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Journal articles on the topic 'Grand modèle linguistique'

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Marois, Guillaume, and Alain Bélanger. "De Montréal vers la banlieue : déterminants du choix du lieu de résidence." Articles hors thème 43, no. 2 (January 9, 2015): 439–68. http://dx.doi.org/10.7202/1027985ar.

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Abstract:
L’objectif de cette étude est d’identifier les facteurs de localisation résidentielle à l’échelle municipale. Notre analyse porte sur Montréal, qui se distingue des autres métropoles nord-américaines par une dynamique linguistique qui lui est propre, où l’on observe un déclin de la majorité francophone du fait de l’augmentation du nombre de locuteurs d’une langue tierce, due à une forte immigration. Dans un cadre théorique basé sur l’utilité aléatoire (random utility model), un modèle de régression logit conditionnelle stratifiée selon la structure familiale a été développé pour tester l’importance des facteurs linguistiques et ethnoculturels sur le choix d’une municipalité de destination. Les résultats montrent que la composition linguistique est un facteur beaucoup plus important que la présence de minorités visibles pour expliquer le choix de la municipalité de résidence. L’accessibilité aux services et l’offre de logements ressortent également comme des facteurs déterminants de ce choix. Finalement, nos analyses révèlent que les personnes vivant au sein d’une nouvelle famille ou d’un couple en âge d’avoir des enfants sont plus attirées par une municipalité comportant un grand nombre de ménages avec enfant(s) de 5 ans ou moins.
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Allain, Greg, and Guy Chiasson. "La communauté acadienne et la gouvernance du développement économique dans une micrométropole émergente : Moncton, Nouveau-Brunswick." Francophonies d'Amérique, no. 30 (September 22, 2011): 17–35. http://dx.doi.org/10.7202/1005879ar.

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Abstract:
Dans la foulée d’une relecture du lien entre francophones minoritaires et espaces urbains autour des notions de réseaux sociaux et de vitalité, ce texte aborde une dimension peu étudiée, soit l’interaction des francophones avec les institutions politiques locales à travers la participation des Acadiens à la gouvernance du développement économique. Le Moncton métropolitain fournit un terrain de recherche particulièrement fructueux vu la territorialisation linguistique de la population et le rôle clé joué par les Acadiens dans la relance économique remarquable du Grand Moncton depuis 1990. L’analyse compare les stratégies de développement de deux municipalités, Moncton et Dieppe, et la place occupée par les francophones dans ces stratégies. Si le type d’intervention se ressemble parfois, les deux villes construisent des représentations distinctes de la francophonie, Moncton affichant le bilinguisme de sa main-d’oeuvre pour attirer des investisseurs, alors que Dieppe bâtit un modèle d’urbanité axé sur une occupation de l’espace urbain par les Acadiens.
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Demoule, Jean-Paul. "Les Indo-Européens, des ancêtres encombrants ?" Socio 19 (2024): 35–50. http://dx.doi.org/10.4000/12jat.

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Abstract:
La reconnaissance d’une parenté entre les langues de la plupart des régions de l’Europe et d’une partie de l’Asie occidentale s’est peu à peu imposée et a donc défini la famille des langues dites indo-européennes, plus proches les unes des autres qu’elles ne le sont d’autres familles de langues, sémitiques, sino-tibétaines ou autres. L’interprétation de cette parenté indiscutable s’est inspirée du cas des langues romanes, toutes plus ou moins descendantes du latin à la suite de la conquête romaine d’une partie de l’Europe. On a donc cherché d’où aurait pu partir ce peuple préhistorique conquérant, dont la langue originelle reconstruite aurait donné naissance à toutes celles d’aujourd’hui. Parmi d’innombrables hypothèses, trois surnagent. La première est le pourtour de la Baltique ; sans aucun argument archéologique, elle a été soutenue en son temps par le nazisme et reprise par certaines extrêmes droites actuelles. La deuxième est le Proche-Orient et s’identifierait avec la diffusion de l’agriculture sédentaire (le néolithique) à partir de cette région. La troisième, actuellement majoritaire, verrait des guerriers cavaliers issus des steppes de la mer Noire se répandre ensuite dans toute l’Europe et aux alentours. Malgré le secours récent, popularisé à grand bruit, de la génétique, cette dernière ne saurait se réduire aux formes simplistes qu’on lui a données. C’est pourquoi ce sont des modèles beaucoup plus complexes, aussi bien sur le plan linguistique (au-delà d’un simple arbre généalogique) que sur le plan historique et anthropologique (au-delà d’un modèle invasionniste et colonial), quant à la formation et à la diffusion de ces langues, qui mériteraient d’être désormais développés.
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Lenchuk, Iryna. "Incorporating Language Structure in a Communicative Task: An Analysis of the Language Component of a Communicative Task in the LINC Home Study Program." TESL Canada Journal 31 (January 25, 2015): 144. http://dx.doi.org/10.18806/tesl.v31i0.1191.

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Abstract:
The purpose of this article is to analyze a task included in the LINC Home Study (LHS) program. LHS is a federally funded distance education program offered to newcomers to Canada who are unable to attend regular LINC classes. A task, in which a language structure (a gerund) is chosen and analyzed, was selected from one instructional module of LHS offered as a demonstration module for the general public. Specifically, the analysis presented in this article focuses on how language structure is integrated into the task. The integration of language structure into the task is assessed against the criteria outlined in the Task-Based Language Teaching and Learning (TBLT) literature and the Canadian Language Benchmarks (CLBs) guidelines. The analysis of the task demonstrates that the presentation of language structure in the task violates the main principle of a meaning-based approach to second language teaching (i.e., task-based instruction) that emphasizes the primacy of meaning over language forms. Considering that LHS is a national program identified as one of the Best Practices in Settlement Services language programs, this article calls for more research on the topic.L’objectif de cet article est d’analyser une tâche du programme de formation à domicile LINC. Ce programme d’éducation à distance est financé par le gouvernement fédéral et offert aux nouveaux arrivants qui ne peuvent pas assister aux cours LINC réguliers. Nous avons choisi une tâche impliquant l’analyse d’une structure linguistique (un gérondif) d’un module pédagogique du programme qui est offert au grand public comme module de démonstration. Plus précisément, l’analyse présentée dans cet article porte sur l’intégration de la structure langagière dans la tâche. L’intégration est évaluée selon les critères découlant de la littérature sur l’enseignement des langues basés sur les tâches et selon les normes linguistiques canadiennes. L’analyse de la tâche a démontré que la présentation de la structure langagière allait à l’encontre du principe sur lequel s’appuie l’approche de l’enseignement d’une langue seconde axée sur le sens (c’est à dire, basée sur les tâches) et faisant prévaloir le sens sur la forme. Le programme de formation à domicile LINC étant un programme national identifié comme une des pratiques exemplaires en matière de services d’établissement, cet article s’exprime en faveur de recherches plus approfondies à ce sujet.
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Yakubovich, Yauheniya. "« JE REGRETTE L’EUROPE AUX ANCIENS PARAPETS » : ANALYSE LINGUISTIQUE ET TRADUCTOLOGIQUE DU POÈME BATEAU IVRE ET SA RECRÉATION BÉLARUSSE." Verbum 8, no. 8 (January 19, 2018): 72. http://dx.doi.org/10.15388/verb.2017.8.11336.

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Abstract:
Le Bateau ivre d’Arthur Rimbaud est considéré comme l’un des textes les plus significatifs de la litté­rature française, un texte montrant « la grandeur et la beauté » de sa langue. C’est aussi, et dans une plus grande mesure, un texte « rebelle » qui défie les règles du bon usage et les normes du bon goût de l’époque à cause de la rupture avec la métaphore romantique, de l’utilisation du lexique des registres opposés, de l’entrechoquement des champs sémantiques semblant incompatibles, etc. Vu de cette perspective, la traduction en bélarusse d’un texte modèle mais en même temps insolent, écrit, en plus, dans une langue de prestige international comme le français ne peut pas être réduite à un exercice linguistique et littéraire, mais contribue aussi à l’affirmation de la langue d’arrivée. En nous inspirant des analyses structuralistes et centrées sur le langage, nous proposons une étude linguistique, concernant en particulier, le lexique, la syntaxe et les irrégularités de la combinatoire du texte rimbaldien mais aussi un de ses équivalents bélarusses, en ajoutant ainsi une dimension traduc­tologique et comparativiste à notre démarche.
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Mahmoudian, Mortéza. "théorie cohérente est-elle bien la meilleure ?" Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage, no. 6 (March 1, 1995): 65–96. http://dx.doi.org/10.26034/la.cdclsl.1995.4510.

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Abstract:
Dans l'élaboration et l'appréciation des constructions théoriques en linguistique, le critère de cohérence tient une place importante, bien que variable selon les cadres de référence. Il est souvent utilisé - surtout dans les controverses - de façon implicite. Quand la cohérence constitue un critère explicite, elle est conçue comme la non contradiction, et située au niveau de l'élaboration formelle (adéquation interne) et groupée avec d'autres exigences comme explicitation, exhaustivité, simplicité, généralité, ... Or, un examen critique montre que souvent, des critères d'adéquation externe interviennent là-même où l'on croit débattre des propriétés formelles. C1est que la cohérence théorique ne peut être appréciée de façon indépendante ni absolue. Dès qu10n tente d'apprécier une théorie tant par sa cohérence que par son adéquation à l'objet, on constate d'une part qu'à certains niveaux de l'élaboration théorique, l'adéquation externe et l'adéquation interne ne vont pas nécessairement de pair; d' autre part que la quête d'une explication globale est une utopie et d'autre part encore que dans l'élaboration des théories et modèles linguistiques, on opère - qu10n le veuille ou non - par hiérarchisation et tri. Cet état des choses est _. pensons-nous - dû à la complexité de l'objet langage. Complexité qu'on peut caractériser ainsi : les facteurs - qui déterminent la structure et le fonctionnement des langues ­sont en grand nombre (non fini), le rôle de chacun d'entre eux présente une gradation multiple (irréductible à une distinction sommaire pertinent/non pertinent) et tout usage du langage fait cependant appel à un nombre restreint de facteurs dont chacun revêt un degré relativement déterminé de pertinence. II en découle des rapports multiples et asymétriques entre structure et usage et une valeur relative des critères formels dans l'élaboration et l' appréciation des constructions théoriques.
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VANDERBAUWHEDE, GUDRUN. "Les emplois référentiels du SN démonstratif en français et en néerlandais: pas du pareil au même." Journal of French Language Studies 22, no. 2 (June 1, 2011): 273–94. http://dx.doi.org/10.1017/s0959269511000020.

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Abstract:
RÉSUMÉCet article étudie les différences distributionnelles entre les emplois référentiels du SNdém en français et en néerlandais. En soumettant les données issues de deux corpus comparables (Dutch Parallel CorpusetCorpus de Namur) à notre modèle triangulaire systématique des emplois du SNdém, nous constatons que deux explications majeures permettent de comprendre la plus grande partie des divergences attestées au niveau des emplois référentiels du SNdém en français et en néerlandais, à savoir des normes stylistiques différentes en relation avec des différences linguistiques et des divergences au niveau du degré de déicticité des SNdém en français et en néerlandais.
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Piccardo, Enrica. "La diversité culturelle et linguistique comme ressource à la créativité." Voix Plurielles 13, no. 1 (May 14, 2016): 57–75. http://dx.doi.org/10.26522/vp.v13i1.1370.

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Abstract:
La mobilité grandissante de nos sociétés contemporaines s’accompagne d’une augmentation exponentielle de la diversité culturelle et linguistique. Face à ce constat, deux réactions opposées s’avèrent possibles : d’un côté une homogénéisation linguistique et culturelle progressive, de l’autre une valorisation de la pluralité en tant que ressource. La première vise à noyer toute diversité dans la/les langue(s) et culture(s) dominante(s), quitte à en préserver ici et là des simulacres sous le forme d’expressions isolées et de manifestations culturelles stéréotypées. La seconde, à l’inverse, s’interroge sur la richesse et le potentiel qu’une pluralité de langues et de cultures représente aussi bien au niveau des sociétés que des individus. Nous ferons appel à la notion de plurilinguisme telle qu’elle a été proposée par Daniel Coste, Danièle Moore et Geneviève Zarate et incorporée dans le Cadre européen de référence pour les langues (CECR) et à la réflexion qui l’accompagne pour expliquer dans quelle mesure la diversité linguistique et culturelle peut être vue comme un catalyseur de créativité. La créativité étant une propriété émergeante d’un système complexe (Sawyer « The emergence of creativity » ; Goldstein ; Juignet ; Piccardo « Créativité et complexité : quels modèles, quelles conditions, quels enjeux ? »), son étude nous permet de concevoir comment l’interaction d’un grand nombre d’éléments entre eux et avec l’environnement peut créer des opportunités pour que de nouvelles connexions et de nouvelles solutions émergent. Dans cette contribution, nous analyserons dans quelle mesure la diversité linguistique et culturelle, et notamment la notion de plurilinguisme et de pluriculturalisme (Coste, Moore et Zarate ; CECR), favorisent l’émergence des processus créatifs. Dans la conclusion, on tentera de dresser un bilan sans angélisme des avantages et des obstacles liés à la mise en acte d’une vision qui prône la prise en compte, voire la valorisation, de la diversité.
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Lopes, Ivã Carlos, and Luiz Tatit. "Terre ! Aborder la chanson." Hors dossier 33, no. 2 (August 31, 2006): 95–107. http://dx.doi.org/10.7202/012296ar.

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Abstract:
Résumé Afin de cerner les spécificités de la chanson en tant que langage, cette étude propose trois grands modèles d’intégration entre la mélodie et les paroles, telles qu’on peut les reconnaître dans la composition de morceaux « de consommation » au Brésil. On y examine, à titre d’illustration et de test du rendement descriptif d’un tel point de vue, la chanson « Terra », de Caetano Veloso. L’article distingue les contenus issus de la mélodie de ceux qui relèvent des paroles; on essaie par ailleurs de faire le point sur le sens engendré par la compatibilité de ces deux composantes, linguistique et musicale, au sein de la chanson analysée.
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Thiam, Ndiassé. "L'évolution du wolof véhiculaire en milieu urbain sénégalais : le contexte dakarois." Plurilinguismes 2, no. 1 (1990): 10–37. http://dx.doi.org/10.3406/pluri.1990.872.

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Abstract:
Cette étude de l’évolution formelle et fonctionnelle du wolof urbain examine tout d’abord le processus de simplification des oppositions de classes nominales, qui tendent à se restructurer en une simple opposition de nombre. Cela est un premier niveau de dévernacularisation du wolof. La variété dakaroise se caractérise également par l’émergence d'une forme amalgamée issue du mélange des deux codes, le français et le wolof, qui partagent à Dakar des fonctions communicationnelles proches, et dont la compétence plus ou moins égale est nécessaire à l'élite intellectuelle. Ce mélange se manifeste principalement par des emprunts au français, intégrés morphologiquement ; l’alternance existe, mais elle est moins caractéristique. Cette pratique langagière est généralisée au sein de l'élite et sert de marqueur social. Son imitation par une grande partie de la communauté, non francophones compris, entraîne de ce fait un processus de revernacularisation de ces phénomènes d'aliénation linguistique. La wolofisation phonologique des emprunts fait partie du processus, même entre interlocuteurs parfaitement bilingues. On assiste donc à Dakar à des rapports de type diglossique entre wolof traditionnel et wolof urbain. Cependant un regain de traditionalisme introduit un contre-courant dans la pratique de ce bilinguisme français/wolof, et un autre modèle linguistique, plus autocentré et moins difficile à comprendre, tend à s'instaurer sous la pression d'une bourgeoisie commerciale naissante, non scolarisée et non francophone, mais ayant le pouvoir économique.
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Viain, Marie. "L’organisation de la syntaxe dans les traités de grammaire arabe médiévaux (Xème – XIVème siècles)." Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage, no. 52 (August 4, 2017): 179–94. http://dx.doi.org/10.26034/la.cdclsl.2017.345.

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Abstract:
La grammaire arabe naît au cours du VIIème siècle dans le cadre d’une réflexion linguistique des savants sur le Coran en vue d’en déterminer l’interprétation. Les premiers traités grammaticaux n’adoptent pas de plan fixe. Au Xème siècle, le grammairien Ibn al-Sarrāğ met en place une présentation organisée des données, propre à refléter l’articulation conceptuelle de la théorie, notamment les modélisations formelles et sémantiques du marquage casuel. Ses divisions de la syntaxe par catégories de mots, puis du chapitre du nom par cas et du chapitre du verbe par modes représentent le modèle formel de la rection, et la hiérarchie des fonctions au sein des rubriques casuelles tend à manifester une modélisation sémantique de chaque cas autour d’une valeur fondamentale. Les successeurs d’Ibn al-Sarrāğ améliorent cette organisation dans le sens d’une plus grande univocité de la modélisation sémantique et d’une meilleure cohérence entre celle-ci et le modèle rectionnel. Alors qu’Abū ʿAlī l-Fārisī développe un modèle logico-sémantique, d’autres grammairiens élaborent un modèle purement grammatical. Le traité de Zamaḫšarī se caractérise par une volonté encore plus marquée que chez ses prédécesseurs de faire coïncider l’ordre de présentation de la matière grammaticale avec l’organisation conceptuelle de la théorie, et notamment faire coïncider le modèle formel et le modèle sémantique du marquage casuel. À partir du XIIIème siècle se multiplient les brefs opuscules grammaticaux, telles la Alfiyya d’Ibn Mālik ou la Ağurrūmiyya d’Ibn Ağurrūm, dont les présentations s’inspirent de classifications antérieures divergeant du courant dominant: ces divergences peuvent consister en une succession pratique visant plus à faciliter l’apprentissage qu’à refléter l’articulation conceptuelle de la théorie, comme dans le Ğumal de Zağğāğī, ou en une représentation plus axée sur le modèle formel de la rection, comme dans la Muqaddima d’Ibn Bābšāḏ.
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Emorine, Martine. "Lexique contrôlé." Terminology 2, no. 2 (January 1, 1995): 293–323. http://dx.doi.org/10.1075/term.2.2.07emo.

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Abstract:
Nous explicitons dans cet article d'une part, un modèle conceptuel d'entrées verbales d'un lexique d'une langue contrôlée, et, d'autre part, l'implantation dans le formalisme de représentation des connaissances typed feature structures (désormais TFS) d'un modèle d'une base de données lexicales et la spécification d'entrées verbales d'une langue contrôlée, ici le Français Rationalisé (désormais FR). Une langue contrôlée est un sous-ensemble simplifié d'une langue naturelle comportant des règles syntaxiques et lexicales restrictives. Après une présentation générale des langues contrôlées, du contexte de leur utilisation et des principes généraux qui les régissent, nous traitons, dans une première partie, la modélisation des entrées lexicales des verbes du FR, à partir de la formalisation d'un lexique existant, le glossaire FR, pour permettre de contrôler sa cohérence et son adéquation expressive. Nous présentons les choix et les motivations qui ont déterminé la modélisation que nous avons effectuée, l'élément essentiel de notre conception d'une modélisation lexicale est la décision, que nous motivons dans cet article, de n 'incorporer que des informations discriminantes et/ou pertinentes pour permettre une discrimination entre les emplois verbaux autorisés dans FR. Dans la seconde partie, nous présentons l'implantation de la base de données lexicales dans le formalisme TFS, développé à l'Université de Stuttgart. Nous montrons les grands principes qui régissent ce formalisme: informations regroupées sous forme de structures de traits typées, hiérarchisation, circulation de l'information par héritage multiple. Puis nous définissons l'architecture de notre base de données lexicales, et nous illustrons l'implantation des entrées verbales. En conclusion, nous présentons les perspectives linguistiques et informatiques de notre travail, et les extensions qu'il serait souhaitable d'apporter à notre modélisation. L'implémentation que nous avons réalisée est à considérer comme une sorte d'expérimentation du formalisme TFS, et nous présentons une rapide synthèse de ses possibilités et de ses limites. Nous pensons par ailleurs avoir démontré que ce n'est qu'en formalisant les observations linguistiques qu'il est possible de "contrôler une langue contrôlée", c'est-à-dire de pouvoir être certain qu'il s'agit d'un modèle intrinsèquement cohérent et complet.
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Gregov, Nicolas. "Analyse critique du traitement de l’apposition dans la grammaticographie contemporaine." SHS Web of Conferences 138 (2022): 03002. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/202213803002.

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Abstract:
L’objectif de cette contribution est d’étudier la manière dont la grammaticographie contemporaine définit l’apposition. Nous analysons le traitement de la notion par cinq grammaires récentes, à savoir le Bon usage (2016), la Grammaire critique (2010), la Grammaire méthodique (2021), la Grammaire française de Piron (2013) et la Grande Grammaire du français (2021). Chacun des ouvrages est analysé systématiquement en vue de présenter leur architecture théorique (« unité maximale de référence » et relations fondamentales) et les stratégies permettant de définir l’apposition (critères définitoires, composantes linguistiques et relation avec les parties du discours). L’étude démontre que l’apposition est non seulement un terme polysémique, mais qu’elle met aussi en évidence la logique des modèles tout en soulignant leurs limites.
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Jollin-Bertocchi, Sophie. "L’exemplification littéraire dans les grammaires synchroniques descriptives du français contemporain." SHS Web of Conferences 191 (2024): 04001. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/202419104001.

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Abstract:
Le recours aux exemples littéraires dans les grammaires soulève la question de la contextualisation des exemples, et de leur statut, attesté ou attestable. Si elle n’est pas totalement absente dans les grammaires du XVIe siècle, l’exemplification littéraire émerge véritablement au milieu du XVIIIe siècle pour occuper fortement le terrain grammatical au XIXe et encore dans les premières décennies du XXe siècle jusqu’aux années 1960. La prépondérance de la littérature dans le domaine des exemples ressortit à une visée normative et à une vision esthétique de la langue, pour laquelle les grands écrivains servent de modèle au bien écrire et au bien parler, inversant la valeur illustrative de l’exemple. Les conservatismes qui caractérisent les grammaires descriptives dans la première moitié du XXe siècle manifestent cependant une diversité qui témoigne d’une réflexion sur le statut et le fonctionnement des exemples, modèle ou document. Au XXe siècle, dans le sillage des « archives de la parole » réalisées au début du siècle, à partir de 1911, par F. Brunot, et de l’intégration du registre oral dans la littérature narrative, au tournant des années 1930, émerge la conscience d’une approche variationniste qui finit par s’imposer pleinement au début du XXIe siècle, avec pour conséquence la marginalisation de la littérature. Une hypothèse est que l’alternance des exemples forgés et des exemples littéraires dans les grammaires antérieures offre la première manifestation d’une sensibilité à la variation linguistique.
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Comtet, Roger. "F. I. Buslaev (1818-1897) : un linguiste russe disciple de J. Grimm et W. von Humboldt." Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage, no. 33 (November 19, 2012): 163–92. http://dx.doi.org/10.26034/la.cdclsl.2012.823.

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Abstract:
La carrière de Buslaev, linguiste et ethnographe, traverse tout le XIXe siècle russe à compter des années 1840 ; après avoir retracé les grandes étapes de la vie et de l’oeuvre de ce grand universitaire, on montrera la familiarité de Buslaev avec les écrits de ses deux maîtres allemands, Jacob Grimm et Wilhelm von Humboldt, et on décryptera tout ce qu’il doità leur réflexion dans ses écrits linguistiques. La conclusion semble être que Buslaev s’est plutôt inspiré de Grimm pour l’histoire de la langue, sans parler de tout son travail sur la littérature orale, alors que Humboldt lui a fourni des modèles d’analyse et de réflexion pour tout ce qui concerne la «synchronie» de la langue, en conférant du coup à ses écrits une dimension anthropologique. On vérifie ainsi que Humboldt n’a cessé d’être présent dans le paysage intellectuel russe de sa mort en 1835 jusqu’à la parution de l’ouvrage de Potebnja La pensée et la langue en 1862, contrairement à l’éclipse qu’il a connue en Europe occidentale.
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Rochebouet, Anne. "Pour une poétique du blanc1." Études françaises 53, no. 2 (August 17, 2017): 51–75. http://dx.doi.org/10.7202/1040897ar.

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Abstract:
L’espace blanc, envisagé ici comme une surface vide, souvent ignoré, est pourtant un élément essentiel de la structuration et de la mise en texte, en page et en livre à l’époque médiévale. Trois exemples, de la plus petite à la plus grande surface concernée, permettent ici de l’envisager, en présentant des champs de réflexion à développer. Ainsi le blanc entre les mots, réévalué par les linguistes avec notamment les travaux de Nelly Andrieux-Reix et Simone Monsonego, est aujourd’hui considéré comme un outil pour appréhender la conscience linguistique des copistes ; il pourrait ainsi permettre de nouvelles approches dans les manuscrits écrits dans des zones de contact linguistique, comme les manuscrits copiés en Italie. Le trou dans le support manuscrit peut quant à lui être utilisé dans des mises en scène esthétiques et graphiques complexes, qui font écho et dialoguent avec le texte copié autour de lui, comme on le voit dans le Roi Flore et la belle Jeanne, lors de la scène du bain interrompu par Raoul (Paris, BnF, fr. 24430). Enfin, l’utilisation d’espaces blancs et la distribution et l’agencement des éléments sur la page (module des écritures, rubriques, place des illustrations, présence ou non de bouts-de-lignes) dans le Double Lai de fragilité humaine du BnF, fr. 20029 permet à Eustache Deschamps d’infléchir l’un des dispositifs de mise en page utilisés pour les traductions. Il inverse ainsi en partie le statut attendu dans ces mises en page pour les deux textes mis en regard.
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Hopkin, David. "Les religieux et la culture vernaculaire en Europe : un aperçu et un exemple." Port Acadie, no. 24-25-26 (October 31, 2013): 424–49. http://dx.doi.org/10.7202/1019149ar.

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Abstract:
Le rôle joué par les religieux tant dans la collecte que dans la valorisation des traditions orales n’est pas spécifique à la Bretagne ni au Canada francophone : les religieux sont tout aussi présents parmi les folkloristes et ethnographes d’autres régions de l’Europe. Et les mêmes questions peuvent être posées sur leur implication dans la culture populaire : leur investissement a-t-il à voir avec leur vocation religieuse (ou était-ce simplement un résultat fortuit chez une personne cultivée au fait des tendances littéraires qui vit en étroite relation avec la culture rurale) ? Comment ont-ils surmonté l’hostilité religieuse pour certains éléments douteux de la culture populaire, et l’association du populaire et de la superstition ? Y avait-il notamment des réseaux cléricaux autour des savoirs populaires qui diffusaient des modèles de comportement en matière de collecte ? Y avait-il une conception spécifiquement catholique ou protestante de la valeur du folklore ? Comment la position d’autorité des prêtres au sein de la communauté a-t-elle influé sur leur pratique de collecte ? Comment ont-ils répondu à la politisation de la religion ? Quel est l’impact de toutes ces considérations sur les matériaux qu’ils ont recueillis et sur la façon dont ils les ont diffusés auprès du public ? Après un court résumé de la place des religieux dans la collecte folklorique en Europe depuis le dix-huitième siècle, ce chapitre considère trois motifs qui ont poussé les religieux à s’intéresser à la culture vernaculaire : le sens du merveilleux ; le problème de survivances païennes, et les savoirs linguistiques au service des missions. Pour conclure on prend l’exemple du père Louis Pinck, l’un des religieux les plus redoutables dans le Reichsland Elsass-Lothringen, et personnage controversé dans l’histoire mouvementée de l’Alsace et de la Lorraine entre les deux guerres. Si les cinq volumes du Weisen Verklingende de Pinck sont l’un des grands monuments de la collecte de la chanson folklorique en France au xxe siècle, leur forme doit beaucoup à l’influence de ses préoccupations religieuses et sacerdotales. La Lorraine présente un point commun avec la Bretagne et le Canada francophone : la politique linguistique y a également été au centre des activités de collecte.
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Van Viegen, Saskia, and Bruce Russell. "More than Language—Evaluating a Canadian University EAP Bridging Program." TESL Canada Journal 36, no. 1 (October 1, 2019): 97–120. http://dx.doi.org/10.18806/tesl.v36i1.1304.

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Abstract:
This article highlights findings from evaluation of a bridging program for international students at a large Canadian university. Designed specifically for the postsecondary context, the program moved along the continuum from a general, skills-based approach to English for Academic Purposes (EAP) teaching and learning, in which the focus may be on developing linguistic and communicative strategies common across academic subject areas, toward an approach that emphasizes context-specific, disciplinary uses of language. This shift from general to specific reflects the program’s interest in cultivating a more embedded, discipline-specific model for language teaching and learning in higher education, toward an English for Specific Purposes (ESAP) framework. Understanding this approach from a disciplinary literacy lens, the article describes the program model and examines relations among students’ language proficiency assessments, performance in the program, and subsequent performance in degree programs. Le présent article illustre les conclusions de l’évaluation d’un programme de transition pour les étudiants internationaux d’une grande université canadienne. Conçu spécifiquement pour le contexte postsecondaire, le programme progressait le long du continuum à partir d’une approche générale fondée sur les compétences de l’enseignement et de l’apprentissage de l’anglais académique (EAP), démarche pouvant mettre l’accent sur le développement de stratégies linguistiques et communicatives communes à toutes les matières académiques, pour passer ensuite à une approche qui met en relief un niveau de langue adapté à certains contextes et certaines disciplines. Ce passage du général au spécifique reflète l’intérêt du programme à cultiver un modèle d’enseignement et d’apprentissage des langues plus intégré et plus spécifique dans l’enseignement supérieur en préparation pour un cadre d’enseignement de l’anglais à des fins spécifiques (ESAP). Interprétant cette approche à la lumière de la littératie disciplinaire, l’article décrit le modèle du programme et examine les relations entre les évaluations de compétences linguistiques des étudiantes et étudiants, leurs résultats dans le cadre du programme et leurs résultats subséquents dans celui des programmes de grade universitaire.
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Ríos, Carmen. "Hedges and All That." Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 43, no. 1 (January 1, 1997): 1–13. http://dx.doi.org/10.1075/babel.43.1.02rio.

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Abstract:
Summary The following is a study of a set of various linguistic items, from the so-called discourse particles to whole clauses, which perform the pragmatic function of compromising. We discuss them here under the common heading "hedge". A revision of the literature on English hedges precedes what appear to be their semantic and pragmatic equivalents in Spanish, as illustrated by their distribution in the translation into Spanish of Julian Barnes' novel Talking It Over (Hablando del Asunto) and the English and Spanish editions of the Mediterranean Magazine, which are the reference points for the whole discussion. The formal divergences in the translation of hedges reflected in Hablando del Asunto converge upon the difficulty of rendering compromising attitudes, on the part of the speaker, by linguistic means which differ in the two languages. Whilst there is usually formal equivalence between English and Spanish as far as clause-terminal tags and disclaimers are concerned, the difficulties seem to be that the latter possesses a wider range of semantically equivalent verbs whereas the former resorts mainly to modal expressions and detensifying adverbs. Following Hübler's (1981) distinction between internal and external gradators, we envisage the differences in the distribution of hedges as being in strict correlation with a greater flexibility in the Spanish syntactic structure. The fact that the Spanish version lacks hedging devices present in the original leads us to consider the role of pragmatics in translation in order to account for vagueness as a linguistic phenomenon that reflects compromising attitudes on the part of the speaker which should be conveyed into the target language, if not by semantically equivalent phrases, at least by pragmatically equivalent means. Résumé L'article qui suit est une étude des différents termes linguistiques, allant de ce qu'on appelle des particules de discours jusqu'aux propositions entières, qui remplissent la fonction pragmatique de compromis. Nous les discutons ici sous le titre commun de "hedge". Une révision de la littérature concernant les "hedges" anglais précède ce qui semble être leurs équivalents sémantiques et pragmatiques en espagnol, comme l'illustre leur présence dans la traduction en espagnol du roman de Julian Barnes Talking It Over ainsi que les éditions anglaises et espagnoles du Mediterranean Magazine, qui sont les ouvrages de référence pour la discussion. Les divergences formelles dans la traduction des "hedges" reflétées dans Talking It Over convergent sur la difficulté d'interprétation des attitudes de compromis, de la part de l'orateur, par des moyens linguistiques qui sont différents dans les deux langues. Tandis qu'il y a généralement une équivalence formelle entre l'anglais et l'espagnol en ce qui concerne les "tags" en fin de proposition et les "disclaimers", la difficulté semble être que l'espagnol possède une plus grande gamme de verbes sémantiquement équivalents alors que l'anglais a principalement recours à des expressions modales et des adverbes de non-intensification. Suivant la distinction de Hiibler (1981) entre les graduants internes et externes, nous envisageons les différences dans 1'occurence des "hedges" comme étant en stricte corrélation avec une plus grande flexibilité de la structure syntaxique espagnole. Le fait que la version espagnole manque de termes de compromis présents dans l'original nous amène a considérer le rôle de la pragmatique dans la traduction afin d'exprimer le vague en tant que phénomène linguistique qui reflète des attitudes de compromis de la part de l'orateur. Celles-ci devraient être transmises dans le langage ciblé, si non par des expressions sémantiquement équivalentes, au moins par des moyens pragmatiquement équivalents.
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Dubois, Jérémie. "Des séjours linguistiques au service du rapprochement des peuples : les « foyers scolaires franco-allemands » dans l’entre-deux-guerres, une expérience d’éducation « co-nationale »." Voyages éducatifs : histoires de textes et de pratiques pédagogiques, no. 18 (July 12, 2022): 91–110. http://dx.doi.org/10.57086/sources.92.

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Des séjours linguistiques au service du rapprochement des peuples : les « foyers scolaires franco-allemands » dans l’entre-deux-guerres, une expérience d’éducation « co-nationale » — Les « foyers scolaires franco-allemands » constituent un dispositif original de séjours d’été organisés dans le nord de la France et en Allemagne. Élaborée entre 1928 et 1929, cette initiative implique surtout les académies de Lille et de Dijon, ainsi que la ville de Berlin. Ces foyers structurés autour de cours de langues reposent sur un apprentissage mutuel entre élèves des deux pays. D’abord exclusivement masculins, les séjours sont ouverts aux filles à partir de 1930. Ils permettent à leurs acteurs de comparer les modèles éducatifs des deux pays. Le projet pacifiste qui sous-tend l’initiative se traduit par des commémorations croisées des morts de la Grande Guerre. En 1933 toutefois, l’initiative est déstabilisée en plein essor par l’arrivée au pouvoir du parti nazi, qui provoque l’éviction de l’administrateur allemand du programme, Ernst Schwarz.
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Kogel, Judith. "Sur les traces de la racine trilitère dans la grammaire hébraïque." Histoire Epistémologie Langage 42, no. 1 (2020): 33–47. http://dx.doi.org/10.1051/hel/2020008.

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Abstract:
La notion de trilitéralité des racines, fortement inspirée par la tradition arabe, a demandé une grande créativité pour être mise en œuvre dans la grammaire hébraïque. Judah Ḥayyuj (Fez, 950 – Cordoue, ca 1000) fit œuvre de pionnier en analysant le comportement des consonnes faibles qui peuvent ne pas être visibles dans certaines formes verbales tout en restant présentes dans la forme théorique de base. Ses travaux ont été poursuivis par Jonah ibn Janaḥ (Cordoue, ca 985/990 – ca 1050) dont les ouvrages, adaptés ou traduits en hébreu, ont permis la diffusion des doctrines grammaticales de l’hébreu en Europe chrétienne et l’adoption définitive de la théorie des racines trilitères. Les dictionnaires des racines sur le modèle du Kitāb al-uṣūl d’Ibn Janaḥ, outil commode pour classer le lexique biblique, devinrent populaires en Provence médiévale. Il restait cependant une difficulté majeure, à savoir les manières d’identifier la racine d’une forme nominale ou verbale complexe. Profiat Duran (Perpignan, < 1360 – ca 1414) fut le premier auteur à insérer dans sa grammaire, le Maˁaseh efod, un chapitre décrivant les différentes méthodes permettant l’identification des racines. Ce passage, adapté ou résumé, fut fréquemment repris par les humanistes chrétiens dans leurs ouvrages linguistiques, et ce jusqu’au XIXe siècle.
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Emery, Peter G. "An ATN-based model of human translation and its application to an Arabic literary text." Babel. Revue internationale de la traduction / International Journal of Translation 42, no. 3 (January 1, 1996): 141–57. http://dx.doi.org/10.1075/babel.42.3.03eme.

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Abstract:
Abstract Description of the translation process has been and continues to be an abiding problem in translation theory. In the quest for greater scientific rigour an ATN (Augmented Transition Network) surface-structure text-parser is adapted as the basis for a model of human translation. Combining systematicity and flexibility, the model makes explicit the reasons which lie behind translators' choices as well as the insights from contrastive and theoretical studies which inform these choices. The translation process is depicted as a hierarchy of cycles of increasing generality ( from micro- to macro-levels) serving the ultimate goal of rhetorical equivalence of source and target texts. The model is demonstrated utilizing an Arabic literary text and its published translation which together are evaluated in relation to an idealized target text. Résumé En matière de théorie de la traduction, la description du processus de traduction a toujours été et est aujourd'hui encore un défi continuel. Pour obtenir une plus grande rigueur scientifique, on a intégré un système d'analyse grammaticale dans un réseau ATN (Augmented Transition Network) et on l'a adapté pour servir de base à un modèle de traduction humaine. Ce programme d'analyse grammaticale contient une fonction de comparaison des structures qui est analogue aux choix que fait le traducteur pour trouver dans la langue cible des équivalents des éléments de la langue source. De plus, le modèle ATN reflète aussi, à certains égards, le processus humain, comme le traitement actif, l'organisation des unités linguistiques et les opérations sérielles et bidirectionnelles. Enfin, le modèle fait aussi apparaître les motifs qui justifient les choix du traducteur et il éclaire ces choix sous l'angle des études comparatives et théoriques. Le processus de traduction est décrit comme une hiérarchie de cycles dont la généralité évolue du niveau micro au niveau macro. Le produit de chaque cycle représente la somme des décisions prises par le traducteur pour trouver les structures équivalentes et il constitue l'apport dans le cycle suivant, le but ultime du processus de traduction étant d'arriver à l'équivalence rhétorique du texte source et du texte cible. La démonstration du modèle s'effectue à l'aide d'un texte arabe littéraire et une traduction déjà publiée de ce texte, ces deux documents étant alors évalués par rapport à un texte cible idéal.
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Saint-André Utudjian, Éliane. "Processus d’acculturation et problèmes de traduction : le théâtre de Wole Soyinka." TTR : traduction, terminologie, rédaction 6, no. 2 (March 16, 2007): 79–101. http://dx.doi.org/10.7202/037152ar.

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Résumé Processus d'acculturation et problèmes de traduction : le théâtre de WoIe Soyinka — Cette étude traite des déterminations linguistiques et culturelles que fait peser une culture-source peu familière sur la traduction en français du théâtre de langue anglaise de l'auteur nigérian WoIe Soyinka, prix Nobel de littérature (1986). L'ethnie yoruba fournit à ces pièces une langue polytonale, une civilisation enracinée dans le sacré et un théâtre ambulant opératique. Les influences occidentales se reconnaissent à l'utilisation de l'anglais standard par les personnages membres de l'élite cultivée, de mots-clés révélateurs d'idéologies par les personnages représentatifs et de modèles littéraires occidentaux. La composante anglo-nigériane, synthèse plus ou moins cohérente, mais toujours très riche, de toutes les influences, se distingue par l'emploi de l'anglais pidgin, d'un anglais nigérianisé et d'un style heurté, parfois hermétique, exprimant la souffrance et la rébellion. Les trois composantes de ce théâtre (indissociables dans la réalité) exigent du traducteur des techniques variées, une culture étendue et une grande sensibilité poétique. Il revient au traducteur francophone de trouver des équivalents français susceptibles de rendre des faits de civilisation africains, issus de processus d'acculturation complexes.
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Herbinaux, Nadège, Julie Van de Vyver, Philippe Anckaert, and Fanny Meunier. "éveil aux langues en Belgique francophone." NEXUS : Connecting teaching practice and research 2, no. 1 (September 7, 2022): 85–106. http://dx.doi.org/10.14428/nexus.v2i1.64013.

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Abstract:
Dans le cadre des travaux du Pacte pour un enseignement d’excellence en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), l'éveil aux langues (EAL) a été ajouté au programme des élèves en maternelle depuis septembre 2020. Selon les « Balises de progression de l’éveil aux langues » (Fédération Wallonie-Bruxelles, 2020), les objectifs de sensibilisation et de prise de conscience de phénomènes langagiers impliquent de développer des attitudes d’ouverture à la diversité linguistique et culturelle, de renforcer l’intérêt pour les langues et d’assurer le développement de savoirs relatifs aux langues. Divers projets de recherche de grande ampleur abordant l’EAL ont été menés en Europe, mais la situation en FWB n’a pas encore fait l’objet d’études spécifiques. Notre recherche met en perspective les visées théoriques de l’EAL (inspirées de Candelier, 2008) et les pratiques enseignantes observées dans quatre classes de maternelle via deux questions de recherche : (1) Les pratiques observées rencontrent-elles les objectifs poursuivis par le document de référence Balises ? (2) Quels sont les freins et difficultés rencontrés dans la mise en œuvre de l’EAL en FWB ? Les pratiques déclarées récoltées lors d’entretiens semi-dirigés et l’observation des pratiques en classe ont permis l’analyse de la mise en œuvre de l'EAL. En nous basant sur le modèle ouvert de l’analyse de contenu qualitative (L'Écuyer,1990), nous avons identifié des catégories d’informations à partir des données brutes. La grille d’analyse nous permet de dresser une classification finale des freins et difficultés et ainsi de dégager des pistes d’amélioration de l’accompagnement des nouveaux acteurs de l’EAL.
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Choquette, Leslie. "Aram J. Pothier à Paris en 1889 et 1900. L’identité franco-américaine d’un futur gouverneur et de sa femme française." Recherches sociographiques 65, no. 2-3 (2024): 393–418. https://doi.org/10.7202/1116250ar.

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Abstract:
Aram J. Pothier (1854-1928), premier Franco-Américain à occuper le poste de gouverneur, est un personnage controversé dans sa communauté franco-américaine du Rhode Island. Est-il un Canadien français modèle ou un lâche « assimilateur »? La presse francophone de l’époque est divisée sur ce point. Cet article essaie de mieux comprendre l’identité franco-américaine du futur gouverneur à la lumière de sa correspondance et de ses choix privés. En 1889, commissaire du Rhode Island à l’Exposition universelle de Paris, Pothier écrit vingt lettres à son frère Joseph, qui sont riches d’enseignements du point de vue linguistique et identitaire. La correspondance de Pothier lorsqu’il revient à Paris pour l’Exposition universelle de 1900 n’a pas été conservée, mais c’est à cette occasion qu’il fait la connaissance de sa future épouse, la Française « Françoise de Charmigny ». Cette histoire privée d’Aram Pothier révèle un homme – voire un couple – imbu du rêve américain d’enrichissement personnel et de promotion sociale, mais nullement tenté par l’assimilation. Pothier ne renie jamais l’idéologie de la survivance basée sur la langue, la religion et les traditions françaises. Pourtant, dans sa nouvelle identité à trait d’union, la référence nationale française, symbolisée par son choix d’épouser une Parisienne, remplace en grande partie la référence canadienne. En fin de compte, Aram J. Pothier n’est ni l’homme idéal conçu par les idéologues de la survivance ni un aspirant Yankee. Il réussit à forger sa propre identité franco-américaine en se servant du prestige culturel dont jouit la république soeur aux États-Unis, en alliance avec sa femme française, actrice prête à s’inventer elle aussi un nouveau personnage.
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Fells, Ray. "Labour-Management Negotiation : Some Insights into Strategy and Language." Articles 55, no. 4 (April 12, 2005): 583–605. http://dx.doi.org/10.7202/051350ar.

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Abstract:
Les négociateurs tant du côté patronal que du côté syndical ont le choix d'adopter une stratégie d'opposition ou de solution de problèmes pour mettre fin à un litige, mais il se peut fort bien qu'ils aient à faire des concessions, et c'est là un processus qui est moins clairement compris. On peut s'attendre à ce que des négociateurs en situation d'opposition, par exemple, annoncent leur position, fournissent peu d'information et accompagnent le tout de menaces. Les négociateurs qui utilisent l'approche « solution de problèmes » vont aussi faire part de leurs besoins, mais en termes d'intérêts et non de positions ; ils vont alors échanger de l'information au sujet de leurs priorités, faire des offres multiples et faire preuve d'un certain support. Alors que ces deux stratégies de négociation peuvent être reconnues par leurs comportements contrastants, le processus de « concession » est moins évident. Concéder est ce qui survient lorsque qu'on renonce à la compétition, un tel renoncement se traduisant par l'absence ou la réduction des comportements d'opposition. On peut s'attendre à ce que des engagements fermes à l'endroit d'une position cède la place à la flexibilité et à l'ambiguïté. Des données puisées de l'observation d'une négociation patronale syndicale fournissent des indications sur la façon dont les négociateurs discutent d'un enjeu, comment ils font des concessions et dans quelle mesure ils s'engagent dans un processus de solution de problèmes. La ronde de négociations observée est celle qui se déroulait dans un grand hôpital du secteur privé situé à Perth, en Australie-Occidentale, entre la direction et deux syndicats regroupant tout le personnel, sauf les infirmières. Les enjeux de cette négociation couvraient l'ensemble des conditions d'emploi. L'auteur a assisté à toutes les sessions formelles de négociation, aux rencontres des parties et il a effectué des entrevues avec les négociateurs-clés. L'essence de la stratégie d'opposition consiste pour la partie adverse à maintenir sa position. On découvre que le fait de maintenir une telle fermeté implique une simple réaffirmation face à la position opposée de l'autre partie. On procède à l'argumentation des énoncés de position par des tentatives de clarification, mais sans plus. La vigueur du langage ou l'absence de langage n'indique pas la force d'une position ; en effet, le fait de refuser de discuter d'un enjeu équivaut parfois à une expression de fermeté. Cette étude de cas laisse croire aussi qu'une action de l'ordre de la solution de problèmes implique des suggestions d'ordre pratique plutôt qu'un échange ouvert d'informations et d'idées. Les négociateurs peuvent donner un signe d'ouverture en tenant des propos du genre : « Je peux saisir d'où vous venez en abordant l'aspect de l'équité salariale ». De nouvelles propositions prennent la forme d'une simple suggestion : « Que pensez-vous de l'introduction d'une prime dans l'échelle des techniciens ». Cependant, le ton des échanges peut demeurer compétitif. On ne peut considérer ces échanges comme étant de l'ordre de la solution de problèmes, quoique ce soit la façon dont certains enjeux trouvent une solution. La stratégie d'opposition connaîtra le succès seulement si la partie adverse fait des concessions. Il ne s'agit pas pour autant d'une totale capitulation, mais l'accord ne sera pas atteint, à moins que l'une ou que les deux parties cheminent vers une réduction de leurs différences. Cependant, à cette étape, les négociateurs font face à un dilemme : comment laisser croire à une concession sans encourager l'autre partie à devenir encore plus en opposition ? L'étude de cas suggère que les négociateurs n'attirent pas l'attention sur le moment où ils cèdent du terrain ; le cheminement vers la position de l'autre partie ou l'accord avec cette dernière se fait alors plutôt rapidement et sans trop d'histoires. Les négociateurs peuvent même fournir des indices à l'effet qu'un point litigieux a été résolu sans le dire en utilisant pour ce faire différentes formes de langage. A l'ordre du jour de la plupart des séances de négociation paritaire, on trouvait un certain nombre de points à aborder. Le modèle des échanges consistait dans le cas du négociateur syndical à mettre de l'avant des arguments à l'appui de sa position, ce qui entraînait une réponse de la part du négociateur de l'établissement. Suite à des échanges subséquents sur un point en litige, le négociateur patronal pouvait affirmer que la solution proposée ne lui créait pas de problème. Ce langage laissait croire au négociateur de la partie adverse que la direction concédait ce point et que l'enjeu avait trouvé sa solution. Une autre manière d'indiquer qu'une entente existait était de faire la suggestion qu'une disposition de la convention soit rédigée à titre indicatif, plus précisément, de façon qu'on puisse y revenir pour ajouter quelques termes. Ce genre de situation apparaît aux yeux des personnes impliquées comme une tentative d'entériner un accord plutôt qu'une occasion pour une partie de réitérer sa position. Une autre façon chez les négociateurs de faire part de leur volonté de modifier leur position consistait à recourir aux termes suivants : « nous y songerons », « nous verrons » ou « nous vous reviendrons là-dessus ». Ceci laissait croire qu'à la prochaine rencontre on présenterait une position modifiée. Le fait pour l'une ou l'autre partie de reconsidérer ainsi un enjeu était la manière la plus usitée de mettre fin à la discussion et d'arriver à un accord. Nous avons ainsi mis au jour deux modes de concessions. D'abord, des négociateurs peuvent arriver à un accord, mais en utilisant peu de mots. Ensuite, des négociateurs peuvent introduire un assouplissement de leurs positions d'une séance de négociation à une autre. Dans aucun cas ce processus ne peut-être considéré comme un recul ou un retrait. Ceci laisse croire plutôt que ces concessions silencieuses se présentent comme un mécanisme linguistique pour amorcer un changement tout en sauvant la face. Il faut poursuivre la recherche pour découvrir les raisons qui incitent les négociateurs à adopter une stratégie particulière et la façon dont ils mettent en pratique cette stratégie à la table de négociations. Une considération importante est à l'effet qu'ils doivent demeurer vigilants face à des variations de langage, face à une simple suggestion faite à l'intérieur d'une position autrement très compétitive. Ils doivent également apprendre à se satisfaire au départ d'une concession implicite, au lieu de forcer l'adversaire à la rendre explicite.
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Léonard, Jean Léo. "L’agglutinance dans les langues finno-ougriennes: déconstruction par modélisation PFM." Cahiers du Centre de Linguistique et des Sciences du Langage, no. 63 (March 31, 2022): 33–58. http://dx.doi.org/10.26034/la.cdclsl.2021.1959.

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Les langues finno-ougriennes sont souvent citées comme parangon de langues «agglutinantes», alors que, dans le détail de leur diversité et de leur variation dialectale, il n’en est rien. C’est une tradition de pensée tantôt positiviste, idéaliste, évolutionniste et réductionniste qui a imposé cette vue, qu’on prend souvent pour argent comptant, à l’aune des variétés littéraires de langues comme le finnois ou le hongrois. On fait plus rarement référence à des langues comme l’estonien, le live ou le vote, langues fenniques méridionales dont la morphologie a muté de manière massive pour se nicher désormais en grande partie dans leur (morpho)phonologie. Dans le présent article, les prémisses qui définissent l’agglutinance sont passées au crible d’une épistémologie critique, sur le plan empirique: transparence, univocité, concaténativité, etc. Nous appliquons ensuite une modélisation inférentialiste (Paradigm Function Morphology) aux classes flexionnelles de langues fenniques, comme le finnois, envisagé dans sa variation dialectale, l’estonien, le live et le vote. Nous montrons que ces langues et/ou variétés répondent davantage à une logique de grammaire inférentielle qu’au mécanicisme univoque de l’agglutinance. Au terme de ce survol empirique, nous aboutissons à la conclusion que l’agglutinance gagne à être déconstruite à la lumière des faits et des modèles de la grammaire générative. Celle-ci offre un dispositif d’analyse des fonctions paradigmatiques qui permet de transcender les projections aprioristiques (positivistes, idéalistes, romantiques) sur les grammaires des langues. Dans une telle approche, seuls les concepts d’incrémentialité et d’inférentialité s’avèrent heuristiques, et permettent d’amplifier l’horizon de découverte des systèmes et des structures linguistiques in vivo.
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Hammad, Manar. "L'Université de Vilnius: exploration sémiotique de l’architecture et des plans." Semiotika 10 (December 22, 2014): 9–115. http://dx.doi.org/10.15388/semiotika.2014.16756.

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Abstract:
Cette étude sémiotique de l’Université de Vilnius s’articule en deux composantes intimement liées: l’objet d’étude d’une part, la méthode mise en oeuvre d’autre part. L’image qui se dégage de l’objet dépend de la méthode descriptive, et la méthode descriptive a été adaptée pour la prise en compte de certains caractères spécifiques de l’objet donné. Par commodité, ces deux composantes seront abordées séparément dans ce résumé.L’objet d’étude est constitué par l’Université de Vilnius, considérée d’un point de vue spatial. Si l’état actuel des bâtiments est directement accessible à l’observation, plusieurs états antérieurs sont décrits par une collection de plans conservés dans les archives du département de l’héritage culturel du Ministère de la Culture Lituanien. La Bibliothèque Nationale de France conserve en outre une collection de projets dessinés pour l’Université de Vilnius au sein de la Compagnie de Jésus. L’analyse sémiotique de ce corpus syncrétique (bâtiments, plans techniques, projets) impose la prise en compte d’acteurs sociaux (enseignants, étudiants, techniciens) et d’acteurs environnementaux (froid, feu, intempéries, vieillissement) dont les interactions avec les lieux sont productrices de sens.Le caractère spécifique d’un tel corpus pourrait laisser croire que l’analyse n’aurait d’intérêt que pour des lecteurs lituaniens motivés par des liens affectifs locaux. Sans remettre en cause les qualités indéniables du corpus retenu, l’utilisation de la méthode sémiotique donne à l’analyse un intérêt méthodologique dont la généralité ne se restreint pas au cas considéré. Pour l’étude des plans de l’Université de Vilnius, l’approche sémiotique est amenée à effectuer un bond qualitatif par rapport aux études initiées en 1974 par le Groupe 107, et l’approche discursive Greimassienne remplace une approche linguistique trop attachée au modèle Hjelmslevien. La consécution diachronique des plans permet de reconnaître plusieurs transformations de l’espace universitaire, chacune d’entre elles distinguant un avant d’un après. L’aménagement des cours autour desquelles se déploient les salles, la concaténation des cours, leur orientation, leurs degrés d’ouverture, permettent de reconnaître des effets de sens successifs qui informent l’opération globale par laquelle l’Université tend à occuper la totalité de l’îlot urbain dans lequel elle est inscrite, et dont elle n’occupait initialement qu’une partie réduite. L’apparition des portiques au dix-septième siècle, leur mode d’implantation, leur organisation modifient profondément l’espace universitaire, tant dans son allure visuelle que dans son fonctionnement pragmatique. La substitution des voûtes aux plafonds change l’allure de l’intérieur des locaux, tout en assurant une meilleure résistance aux éventuels incendies, dont l’occurrence répétée est notée par les archives.L’analyse discursive de l’espace impose la prise en compte d’acteurs sociaux qui agissent sur l’espace ou dans son cadre. Une première distinction différencie les Enseignants des Enseignés. Lors de la fondation de l’Université en 1586, l’enseignement est confié à la Société de Jésus, dont la fondation en 1540 était relativement récente, et dont la vocation à l’enseignement s’affirmait avec force non seulement en Europe, mais aussi au Nouveau Monde récemment découvert. La dissolution de l’Ordre Jésuite en 1772 eut des répercussions directes sur l’Université de Vilnius, en particulier sur l’organisation interne des locaux et sur leur attribution fonctionnelle (on peut noter que la différenciation fonctionnelle des lieux est inscrite sur les plans qui remontent au début du dix-septième siècle). Les espaces dévolus aux étudiants permettent de distinguer un groupe résidant (les internes) et un groupe non résidant (les externes) parmi une population que l’on suppose locale et régionale, car la situation géographique de la Lituanie était relativement périphérique par rapports aux centres du savoir qu’étaient Rome et Paris à la fin du seizième siècle et au début du dix-septième siècle. L’élaboration parisienne des plans pour l’Université de Vilnius témoigne du fait que l’on pensait l’espace comme un moyen d’action (que la sémiotique identifie, selon les cas, comme acte d’énonciation spatiale, ou comme acte de manipulation, au sens technique du terme).Différentes expressions matérielles (alignement des bâtiments sur les directions cardinales, allure italianisante des cours à portiques) véhiculent les valeurs profondes universelles du programme de base de l’Université, qui est celui de la diffusion (transmission) de valeurs abstraites d’un centre vers une périphérie. L’enseignement réservait un large part à la religion catholique, universelle par définition (c’est le Père de l’Église Clément d’Alexandrie qui promeut l’usage du terme grec Katholikos -universel- pour qualifier le Christianisme). Dans l’Italie de la Renaissance, les théoriciens Alberti et Vasari opposent les valeurs universelles de l’Humanisme, tirées de l’Antiquité Classique, aux valeurs particulières caractérisant la production de l’Europe « gothique » du Moyen-Âge, ce dernier étant défini négativement comme ce qui a séparé l’Antiquité de la Renaissance.Considérée comme énoncé spatial, l’architecture apparaît comme un dispositif matériel chargé de modalités destinées à réguler l’action des acteurs qui y accomplissent leurs programmes d’usage. La circulation physique des personnes s’avère jouer un rôle central parmi les actions reconnaissables. Le circuit des visites guidées, opposé à la latitude donnée aux étudiants et aux enseignants, permet de définir un secteur public (moderne) de l’Université, centré sur la bibliothèque, et opposable à un secteur privé centré sur le rectorat. Les portiques, installés aux différents étages pour résoudre des questions de circulation humaine, remplissent simultanément des fonctions d’éclairage et d’isolation thermique. En reconnaissant de telles superpositions fonctionnelles, l’analyse impose la reconnaissance d’acteurs sémiotiques non matériels tels que la lumière et le froid. La poursuite de la même logique d’analyse mène à la reconnaissance du feu et du temps comme acteurs jouant un rôle dans la détermination des formes architecturales, et donc dans la formation de l’énoncé spatial qu’est l’Université.Opposable aux processus évoqués ci-dessus, l’action qui coordonne l’homogénéisation de l’allure de la Grande Cour et celle de la Cour de l’Observatoire ne relève pas de l’énoncé spatial interne, mais d’une énonciation externe: elle témoigne d’une pensée plastique, géométrique, qui poursuit une fin identitaire: son action donne à l’Université, à un moment de son existence, une allure cohérente qui participe à la définition de son identité. Une démarche énonciative comparable est repérable, à l’époque récente, dans la mise en espace de deux espaces garnis de fresques: le vestibule balte et le vestibule grec. Par de tels actes énonciatifs, la direction de l’Université s’adresse à la communauté universitaire, définie ainsi comme un destinataire interne, pour lui transmettre des messages dont les valeurs profondes sont reconnaissables comme l’identité, la cohérence, l’universel, le particulier. D’autres transformations architecturales, en particulier celles qui sont menées au début du dix-neuvième siècle sur la cour de la bibliothèque, développent vis à vis du public extérieur à l’Université, un discours relatif aux savoirs qu’elle développe et diffuse dans la société. Le caractère diachronique du corpus impose de reconnaître des transformations, mettant dès lors l’accent sur des actes énonciatifs spatiaux, puisque tout acte de construction est interprétable comme un acte énonciatif. Ce qui fait beaucoup de place, dans l’analyse, aux effets de sens énonciatifs, aux dépens des effets de sens énoncifs. D’un point de vue méthodologique, ceci apporte la preuve, par l’exemple, de la pertinence de l’utilisation du concept d’énonciation pour une expression spatiale et non verbale.
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Racon, Carole. "Identité(s) archipélique(s) : deux exemples de créolisation sous le prisme de l’écriture et de la musique." Archipélies 18 (2025). https://doi.org/10.4000/134y3.

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Abstract:
Envisager la question de la caribéanité sous le prisme du transmodernisme dans l’espace caribéen pourrait résonner, de notre point de vue comme une évidence, tant se posent, du fait de sa constitution et sa diversité culturelle, ethnique, linguistique et politique, les questions d’ordre identitaire. À l’intérieur de cet article, nous tâcherons de montrer dans quelle mesure les œuvres caribéennes contemporaines servent de modèle à la nouvelle approche analytique introduite par le concept de la transmodernité. Pour ce faire, nous nous proposons d’analyser deux œuvres représentatives de l’aire caribéenne, en adoptant un angle de vue littéraire mettant en relief les axes de réflexion propres à cette région du monde, à travers deux auteurs caribéens : Marcio Veloz Maggiolo, écrivain dominicain et Pierre-Édouard Décimus (2023), un auteur-compositeur guadeloupéen, créateur de concepts musicaux novateurs, qui décrit son itinéraire personnel et musical, dans Pou Zót. Les deux ouvrages ont en commun la musique, qui tient lieu à la fois de lien entre les textes, de repère identitaire et de mode d’expression. Notre propos consistera à mettre en lumière, par le biais de la créativité caribéenne, cette poétique qui s’offrirait comme la matrice de pensée d’un Nouveau Grand Récit de la « Relation ».
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Djionang Pindoh, Prestilien, and Paulin Melatagia Yonta. "Self-supervised and multilingual learning applied to the Wolof, Swahili and Fongbe." Revue Africaine de Recherche en Informatique et Mathématiques Appliquées Volume 42 - Special issue CRI... (February 11, 2025). https://doi.org/10.46298/arima.13416.

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Abstract:
soumission à EpisciencesUnder-resourced languages encounter substantial obstacles in speech recognition owing to the scarcity of resources and limited data availability, which impedes their development and widespread adoption. This paper presents a representation learning model that leverages existing frameworks based on self-supervised learning techniques—specifically, Contrastive Predictive Coding (CPC), wav2vec, and a bidirectional variant of CPC—by integrating them with multilingual learning approaches. We apply this model to three African languages: Wolof, Swahili, and Fongbe. Our evaluation of the resulting representations in a downstream task, automatic speech recognition, utilizing an architecture analogous to DeepSpeech, reveals the model’s capacity to discern language specific linguistic features. The results demonstrate promising performance, achieving Word Error Rates (WER) of 61% for Fongbe, 72% for Wolof, and 88% for Swahili. These findings underscore the potential of our approach in advancing speech recognition capabilities for under-resourced languages, particularly within the African linguistic landscape.Les langues sous-dotées rencontrent d'importants obstacles en reconnaissance vocale en raison du manque de ressources et de la disponibilité limitée des données, ce qui freine leur développement et leur adoption à grande échelle. Cet article présente un modèle d'apprentissage de représentations qui s'appuie sur des cadres existants basés sur des techniques d'apprentissage auto-supervisé — en particulier le Contrastive Predictive Coding (CPC), wav2vec, et une variante bidirectionnelle du CPC — en les intégrant à des approches d'apprentissage multilingue. Nous appliquons ce modèle à trois langues africaines : le wolof, le swahili et le fongbe. L'évaluation des représentations obtenues dans une tâche en aval, la reconnaissance automatique de la parole, en utilisant une architecture similaire à DeepSpeech, montre la capacité du modèle à discerner des caractéristiques linguistiques propres à chaque langue. Les résultats démontrent des performances prometteuses, avec des taux d'erreur de mots (WER) de 61 % pour le fongbe, 72 % pour le wolof et 88 % pour le swahili. Ces résultats soulignent le potentiel de notre approche pour faire progresser les capacités de reconnaissance vocale des langues sous-dotées, en particulier dans le contexte linguistique africain.
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Ferreira, Auphélie, and Yanis da Cunha. "Étude statistique sur corpus de l’alternance que / Ø en français parlé : quel est l’effet de la proximité communicationnelle ?" Discours 34 (2024). http://dx.doi.org/10.4000/12jg6.

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Abstract:
L’alternance entre séquence syndétique (je pense qu’il ne va pas venir) et asyndétique (je pense Ø c’est à onze heures) a été étudiée quantitativement en anglais (Jaeger, 2010) et en français québécois (Liang et al., 2021), mais pas en français métropolitain. Ainsi, en se concentrant sur les verbes croire et penser regroupés dans la catégorie des verbes « recteurs faibles », cet article présente une étude quantitative menée sur deux corpus de français parlé : le MPF (« Multicultural Paris French ») et le CEFC (« Corpus d’étude du français contemporain »). 1 249 occurrences de ces verbes ont été annotées manuellement pour un ensemble de facteurs linguistiques (personne, catégorie des sujets, présence de la négation, etc.) et non linguistiques (proximité / distance communicationnelle). À l’aide d’un modèle de régression logistique, la significativité d’un ensemble de facteurs hétérogènes dans le choix de construction est démontrée. Un intérêt particulier est porté sur le facteur communicationnel : les échanges caractérisés par la proximité et la connivence affichent une plus grande proportion de constructions asyndétiques.
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Bromberger, Christian. "Iran." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.108.

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Abstract:
Entre les mondes arabe (Irak, États du Golfe…), turc (Turquie, Azerbaïjan, Turkmenistan) et européen (par la trouée du Caucase et de la mer Caspienne), l’Iran forme un ensemble distinct dont la population est fortement attachée à sa spécificité. Cette forte originalité au sein du Moyen-Orient, les Iraniens la doivent à leurs origines symbolisées par leur langue, le persan, une langue indo-européenne, à la doctrine religieuse qu’ils professent en majorité, le chiisme, qui s’oppose au principal courant de l’islam, le sunnisme, enfin, paradoxalement, à leur forte occidentalisation due à un courant d’échanges continus depuis la fin du XIXème siècle et que n’a pas interrompu la Révolution islamique. Ces trois constituants de l’identité iranienne sont contrebalancés par des facteurs de division de la société, plus ou moins accusés selon les époques. Le premier constituant de l’identité iranienne, revendiquée par la population, c’est l’ancrage du pays dans une histoire plurimillénaire, la conscience d’appartenir à un des plus anciens États du monde, de la continuité d’une civilisation qui a su assimiler les envahisseurs successifs. Les Iraniens sont d’origine aryenne. Irân-vej, en langue pehlevi, l’ancienne langue iranienne parlée sous les Sassanides (224-651 ap. J.-C.), c’est le pays des Aryens. Les occidentaux ont préféré, à travers l’histoire, le nom qu’avaient donné les Grecs au pays, « Perse », du nom de la grande tribu qui avait fondé l’Empire achéménide au VIème siècle avant J.-C. Diplomates et voyageurs utilisèrent le mot « Perse » jusqu’en 1935 quand l’empereur Reza chah imposa le nom officiel d’Iran, déjà utilisé dans la population, et récusa le nom de Perse qui connotait des légendes anciennes et ancrait le pays dans un passé folklorique. Encore aujourd’hui les occidentaux ont tendance à utiliser « Perse » quand ils se réfèrent à des aspects valorisants (archéologie, cuisine, poésie…), réservant « Iran » pour évoquer des thématiques plus inquiétantes (Révolution, terrorisme). Venus des steppes froides d’Asie intérieure, les Iraniens sont, à l’origine, des nomades indo-européens qui se sont fixés, aux IIème et au Ier millénaires avant J.-C sur le haut plateau( entre 800 et 1000 mètres) entouré de montagnes qui constitue la majeure partie de l’actuel Iran. Le genre de vie qui a dominé jusqu’aux invasions turco-mongoles (XIème-XIIIème siècles) était celui d’agriculteurs sédentaires pratiquant de courts déplacements pastoraux à l’intérieur des vallées. Les invasions médiévales ont entraîné la « bédouinisation » (X. de Planhol) de populations jusque là sédentaires si bien que l’Iran est devenu le plus grand foyer mondial de pastoralisme nomade. Ces bouleversements au fil de l’histoire, précédés par la conquête arabe au VIIème siècle, n’ont pas fait disparaître pour autant la langue persane ni fait refluer un folklore spécifiquement iranien. La nouvelle année (noruz) que célèbre la population est une année solaire qui débute à l’équinoxe de printemps et compte 365 jours. La vie en Iran est ainsi rythmée par deux calendriers antagonistes, le calendrier solaire pour le quotidien et le calendrier lunaire musulman pour les cérémonies religieuses. Noruz est aussi fêté dans les anciennes possessions et l’aire d’influence de l’Iran (sarzamin-e Iran : le « territoire » de l’Iran, Iran-e bozorg : le grand Iran) où le persan, sous l’appellation dari en Afghanistan et tajik au Tajikistan, est une langue officielle. La prise en considération de l’unité et du fort sentiment national iraniens ne doit pas masquer l’hétérogénéité et les facteurs de division au sein du pays. Et tout d’abord la diversité ethno-linguistique. Si environ 85% de la population parle le persan, ce n’est la langue maternelle que de 50% des locuteurs. D’importantes minorités occupent les marges du pays : au nord-ouest, les Turcs azeri, qui forment environ 20% de la population iranienne ; à l’ouest les Kurdes ; au sud, des Arabes ; au sud-est les Baloutches. Cette diversité ethno-linguistique se double d’une diversité religieuse, chez les Baloutches, une partie des Kurdes et une partie des Arabes qui sont sunnites. Les revendications identitaires de ces minorités se déclinent avec une intensité très variable, se bornant tantôt à des manifestations culturelles, prenant parfois un tour plus politique avec des demandes d’autonomie ou encore s’accompagnant d’actions violentes (ainsi au Baloutchestan et dans une moindre mesure au Kurdistan). S’ajoutent à ces différences culturelles et à ces revendications identitaires de forts contrastes en matière de genre de vie. La vie paysanne, en net déclin (on ne compte plus que 26% de population rurale selon le recensement de 2016), se caractérise par de fortes traditions communautaires, notamment pour la gestion de l’eau amenée traditionnellement des piémonts par des galeries drainantes souterraines (les qanât). Les pasteurs nomades forment de grandes tribus (tels, au sud de l’Iran, les Bakhtyâri et les Qashqa’i) qui se singularisent par rapport aux Bédouins des déserts du Moyen-Orient par les traits suivants : il s’agit d’un nomadisme montagnard menant les pasteurs et leurs troupeaux des plaines vers les sommets au printemps et inversement à l’automne ; les tribus regroupent des centaines de milliers d’individus soumis à des « chefferies centralisées » (J.-P. Digard) et ont formé des états dans l’État rigoureusement hiérarchisés. Mais c’est le mode de vie urbain qui est depuis une quarantaine d’années majoritaire. La ville avec son bâzâr, sa grande mosquée, ses services est particulièrement valorisée. La population de Téhéran (9 millions d’habitants) et de son agglomération (15 millions) a crû considérablement depuis le début du XXème siècle (environ 200 000 habitants en 1900). Banlieues et cités périphériques regroupent des « paysans dépaysannés » (P. Vieille) (pour un exemple de ces cités périphériques voir S. Parsapajouh). La ville elle-même est fortement stratifiée socialement. Ainsi, à Téhéran, s’opposent un nord riche où réside une bourgeoisie occidentalisée et les quartiers populaires et pauvres du sud de la ville. Le second constituant de l’identité iranienne, c’est le chiisme. Ce courant religieux remonte aux premiers temps de l’islam quand il fallut choisir un successeur au prophète. Les chiites, contrairement aux sunnites, optèrent pour le principe généalogique et choisirent pour diriger la communauté le gendre et cousin de Mohammed, Ali (shi’a signifie partisan - de Ali). Selon les dogmes du chiisme duodécimain, la version du chiisme dominante en Iran, seuls les 12 imam-s (Ali et ses descendants) ont pu exercer un pouvoir juste et légitime. Le douzième imam a disparu en 874 et dans l’attente de la parousie de cet « imam caché » toute forme de gouvernement est nécessairement imparfaite. Ce dogme prédispose à une vision critique du pouvoir. Au cours de l’histoire certains ont préféré cultiver de l’indifférence à l’égard de la vie politique et se réfugier dans la spiritualité, d’autres au contraire faisant fond sur les virtualités contestataires du chiisme ont prôné une opposition au pouvoir, voire un gouvernement dirigé par les clercs, comme l’ayatollah Khomeyni et ses partisans le firent lors de la révolution islamique (1979-1980) – ce qui est une innovation dans le chiisme duodécimain. La constitution de la République islamique a entériné cette position doctrinale en institutionnalisant le velayat-e faqih « la souveraineté du docte ». C’est lui, le « guide », qui exerce le pouvoir suprême et auquel sont subordonnés le Président de la République et le gouvernement. Un autre trait original du chiisme duodécimain est l’exaltation du martyre ; celle-ci trouve son origine dans l’ « histoire-mythe » de la passion du troisième imam, Hoseyn, tué, avec la plupart des membres de sa famille, dans des circonstances atroces par les troupes du calife omeyyade (sunnite), Yazid, en 680 à Kerbala, dans l’actuel Irak. La commémoration de ce supplice s’exprime à travers des rituels dolorisants qui atteignent leur paroxysme le 10 moharram (premier mois de l’année musulmane), jour de achoura (anniversaire de la mort de Hoseyn) : processions de pénitents se flagellant, prônes, cantiques et mystères rappellent ce drame. Cette tradition martyriste et les rituels qui lui correspondent sont un véritable ciment de la culture populaire. Le mythe de Kerbala, opposant bourreaux et victimes, exaltant le sacrifice de soi a été, dans l’histoire de l’Iran moderne et singulièrement lors de la révolution islamique, une grille de lecture de la réalité socio-politique et un modèle d’action pour la lutte. Un troisième composant de l’identité iranienne, c’est l’occidentalisation, entretenue par une diaspora de deux à trois millions d’individus installés, pour la plupart, aux Etats-Unis. Le sport est un des révélateurs les plus vifs de cette occidentalisation, voire de la mondialisation de la société iranienne. Le sport traditionnel en Iran, c’est la lutte qui s’adosse à la pratique coutumière du zourkhane (littéralement maison de force) où l'on s'adonne, dans un cadre de sociabilité conviviale, à divers exercices athlétiques. Or, aujourd’hui, le football détrône la lutte ; des joueurs sont recrutés par des clubs européens, des entraîneurs étrangers sont appelés à diriger l’équipe nationale qui brille dans les compétitions internationales et suscite un engouement sans pareil. Des revendications s’expriment dans les stades ou autour des matchs de football. Il en est ainsi des revendications féminines. Contraintes à une tenue stricte, soumises à des inégalités de droits (en matière d’héritage, de divorce, de voyage, etc.), les femmes sont aussi interdites dans les stades où se déroulent des compétitions d’hommes, en particulier lors des matchs de football. La contestation de cette interdiction est devenue un leitmotive des revendications féminines et à chaque grand match des femmes tentent de s’introduire dans le stade. Le football est sans doute un des domaines où la tension est la plus vive entre le régime islamique, soucieux de la séparation des sexes, de la discipline et de la bienséance prude, et la « société civile » urbaine plus ouverte aux modes de vie occidentaux. Les rituels de moharram tels qu’ils sont pratiqués par les jeunes dans les grandes villes d’Iran témoignent aussi de cette quête de modernité. L’évocation du drame de Karbala suscite une sincère affliction chez ces jeunes mais ils l’expriment à travers des attitudes et des moyens nouveaux : le matériel utilisé, la retransmission du rituel sur un écran géant, les manifestations juvéniles torse nu, qui rappellent celles des jeunes supporters dans les stades de football européen ou encore des adeptes de rave parties, le chantre s’apparentant à un DJ spectaculaire… tout cela emprunte à une culture mondialisée, et parfois underground. Ces exemples, parmi bien d’autres, montrent la complexité des manières d’être dans le monde iranien tiraillées entre modèles nationaux, religieux et mondiaux
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L’Hôte, Philippe. "Madagascar et la Francophonie : Un pas de deux mouvementé." Revue Internationale des Francophonies, no. 6 (December 12, 2019). http://dx.doi.org/10.35562/rif.956.

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Abstract:
Les relations entre les Malgaches et le français, entre Madagascar et la Francophonie sont pour le moins erratiques. Elles ont toutes les apparences d’une relation passionnelle, entre attirance et répulsion. Mais si la composante affective et symbolique n’est pas absente, les intérêts économiques des élites malgaches semblent être déterminants. Alors que Madagascar adhère à toutes les institutions francophones et que Tananarive a vu la naissance de l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le pays est aussi l’un des rares à avoir cherché à bannir le français en impulsant un processus de malgachisation qui a rapidement montré ses limites. Cet épisode de l’histoire malgache s’est fait au nom de la lutte contre le paternalisme et le néocolonialisme, comme une affirmation de l’identité nationale. Mais, si Madagascar présente la spécificité, liée à son insularité, de disposer d’un substrat linguistique commun mobilisable vis-à-vis de l’extérieur et principalement de l’ancienne puissance coloniale, il existe de nombreuses variantes dialectales qui recouvrent des « irrédentismes » régionaux. Ceux-ci empêchent le sentiment national d’être pleinement structurant dans la vie politique malgache. Différentes approches, anthropologiques, historiques ou économiques témoignent du poids d’une culture politique fondée sur la parenté, d’une forme de mission céleste en matière de légitimation du pouvoir et d’une problématique de la « terre des ancêtres » qui bloquent toute tentative de construction d’un État-nation sur le modèle occidental. Force est de constater que les caractéristiques des élites malgaches, faiblement structurées sur le plan idéologique et mues essentiellement par des logiques néo-patrimoniales, expliquent en grande partie le paradoxe malgache, qui est le seul pays colonisé n’ayant pas connu la guerre à s’être appauvri depuis l’indépendance. À bien des égards, les crises politiques récurrentes peuvent même être interprétées comme des rivalités d’entrepreneurs. Le caractère incontournable du recours au français dans un tel contexte trouve son pendant dans les relations internationales et notamment dans la relation à la Francophonie. Les relents de francophobie latente dans la population, qui voit dans l’ancienne puissance coloniale la cause de tous les problèmes et de toutes les crises politiques, peuvent ponctuellement être mobilisés dans la perspective de négociations, comme pour les « Îles éparses ». In fine, les positions des dirigeants malgaches à l’égard de la Francophonie se caractérisent par un pragmatisme visant à préserver les opportunités d’avantages économiques inhérents à la participation à une grande institution internationale. Au demeurant, on peut relativiser la spécificité malgache en constatant que la Francophonie est devenue elle-même un instrument à visée principalement économique, dont le discours sur les valeurs est devenu largement incantatoire, si tant est qu’il n’ait jamais eu d’autre fonction que légitimatrice.
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Kow, Chia Siang, Dinesh Sangarran Ramachandram, and Syed Shahzad Hasan. "Effect of JAK Inhibitors on the Risk of Death in Patients with Moderate to Severe COVID-19: A Systematic Review and Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials." Canadian Journal of Hospital Pharmacy 77, no. 2 (June 12, 2024). http://dx.doi.org/10.4212/cjhp.3493.

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Abstract:
Background: The pathophysiology of COVID-19 involves a signalling pathway based on the Janus kinases (JAKs) and the signal transducer and activator of transcription (STAT) family of proteins. As such, there has been growing interest in exploring JAK inhibitors as potential therapeutic agents for this disease. Objective: To provide a comprehensive summary of the efficacy of JAK inhibitors in the treatment of COVID-19 through a systematic review and meta-analysis. Data Sources: A systematic literature search was conducted in multiple electronic databases (PubMed, Scopus, and the Cochrane Central Register of Controlled Trials) and preprint repositories, without language restrictions, to identify relevant studies published up to December 31, 2023. Study Selection and Data Extraction: The primary outcome of interest was all-cause mortality. Randomized controlled trials (RCTs) investigating the administration of JAK inhibitors in patients with COVID-19 were included. Data Synthesis: Through the systematic literature search, a total of 20 RCTs meeting the inclusion criteria were identified. A random-effects model was employed to estimate the pooled odds ratio for death with administration of a JAK inhibitor relative to non-administration of such an agent, with 95% confidence interval. Meta-analysis of these trials revealed a significant reduction in mortality among patients with COVID-19 who received JAK inhibitors relative to those who did not receive these agents (pooled odds ratio 0.70, 95% confidence interval 0.58–0.84). Conclusions: The results of this systematic review and meta-analysis suggest that JAK inhibitors, specifically baricitinib, may address the urgent need for effective treatments in the ongoing COVID-19 pandemic by reducing the risk of death among affected patients. However, further research, including larger-scale RCTs, is needed to establish the efficacy and safety of other JAK inhibitors in the treatment of COVID-19 and to generate more robust evidence regarding their use in this specific patient population. Keywords: baricitinib, COVID-19, JAK inhibitor, mortality, ruxolitinib RÉSUMÉ Contexte : La physiopathologie de la COVID-19 implique une voie de signalisation basée sur les Janus kinases (JAK) et les protéines STAT (pour signal transducer and activator of transcription en anglais, soit, les protéines transductrices de signal et activatrices de transcription). C’est pourquoi l’étude des inhibiteurs de JAK en tant qu’agents thérapeutiques potentiels pour cette maladie suscite un intérêt croissant. Objectif : Fournir un résumé complet de l’efficacité des inhibiteurs de JAK dans le traitement de la COVID-19 grâce à une revue systématique et une méta-analyse. Sources des données : Une recherche systématique de la littérature a été menée dans plusieurs bases de données électroniques (PubMed, Scopus et le Cochrane Central Register of Controlled Trials) et dans les référentiels de prépublications, sans restrictions linguistiques, pour identifier les études pertinentes publiées jusqu’au 31 décembre 2023. Sélection des études et extraction des données : Le principal résultat d’intérêt était la mortalité, toutes causes confondues. Des essais contrôlés randomisés (ECR) portant sur l’administration d’inhibiteurs de JAK chez des patients atteints de COVID-19 ont été inclus. Synthèse des données : Grâce à la recherche documentaire systématique, un total de 20 ECR répondant aux critères d’inclusion ont été identifiés. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé pour estimer le rapport de cotes groupé de décès avec l’administration d’un inhibiteur de JAK par rapport à la non-administration d’un tel agent, avec un intervalle de confiance de 95 %. La méta-analyse de ces essais a révélé une réduction significative de la mortalité chez les patients atteints de COVID-19 ayant reçu des inhibiteurs de JAK par rapport à ceux n’ayant pas reçu ces agents (rapport de cotes groupé 0,70, intervalle de confiance à 95 % 0,58-0,84). Conclusions : Les résultats de cette revue systématique et méta-analyse indiquent que les inhibiteurs de JAK, en particulier le baricitinib, pourraient répondre au besoin urgent de traitements efficaces dans le cadre de la pandémie de COVID-19 en cours en réduisant le risque de décès parmi les patients touchés. Cependant, des recherches supplémentaires, y compris des ECR à plus grande échelle, sont nécessaires pour établir l’efficacité et l’innocuité d’autres inhibiteurs de JAK dans le traitement de la COVID-19 et pour générer des éléments probants plus solides concernant leur utilisation dans cette population de patients en particulier. Mots-clés : baricitinib, COVID-19, inhibiteur de JAK, mortalité, ruxolitinib
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Couture, Jean-Simon. "Multiculturalisme." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.047.

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Abstract:
Durant plus d’un siècle, la culture a été l’une des notions les plus en vogue en anthropologie. Malgré la diversité épistémologique qui la sous-tend, il est un trait qui rassemble les diverses définitions de la culture, celui de la considérer comme une entité isolée et comme un organisme social cohérent en soi. À partir des années 1980, tous les concepts holistes de la culture ont été la cible d’une critique en partie justifiée. On leur reprochait de considérer les cultures comme des phénomènes propres à une seule société, selon le principe une société, une culture. Cherchant à considérer le caractère pluriel des sociétés contemporaines, on a recouru à plusieurs expressions comme, par exemple, multiculturalisme, communication interculturelle et identités transculturelles. Les préfixes multi-, inter- et trans- ont en commun une certaine affinité mais aussi des connotations diverses. Ces trois préfixes servent à construire des notions utilisées soit dans un contexte descriptif et par conséquent, analytique, soit dans un cadre prescriptif et donc normatif. Toutefois la distinction entre ce qui est et ce qui devrait être n’est pas clairement définie. C’est pourquoi, d’une part, on se trouve face à un mélange d’interprétations scientifiques, et d’autre part, de raisonnements appréciatifs et de jugements de valeur. C’est ainsi que l’analyse scientifique tend à se confondre et à se brouiller avec les programmes politiques, à quoi il convient d’ajouter des vues idéologiques utopiques. L’approfondissement de la notion de multiculturalisme fera foi d’exemple. Qu’est-ce que peut vouloir signifier le terme de multiculturalisme? Ce terme, de même que le préfixe multi tendent en fait à souligner l’importance aussi bien des différences culturelles que des frontières qui s’y rattachent. Ainsi, avec la notion de multiculturalisme on met en évidence la séparation des collectivités entre elles, y compris du point de vue spatial. Le terme de multiculturalisme possède une orientation plus relativiste, communautariste et parfois ségrégationniste ainsi qu’un caractère plutôt additif et moins relationnel comparativement à des notions telles que celles d’interculturalité et de transculturel (Taylor, 1992; Kymlicka, 1995 Modood, 2002). Les préfixes inter ou trans seraient considérés comme plus dynamiques, ouverts et processuels. Et pourtant le concept de multiculturalisme continue à être utilisé par des chercheurs, des politiciens, des intellectuels ou par de véritables producteurs d’identité, dans les pays où la différence culturelle est considérée comme un enrichissement social et surtout comme une donnée de fait, acceptée pragmatiquement comme telle le ou encore, là où elle fait l’objet d’un véritable culte. En raison de la grande hétérogénéité entre les divers types de multiculturalisme, il semble judicieux de se pencher sur ce qu’est le multiculturalisme en analysant des situations que l’on peut observer dans certaines sociétés où il fait partie des discussions quotidiennes et dans lesquelles le terme est opérationnel. Nous avons choisi trois cas exemplaires ne faisant pourtant pas partie des cas considérés comme classiques et par conséquent les mieux connus. Il s’agit de l’Allemagne, de la Suisse et de la Malaisie. En Allemagne, nation qui se considère comme historiquement monoethnique, le terme de Multikulturalismus, conçu lors de l’arrivée d’un nombre important d’immigrés de l’Europe du Sud suite à la Deuxième Guerre, a joui d’une grande popularité entre les années 970 et 1990. Aujourd’hui le terme de Multikulturalismus a mauvaise réputation. La mauvaise connotation actuelle du terme est attribuable au projet socio-culturel nommé MultiKulti. Ce projet dont le centre a été Francfort et Berlin (alors Berlin Ouest), où la concentration d’immigrants était particulièrement haute, s’est fait remarquer par ses bonnes intentions, mais surtout par le dilettantisme qui y a présidé. Ce qui a fini par discréditer toute conception politique future de multiculturalisme au sein d’une nation très fière depuis toujours de son homogénéité culturelle. La société allemande n’a jamais été sensible à la diversité culturelle, mais ce que l’on appelait le MultiKulti était fondé sur une idée plutôt vague de coexistence harmonieuse et spontanée entre des cultures fort diverses au quotidien. Le MultiKulti était donc destiné à échouer en raison de la négligence même avec laquelle il avait été pensé dans ce contexte. C’est pourquoi le multiculturalisme inhérent au projet d’une société MultiKulti finit par évoquer en Allemagne le spectre de sociétés parallèles, à savoir l’existence de communautés ethnoculturelles séparées qui vivent sur le territoire national dans des quartiers urbains ethniquement homogènes. Un scénario de ce genre, considéré comme une calamité, a réveillé les fantasmes du sinistre passé national-socialiste. C’est pour cette raison qu’actuellement, le multiculturalisme est rejeté aussi bien par le monde politique que par une grande partie de la société. Ainsi, c’est le concept d’intégration, comme forme d’assimilation souple, qui domine maintenant. En Suisse, le terme de multiculturalisme jouit d’une réputation bien meilleure. La société nationale, avec sa variété culturelle, la tolérance qui règne entre les communautés linguistiques et confessionnelles, la stabilité fondée sur le consensus et sur l’accord, est conçue et perçue comme une forme particulière de société multiculturelle. La Suisse est donc une communauté imaginée dont la multiculturalité est historiquement fixée et sera, à partir de 1848, constitutionnellement définie, reconnue et partiellement modifiée. Dans le cas de la Suisse on peut parler d’un multiculturalisme constitutionnel fondé sur la représentation que le peuple suisse s’est forgée au sujet de ses communautés culturelles (les Völkerschaften) diverses et séparées par les frontières cantonales. La société suisse est bien consciente et fière de ses différences culturelles, légalement reconnues et définies par le principe dit de territorialité selon lequel la diversité est cultivée et fortement mise en évidence. Will Kymlicka a raison lorsqu’il affirme que les Suisses cultivent un sentiment de loyauté envers leur État confédéré précisément parce que celui-ci garantit d’importants droits à la différence et reconnaît clairement des délimitations culturelles relatives à la langue et à la confession (Kymlicka 1995). Le sentiment d’unité interne à la société suisse est à mettre en rapport avec les politiques de reconnaissance de l’altérité qui se basent paradoxalement sur la conscience que le pays est une coalition de résistances réciproques dues aux différences linguistiques et religieuses au niveau cantonal. Cette conscience différentialiste a eu pour conséquence la pratique du power sharing (partage de pouvoir) qui fait que la Suisse est devenue un exemple de démocratie consociative (Lijphart 1977). Ce système politique ne coïncide pas avec le modèle classique de la démocratie libérale car pour affaiblir les résistances des cantons il est nécessaire de recourir au niveau fédéral à de vastes coalitions qui tiennent compte de l’équilibre entre les communautés cantonales et neutralisent la dialectique entre majorité et opposition. Il convient d’ajouter que les étrangers et les immigrés non citoyens sont exclus des pratiques politiques du multiculturalisme helvétique. La condition première pour participer est l’intégration, à savoir une forme plus légère d’assimilation, puis l’obtention de la nationalité. Le régime colonial britannique et dans une moindre mesure le régime hollandais, ont créé en Afrique, en Amérique, en Océanie mais surtout en Asie des sociétés appelées plural societies (Furnivall 1944) en raison de leur forte diversité ethnoculturelle. Dans ces sociétés, les communautés semblent mener volontairement des existences parallèles, les contacts culturels n’ayant lieu que sporadiquement avec les autres composantes de la société. Le multiculturalisme constitue un instrument politique et social indispensable pour garantir la reconnaissance et le respect réciproque des différences ethno-culturelles à l’intérieur d’un État souverain portant la marque d’une telle complexité. C’est le cas de la Malaisie où vivent ensemble et pacifiquement, mais non sans tensions permanentes, une dizaine de communautés ethnoculturelles parmi lesquelles on trouve, pour les plus nombreuses, les Malais, les Chinois et les Indiens. Dans ce pays on a créé des représentations et des stratégies d’action concrètes visant à mettre au point une forme spécifique de multiculturalisme qui continuerait à garantir la paix sociale et la prospérité économique. Mentionnons parmi celles-là : -La doctrine de l’harmonie de la nation (rukun negara) fondée sur l’idée de l’« unité dans la diversité ». Cette construction idéologique possède une forte valeur symbolique surtout lorsque naissent des tensions entre les communautés. -Au quotidien, la référence à un principe consensuel d’« unité dans la séparation ». Les diverses communautés tendent à vivre volontairement dans des milieux sociaux séparés mais non ségrégés. -La commémoration du grave conflit interethnique entre Malais et Chinois du 13 mai 1969. Ces faits sont devenus le mythe national négatif, à savoir quelque chose qui ne doit plus se reproduire. -Un régime politique fondé sur le consociativisme ethnique. Le gouvernement fédéral et celui des États particuliers sont formés de grandes coalitions auxquelles participent les divers partis ethniques. -La politique de discrimination positive pour les Malais qui sont la communauté ethnique la plus faible économiquement. Ces mesures sont acceptées tacitement de la part des Chinois et des Indiens (quoique non sans résistance). -Enfin, le projet, à travers le programme One Malaysia, de créer dans le futur une société plus unie, même si elle reste fondée sur le multiculturalisme. Du point de vue socioéconomique et politique, la Malaisie peut se considérer aujourd’hui, malgré des limites évidentes, comme une histoire à succès, un succès dû paradoxalement à cette forme particulière de multiculturalisme. Le multiculturalisme n’est pas une stratégie universalisable (voir le cas de l’Allemagne) pas plus qu’il n’est réductible à un modèle unique (voir le cas de la Suisse et de la Malaisie). Nous sommes plutôt face à un ensemble de solutions fort variées dans leur manière de gérer la diversité dans des sociétés ethniquement et culturellement plurielles. Une théorie générale du multiculturalisme est peut-être trop ambitieuse; l’analyse comparative qui en fait voir les défauts et les difficultés, mais aussi certains avantages importants est en revanche enrichissante.
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Dunoyer, Christiane. "Monde alpin." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.101.

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Abstract:
Après avoir été peint et décrit avec des traits plus pittoresques qu’objectifs par les premiers voyageurs et chercheurs qui traversaient les Alpes, mus tantôt par l’idée d’un primitivisme dont la difformité et la misère étaient l’expression la plus évidente, tantôt par la nostalgie du paradis perdu, le monde alpin a attiré le regard curieux des folkloristes à la recherche des survivances du passé, des anciennes coutumes, des proverbes et des objets disparus dans nombre de régions d’Europe. Au début du XXe siècle, Karl Felix Wolff (1913) s’inspire de la tradition des frères Grimm et collecte un nombre consistant de légendes ladines, avec l’objectif de redonner une nouvelle vie à un patrimoine voué à l’oubli. Tout comme les botanistes et les zoologues, les folkloristes voient le monde alpin comme un « merveilleux conservatoire » (Hertz 1913 : 177). Un des élèves les plus brillants de Durkheim, Robert Hertz, analyse finement ces « formes élémentaires de la vie religieuse » en étudiant le pèlerinage de Saint Besse, qui rassemble chaque année les populations de Cogne (Vallée d’Aoste) et du Val Soana (Piémont) dans un sanctuaire à la montagne situé à plus de 2000 mètres d’altitude. Après avoir observé et questionné la population locale s’adonnant à ce culte populaire, dont il complète l’analyse par des recherches bibliographiques, il rédige un article exemplaire (Hertz 1913) qui ouvre la voie à l’anthropologie alpine. Entre 1910 et 1920, Eugénie Goldstern mène ses enquêtes dans différentes régions de l’arc alpin à cheval entre la France, la Suisse et l’Italie : ses riches données de terrain lui permettent de réaliser le travail comparatif le plus complet qui ait été réalisé dans la région (Goldstern 2007). Une partie de sa recherche a été effectuée avec la supervision de l’un des fondateurs de l’anthropologie française et l’un des plus grands experts de folklore en Europe, Arnold Van Gennep. Pour ce dernier, le monde alpin constitue un espace de prédilection, mais aussi un terrain d’expérimentation et de validation de certaines hypothèses scientifiques. « Dans tous les pays de montagne, qui ont été bien étudiés du point de vue folklorique […] on constate que les hautes altitudes ne constituent pas un obstacle à la diffusion des coutumes. En Savoie, le report sur cartes des plus typiques d’entre elles montre une répartition nord-sud passant par-dessus les montagnes et les rivières et non pas conditionnée par elles » (Van Gennep 1990 : 30-31). L’objectif de Van Gennep est de comprendre de l’intérieur la « psychologie populaire », à savoir la complexité des faits sociaux et leur variation. Sa méthode consiste à « parler en égal avec un berger » (Van Gennep 1938 : 158), c’est-à-dire non pas tellement parler sa langue au sens propre, mais s’inscrire dans une logique d’échange actif pour accéder aux représentations de son interlocuteur. Quant aux nombreuses langues non officielles présentes sur le territoire, quand elles n’auraient pas une fonction de langue véhiculaire dans le cadre de l’enquête, elles ont été étudiées par les dialectologues, qui complétaient parfois leurs analyses des structures linguistiques avec des informations d’ordre ethnologique : les enseignements de Karl Jaberg et de Jakob Jud (1928) visaient à associer la langue à la civilisation (Wörter und Sachen). Dans le domaine des études sur les walsers, Paul Zinsli nous a légué une synthèse monumentale depuis la Suisse au Voralberg en passant par l’Italie du nord et le Liechtenstein (Zinsli 1976). Comme Van Gennep, Charles Joisten (1955, 1978, 1980) travaille sur les traditions populaires en réalisant la plus grande collecte de récits de croyance pour le monde alpin, entre les Hautes-Alpes et la Savoie. En 1973, il fonde la revue Le monde alpin et rhodanien (qui paraîtra de 1973 à 2006 en tant que revue, avant de devenir la collection thématique du Musée Dauphinois de Grenoble). Si dans l’après-guerre le monde alpin est encore toujours perçu d’une manière valorisante comme le reliquaire d’anciens us et coutumes, il est aussi soumis à la pensée évolutionniste qui le définit comme un monde arriéré parce que marginalisé. C’est dans cette contradiction que se situe l’intérêt que les anthropologues découvrent au sein du monde alpin : il est un observatoire privilégié à la fois du passé de l’humanité dont il ne reste aucune trace ailleurs en Europe et de la transition de la société traditionnelle à la société modernisée. En effet, au début des années 1960, pour de nombreux anthropologues britanniques partant à la découverte des vallées alpines le constat est flagrant : les mœurs ont changé rapidement, suite à la deuxième guerre mondiale. Cette mutation catalyse l’attention des chercheurs, notamment l’analyse des relations entre milieu physique et organisation sociale. Même les pionniers, s’ils s’intéressent aux survivances culturelles, ils se situent dans un axe dynamique : Honigmann (1964, 1970) entend démentir la théorie de la marginalité géographique et du conservatisme des populations alpines. Burns (1961, 1963) se propose d’illustrer la relation existant entre l’évolution socioculturelle d’une communauté et l’environnement. Le monde alpin est alors étudié à travers le prisme de l’écologie culturelle qui a pour but de déterminer dans quelle mesure les caractéristiques du milieu peuvent modeler les modes de subsistance et plus généralement les formes d’organisation sociale. Un changement important a lieu avec l’introduction du concept d’écosystème qui s’impose à partir des années 1960 auprès des anthropologues penchés sur les questions écologiques. C’est ainsi que le village alpin est analysé comme un écosystème, à savoir l’ensemble complexe et organisé, compréhensif d’une communauté biotique et du milieu dans lequel celle-ci évolue. Tel était l’objectif de départ de l’étude de John Friedl sur Kippel (1974), un village situé dans l’une des vallées des Alpes suisses que la communauté scientifique considérait parmi les plus traditionnelles. Mais à son arrivée, il découvre une réalité en pleine transformation qui l’oblige à recentrer son étude sur la mutation sociale et économique. Si le cas de Kippel est représentatif des changements des dernières décennies, les différences peuvent varier considérablement selon les régions ou selon les localités. Les recherches d’Arnold Niederer (1980) vont dans ce sens : il analyse les Alpes sous l’angle des mutations culturelles, par le biais d’une approche interculturelle et comparative de la Suisse à la France, à l’Italie, à l’Autriche et à la Slovénie. John Cole et Eric Wolf (1974) mettent l’accent sur la notion de communauté travaillée par des forces externes, en analysant, les deux communautés voisines de St. Felix et Tret, l’une de culture germanique, l’autre de culture romane, séparées par une frontière ethnique qui fait des deux villages deux modèles culturels distincts. Forts de leur bagage d’expériences accumulées dans les enquêtes de terrain auprès des sociétés primitives, les anthropologues de cette période savent analyser le fonctionnement social de ces petites communautés, mais leurs conclusions trop tributaires de leur terrain d’enquête exotique ne sont pas toujours à l’abri des généralisations. En outre, en abordant les communautés alpines, une réflexion sur l’anthropologie native ou de proximité se développe : le recours à la méthode ethnographique et au comparatisme permettent le rétablissement de la distance nécessaire entre l’observateur et l’observé, ainsi qu’une mise en perspective des phénomènes étudiés. Avec d’autres anthropologues comme Daniela Weinberg (1975) et Adriana Destro (1984), qui tout en étudiant des sociétés en pleine transformation en soulignent les éléments de continuité, nous nous dirigeons vers une remise en cause de la relation entre mutation démographique et mutation structurale de la communauté. Robert Netting (1976) crée le paradigme du village alpin, en menant une étude exemplaire sur le village de Törbel, qui correspondait à l’image canonique de la communauté de montagne qu’avait construite l’anthropologie alpine. Pier Paolo Viazzo (1989) critique ce modèle de la communauté alpine en insistant sur l’existence de cas emblématiques pouvant démontrer que d’autres villages étaient beaucoup moins isolés et marginaux que Törbel. Néanmoins, l’étude de Netting joue un rôle important dans le panorama de l’anthropologie alpine, car elle propose un nouvel éclairage sur les stratégies démographiques locales, considérées jusque-là primitives. En outre, sur le plan méthodologique, Netting désenclave l’anthropologie alpine en associant l’ethnographie aux recherches d’archives et à la démographie historique (Netting 1981) pour compléter les données de terrain. La description des interactions écologiques est devenue plus sophistiquée et la variable démographique devient cruciale, notamment la relation entre la capacité de réguler la consistance numérique d’une communauté et la stabilité des ressources locales. Berthoud (1967, 1972) identifie l’unité de l’aire alpine dans la spécificité du processus historique et des différentes trajectoires du développement culturel, tout en reconnaissant l’importance de l’environnement. C’est-à-dire qu’il démontre que le mode de production « traditionnel » observé dans les Alpes n’est pas déterminé par les contraintes du milieu, mais il dérive de la combinaison d’éléments institutionnels compatibles avec les conditions naturelles (1972 : 119-120). Berthoud et Kilani (1984) analysent l’équilibre entre tradition et modernité dans l’agriculture de montagne dans un contexte fortement influencé par le tourisme d’hiver. Dans une reconstruction et analyse des représentations de la montagne alpine depuis la moitié du XVIIIe siècle à nos jours, Kilani (1984) illustre comment la vision du monde alpin se dégrade entre 1850 et 1950, au fur et à mesure de son insertion dans la société globale dans la dégradation des conditions de vie : il explique ainsi la naissance dans l’imaginaire collectif d’une population primitive arriérée au cœur de l’Europe. Cependant, à une analyse comparative de l’habitat (Weiss 1959 : 274-296 ; Wolf 1962 ; Cole & Wolf 1974), de la dévolution patrimoniale (Bailey 1971 ; Lichtenberger 1975) ou de l’organisation des alpages (Arbos 1922 ; Parain 1969), le monde alpin se caractérise par une surprenante variation, difficilement modélisable. Les situations de contact sont multiples, ce qui est très évident sur le plan linguistique avec des frontières très fragmentées, mais de nombreuses autres frontières culturelles européennes traversent les Alpes, en faisant du monde alpin une entité plurielle, un réseau plus ou moins interconnecté de « upland communities » (Viazzo 1989), où les éléments culturels priment sur les contraintes liées à l’environnement. Aux alentours de 1990, la réflexion des anthropologues autour des traditions alpines, sous l’impulsion de la notion d’invention de la tradition, commence à s’orienter vers l’étude des phénomènes de revitalisation (Boissevain 1992), voire de relance de pratiques ayant subi une transformation ou une rupture dans la transmission. Cette thèse qui a alimenté un riche filon de recherches a pourtant été contestée par Jeremy MacClancy (1997) qui met en avant les éléments de continuité dans le culte de Saint Besse, presqu’un siècle après l’enquête de Robert Hertz. La question de la revitalisation et de la continuité reste donc ouverte et le débat se poursuit dans le cadre des discussions qui accompagnent l’inscription des traditions vivantes dans les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
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Van dyck, Marie-claire, and Emmanuel Gilissen. "Évolution." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.010.

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Abstract:
Ce concept, fondamental en biologie, a fortement influencé l’anthropologie avant qu’elle ne le conteste. Il importe toutefois de préciser que c’est bien toutes les disciplines qui se trouvent, de par la nature de leur objet, confrontées au changement, qui ont été amenées à réfléchir aux mécanismes auxquels ce dernier obéit (Richelle 2009). La question de l’évolution s’est donc posée avant, et en dehors des hypothèses évolutionnistes formulées en biologie. Ainsi, les travaux de Marc Zuer van Boxhorn (1602 ?-1653) et de William Jones (1746-1794), précurseurs de la linguistique historique qui allait s’épanouir au 19ème siècle, préfiguraient les notions de transformation et de filiation que Lamarck et Darwin allaient si remarquablement développer. Deux malentendus persistent lorsqu’on débat de l’influence de Darwin sur les sciences de l’homme. Il s’agit du darwinisme social et de l’eugénisme. Le darwinisme social, expression à connotation péjorative apparue dans les années 1880, désigne une transposition abusive d’éléments de la théorie de l’évolution au niveau des sociétés humaines. Herbert Spencer, au milieu du 19ème siècle, s’empara de l’idée de « survie du plus apte » (« survival of the fittest »), qui glissa souvent vers « survie du plus fort » et « lutte pour la vie » (« struggle for life ») et marqua une position idéologique sans rapport avec les idées de Darwin mais qui servit, par la suite, à discréditer toute tentative d’aborder les faits sociaux à l’aide de modèles tirés de l’évolutionnisme biologique. De même, l’eugénisme n’est nullement un concept darwinien. Des conduites d’intervention des hommes dans le cours naturel de la reproduction ont existé de tout temps, et ce dans diverses cultures. Le terme eugénisme (eugenics) a été forgé par Francis Galton et eu une très large diffusion au 19ème siècle. Ce concept demeure encore actuellement d’une importance majeure dans la réflexion éthique en biologie et en médecine.Dans l’Origine des espèces (1859), Darwin constatait une grande variabilité individuelle au sein des espèces, ce qui l’a amené à conclure à la sélection naturelle de certains individus par l’environnement. Il n’inclura l’espèce humaine dans sa réflexion que douze ans plus tard, dans la Filiation de l’homme (1871), ouvrage dans lequel l’auteur reconnaît un deuxième mécanisme agissant en synergie avec le premier : la sélection sexuelle active uniquement lors de la reproduction. Pour Darwin, la force de la jalousie humaine démontre le caractère fondamentalement social de l’espèce et imagine, à son origine, des sociétés composées de couples à partenaires choisis. Ces sociétés barbares, qui se reproduisaient sous le mode de la sélection sexuelle - par choix des partenaires - auraient progressivement établis des règles de non-choix des partenaires, régulant ainsi l’ordre du sensible (Laurent 2010). D’autres règles de protection des plus faibles, seraient également apparues : la sélection naturelle aurait ainsi cédé la place à l’éducation et à la civilisation. Cette anthropologie darwinienne met la culture directement en continuité avec la nature. La sélection sexuelle primitive explique la variabilité humaine. L’option alternative de sociétés soumises à un mâle dominant aux origines de l’espèce humaine n’aurait pu sélectionner un si fort sentiment de jalousie et ainsi l’auteur l’écarte. Le premier courant d’anthropologie à se revendiquer de l’évolutionnisme intégra cette idée d’évolution lente de sociétés par étapes économiques et intellectuelles (Morgan 1971 [1877]). Cette évolution historique générale des sociétés touche un point sensible des rapports entre l’évolutionnisme et les sciences humaines. La survivance, dans la nature humaine, de comportements hérités de l’époque où celle-ci s’est modelée dans un milieu et sous des contraintes qui n’existent plus, pose la question de notre possible inadaptation aux conditions nouvelles créées par l’histoire culturelle (Richelle 2009; de Duve 2010, 2011). Il y a également l’idée sous-jacente d’un noyau universel de la nature humaine, défini par des traits qui se seraient fixés au terme d’un processus de sélection naturelle ancien, ce qui rejoint une tendance récurrente à cerner la nature humaine dans son universalité, en n’attribuant qu’une importance au mieux marginale aux variations inter- et intra-individuelles (Richelle 2009). A tout le moins, l’influence du darwinisme a amené les sciences humaines à s’interroger de manière rigoureuse sur les origines évolutives de caractéristiques que nous tenons pour spécifiques à l’homme (langage, conscience). Certains voient toutefois dans cette naturalisation de l’homme un réductionnisme biologique. Dans le but de corriger ce biais, ils accentuent le passage à l’espèce humaine comme une rupture récusant la dimension biologique, vue comme une menace contre l’essence même de l’humanité, caractérisée par le vocable toutefois mal défini de liberté (Richelle 2009).Ainsi, Lévi-Strauss (1949) s’est opposé à cette idée de continuum entre nature et culture. Sa théorie générale, fondée sur l’option rejetée par Darwin pour l’origine des sociétés humaines primitives comme une résultante du meurtre du père, impose l’interdit de l’inceste, seul moyen pour les familles à mâle unique de ne pas s’exterminer. Pour l’auteur, l’alliance par échange des femmes devint le fondement des sociétés humaines impliquant une identité entre ces dernières. Ceci l’oppose à la variabilité et à la sélection sexuelle décrites par Darwin (Laurent 2012). L’alliance fit partie, avec l’apparition du langage, de la révolution culturelle suscitée par l’émergence de la fonction symbolique humaine à la base de la division du travail et de l’asymétrie homme-femme. L’analyse que Laurent (2012) fait de la théorie générale montre que pour affirmer la spécificité des sociétés humaines, et donc l’autonomie de l’anthropologie vis-à-vis de la biologie, Lévi-Strauss reste prudent quant à l’origine naturelle des sociétés humaines et s’oppose plus aux théories eugénistes et sociobiologiques qu’au darwinisme proprement dit. Ceci dit, il souligne une rupture entre nature et culture qui met en exergue la singularité humaine. S’appuyant sur l’idée de variabilité des espèces de Darwin, Laurent (2010) identifie un autre rôle joué par l’alliance, celui de réguler l’inégalité fondamentale due à la diversité humaine. Enfin c’est sous l’éclairage des avancées de l’éthologie et de la primatologie que Godelier (2012) propose un modèle selon lequel, à la suite de transformations cumulatives, un nouveau lien de parenté régissant les sociétés serait apparu. Il s’agit du lien de descendance dont l’importance vient de l’impératif de la transmission de biens, valeurs et rapports sociaux.Les rapports entre l’anthropologie, la génétique, l’évolution, l’hérédité, ainsi que les concepts de race humaine et d’origine de l’homme font toujours l’objet de débats loin d’être clos, et dont le caractère d’entreprise scientifique continue d’être menacé par la persistance de conceptions racistes et créationnistes (Curry 2009; Marks 2012)
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Levy, Joseph. "Colonialité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.067.

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Abstract:
Parmi les perspectives anthropologiques qui structurent le champ des études coloniales et post-coloniales, on peut retenir celle de la colonialité développée dans l’école socio-anthropologique latina-américaine qui veut mettre en évidence la continuité existant entre les périodes coloniales et post-coloniales. Ce concept renvoie en premier lieu à l’analyse des rapports de pouvoir dans cette région. Liée à la progression du capitalisme dans ces régions périphériques et subalternes, la colonialité structure de façon profonde l’ensemble des relations sociales et, à part celles qui se fondent sur les critères de race et d’ethnicité (Quijano 2007) « inclut, normalement, les rapports seigneuriaux entre dominants et dominés ; le sexisme et le patriarcat ; le familismo (jeux d’influence fondé sur les réseaux familiaux), le clientélisme, le compadrazgo (copinage) et le patrimonialisme dans les relations entre le public et le privé et surtout entre la société civile et les institutions politiques » (Quijano 1994). Ce concept a été élargi pour rendre aussi compte du rapport au pouvoir, car la colonialité ne se limiterait donc pas à la sphère politique, mais affecterait celle des connaissances et des savoirs. Dans cette perspective, Lander (2000) a analysé comment les sciences sociales ont contribué à renforcer le néolibéralisme qui se veut un discours hégémonique d’un « modèle de civilisation, […] comme une synthèse extraordinaire des présupposés et des valeurs fondamentales de la société libérale moderne touchant l'être humain, la richesse, la nature, l'histoire, le progrès, la connaissance et la bonne vie » (2000, p.4) [1][1]. Ce discours doit être déconstruit pour mettre en évidence ses fondements idéologiques et épistémologiques visant à la naturalisation de la société libérale et remettre en question les principes de neutralité et d’objectivité à la base des sciences sociales contemporaines. Cette déconstruction se nourrit déjà des travaux issus de plusieurs approches critiques dont, entre autres, les études féministes, les apports des chercheurs de l’Inde et du continent africain. Mignolo (2001) s’est penché, quant à lui, sur la « géopolitique de la connaissance » , pour montrer comment les différences dans les perspectives coloniales issues du centre et de la périphérie ont contribué à une « double conscience épistémologique » où « l’épistémé monotopique de la modernité est confrontée à l’épistémé pluritopique de la colonialité. La double conscience épistémologique n’est pas une position de défense de l’“antimodernité ”. Au contraire c’est une épistémé de la frontière, du bord de la pensée, énoncée à partir de la colonialité » (2001, p. 57). Cette réflexion épistémologique a été reprise par Fatima Hurtado Lopez (2009) qui insiste sur les inégalités existant dans la production des connaissances et la dévalorisation de celles issues des groupes dominés. Selon elle, pour transformer cette situation, la décolonisation du savoir ne consiste pas en une « croisade contre l'Occident au nom d'un autochtonisme latino-américaniste, de culturalismes ethnocentriques et de nationalismes populistes. Il ne s'agit pas non plus d'aller contre la science moderne ni de promouvoir un nouveau type d'obscurantisme épistémique […]. Il s'agit au contraire, de créer une pensée intégrative et transdisciplinaire où la science occidentale puisse s'articuler avec d'autres formes de production de connaissances. Le groupe propose ainsi -face à l'universalité monologique impériale- une pluriversalité décoloniale capable d'ouvrir la possibilité d'une pensée alternative et plurielle ». L’étude de la construction de la discipline anthropologique, de ses savoirs et de sa transmission a fait l’objet d’une analyse qui s’inspire du concept de colonialité du pouvoir et du savoir. Escobar et Restrepo (2009) mettent d’abord en évidence les distinctions essentielles entre « anthropologies hégémoniques » et « anthropologies subalternes ». Les premières renvoient à la discipline, au plan théorique et pratique, telle que pensée et encadrée dans les départements d’anthropologie des universités américaines et européennes (Angleterre et France). L’hégémonie est ici conceptualisée « non comme une domination, une imposition ou une coercition que comme ce qui s’opère au fil du temps à partir du sens commun disciplinaire et qui se tient en dehors de tout examen » (Escobar et Restrepo 2009, p. 84). Quant aux secondes, elles renvoient aux anthropologies négligées par les centres hégémoniques et elles se situent dans les marges, les interstices des centres anthropologiques divers, indépendamment de leur localisation géographique. Elles n’obéissent pas aux canons de la discipline normée touchant les théories, les méthodologies, la publication et la diffusion des savoirs, qui fondent la colonialité, et n’attendent pas une reconnaissance de sa part. Aux yeux du « système-monde de l’anthropologie » conceptualisé comme renvoyant à des relations structurales de pouvoir disciplinaire marquées par l’imposition de discours et les modalités de sanction de l’expertise (examens, titres, etc.), les anthropologies subalternes n’obéissant pas au diktat de l’expertise, les savoirs des populations sont dévalorisés et disqualifiés. Par ailleurs, les modalités associées à l’acquisition des compétences anthropologiques, à travers la socialisation disciplinaire, ne font pas l’objet d’une analyse critique. Comme le soulignent encore Escobar et Restrepo, « la formation professionnelle est certainement l’un des mécanismes ayant le plus grand impact sur les subjectivités anthropologiques et dans l’incorporation de ce qui est pensable et faisable. Étudier la manière, les lieux et les personnes avec qui se forment les nouvelles générations d’anthropologues, mais également la manière dont elles s’inscrivent dans leur travail professionnel, permet de comprendre les dynamiques de consolidation, confrontation et dissolution des hégémonies en anthropologie » (2009, p. 88), et qui influencent les centres périphériques. L’étude des stratégies liées à la professionnalisation anthropologique ne peut non plus faire l’économie de l’analyse des normes liées à l’évaluation des projets de recherche et des publications qui contribuent à imposer des perspectives dominantes. L’organisation des anthropologies subalternes demande aussi à être mieux comprise en menant des recherches sur leurs rapports avec le monde académique, la structuration de leur univers épistémologique, théorique et pratique et leur retentissement sur la discipline anthropologique. La notion de colonialité oblige donc à un exercice de réflexivité qui peut aider à cerner les stratégies politiques et intellectuelles privilégiées dans les disciplines anthropologiques ainsi que les résistances et les obstacles qui empêchent le plein déploiement de leurs projets et de leurs expressions plurielles et l’établissement d’une « anthropologie du monde » qui tient compte de la diversité des épistémologies et qui s’interroge sur les enjeux linguistiques liés à sa construction (Lema Silva 2016). Cette approche originale est soutenue par le Grupo Modernidad /Colonialidad ( Pachon Soto 2008) et le réseau d’études décoloniales (reseaudecolonial.org) dont les travaux sont diffusés par sa Revue d’études décoloniales.
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White, Bob. "Interculturalité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.082.

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L’interculturalité —le contact entre acteurs sociaux de diverses provenances — a toujours existé. Selon le contexte, l’interculturalité peut être plus ou moins problématique (par exemple dans les situations de crise humanitaire liées à l’arrivée massive de réfugiés) et plus ou moins problématisée (par exemple dans les États qui reconnaissent l’existence de multiples communautés religieuses ou linguistiques). D’abord il est important de distinguer entre l’interculturalité et l’interculturalisme, l’idéologie pluraliste qui vise à renforcer l’harmonisation des relations en contexte pluriethnique (White 2018). Selon plusieurs observateurs, l’interculturalisme serait une réponse aux paradigmes dominants du multiculturalisme et de l’assimilationnisme (Wood et Landry 2008). Cependant, il est important de rappeler que l’interculturalisme n’est pas monolithique. Effectivement, les critiques de l’interculturalisme au Québec démontrent que cette idéologie n’a jamais fait l’objet de consensus (Rocher et White 2014). Dans un deuxième temps il faut constater qu’il y a plusieurs courants théoriques et philosophiques qui s’inspirent de la pensée interculturelle (Emongo 2014). L’anthropologie a gardé ses distances de ce vaste champ de savoir, mais peu d’anthropologues savent que l’anthropologie a eu beaucoup d’influence aux de?buts de la recherche sur la communication interculturelle, notamment à travers la personne de Edward T. Hall. Dans les anneés 1960 et 1970, le champ de la sociolinguistique interactionniste (inspiré en grande partie par les travaux de John J. Gumperz, 1989) a développé des modèles pour expliquer comment les écarts dans la communication en contexte pluriethnique contribuent à la discrimination des personnes immigrantes et des minorités racisées. Dans les années 1980, l’anthropologie américaine dite « postmoderne » a produit un certain nombre d’ethnographies « dialogiques » (White 2018), mais ces travaux ont été limités dans leur influence à l’échelle disicipinaire. Le virage phénoménologique en anthropologie dans les année 1990 a, quant à lui, permis une certaine réflexion autour de la notion d’intersubjectivité, mais l’anthropologie n’a jamais développé une théorie globale de la communication interculturelle, ce qui est surprenant étant donné que les fondements du savoir anthropologique se construisent à partir d’une série de rencontres entre cultures (White et Strohm 2014). La pensée interculturelle n’a jamais eu de véritable foyer disciplinaire, même si plusieurs disciplines ont développé des expertises sur l’analyse des dynamiques de la communication interculturelle (notamment communications, psychologie, éducation, gestion). Au sein des champs de recherche qui revendiquent une approche interculturelle, il y a un grande diversité d’approches, de concepts et de finalités. Gimenez (2018) propose une distinction entre l’utilisation de la pensée culturelle comme projet politique, comme méthode et comme cadre d’analyse. Il y a plusieurs éléments que l’on pourrait identifier avec une « épistémologie de l’interculturel » (Emongo 2014) et plusieurs thèmes qui reviennent fréquemment dans la littérature sur les dynamiques interculturelles, dont trois qui méritent une attention spéciale: la bidirectionnalité, les préjugés, les compétences. Au préalable, précisons qu’on ne peut pas réduire l’étude des dynamiques interculturelles à l’étude des immigrants ou de l’immigration. Pour des raisons évidentes, les contextes de migration transnationale soulèvent régulièrement des problématiques et des préoccupations interculturelles, par exemple sur le vivre-ensemble en contexte pluriethnique (Saillant 2016). Du point de vue interculturel, néanmoins, ce n’est pas la « culture » des groupes minoritaires qui devrait nous intéresser (puisque les groupes majoritaires sont « porteurs de culture » aussi), mais le contact entre personnes de différentes origines. Autrement dit, pour la recherche interculturelle, ce n’est pas la diversité qui est intéressante mais plutôt ce qui arrive en contexte de diversité. La notion de bi-directionnalité—c’est-à-dire l’influence mutuelle entre les groupes d’ici et d’ailleurs—permet de comprendre que mettre l’accent sur les groupes minoritaires ou personnes issues de l’immigration peut renforcer des préjugés à leur égard et que trop souvent les groupes majoritaires sous-estiment l’impact de leurs propres traditions sur le contact avec les personnes issues de l’immigration. La notion des préjugés est centrale à toute tentative d’expliquer les dynamiques interculturelles. Généralement compris comme des fausses idées sur les personnes d’autres groupes, les préjugés en situation interculturelle se rapprochent de formulations souvent rencontrées dans la théorie herméneutique. Selon Gadamer (1996) les préjugés ne sont pas négatifs en soi, puisque, en tant que pré-savoir, ils seraient à la base de la compréhension humaine. La pensée herméneutique permet de comprendre le lien entre préjugés et traditions et du coup de faire la distinction entre les traditions qui agissent comme forme d’autorité et celles qui permettent la transmission du savoir du groupe (White 2017). La pensée herméneutique part du principe que tous les êtres humains ont des préjugés et que les préjugés sont aussi une forme de savoir (parfois valide, parfois fausse). De ce point de vue les préjugés ne sont pas problématiques en soi, mais dans la mesure où ils peuvent être à a source d’incompréhension ou de discrimination (puisque non pas validés). Puisque les préjugés restent souvent dans l’ordre de l’implicite, le développement des compétences interculturelles consiste à rendre les préjugés implicites afin de réduire leur impact dans les différents contextes de la communication. Il existe une vaste littérature sur la notion des compétences en contexte interculturel, notamment dans les domaines qui s’intéressent à l’utilisation des outils interculturels pour faire de la médiation ou de la résolution des conflits. Pour tenir compte de la complexité des compétences interculturelles, il est important de définir les différentes catégories de compétences : savoir (des connaissances sur un sujet), savoir-faire (des connaissances sur les méthodes ou les façons de faire), savoir-être (les habilités sociales ou interpersonnelles). Dans la littérature sur le sujet, il y a souvent une confusion entre les compétences culturelles (c’est-à-dire l’ouverture aux différences culturelles et le savoir sur les différents groupes ethnoculturels) et les compétences interculturelles. Ces dernières doivent être comprises non pas comme un savoir sur l’autre mais plutôt comme des habilités de communication dans les contextes pluriethniques. Les approches qui se basent sur les compétences culturelles ont été critiquées parce qu’elles se limitent aux compétences par la sensibilisation de la différence et ne considèrent pas l’apprentissage de compétences communicationnelles (Gratton 2009). Les critiques des approches interculturelles sont nombreuses. Certaines partent de l’idée que la pensée interculturelle est fondée sur une fausse prémisse, celle qui présume l’existence d’entités culturelles fixes (Dervin 2011). Se basant sur les théories constructivistes, ces critiques montrent que l’identité culturelle est socialement construite et ne peut donc être réduite à une essence ou à des catégories figées. Plusieurs courants de la pensée interculturelle utilisent la notion de culture dans le sens large du terme (par exemple « culture professionnelle » ou « culture organisationnelle ») afin d’éviter les pièges de l’essentialisme, sans pour autant négliger le fait que l’utilisation de l’interculturel peut facilement tomber dans les généralisations et renforcer les stéréotypes sur les catégories culturelles. D’autres critiques de la pensée interculturelle réagissent au recours à l’utilisation ce cette notion dans le but de servir les besoins d’intégration des groupes dominants. De ce point de vue, l’interculturalisme serait une version « soft » de l’assimilationisme puisqu’il vise l’intégration des groupes minoritaires au sein d’un groupe majoritaire. Les critiques les plus radicales s’inspirent des approches orientées vers la lutte contre la discrimination (anti-racisme, droits humains). Selon cette perspective, le fait de parler des différences entre les personnes ou les groupes ne serait admissibleque dans la mesure où il permettrait de mettrela lumière sur l’impact de la discrimination sur les groupes vulnérables. Le simple fait de parler des différences entre les groupes peut, en effet, renforcer les stéréotypes et contribuer à la stigmatisation des groupes minoritaires. Cette critique nécessite plus de recherche et de réflexion puisque d’un point de vue interculturel, le fait de ne pas nommer les différences peut aussi renforcer la discrimination à l’égard des populations vulnérables.
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