Academic literature on the topic 'Industrie lithique – Dordogne, Vallée de la (France)'

Dans le Sud-Ouest de la France, Au Magdalénien, et plus particulièrement à partir du MMA, deux espaces géographiques se distinguent d’un point de vue culturel: le Nord du Bassin Aquitain et les Pyrénées. En effet, bien que présentant nombre de similitudes, notamment au niveau des techniques de débitage du silex, des marqueurs typologiques tendent à les individualiser. Enclavé entre ces deux espaces, la vallée de l’Aveyron et ses marges constitue une zone mal connue durant cette période (hors Magdalénien inférieur) du fait des fouilles souvent anciennes. L’étude typo-technologique des industries lithiques de plusieurs gisements entreprise dans ce travail de thèse a pour ambition de documenter une large séquence du Magdalénien dans la vallée de l’Aveyron, du MMA au MSR, afin de pouvoir apporter des éléments de réponses supplémentaires sur les dynamiques de mobilité des anciens groupements humains à l’échelle du Sud-Ouest de la France.Après recherches bibliographiques et observation des collections, différentes séries ont été retenues car jugées pertinentes pour cette étude. Ont été ainsi pris en compte les gisements de Lafaye, Montastruc (C2 et C4), Pénovaire et Fontalès. Onze datations ont été réalisées afin de compléter les analyses faites à partir des industries lithiques, la fiabilité des datations existantes étant souvent discutable. Une comparaison a été effectuée avec les unités archéologiques attribuées à différents stades du Magdalénien du gisement de Combe Cullier, situé également aux contreforts du Massif Central, bien que plus au Nord, et fouillé avec des méthodes modernes. Cette comparaison présente un avantage double : en plus d’élargir la zone d’étude, elle permet de mesurer l’impact qu’ont pu avoir les méthodes de fouilles anciennes sur l’analyse de leur mobilier.La confrontation de la trentaine de datations disponibles pour la vallée de l’Aveyron met en évidence, à l’heure actuelle, un court hiatus de près d’un millénaire correspondant à la transition MMA / MMR. Certaines de ces dates, couplées à l’observation du mobilier, confirment la proposition récente de placer le début du MMA à 19,5 cal ka BP (Sécher, 2017). La comparaison des séries anciennes de la vallée de l’Aveyron avec celle de Combe Cullier, constituée plus récemment, montre tout l’intérêt de réétudier certaines collections qui n’auraient pas subi de mélanges. Dans cette étude, la série de Montastruc renseigne par ailleurs certaines techniques de débitage peu documentées, tels les débitages de type La Marche (MMR et MSR) et Orville, ce dernier étant ici associé pour la première fois au MSR. Enfin, alors qu’il est maintenant communément admis de caractériser les différentes phases du Magdalénien par des modes opératoires relativement précis, l’évolution progressive observée à travers les séries des gisements de la vallée de l’Aveyron complexifie ce point, avec des pratiques pouvant apparaitre à un stade mais se généraliser au stade suivant. Au contraire, l’étude de Combe Cullier indique qu’il existe des schémas résolument différents, avec un MSA qui semble renouer avec les traditions techno-économiques du MMA
In South-West France, from the Magdalenian era, and more particularly from the EMM onwards, two geographical areas stand out from a cultural point of view: the northern Aquitaine Basin and the Pyrenees. Indeed, although they share many similarities, particularly in terms of flint debitage techniques, typological markers tend to individualize them. Enclosed between these two areas, the Aveyron valley and its margins constitute a poorly known area during this period (except for the Lower Magdalenian) due to the often ancient excavations. The typo-technological study of lithic industries from several deposits undertaken in this thesis work thus aims to document a large Magdalenian sequence in the Aveyron valley, from the EMM to the LUM, in order to be able to provide additional information on the mobility dynamics of ancient human groups on the scale of southwest France.After bibliographical research and observation of the collections, different series were selected because considered as relevant for this study. The Lafaye, Montastruc (C2 and C4), Pénovaire and Fontalès deposits were thus taken into account. Eleven dating studies were carried out in order to complete the analyses made from the lithic industries, the reliability of the existing dates being for many questioned. A comparison with the archaeological units attributed to different Magdalenian stages from the Combe Cullier site, also located in the foothills of the Massif Central, although further north, and excavated with modern methods. This comparison has a double advantage: in addition to broadening the study area, it allows us to measure the impact that ancient excavation methods may have had on the analysis of their material.The comparison of the thirty or so dates available for the Aveyron Valley currently highlights a short hiatus of nearly a millennium corresponding to the EMM / LMM transition. Some of these, coupled with the observation of furniture, confirm the recent proposal to place the EMM to 19.5 cal ka BP (Sécher, 2017). The comparison of the ancient series from the Aveyron Valley with the more recent series from Combe Cullier shows the interest of re-studying certain collections that have not been mixed. In this study, the Montastruc series also provides information on certain little-documented debitage techniques, such as La Marche-type debitage (LMM and LUM) and Orville debitage, the latter being associated here for the first time with the LUM. Finally, while it is now commonly accepted to characterize the different phases of the Magdalenian period by relatively precise methods, the progressive evolution observed throughout the series of deposits in the Aveyron Valley complicates this point, with practices that may appear at one stage but become generalized at the next. On the contrary, the Combe Cullier study indicates that there are decidedly different patterns, with an EUM that seems to be reviving the techno-economic traditions of the EMM

Ce travail est consacré à l'étude de l'industrie lithique provenant des fouilles récentes effectuées dans l'abri sous roche de La Madeleine (Dordogne), site éponyme du Magdalénien. Les caractères de l'industrie osseuse récoltée au début du XXè siècle dans ce gisement à la séquence stratigraphique particulièrement développée servent de base depuis 1912 au découpage chrono-culturel du Magdalénien supérieur en trois stades. Nos résultats, obtenus à partir de l'étude des artefacts lithiques, tendent à remettre en question la pertinence de cette structuration. Les comportements techniques des occupants du site ont été caractérisés grâce à une étude typologique couplée à une description des processus de débitage et de la gestion des matières premières. Cette analyse démontre l'existence d'une très forte homogénéité de ces comportements dans les dix niveaux archéologiques considérés, traditionnellement répartis sur les trois stades en question (Magdalénien IV, V et VI). Par ailleurs, une synthèse de l'ensemble des travaux disponibles sur le matériel archéologique de La Madeleine a été réalisée, dans la perspective de mieux cerner la , nature des activités qui se sont déroulées sur le gisement. Ces données fournissent également des indications sur d'éventuelles évolutions techniques et/ou culturelles au Magdalénien supérieur. Enfin, une comparaison avec quelques sites périgourdins contemporains permet, de replacer ce site dans-le contexte régional.

L'abri Pataud, situe aux Eyzies-de-Tayac en Dordogne, a livré neuf couches d'aurignacien qui constituent le sujet de notre étude. Dans la continuité des travaux antérieurs qui portaient sur l'outillage seul, notre étude prend en compte pour la première fois l'ensemble du matériel lithique : outillage et produits de débitage. Nous avons étudié les données technologiques des produits de débitage et de l'outillage pour chaque couche. L'étude technologique a porté essentiellement sur la gestion des matières premières. Les silex d'origine locale ont été préférentiellement utilisés bien qu'il y ait toujours un petit nombre de pièces en silex importes, provenant en particulier de la région de Bergerac, à une cinquantaine de kilomètres de l'abri Pataud. L'étude de l'outillage a pu être enrichie par la découverte de nouvelles pièces dans les sacs de produits de débitage bruts. Des stratégies d'acquisition et de gestion propres à l'outillage ont pu être mises en évidence par l'analyse des matières premières. Nous avons également étudié la répartition des objets sur les sols d'habitat. Les plans de répartition spatiale des outils coordonnes et les plans de densités des produits de débitage non coordonnes, que nous avons réalisé, nous ont révélé des variations importantes dans l'organisation des habitats des couches successives de la séquence aurignacienne. L'étude de l'ensemble des industries nous a permis de mettre en évidence une évolution au sein de la séquence aurignacienne de l'abri Pataud. Nous avons ensuite replacé l'aurignacien de l'abri Pataud dans son contexte régional en le comparant avec d'autres sites du Périgord. Nous espérons ainsi avoir contribué à une meilleure connaissance de l'aurignacien en Périgord, dans une période ou se développe une nouvelle dynamique de recherche, avec des reprises de fouilles ou d'études, concernant cette période charnière du début du paléolithique supérieur

L'abri Pataud, situe aux Eyzies de Tayac en Dordogne, a livré une séquence exceptionnelle des civilisations du paléolithique supérieur. Notre matériel provient de la couche 2 datée de 22 000 B. P. Les fouilles minutieuses et la conservation remarquable des documents nous ont permis cette nouvelle étude. Nous avons étudié 25 405 pièces lithiques ; il s'agit de la totalité du matériel lithique recueilli en 1958 et 1963 par H. L. Movius et ses collaborateurs et aussi des nouvelles pièces fouillées en 1989 par le Museum national d'histoire naturelle. Notre étude a porté d'abord sur l'approvisionnement et le choix de la matière première. La plupart des matières premières utilisées sont des silex. Les silex régionaux qui peuvent être trouvés aux alentours du gisement ont été les plus utilisés. Cependant, les silex exogènes ont été aussi exploités, alors qu'ils ne peuvent s'obtenir que par un déplacement de 40 km, voire de 60 km. Le silex du bergeracois, en particulier, est bien présent dans l'ensemble de l'industrie lithique. L'étude des matières premières montre que l'utilisation en est bien différente pour les outils retouches et pour les produits bruts ; la proportion du silex du bergeracois est plus élevée pour les premiers que pour les derniers. On voit également qu'il y a eu une préférence pour le silex du bergeracois en vue d'obtenir des types d'outils qui ont eu une grande importance dans la vie quotidienne comme les burins dièdres, les outils composites, les perçoirs-becs et les lames retouchées. Cependant l'utilisation de ce silex parait diminuer sensiblement à la fin de la couche 2 (éboulis a) par rapport aux autres subdivisions de la couche 2. La composition de l'outillage se caractérise par la dominance des lamelles à dos. Les microgravettes et les pointes de la gravette sont absentes ou quasi absentes dans la couche 2. Les burins l'emportent largement sur les grattoirs. Parmi les burins, les burins dièdres dominent les burins sur troncature retouchée

Le Gravettien moyen est caractérisé dans le Sud-Ouest de l'Europe par l'apparition et le développement de nouveaux types d'outils lithiques : le burin de Noailles et le burin du Raysse. L'abri Pataud (Dordogne, France) a livré une importante séquence archéologique du Paléolithique supérieur à la suite des fouilles dirigées par Hallam L. Movius entre 1958 et 1964. Notre étude porte sur les industries lithiques du Gravettien moyen (Noaillien de Nicholas David ou Périgordien Vc de Denis Peyrony) et prend en compte, pour la première fois, l'ensemble du matériel lithique : nucléus, produits de mises en forme et d'entretien des nucléus, produits de débitage bruts, produits de débitage retouchés et chutes de burins. L'examen des matières premières a permis de caractériser les modes d'approvisionnement liés à la production des produits de débitage et de définir les limites du territoire économique durant la période considérée. Au terme de notre analyse des matières premières, nous avons organisé notre travail sous un angle technologique et typologique afin de compléter au maximum les données archéologiques et d'établir ainsi un référentiel utilisable pour des études comparatives ultérieures. Cette approche techno-typologique nous a permis de mettre en évidence des traits caractéristiques du comportement technique des hommes du Gravettien moyen à l'abri Pataud, notamment au travers de productions lamellaires spécifiques de cette période. Ces résultats incitent à discuter la validité des principaux modèles tentant de rendre compte de la culture gravettienne et de sa paléo-histoire et, en particulier, la filiation entre le Noaillien et le Rayssien
The Middle Gravettian is characterized in south-western Europe by the appearance and the development of new lithic tools: Noailles burins and Raysse burins. The Abri Pataud (Dordogne, France) delivered a significant archaeological sequence of the Upper Palaeolithic resulting from the excavations directed per Hallam L Movius between 1958 and 1964. Our study relates to lithic industries of Middle Gravettian (Noaillien of Nicholas David or Périgordien Vc of Denis Peyrony) and takes into account, for the first time, the whole of the lithic material: nucleus, products of workings and maintenance of nuclei, crude products of cutting up, retouched products of cutting up and falls of burins. The study of the raw materials made it possible to characterize the modes of provisioning related to the production of products of cutting up and to define the limits of the economic territory during the period considered. After this study, we focused our research according to a technological and typological approach in order to supplement to the maximum the archaeological data and to establish a frame of reference usable for later comparative studies. This techno-typological study enabled us to highlight characteristics of the technical behaviour of the men of Middle Gravettian at the Abri Pataud, in particular through bladelet production specific to this period. These results encourage to question the grounds for principal models trying to account for the Gravettian culture and its palaeohistory, and in particular filiation between Noaillien and Rayssien

Le mousterien de type quina se definit comme une industrie singularisee par son debitage, sa composition typologique et l'amenagement de ses supports. La presente etude a pour objet l'identification des types de retouche rencontres dans quatre industries de la vallee du rhone (le figuier, neron, ardeche - la carriere chaumette, le champ-grand, loire). Dans le cadre d'industries mousteriennes, il semble que la retouche soit un des caracteres les plus significatifs de l'appartenance au facies quina. L'hypothese posee est de parvenir a offrir une determination stricte des types de retouche, en particulier de la retouche quina, de maniere a pouvoir operer une comparaison rigoureuse des caracteres morphometriques de l'outillage. Plusieurs criteres quantitatifs et qualitatifs se referant aussi bien aux caracteres des supports qu'aux caracteres des retouches identifient les outils. Les retouches sont definies quantitativement par leur taille, leur proportion sur le support et leur incidence. Les mesures, faites par analyse d'images, sont strictes et sans contraintes de dimension. Par l'utilisation d'analyses factorielles (afcm et afc), il a ete possible de valider l'hypothese posee. Les criteres quantifiant la retouche se sont averes suffisamment discriminants pour qu'il soit possible d'attester l'existence de choix techniques homogenes et stricts pour chacun des types de retouche. Ces choix sont en outre apparus communs aux differents assemblages lithiques. La production lithique semble adaptee a l'application des faconnages, dont certains necessitent des supports bien particuliers. Les resultats obtenus permettent d'argumenter en faveur d'une maitrise des procedes de faconnages aussi elabores et rigoureux que le sont les procedes de debitage. Les analogies decelees entre les caracteres de l'outillage et des retouches des quatre assemblages lithiques abondent dans le sens d'une communaute de culture
The mousterian of quina facies has been defined as an industry singularised by its debitage, its typological components and the retouches of its implements. The present study purposes to identify the types of retouches met in four lithic industries of the vallee du rhone (le figuier, neron, ardeche - la carriere chaumette, le champ-grand, loire). Within mousterian industries, the presence of typically retouch seemed to be one of the most significant characters of quina's facies. The initial hypothesis was to attempt a strict definition of retouch'types, particulary for quina's retouch, to carry out comparisons between the morphometrical characters of the implements. Therefore, we choose to use a quantitative method. Each tool was identified by several criterias, qualitative and quantitative, in reference to either retouches characters or artefact's characters. The retouches and pieces areas have been measured by image analysing which offers exact sizes (counting the three dimensions of the piece). Using multivariate analysis, it was possible to validate the hypothesis. The quantitaive features of the retouch were proved satisfactorily discriminant, in order to asses homogeneous and definited technical choices for each type of retouches. Furthermore, the four lithic industries shared the same choices. The lithic production seemed to comply with the technical imperatives induced by the production of retouches. Therefore some of them needed particular support. The results yielded, allowed in favour of mastering of the retouches process that is as elaborated as the debitage process. Analogies between toolkits characters and retouches types of the four lithic industries abound towards a community of cultures

Situé dans le village des Eyzies-de-Tayac (Dordogne, France), le site préhistorique de l’abri Pataud, présente une stratigraphie allant de l´Aurignacien ancien jusqu´au Solutréen et constitue un site clef pour l´établissement de la séquence archéologique du Paléolithique supérieur français. Le niveau 5 a livré des industries correspondant à la plus ancienne occupation gravettienne de l’abri Pataud. Datée de 29 000 B. P. Par Hallam L. Movius, cette occupation correspond à l’une des phases les plus anciennes du Gravettien en Périgord. Nous présentons ici les résultats de l’étude des industries lithiques du niveau 5 : nucléus, produits de mise en forme et d’entretien des nucléus, produits de débitage bruts et produits de débitage retouchés. Ces résultats nous ont permis de compléter les études précédentes et d’apporter des informations nouvelles sur la gestion sélective et les modes d’approvisionnement des matières premières lithiques. Notre étude, effectué sous un angle typologique et technologique nous a permis de mettre en évidence des comportements techniques caractéristiques des hommes préhistoriques du Gravettien ancien à l’abri Pataud
Located in the town of Les Eyzies-de-Tayac (Dordogne, France), the Abri Pataud archaeological sequence spans from the Aurignacian to the Solutrean cultures and consitutes the key site for the establishment of the archaeological sequence of the French Upper Palaeolithic. The oldest Gravettian occupation of the Abri Pataud is situated in the middle of the stratigraphic sequence (level 5). This occupation, dated from 29000 BP by Hallam. L. Movius, is one of the oldest Gravettian phases in Perigord. We present here the results of our study on the lithic industries of level 5 : nuclei, shaping out products and maintenance of nuclei, unretouched products of “débitage” and retouched products of “débitage”. These results allowed us to complete the precedent studies and to bring up new data on raw material selection

La séquence chronostratigraphique reconnue pour le gravettien dans le sud-ouest de la France est en grande partie basée sur les résultats des fouilles de l'abri Pataud. En effet, il est le seul gisement actuellement connu à détenir les quatre stades de périgordien supérieur: périgordiens IV, V, VI ET VII. Le niveau 3 de l'abri Pataud, attribué au périgordien VI, date d'environ 24 000 b. P. (Bricker, 1995), est considéré comme un stade évolué de la séquence gravettienne. L'occupation rapportée à cette période est caractérisée par l'abondance du matériel archéologique et l'exceptionnelle conservation des restes en place, permettant des observations de fouille très précises (près de 2 000 pièces sont coordonnées). L'étude de la totalité des collections lithiques (outillage, nucleus et déchets de taille), en complétant les résultats obtenus lors des études antérieures (ibid. ), nous permet d'apporter des informations nouvelles sur : la gestion sélective des matières premières siliceuses, la relation entre l'indice laminaire élevé de l'outillage (74%) et la production de déchets caractéristiques du débitage laminaire, l'existence de zones d'activités différenciées dans d'habitat. Grace aux remontages notamment, l'analyse de la répartition spatiale des objets complète les observations de fouille, menée près de quarante ans auparavant. Nous espérons ainsi avoir contribué à une meilleure connaissance de ce gisement exceptionnel, dans une démarche ou la gestion des collections et la recherche sont intimement liées

Quatre gisements du paléolithique moyen ont été fouillés sur de grandes superficies, dans la vallée de la Vanne (Yonne). Ces fouilles étendues sur plusieurs milliers de mètres carrés ont mis en évidence une vingtaine de sites, datables du Saalien au Plénigalciaire moyen du Weichselien. Les industries lithiques de ces sites sont majoritairement moustériennes, et associent un fort débitage Levallois et une composante laminaire volumétrique moins marquée, avec parfois quelques bifaces. Certaines industries présentent des influences micoquiennes. L'étude de l'origine des matières premières lithiques montre une forte tendance à l'approvisionnement local de proximité immédiate, moins de cinq kilomètres. Quelques pièces proviennent de sources plus éloignées, de douze à vingt kilomètres; il s'agit toujours d'outils retouchés ou d'éclats Levallois. Les études spatiales mettent en évidence des sites aux fonctions et statuts différents : habitats longs, habitats courts, lieux d'activités spécialisées uniques ou variées. Un modèle d'occupation du territoire selon un modèle rayonnant associant sites principaux et sites secondaires, est proposé.

Ce travail de recherche de la fin du Ve au IIIe millénaire constitue une synthèse inédite de la production des outillages en silex du bassin aval de la Marne. Nous nous intéressons aux profondes transformations occasionnées par l’exploitation du silex en minière dès le Néolithique moyen. La réflexion s’articule autour de trois thèmes de recherche transversaux : diachronique, topographique et territorial. Le segment de vallée étudié tient une place particulière dans l’approvisionnement du bartonien au Néolithique, il nous donne l’occasion d’étudier le fonctionnement du complexe minier Marne et Morin, centré autour d’un site d’extraction du silex sans doute le plus important de la moitié nord de la France de Jablines en Seine-et-Marne (Bostyn, Lanchon dir. 1992). L’approche dans une optique techno-économique de l’industrie lithique s’appuie sur 23 séries lithiques, le mobilier pris en compte représente plus de deux cent trente mille pièces. Des changements fondamentaux sont visibles dans l’organisation des productions. Le début de la période est marqué par une économie territoriale fondée sur une coopération mutuellement bénéfique des différents membres de la communauté et interagissent dans chacun des sites du territoire (extraction, taille, polissage, consommation et échanges). Les individus possédant le savoir-faire pour la production de haches apparaissent intégrés à l’économie en collaborant à la réalisation de produits à vocation domestique et socialement valorisés à destination supra-locale. La seconde période semble déterminée par une économie dont la plupart des activités sont séparées et interdépendantes dans le territoire. Les meilleurs tailleurs possédant les connaissances de production de haches ne sont plus dans la communauté, ils en sont déconnectés, ils interagissent avec elle au moment du partage des produits finis. Tandis que la troisième période montre qu’elle est de moins en moins ancrée dans l’exploitation de ses propres ressources territoriales, et de plus en plus tournée vers les produits régionaux. Ceci est probablement lié à une perte de valeur donnée à la ressource locale
This research work from the end of the 5th to the 3rd millennium constitutes an unpublished synthesis of the production of flint tools in the lower Marne basin. We are interested in the profound transformations brought about by the exploitation of flint in mining from the Middle Neolithic. The study is based on three transversal research themes: diachronic, topographic and territorial. The segment of the valley studied holds a particular place in the supply of the Bartonian to the Neolithic, it gives us the opportunity to study the functioning of the Marne and Morin mining complex, centred around a flint extraction site, undoubtedly the most important in the northern half of France, at Jablines in the Seine-et-Marne (Bostyn, Lanchon dir. 1992). The techno-economic approach to the lithic industry is based on 23 lithic series, and the furniture taken into account represents more than 230,000 pieces. Fundamental changes are visible in the organisation of production. The beginning of the period is marked by a territorial economy based on a mutually beneficial cooperation of the different members of the community and interact in each of the sites of the territory (extraction, cutting, polishing, consumption and exchanges). Individuals possessing the know-how for axe production appear to be integrated into the economy by collaborating in the production of domestic and socially valued products with a supra-local destination. The second period seems to be determined by an economy in which most of the activities are separate and interdependent in the territory. The best cutters with the knowledge of axe production are no longer in the community, they are disconnected from it, they interact with it at the moment of sharing the finished products. While the third period shows that it is less and less anchored in the exploitation of its own territorial resources, and more and more turned towards regional products. This is probably linked to a loss of value given to the local resource