Academic literature on the topic 'Lawrence, D H (David Herbert), 1885-1930 Kangaroo'

Prenant appui sur les nombreuses résonances bibliques relevées dans Aaron’s Rod (1922), Kangaroo (1923) et The Plumed Serpent (1926), cette étude montre comment la réflexion politique de David Herbert Lawrence trouve son expression dans le travestissement de l’hypotexte biblique. Si Lawrence rappelle Nietzsche dans son rapport à la Bible, il aboutit néanmoins, au moyen d’une appropriation des rites religieux et des textes sacrés à une définition du politique qui a pour but de situer l’homme dans le cosmos. Il s’interroge sur le rôle politique de l’homme au sein d’une communauté qui se traduit dans des relations de pouvoir et de soumission. Encore traumatisé par son expérience de la guerre, Lawrence met en scène des personnages qui, déçus comme lui, rejettent leur pays d’origine et se mettent en quête d’une expression politique nouvelle. Ils remettent en cause leur relation à Dieu, à la patrie et à leur conjoint, le dialogisme de l’intertextualité donnant voix à leurs interrogations. C’est dans l’exil que leur distanciation par rapport au pouvoir du Verbe, qui figure le pouvoir politique de l’Europe, se confirme, le degré de travestissement de l’hypotexte biblique en étant l’expression dans la trame narrative. Confrontés enfin à des idéologies telles que le fascisme et le marxisme, les personnages exprimeront leur position dans l’intertextualité tissée avec la Bible. Les solutions politiques préconisées par Lawrence trouvent alors leur expression dans une écriture hautement symbolique à caractère apocalyptique. Aaron’s Rod, Kangaroo et The Plumed Serpent peuvent donc figurer comme essais politiques dans l’œuvre prolifique de cet auteur moderne
This study, based on the numerous Bible references found in Aaron’s Rod (1922), Kangaroo (1923) and The Plumed Serpent (1926), shows how the constant borrowings from Bible sources voice David Herbert Lawrence’s political thought. In many ways, Lawrence’s relation to the Bible recalls Nietzsche’s, however his appropriation of religious rites and sacred texts leads to a new definition of the political which aims at positioning man in the cosmos. The author questions the political role of man in a community in terms of power and submission. Still under the trauma of his war experience, Lawrence introduces characters who, mirroring his own despair, reject their native country and leave in search of a new political voice. They question their relation to God, to homeland and to marital bonds. Intertextual dialogism voices their doubts. In exile, their distancing from the power of the Word, which represents European political power, increases, as does the amount of transformation the biblical text undergoes. Eventually confronted with ideologies such as Fascism and Marxism, the characters state their opinions by weaving intertextual links with the Bible. Thus, Lawrence’s political answers are expressed in highly symbolical writing, which becomes apocalyptic. Therefore Aaron’s Rod, Kangaroo and The Plumed Serpent can stand as political essays in the prolific work of this modern author

Pour D. H. Lawrence, artiste caméléon aux multiples visages qui consacra sa vie a l'art et a la réflexion sur l'art, l'oeuvre d'art demeure la célébration sublime de la vie sous toutes ses facettes. Sa volonté de comprendre son art et celui des autres l'amène naturellement a la critique d'art - littéraire ou pictural - dont il renouvelle la dimension créatrice, notamment dans «Study of Thomas Hardy » et « Studies in classic american literature ». Essais critiques et oeuvres de fiction participent de la même quête - a savoir la recherche d'un équilibre de la tension entre les forces de vie et les forces de mort qui régissent l'univers dont l'artiste fait partie et dont le conflit s'incarne dans l'oeuvre d'art. Ses analyses critiques concrètes font apparaitre les impasses et les perspectives de l'art passé et contemporain - Cézanne, Van Gogh et les artistes étrusques, par exemple. Si Lawrence s'intéresse surtout à l'écriture et a la peinture dans ses réflexions sur l'art, il n'en demeure pas moins que le roman reste pour lui le lieu privilégié des interactions entre réflexion et production artistique: « Women in love » est l'exemple le plus convaincant d'un roman a la fois critique et objet d'art. C'est aussi une oeuvre limite qui amène Lawrence à revenir ensuite vers une forme romanesque plus traditionnelle comme celle de « Lady Chatterley's lover », et à se livrer a une « orgie » de peinture accomplie au seuil de la mort afin de « dire » ce que ses oeuvres écrites n'ont peut-être pas su faire entendre au lecteur.

D. H. Lawrence fonde son art romanesque sur un constat dualiste flagrant. L'homme/la femme, le conscient / l'inconscient, le jour/la nuit, la vie / la mort, l'esprit / le corps, animus / anima, sont autant de poles opposes dans sa representation esthetique. Toutefois, sa conception dualiste n'eclaire pas tous les aspects de l'oeuvre. En effet une place importante y est consacree a la dynamique de l'inconscient qui est concu comme un creuset vers lequel tendent, et dans lequel, se resorbent ces realites conflictuelles. Car l'inconscient lawrencien signifie la source vitale de l'homme. Cette vision a pour objet de rehabiliter les richesses de l'inconscient humain par opposition au champ d'analyse freudienne plus axee sur les inhibitions et la censure. En cela, lawrence et jung se rejoignent tout a fait dans une sorte d'inconscient << collectif >> ou se realise l'integration des contraires. Par l'entremise d'une quete mystique et sensuelle, le personnage lawrencien, dechire entre le diktat de son mental et la paisible reconquete. De son corps, s'efforce de prendre conscience des limites de sa condition d'etre et tente de transcender ces memes limites en cherchant a << cosmiser >> sa place dans l'univers ; un univers etrange et merveilleux, a la limite de l'humain.

L'historien allemand Oswald Spengler (1880-1936), auteur du 'Déclin de l'Occident' (1918-1922) et l'écrivain anglais D. H. Lawrence (1885-1930) étaient contemporains. Ils partageaient de nombreuses influences communes, notamment Héraclite, dont il ne subsiste que quelques 'Fragments', Joachim de Flore, auteur de 'L'Evangile éternel', Friedrich Nietzsche et Leo Frobenius qui devaient créer une communauté de pensée importante. Tous deux, comme toute la génération des auteurs modernistes, perçurent l'éclatement de la première guerre mondiale comme l'acmé d'un processus de décadence généralisée. Cet événement apocalyptique joua un rôle fondamental dans la vie et dans la production de D. H. Lawrence : la présence de ce thème dans son oeuvre, selon les genres et les périodes d'écriture, est obsessionnelle. La guerre qui sévit au niveau macrocosmique se reflète au niveau microcosmique dans les rapports entre les personnages, surtout dans 'The Rainbow' (1915) et dans 'Women in Love' (1920). D. H. Lawrence et Oswald Spengler,héritiers de Nietzsche, condamnèrent ce qui pour eux apparaissait comme les formes du déclin généralisé : l'idéal démocratique auquel ils préférèrent un régime autoritaire, l'idéal chrétien, l'omniprésence de l'argent et la société industrielle, vecteur d'aliénation de l'homme qui perd le contact avec l'univers pour se mécaniser, à l'image de la machine dont il est devenu l'esclave. Leur vision de l'histoire, marquée par l'omnipotence du destin, est essentiellement tragique : opposés à une perspective linéaire, et donc au mythe du progrès et du darwinisme, ils préférèrent un déroulement cyclique et favorisent la palingénésie. Le sentiment que la fin est proche hante leurs oeuvres
Oswald Spengler (1880-1936), the German author of 'Decline of the West' (1918-1922) and the English writer D. H. Lawrence (1885-1930) were contemporaries. .

In 1919 Lawrence left England to search for a better society; his novels and travel sketches (the latter are usually seen as peripheral to the novels) continually questioned the values of Western society. This study examines D.H. Lawrence's great 'English' novels in the light of their vivid portrayal of place and community. However, to procure a new emphasis the novels and travel writing are brought into close alignment, in order to examine the way in which the sorts of philosophical questions Lawrence was interested in - ideas on human character, marriage, social structures, God, time, and history - influence his portrayal of place and community across both these genres. Chapter I, on Sons and Lovers, emphasises the way social and historical factors can shape human relationships as powerfully as personal psychology. In Chapter II, on Twilight in Italy, discussion of the effect of place on human character is broadened into a consideration of the differences between the Italian and English psyche; the philosophical passages are read in the light of revisions made to the periodical version. Chapters III and IV, on The Rainbow and Women in Love, conscious of the critique of English society that Lawrence made in Twilight, recognise that although Lawrence is concerned to show the flow of individual being he is no less interested in the relationship between the self and society, and the clash between psychological needs and social structures like work, marriage and industrialisation. Chapter V, on Sea and Sardinia, examines Lawrence's realisation that the state of travel engages with the present and impacts on individual needs and identity. Chapter VI, on Mornings in Mexico, studies the way Lawrence transcended the journalism usual to the travel genre and maintained a deep spirituality as he pondered the attributes of a primitive society and its appropriateness to Western Society. Because travel writing is both reactive and subjective (a writer's reaction to a country is underpinned by the metatext of his own concerns), I ask if Lawrence's presentation of experience can be thought of as accurate or whether places and people are constructs of his imagination. Chapter VIII examines Lady Chatterley's Lover as Lawrence's attempt to bring together the attitudes to sex, class and education witnessed on his travels with an English setting; to envisage a way of living that would meet the deep-rooted needs of man. Chapter VIII, on Etruscan Places, shows Lawrence conscious of encountering the ultimate journey, death, and pays tribute to the fact that while the book searches for philosophical answers on how to die, it is at the same time a paean to life and the beauty of landscape.

Cette these analyse l'interdit dans les romans de d. H. Lawrence. La premiere partie est consacree a l'etude de la violence envers les animaux, puis, plus longuement, envers humains, au niveau moral puis au niveau physique, cette agressivite pouvant meme aller jusqu'au meurtre. Le deuxieme chapitre presente le theme de l'amour libre, avec le probleme du scandale, la tentation de s'aimer physiquement sans etre marie, et l'interdit transgresse qui mene soit a l'echec soit a l'epanouissement, selon les personnages. Le troisieme chapitre etudie l'adultere, theme present dans tous les romans de l'auteur. Comme pour l'amour libre, la tentation est forte et souvent rejetee, et, lorsque l'on y cede, le resultat en est la frustration ou l'accomplissement. Le quatrieme chapitre expose les relations incestueuses : l'amour fraternel excessif, les liens trop etroits entre colateraux, l'amour demesure entre pere et fille, puis, plus en detail, les relations oedipiennes, avec leurs consequences sur le couple. Le cinquieme et dernier chapitre s'interesse aux relations homosexuelles, d'abord entre femmes, de maniere vecue ou latente, puis entre hommes ou l'homosexualite n'est jamais evidente, mais souvent fortement suggeree. Dans cette partie, nous essayons de voir pourquoi certains ont pense que lawrence etait homosexuel, avant d'expliquer sa theorie de l'amour entre hommes et son ideal androgyne
This thesis analyses the forbidden universe of d. H. Lawrence's novels. The first part deals with the study of violence towards animals, then, more thoroughly, towards human beings, morally then physically ; this aggressiveness can even go as far as murder. The second chapter introduces the theme of free love, with the problem of scandal, the temptation of physical love outside marriage, and the transgression of this forbidden behaviour which leads either to failure or to fulfilment, depending on the characters. The third chapter studies adultery, a theme which appears in all the author's novels. As in the case of free love, there is a strong temptation which is often rejected, and when somebody gives in, the result is either frustration or accomplishment. The fourth chapter exposes the incestuous relationships : excessive fraternal love, too much closeness between relatives and between father and daughter, then, in more details, the oedipean relationships, with their consequences on the couples. The fifth and last chapter is about the homosexual relationships, first between women, latently or otherwise, then between the mean whose homosexuality is never obvious, but often strongly suggested. In this part, we examine why some people thought that lawrence was homosexual, leading us to his theory of love between men, and his androgynous ideal