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Petitclerc, Martin. "Notre maître le passé ?" Débat 63, no. 1 (June 3, 2010): 83–113. http://dx.doi.org/10.7202/039887ar.

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Abstract:
Résumé J’aimerais réfléchir, dans cet article, à quelques enjeux relatifs à la « crise » de l’histoire sociale québécoise et à l’émergence d’une nouvelle histoire des idées qui prétend fonder un nouveau rapport au passé. Après une période pendant laquelle l’histoire sociale a pratiquement régné sans partage, les constats d’un essoufflement, voire d’une crise, se sont succédé au cours des années 1990. Au tournant des années 2000, ces constats de crise ont laissé progressivement place à une critique plus radicale qui a rejeté en bloc l’histoire sociale, l’accusant d’avoir construit un récit moderniste méprisant à l’égard de la tradition. Cette critique a soutenu qu’une nouvelle histoire des idées, plus respectueuse de la tradition, permettrait de mieux rendre compte de la crise actuelle d’une société québécoise en perte de repères identitaires, politiques et sociaux. Cet article vise donc à explorer cette conjoncture historiographique, indissociable d’un contexte intellectuel et politique plus large, qui remet en question la pertinence même de comprendre le passé québécois à partir des thèmes centraux de l’histoire sociale, et notamment celui des inégalités sociales. Il appelle finalement les praticiens actuels de l’histoire sociale à une refondation d’un projet historiographique critique autour du problème du changement social.
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Forsé, Michel, and Maxime Parodi. "Une théorie de la cohésion sociale." Tocqueville Review 30, no. 2 (January 2009): 9–35. http://dx.doi.org/10.3138/ttr.30.2.9.

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Abstract:
La cohésion sociale semble être une notion trop vaste et trop pluridimensionnelle pour qu’il soit possible de s’en donner une définition précise. Elle désigne entre autres aussi bien des formes de participations citoyennes et sociales que des valeurs partagées, l’absence d’exclusion, la réduction des inégalités et de la ségrégation, voire des politiques sociales.
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3

Lehingue, Patrick. "Portée et limites des big data." Genèses 134, no. 1 (April 17, 2024): 129–38. http://dx.doi.org/10.3917/gen.134.0129.

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4

Lenoble, Clément, and Valentina Toneatto. "Les « lexiques médiévaux de la pensée économique »: Une histoire des mots du marché comme processus de domination et d’exclusion." Annales. Histoire, Sciences Sociales 74, no. 1 (March 2019): 25–41. http://dx.doi.org/10.1017/ahss.2019.138.

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Abstract:
RésumésCet article présente l’œuvre de Giacomo Todeschini, historien des « lexiques médiévaux de la pensée économique ». Les travaux de ce médiéviste italien portent sur la formation et la transmission des langages, des façons de parler et des expressions qui ont façonné le vocabulaire de l’économie et des sciences sociales, depuis l’Antiquité tardive jusqu’au début de l’époque moderne. Todeschini propose une nouvelle lecture des écrits scolastiques traitant de faits économiques. Son œuvre propose de reconsidérer le sens de ces textes, leurs rapports aux transformations économiques médiévales ainsi que leur place dans l’histoire de la pensée économique. L’histoire écrite par Todeschini n’est ni celle des origines du capitalisme et de la société de marché ni celle des rapports entre christianisme et économie. Il ne s’agit pas non plus d’une histoire de la pensée économique. Son analyse de la matérialité des lexiques transmis par le Moyen Âge à la science économique moderne permet, en revanche, de mieux saisir le sens de ceux-ci et de restituer les contextes dans lesquels ils se sont formés. Sa réflexion débouche à la fois sur une histoire du gouvernement et sur une histoire des discours justifiant les inégalités sociales et la domination, économique et politique, des grands marchands dans les cités italiennes. C’est pourquoi il est utile de lire aujourd’hui Todeschini à la lumière des discussions entre les historiens, les sociologues, les théologiens, les économistes et les philosophes qui ont élaboré, dans le cadre des débats autour des origines du capitalisme et des rapports entre économie et religion, les principales thèses auxquelles il s’oppose.
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Forsé, Michel, and Maxime Parodi. "Sentiments de bien-être et de justice sociale." Tocqueville Review 42, no. 1 (June 1, 2021): 73–106. http://dx.doi.org/10.3138/ttr.42.1.73.

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Abstract:
Il est à présent communément admis que l’étude du bien-être se doit d’incorporer une mesure de la satisfaction à l’égard de la vie que l’on mène. Cette satisfaction est ici analysée à l’aide d’une question posée dans deux sondages réalisés en France en 2009 puis 2013 sur la perception des inégalités et les sentiments de justice. Les incidences sur le bien-être subjectif du revenu, de la vie professionnelle, de la mobilité sociale et de la frustration relative ou plus largement de la comparaison aux autres, ainsi que des relations sociales et affectives sont mises en évidence. Mais il apparaît aussi une forte corrélation avec les sentiments à l’égard de la justice de la société dans son ensemble. Ce lien n’était pas donné d’avance, puisqu’il s’agit dans un cas d’un jugement sur sa vie personnelle et, dans l’autre, sur la société prise globalement. Il peut cependant trouver une explication dans des théories de la justice et notamment celle de Rawls. C’est en tous cas là une dimension explicative qui ne se réduit pas aux autres, ni même à la simple perception des inégalités, et il serait dès lors opportun, pour mieux comprendre le bien-être subjectif, qu’à côté de tous les indicateurs classiquement utilisés et qui jouent leur rôle, il soit davantage tenu compte de cette relation avec les sentiments de justice sociale.
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Membrado, Monique. "Le genre et le vieillissement." Articles 26, no. 2 (February 14, 2014): 5–24. http://dx.doi.org/10.7202/1022768ar.

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Abstract:
Les sciences sociales comme les recherches féministes ont tardé à s’intéresser au processus de vieillissement. La double invisibilité des femmes et de la vieillesse a eu tendance à s’estomper avec l’intérêt pour les relations intergénérationnelles et les inégalités de genre dans les dispositifs de soutien aux personnes aînées. Un parcours, certes partiel, dans les productions sur les rapports entre genre et vieillissement met en évidence des permanences comme le thème du double standard de l’âge, mais aussi le développement progressif, sans qu’il soit linéaire, d’un intérêt pour les expériences plurielles du vieillir parallèlement à la mise en visibilité de la place des femmes dans les réseaux de parenté et de soin (care). Cette petite histoire permet de poser des repères et d’avancer dans la compréhension des inégalités de parcours entre hommes et femmes ainsi que dans les propositions pour leurs transformations.
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Ikees, Kahina. "Avridh d'avridh, el hak del hak – La route, c'est la route, ce qui est juste est juste." Diversité 13, no. 1 (2011): 53–60. http://dx.doi.org/10.3406/diver.2011.7931.

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Simone de Beauvoir a dit : «On ne naît pas femme, on le devient» , on pourrait ajouter : «On ne naît pas étrangère, on le devient.» Je sais aujourd’hui que lorsqu’on est fille de mineur, immigré algérien, l’injustice et la domination sont une réalité à trois visages : celui du sexisme, du racisme et des inégalités sociales. L’histoire des luttes des héritières de l’immigration post-coloniale en France, c’est l’histoire d’un combat singulier à partir d’une histoire singulière que d’aucuns·es voudraient réduire tantôt à la domination masculine, au néolibéralisme ou encore au néocolonialisme.
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Garnier, Pascale. "La maternelle et les inégalités sociales – Retour sur 40 ans d’enquêtes statistiques." Diversité 170, no. 1 (2012): 67–73. http://dx.doi.org/10.3406/diver.2012.3637.

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Abstract:
Cet article propose d’analyser les transformations de la production statistique, développée depuis les années 1970, relative aux «effets» de l’école maternelle sur les inégalités sociales de réussite scolaire. Il montre successivement trois manières de problématiser ces «effets» : en termes d’effets globaux, d’égalisation des chances et de focalisation sur la scolarisation des enfants de deux ans. Cette histoire est mise en regard des changements institutionnels qui ont affecté le rôle de l’école maternelle et interroge les rapports qu’entretiennent les variables relatives au milieu social et à l’âge des enfants.
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Combessie, Jean-Claude. "Analyse critique d'une histoire des traitements statistiques des inégalités de destin." Actes de la recherche en sciences sociales 188, no. 3 (2011): 4. http://dx.doi.org/10.3917/arss.188.0004.

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Gremion, Lise. "Sur l’envers de l’inclusion, des histoires scolaires entre avantages et désavantages." La nouvelle revue - Éducation et société inclusives N° 97, no. 1 (December 7, 2023): 115–32. http://dx.doi.org/10.3917/nresi.097.0115.

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Abstract:
C’est en observant les pratiques « instituantes » (Mehan, 1997) que peuvent être décryptées et comprises les résistances à l’inclusion scolaire et les raisons qui contribuent non seulement à ce que certains groupes d’élèves cumulent des désavantages, mais au maintien des inégalités sociales. Cet article met en évidence, le rôle décisif, mais escamoté, des structures et des pratiques scolaires dans la production de besoins particuliers, soit les processus qui conduisent de façon régulière des élèves sans pathologies ni besoins particuliers dans les marges spécialisées de l’école. En posant la focale sur ces pratiques que l’école ne conteste pas, mais qui sont soustraites aux regards des non-initiés, il montre comment, sur l’envers du mouvement d’inclusion, un cumul de désavantages, peut, progressivement, faire basculer des trajectoires scolaires hors du cursus ordinaire.
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Valantin, Jean-Michel. "Les pirates somaliens et nous : histoire d’une adaptation sociale à des inégalités environnementales imposées." Annales des Mines - Responsabilité et environnement N° 79, no. 3 (2015): 36. http://dx.doi.org/10.3917/re1.079.0036.

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Laurent, Éloi. "Ecologie, Libéralisme et démocratie : une introduction." Tocqueville Review 34, no. 2 (January 2013): 105–6. http://dx.doi.org/10.3138/ttr.34.2.105.

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Abstract:
L’écologie, comme l’économie, est politique au premier chef. Nos crises écologiques sont ainsi des questions sociales : elles peuvent se comprendre à la lumière des inégalités de revenu et de pouvoir et se résoudre à l’aide des pricipes de justice et au moyen de bonnes institutions.
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Burgel, Élias. "La dimension environnementale des inégalités sociales." Études rurales, no. 200 (July 1, 2017): 274–81. http://dx.doi.org/10.4000/etudesrurales.11797.

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Conrad, Christoph. "Une tradition d’innovation: Les Annales dans le paysage transnational des revues d’histoire, 1990-2020." Annales. Histoire, Sciences Sociales 75, no. 3-4 (September 2020): 635–48. http://dx.doi.org/10.1017/ahss.2021.8.

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Abstract:
Une tradition d’innovation: Les Annales dans le paysage transnational des revues d’histoire, 1990-2020Cet essai examine les Annales au prisme de revues d’histoire comparables et, parfois, concurrentes. En se concentrant sur leurs choix éditoriaux, notamment sur les titres de leurs numéros spéciaux et thématiques, il met en évidence la circulation transversale et transnationale des approches et des sujets de recherche. Une dizaine de revues provenant de différents pays sont analysées sur les trente dernières années ; elles partagent avec les Annales une même pratique, celle d’afficher leurs ambitions conceptuelles et leurs choix thématiques par le biais de mots-clefs et de titres. Considérées ensemble, ces revues d’histoire construisent un vaste texte où se trame l’agenda de l’historiographie internationale. De nouveaux thèmes de recherche comme la micro-histoire, l’histoire du quotidien, les identités religieuses et ethniques, les relations genrées et les inégalités sociales ou encore l’histoire globale et le changement climatique sont ainsi mis en circulation dans le dialogue et la compétition. Au sein de ce paysage dynamique, les Annales ont poursuivi et maintenu leur tradition d’innovation.
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Lahire, Bernard. "La Variation des Contextes en Sciences Sociales. Remarques épistémologiques." Annales. Histoire, Sciences Sociales 51, no. 2 (April 1996): 381–407. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1996.410853.

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Abstract:
Au début des années 1970, en France, la sociologie de l'éducation a été marquée par les théories (souvent qualifiées de structuro-fonctionnalistes) de la reproduction. Analyses macro-sociologiques recourant essentiellement aux méthodes statistiques, elles tentent de rendre compte des inégalités scolaires par la position des familles des élèves dans les rapports de production économique ou dans la structure de la distribution du capital culturel (et, en particulier, linguistique). L'institution scolaire se présente alors comme une boîte noire traversée par des flux statistiques d'entrées et de sorties. Elle est un lieu de partage, de division ou encore un lieu de retraduction-reproduction des rapports de force entre groupes ou classes de la formation sociale.
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Carrington, Dorothy. "Sur les inégalités sociales en Corse rurale au XVIIIe siècle." Annales historiques de la Révolution française 260, no. 1 (1985): 173–88. http://dx.doi.org/10.3406/ahrf.1985.1109.

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Delévaux, Olivier. "La perception des inégalités et la promotion de la justice sociale par de futur-es enseignant-es issu-es de la migration." L’éducation en débats : analyse comparée 11, no. 1 (December 22, 2021): 78–96. http://dx.doi.org/10.51186/journals/ed.2021.11-1.e430.

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Abstract:
Les constats liés à la surreprésentation des élèves issu-es de la migration dans les filières de formation à exigences élémentaires ou dans les structures de l’enseignement spécialisé montrent que, malgré la mise en évidence depuis de nombreuses années des mécanismes de discrimination systémique opérant au sein du système scolaire, l’évolution en termes de réussite éducative n’est pas satisfaisante. Notre recherche qualitative s’appuie sur 25 entretiens semi-dirigés réalisés auprès de futur-es enseignant-es primaires issu-es de la migration de la Haute école pédagogique du canton de Vaud à Lausanne. Elle vise à mettre en évidence des expériences d’injustices dans leur propre parcours, mais également leurs observations de discriminations liées à l’origine des élèves dans le cadre des stages et à évoquer des pistes visant un renforcement de la justice sociale au sein de l’école. Les résultats montrent que la quasi-totalité des personnes interrogées a été confrontée personnellement à des difficultés en lien avec leur histoire migratoire. Leurs parcours scolaires et de formation sont souvent parsemés d’embûches, peu linéaires, et parfois marqués par des injustices manifestes. Ils sont également souvent témoins, lors de leurs stages, de manifestations de discriminations visant les élèves issu-es de la migration. Les pistes évoquées impliquent les enseignant-es et s’orientent vers les élèves, mais surtout vers leurs familles.
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Batany, Jean. "Mythes indo-européens ou mythe des indo-Européens : le témoignage médiéval." Annales. Histoire, Sciences Sociales 40, no. 2 (April 1985): 415–22. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1985.283171.

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Abstract:
Déconsidérer les lignages au profit des structures : subvertir les notions de filiation, de patrimoine génétique, de fonds culturel, au nom d'un égalitarisme synchronique — ce n'est pas seulement, en notre temps, un des pôles de l'idéologie sociale dans le traitement des individus, mais aussi un des pôles vers lesquels tendent les recherches sémiohistoriques dans le traitement des cultures. On met celles-ci côte à côte, on les compare, on les classe, on croit les sauver des « inégalités de milieu familial » en les coupant de leurs « liens de sang »… mais patatras ! à un moment ou à un autre, celui qui s'est passionné pour la « comparaison » ne peut éviter de conclure à la « parenté », au lien familial… Alors le lecteur grimace, se sentant renvoyé à cette vieille « philologie » qu'il croyait pouvoir reléguer au grenier, et qui lui paraît contraire à l'esprit « structural ».
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Louveau, Catherine. "Inégalité sur la ligne de départ : femmes, origines sociales et conquête du sport." Clio, no. 23 (April 1, 2006): 119–43. http://dx.doi.org/10.4000/clio.1877.

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Bellache, Youghourta. "L’entrepreneuriat des jeunes en Algérie : déterminants et inégalités de genre." Maghreb - Machrek N° 254-255, no. 2 (December 1, 2023): 107–30. http://dx.doi.org/10.3917/machr.254.0107.

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Abstract:
L’étude exploite un échantillon de 1004 jeunes actifs comprenant 127 entrepreneurs et identifie, à l’aide de modèles probit, les déterminants du choix de l’entrepreneuriat. Les caractéristiques sociodémographiques des jeunes ainsi que leur réseau familial jouent un rôle important dans l’accès à l’entrepreneuriat. Les hommes, les moins éduqués ainsi que les individus ayant un père déjà entrepreneur ou issus de classes sociales aisées ont plus de chances d’être entrepreneurs. La typologie des entrepreneurs, élaborée grâce à une classification ascendante hiérarchique, révèle des inégalités entre les hommes et les femmes. Celles-ci se distinguent par de plus faibles revenus et par l’absence de réseaux de soutien. Parmi les hommes, des entrepreneurs purement informels, faiblement éduqués, avec des revenus modestes et sans réseaux de soutien se distinguent des entrepreneurs formels, très éduqués, issus de familles privilégiées, gagnant des revenus plus élevés et bénéficiant du réseau familial. Des politiques ciblées et axées sur le genre sont nécessaires pour promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes en général et celui des femmes en particulier. JEL : C25, J23, J24.
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Gaxie, Daniel. "À propos de l’ouvrage Une histoire du conflit politique : élections et inégalités sociales en France, 1789-2022 de Julia Cagé et Thomas Piketty." Politix 143, no. 3 (April 3, 2024): 203–12. http://dx.doi.org/10.3917/pox.143.0203.

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Nootens, Thierry. "« Pour les mettre en état de gagner leur vie » : propriété, stratégies familiales et rapport à l’avenir au tournant du XXe siècle en Mauricie (Québec)." Canadian Historical Review 104, no. 2 (June 1, 2023): 227–50. http://dx.doi.org/10.3138/chr-2022-0022.

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Abstract:
Cet article exploite des documents judiciaires particuliers – des demandes d’autorisation à vendre les biens d’enfants mineurs – afin de contribuer à l’étude des stratégies familiales durant la transition au capitalisme industriel au Québec. Ces sources sont surtout précieuses en ce qu’elles permettent de saisir sur le vif des moments charnières des trajectoires familiales, moments marqués simultanément par des difficultés économiques profondes et la recherche d’un nouvel avenir pour la famille. Trois objectifs ont guidé l’analyse : documenter les formes de précarité vécue par les petits propriétaires urbains et ruraux durant les années 1880–1930; mettre en évidence les rapports familiaux et communautaires ayant marqué le parcours de ces ménages; inscrire les résultats obtenus dans l’histoire des sociétés propriétaristes d’avant la grande cassure des années 1930. Nous verrons que c’est également au cœur de la vie privée et de ses aléas que se reproduisaient de profondes (et brutales) inégalités sociales au tournant du XXe siècle, aux côtés du marché du travail et de l’exploitation capitaliste de la force de travail.
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Viso, Iñaki Martín, Riccardo Rao, and Antoine Heudre. "Communs et dynamiques de pouvoir dans l’Europe du Sud médiévale." Annales. Histoire, Sciences Sociales 77, no. 3 (September 2022): 511–42. http://dx.doi.org/10.1017/ahss.2022.118.

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Abstract:
Cet article propose une analyse comparée de l’évolution des communs dans deux grandes régions de l’Europe méridionale médiévale : l’Italie du centre-nord et le plateau du Duero dans la Péninsule ibérique. Au cours des dernières années, les recherches menées à partir des études économiques d’Elinor Ostrom sur différentes régions d’Europe du Nord ont insisté sur la centralité des communs dans l’agrosystème et l’organisation des communautés depuis le haut Moyen Âge. Face à une Europe du Nord résiliente, où la présence de biens communs stables a permis de résorber les inégalités sociales, les communs en Europe du Sud auraient été moins solides, entraînant une moindre cohésion des communautés. L’étude comparative de longue durée des deux régions met en évidence l’existence de biens communs dès le début du Moyen Âge, puis leurs évolutions successives au Moyen Âge central et au bas Moyen Âge, en même temps que les pratiques documentaires qui les ont enregistrés. Cette résilience a pris des formes différentes dans chacune des régions, en raison de facteurs contingents tout aussi divers. Partie prenante d’une « économie morale », les biens communaux ont donc pu s’adapter à des conditions changeantes et à la présence de nouveaux acteurs sociaux. Finalement, ces formes d’utilisation collective, en dialogue constant avec les notions de propriété et d’appropriation, étaient liées à la création et à la pérennité d’identités (rurales, urbaines) opérant à différentes échelles.
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Johansen, Baber. "Le contrat salam. Droit et formation du capital dans l’Empire abbasside (XIe-XIIe siècle)." Annales. Histoire, Sciences Sociales 61, no. 4 (August 2006): 861–99. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900030432.

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Abstract:
RésuméDepuis le ixe siècle, un nombre grandissant d’investisseurs privés et publics de l’Empire abbasside participent à un mouvement de commercialisation de produits manufacturés auprès d’artisans et de paysans. Le fiqh, système de normes juridiques et éthiques qui, à partir du viiie siècle, se répand dans tout l’empire musulman, réagit à cette intensification de l’échange commercial par une interprétation plus sophistiquée du droit des contrats. Cet article traite de la manière par laquelle, au cours des xie et xiie siècles, les juristes transoxaniens de l’école hanéfite du droit musulman utilisent le salam comme un contrat d’investissement. Les investisseurs, grâce à l’avance d’un capital, acquièrent de leurs partenaires l’obligation personnelle de livrer, à une date ultérieure, déterminée par contrat, une quantité de biens fongibles. Cet échange transforme le partenaire en débiteur et permet à l’investisseur d’utiliser le temps entre le paiement du capital et la livraison des biens comme justification pour baisser les prix en dessous du niveau du marché. Il lie, en même temps, la production standardisée des biens et leur commercialisation au concept d’obligation personnelle en tant qu’objet d’investissement. Les formes du salam discutées par les juristes étaient étroitement liées à la diffusion, dans l’empire, de nouvelles techniques dans la manufacture des biens, et leur raisonnement désignait la connaissance des modèles et méthodes de leur production comme condition sine qua non pour toute description acceptable des biens, objets de l’obligation personnelle.La construction hanéfite du salam a constitué un pas important vers la rationalisation des contrats synallagmatiques et vers l’élargissement, dans l’espace et le temps, de leur influence sur la production et l’échange des biens. Comme d’autres processus de rationalisation, l’élaboration du salam s’est faite au prix d’une inégalité accrue entre les acteurs, formellement indépendants, mais liés les uns aux autres dans la production et l’échange des biens par le lien de la créance et de la dette.
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Ben Hafaiedh, Abdelwahab, and Laurence Michalak. "Classe sociale et entrepreneuriat en milieu nord-africain : analyse des candidatures des migrants de retour pour les projets API en Tunisie." Maghreb - Machrek N° 254-255, no. 2 (December 1, 2023): 131–46. http://dx.doi.org/10.3917/machr.254.0131.

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Abstract:
La tradition ibadite (courant minoritaire de l’islam sunnite dans le sud-est tunisien) a une éthique centrale qui valorise positivement le commerce et cela se voit dans les projets économiques développés par les migrants tunisiens de retour, notamment du sud-est tunisien. Nous discutons de l’applicabilité des concepts européens d’analyse de classe dans des contextes non occidentaux tels que la région MENA, en particulier la Tunisie. Concernant la formation de classe, la Tunisie était à l’indépendance (1956) une société relativement égalitaire basée sur le rang, qui depuis lors a connu une augmentation des inégalités, de la formation de classe et de la conscience de classe. Notre approche s’inspire de Weber sur le rôle économique de la religion, y compris son argument selon lequel l’Islam n’était pas propice au capitalisme et à l’industrialisation. Nous suggérons que l’islam ibadite en particulier a été propice au commerce, en tirant argument des données de l’étude Tunisia-HIMS (2021) sur les projets économiques des migrants de retour du sud-est de la Tunisie, comprenant l’île principalement ibadite de Djerba, qui proposent un pourcentage élevé de projets commerciaux. Nous discutons également du concept d’entrepreneuriat et des obstacles au développement industriel.
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Kihika, Maureen. "Ghosts and Shadows: A History of Racism in Canada." Canadian Graduate Journal of Sociology and Criminology 2, no. 1 (February 7, 2013): 35–44. http://dx.doi.org/10.15353/cgjsc.v2i1.3775.

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Abstract:
A history of racism reinforces discrimination and exploitation of racialized immigrants in general and African-Canadians in particular. My paper contends that historically institutionalized structures are the ideological fulcrum from which ongoing socio-economic inequalities derive and retain their legitimacy. Specifically, I argue that the historically institutionalized system of slavery and ensuing systemic structures of racial discrimination negatively influence the incorporation of racialized immigrants into the Canadian labour market. A historically racially segmented labour market continues to uphold colour coded social and economic hierarchies. Although Canada’s point system ensures that immigrants are primarily selected on the basis of their skills and qualifications, many professionally trained and experienced racialized immigrants endure perpetual socio-economic constraints, characterized primarily by low-end, precarious forms of employment. While not intended to serve as an exhaustive chronology, this essay draws on three historical periods of Black migration and experience in Canada: the first spans early sixteenth to the end of the eighteenth-century, the second dates from the nineteenth to mid-twentieth century, and the third extends from mid-twentieth century to the present. The following historical timeline traces the prevalence and enduring nature of systemic structures and substantiates Abigail Bakan’s (2008) suggestion that both “racism and a culture of hegemonic whiteness were and remain endemic to the Canadian state” (p. 6).Une histoire du racisme appuie le constat de la discrimination et de l’exploitation d’immigrants appartenant à des groupes raciaux en général et de Canadiens africains en particulier. Mon essai soutient que les structures historiquement institutionnalisées constituent le point de départ des inégalités socioéconomiques actuelles et prolongent leur légitimité. Plus précisément, je prétends que le système d’esclavage historiquement institutionnalisé et les structures systémiques de discrimination raciale qui en ont découlé ont nui à l’intégration sur le marché du travail canadien des immigrants appartenant à des groupes raciaux. Un marché du travail depuis toujours segmenté racialement renforce encore la hiérarchie économique et sociale fondée sur la couleur. Même si le système de points d’appréciation canadien fait en sorte que les immigrants sont choisis essentiellement sur la base de leur formation et de leurs compétences, de nombreux immigrants membres de groupes raciaux disposant d’une formation et d’une expérience professionnelles subissent de perpétuelles restrictions socioéconomiques, comme des emplois bas de gamme ou précaires. Cet essai ne prétend pas être une chronologie exhaustive, mais il décrit trois périodes historiques de la migration des Noirs et de leur expérience au Canada : la première époque s’étend du début du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle, la deuxième du XIXe siècle au milieu du XXe siècle et la troisième, du milieu du XXe siècle à maintenant. Cette chronologie témoigne de la prévalence et de la persistance des structures systémiques et appuie la suggestion d’Abigail Bakan (2008) selon laquelle « le racisme et une culture dominante blanche ont été et demeurent endémiques dans l’État canadien » (p. 6) [traduction libre].
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Araújo, Gizelda Rodrigues de, Josiane Machado Fagundes Freitas, and Nayara Aryan Melo Souza. "Le rôle historique de l’insertion des femmes sur le marché du travail et leur double rotation." Revista Científica Multidisciplinar Núcleo do Conhecimento, November 12, 2021, 76–97. http://dx.doi.org/10.32749/nucleodoconhecimento.com.br/histoire/linsertion-des-femmes.

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Abstract:
Cette étude vise à comprendre le rôle historique de la participation des femmes au marché du travail, ainsi que l’articulation entre travail domestique et travail rémunéré. Le point de départ était la question suivante : comment s’établissent les relations entre les inégalités de genre et les difficultés des femmes à articuler travail domestique et travail salarié ? De cette façon, cette recherche est justifiée par l’observation de la réalité concernant le double poste, voire le triple poste, des femmes d’Uruaçu, dans lequel la concomitance du travail rémunéré avec les tâches domestiques est vérifiée, et dans de nombreux cas, encore, l’étude . L’article en question est une recherche de terrain et une recherche bibliographique exploratoire, élaborées auprès d’un échantillon de 50 femmes, dans la zone urbaine d’Uruaçu, choisies au hasard, à travers un questionnaire de 16 questions, objectives et subjectives, dans le but de rechercher si les femmes d’Uruaçu partagent également ce double voyage. On en conclut donc que des investissements plus importants dans les politiques publiques sont nécessaires pour garantir la valorisation du travail, même en termes de droits à la sécurité sociale, puisque ce nombre d’heures travaillées par les femmes n’est pas pris en compte pour la retraite.
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Auclair, Isabelle. "Féminismes." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.096.

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Abstract:
« Nous sommes tous féministes » affirmait Chimamanda Ngozi Adichie en 2015. L’argumentaire de cette auteure nigériane met de l’avant l’importance de réfléchir et d’agir collectivement pour enrayer les inégalités qui existent entre les hommes et les femmes, déboulonnant ainsi l’idée que l’égalité serait atteinte et réaffirmant la pertinence du féminisme. Le féminisme peut être défini comme une «prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire» (Toupin 1998 : 10). La reconnaissance de l’oppression des femmes et des inégalités systémiques qui en découlent est centrale aux théories, aux mouvements et aux luttes féministes. Cependant, la modulation historique et géographique de cette oppression, selon le contexte social et culturel, génère des conceptions diversifiées des causes menant à la subordination des femmes et des mesures à prendre pour atteindre l’égalité. Reconnaissant l’hétérogénéité du féminisme, il est pertinent d’utiliser le pluriel pour aborder de façon plus large «les féminismes». Cette diversité des théorisations et des mouvements féministes rend l’exercice de définition et de catégorisation complexe, voire limité. Il est toutefois possible de poser des balises et des pistes de définition en s’intéressant aux différents courants de pensée. Dans une perspective historique, la pensée féministe est souvent représentée en trois vagues, bien que celles-ci recoupent une multitude de courants. La première vague est associée à la période du début du XXe siècle, qui a vu notamment l’émergence du mouvement des suffragettes pour les droits politiques des femmes. Alors que la deuxième vague est généralement associée aux combats sociaux initiés dans les années 1960 visant notamment les revendications quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à une vie sans violences, la troisième est associée à la période contemporaine du début du XXIe siècle et à l’éclatement des conceptions et la diversité des points de vue, notamment par les réflexions queer, intersectionnelles et postcoloniales. Bien que cette catégorisation soit aidante parce que simple, elle cache la diversité des courants et leur chevauchement. Aborder la définition des féminismes par ses différents courants permet une meilleure prise en compte de cette diversité mais demeure tout de même réducteur puisque tous les courants ne peuvent être détaillés et chacun est complexe et comporte ses propres nuances et tensions. La conception des causes des inégalités et des façons de les aborder diffèrent entre les courants. Les tenant.e.s du féminisme libéral et égalitaire remettent en question le rôle traditionnel des femmes et les discriminations qu’elles vivent en recherchant l’égalité de droits. Les féministes s’inscrivant dans le courant radical (Mathieu 1991) souhaitent aller à la racine de l’oppression des femmes qu’elles identifient comme étant le système et les structures patriarcales. Selon Christine Delphy (2004 : 155), le patriarcat « (…) désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, ou encore, le pouvoir des hommes. Il est ainsi quasi synonyme de « domination masculine » ou d’oppression des femmes ». Ce système de dévalorisation du féminin, soutenu par les structures inégalitaires et nourri par les manifestations machistes, engendre la subordination des individus associés à ce groupe. Le courant marxiste féministe priorise quant à lui la prise en compte de l’exploitation économique des femmes en raison du système capitaliste. Combinant certains éléments des féminismes radical et marxiste, le féminisme matérialiste critique l’idée que le capitalisme prévaudrait sur le patriarcat. Ce courant s’attarde à l’analyse des conditions matérielles d’existence et à l’oppression des femmes au quotidien entre autres grâce au concept de division sexuelle du travail (Kergoat 2000). D’autres courants féministes émergent pour mettre de l’avant les réalités différenciées et les multiples oppressions que vivent les femmes, que ce soit en raison de leur orientation sexuelle, notamment par le féminisme lesbien qui donnera les bases de la réflexion sur l’hétérosexisme. Le féminisme afro-américain nait de l’invisibilisation des femmes afro-américaines dans les mouvements des droits civiques, en tant que femmes, et dans les revendications féministes, en tant qu’afro-descendantes (hooks, 1981). Ce courant met de l’avant l’importance d’analyser l’imbrication des différents systèmes d’oppression et leurs impacts sur la vie des femmes. Cette prise en compte donnera naissance au féminisme intersectionnel (Crenshaw 1989) lequel permet de reconnaître la co-construction des systèmes inégalitaires, incluant le sexisme, le racisme, la classe sociale, l’hétérosexime et le capacitisme ou validisme (stéréotypes, dévalorisation et discriminations des personnes en situation de handicap), ainsi que les effets imprévisibles de leur articulation. Selon Patricia Hill Collins et Sirma Bilge (2016), l’intersectionnalité s’appuie sur six idées de base : les inégalités sociales, le pouvoir, la relationnalité, le contexte social, la complexité et la justice sociale. Pour certaines féministes postmodernes, notamment celles ayant développé les théories queer, ce sont les catégories sociales binaires du sexe et du genre qui doivent être déconstruites pour éliminer les inégalités. Judith Butler (2004) parlera à cet effet de «défaire le genre». D’autres courants, plus marginaux, tels que le féminisme de la différence ou essentialiste, le féminisme anarchique ou l’écoféminisme, proposent d’autres analyses des causes des inégalités ainsi que des mesures pour les éradiquer. Les diverses perspectives féministes impliquent, entre autres, la priorisation de la prise en compte des besoins, des intérêts, des expériences des femmes et de leur propre analyse de celles-ci. S’appuyant sur leurs réalités et leurs enjeux spécifiques découlant du processus de colonisation qu’elles ont subi (et subissent encore), les femmes autochtones et des Suds ont développé les féminismes autochtones, postcoloniaux et décoloniaux (Verschuur et Destremau 2012). En somme, les féminismes proposent des analyses multiples et variées de la dissymétrie, de la binarisation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et des inégalités qui en découlent. Les féminismes cherchent ainsi à visibiliser et à expliquer les inégalités systémiques que vivent les femmes de tous les horizons et qui se manifestent aux niveaux structurels, normatifs, organisationnels et comportementaux. Dans cette optique, les recherches et les initiatives féministes s’inscrivent dans une démarche de justice sociale visant à transformer en profondeur les rapports sociaux pour mettre en place des sociétés plus égalitaires (Dagenais 1987). Cette démarche multidisciplinaire, à laquelle plusieurs anthropologues ont contribué (notamment, Françoise Héritier (2007) et Nicole-Claude Mathieu dans le contexte européen francophone et Marie France Labrecque (2012) et Huguette Dagenais en contexte québécois), vise des changements sociaux. Pour ce faire, elle se déploie à la fois au niveau conceptuel, par le développement de théories et de méthodologies, que pratique dans les actions et les revendications sociales. Comme le suggère Diane Lamoureux (2016 : 18) « (…) le féminisme est le lieu d’une diversité idéologique qui ne constitue pas un frein, mais plutôt un moyen fécond de réfléchir et de se développer». Le slogan de 2015 de la Marche mondiale des femmes est évocateur de la pertinence des luttes et des réflexions féministes dans un contexte de diversité : «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »
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Hamme, Gilles Van. "Julia Cagé, Thomas Piketty, “Une histoire du conflit politique, Elections et inégalités sociales en France, 1789-2022”." Belgeo, no. 1 (March 16, 2023). http://dx.doi.org/10.4000/belgeo.64804.

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Lane, Jeremy F. "Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités sociales en France, 1789–2022 Une histoire du conflit politique. Élections et inégalités sociales en France, 1789–2022 , by Julia Cagé and Thomas Piketty, Paris, Éditions du Seuil, 2023, 851 pp., €27 (paperback), ISBN 9782021454543." Modern & Contemporary France, April 17, 2024, 1–2. http://dx.doi.org/10.1080/09639489.2024.2339908.

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Diasio, Nicoletta. "Reconnaissance et pouvoir." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.036.

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Abstract:
« T'es noire, pauvre, moche, et en plus t'es une femme ». La protagoniste du roman d'Alice Walker (1999) à qui ces mots sont adressés, saura bien s'affranchir de la domination à laquelle ces marquages sociaux semblent la destiner. Une anthropologie non hégémonique questionne la manière dont des entités individuelles ou collectives, assignées à une position de subordination, et épinglées à une altérité légitimée par des inégalités sociales, économiques ou par une prétendue différence physique, identitaire ou culturelle, se saisissent de ces catégories pour les remettre en question, s'affirmer, se construire et retourner des positions de vulnérabilité en force. Ces retournements ne sont pas uniquement de l'ordre de la ruse ou des contre-pouvoirs de ceux qui campent dans la liminalité : elles impliquent des négociations, des actions, des jeux de rôles, des résistances qui font du pouvoir, un champ multiforme et mobile de relations stratégiques entre des individus et des groupes (Foucault 1984). Il s'agit alors d'analyser des rapports complexes et instables entre agentivité et gouvernementalité et les liens multiples qui se nouent entre puissance d'action individuelle, interactions sociales, institutions, savoirs et socio-histoires. Cette posture interroge la tension entre la vulnérabilité existentielle et l'organisation politique et sociale des vulnérabilités en tant qu’art du gouvernement de soi et d'autrui. Son ambition est de relever le défi lancé par Fassin, d'étudier les effets d'influence réciproque entre la « condition comme 'opération d'objectivation' par laquelle les structures et les normes sociales se traduisent dans la vie quotidienne […] dans la manière d'être vis-à-vis de soi, des autres et du monde, et l'expérience, comme 'opération de subjectivation' par laquelle les gens donnent forme et sens à ce qu'ils vivent » (Fassin 2005 : 332). La vision du pouvoir comme dispositif permettant à la fois l'émergence des subjectivités et leur contrôle, voire leur négation par réification, se trouve également au cœur du débat contemporain sur la reconnaissance et la visibilité sociale. Les luttes pour la reconnaissance semblent avoir, dans le monde contemporain, une étendue et une légitimité inédite. La reconnaissance semble devenir le langage à travers lequel s’expriment les luttes sociales aujourd’hui. Ce concept, venant de la philosophie politique et sociale, pour essaimer ensuite dans la sociologie et, plus tardivement, l’anthropologie, a été même envisagé comme une notion clé et un objet non reconnus, mais fondateurs des sciences sociales contemporaines (Caillé 2007 ; pour une analyse de la mobilisation et des usages du concept de « reconnaissance » dans les sciences sociales de 1993 à 2013, voir Bigi 2014). Une anthropologie qui se veut décentrée et engagée n’est pas étrangère aux postulats qui fondent le concept de reconnaissance : la prise en compte du statut relationnel et non plus substantiel du sujet, sa vulnérabilité constitutive, l'importance de la confirmation intersubjective de capacités et de qualités morales, la réciprocité comme manière d'arracher l'individu à une symétrie déniée, sa dimension performative (Honneth 2002, 2006; Ferrarese 2007). Cette anthropologie dialogique ambitionne à analyser autant les formes de relégation au silence, au mépris et à la disqualification, que les manières qu'ont les sujets -individuels et collectifs- de s'arracher à l'invisibilité et à l'humiliation (Battegay et Payet 2008). Cette anthropologie interroge également les contextes institutionnels et socio-juridiques, et ces espaces publics où prennent forme, s'expriment et se donnent à voir des besoins, des langages, des mediums, des collectifs nouveaux. Ces luttes questionnent enfin la co-construction de soi et de l'autre dans des processus de visibilité mutuelle : il en est ainsi, par exemple, de la minorité qui demande et de l'État qui reconnaît. Toutefois, une anthropologie non hégémonique est également appelée à débusquer les embûches d'une demande de reconnaissance qui risque de produire ou de reproduire des catégories sociales que fondent la réification, l'altérité ou l'asymétrie. « Je ne veux pas être la victime de la Ruse d'un monde noir », écrivait Frantz Fanon (1952: 186). Il en est ainsi de ces demandes de revendication et de défense identitaire qui, loin de défaire des identités, en montrant le caractère construit d'éléments tels que le genre, l'ethnie, la « race » ou l'orientation sexuelle, risquent de figer et de contraindre « les sujets mêmes [qu’elles] espèrent représenter ou libérer » (Butler 2005: 148). Ce modèle identitaire, dont le caractère illusoire et réifiant a été soulevé à plusieurs reprises (Clifford 1988; Bayart 1996; Fraser 2005), échoue dans sa demande de reconnaissance: il dissimule les asymétries et les compétitions sein du groupe, il occulte les formes de déplacement du pouvoir, il engendre des concurrences victimaires et renforce d'autres formes, moins visibles, d'assujettissement.
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Ousselin, Edward. "Une histoire du conflit politique: élections et inégalités sociales en France, 1789–2022. Par Julia Cagé et Thomas Piketty." French Studies, March 11, 2024. http://dx.doi.org/10.1093/fs/knae044.

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Sliwinski, Alicia. "Globalisation." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.084.

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Abstract:
Le concept de globalisation désigne l’interconnexion et l’interdépendance accrues de toute une gamme de relations sociales à l’échelle planétaire recouvrant d’importantes dimensions politiques, économiques, culturelles, environnementales et subjectives. Depuis les années 1980, la globalisation est devenue un discours dominant pour décrire la mise en place d’une nouvelle condition planétaire. Si nul ne nie que la globalisation soit un processus, la période historique qu’elle est censée marquer a fait l’objet de maints débats, aussi bien en anthropologie que dans les autres sciences sociales. Pour certains, la globalisation prend son essor au 19ème siècle avec les bouleversements liés au colonialisme, les avancées technologiques en matière de transport et de communication et l’expansion sans précédent des échanges commerciaux. Pour d’autres, la globalisation réalise la consolidation d’un système capitalisme mondial ou d’une « économie-monde » qui s’organise au 16ème siècle avec la division internationale du travail. Que des parties éloignées de la planète soient reliées entre elles ne date certes pas d’hier : les empires hellénique, romain et mongol ou encore la route de la soie montrent bien que les relations « transnationales » existent depuis longtemps. Cette discussion largement débattue a opposé le camp des « sceptiques » à celui des « globalisants » quant à la nouveauté du phénomène. Notons qu’en français deux termes existent pour désigner l’intensification et la multiplication des connexions et des réseaux reliant différentes parties du monde jadis nettement plus isolées les unes des autres : mondialisation et globalisation. Parfois ils sont utilisés en tant que synonymes, mais il y a lieu d’apprécier la nuance que leur distinction permet (Abélès 2008). La notion de mondialisation insisterait davantage sur les continuités historiques entre le passé et notre contemporanéité – sur le devenir-monde –, alors que la globalisation signale les discontinuités et les ruptures qui permettent d’affirmer que quelque chose de déterminant est apparu à la fin du 20ème siècle dans notre expérience du monde. Il y a au moins trois facteurs décisifs à cet égard : l’essor d’une économie de marché globale, l’ascension de l’Internet et des technologies de communication dans nos vies quotidiennes et l’apparition de mouvements et de politiques identitaires, plus ou moins violents, et parfois clairement orientés contre la globalisation. La phase actuelle de la globalisation est généralement associée à la doctrine du néolibéralisme, mais il ne faut pas les confondre. Le néolibéralisme caractérise le décloisonnement et la réorganisation des champs politiques et économiques dans le but de réduire les obstacles au commerce mondial. Les mesures macroéconomiques du Consensus de Washington introduites dans les années 1980 – telles que la libéralisation du commerce, la déréglementation de l’économie, la privatisation des entreprises nationales et la réduction des dépenses publiques et des impôts –, ont été mises en place pour favoriser le libre-échange entre les États. Avec la chute du bloc communiste qui annonçait, selon certains, « la fin de l’histoire » (Fukuyama 1992) et la preuve que les démocraties libérales étaient les plus aptes à assurer la croissance d’une économie avancée, la globalisation néolibérale a pris son envol. Au cœur de l’idéologie néolibérale siège la croyance que moins il y a d’entraves à une économie de marché globale, plus les pays seront prospères. De fait, la globalisation va grossir la sphère d’influence d’entités supranationales sur les États modifiant leur rapport au territoire et le contrôle de leurs économies nationales. Le triumvirat de la Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International et de l’Organisation mondiale du commerce y a joué un rôle clé, mais ces organisations ont également fait l’objet d’intenses critiques et de mobilisations populaires pour avoir creusé le fossé entre les riches et les pauvres. En matière d’économie politique, la globalisation néolibérale a libéré le capital de ses lieux de production : le capitalisme du nouveau millénaire n’est plus caractérisé par la valeur du travail, mais plutôt par la consommation, la délocalisation et la circulation sans précédent de flux financiers transnationaux, souvent spéculatifs, générant la concentration d’immenses fortunes, mais aussi de nouvelles formes d’exclusion et de dépossession. Parmi les gagnants, soulignons l’essor fulgurant des compagnies technologiques. De fait, le « numérique » exerce une influence considérable dans les nouvelles grammaires culturelles, symboliques et identitaires. Il est couramment entendu que c’est le rapport au temps et à l’espace que la globalisation a profondément altéré. Selon David Harvey (1989), la globalisation exprime la compression de l’espace et du temps, accélérant les processus économiques et sociaux. Elle a créé de nouvelles configurations sociales et technologiques ayant radicalement réduit le temps des échanges et des déplacements. Depuis, l’espace ne cesse de se réduire et le temps de s’accélérer. Pour Anthony Giddens (1990), il s’agit davantage d’un élargissement de l’expérience vécue de ces catégories, et de leur séparation, si bien que la globalisation implique le désenclavement (disembedding) des relations sociales de leurs contextes locaux. Ici, la globalisation prolonge et affermit le processus d’individualisation de la société entamé au 19ème siècle. Un troisième penseur de la globalisation parmi les plus cités est Manuel Castells (1998) qui a avancé l’idée de la société en réseau. Cette nouvelle société réticulaire, informationnelle et globale, est issue de la révolution technologique ayant profondément transformé les modes d’organisation économique, les modalités du travail (et leur contenu), ainsi que les pratiques sociales reliées au temps et à l’espace. À partir de ces thèses notoires, nous pouvons identifier quelques paramètres pour mieux cerner la globalisation : le mouvement accru du capital, des personnes, des marchandises, des images et des idées ; l’intensification des réseaux qui relient différentes parties du globe ; l’élargissement et la déterritorialisation de pratiques sociales, culturelles, politiques et économiques au-delà des frontières ; enfin l’imbrication du local au global, et vice versa, dans nos expériences vécues du monde. Ces dynamiques restent pertinentes, mais nous aurions tort de croire que la globalisation est un phénomène total et achevé. La société en réseau n’est pas uniformément distribuée et la géographie de la globalisation expose combien cette dernière encourage la concentration des activités économiques, politiques et culturelles dans quelques grands centres et mégapoles. Si d’un côté la globalisation tend à homogénéiser les cultures quand les contextes locaux assimilent des produits culturels importés – on a parlé de l’américanisation, de la McDonaldisation et de l’aplatissement du monde –, elle entraine tout autant des formes de fragmentation et de recomposition des identités ethniques et culturelles. De vifs débats ont cherché à déterminer si la globalisation produisait plus de standardisation ou de diversité, d’intégration ou de désintégration, et si ces processus s’avéraient avantageux ou non. Les questions d’échelle sont importantes et les anthropologues ont adopté des approches plurielles pour éviter les interprétations qui ont « tendance à se produire dans l’espace raréfié de la méta-histoire et des généralités abstraites » (Barber et Lem 2004). Jonathan Friedman (2008) envisage la globalisation sous l’angle de la modernité, entendue comme le champ culturel du capitalisme commercial. La globalisation s’articule alors au développement d’un ethos cosmopolitique dont l’essor continue d’infléchir la « forme sociale du monde » (Agier 2013). Les analyses anthropologiques ont mis l’accent sur les flux et les disjonctions que la globalisation entraine (Appadurai 1996), les nouveaux assemblages politiques, technologies et éthiques (Ong et Colier 2005), l’hybridité et la créolisation (Hannerz 1987), la circulation des marchandises et des valeurs dans les contextes non hégémoniques de la « globalisation-par-le-bas » (Ribeiro 2012; Haugerud et al. 2001), la création de « non-lieux » caractéristiques de la surmodernité (Augé 1992), ou les frictions que les nouvelles articulations entre le local et le global entrainent (Tsing 2005). Par ailleurs, la globalisation a eu des répercussions sur les méthodologies de l’anthropologie : on assiste à une plus grande réflexivité dans la pratique de terrain qui devient lui-même multisites (Marcus 1995). Il s’agit également de révéler les liens entre le micro et le macro et ce qui y circule, s’y négocie ou se conteste. Toutefois, au niveau épistémologique la globalisation n’a pas la même valence que la notion de culture. Peut-on parler d’une culture globale et faire une ethnographie du global ? Marilyn Strathern (1995) notait que le global risquait d’être un concept autoréférentiel puisqu’il n’offre pas de point de vue sur le monde : il ne donne pas à voir les relations sociales qui sont rendues manifestes dans des ancrages locaux. Ces questions ne sont pas tranchées et renvoient à la portée herméneutique accordée au global en tant que contexte dans et par lequel la pratique anthropologique opère, en tant qu’objet bon à penser, sur lequel agir, et qui libère de nouveaux imaginaires. Le 21ème siècle maintenant bien entamé, force est de constater que la globalisation a creusé les inégalités entre les nations, les régions et les classes sociales. En 2017, plus de 80 % de la richesse mondiale a été empoché par 1 % de la population (Oxfam 2018). Ces rapports d’inégalité ne s’expriment pas uniquement en termes économiques, mais aussi selon le genre et le degré d’exposition au risque. Ils alimentent également des mouvements de paniques morales face à diverses sortes d’indésirables, qu’il s’agisse de pandémies, de terroristes, de migrants ou de réfugiés. Les politiques identitaires, exacerbées dans l’exutoire des réseaux sociaux, sont un corollaire qui polarise l’espace politique autant par le « haut » (quand les gouvernements promeuvent des nationalismes xénophobes) que par le « bas » (quand les minorités revendiquent la reconnaissance de leurs droits). Ces tensions profondes forcent à repenser le paradigme de l’État-nation dont la souveraineté affaiblie expose la désuétude d’un modèle d’exercice du pouvoir. L’utopie de la globalisation s’est essoufflée et d’autres concepts sont apparus, tels ceux de capitalocène et d’anthropocène pour accuser les maux engendrés par le capitalisme et l’impact délétère des activités humaines sur la planète. Comment infléchir les pathologies de la globalisation pour y remédier est sans doute l’enjeu principal de notre avenir commun.
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Gagnon, Éric. "Sociologie et anthropologie." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.038.

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Abstract:
L’anthropologie sociale et la sociologie sont des disciplines jumelles. Toutes deux s’intéressent à la diversité des formations sociales et à leurs transformations, plus particulièrement à l’articulation entre la subjectivité ou l’expérience individuelle et l’univers social. Elles partagent sensiblement les mêmes méthodes (observation, entrevues, recensements, analyse de textes, etc.), elles puisent toutes les deux dans les mêmes disciplines avoisinantes (histoire, philosophie, psychanalyse, études littéraires), et surtout, elles pratiquent entre elles de nombreux échanges (concepts, cadres théoriques, analyses). Nombreuses sont les personnes qui circulent entre les deux par l’enseignement, les colloques et les revues. L’anthropologie et la sociologie partagent également les mêmes doutes: elles sont promptes à se remettre en cause et à interroger leurs fondement en raison du rapport complexe qu’elles entretiennent avec leur «objet»; elles sont tiraillées entre une revendication de scientificité et d’objectivité, et un désir d’engagement dans les débats sociaux, entre un rattachement à la science et un rattachement aux humanités, entre l’usage d’un langage neutre et technique et un langage plus personnel et littéraire; elles demeurent également toutes les deux tentées par une forme d’impérialisme : le désir de rassembler sous son aile théorique les autres sciences sociales. Disciplines jumelles, elles ne sont pas pour autant identiques. Des différences importantes demeurent, qui ont cependant évolué ces dernières décennies. Il y a quarante ans encore, on pouvait distinguer l’anthropologie sociale et la sociologie, en notant que la première (de l'anthropologie culturelle américaine au structuralisme français) s’intéresse aux sociétés les plus diverses, qu’elle compare entre elles, afin de dégager les constantes et les variations, alors que la seconde (de l'école durkheimienne à la sociologie urbaine de Chicago) s’intéresse uniquement aux sociétés modernes, qu’elle compare chacune avec son passé pour mesurer ce qui a changé et comprendre le sens de la modernité. La première fait une comparaison dans l’espace entre des sociétés très différentes, l’autre fait une comparaison dans le temps, entre deux moments d’une même société. La première s’emploie à réduire l’écart entre les cultures en montrant comment les conduites et les représentations des «autres», bien que différentes ne pas sont irrationnelles, barbares ou arriérées (Lévi-Strauss, 1962; Geertz, 1983), alors que la seconde s’interroge sur ce que «nous» sommes devenus, ce que nous avons gagné ou perdu avec les transformations de la société (Touraine, 1992; Freitag, 2002). Cette distinction n’est toutefois plus possible aujourd’hui, et cela pour plusieurs raisons. D’abord, les sociétés exotiques ou radicalement différentes de l’Occident ont disparu, et les cultures comme entités relativement homogènes et séparées ont fait place à des villes cosmopolites et aux échanges planétaires. Anthropologie et sociologie comparent les différentes formes et expériences de modernisation et de modernité à travers le monde (Dumont, 1983). Elles s’intéressent aux mêmes objets, des biotechnologies aux transformations de la famille en passant par l’État et les réseaux internet. Ensuite, les deux disciplines font face à des interprétations concurrentes de plus en plus nombreuses : elles voient leurs analyses critiquées et réfutées par ceux-là même qu’elles étudient. Elles s’insèrent dans des débats sociaux et politiques qui les précèdent et auxquels elles apportent un point de vue susceptible d’être contesté. Enfin, le caractère de plus en plus opérationnel, appliqué et pluridisciplinaire de la recherche, favorise au sein des deux disciplines l’uniformisation des méthodes et des approches théoriques, et surtout conduit à la fragmentation des objets. Elles étudient moins des sociétés ou des cultures que des secteurs d’activités (ex : la santé, la famille, la religion), et avec cette spécialisation, un anthropologue et un sociologue travaillant dans le même secteur ont souvent davantage en commun et à partager, que deux anthropologues travaillant dans des secteurs différents. Ces changements n’ont toutefois pas entièrement effacé les différences. L’anthropologie et la sociologie conservent chacune un style et une orientation qui lui sont propres, et qui tiennent à leur rapport différent à la modernité. Toutes deux entretiennent un rapport ambivalent aux idéaux de la modernité, mais l’ambivalence n’est pas la même. Les sociologues demeurent largement attachés aux idéaux d’autonomie, de rationalisation et d’égalité. L’émancipation des individus et des collectivités à l’égard des croyances et des idéologies, et de toutes les formes de domination politique et culturelle, ainsi que le développement d’une capacité du sujet de réfléchir sa situation et de s’orienter en fonction d’un projet politique, demeurent au centre de l’analyse et de l’imagination sociologique (Wright Mills, 1959). La critique porte largement sur la perversion de ces idéaux : perversion de l’autonomie dans l’individualisme, de la raison dans la rationalité instrumentale, de l’égalité dans les différences d’accès aux décisions, aux biens et aux savoirs. D’où cet effort constant des sociologues pour placer les sociétés modernes devant leurs contradictions, rappeler leurs promesses non tenues (persistance des inégalités, formes de domination) et montrer les effets pervers de leurs idéaux (bureaucratie, narcissisme); d’où leur intérêt pour ce qui favorise l’esprit critique : l’éducation, les espaces de discussion, de délibération et de participation politique. Plus distants à l’égard de l’Occident, les anthropologues n’en sont pas moins attachés à certaines valeurs de la modernité, l’autonomie et l’égalité, et tout particulièrement l’idéal politique de tolérance et de respect des différences. L’anthropologie continue de s’intéresser à tout ce qui s’écarte de la culture occidentale, aux façons de vivre, de faire et de dire qui se démarquent de celles que le marché et les médias imposent partout dans le monde, à toutes les identités, pratiques et savoirs à la marge, dissidentes ou exclues des courants dominants, à tout ce qui est considéré comme anormal, regardé avec mépris ou négligé. L’anthropologie demeure une critique de toute forme d’absolutisme dans la pensée, la morale et le jugement esthétique (Geertz, 2000) ; elle s’emploie à élargir notre expérience et notre compréhension du monde, à les ouvrir à tout ce qui étonne et dérange au premier abord; elle invite à ne pas demeurer prisonnier de son point de vue. Du relativisme culturel qu’elle a longtemps défendu, l’anthropologie conserve cet intérêt pour l’autre, jamais identique ni absolument différent de soi. D’où cette préoccupation constante chez les anthropologues pour la relation qu’ils entretiennent avec ceux qu’ils étudient et ce qui est en jeu dans cette relation; d’où leur attachement au terrain, à la description minutieuse des pratiques et des représentations, alors que les sociologues aiment élaborer de grandes typologies et périodisations. L’autonomie demeure ainsi la grande affaire de la sociologie, et l’altérité est le maitre mot de l’anthropologie. En sociologie, les travaux d’Ulrich Beck (2001) et d’Antony Giddens (1991), chacun à leur manière, illustrent la place centrale qu’occupe la question de l’autonomie. Le premier a défini la société contemporaine comme une société du risque, caractérisée par une crise de la planification et du progrès, une perte de confiance dans la rationalité scientifique et une perte de maitrise des sociétés et des individus sur leur destin; l’un des enjeux principaux auxquelles ces sociétés font face est la capacité des individus à exercer leur jugement critique. Le second s’est longuement intéressé à la manière dont les «acteurs» réfléchissent leur situation, se construisent une identité, font des choix; si la société exerce des contraintes sur les individus, elle leur fournit également des ressources pour penser leur situation et s’en émanciper. En anthropologie, les travaux de Philippe Descola (2005) et d’Ellen Corin (2010) donnent deux aperçus de la manière de traiter la question de l’altérité et des rapports que les individus et les groupes entretiennent avec elle. Le premier s’est attelé à comprendre la diversité des rapports que les sociétés ont entretenu avec la nature, des formes d’altérité que l’homme entretient avec les animaux notamment, brouillant ainsi les frontières entre nature et culture. La seconde s’est longuement intéressée à la capacité des individus et des sociétés à tolérer la différence et la marge, à nommer et symboliser ce qui est étrange et dérange, à composer avec l’altérité radicale, logée en eux-mêmes, leurs pulsions, ce qui les trouble. Ce ne sont là que quelques exemples qui illustrent les préoccupations au centre des deux disciplines. Comme toute distinction, celle-ci est bien sûr trop schématique : les oppositions sont rarement aussi nettes et les chevauchements souvent très nombreux. Sans doute faut-il éviter les cloisonnements, ne pas délimiter des territoires ou des champs de pratique réservés, tout comme il faut se garder de tout confondre et d’abolir les différences. Si un écart doit être maintenu, c’est pour préserver un espace où circuler et échanger.
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Gagnon, Éric. "Care." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.031.

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Abstract:
Les années 1980 ont vu l'émergence, en philosophie, d’une éthique du care, qui n’a cessé de se développer et de gagner en importance. En rupture avec les conceptions kantiennes et rationalistes de la vie morale, cette éthique féministe met au centre de l’expérience morale la dépendance et le souci de l’autre, plutôt que la liberté et le détachement. Loin d’être des entités séparées, les individus dépendent des autres pour la satisfaction de besoins vitaux, et ce tout au long de leur vie, même s’ils le sont davantage à certains moments (naissance, maladie). Par delà leurs différences, les théoriciennes du care mettent au centre des discussions sur la justice et l’éthique la responsabilité à l’égard des personnes dépendantes et vulnérables, ainsi que le fait de prendre soin des autres (Paperman et Laugier, 2011). Le care désigne l’ensemble des gestes et des paroles essentielles visant le maintien de la vie et de la dignité des personnes, bien au-delà des seuls soins de santé. Il renvoie autant à la disposition des individus – la sollicitude, l’attention à autrui – qu’aux activités de soin – laver, panser, réconforter, etc. –, en prenant en compte à la fois la personne qui aide et celle qui reçoit cette aide, ainsi que le contexte social et économique dans lequel se noue cette relation. L’émergence de ce courant philosophique coïncide avec trois grands phénomènes sociaux et intellectuels. D’abord, l’accès grandissant des femmes au marché du travail, et la remise en cause de la division sexuelle du travail, qui conduisent les historiens et les anthropologues à s’intéresser aux tâches et aux métiers traditionnellement féminins (Loux, 1983), dont le travail domestique de soin ou les professions soignantes (infirmières, auxiliaires de soin). L’essor des recherches et des théories du care est ensuite lié au vieillissement de la population dans les sociétés occidentales, et aux préoccupations grandissantes touchant l’aide et les soins aux personnes âgées et dépendantes, plus nombreuses et vivant plus longtemps (Buch, 2015). Enfin, ces recherches et théories sont nourries par les débats sur l’assistance publique, la capacité de l’État-providence à prendre en charge les personnes vulnérables et à en décharger les familles (France, Canada), la situation de dépendance, négativement perçue, dans laquelle se trouvent ceux qui donnent et ceux qui reçoivent l’assistance (États-Unis). Les travaux sur le care mettent en évidence le fait que la responsabilité du soin aux autres revient davantage à certaines catégories sociales (les femmes, les groupes les plus démunis ou subordonnés comme les immigrants ou les pauvres). Un souci traverse et anime l’éthique du care : revaloriser les activités de soins, dont l’importance est ignorée et les savoirs déniés, du fait de leur association à des groupes d’un bas statut social ; dénoncer du même coup la manière dont les plus riches s’en déchargent sur les plus pauvres et les plus vulnérables, tout en ignorant ou oubliant leur dépendance à leur égard (Kittey et Feder, 2003). L’éthique du care ne peut manquer d’intéresser les anthropologues, qui peuvent y retrouver plusieurs de leurs interrogations et préoccupations. Premièrement, cette éthique remet en question un certain idéal du sujet, dominant en Occident, conçu comme un individu indépendant, délié de toute attache lorsqu’il fait ses choix. Les théories du care mettent en évidence sa profonde et naturelle dépendance aux autres pour la satisfaction de ses besoins primordiaux. Dans ces théories, comme en anthropologie, le sujet est le produit des rapports sociaux, il n’est compréhensible que replacé dans ces rapports généralement asymétriques. L’incomplétude de l’individu est posée dès le départ : se croire indépendant, c’est ne pas voir ses dépendances. S’il est possible de réduire sa dépendance, ce n’est qu’au bout d’un apprentissage, à l’intérieur de certains rapports sociaux et, paradoxalement, avec le soutien des autres. Deuxièmement, dans l’éthique du care, le jugement moral n’exige pas de s’abstraire de sa situation, de se libérer de toute passion et sentiment, mais plutôt, à partir de son expérience, de sa propre histoire et de la relation que l’on entretient avec l’autre, de chercher à comprendre son point de vue et sa situation. On se trouve là très proche de la démarche et de la compréhension ethnographique, fondée sur la relation que l’ethnologue entretient avec ceux qu’il étudie et dont il cherche à saisir le point de vue. Troisièmement, l’éthique du care attire l’attention sur des réalités négligées, oubliées ou dévalorisées ; elle conduit à une réévaluation de ce qui est précieux (Tronto, 1993). Comme l’anthropologie très souvent, elle s’intéresse à ce qui passe inaperçu ou demeure méconnu, mais aussi aux activités quotidiennes, en apparence banales, à ce qui s’exprime moins par des mots que par des gestes, dans les corps et les interactions, dont elle dévoile la richesse, la complexité, la signification et l’importance. Comme l’anthropologie, elle fait entendre des voix différentes, elle permet d’élargir le point de vue, de dépasser une vision dominante ou coutumière des choses. Quatrièmement, les recherches et les théories du care supportent une critique des inégalités et des rapports de domination, jusque dans la sphère privée. Elles s’interrogent sur le pouvoir qui s’exerce au sein de la relation d’aide et du lien affectif. Elles dénoncent les conditions de vie et la situation d’indignité dans laquelle se trouvent certaines personnes dépendantes (handicapées, âgées, seules, démunies), mais également les conditions de travail de celles et ceux qui apportent l’aide et les soins, et l’exploitation dont elles sont l’objet (travailleuses immigrantes, domestiques et femmes de ménage). Elles replacent ces rapports de domination au sein des rapports sociaux de sexe et des relations raciales, mais aussi dans les rapports entre les pays riches et les pays pauvres, comme le font les anthropologues. Enfin, cinquièmement, l’éthique du care conduit à une critique de la naturalisation de certaines dispositions et attitudes attribuées aux femmes : compassion, souci de l’autre, dévouement, oubli de soi. Ces dispositions et attitudes ne sont pas propres aux femmes, mais socialement et culturellement distribuées. Elles ne doivent pas être valorisées en les extrayant du contexte matériel et politique dans lequel elles s’expriment, au risque de renforcer les hiérarchies sociales et les injustices. Pareille critique est également menée par l’anthropologie, en montrant la relativité culturelle des dispositions et attitudes. Si l’anthropologie peut apprendre beaucoup de l’éthique du care, elle peut aussi apporter sa contribution aux débats sur le prendre soin, à partir de sa propre perspective et de ses méthodes : en décrivant et analysant les pratiques, les savoir-faire, l’organisation domestique, les institutions qui fournissent des services ; en prêtant attention aux gestes et aux rituels, aux expérience sensorielles, où la raison et les émotions, le sensible et l’intelligible ne se séparent pas (Buch, 2013); en comparant les pratiques et les situations entre différents pays et différentes époques, différents milieux socioéconomiques et différentes cultures, afin de montrer les constantes et les différences (Kaufman et Morgan, 2005); en sortant du monde occidental et en élargissant la perspective (l’éthique du care demeurant encore très marquée par la culture et les valeurs nord-américaines) ; en inscrivant le care et les pratiques de soins, non seulement dans les rapports sociaux et économiques, mais dans l’ensemble des systèmes symboliques, qui relient les individus entre eux, et qui tissent des correspondances entre les différentes dimensions de leur expérience, entre les âges de la vie, le passé et le présent, les gestes et les croyances, le corps et l’imaginaire (Verdier, 1979). L’anthropologie sera attentive au travail de la culture, au processus par lequel des expériences sont inscrites dans la culture par le biais de symboles, à la poétique des gestes et des paroles, à ce qui cherche à se dire et à s’exprimer, ainsi qu’aux résistances et à la distance que le soignant ou le soigné prend avec le groupe, ses valeurs et ses normes, à sa capacité de faire entendre autre chose, de faire voir d’autres dimensions de l’expérience (Saillant, 2000). Le care et le prendre soin ne forment pas un domaine spécifique de recherche, une anthropologie spécialisée à côté de l’anthropologie de la maladie, l’anthropologie de la famille et l’anthropologie du genre. Ce sont moins des «objets» d’étude, qu’une manière d’examiner des réalités multiples et variées. Faire de l’anthropologie du care et du prendre soin, c’est opérer un déplacement d’attention de la médecine vers les activités domestiques et quotidiennes, des savoirs scientifiques et techniques vers les arts de faire plus discrets, mais nécessitant tout autant un apprentissage, de l’intelligence et de la créativité, et reposant sur des savoirs. C’est également un moyen d’ouvrir l’anthropologie à des débats sociaux contemporains. Mais c’est aussi revenir par un autre chemin à la question anthropologique de l’articulation du biologique et du culturel, la manière dont le corps est culturellement investi, traversé de significations, façonné et transformé par les sociétés, la manière dont les faits naturels de la naissance, de la maladie et de la mort sont transformés en expériences humaines, inscrits dans un monde social spécifique et une conjoncture historique particulière (Saillant et Gagnon, 1999). Faire de l’anthropologie des soins, c’est ainsi reprendre à de nouveaux frais la question générale de l’articulation entre reproduction biologique et reproduction sociale.
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