiment ambivalent, mêlant autant admiration que méfiance. Une réflexion sur la perception sociale des produits et procédés, issus des transferts de technologie dans le domaine de la génomique, est menée. Pour mieux saisir l'ampleur de la controverse, ont été observés les mouvements de contestation qui se sont produits contre les essais en plein champ de maïs génétiquement modifié. Les séances d'arrachage de plants de maïs transgéniques interrogent sur les enjeux sociétaux en question, les normes véhiculées de part et d'autre et sur l'image ambigüe des chercheurs. La place tenue par le consommateur dans les processus de transferts technologiques empêche la diffusion libre de l'innovation biotechnologique, et impose une consultation au préalable : la science organise des journées pour démocratiser l'information scientifique, qui d'emblée n'est pas recevable par le grand public. Ces faits questionnent la légitimité de la science et l'autonomie de cette dernière : c'est tout le rapport entre science, industrie, état et société qui est remis en question
Life science and biotechnology are nowadays the new economy of knowledge, following communication technologies. On the importance of those fields for our society great public debates have taken place, in which, many questions about political and social plans have been raised. The public debate raging in Europe around those questions has mobilised a large range of public opinion and has produced at the same time a drive in favour of biotechnological innovation. On the other hand, intense scrutiny has arisen at the same time over genetically modified organisms with a public focus on this subject. The European Commission has highlighted political choices strongly oriented towards the future : Europe knew how to take the ball on the rebound, wondering not, if it would be necessary to enter the race, but how to respond to the questions posed by science and biotechnologies. The first phase of the research retraces the steps which gave birth to an essentially research based product and makes it a viable commercial entity. Newly qualified PHD's develop new processes in the course of their studies and develop them in creating their business. These latter have been supported by decentralised State institutions and regional bodies. Our attention is drawn to all those representing establishments which help researchers who have a project and want to create a start-up. The second part of the thesis focuses on transfer of technology produced at the heart of a private agricultural food group. Several innovative operational processes have been analysed, clearly showing the dominant role played by the market. This latter directs the science, to the extent that no research is undertaken by chance but must respond to economic demands. From a macrosocial point of view, transfer of technologies forces us to examine our consciences and increases our distrust : the advances in research are in fact, those which today have the power to modify humanity and the evolution of our society. Science and society are more than ever connected by an ambivalent sentiment, mixing in equal parts admiration and distrust. We are forced as a society to consider how products and processes in the fied of gene modification technology are regarded. To better understand the degree of the controversy, one only has to see the arguments produced against the full scale trials of genetically modified maize. The harvesting of genetically modified maize begs the question of what is at stake for society, the competing standards being imposed and the ambiguous image of the researchers. The place occupied by the citizen in the processes of transfers of technology impedes the free diffusion of biotechnological innovation, and forces prior consultation : science organises times for democratising scientific information, which is not intelligible to the public at large. These facts question the legitimacy and the autonomy of cscience : it is the very connection between science, industry, the State and sociey which is called into the question
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Carnino, Guillaume. "L'invention de « la science » dans le second XIXe siècle : épistémologie, technologie, environnement, politique." Paris, EHESS, 2011. http://www.theses.fr/2011EHES0071.

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Abstract:
La science, tout à la fois pure et appliquée, advient en remplacement de l'ancienne philosophie naturelle, à l'heure où se déploient en France les prémices de la seconde industrialisation. Le prestige de la science nouvelle se diffuse par des voies divergentes: les expositions universelles, la libre-pensée, la vulgarisation, les beaux-arts, l'enseignement, la législation technique. . . Cette réorganisation théorique et pratique de la connaissance s'effectue en lien extrêmement étroit avec les structures de l'industrie: les scientifiques proposent désormais, à partir d'études circonstanciées des savoir-faire artisanaux, des procédures reproductibles permettant d'assurer la bonne marche de la production. Parée de toutes les vertus, l'institution science verrouille idéologiquement toute possibilité d'inflexion du modèle progressiste qui fonde la IIIe République et selon lequel toute opposition aux transformations environnementales, technologiques et sociales en cours est dangereuse politiquement car passible d'une volonté réactionnaire d'un retour en arrière. Les résistances profanes à la science devenue sacrée sont alors exclues du champ politique car jugées erronées, tout comme le sont les opinions des religieux qui imaginaient pouvoir opposer la Bible à Galilée. L'important n'est alors pas d'essayer de définir épistémologiquement la science, mais bien davantage d'assumer le fait que cette institution est par essence contradictoire en elle-même (puisque issue d'un compromis au sein du social): toute tentative visant à la théoriser en tant que concept unifié et anhistorique ne fait que rejouer les enjeux propres aux circonstances qui l'ont vu naître
"Modern science", being both pure and applied, emerges in France at the very beginning of the second industrialization, and replaces the prior "natural philosophy". Its prestige expands through various activities: World fairs, freethinkers, popular science, arts & literature, school, patent rights. . . This practical and theoretical reorganization of knowledge , is firmly connected to the structure of industrial production: scientists study in details craftsmen's "know-how" to create reproducible procedures for manufacturing. Reputed neutral and objective, science ideologically binds the progressive base of the French Third Republic: thereafter, any opposition to environmental, technological or social changes catalysed by this new regime is treated as a dangerous attitude hiding reactionary thoughts secretly rooted in a backward political agenda. Secular resistance to sacred science is subsequently considered inaccurate and excluded from the political sphere, in the same way as the religious beliefs Galileo battled with are mocked as false. Therefore, science must not be any more considered as an epistemological question, but rather as a intrinsically contradictory institution (since it is issued from a social compromise): attempts to theorize it as unified and non-historical concept always trigger the same conflicts that prevailed to its birth
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Falantin-Breton, Annie. "Aveuglement technologique et aveuglement libéral : singularités, analogies et interactions au sein des organisations." Thesis, Paris, CNAM, 2016. http://www.theses.fr/2016CNAM1073/document.

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Abstract:
L’enjeu de cette thèse était d’explorer et d’analyser au niveau organisationnel :- que certaines technologies - aussi séduisantes et utiles soient-elles - s’immiscent dans nos vies (immixtion et/ou immersion volontaire) ou nous sont imposées sans débat ni critique par les acteurs du marché tout en produisant de nouvelles formes de vie : c’est l’aveuglement technologique ; - alors que le système politique devrait réguler par le contrôle, c’est le libéralisme qui prévaut par les nouvelles formes ou lieux de pouvoirs, la mondialisation, et la financiarisation de l’économie manifestant un autre aveuglement : l’aveuglement libéral. Ces deux aveuglements ont-ils des analogies, des singularités, des liens et des interactions au sein des organisations ? Si tel est le cas, cela conduirait, peut-être, à une résultante très peu explicitée et donc peu étudiée : un aveuglement organisationnel ? Notre travail doctoral apporte une réponse positive à ces deux questions
This thesis was explores and analyses at organisational level:- the fact that certain technologies – however seductive and useful they are – intrude in our lives (intrusion and/or voluntary immersion) or are imposed on us without debate or criticism by market players and produce new forms of life : this is technological blindness; - the fact that while the political system should regulate and control, market forces dominate through new forms or centres of power ; globalisation and the financialised economy are manifestations of another type of blindness : liberalist blindness. Do these two types of blindness have analogies, particular features, links and interactions within organisations? If so, might this generate a phenomenon that has hardly been identified or studied : organisational blindness? My doctoral work answers these two questions in the affirmative
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Fressoz, Jean-Baptiste. "« La fin du monde par la science » : innovations, risques, régulations, de l'inoculation à la machine à vapeur, 1750-1850." Paris, EHESS, 2009. http://www.theses.fr/2009EHES0094.

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Abstract:
L'objet de ce travail est de poser des jalons pour une histoire de nos sociétés du risque. Il s'agit d'une enquête sur le passé de l'agir technique, sur les manières de le réguler et de le questionner. Trois ordres de questions et de terrains sont abordés : l'émergence du risque pour penser l'inoculation de la petite vérole et son échec à faire advenir un sujet désinhibé, prêt à risquer sa vie pour la sauver. Le succès de la vaccine permet d'étudier les techniques probatoires qui ont assuré l'efficacité de la biopolitique impériale des années 1800. Les dispositifs (botaniques, chimiques, hygiéniques et juridiques) qui permirent l'industrialisation en dépit des plaintes bourgeoises et dans le cadre de la médecine néo-hippocratique qui faisait de l'environnement la cause déterminante de la santé. La norme technique de sécurité, son rôle dans la clôture des controverses technologiques, la légalisation de l'incertitude et la société libérale des années 1820 fondée sur la responsabilité individuelle. Par rapport aux thèses de « la société du risque » et de la postmodernité, j'ai montré que la révolution technoscientifique des années 1800 ne s'est pas faite dans un brouillard d'insouciance. Les sociétés passées n'ont pas choisi de s'allier avec les virus ou la vapeur sans considérer avec effroi les conséquences de leurs décisions ; elles n'ont pas non plus massivement altéré leurs environnements par inadvertance. La confiance n'allait pas de soi et il a fallu produire sur chaque point conflictuel de la modernité, de l'ignorance et/ou de la connaissance désinhibante. Le discours du progrès qui magnifiait la grandeur des buts servait aussi à exorciser l'immensité des inquiétudes
The purpose of this dissertation is to pave the way for a history of risk societies across two centuries. It is an historical inquiry into the ways technological action was questioned and regulated. Three fields are studied: The emergence of risk for thinking upon smallpox inoculation and its failure to create a disinhibited subject, ready to risk his life so as to save it. On the contrary, the rapid success of cowpox vaccine allows us to study the technologies of proof which assured the efficacy of the imperial biopolitics of the 1800s. The power apparatuses (botany, hygiene, new legal regulations) which permitted the development of industrialisation despite the environmental etiologies posited by neo-Hippocratic theories and the general outcry of city dwellers. The emergence and role of safety norms for closing technological controversies, legalizing uncertainty and producing a responsible individual compatible with the liberal society of the 1820s. Ln contradistinction to the risk society and post modernity theses, I show that the technoscientific revolution of the 1800s was not accomplished in a fog of careless modernism. Past societies did not choose to ally with high pressure steam or viruses without considering, with alarm, the far-reaching consequences of their decisions; nor did they alter their environments inadvertently. Confidence was not natural: disinhibiting ignorance (and/or knowledge) had to be produced on every strategic and disputed point of technological modernity. The discourse of progress which magnified the greatness of the goals exorcised the immensity of the fears
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Pigeon, Jonas. "Les technologies de Captage, Transport et Stockage du CO2 (CTSC) dans l'Axe-Seine : description des futurs possibles d un dispositif technique de réduction des émissions de gaz à effet de serre." Thesis, Le Havre, 2016. http://www.theses.fr/2016LEHA0013/document.

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Abstract:
Les technologies de captage, transport et stockage du CO2 ont pour finalité de capter le CO2 issu des industries afin de le stocker géologiquement et ainsi, réduire l impact de ces activités sur le réchauffement climatique. L Axe-Seine (Paris Le Havre) est un territoire très industrialisé et fortement émetteur de CO2. Dans ce territoire, les décideurs locaux envisagent l utilisation des technologies de CTSC afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. L objectif de notre recherche est de comprendre les futurs possibles de ces technologies dans l Axe-Seine. Dans cette perspective, cette thèse analyse tout d'abord le fonctionnement des technologies de CTSC dans une approche de sociologie des sciences et des techniques et les promesses technoscientifiques initiales associées à ce dispositif technique. Ensuite, cette recherche examine les dynamiques socio-spatiales de la vallée de la Seine concernant l'environnement. Enfin, cette thèse par une exploration des récits relatifs aux technologies de CTSC par les promoteurs de ce dispositif technique et des parties prenantes locales, identifie les hybridations potentielles entre ce dispositif technique et les dynamiques socio-spatiales de l'Axe-Seine. Ainsi est-il possible de décrire les futurs possibles des technologies dans l'Axe-Seine. Par ailleurs, dans cette recherche nous questionnons également la place des sciences sociales au côté des sciences de la vie et de la matière dans la dynamique de l'innovation technologique
Carbon Capture and Storage enables industrial facilities to capture their CO2 emissions in order to geologically store it and then reduce their impact on global warming. The Seine Waterway Axis (from Paris to Le Havre) counts a lot of industrial facilities emitting huge quantities of CO2. From 2006 local stakeholders of this territory are willing to develop CCS to a commercial scale in order to reduce CO2 emissions.In our research we aim to understand potential futures of CCS technology in the Seine Waterway Axis. In this Phd thesis we first analyse initial technoscientific promises related to Carbon Capture and Storage in using Science and Technology Studies theoretical framework. Then we focus on the Seine Waterway Axis territorial dynamics regarding sustainable development. Finnaly, we focus on narratives related to Carbon Capture and Storage in the Seine Waterway Axis in order to identify hybridations between CCS implementations and territorial dynamics. These cross analysis will enable us to describe potential future of CCS establishment in the Seine Waterway Axis
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Books on the topic "Progrès scientifique et technique – Aspect économique – France"

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Lorenzi, Jean-Hervé. Le Choc du progrès technique: Ses relations tumultueuses avec la croissance et l'emploi. Paris: Economica, 1995.

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