Journal articles on the topic 'Multilatéralisme (relations internationales) – Environnement'

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Estève, Adrien, and Anaëlle Vergonjeanne. "Vingt ans d’« environ-nementalisation » des relations internationales." Questions internationales N° 122, no. 6 (January 16, 2024): 84–95. http://dx.doi.org/10.3917/quin.122.0084.

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Abstract:
Depuis vingt ans, États, organisations internationales et sociétés civiles se mobilisent de manière croissante et à des rythmes différents pour lutter contre le dérèglement climatique. Alors que la possibilité de fonder un multilatéralisme environnemental contraignant apparaît encore limitée, des mouvements sociaux et des initiatives citoyennes se saisissent de la question. Dans ce contexte général d’« environnementalisation » croissante des relations internationales, la mise en œuvre d’une stratégie globale en lieu et place d’une multitude d’initiatives constitue un défi majeur .
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Nidegger, Jean-Blaise. "Olympisme, environnement et relations internationales." Relations internationales N°112, no. 4 (2002): 511. http://dx.doi.org/10.3917/ri.112.0511.

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3

Laïdi, Zaki. "Négociations internationales : la fin du multilatéralisme." Esprit Novembre, no. 11 (2013): 108. http://dx.doi.org/10.3917/espri.1311.0108.

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4

Cadalen, Pierre-Yves. "Le populisme écologique comme stratégie internationale : l’Équateur et la Bolivie face au multilatéralisme environnemental." Critique internationale N°89, no. 4 (2020): 165. http://dx.doi.org/10.3917/crii.089.0168.

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5

Cimon, Yan, Érick Duchesne, and Richard Ouellet. "La régionalisation de l’OMC et des firmes internationales face à un multilatéralisme en panne." Revue internationale et stratégique N° 132, no. 4 (December 12, 2023): 87–98. http://dx.doi.org/10.3917/ris.132.0087.

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6

Lazzari Dodeler, Nadia, Marie-Noëlle Albert, and Nathalie Fick. "Quelles compétences pour insuffler un environnement inclusif ?" Management & Sciences Sociales N° 34, no. 1 (January 1, 2023): 159–70. http://dx.doi.org/10.3917/mss.034.0159.

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Abstract:
Dans cet article, nous mettons en lumière les compétences managériales qui permettent d’insuffler un environnement inclusif. Pour ce faire, nous avons mobilisé la méthode de l’autopraxéographie, méthode de recherche basée sur l’expérience des chercheurs. L’expérience présentée est celle d’une manager d’un service des relations internationales d’une université française. L’analyse de contenu de son témoignage a montré que son management qui pourrait ressembler à du management de la diversité n’en est pas un. En effet, elle ne cherche pas à gérer en termes de « gestion de la diversité », elle a construit un management humaniste où chaque personne est respectée, et est un vecteur de réalisation pour le collectif. Ainsi, elle montre l’importance d’envelopper (respect, prendre soin, convivialité, ouverture à l’Autre, etc.) (Morin, 2020) les personnes qui forment son équipe, mais aussi les étudiants locaux, internationaux, et toutes les parties prenantes .
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ONANA NTSA, Fabrice. "DES CONFÉRENCES AFRO-ASIATIQUES AUX ASSISES DU FOCAC (1955 – 2021)." JOURNAL OF SINO-AFRICAN STUDIES 1, no. 1 (October 31, 2022): 206–21. http://dx.doi.org/10.56377/jsas.v1n1.0621.

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Abstract:
La coopération multilatérale désigne l’ensemble des rapports de coopération qui unissent les Etats dans des organisations internationales ou régionales. Elle a pris son essor après la deuxième guerre mondiale dans le cadre du système onusien pour instaurer un climat de paix, d’entente et d’amitié dans les Relations Internationales. Par ailleurs, nonobstant l’existence des relations bilatérales avec les États africains, la République Populaire de Chine (RPC) a toujours perçu l’Afrique comme une entité. Elle savait que pour tirer véritablement profit de l’Afrique, il fallait la percevoir comme un bloc. C’est pourquoi depuis Bandung, la Chine a affectionné la démarche multilatérale en discutant avec les pays africains regroupés dans des cadres comme les conférences de solidarité des peuples afro-asiatiques ou encore les assises du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FCSA), en anglais Forum On China Africa Cooperation (FOCAC) initiées par elle-même. Cette étude qui s’adosse sur les théories du Bandwagoning et de la dépendance insiste sur la permanence du multilatéralisme dans la démarche anti-impérialiste chinoise en Afrique. Sur la base d’une analyse documentaire, l’article souligne que la création du FOCAC en 2000 par la Chine est la formalisation d’une démarche affectionnée par l’Empire du Milieu dans son projet africain depuis les conférences afro-asiatiques et mêmes les congrès des non-alignés qu’il suivait attentivement. Il s’agit des plateformes dont s’est servie la RPC pour progressivement monter sa stratégie africaine et démonter l’influence occidentale en Afrique.
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Paquin, Stéphane, and Annie Chaloux. "Le Québec sur la scène internationale. Les raisons de son dynamisme." Globe 13, no. 1 (October 6, 2010): 25–45. http://dx.doi.org/10.7202/044638ar.

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Abstract:
Le Québec fait partie de la courte liste des États fédérés les plus actifs sur la scène internationale. La thèse de cet article est que le nationalisme et les nécessités de développement économique dans un environnement mondialisé favorisent une tension constructive qui pousse vers l’élargissement des relations internationales afin de développer la nation québécoise dans les domaines culturel et économique. C’est cette tension qui explique pourquoi la France et les États-Unis sont les deux principaux partenaires du Québec. Le coeur pousse vers des relations plus profondes avec la France, la Francophonie, mais aussi le reste de l’Europe, alors que la raison incite à une intégration économique plus importante avec les États-Unis, les principaux « producteurs » du PIB québécois.
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Ramel, Frédéric. "Nation désunies ? La crise du multilatéralisme dans les relations internationales , Julian Fernandez et Jean-Vincent Holeindre (dir.), Paris, CNRS Éditions, 2022, 368 pages." Politique étrangère Été, no. 2 (June 8, 2022): III. http://dx.doi.org/10.3917/pe.222.0192c.

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Ghanmi, Elyès. "Le nouveau souverainisme tunisien face au grand jeu des puissances en Méditerranée." Confluences Méditerranée N° 125, no. 2 (July 26, 2023): 75–90. http://dx.doi.org/10.3917/come.125.0077.

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L’avènement d’un nouveau régime autoritaire en Tunisie entraîne des conséquences sur la politique étrangère. L’arrimage de la Tunisie à son environnement occidental est remis en question au nom d’une politique de non-alignement que promeut désormais Kaïs Saïed. L’analyse de la politique étrangère et la théorie des pratiques en relations internationales permettent d’examiner les ressorts de la nouvelle doctrine souverainiste tunisienne dont les orientations idéologiques sont marquées. Il en ressort un souverainisme à la carte et un antagonisme envers l’Occident qui n’est pas sans rappeler le contexte idéologique des années 1970. Toutefois, les velléités de changement qu’exprime de façon récurrente le président Kaïs Saïed risquent d’être contraintes par le contexte de crise socio-économique que traverse la Tunisie.
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KIM, Boram. "Le concept de vie familiale dans la Convention européenne des droits de l’homme et la protection de la famille de facto: centrée sur le partenariat de vie en dehors du mariage." Korean Society Of Family Law 37, no. 1 (March 30, 2023): 73–118. http://dx.doi.org/10.31998/ksfl.2023.37.1.73.

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Abstract:
Les droits fondamentaux liés à la vie familiale ne peuvent être garantis que dans un environnement juridique et institutionnel qui respecte les différents modes de vie des individus au sein de leur famille. Le but de cette étude est de fournir un environnement institutionnel dans lequel la dignité individuelle et la liberté fondamentale concernant la vie familiale peuvent être garanties, tout en surmontant les problèmes structurels de notre système juridique qui empêchent d’assurer la protection des familles en dehors du système. À cette fin, l’étude a été menée dans l'ordre suivant. Premièrement, cette étude a inclu l’analyse sur le contenu du droit au respect de la vie familiale dans la Convention européenne des droits de l'homme. Deuxièmement, en analysant la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, la notion de vie familiale protégée par la Convention a été confirmée et l’obligation positive de l’État de la protéger a été analysé. Sur cette base, l’orientation de notre droit en conformité avec le niveau universel des droits de l’homme a été présentée et des tâches législatives ont été suggérées. Grâce à la recherche ci-dessus, nous avons confirmé que les droits et obligations dont on doit jouir en tant que famille devraient être reconnus comme des droits humains fondamentaux non seulement pour la famille légale mais aussi pour la famille de facto. En outre, le fait que le droit de former une famille légale existe même pour les communautés vivantes en dehors du système s’est affirmé. Selon la nature des relations familiales, il faudra examiner dans quelle mesure le contenu de la vie familiale doit être protégé par notre droit civil, cette question pourtant nécessite une discussion spécifique pour chaque situation. Cependant, à travers cette étude, il sera confirmé qu’une législation qui ne reconnaît même pas la possibilité minimale de fonder une famille n’est pas souhaitable. Nous espérons que cette étude constituera une base solide pour l’élaboration d’un droit de la famille conforme aux normes internationales en matière de droits de l’homme et contribuera à garantir la liberté de vie familiale pour ceux qui ne sont pas suffisamment protégés par la loi.
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Mattlar, Carl-Erik. "Introduction to the Special Section on Cross-Cultural Issues." Rorschachiana 26, no. 1 (January 2004): 3–10. http://dx.doi.org/10.1027/1192-5604.26.1.3.

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Abstract:
Hermann Rorschach s’est intéressé aux différences culturelles ou ethniques en étudiant les Bernois, tout particulièrement ceux de la partie centrale du canton, et les gens d’Appenzeller. Depuis, beaucoup de travaux ont porté sur les différences ethniques. Les textes de référence sont ceux de Henry et Spiro, De Vos, Boyer et plus généralement l’ouvrage d’Abel (1973). Avec l’arrivée du Système intégré (SI), des normes ont été établies durant les années 1973–1986, sur des populations d’adultes en bonne santé et bien intégrés sur le plan social et professionnel, ainsi que pour divers groupes psychopathologiques. Actuellement, les praticiens du Rorschach àtravers le monde se sont mis àmettre en doute l’universalité, c’est-à-dire la valeur étique, de ces normes. Il est important d’observer que les seuils de signification ont été établis de manière empirique par les Rorschach Workshops tout au long des trois dernières décennies du siècle dernier. Récemment, Exner (2002) a publié les premiers résultats d’une nouvelle étude de non-consultants, réalisée selon les même principes que précédemment, avec dans l’ensemble, des résultats similaires. Plus l’utilisation du Système intégré se répandait, et plus nombreuses devinrent les données locales de référence. Un certain nombre d’entre elles comportent de nettes différences avec les normes des Rorschach Workshops. Au congrès d’Amsterdam de 1999, Erdberg et Shaffer ont réuni les données obtenues dans divers pays: France, Tunisie, trois études américaines, deux études italiennes, Japon, Espagne, Danemark, Finlande, Belgique, Portugal, Pérou et Argentine. Shaffer et Erdberg en ont fait une nouvelle présentation au congrès de la Society for Personality Assessment Í Philadelphie en 2001, mettant en évidence des similarités, mais aussi des différences. Dans cette section spéciale de Rorschachiana, nous essayons de contribuer àcette question si importante mais aussi si complexe. La section comporte cinq articles portant sur les différences interculturelles écrits par les auteurs suivants: 1. Hélène Salaün de Kertanguy et Anne Andronikof, 2. Alicia Martha Passalacqua, Lelia Sandra Pestana, et autres, 3. Regina Sonia Gattas Fernandes do Nascimiento, 4. Outi Kalla, Jarl Wahlström, Jukka Aaltonen, Juha Holma, Pentti Tuimala, et Carl-Erik Mattlar, et 5. Carl-Erik Mattlar. A la lecture de ces articles, on s’aperç oit que chacun apporte quelque chose d’original: des données nouvelles, des problèmes méthodologiques, etc. Le premier est une étude de terrain réalisée sur des populations tribales aux Indes qui se trouvent en danger sur les plans culturel et physique en raison de changements qui leur ont été imposés. Le Rorschach (SI) a été utilisé pour mettre en lumière la faç on dont ils se sont aménagés face au traumatisme que représente la perte de leur environnement socioculturel. Les chercheurs se sont heurtés àun certain nombre de problèmes liés àla recherche de terrain et àl’interprétation des résultats. Ils ont néanmoins pu montrer comment les sujets ont réagi àla détresse induite par la situation déstructurante àlaquelle ils étaient confrontés. Le deuxième est une comparaison très intéressante entre la série parallèle des planches de la Scuola Romana Rorschach et les planches originales de Rorschach réalisée dans deux échantillons de population en Argentine. Le problème toutefois vient de ce que la cotation des protocoles s’est faite d’après la méthode développée par l’école argentine, basée sur les méthodes de Klopfer et de Bohm. Alors que les deux séries de planches ont produit principalement des résultats similaires, il est difficile de transposer ces résultats àd’autres méthodes de cotation internationalement utilisées. Le troisième consiste en une importante étude normative brésilienne (n = 200 adultes non consultants), dont certains résultats accusent de nettes différences avec les normes en Système intégré. Par exemple, le Mode de R est de 14 (23 dans les normes américaines), et la moyenne de Lambda est de 1,07 (0,60 dans les normes américaines). L’auteur met en évidence l’influence majeure du niveau socioculturel dans ces résultats. Le quatrième est une recherche dans le domaine psychiatrique qui compare 41 patients finlandais à32 espagnols, qui présentent des tableaux de schizophrénie débutante, de troubles schizophréniforme, schizoaffectifs, des états délirants ou encore des épisodes psychotiques aigus. Les résultats montrent que les patients psychotiques, en Finlande comme en Espagne, manifestent un certain nombre de caractéristiques communes. Les différences principales entre ces deux groupes de patients se situaient dans les secteurs de la perception de soi et des relations interpersonnelles. Les auteurs pensent que ces données traduisent bien de véritables différences interculturelles de la personnalité. Le cinquième est une revue de question qui s’interroge sur le caractère étique ou émique du Rorschach. Autrement dit, les normes produites par les Rorschach Workshops sont-elles valables universellement (étique), ou sont-elles spécifiques àchaque culture (émique) ? Dans ce dernier cas, nous avons non seulement besoin de normes différentes pour chaque culture, mais aussi une grande quantité de recherches empiriques qui établissent de nouveaux seuils de signification pour toutes les variables. Les recherches les plus récentes (Erdberg & Shaffer, 1999; Shaffer & Erdberg, 2001; Exner, 2001, 2002; Meyer, 2001, 2002) semblent soutenir l’idée que le Rorschach est un instrument étique. Si l’on veut conduire des comparaisons internationales, il faut porter une attention toute particulière aux groupes étudiés (Weiner, 2001a) comme aux modes d’administration et de cotation des protocoles, ainsi qu’àla compétence des personnes responsables de l’étude. align="left" language="inherit">Dans son ensemble, cette section spéciale met en lumière un certain nombre d’aspects tout àfait critiques et intéressants de l’utilisation du Rorschach dans le monde. Il me semble que la lecture attentive de ces cinq articles très différents vaut vraiment la peine et qu’elle est riche en enseignements.
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MORAND-FEHR, P. M., R. BAUMONT, and D. SAUVANT. "Avant-propos : Un dossier sur l’élevage caprin : pourquoi ?" INRAE Productions Animales 25, no. 3 (August 25, 2012): 227–32. http://dx.doi.org/10.20870/productions-animales.2012.25.3.3210.

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Abstract:
Un dossier d’INRA Productions Animales consacré à l’élevage caprin en 2012 peut surprendre. Représentant moins de 1% du produit brut de l’Agriculture Française, cet élevage largement ancré dans son environnement socioculturel local et dans la tradition de terroirs variés, évoque encore, mais de moins en moins, des images du passé comme celle de la «vache du pauvre» ou de la grandmère gardant trois chèvres au bord du chemin. Cet élevage s’est en effet marginalisé au XIXème siècle et dans la première moitié du XXème siècle dans les pays qui s’industrialisaient, notamment en Europe où l’effectif caprin ne représente plus actuellement que 2% du total mondial. De nombreux arguments ont milité pour éditer ce dossier, d’abord la rapide transformation de l’élevage caprin à la fin du XXème siècle et plus encore dans ces premières années du XXIème siècle, ensuite des travaux originaux conduits récemment sur l’espèce caprine, qui sont venus combler le retard important que cette espèce avait accumulé en matière de recherches agronomiques et vétérinaires. A l’échelle mondiale, l’élevage caprin est celui dont les effectifs ont le plus augmenté au cours de ces vingt dernières années (FAOSTAT 2010) : 4ème troupeau mondial avec plus de 900 millions de têtes (470 millions en 1975) derrière les bovins, les ovins et les porcins ; d’après les prévisions, il deviendrait le 3ème autour de 2015. Nombreuses sont les explications à cette situation un peu paradoxale, mais deux sont souvent avancées par les experts. Cette progression actuelle des effectifs caprins s’observe presque exclusivement dans les pays en développement et dans certains pays émergents. Elle serait surtout due aux difficultés que rencontre le maintien de l’élevage des autres espèces domestiques dans ces zones, dans certains cas du fait de l’appauvrissement des éleveurs et des acteurs des filières animales. Cette progression tient aussi au fait que le marché des caprins a une réalité essentiellement locale et que, dans ces conditions, il n’est pas exposé aux crises internationales que le marché des produits des autres espèces a pu subir au cours des quarante dernières années. En Europe, les effectifs caprins sont restés assez stables : 12,5 M de têtes au total, 1,3 M en France dont 1,1 M de femelles laitières âgées de plus d’un an. La France possède le troisième troupeau (10% des effectifs européens), assez loin derrière la Grèce (37%) et l’Espagne (22%). Il convient de noter la progression importante des effectifs caprins en Roumaine et aux Pays-Bas au cours de la dernière décennie. L’élevage caprin européen, et particulièrement l’élevage français, s’est fortement spécialisé en production laitière puisque 75 à 93% environ du produit brut des ateliers caprins en France provient du lait. En effet, la marge brute que dégage la production de chevreaux de boucherie est réduite en raison des coûts des aliments d’allaitement et des aléas liés à la mortalité périnatale. Des avancées dans les techniques d’élevage, notamment dans les domaines de l’alimentation et de la génétique, ont permis des améliorations assez rapides des performances des femelles laitières. La production laitière moyenne des 240 000 chèvres inscrites au contrôle laitier en 2010 était de 842 kg de lait sur une durée moyenne de lactation de 274 jours avec un taux protéique de 32,3 g/kg de lait et un taux butyreux de 37,0 g/kg de lait. Le plus intéressant à noter, c’est qu’en dix ans la production laitière annuelle au contrôle laitier a progressé de 90 kg, le taux protéique de 1,6 g/kg et le taux butyreux de 2,5 g/kg (Institut de l’Elevage 2012). La France est le premier producteur européen de lait de chèvre avec 30% du lait produit. Plus de 80% de ce lait est transformé en fromages. Même si la consommation présente quelques signes d’essoufflement actuellement, l’augmentation de la production de lait de chèvre depuis plus de trente ans et en conséquence celle des fromages a en général été bien absorbée par la demande, en progression malgré quelques périodes tendues. Ce résultat est dû notamment à de nouveaux produits de qualités rhéologique et organoleptique bien adaptées pour conquérir de nouveaux marchés, à l’utilisation de technologies avancées en matière fromagère et à la bonne image de ce fromage (produit festif et de qualité) auprès des consommateurs. Le secteur caprin en France a suivi l’évolution générale des productions animales : mécanisation du travail, simplification des techniques pour réduire le coût de production et pour améliorer l’efficacité du travail, augmentation rapide de la taille des unités de production. Plus de 35% de chèvres laitières appartiennent à des unités de plus de 350 têtes et la production est de plus en plus concentrée dans une région, le Poitou-Charentes, qui produit plus de 50% du lait de chèvre en France et en transforme encore plus. Bref, cette évolution et ces résultats, malgré un contexte qui tend à devenir de moins en moins favorable, s’expliquent par de multiples raisons, entre autres, la mise en place d’une filière bien organisée, des éleveurs motivés et le plus souvent passionnés par leur métier et une coopération étroite et efficace entre la recherche et le développement tant au niveau national que régional. Cette coopération exemplaire a débuté dès les années 1955-1965 avec des pionniers comme G. Ricordeau, à qui l’on doit la mise en évidence du gène sans corne expliquant le taux élevé d’infertilité en caprins, facteur qui a longtemps freiné le développement caprin (Ricordeau 2008) et J.-M. Corteel, qui a beaucoup travaillé sur la mise au point des techniques d’insémination artificielle (Leboeuf 2013). Ils ont su gagner la confiance des éleveurs, même parfois de petites unités. Ce lien s’est poursuivi et développé ensuite grâce à la création de la section caprine de l’Institut technique ovin et caprin (ITOVIC), mais aussi par des relations directes et personnelles entre chercheurs et responsables du développement ou par des réunions informelles autour de certains problèmes que rencontraient les éleveurs.Cette coopération a très bien résisté dans les années 1980, d’une part, aux nouvelles demandes des éleveurs qui donnaient la priorité aux questions socio-économiques suite à la première crise du prix du lait de chèvre en 1981 et, d’autre part, aux évolutions de la politique de l’INRA, qui face aux nouveaux enjeux scientifiques et technologiques, a été conduit à considérer comme moins prioritaire certaines recherches appliquées intéressant le développement. Ainsi, malgré l’évolution des problématiques scientifiques et des relations entre le monde de la recherche et du développement, mais aussi face au développement rapide de la recherche caprine dans les pays émergents, la recherche caprine en France est toujours très active. Un sondage bibliométrique montre que le nombre de publications avec «dairy goat» en mot-clé, de 250 à 300 par an dans les années 1980-1990, s’est accru nettement au début des années 2000 pour se situer actuellement vers les 700 publications par an. Au cours des dix dernières années, les pays qui ont le plus contribué à ces publications ont été la France, donc l’INRA, suivie par les USA, l’Italie et l’Espagne, eux-mêmes suivis par le Brésil, le Mexique et la Turquie. Ce dossier de la revue INRA Productions Animales a donc pour objectif d’illustrer le dynamisme des recherches menées en France sur les caprins, s’il était encore nécessaire de le faire. Le choix des six thèmes de recherche retenus pour constituer ce numéro n’a pas été aisé en raison du nombre de thèmes possibles. L’ambition de ce dossier n’étant pas d’être exhaustif, la rédaction de la revue et son comité se sont mis d’accord pour ne pas retenir de sujets dans les domaines où les publications ont déjà été nombreuses. C’est le cas, par exemple, de la traite des chèvres laitières (Le Du 1989, Marnet et al 2001), du polymorphisme de la caséine alpha chez les caprins (Grosclaude et al 1994, Manfredi et al 1995) ou encore de la reproduction caprine. INRA Production Animales a en effet déjà publié des articles exhaustifs sur la neuro-endocrinologie de la reproduction chez le caprin (Chemineau et Delgadillo 1994), sur le comportement sexuel de cette espèce (Fabre-Nys 2000), sur la production et la conservation de semence de bouc (Leboeuf et al 2003) et récemment sur la maîtrise de la reproduction de l’espèce caprine (Leboeuf et al 2008). Il a été proposé de sélectionner des thèmes novateurs ou riches en résultats récents, qui intéressent le développement de l’élevage caprin en France, mais aussi de portée internationale. Dans ces conditions, il a d’abord été retenu trois thèmes représentant des dimensions basiques de l’élevage : génétique, pathologie, alimentation avec des articles faisant le point sur les dernières avancées dans chaque secteur, et trois autres thèmes originaux et porteurs d’avenir, le pâturage des chèvres laitières hautes productrices, les apports de la modélisation pour comprendre le fonctionnement du troupeau de chèvres laitières et les techniques rationnelles d’élevage caprin en milieu tropical. Le premier article de Manfredi et Ådnøy (2012) sur la génétique des caprins laitiers, est un travail franco-norvégien illustrant la collaboration continue sur ce thème entre les deux pays depuis près de 50 ans. Il fait le point sur les études de génétique polygénique relatives à la production et à la composition du lait. Il traite de l’approche moléculaire qui démarre en caprins et surtout répond à la question d’actualité sur ce que nous pouvons attendre dans les années futures de la sélection génomique en caprins. Le deuxième article de Hoste et al (2012) sur la pathologie caprine, a réuni des spécialistes de l’INRA, des écoles vétérinaires, de l’Anses et de l’Institut de l’Elevage. Il fait le point sur les recherches en cours et leurs applications concernant diverses pathologies infectieuses d’actualité dans le secteur caprin. Ainsi il passe en revue les principales pathologies provoquées par les prions et les virus, par les agents bactériens et la question des parasites gastro-intestinaux. L’article évoque aussi le projet de la mise en place d’un observatoire des maladies caprines en France. Il se termine par une réflexion intéressante soulignant la proximité des agents pathogènes en ovins et caprins et les différences dans les processus morbides chez ces deux espèces. Il en conclut que des études originales sur caprins sont tout à fait fondamentales pour appréhender certains mécanismes pathogéniques. L’article suivant de Sauvant et al (2012) se propose d’actualiser les recommandations alimentaires des caprins publiées en 2007, pour répondre à une demande du développement. Les avancées dans ce domaine proviennent notamment d’une approche modélisée de la connaissance des nombreuxfacteurs de variation du poids vif, de la production laitière et de la composition de lait. Les lois de réponse plus précises aux apports d’aliments concentrés, les nouvelles lois de réponse concernant la sécrétion des acides gras du lait ainsi que les excrétions d’azote et de méthane, ainsi que les valeurs repères applicables sur le terrain concernant le comportement alimentaire, l’acidose et les besoins en eau sont les principales nouveautés. L’alimentation représente, rappelons-le, 70% en moyenne du prix de revient du litre de lait de chèvre. Parmi les trois articles plus spécifiques sur des sujets originaux, figure l’article de Lefrileux et al (2012) sur l’aptitude des chèvres hautes productrices de lait à valoriser les prairies temporaires au pâturage. Il répond à des demandes variées, notamment la demande sociétale pour une conduite d’élevage plus écologique. Or, peu d’information existe sur ce sujet, d’une part, en raison de la diminution de ce mode d’alimentation à cause des problèmes parasitaires rencontrés et, d’autre part, car la chèvre a la réputation d’être une mauvaise utilisatrice du pâturage et d’avoir un comportement très affirmé pour sélectionner son ingéré. Les auteurs montrent qu’il est possible d’obtenir des performances laitières de 1000 – 1100 kg de lait par an et par chèvre avec des régimes alimentaires où plus de 50% des besoins énergétiques sont couverts par le pâturage. L’étude du fonctionnement du troupeau caprin est un sujet qui a déjà été développé à l’INRA (Santucci et al 1994) mais, au cours de ces dernières années, elle a fait l’objet d’avancées importantes grâce à l’utilisation de la modélisation. L’article de Puillet et al (2012) présente un simulateur de fonctionnement du troupeau caprin laitier permettant de tenir compte de la variabilité individuelle des carrières animales et d’étudier comment les conduites de l’alimentation et de la reproduction mises en œuvre par l’éleveur, modulent les performances du troupeau. De tels outils sont appelés à l’avenir à avoir diverses applications au niveau du terrain pour les agents de développement, par exemple pour quantifier le risque biologique associé à certaines conduites d’élevage. Le Centre INRA des Antilles-Guyane travaille depuis plus de 50 ans sur l’amélioration des systèmes de production caprine en milieu tropical (Alexandre et al 1997). Alexandre et al (2012) présentent dans le dernier article de ce numéro une synthèse sur la situation de l’élevage caprin en zone tropicale. Rappelons que 95% des caprins vivent en milieu tropical. A travers leur grande expérience du sujet, ces auteurs proposent des voies d’amélioration très prometteuses grâce à l’apport d’intrants bien réfléchi techniquement et économiquement, à l’utilisation de l’effet mâle en reproduction et à une complémentation à base d’aliments non conventionnels. Les six articles de ce numéro ne doivent pas occulter les autres recherches sur les caprins effectuées par l’INRA ou d’autres organismes. Comme il n’est pas possible d’être exhaustif, citons simplement quelques exemples qui peuvent intéresser le développement : la maîtrise de la reproduction femelle sans utilisation d’hormones pour répondre aux cahiers des charges de certains produits caprins labellisés (Brice et al 2002) ; la monotraite, technique qui a priori séduit les éleveurs en permettant une réduction de charge de travail (Komara et Marnet 2009) ; les risques d’acidose en liaison avec le comportement alimentaire des chèvres laitières, trouble métabolique encore fréquent avec certainstypes de régimes et dont les conséquences économiques peuvent être importantes (Desnoyers et al 2009) ; l’évaluation des systèmes de production caprine (Bossis et al 2008, Toussaint et al 2009) sans oublier les travaux de technologie laitière réalisées par l’ITPLC sur le fromage de chèvre (Raynal-Ljutovac et al 2007a). Il faut noter aussi le début d’études sur le bien-être des caprins (Servière et Morand-Fehr 2012) et le besoin de travaux sur les lactations longues (14 - 20 mois),technique qui séduit de plus en plus d’éleveurs. Nous devons aussi signaler deux documents importants, l’un sur la qualité du lait de petits ruminants (Haenlein et al 2007) et l’autre sur la production et la qualité de la viande caprine (Mahgoub et al 2011) dans lesquels les travaux de recherches français sur l’influence des systèmes d’alimentation sur la qualité du lait de chèvre (Morand-Fehr et al 2007), sur la stabilité à la chaleur de ce lait (Raynal-Ljutovac et al 2007b) et sur la composition lipidique du chevreau (Morand-Fehr et al 2011) sont présentés. Il nous reste à souhaiter que la lecture de ce numéro apporte une somme d’informations originales à tous les lecteurs cherchant à prendre connaissance des dernières avancées de la recherche caprine et que la recherche caprine se maintienne et se développe à l’avenir en France pour répondre aux demandes de la filière, mais aussi en milieu tropical où les caprins jouent un rôle socio-économique essentiel pour certaines populations rurales.
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Doyon, Sabrina. "Environnement." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.007.

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Abstract:
Le mot environnement est polysémique. Selon les contextes et les disciplines, on peut référer à l’environnement physique, naturel ou social. Il est parfois associé, à tort, aux notions d’écosystème et de ressources naturelles. Ces ambiguïtés sont intéressantes du point de vue de l’anthropologie, car elles révèlent la multitude de réalités auxquels le terme réfère ainsi que les divers usages et pratiques auxquels il est lié et, surtout, aux différentes façons dont il peut être pensé, imaginé, transformé, projeté et vécu selon les groupes sociaux et culturels. Depuis les années 1960, les préoccupations liées à l’environnement sont très présentes. Cette situation est à mettre en lien avec trois phénomènes : l’émergence des inquiétudes à l’égard de la contamination causée par l’industrialisation et envers la surexploitation de la nature qui sont sans cesse croissantes, l’avènement des mouvements écologistes et environnementalistes qui ont publicisé ces enjeux dans la société et l’institutionnalisation de l’environnement, notamment par la mise en place un peu partout dans le monde de ministères de l’Environnement, de politiques environnementales et de législations concernant l’usage de la nature. Tout en interrogeant les concepts de nature et de culture, plusieurs approches au sein de l’anthropologie questionnent l’environnement par l’étude des différents types de rapports qu’entretiennent les êtres humains avec ce qui les entoure, ce qui les supporte et les constitue. L’écologie culturelle de Steward (Steward 1955), l’approche écosystémique de Rappaport (1967), l’ethnoscience et l’ethnoécologie (Haudricourt 1956), l’œuvre d’anthropologie structurale de Lévi-Strauss, les travaux relatifs aux rapports à la nature, des vivants et des non-vivants (Ellen et Katsuyochi 1996; Descola 2005; Viveiros de Castro 2009), et ceux propres à la perception et à « l’habiter » (Ingold 2000) sont parmi les approches anthropologiques ayant fait de l’environnement et de la nature le centre de leur réflexion. Elles s’inscrivent à la fois dans les courants matérialistes et symboliques de l’anthropologie et dans les écoles anglo-saxonnes et françaises de l’étude des relations socio-environnementales. Ces catégorisations ne sont toutefois pas absolues : des chevauchements et des emprunts enrichissent aujourd’hui les réflexions de chacun. Depuis les années 1990, les recherches anthropologiques concernant les relations entre l’environnement et les êtres humains sont nombreuses, variées et croissantes; elles intègrent souvent des approches propres à d’autres disciplines, telles que la géographie, la sociologie, les sciences politiques et la philosophie, et combinent des recherches fondamentales et appliquées. L’écologie politique (political ecology : approche critique des changements environnementaux qui analyse les liens entre des enjeux écologiques et d’économie politique) est un exemple de courant théorique phare qui intègre ces disciplines et qui rallie de nombreux chercheurs en anthropologie (Bryant et Bailey 1997; Escobar 1996; Gauthier et Benjaminsen 2012; Biersack et Greensberg 2006; Peet, Robbins et Watts 2011). Les efforts de compréhension de la pluralité des modes d’interprétation, de représentation et d’incorporation de l’environnement se nourrissent aussi d’études en histoire environnementale et questionnent les perceptions et les constructions sociales de la nature. Les concepts de natures humanisées (issues d’aménagements ou de perturbations anthropiques) y sont mis en rapport avec ceux de natures « sauvages et primaires »; des remises en question des idéaux de la wilderness, évoqués dans la tradition anglo-saxonne (Cronon 1995; Balée 2006), en émergent, démontrant qu’une supposée nature originelle n’aurait jamais existé et que l’environnement est, au contraire, travaillé, médié, construit par des actions humaines depuis la présence des premières communautés humaines. Ces clarifications amenées par l’anthropologie s’ancrent dans des compréhensions de la nature organisées par des savoirs environnementaux locaux et autochtones (Menzies 2006) qui sont souvent discrédités par la science positiviste occidentale (Fairhead et Leach 2003). Ces recherches sont également alimentées par des réflexions récentes en sciences de l’environnement où le modèle homéostatique de la nature (dans lequel les écosystèmes, en tant que systèmes, tendraient vers un équilibre via des mécanismes de rétroaction régulateurs) est contesté, préférant des approches qui intègrent le chaos et l’incertitude (Scoones 1999). Dans tous les cas, ces recherches s’attachent à montrer que les divisions conceptuelles entre la nature et la culture, la société et l’environnement ne sont pas universelles et s’ancrent plutôt dans des constructions modernes (Latour 1991). Ces réflexions foisonnantes ne sont pas étrangères aux analyses anthropologiques des discours environnementaux qui s’intéressent notamment à la cristallisation de certaines formules, telles que : les forêts cathédrales, le développement durable, la désertification et les changements climatiques (Crate et Nuttall 2009; Redclift 1987; Sachs 1993) et à leurs portées sociale et culturelle. Plusieurs auteurs exposent ainsi les conséquences sociales et politico-économiques variées, tant locales qu’internationales, des discours globalisés sur l’environnement dont les enjeux, connotés de conceptions « occidentales » anthropocentristes du rapport à la nature, sont énoncés et répétés par un petit groupe d’experts lors de récurrentes « grandes messes » internationales que sont les Conventions cadre des Nations unies sur les changements climatiques, les Conventions sur la diversité biologique et les Sommets de la Terre. Ces nouveaux processus politiques par lesquels l’environnement est gouverné et contrôlé, nommé environnementalité (Agrawal 2005), constituent des phénomènes où la nature est conçue comme un espace propre à l’intervention du gouvernement. Les anthropologues s’intéressent à ces processus, ainsi qu’aux enjeux qui y sont discutés, comme la justice environnementale, les réfugiés climatiques et le racisme environnemental, des termes qui témoignent de l’intrication sociale, politique, économique et culturelle inhérente à la situation écologique mondiale actuelle. Des recherches examinent également les mécanismes de négociation des enjeux élaborés lors de ces évènements et les structures qui codifient les échanges permettant à certaines voix d’être entendues tandis que d’autres sont tues. Les discours environnementaux globalisés sont au cœur des mouvements de protection de la nature, engendrés tant par des organismes privés qu’étatiques, qui s’incarnent notamment dans la création, exponentielle depuis les années 1980, de parcs naturels, de réserves ou d’aires protégées (Adams et Hutton 2007; West, Igoe et Brockington 2006). La constitution de ces territoires n’est pas nouvelle : elle a ses racines dans la colonisation de l’Amérique du Nord, de l’Afrique et de l’Inde. Elles furent d’abord créées à l’initiative des colonisateurs qui voulurent protéger une nature « sauvage » idéalisée comme étant vierge et qu’ils « découvraient »; une nature dont le caractère inaltéré avait, selon eux, disparu en Europe. L’instauration de ces parcs se fit cependant au prix de l’expulsion des populations autochtones qui les occupaient (Igoe et Brockington 2007). Les études des rapports qu’entretiennent spécifiquement les populations autochtones avec l’environnement sont d’ailleurs très riches et nombreuses et constituent tout un champ de recherche (Colchester 2003[1994]). Les anthropologues étudient comment la création de ces aires protégées, en transformant des paysages en lieux de contemplation et de protection de la nature, contribue à transformer l’espace et les rapports sociaux. L’espace est d’ailleurs un concept de plus en plus utilisé en anthropologie dans l’examen des relations socio-environnementales. Ces espaces protégés sont aussi le lieu d’initiatives de patrimonialisation de la nature (Roigé et Frigolé 2010) qui ne sont pas sans soulever des questionnements critiques. Le développement du tourisme et de l’écotourisme dans ces espaces protégés (Duffy 2008, Stronza 2001) amènent, entre autres conséquences, une valorisation de certaines espèces « charismatiques » au détriment d’autres entités constituant les écosystèmes. L’exploitation de la nature par le truchement de systèmes de production mécanisés et industriels en agriculture, dans les pêches, la foresterie, l’exploitation minière et l’extraction des carburants fossiles est au cœur des préoccupations de l’anthropologie de l’environnement. Cette dernière questionne les modes d’appropriation de ces « ressources naturelles » en s’intéressant notamment aux préoccupations de l’éthique environnementale, des mouvements écologistes et environnementalistes (Peluso 1992; Latour 2004) ainsi que des autres mouvements sociaux, notamment anarchistes et féministes, qui s’insurgent contre des modèles de développement de l’environnement délétères, sexistes et iniques (Rocheleau, Thomas-Slayter et Wangari 1996). Ces préoccupations s’arriment à celles exprimées à l’égard des effets de la privatisation, de la marchandisation et de la re-régulation des dimensions fonctionnelles, symboliques, esthétiques et contemplatives de la nature et du vivant, ce que se propose d’étudier un nouveau courant anthropologique se penchant sur les processus de la « néolibéralisation » de l’environnement (Castree 2008; Igoe et Brockington 2007).
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Ashworth, Lucian M. "A Forgotten Environmental International Relations: Derwent Whittlesey's International Thought." Global Studies Quarterly 1, no. 2 (June 2021). http://dx.doi.org/10.1093/isagsq/ksab006.

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Abstract:
ABSTRACT International relations (IR) has been criticized for its poor response to the challenges of the Anthropocene. Since the 1950s, IR, especially in its US form, was driven by immediate Cold War concerns of security and relations between great powers. Yet, this IR of the later twentieth century superseded a more materialist IR that had flourished in the first half of the century. Derwent Whittlesey's political geography, which was one aspect of this material international thought, had directly explored the relationship between global politics and the environment. This article explores Derwent Whittlesey's international environmental thought, showing how it emerged from a more environmentally determinist tradition, but came to understand the relationship between human society and the environment as fungible and complex. Prioritizing time and profound changes linked to the machine age, Whittlesey warned about the damage that human society inflicted on its habitat. Yet, despite his contacts with early IR scholars at Yale, Whittlesey and his work would come to be forgotten in IR. Consequently, his work represents a path not taken, and his marginalization helps to explain why IR was so ill-equipped to understand the new global politics of the Anthropocene. Las Relaciones Internacionales (international relations, IR) han sido criticadas por su pobre respuesta ante los desafíos del Antropoceno. Desde la década de 1950, las IR, especialmente en su forma estadounidense, fueron impulsadas por inquietudes inmediatas de la Guerra Fría en cuanto a la seguridad y las relaciones entre las grandes potencias. Sin embargo, estas IR de finales del siglo XX reemplazaron a las IR más materialistas que habían prosperado en la primera mitad del siglo. La geografía política de Derwent Whittlesey, que era un aspecto de este pensamiento internacional pertinente, había explorado de manera directa la relación entre la política global y el medioambiente. Este artículo explora el pensamiento ambiental internacional de Derwent Whittlesey y explica cómo surgió de una tradición más determinista a nivel ambiental, pero llegó a comprender la relación entre la sociedad humana y el medioambiente como fungible y compleja. Al priorizar el tiempo y los cambios profundos vinculados a la era de las máquinas, Whittlesey advirtió sobre el daño que la sociedad humana infligió a su hábitat. Sin embargo, a pesar de sus contactos con los primeros académicos en IR en Yale, Whittlesey y su trabajo serían olvidados en el campo de las IR. En consecuencia, su trabajo representa un camino aún no recorrido y su marginación ayuda a explicar por qué las IR estaban tan mal preparadas para comprender la nueva política global del Antropoceno. Les relations internationales (RI) ont été critiquées pour leur mauvaise réponse à l'anthropocène. Depuis les années 50, les RI, tout particulièrement dans leur forme américaine, ont été déterminées par les préoccupations immédiates de la guerre froide en matière de sécurités et de relations entre grandes puissances. Ces RI de la fin du vingtième siècle ont toutefois supplanté des RI plus matérialistes qui s’étaient développées durant la première moitié du siècle. La géographie politique de Derwent Whittlesey, qui constituait l'un des aspects de cette pensée internationale matérielle, avait directement exploré la relation entre politique mondiale et environnement. Cet article étudie la pensée environnementale internationale de Derwent Whittlesey en montrant comment elle a émergé d'une tradition plus déterministe sur le plan environnemental mais en est venue à comprendre la relation entre société humaine et environnement comme étant fongible et complexe. Priorisant le temps et les profonds changements liés à l’ère de la mécanisation, Whittlesey avait mis en garde contre les dommages que la société humaine infligeait à son habitat. Pourtant, malgré ses contacts avec les premiers chercheurs en RI à Yale, Whittlesey et son travail ont fini par être oubliés en RI. Par conséquent, son travail représente une voie qui n'est pas empruntée et sa marginalisation contribue à expliquer pourquoi les RI sont si mal équipées pour comprendre la nouvelle politique mondiale de l'anthropocène.
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Ndikumana, Jean de Dieu. "Analyse de l’étendue des privilèges et immunités diplomatiques." European Scientific Journal ESJ 17, no. 2 (January 31, 2021). http://dx.doi.org/10.19044/esj.2021.v17n2p79.

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Abstract:
La restriction de liberté de voyager d’un pays à l’autre pour les hautes autorités des Etats à cause de la pandémie de Covid-19 a diminué les échanges relationnels entre les Etats d’une part, et d’autre part a beaucoup ravivé les activités des diplomates qui deviennent intense et incontournable pendant ces moments où les pays se ferment sur eux-mêmes. Les pays du monde entier mènent des relations internationales au moyen de la diplomatie. Ils envoient des agents dans des missions diplomatiques pour bien accomplir leur tâche. Pour mener bien leur mission, ils ont besoin d’un environnement favorable que leur offre le pays d’accréditation. Cette réalité se définit en termes de privilèges et immunités diplomatiques. La question de la pratique s’impose dans cette réflexion de manière suivante : la pratique de ces privilèges et immunités est-elle absolue? C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude qui vise à analyser les fondements des privilèges et immunités octroyés au corps diplomatique par la convention de Vienne de 1961 et leur mis en application au quotidien. Cette réflexion a démontré qu’il existe des limites liées à la pratique des privilèges et immunités. Pour y parvenir, une méthode documentaire est privilégiée. La recherche documentaire choisie pour cette étude a permis d’exploiter les livres, les articles, les rapports ainsi que divers documents disponibles sur Internet pour y tirer des informations nécessaires relatives à ce sujet. Cette étude a terminé sa réflexion par une conclusion qui dégage des approches de solutions pour les limites identifiées.
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Milani, Carlos R. S., and Ruthy Nadia Laniado. "ESPAÇO MUNDIAL E ORDEM POLÍTICA CONTEMPORÂNEA: uma agenda de pesquisa para um novo sentido da internacionalização." Caderno CRH 19, no. 48 (May 10, 2007). http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v19i48.18869.

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Abstract:
Este artigo responde a um duplo desafio. Em primeiro lugar, o de assumir a necessidade de ampliar os discursos vigentes sobre o espaço mundial, contornando visões despolitizadoras da política internacional. Em segundo lugar, o de renovar o sentido da internacionalização, no âmbito de um campo interdisciplinar, analisando as relações internacionais como sistema-mundo e integrando temas relativos à desigualdade e diferença, ao gênero, à justiça social, ao desenvolvimento e ao meio ambiente no plano da política mundial – aqui considerada como o conjunto das relações sociais que atravessam as fronteiras nacionais e que se estabelecem entre as diversas sociedades. Para tanto, são sugeridos três eixos analíticos em torno dos quais é apresentada uma proposta de agenda de pesquisas sobre a ordem política contemporânea: a) os ideários, valores e conteúdos de referência na política mundial; b) o sistema-mundo e as relações transnacionais; c) a influência da ação dos sujeitos na redefinição de um novo sentido para a internacionalização da política. PALAVRAS-CHAVE: espaço mundial, política contemporânea, teoria das relações internacionais, transnacionalismos.THE WORLD SPACE AND THE CONTEMPORARY POLITICAL ORDER: a research agenda aiming at a renewed approach to international politics Carlos R. S. Milani Ruthy Nadia Laniado This paper proposes a twofold challenge with respect to theorizing international politics. Firstly, it suggests that it is quite important to enlarge the existing discourses about the world space and, concurrently, to by-pass the consolidated de-politicized approaches to international politics. Secondly, the paper aims at renewing the meaning of internationalization focusing on interdisciplinary approaches and the idea of international relations as a worldsystem. Therefore it is necessary to embrace issues related to inequality, difference, gender, social justice, development and environment at the level of world politics, herein defined as the ensemble of social relations that transpose national frontiers and establish themselves among the most diverse societies. Hence, three analytical axes are proposed for a research agenda about the contemporary political order: a) ideals, values and referring contents of world politics; b) world-system and transnational relations; c) the influence of acting subjects in redefining a new meaning for the internationalization of politics. KEY WORD: world space, contemporary politics, international relations theory, transnationalisms.ESPACE MONDIAL ET ORDRE POLITIQUE CONTEMPORAIN: un agenda de recherche en vue d´un nouveau sens de l´international Carlos R. S. Milani Ruthy Nadia Laniado Cet article relève d´un double défi. En premier lieu, tenir compte du besoin d´ouverture des discours en vogue sur l´espace mondial et dans le même temps, éviter les visions dépolitisées de la politique internationale. En deuxième lieu, renouveler le sens de l´international, dans le cadre d´un champ interdisciplinaire, en analysant les relations internationales comme un système-monde et en intégrant des thématiques relatives à l´inégalité et la différence, aux rapports entre les sexes hommes-femmes (genre), à la justice sociale, au développement et à l´environnement sur le plan de la politique mondiale – laquelle est ici définie comme l´ensemble des relations sociales au-delà des frontières nationales et à travers les différentes sociétés. C´est ainsi que les auteurs de cet article suggèrent trois axes d´analyse autour desquels ils proposent un agenda de recherche sur l´ordre politique contemporain: a) les idées, les valeurs et les contenus de référence dans la politique mondiale; b) le système-monde et les relations transnationales; c) l´influence de l´action des sujets dans la redéfinition d´un nouveau sens de la internationalisation du politique. MOTS CLÉS:espace mondial, politique contemporaine, théorie des relations internationales, transnationalismes.Publicação Online do Caderno CRH:http://www.cadernocrh.ufba.br
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Kursani, Shpend. "Reconsidering the Contested State in Post-1945 International Relations: An Ontological Approach." International Studies Review, October 16, 2020. http://dx.doi.org/10.1093/isr/viaa073.

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Abstract:
Abstract Most would agree that the recent emergence of the Donetsk and Lugansk Republics in Ukraine, and perhaps the Islamic State, will soon find their place in the already growing literature on contested states. Yet, despite the historical and present importance of these entities for the study of alternative forms of political authority, sovereignty, statehood, international legitimacy, as well as wars within and between states, there is very little agreement in the existing literature on what constitutes a contested state. After illustrating some of the theoretical and empirical shortcomings of the current conceptual approaches in the treatment of these entities, this article proposes and adopts an ontological approach to conceptualizing and studying contested states in international relations. I argue that the contested state's internal nature can be understood through four constitutive dimensions, which accentuate the phenomenon's distinct interaction with its environment when compared to other phenomena. The article also provides a way to resolve the discord that currently exists on what the theoretical concept of contested state ought to capture empirically, by introducing an explicit and systematic procedure when applying the concept to the empirical world. Cabe esperar que la gran mayoría coincida en que el surgimiento reciente de las repúblicas de Donetsk y Lugansk en Ucrania, y tal vez el Estado Islámico, encontrarán pronto un lugar en la literatura ya creciente sobre estados en disputa. No obstante, a pesar de la importancia histórica y actual de estas entidades para el estudio de formas alternativas de autoridad política, soberanía, estatidad, legitimación internacional, además de las guerras dentro y entre estados, el consenso en la literatura existente sobre qué constituye un estado en disputa es escaso. Tras ilustrar algunas de las limitaciones teóricas y empíricas de los abordajes conceptuales corrientes en el tratamiento de estas entidades, este artículo propone y adopta un abordaje ontológico en la conceptualización y el estudio de estados en disputa en el marco de las relaciones internacionales. Sostengo que la naturaleza interna de un estado en disputa puede comprenderse a través de cuatro dimensiones constitutivas, que acentúan la interacción distintiva de este fenómeno con su entorno cuando se lo compara con otros. Asimismo, este artículo proporciona una manera de resolver el desacuerdo que existe en la actualidad sobre qué debería abarcar en forma empírica el concepto teórico de estado en disputa al presentar un procedimiento explícito y sistemático en la aplicación del concepto al mundo empírico. Une grande majorité de personnes conviendront que l’émergence récente des républiques de Donetsk et de Lougansk en Ukraine, et éventuellement de l’État islamique, trouvera bientôt sa place dans la littérature déjà croissante portant sur les États contestés. Pourtant, malgré l'importance historique et actuelle de ces entités pour l’étude des formes alternatives d'autorité politique, de souveraineté, de statut d’État, de légitimité internationale, ainsi que des guerres intérieures et entre États, il y a très peu de consensus dans la littérature existante sur ce qui constitue un État contesté. Après avoir illustré certaines des lacunes théoriques et empiriques des approches conceptuelles actuelles du traitement de ces entités, cet article propose et adopte une approche ontologique de la conceptualisation et de l’étude des États contestés dans les relations internationales. Je soutiens que la nature interne d'un État contesté peut être comprise au travers de quatre dimensions constitutives qui accentuent l'interaction distincte du phénomène avec son environnement lorsque nous le comparons à d'autres phénomènes. Cet article fournit également un moyen de résoudre la discorde qui règne actuellement sur ce que le concept théorique d’État contesté devrait englober empiriquement, en introduisant une procédure explicite et systématique lors de l'application du concept au monde empirique.
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Fougeyrollas, Patrick. "Handicap." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.013.

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Abstract:
Handicap : nom commun d’origine anglo-saxonne dont l’étymologie proviendrait de Hand in Cap, une pratique populaire pour fixer la valeur d'échange d’un bien. Dans le domaine des courses de chevaux, le handicap vise à ajouter du poids aux concurrents les plus puissants pour égaliser les chances de gagner la course pour tous les participants. Il apparait dans le dictionnaire de l’Académie française dans les années 1920 dans le sens de mettre en état d’infériorité. Son utilisation pour désigner les infirmes et invalides est tardive, après les années 1950 et se généralise au début des années 1970. Par un glissement de sens, le terme devient un substantif qualifiant l’infériorité intrinsèque des corps différentiés par leurs atteintes anatomiques, fonctionnelles, comportementales et leur inaptitude au travail. Les handicapés constituent une catégorisation sociale administrative aux frontières floues créée pour désigner la population-cible de traitements socio-politiques visant l’égalisation des chances non plus en intervenant sur les plus forts mais bien sur les plus faibles, par des mesures de réadaptation, de compensation, de normalisation visant l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. Ceci rejoint les infirmes moteurs, les amputés, les sourds, les aveugles, les malades mentaux, les déficients mentaux, les invalides de guerre, les accidentés du travail, de la route, domestiques et par extension tous ceux que le destin a doté d’un corps différent de la normalité instituée socio-culturellement dans un contexte donné, ce que les francophones européens nomment les valides. Dans une perspective anthropologique, l’existence de corps différents est une composante de toute société humaine (Stiker 2005; Fougeyrollas 2010; Gardou 2010). Toutefois l’identification de ce qu’est une différence signifiante pour le groupe culturel est extrêmement variée et analogue aux modèles d’interprétation proposés par François Laplantine (1993) dans son anthropologie de la maladie. Ainsi le handicap peut être conçu comme altération, lésion ou comme relationnel, fonctionnel, en déséquilibre. Le plus souvent le corps différent est un corps mauvais, marqueur symbolique culturel du malheur lié à la transgression d’interdits visant à maintenir l’équilibre vital de la collectivité. La responsabilité de la transgression peut être endogène, héréditaire, intrinsèque aux actes de la personne, de ses parents, de ses ancêtres, ou exogène, due aux attaques de microbes, de virus, de puissances malveillantes, génies, sorts, divinités, destin. Plus rarement, le handicap peut être un marqueur symbolique de l’élection, comme porteur d’un pouvoir bénéfique singulier ou d’un truchement avec des entités ambiantes. Toutefois être handicapé, au-delà du corps porteur de différences signifiantes, n’implique pas que l’on soit malade. Avec la médicalisation des sociétés développées, une fragmentation extrême du handicap est liée au pouvoir biomédical d’attribuer des diagnostics attestant du handicap, comme garde-barrière de l’accès aux traitements médicaux, aux technologies, à la réadaptation, aux programmes sociaux, de compensation ou d’indemnisation, à l’éducation et au travail protégé ou spécial. Les avancées thérapeutiques et de santé publique diminuent la mortalité et entrainent une croissance continue de la morbidité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les populations vivant avec des conséquences chroniques de maladies, de traumatismes ou d’atteintes à l’intégrité du développement humain augmentent sans cesse. Ceci amène l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à s’intéresser non plus aux diagnostics du langage international médical, la Classification internationale des maladies, mais au développement d’une nosologie de la chronicité : la Classification internationale des déficiences, des incapacités et des handicaps qui officialise une perspective tridimensionnelle du handicap (WHO 1980). Cette conceptualisation biomédicale positiviste situe le handicap comme une caractéristique intrinsèque, endogène à l’individu, soit une déficience anatomique ou physiologique entrainant des incapacités dans les activités humaines normales et en conséquence des désavantages sociaux par rapport aux individus ne présentant pas de déficiences. Le modèle biomédical ou individuel définit le handicap comme un manque, un dysfonctionnement appelant à intervenir sur la personne pour l’éduquer, la réparer, l’appareiller par des orthèses, des prothèses, la rétablir par des médicaments, lui enseigner des techniques, des savoirs pratiques pour compenser ses limitations et éventuellement lui donner accès à des subsides ou services visant à minimiser les désavantages sociaux, principalement la désaffiliation sociale et économique inhérente au statut de citoyen non performant ( Castel 1991; Foucault 1972). À la fin des années 1970 se produit une transformation radicale de la conception du handicap. Elle est étroitement associée à la prise de parole des personnes concernées elles-mêmes, dénonçant l’oppression et l’exclusion sociale dues aux institutions spéciales caritatives, privées ou publiques, aux administrateurs et professionnels qui gèrent leur vie. C’est l’émergence du modèle social du handicap. Dans sa tendance sociopolitique néomarxiste radicale, il fait rupture avec le modèle individuel en situant la production structurelle du handicap dans l’environnement socio-économique, idéologique et matériel (Oliver 1990). La société est désignée responsable des déficiences de son organisation conçue sur la performance, la norme et la productivité entrainant un traitement social discriminatoire des personnes ayant des déficiences et l’impossibilité d’exercer leurs droits humains. Handicaper signifie opprimer, minoriser, infantiliser, discriminer, dévaloriser, exclure sur la base de la différence corporelle, fonctionnelle ou comportementale au même titre que d’autres différences comme le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Selon le modèle social, ce sont les acteurs sociaux détenant le pouvoir dans l’environnement social, économique, culturel, technologique qui sont responsables des handicaps vécus par les corps différents. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par un mouvement de rééquilibrage dans la construction du sens du handicap. Réintroduisant le corps sur la base de la valorisation de ses différences sur les plans expérientiels, identitaires et de la créativité, revendiquant des modes singuliers d’être humain parmi la diversité des êtres humains (Shakespeare et Watson 2002; French et Swain 2004), les modèles interactionnistes : personne, environnement, agir, invalident les relations de cause à effet unidirectionnelles propres aux modèles individuels et sociaux. Épousant la mouvance de la temporalité, la conception du handicap est une variation historiquement et spatialement située du développement humain comme phénomène de construction culturelle. Une construction bio-socio-culturelle ouverte des possibilités de participation sociale ou d’exercice effectif des droits humains sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme, des Conventions internationales de l’Organisation des Nations-Unies (femmes, enfants, torture et maltraitance) et en l’occurrence de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) (ONU 2006; Quinn et Degener 2002; Saillant 2007). Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. (CDPH, Art 1, P.4). Fruit de plusieurs décennies de luttes et de transformations de la conception du handicap, cette définition représente une avancée historique remarquable autant au sein du dernier des mouvements sociaux des droits civiques, le mouvement international de défense des droits des personnes handicapées, que de la part des États qui l’ont ratifiée. Malgré le fait que l’on utilise encore le terme personne handicapée, le handicap ne peut plus être considéré comme une caractéristique de la personne ni comme un statut figé dans le temps ni comme un contexte oppressif. Il est le résultat d’une relation dont il est nécessaire de décrire les trois composantes anthropologiques de l’être incarné : soi, les autres et l’action ou l’habitus pour en comprendre le processus de construction singulier. Le handicap est situationnel et relatif , sujet à changement, puisqu’il s’inscrit dans une dynamique interactive temporelle entre les facteurs organiques, fonctionnels, identitaires d’une part et les facteurs contextuels sociaux, technologiques et physiques d’autre part, déterminant ce que les personnes ont la possibilité de réaliser dans les habitudes de vie de leurs choix ou culturellement attendues dans leurs collectivités. Les situations de handicap ne peuvent être prédites à l’avance sur la base d’une évaluation organique, fonctionnelle, comportementale, identitaire ou de la connaissance de paramètres environnementaux pris séparément sans réintroduire leurs relations complexes avec l’action d’un sujet définissant le sens ou mieux incarnant la conscience vécue de cette situation de vie. Suite au succès de l’expression personne en situation du handicap en francophonie, on remarque une tendance à voir cette nouvelle appellation remplacer celle de personne handicapée. Ceci est généralement interprété comme une pénétration de la compréhension du modèle interactionniste et socio constructiviste. Toutefois il est inquiétant de voir poindre des dénominations comme personnes en situation de handicap physique, mental, visuel, auditif, intellectuel, moteur. Cette dérive démontre un profond enracinement ontologique du modèle individuel. Il est également le signe d’une tendance à recréer un statut de personne en situation de handicap pour remplacer celui de personne handicapée. Ceci nécessite une explication de la notion de situation de handicap en lien avec le concept de participation sociale. Une personne peut vivre à la fois des situations de handicap et des situations de participation sociale selon les activités qu’elle désire réaliser, ses habitudes de vie. Par exemple une personne ayant des limitations intellectuelles peut vivre une situation de handicap en classe régulière et avoir besoin du soutien d’un éducateur spécialisé mais elle ne sera pas en situation de handicap pour prendre l’autobus scolaire pour se rendre à ses cours. L’expression personne vivant des situations de handicap semble moins propice à la dérive essentialiste que personne en situation de handicap. Le phénomène du handicap est un domaine encore largement négligé mais en visibilité croissante en anthropologie. Au-delà des transformations de sens donné au terme de handicap comme catégorie sociale, utile à la définition de cibles d’intervention, de traitements sociaux, de problématiques sociales pour l’élaboration de politiques et de programmes, les définitions et les modèles présentés permettent de décrire le phénomène, de mieux le comprendre mais plus rarement de formuler des explications éclairantes sur le statut du handicap d’un point de vue anthropologique. Henri-Jacques Stiker identifie, en synthèse, cinq théories du handicap co-existantes dans le champ contemporain des sciences sociales (2005). La théorie du stigmate (Goffman 1975). Le fait du marquage sur le corps pour indiquer une défaveur, une disgrâce, un discrédit profond, constitue une manière de voir comment une infirmité donne lieu à l’attribution d’une identité sociale virtuelle, en décalage complet avec l’identité sociale réelle. Le handicap ne peut être pensé en dehors de la sphère psychique, car il renvoie toujours à l’image de soi, chez celui qui en souffre comme celui qui le regarde. Le regard d’autrui construit le regard que l’on porte sur soi mais en résulte également (Stiker 2005 :200). La théorie culturaliste qui met en exergue la spécificité des personnes handicapées, tout en récusant radicalement la notion même de handicap, est enracinée dans le multiculturalisme américain. Les personnes handicapées se constituent en groupes culturels avec leurs traits singuliers, à partir de conditions de vie, d’une histoire (Stiker 2005). Par exemple au sein des Disability Studies ou Études sur le handicap, il est fréquent de penser que seuls les corps différents concernés peuvent véritablement les pratiquer et en comprendre les fondements identitaires et expérientiels. L’exemple le plus probant est celui de la culture sourde qui se définit comme minorité ethno-linguistique autour de la langue des signes et de la figure identitaire du Sourd. On fera référence ici au Deaf Studies (Gaucher 2009). La théorie de l’oppression (Oliver 1990). Elle affirme que le handicap est produit par les barrières sociales en termes de déterminants sociologiques et politiques inhérents au système capitaliste ou productiviste. Les personnes sont handicapées non par leurs déficiences mais par l’oppression de l’idéologie biomédicale, essentialiste, individualiste construite pour empêcher l’intégration et l’égalité. Ce courant des Disability Studies s’inscrit dans une mouvance de luttes émancipatoires des personnes opprimées elles-mêmes (Stiker 2005 : 210; Boucher 2003) La théorie de la liminalité (Murphy 1990). Par cette différence dont ils sont les porteurs, les corps s’écartent de la normalité attendue par la collectivité et sont placés dans une situation liminale, un entre-deux qu’aucun rite de passage ne semble en mesure d’effacer, de métamorphoser pour accéder au monde des corps normaux. Cette théorie attribue un statut anthropologique spécifique au corps handicapé sans faire référence obligatoire à l’oppression, à l’exclusion, à la faute, ou au pouvoir. Marqués de façon indélébile, ils demeurent sur le seuil de la validité, de l’égalité, des droits, de l’humanité. La théorie de l’infirmité comme double, la liminalité récurrente de Stiker (2005). L’infirmité ne déclenche pas seulement la liminalité mais en référant à la psychanalyse, elle est un véritable double. La déficience est là, nous rappelant ce que nous n’aimons pas et ne voulons pas être, mais elle est notre ombre. Nous avons besoin de l’infirmité, comme de ceux qui la portent pour nous consoler d’être vulnérable et mortel tout autant que nous ne devons pas être confondus avec elle et eux pour continuer à nous estimer. Ils sont, devant nous, notre normalité, mais aussi notre espoir d’immortalité (Stiker 2005 : 223)

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