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Journal articles on the topic 'Femmes dans les églises fondamentalistes'

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Simbsler, David. "La lutte enchantée." Multitudes 95, no. 2 (May 16, 2024): 71–77. http://dx.doi.org/10.3917/mult.095.0071.

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Abstract:
Quand les médias parlent des évangéliques au Brésil, c’est souvent pour s’alarmer de la « montée vertigineuse », de la « prolifération », ou de la « déferlante » inexorable de fondamentalistes menaçant une démocratie fragile. La présidence de Jair Bolsonaro n’a-t-elle pas été souhaitée par deux-tiers des fidèles de ces églises ? Pourtant, l’immense majorité d’entre eux vivent dans les quartiers auto-construits des villes moyennes où le Mouvement des Sans Terre recrute les participants à ses occupations de terre. Ils sont actifs dans l’espace des mouvements sociaux. Le discours messianique, prophétique, ou « populiste », n’est pas cantonné aux espaces institutionnels de droite où agissent les puissants leaders de ces églises. À partir d’une enquête de terrain menée près de Recife entre 2013 et 2018, dans deux plantations mitoyennes reconverties en colonies de la réforme agraire, cet article se propose de décentrer doublement le regard : hors de la politique institutionnelle, mais aussi hors de telle ou telle église, pour mieux saisir la diversité interne des pentecôtistes du MST. En quoi sont-ils à la fois différents et semblables aux autres Sans-Terre ? Comment et pourquoi adhèrent-ils à la lutte pour la terre ?
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Nemiroff, Greta Hofmann. "Maintenant que les clameurs se sont tues, le jeu en valait-il la chandelle?" Après Beijing 8, no. 2 (April 12, 2005): 159–70. http://dx.doi.org/10.7202/057853ar.

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Abstract:
Cet article décrit les conditions générales dans lesquelles se sont déroulés, fin août et début septembre 1995, le Forum des ONG à Huairou et la Quatrième Conférence mondiale des Nations Unies sur les femmes à Beijing. L'auteure met particulièrement l'accent sur les débats intellectuels et politiques qui ont eu lieu durant la Conférence officielle entre, d'une part, les fondamentalistes et les groupes de défense des «valeurs familiales» et, d'autre part, les théoriciennes et les activistes féministes, en ce qui a trait aux droits des femmes en rapport avec certaines pratiques traditionnelles, aux droits en matière de reproduction et à la protection des lesbiennes contre la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle.
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Abdul, Lamia. "Survivre sous le régime des talibans: Témoignages de femmes afghanes (III)." L'Autre Volume 24, no. 2 (October 5, 2023): 243–51. http://dx.doi.org/10.3917/lautr.071.0243.

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Abstract:
Le 14 avril 2021, les gouvernements des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et leurs alliés ont annoncé le retrait de leurs troupes militaires d’Afghanistan à partir du 1 er mai 2021. L’instabilité a dès lors repris place en Afghanistan. Le départ effectif des soldats étrangers le 15 août 2021 a laissé le pays dans un chaos sans précédent laissant place aux talibans à la tête du pays. Deux ans après la prise du pouvoir par les talibans la situation du pays est alarmante. Les fondamentalistes islamistes continuent d’imposer de sévères restrictions afin de soumettre les filles et les femmes à leur conception intégriste de l’Islam. Ces dernières ont été largement exclues des emplois publics, privées d’éducation secondaire et depuis peu des études universitaires et de travail dans les Organisations Non Gouvernementales telles que UNICEF ou bien encore l’ONU.
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Hinkelmann, Frank. "Saving the Overlooked Continent. American Protestant Missions in Western Europe 1940-1975 Hans Krabbendam." European Journal of Theology 30, no. 1 (March 1, 2021): 237–40. http://dx.doi.org/10.5117/ejt2021.1.026.hink.

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Abstract:
Summary This book presents research into North-American evangelical missionary initiatives in Europe between 1940 and 1975. It investigates the motives and aims of the American interest in Europe and describes the further development of the American-European relationship among evangelicals. Regarding the first decades, the author deals with the competition within the conservative American camp between traditional fundamentalists and evangelicals for influence in Europe (which the fundamentalists lost) and contrasts developments in the evangelical space with those of traditional inter-church relations in the context of the World Council of Churches between North America and Europe. Krabbendam makes an important contribution to the history of the evangelical movement in Europe and the influence of North America. Zusammenfassung Dieses Buch präsentiert nordamerikanische evangelikale Missionsinitiativen in Europa in den Jahren zwischen 1940 und 1975. Es erarbeitet Motive und Ziele des amerikanischen Missionsinteresses an Europa und schildert die verschiedenen Phasen der weiteren Entwicklung des amerikanisch-europäischen Verhältnisses unter Evangelikalen. Dabei geht der Autor hinsichtlich der ersten Jahrzehnte auf den Wettstreit innerhalb des konservativen US-amerikanischen Lagers zwischen traditionellen Fundamentalisten und Evangelikalen um Einfluss in Europa ein (den das fundamentalistische Lager verlor) und stellt die Entwicklungen im evangelikalen Raum denen traditioneller zwischenkirchlicher Beziehungen im Umfeld des Weltkirchenrates zwischen Nordamerika und Europa gegenüber. Krabbendam legt einen wichtigen Beitrag zur Geschichte der evangelikalen Bewegung in Europa und des Einflusses Nordamerikas in diesen Jahrzehnten vor. Résumé Ce livre traite des initiatives missionnaires évangéliques nord-américaines en Europe entre 1940 et 1975. Il examine les motifs et les objectifs de l’intérêt américain pour l’Europe et décrit le développement de la relation américano-européenne dans la sphère évangélique. S’intéressant aux premières décennies, l’auteur étudie la compétition opposant, au sein même du camp américain conservateur, fondamentalistes traditionnels et évangéliques pour le gain d’une influence prépondérante en Europe (compétition perdue par les fondamentalistes) et compare les développements perceptibles dans l’espace évangélique à ceux des relations inter-Églises traditionnelles dans le cadre du Conseil Œcuménique des Églises entre l’Amérique et l’Europe. Krabbendam apporte une contribution importante à l’histoire du mouvement évangélique en Europe et de l’influence nord-américaine.
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Benkheira, Mohammed H. "Le visage de la femme. Entre la sharî'a et la coutume." Anthropologie et Sociétés 20, no. 2 (September 10, 2003): 15–36. http://dx.doi.org/10.7202/015413ar.

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Résumé Le visage de la femme. Entre la shari'a et la coutume En Algérie comme dans les autres sociétés islamisées, le conflit entre modernistes et fondamentalistes en cache un autre aussi important, sinon plus, entre le fondamentalisme et les coutumes locales. La discussion au sujet du vêtement et de l'apparence des femmes l'atteste. On essaie de montrer ici que la propagation du voile fondamentaliste recouvre une offensive contre les usages maghrébins et contre la doctrine mâlikite, qui a concilié pendant des siècles la lettre de la loi religieuse avec les usages locaux, la religion écrite et la religion orale. Mots clés : Benkheira, islam, rapport homme-femme, tradition, honneur, fondamentalisme, corps
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Mentzer, Raymond A. "La Place et le rôle des femmes dans les Églises réformées." Archives de sciences sociales des religions, no. 113 (April 1, 2001): 119–32. http://dx.doi.org/10.4000/assr.20192.

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Abdul, Lamia. "Survivre sous le régime des talibans." L'Autre Volume 24, no. 3 (March 11, 2024): 373–80. http://dx.doi.org/10.3917/lautr.072.0373.

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Abstract:
Le 14 avril 2021, les gouvernements des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et leurs alliés ont annoncé le retrait de leurs troupes militaires d’Afghanistan à partir du 1er mai 2021. L’instabilité a dès lors repris place en Afghanistan. Le départ effectif des soldats étrangers le 15 août 2021 a laissé le pays dans un chaos sans précédent laissant place aux talibans à la tête du pays. Plus de deux ans après la prise du pouvoir par les talibans la situation du pays est alarmante. Les fondamentalistes islamistes continuent d’imposer de sévères restrictions afin de soumettre les filles et les femmes à leur conception intégriste de l’Islam. Ces dernières ont été largement exclues des emplois publics, privées d’éducation secondaire et depuis peu des études universitaires et de travail dans les Organisations Non Gouvernementales telles que Unicef ou bien encore l’ONU.
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Tshibilondi Ngoyi, Albertine. "Rôle de la femme dans la société et dans l’Église." Thème 23, no. 2 (December 22, 2017): 203–28. http://dx.doi.org/10.7202/1042750ar.

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Abstract:
L’auteure examine le rôle de la femme africaine dans un continent marqué par les conflits, les guerres et le pillage de ses ressources naturelles. La population, et particulièrement les femmes confrontées à cette violence multiforme, aspire à la paix durable en Afrique. Elle s’interroge sur les actions concrètes et l’engagement de la communauté internationale, des États, des Églises, des communautés chrétiennes pour relever le défi de la paix, de la justice et de la réconciliation en Afrique. Cette étude montre l’implication et la responsabilité des femmes dans la société africaine, précoloniale et dans une Afrique mondialisée en s’inspirant souvent du cas de la République démocratique du Congo. Malgré leur marginalisation, les Africaines sont créatrices et actrices incontournables dans tous les secteurs socio-économique, politique, culturel et religieux. L’auteure remet en question les mécanismes de subordination qui, dans un système patriarcal, freinent leur pleine participation dans l’Église comme dans la société. Elle souligne le rôle que les chrétiennes africaines dotées d’une solide formation humaine et théologique jouent et pourront davantage jouer dans l’Église en tant qu’actrices de paix, de justice et de réconciliation à la lumière du 2e synode africain. Le défi majeur qui reste à relever est celui de redéfinir, de façon nouvelle, leur place et leur prise de décision dans un partenariat hommes-femmes dans l’Église, en vue de la justice et la réconciliation durables du continent.
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SIMANTOTO MAFUTA, Apollinaire-Sam. "Les mythes des origines et l’utilisation de la différence de genre dans la reproduction des stéréotypes sexistes au sein des religions du Livre en Afrique." Cahiers des Religions Africaines 3, no. 5 (June 24, 2022): 27–58. http://dx.doi.org/10.61496/ufrh8003.

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Abstract:
Résumé Véhiculé souvent par la tradition orale, le mythe renvoie l’interprétation des choses ou des réalités du monde réel dans un ailleurs imaginaire à la fois lointain et proche, d’autant que la scène des faits relatés se déroule, et dans le monde surnaturel et dans celui des humains. Ici, la réappropriation masculine de la différenciation sexuelle dans les mythes des origines et bien d’autres récits marque durablement les interactions sociales au quotidien en reproduisant les inégalités de genre, les stigmatisations et préjugés à l’encontre des femmes. Mots clés : Mythes, stéréotypes, différenciation sexuelle, religions/Églises, croyances, stigmatisation.
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Bougoux, Christian. "L'imaginaire érotique à l'époque romane." Figures de l'Art. Revue d'études esthétiques 4, no. 1 (1999): 167–81. http://dx.doi.org/10.3406/fdart.1999.1194.

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Abstract:
Si, selon la prédiction fameuse d’André Malraux, le troisième millénaire sera spirituel ou ne sera pas, la paillardise et la pornographie du XIIe siècle étaient tout sauf une vue de l’esprit. Tendez l’oreille et levez les yeux : que ce soit pour le chant des troubadours ou les sculptures romanes de certaines églises, de l’obsession du sein des femmes en passant par l’homosexualité et la masturbation, l’amour lascif est célébré dans tous les témoignages de l’époque. Comment l’expliquer et qu’en reste-t-il de nos jours ? Christian Bougoux répond dans «L’imaginaire érotique à l’époque romane ».
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Heitz-Muller, Anne-Marie. "L’ouverture du ministère pastoral aux femmes dans les Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine." Revue d'histoire et de philosophie religieuses 83, no. 3 (2003): 301–23. http://dx.doi.org/10.3406/rhpr.2003.1034.

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Sicking, Thom. "« Une espérance nouvelle pour le Liban ». 25 ans après." Proche-Orient Chrétien Tome 73, no. 2 (February 20, 2024): 196–205. http://dx.doi.org/10.3917/poc.732.0196.

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Abstract:
L’Exhortation apostolique « Nouvelle Espérance pour le Liban » (1997), issue du Synode des évêques convoqué par le pape Jean-Paul II en 1995 après la guerre civile libanaise, continue de refléter la réalité des Églises et de la situation politique du pays. Malgré les recommandations pour affronter les défis, les problèmes persistent, aggravés par des changements politiques et sociaux. Ce texte expose les difficultés des Églises libanaises et leur lien étroit avec le contexte politique du pays, insistant sur une transformation profonde urgente. La collaboration entre diverses communautés chrétiennes et avec les musulmans est soulignée. Il met l’accent sur la participation active de tous les fidèles, remettant en question la hiérarchie traditionnelle de l’Église pour encourager une Église synodale. Cependant, la mise en œuvre de ces recommandations exige un changement profond de mentalité, un processus long et difficile. Néanmoins, des signes de renouveau se manifestent, comme des initiatives œcuméniques informelles, une théologie contextuelle répondant aux défis actuels, des actions humanitaires collaboratives, et une reconnaissance croissante du rôle des femmes dans l’Église.
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Fancello, Sandra. "Guérison, délivrance et sida : les femmes et la « maladie de Dieu » dans les Églises pentecôtistes africaines." Sciences sociales et santé 25, no. 4 (2007): 5. http://dx.doi.org/10.3917/sss.254.0005.

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Fancello, Sandra. "Guérison, délivrance et sida : les femmes et la « maladie de Dieu » dans les Églises pentecôtistes africaines." Sciences sociales et santé 25, no. 4 (2007): 5–34. http://dx.doi.org/10.3406/sosan.2007.1872.

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Fancello, Sandra. "Guérison, délivrance et sida : les femmes et la « maladie de Dieu » dans les Églises pentecôtistes africaines." Sciences sociales et santé Vol. 25, no. 4 (December 1, 2007): 5–34. http://dx.doi.org/10.1684/sss.2007.0401.

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Zehr, Stéphane. "Lois Gunden et le Secours mennonite aux enfants (France, 1941-1943)." Revue d'histoire du protestantisme 6, no. 3 (December 2, 2021): 353–76. http://dx.doi.org/10.47421/rhp6_3_353-376.

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Le Mennonite Central Committee a commémoré en 2020 les 100 ans de son existence. Peu connu en France, le principal organisme « de secours » mennonite a pourtant œuvré sur le territoire dès la fin de la Guerre d’Espagne, en ouvrant, notamment, des maisons de convalescence pour enfants pendant la Seconde Guerre mondiale. En dirigeant la Villa Saint-Christophe, à Canet-en-Roussillon, de 1941 à 1943, une jeune volontaire mennonite a ainsi participé au sauvetage de plusieurs enfants Juifs. Lois Gunden, reconnue « Juste parmi les nations », incarne le rapport privilégié des activités de « care » avec le sauvetage des juifs persécutés, ainsi que l’évolution du statut des femmes dans les églises mennonites américaines par le biais de l’humanitaire.
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Adada, Aurore. "Les fondatrices de waqf à Beyrouth entre 1843 et 1909." Chronos 23 (April 4, 2019): 159–76. http://dx.doi.org/10.31377/chr.v23i0.445.

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Abstract:
Le waqfest une institution sociale gérée par la jurisprudence musulmane, oufìqh en arabe. II permet à un individu, homme ou femme, de mobiliser en donation pieuse et à longue durée une propriété lui appartenant, un mulk, nommant par la même procédure le futur administrateur de la propriété cédée et, le cas échéant, le bénéficiaire qui recevrait des parts des revenus qu'elle produit. Les biens dévolus sont mobiles ou immobiles et de finalité économique, publique ou sociale : numéraire, boutique, habitation, terrain, boulangerie, bain public, atelier, etc. Les bénéficiaires du waqfpeuvent être des membres de la famille ou même des amis du fondateur ou de la fondatrice : il s'agit alors d'un waqffamilial. Mais quand les bénéfices vont à la gestion et à l'entretien d'édifices religieux ou publics (églises, mosquées, écoles), le waqfest dit charitable. Enfin, le waqfpeut être à la fois familial et charitable. On déduit qu'il est mixte. Nous aurons à y revenir. Les actes de waqfsont consignés dans les registres ottomans entreposés au tribunal char 'î de Beyrouth. Cet article s'intéresse uniquement aux fondatrices de waqffamilial de cette ville. Partant des données de ces registres, il décrit la manière dont les femmes beyrouthines de toutes les communautés religieuses, y compris les étrangères telles que les directrices des missions religieuses françaises et anglaises, fondaient des waqfs. La période étudiée va de 1843 à 1909. Ces deux dates sont déterminées par les registres disponibles. Elles sont néanmoins assez éloignées dans le temps pour nous permettre de constituer une banque de données fournie et effectuer des analyses inscrites dans la longue durée.
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Weis, Monique. "Le mariage protestant au 16e siècle: desacralisation du lien conjugal et nouvelle “sacralisation” de la famille." Vínculos de Historia. Revista del Departamento de Historia de la Universidad de Castilla-La Mancha, no. 8 (June 20, 2019): 134. http://dx.doi.org/10.18239/vdh_2019.08.07.

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RÉSUMÉLe principal objectif de cet article est d’encourager une approche plus large, supraconfessionnelle, du mariage et de la famille à l’époque moderne. La conjugalité a été “désacralisée” par les réformateurs protestants du 16e siècle. Martin Luther, parmi d’autres, a refusé le statut de sacrement au mariage, tout en valorisant celui-ci comme une arme contre le péché. En réaction, le concile de Trente a réaffirmé avec force que le mariage est bien un des sept sacrements chrétiens. Mais, promouvant la supériorité du célibat, l’Église catholique n’a jamais beaucoup insisté sur les vertus de la vie et de la piété familiales avant le 19e siècle. En parallèle, les historiens décèlent des signes de “sacralisation” de la famille protestante à partir du 16e siècle. Leurs conclusions doivent être relativisées à la lumière de recherches plus récentes et plus critiques, centrées sur les rapports et les représentations de genre. Elles peuvent néanmoins inspirer une étude élargie et comparative, inexistante dans l’historiographie traditionnelle, des réalités et des perceptions de la famille chrétienne au-delà des frontières confessionnelles.MOTS-CLÉ: Époque Moderne, mariage, famille, protestantisme, Concile de TrenteABSTRACTThe main purpose of this paper is to encourage a broader supra-confessional approach to the history of marriage and the family in the Early Modern era. Wedlock was “desacralized” by the Protestant reformers of the 16th century. Martin Luther, among others, denied the sacramental status of marriage but valued it as a weapon against sin. In reaction, the Council of Trent reinforced marriage as one of the seven sacraments. But the Catholic Church, which promoted the superiority of celibacy, did little to defend the virtues of family life and piety before the 19th century. In parallel, historians have identified signs of a “sacralization” of the Protestant family since the 16th century. These findings must be relativized in the light of newer and more critical studies on gender relations and representations. But they can still inspire a broader comparative study, non-existent in traditional confessional historiography, of the realities and perceptions of the Christian family beyond denominational borders.KEY WORDS: Early Modern Christianity, marriage, family, Protestantism, Council of Trent BIBLIOGRAPHIEAdair, R., Courtship, Illegitimacy and Marriage in Early Modern England, Manchester, Manchester University Press, 1996.Beaulande-Barraud, V., “Sexualité, mariage et procréation. Discours et pratiques dans l’Église médiévale (XIIIe-XVe siècles)”, dans Vanderpelen-Diagre, C., & Sägesser, C., (coords.), La Sainte Famille. Sexualité, filiation et parentalité dans l’Église catholique, Problèmes d’Histoire des Religions, 24, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2017, pp. 19-29.Bels, P., Le mariage des protestants français jusqu’en 1685. Fondements doctrinaux et pratique juridique, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1968.Benedict, P., Christ’s Churches Purely Reformed. A Social History of Calvinism, New Haven/London, Yale University Press, 2002.Bernos, M., “Le concile de Trente et la sexualité. La doctrine et sa postérité”, dansBernos, M., (coord.), Sexualité et religions, Paris, Cerf, 1988, pp. 217-239.Bernos, M., Femmes et gens d’Église dans la France classique (XVIIe-XVIIIe siècle), Paris, Éditions du Cerf, Histoire religieuse de la France, 2003.Bernos, M., “L’Église et l’amour humain à l’époque moderne”, dans Bernos, M., Les sacrements dans la France des XVIIe et XVIIIe siècles. Pastorale et vécu des fidèles, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2007, pp. 245-264.Bologne, J.-C., Histoire du mariage en Occident, Paris, Lattès/Hachette Littératures, 1995.Burghartz, S., Zeiten der Reinheit – Orte der Unzucht. 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Sá, Danielle Mendonça de, and Robson Maurício Ghedini. "Le paradigme du pastorat féminin dans l’église évangélique aujourd’hui." Revista Científica Multidisciplinar Núcleo do Conhecimento, December 16, 2021, 159–73. http://dx.doi.org/10.32749/nucleodoconhecimento.com.br/theologie-fr/pastorat-feminin.

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Abstract:
Actuellement, il y a des Églises qui choisissent de limiter la contribution des femmes dans l’exercice de leur ministère dans certains secteurs ecclésiastiques, voire de la réduire au silence. Par conséquent, cette recherche est basée sur la question suivante: comment l’analyse du rôle des femmes dans le contexte biblique aide-t-elle à accepter la légitimité du pastorat féminin dans l’Église évangélique aujourd’hui? Ainsi, l’objectif de cette étude est de fournir un nouvel horizon dans la compréhension du thème du direction ecclésiastique féminin, afin de contribuer à la résolution de ce problème et à la rupture des paradigmes, à la lumière de la Sainte Bible, décrivant les principales difficultés rencontrées par les femmes dans l’exercice ministériel, tout en cherchant à comprendre la pensée dérivée des aspects du contexte social, politique, historique, économique et religieux depuis l’époque où les textes bibliques ont été écrits. À cette fin, la recherche bibliographique et l’approche qualitative ont été utilisées comme présupposé méthodologique descriptif, car il était nécessaire de présenter des éléments et des faits extraits de l’histoire concernant ces aspects, car la combinaison de tous permettait de traduire la façon dont les hommes et les femmes de cette époque se comportaient, pensaient et ressentaient. Il est également entendu que cette pensée a imprégné la tradition de l’Église au cours des siècles, cependant, il est souligné que la tradition culturelle de l’époque n’a pas les mêmes éléments socioculturels d’aujourd’hui. En ce sens, des informations sont recueillies sur les difficultés rencontrées par les femmes dans le domaine social et religieux, la fonction féminine dans le judaïsme, leur participation au christianisme, depuis la façon dont Jésus les a traitées; à leur participation à l’Église primitive, en plus d’offrir un espace pour l’analyse de textes bibliques qui éclairent la vision biblique des ministères féminins, un récit de l’histoire de Débora, une pasteure dans la pratique, bien qu’elle ne porte pas le titre, ainsi que des discours sur le ministère pastoral comme un don donné par Dieu. On en conclut qu’aujourd’hui, il est appelé à des femmes plus intrépides, courageuses, fidèles à Dieu, pieuses, obéissantes, loyales, pasteurs d’âmes, telles que Débora, Marie, Hulda, entre autres. Après tout, pour les hommes et les femmes, il n’y a qu’un seul Dieu, une seule mission (la sienne), une seule vision et une seule cible, Jésus.
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Jabbar, Naheem, and Usman Ali. "“Like a Hair Drawn from Flour”: Everyday Militarization and Female Recruitment for Church Security Teams in Pakistan." Global Studies Quarterly 1, no. 4 (October 19, 2021). http://dx.doi.org/10.1093/isagsq/ksab034.

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Abstract:
Abstract This article considers what motivates Christian women in Pakistan to volunteer for security teams that protect their religious communities from political violence. Our qualitative data show how the acquisition of manpower—namely the military's capacity to enlist support from civil society—has also shaped these subaltern groups into informal specialists on violence. School caterers, homemakers, laborers, garment factory stitchers, sanitary workers, and welders all find their place in the security complex of urban Lahore. This complex, where transborder networks of state incumbents, parasitic social groups, diasporas, and strongmen usually subsist, has absorbed women who live at the lowest social strata. As a result, traditionally autonomous domains of civic action, including the women's sense of duty and sacrifice, have been invested with securitizing norms. In these church security teams, the “governmentalization of the state” contains residues of pastoral power and this power requires women to embody the right disposition. Cet article examine ce qui motive les femmes chrétiennes du Pakistan à se porter volontaires pour les équipes de sécurité qui protègent leurs communautés religieuses contre la violence politique. Nos données qualitatives montrent comment l'acquisition de « main-d’œuvre »—c'est-à-dire, la capacité des militaires à enrôler du soutien auprès de la société civile—a également transformé ces groupes subalternes en spécialistes informelles sur les questions de violence. Des traiteuses scolaires, des femmes au foyer, des ouvrières, des couturières d'usines de vêtements, des travailleuses sanitaires et des soudeuses ont toutes trouvé leur place dans le complexe de sécurité de la Lahore urbaine. Ce complexe, qui comprend généralement des réseaux transfrontaliers de personnes en place dans des États, de groupes sociaux parasites, de diasporas et d'hommes forts, a absorbé les femmes qui vivent dans les strates sociales les plus basses. Des domaines d'action civique traditionnellement autonomes, notamment le sens du devoir et du sacrifice des femmes, ont donc été investis de normes de sécuritisation. Dans ces équipes de sécurité des églises, la « gouvernementalisation de l’État » comprend des restes de pouvoir pastoral et ce pouvoir exige que les femmes incarnent le bon tempérament. En este artículo, se analiza lo que motiva a las mujeres cristianas de Pakistán a participar como voluntarias en los equipos de seguridad que protegen a sus comunidades religiosas de la violencia política. Nuestros datos cualitativos muestran cómo la adquisición de “soldados” (específicamente, la capacidad del ejército para conseguir el apoyo de la sociedad civil) también ha convertido a estos grupos subalternos en especialistas informales en violencia. Los proveedores de comida en las escuelas, las amas de casa, los obreros, los costureros de las fábricas de ropa, los trabajadores sanitarios y los soldadores encuentran su lugar en el complejo de seguridad de la ciudad de Lahore. Este complejo, en el que suelen subsistir redes transfronterizas de titulares estatales, grupos sociales parasitarios, diásporas y hombres fuertes, ha absorbido a las mujeres que viven en los estratos sociales más bajos. Como resultado, los ámbitos tradicionalmente autónomos de la acción cívica, incluido el sentido del deber y el sacrificio de las mujeres, han sido investidos con normas de titulización. En estos equipos de seguridad de la iglesia, la “gubernamentalización del estado” contiene residuos de poder pastoral y este poder requiere que las mujeres encarnen la disposición adecuada.
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Béchacq, Dimitri, and Hadrien Munier. "Vodou." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.040.

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Abstract:
Le vodou haïtien compte parmi les religions issues des cultures afro-américaines telles que les différentes formes de candomblé au Brésil, la santería et le palo monte à Cuba ou encore le culte shango à Trinidad. Le vodou partage certains aspects avec ces autres religions nées de la traite et de l'esclavage des Africains, façonné par l'histoire singulière de la société dans laquelle il est s'est formé. Tout au long de l’histoire haïtienne, le vodou a été marqué par des rapports étroits avec le champ politique et religieux. Entre mythe et histoire, à la fois réunion politique et religieuse, la cérémonie vodou du Bois-Caïman est passée à la postérité comme l’événement initiateur de l’indépendance d’Haïti proclamée le 1er janvier 1804. Nées dans le contexte esclavagiste de la colonie française de Saint-Domingue, les pratiques alors assimilées au vodou (fabrication de poisons, danses, assemblées nocturnes, etc.) étaient interdites. Au XIXe siècle, différentes constitutions privilégièrent le catholicisme au détriment du vodou jusqu’au Concordat de 1860 entre Haïti et le Vatican. Si certains dirigeants haïtiens comptaient dans leurs réseaux des serviteurs du culte, d’autres soutenaient les campagnes antisuperstitieuses menées par le clergé. L’Occupation américaine d’Haïti (1915-1934) provoqua un sursaut nationaliste : l’indigénisme et le mouvement ethnologique et folklorique placèrent alors les classes populaires et le vodou au centre d’une refondation culturelle, ce qui fut ensuite récupéré par François Duvalier avec le noirisme (Béchacq 2014a). En 1986, des officiants et des temples vodou furent attaqués à la suite de l’exil de Jean-Claude Duvalier du fait de leur relation étroite, avérée ou supposée, avec la dictature. Deux premières associations de défense et de promotion du culte, Zantray et Bodè Nasyonal furent crées. Un mouvement d’institutionnalisation du vodou se développa dans les années 1990 par des militants souhaitant représenter les pratiquants dans les instances publiques nationales. En 2003, le culte fut reconnu par décret comme « religion à part entière » et en 2008, une fédération d’associations vodou désigna son représentant, Max Beauvoir, comme « Guide Suprême du Vodou » et défenseur du culte contre ses détracteurs (Béchacq 2014b). Le catholicisme, les églises protestantes et plus récemment l’islam entretiennent des relations complexes avec le vodou. Son influence est combattue par les autorités religieuses, notamment protestantes, qui appellent à la lutte contre le vodou, poursuivant ainsi l’œuvre des campagnes antisuperstitieuses catholiques (fin XIXe-milieu XXe siècles). Parallèlement, plusieurs religions peuvent être représentées dans une même famille ; l’adhésion au vodou, comme aux autres cultes, peut constituer une étape dans un parcours religieux, d’autant qu’il existe des similitudes entre vodou et pentecôtisme (glossolalie, transe, etc.). Le vodou est réputé pour être fréquenté majoritairement par des femmes, comme espace de tolérance pour les homosexuels et il existe plusieurs niveaux de rapport au vodou, du client non initié au pratiquant assidu. Si ce culte a pendant longtemps symbolisé la bipolarité socioculturelle haïtienne (pauvres/riches, noirs/mulâtres, campagne/ville, créole/français, etc.), toutes les couches sociales sont aujourd’hui représentées dans le vodou. Les serviteurs sont organisés en familles spirituelles sous l'autorité charismatique d'un oungan ou d'une manbo et liés par une filiation initiatique. De ce fait, et par son mode de transmission principalement oral, le vodou haïtien connaît une grande variabilité d'un groupe à l'autre. Une diversité régionale du vodou se manifeste dans les identités des esprits, les rites, les chants, les rythmes musicaux, la liturgie, l’initiation et dans le rapport à la possession, certains rituels régionaux valorisant des transes plus expressives. Enfin, selon qu'il soit pratiqué en ville, et surtout à Port-au-Prince, ou en milieu rural, lieu de nombreux pèlerinages, le vodou affiche des différences importantes affectant le rapport aux entités, la sophistication des cérémonies ou le rapport à l'environnement. Cette diversité amène certains auteurs à considérer qu'il existe plusieurs vodou (Kerboull 1973). L’essentiel de la liturgie est issu de rites de possessions africains, origine que l’on retrouve dans les noms des lwa (Legba, Danbala, Ogou…), dans ceux de leurs familles ou nanchon (nation), ou encore dans ceux des rituels (Rada, Nago, Kongo...) (Métraux 1958). Pendant la période coloniale, les pratiquants – principalement des esclaves mais également, à différents degrés d’implication, des colons ou des « libres de couleur » – se sont aussi appropriés le catholicisme populaire européen par l'usage des chromolithographies et des prières. Les deux autres influences sont la magie – européenne, diffusée par la circulation de livres, et plusieurs variantes africaines – et la franc-maçonnerie. Par ailleurs, le contact des esclaves avec les premiers habitants de l’île et l’usage d’artefacts taïno (haches polies, céramiques) dans le vodou étant avérés, certains intellectuels y voient la preuve d’une influence sur le culte. L'ensemble de ces influences, sans cesse retravaillées par les dynamiques sociales, a fait du vodou une « religion vivante » (Bastide 1996) parmi les religions afro-américaines. Le vodou fait partie intégrante du pluralisme médical haïtien, aux côtés de la phytothérapie populaire, des doktè fey (docteurs feuilles), de la biomédecine et de certaines églises évangéliques (Brodwin 1996 ; Vonarx 2011 ; Benoît 2015). Pour effectuer leurs trètman (traitements), les praticiens vodou recourent systématiquement à leurs entités, dépositaires du savoir thérapeutique. Les rituels de guérison et les séances de consultation prennent en charge les maux physiques, relationnels et spirituels et comprennent des bains, des prières, des boissons et/ou la confection d'objets magiques (Munier 2013). Ils sollicitent parfois des lieux spécifiques (église, carrefour, cimetière) et des éléments de l’espace naturel (rivière, mer, arbre, grotte). Ces pratiques visent à intégrer le patient dans des collectifs composés d'entités et de pratiquants, reliés entre eux par des échanges mutuels témoignant de la dimension holistique du vodou qui associe étroitement médecine et religion, environnement social et naturel. La diaspora haïtienne – en Amérique du Nord, dans la Caraïbe et en Europe francophone – s’est formée dans les années 1960 et est actuellement estimée à 2 millions de personnes. Ces communautés d’Haïtiens, leurs descendants et leur pays d’origine sont reliés par des réseaux familiaux, économiques, politiques et religieux, dont ceux du vodou (Richman 2005). Ce dernier s’est adapté à de nouveaux environnements urbains et participe de cette dynamique transnationale (Brown Mac Carthey 2001) ; Béchacq 2012). Du fait de son fort ancrage dans la culture haïtienne et de son absence de prosélytisme, le vodou est surtout pratiqué dans ces nouveaux espaces par des Haïtiens et leurs descendants, ainsi que par des Caribéens et des Africains-Américains mais assez peu par d'autres populations.
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Singleton, Michael. "Culte des ancêtres." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.092.

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Abstract:
Les plus observateurs de la première génération de missionnaires, de militaires et de marchands européens à avoir sillonné l’Afrique des villages avaient souvent remarqué qu’à proximité de la maisonnée tôt le matin leur vénérable hôte versait dans un tesson de canari, parfois logé à l’intérieur d’un modeste édicule, un peu de bière ou y laissait un morceau de viande tout en s’adressant respectueusement à un interlocuteur invisible. La plupart de ces ethnographes amateurs de la première heure ont automatiquement conclu qu’il s’agissait d’un rite d’offrande sacrificielle accompli par un prêtre sur l’autel d’un petit temple où étaient localisés des esprits d’ancêtres (qu’on distinguait des purs esprits ancestraux). A leurs yeux judéo-chrétiens et gréco-latins, ce culte répondait à une religiosité primitive axée autour de la croyance dans la survie (immatérielle) des âmes (immortelles) qui, implorées en prière par les vivants, pouvaient, grâce à Dieu, venir en aide aux leurs. The medium is the message En inventoriant et analysant ainsi le phénomène en des termes sacrés on ne pouvait pas tomber plus mal ou loin d’une plaque phénoménologique qu’en l’absence in situ de la dichotomie occidentale entre le naturel et le surnaturel, on ne saurait même pas décrire comme « profane ». Emportés par des préjugés ethnocentriques peu problématisés, même des anthropologues occidentaux ou occidentalisés (mais y en a-t-il d’autres ?), ont désigné comme « le culte religieux des esprits ancestraux » une philosophie et pratique indigènes qui, au ras des pâquerettes phénoménologiques, ne représentaient que l’expression conceptuelle et cérémonielle des rapports intergénérationnels tels que vécus dans un certain mode historique de (re)production agricole. Préprogrammés par leur héritage chrétien, même s’ils n’y croyaient plus trop, les premiers observateurs occidentaux de la scène africaine se sont sentis obligés d’y localiser une sphère du sacré et du religieux bien distincte d’autres domaines clôturés par leur culture d’origine dont, entre autres, l’économique, le social ou le politique. Je parle des seuls Européens à l’affut savant et non sectaire des traits univoques d’une religiosité universelle qu’ils estimaient relever d’une nature religieuse censée être commune à tous les hommes. Car il faut passer sous le silence qu’ils méritent les Occidentaux qui, en laïques rabiques ou croyants fondamentalistes traitaient ce qu’ils voyaient de stupidités sauvages voire de superstitions sataniques. Néanmoins, faisons écho du meilleur des ethnographes ecclésiastiques qui ont cru bon de voir dans le phénomène des relents soit d’une Révélation Primitive (Uroffenbarung) soit des jalons vers la vraie Foi. Car en filigrane dans le mânisme (un terme savant renvoyant aux mânes des foyers romains) ils pensaient pouvoir lire la croyance en le monothéisme et en l’immortalité individuelle ainsi que le pendant de l’intercession médiatrice entre les Saints voire des Ames du Purgatoire et Dieu – autant de dogmes du XIXe siècle auxquels désormais peu de Chrétiens critiques souscrivent et qui, de toute évidence ethnographique n’avaient aucun équivalent indigène. L’anthropologie n’est rien si ce n’est une topologie : à chaque lieu (topos) sa logique et son langage. Or, d’un point de vue topographique, le lieu du phénomène qui nous préoccupe n’est ni religieux ni théologique dans le sens occidental de ces termes, mais tout simplement et fondamentalement gérontologique (ce qui ne veut pas dire « gériatrique » !). En outre, son langage et sa logique relèvent foncièrement de facteurs chronologiques. A partir des années 1950, je me suis retrouvé en Afrique venant du premier Monde à subir les conséquences sociétales d’un renversement radical de vapeur chronologique. Depuis l’avènement de la Modernité occidentale les acquis d’un Passé censé absolument parfait avaient perdu leur portée paradigmatique pour être remplacés par l’espoir d’inédits à venir – porté par les résultats prometteurs d’une croissance exponentielle de la maitrise technoscientifique des choses. Au Nord les jeunes prenant toujours davantage de place et de pouvoir, les vieillissants deviennent vite redondants et les vieux non seulement subissent une crise d’identité mais font problème sociétal. C’est dire que dans le premier village africain où en 1969 je me suis trouvé en « prêtre paysan » chez les WaKonongo de la Tanzanie profonde j’avais d’abord eu mal à encaisser la déférence obséquieuse des jeunes et des femmes à l’égard de ce qui me paraissait la prépotence prétentieuse des vieux. Les aînés non seulement occupaient le devant de la scène mais se mettaient en avant. Toujours écoutés avec respect et jamais ouvertement contredits lors des palabres villageois, ils étaient aussi les premiers et les mieux servis lors des repas et des beuveries. Un exemple parmi mille : en haranguant les jeunes mariés lors de leurs noces il n’était jamais question de leur bonheur mais de leurs devoirs à l’égard de leurs vieux parents. Mais j’allais vite me rendre compte que sans le savoir-faire matériel, le bon sens moral et la sagesse « métaphysique » des aînés, nous les jeunes et les femmes de notre village vaguement socialiste (ujamaa) nous ne serions pas en sortis vivants. Les vieux savaient où se trouvaient les bonnes terres et où se terrait le gibier ; ils avaient vécu les joies et les peines de la vie lignagère (des naissances et des funérailles, des bonnes et des mauvaises récoltes, des périodes paisibles mais aussi des événements stressants) et, sur le point de (re)partir au village ancestral tout proche (de rejoindre le Ciel pour y contempler Dieu pour l’Eternité il n’avait jamais été question !) ils étaient bien placés pour négocier un bon prix pour l’usufruit des ressources vitales (la pluie et le gibier, la fertilité des champs et la fécondité des femmes) avec leurs nus propriétaires ancestraux. En un mot : plus on vieillit dans ce genre de lieu villageois, plus grandit son utilité publique. Si de gérontocratie il s’agit c’est à base d’un rapport d’autorité reconnu volontiers comme réciproquement rentable puisque dans l’intérêt darwinien de la survie collective et aucunement pour euphémiser une relation de pouvoir injustement aliénant. La dichotomie entre dominant et dominé(e) est l’exception à la règle d’une vie humaine normalement faite d’asymétries non seulement acceptées mais acceptables aux intéressé(e)s. Les WaKonongo ne rendaient pas un culte à leurs ancêtres, ils survivaient en fonction d’un Passé (personnifié ou « fait personne » dans les ainés et les aïeux) qui avait fait ses preuves. Pour être on ne saurait plus clair : entre offrir respectueusement les premières calebasses de bière aux seniors présents à une fête pour qu’ils ne rouspètent pas et verser quelques gouttes du même breuvage dans un tesson pour amadouer un ancêtre mal luné et fauteur de troubles et qu’on a fait revenir du village ancestral pour l’avoir à portée de main, n’existe qu’une différence de degré formel et aucunement de nature fondamentale. Dans les deux cas il s’agit d’un seul et même rapport intergénérationnel s’exprimant de manière quelque peu cérémonieuse par des gestes de simple politesse conventionnelle et aucunement d’une relation qui de purement profane se transformerait en un rite religieux et profondément sacré. Pour un topologue, le non-lieu est tout aussi éloquent que le lieu. Dans leurs modestes bandes, les Pygmées vivent entièrement dans le présent et dans l’intergénérationnel acceptent tout au plus de profiter des compétences effectives d’un des leurs. Il ne faut pas s’étonner qu’on n’ait trouvé chez eux la moindre trace d’un quelconque « culte des ancêtres ». Cultivant sur brûlis, allant toujours de l’avant de clairière abandonnée en clairière défrichée les WaKonongo, voyageant légers en d’authentiques nomades « oubliaient » leurs morts derrière eux là où des villageois sédentaires (à commencer par les premiers de l’Anatolie) les avaient toujours lourdement à demeure (ensevelis parfois dans le sous-sol des maisons). Le passage d’un lieu à un lieu tout autre parle aussi. Quand le savoir commence à passer sérieusement à la génération montante celle-ci revendique sa part du pouvoir et de l’avoir monopolisés jusqu’alors par la sortante. En l’absence d’un système de sécurité sociale dépassant la solidarité intergénérationnelle du lignage cette transition transforme souvent la portée intégratrice de la gérontocratie en une structure pathogène. Aigris et inquiets par cette évolution, les vieux que j’ai connu au milieu des années 1980 dans des villages congolais, de bons et utiles « sorciers » s’étaient métamorphosés en vampires anthophages. Dans des contextes urbains des pays où l’Etat est faible et la Famille par nécessité forte, l’enracinement empirique du phénomène bien visible au point zéro du petit village d’agriculteurs sédentaires, se trouve parfois masqué par des expressions fascinantes (tels que, justement, les ancêtres superbement masqués que j’ai côtoyé chez les Yoruba du Nigeria) ou à l’occasion folkloriques – je pense aux Grecs qui vont pique-niquer d’un dimanche sur les tombes familiales ou aux vieillards que j’ai vu en Ethiopie terminant leur vie au milieu des monuments aux morts des cimetières. Mais la raison d’être du phénomène reste familial et ne relève pas (du moins pas dans sa version initiale) d’une rationalité qui serait centrée « religieusement » sur des prétendues réalités onto-théologiques qui auraient pour nom Dieu, les esprits, les âmes. Enfin, sur fond d’une description réaliste mais globale du religieux, deux schémas pourraient nous aider à bien situer l’identité intentionnelle des différents interlocuteurs ancestraux. En partant du latin ligare ou (re)lier, le religieux en tant que le fait de se retrouver bien obligé d’interagir avec des interlocuteurs autres que purement humains (selon le vécu et le conçu local de l’humain), a lieu entre l’a-religieux du non rapport (donnant-donnant) ou du rapport à sens unique (le don pur et simple) et l’irréligieux (le « Non ! » - entre autre du libéralisme contractuel - à tout rapport qui ne me rapporte pas tout). Si le gabarit des interlocuteurs aussi bien humains que supra-humains varie c’est que la taille des enjeux dont ils sont l’expression symbolique (« sacramentaires » serait mieux puisqu’une efficacité ex opere operato y est engagée) va du local au global. Quand le réel est intra-lignager (maladie d’enfants, infertilité des femmes dans le clan) la solution symbolique sera négociée avec l’un ou l’autre aïeul tenu pour responsable. Par contre, quand le signifié (sécheresse, pandémie) affecte indistinctement tous les membres de la communauté, le remède doit être trouvé auprès des personnifications plus conséquentes. Ces phénomènes faits tout simplement « personnes » (i.e. dotés du strict minimum en termes de compréhension et de volonté requis pour interagir) avaient été identifiés autrefois avec le « dieu de la pluie » ou « l’esprit de la variole » mais mal puisque les épaisseurs ethnographiques parlaient ni de religion ou de théologie ni d’opposition entre matière et esprit, corps et âme, Terre et Ciel. Une communauté villageoise est fondamentalement faite de groupes lignagers – représentés par les triangles. En cas de malheurs imprévus (en religiosité « primitive » il est rarement question de bonheur attendu !) l’aîné du clan devinera qui en est responsable (un sorcier, un ancêtre ou « dieu » - nom de code personnalisé pour la malchance inexplicable). Il prendra ensuite les dispositions s’imposent –le cas échéant relocalisant à domicile un aïeul mauvais coucheur. Leurs ancêtres n’étant pas concernés, les patriarches de lignages voisins se montreront tout au plus sympathiques. La ligne du milieu représente le pouvoir ou mieux l’autorité du conseil informel des notables. Si, en haut de la pyramide, le chef figure en pointillé c’est qu’il n’a aucun rôle proprement politique mais fonctionne comme médiateur entre les villageois et les nus propriétaires ancestraux en vue de l’usufruit collectif de leurs ressources vitales (en particulier la pluie). En invoquant ses ancêtres, il remédiera aussi à des problèmes affectant tout le monde (la sécheresse, une épidémie, des querelles claniques, menace ennemi). En partant de l’étymologie ligare ou « lier » j’entends par « être religieux » le fait de se (re)trouver obligé en commun à interagir de manière cérémonielle mais asymétrique, avec des interlocuteurs à l’identité plus qu’humain (tel que défini selon la logique locale), afin de satisfaire des intérêts réciproques et pas d’alimenter la curiosité intellectuelle, alors la spirale représente le réseau des rapports proprement religieux. Dans ce sens on peut penser que les vivants villageois se comportent « religieusement » avec les morts vivants du lignage ou de l’ensemble ethnique. Autour de la ligne médiane ont lieu les relations entre hommes, elles aussi à la limite religieuses – délimitées, à droite, par l’a-religieux de l’étranger vite devenu l’ennemi à qui on ne doit rien et qui peut tout nous prendre, et, à gauche, par l’irréligieux de l’adversaire du dedans tel que le sorcier parmi les vôtres qui vous en veut à mort. En bas, il y a le monde dit par l’Occident, animal, végétal et minéral mais qui fait partie intégrante de la religion animiste. En haut se trouve un premier cercle d’interlocuteurs religieux ceux impliqués dans des affaires claniques. Plus haut, constellant l’ultime horizon religieux, on rencontre des interlocuteurs personnifiant des enjeux globaux – la pluie, le gibier, des pandémies… Logiquement, puisqu’elle n’est pas négociable, les Africains ont localisé hors toute réciprocité religieuse, une figure des plus insaisissables – de nouveau mal décrit comme deus otiosus puisqu’elle n’a rien de théologique et n’est pas tant inoccupé que peu préoccupé par le sort humain. Trois diapositives illustrent les trois types d’interlocuteurs : 1. Des édicules pour fixer à côté de la maisonnée des ancêtres lignagers et faciliter les échanges intéressés avec eux ; 2. Un tombeau royal associé grâce à la houe cérémoniale à la pluie ; 3. Un « temple » à la croisée des chemins en brousse où siège le Seigneur de la Forêt et les Animaux.
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Vibert, Stephane. "Individualisme." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.083.

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Abstract:
Le concept d’individualisme ne se présente pas comme une notion traditionnelle en anthropologie, ainsi que le montre son absence de la plupart des dictionnaires de la discipline. Popularisée dans l’œuvre de Louis Dumont (1966) par son opposition au holisme caractéristique des sociétés « traditionnelles » (dont l’Inde des castes constitue l’exemple paradigmatique), la notion s’avère souvent mal comprise, puisqu’elle semble suggérer une dichotomie binaire là où il est avant tout question de contraste comparatif et d’accentuation entre des variantes socioculturelles de l’humanité. Parfois accusée de reconduire les grands dualismes ethnocentriques propres à la socio-anthropologie classique (tradition/ modernité, communauté/ société, solidarité mécanique/ solidarité organique) qui ne verraient hors de l’Occident que des univers de conformisme, de tribalisme ou de despotisme (Lozerand 2014), l’étude de l’individualisme se présente pourtant, avant tout, comme « une archéologie de la conception occidentale de l’individu » (Flahault dans Lozerand 2014 : 547). En effet, selon Dumont, la conception moderne du monde se caractérise par une « idéologie individualiste », c’est-à-dire un ensemble de représentations et d’idées-valeurs qui s’articule autour de la figure prééminente de l’individu commeprincipe, à distinguer radicalement du « sujet empirique », échantillon indivisible de l’espèce humaine, parlant, pensant et agissant, tel qu’on le rencontre danstoutesles sociétés sous diverses formes. Figure centrale de l’idéal politique et éthique de l’Occident depuis les Lumières, l’individu (considéré comme antérieur à son existence sociale par les doctrines du droit naturel moderne) n’en reste pas moins pour la discipline anthropologique une « institution » (Mauss 1967 : 150), au sens où il doit nécessairement s’ancrer dans un monde social et culturel qui lui donne signification et consistance. En définissant la modernité comme individualiste là où « l’individu est érigé envaleursuprême », Dumont n’utilise pas le terme dans un sens péjoratif (égoïsme) ou laudatif (autonomie) mais, dans le sillage de Tocqueville, comme l’affirmationsocialed’une valeur. Ce sont les sociétés qui sont individualistes, et non d’abord les individus eux-mêmes. Dans sa prétention à fonder la société à partir d’une juxtaposition d’individus rationnels et originellement déliés, la configuration individualiste propre à la modernité néglige, ou tout du moins subordonne, le trait consubstantiel à toute existence sociale, trait défini comme « holisme » ou « aperception sociologique » : la « présence du social dans l’esprit de chaque homme », qui emporte comme corollaire que « la perception de nous-même comme individu n’est pas innée mais apprise, […]elle nous est prescrite, imposée par la société où nous vivons », laquelle « nous fait une obligation d’être libres » (Dumont 1966 : 21). Ainsi la prééminence de l’individu dans la société moderne appelle-t-elle un certain de nombre de valeurs corrélatives (dont l’égalité de droit, mais aussi la liberté morale ou encore la nation comme « société des individus »), tout en se combinant au sein de chaque culture particulière avec des éléments holistes locaux, ce qui donne une appréciation différenciée de la modernité (sous la figure notamment de variantes nationales). Ainsi que le rappelle Dumont, « l’individualisme est incapable de remplacer complètement le holisme et de régner sur toute la société... de plus, il n’a jamais été capable de fonctionner sans que le holisme contribue à sa vie de façon inaperçue et en quelque sorte clandestine » (Dumont 1991 : 21). C’est que la valeur individualiste, si elle est bien devenue essentielle dans nos sociétés par l’élévation des droits de l’Homme au statut de principe universel, ne peut effectivement s’incarner qu’au sein d’une société particulière, qui en traduit politiquement les attendus de façon toujours contingente et déterminée. L’analyse ne suppose donc pas unretourà des principes holistes, comme s’ils avaient disparu en même temps que les communautés traditionnelles et cohésives, mais plutôt une conscience plus lucide du rôle que jouent les principes holistes dans toute vie humaine pour autant qu’elle est toujours vie en société. L’idéologie de l’individu indépendant se heurte implicitement d’une part à la conservation nécessaire de « totalités partielles » comme lieux verticaux de transmission de la langue, de la culture et du sens (famille, école, associations, communautés), et d’autre part à la réintroduction de principes dits « collectifs » contre « l’utopie libérale », à doses variables selon les pays, comme l’État-providence, l’appartenance nationale, les systèmes d’assurance sociale, les diverses régulations du marché, les principes de solidarité et de redistribution, etc. Il convient également de ne pas confondre l’individualisme compris comme représentation sociale avec deux processus distincts portant sur la confection concrète de la personne et son potentiel de singularité, à savoir l’individuation et l’individualisation. Au XXesiècle, l’anthropologie s’est surtout intéressée auxformes d’individuationpropres aux diverses sociétés, ces pratiques de « constitution de la personne » par inclusion dans un ordre symbolique qui suppose des représentations partagées et des dispositifs rituels. Elle a pu ainsi constater l’extrême hétérogénéité des systèmes de pensée et d’agir visant à conférer une « identité » à l’être humain, preuve d’une large palette culturelle quant aux manières d’appréhender les relations de soi à soi, aux autres et au monde. Marcel Mauss a ainsi montré comment l’être humain ne pouvait apparaître qu’à la suite de multiples processus de subjectivation, ainsi que l’expriment les diverses « techniques du corps », l’expression des émotions ou l’intériorisation de l’idée de mort (Mauss 1950). Car toutes ces caractéristiquesa prioriéminemment « personnelles » varient en fait largement selon les contextes sociaux et culturels où elles prennent signification. La tradition anthropologique a énormément insisté sur la naturerelationnellede l’individuation, ouvrant sur la perception d’un Soi tissé de rapports avec l’environnement social et mythique (Leenhardt, 1947), jusque dans ses composantes mêmes, qu’elles soient matérielles (os, sang, chair, sperme, etc.) ou non (esprit ancestral, souffle, ombre, etc.) (Héritier 1977), parfois même au-delà des « humains » strictement définis (Descola 2005). De même, bon nombre d’auteurs ont souligné l’existence de divers processus historiques et culturels d’individualisationnon réductibles à la prééminence de l’individualisme comme valeur englobante. Le Bart (dans Lozerand 2014 : 89), après Foucault (1984) et Vernant (1989) distingue trois formes d’individualisation qui ne se recoupent jamais parfaitement : l’autonomie sociopolitique, l’existence d’une « vie privée » et le rapport réflexif à soi constituent autant de critères marquant un dépassement de la logique « holiste » d’individuation (définissant un nom, une place, un rôle, un statut) vers une « quête de soi » différenciée, invoquant comme idéal de vie une singularité, un salut ou un « épanouissement » posés théoriquement comme échappant aux injonctions normatives et symboliques de la société. S’articulant plus ou moins à l’individualisme comme valeur, cette visée d’authenticité désormais généralisée dans les sociétés occidentales en illustre également les limites, dès lors qu’en sont précisées les difficultés et les défaillances dans l’existence concrète des acteurs sociaux (déshumanisation du travail, conformisme consommatoire, maladies exprimant la « fatigue d’être soi » comme la dépression, influence des médias de masse et des réseaux sociaux, sentimentalisme et moralisme excessifs, solitude et vide affectif, etc.). Depuis une trentaine d’années et la mise en évidence d’une globalisation aux contours multiples se pose enfin la question de l’extension descriptive et normative de l’individualisme aux diverses cultures et civilisations du monde, que cela soit par le biais de catégories politiques (le citoyen rationnel), économiques (le marchand, le salarié et le consommateur propres au monde capitaliste), juridiques (le sujet de droit), morales (l’agent responsable) ou esthétiques (le dessein d’expressivité originale), etc. Si, selon Dumont, le christianisme et sa valorisation d’un « individu en relation directe avec Dieu » jouent un rôle primordial dans l’émergence de l’individualisme, ce sont bien les catégories humanistes et séculières qui, depuis la colonisation, légitiment les dynamiques d’extension actuelles, notamment du fait de la promotion par les instances internationales des droits humains comme fondement universel de justice sociale. L’anthropologie elle-même, dans un contexte de mise en relation généralisée des sociétés, s’évertue à saisir la place que des cultures différentes accordent à la valeur de « l’individu » (Morris 1994 ; Carrithers, Collins et Lukes 1985), que ce soit dans les grandes religions ou philosophies historiques (islam, judaïsme, bouddhisme, hindouisme, confucianisme, etc.) ou dans les communautés contemporaines, irréversiblement marquées par l’hégémonie occidentale et l’extension d’une économie mondialisée, mais également par des mouvements fondamentalistes ou « revivalistes » de repli identitaire. La valorisation du métissage et de l’hybridité impliquerait en ce sens de réinsérer « l’individu » dans les « paysages » culturels multiples et enchevêtrés qui établissent le lien entre global et local, entre contraintes systémiques et réappropriation communautaire (Appadurai 1996). Dans la dynamique contemporaine de globalisation, l’extension de l’individualisme comme valeur se retrouve dans une position paradoxale, d’une part liée à l’hégémonie d’un système-monde capitaliste et donc accusée de favoriser une « occidentalisation » fatale pour la diversité culturelle, d’autre part identifiée comme porteuse d’émancipation à l’égard de structures et normes contraignantes pour des acteurs (femmes, minorités ethniques, religieuses ou sexuelles, personnes handicapées) privés des droits élémentaires aux plans politique, juridique et socioéconomique.
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Canals, Roger. "Culte à María Lionza." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.005.

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Abstract:
Le terme « culte à María Lionza » renvoie à un ensemble de pratiques rituelles consacrées à la déesse María Lionza et à d’autres esprits de son panthéon. Il est présent sur une grande partie du territoire vénézuélien, notamment dans la région de Yaracuy, au centre ouest du pays, sur la côte caribéenne et dans les grandes villes comme Caracas. La Montagne de Sorte, dans la région de Yaracuy, est le principal centre de pèlerinage des croyants. Bien qu’il soit originaire du Venezuela, le culte à María Lionza est également visible, avec quelques variantes, dans plusieurs autres pays de la région caribéenne et de l’Amérique du Sud, voire aux États-Unis et en Europe. L’origine de ce culte remonte à la conquête espagnole du Venezuela. Au fil des ans, les pratiques sacrées indiennes, les religions africaines apportées par les esclaves noirs ainsi que le catholicisme auraient fusionné donnant lieu à des manifestations religieuses nouvelles (Mintz et Price 1992 ; Andrews 2004). Dès la fin du XIXe siècle se seraient ajoutées à ces trois sources principales d’autres influences culturelles comme le spiritisme kardeciste et l’occultisme, entre autres (Pollack-Eltz 1972 ; Clarac de Briceño 1996 ; Barreto 1990). Cependant, et à la différence de cultes afro-américains comme la Santería Cubaine, le Candomblé ou le Voudou haïtien, le culte à María Lionza n’est pas, dès son origine, connecté aux communautés d’esclaves africains. Jusqu’au XXe siècle, ce culte contenait essentiellement des éléments d’origine catholique et indienne, notamment des images religieuses de saints ou des pratiques d’adoration d’éléments naturels comme des cascades ou des fleuves. A cette période-là, le culte était majoritairement répandu parmi la population métisse et rurale, et l’apport africain n’était que peu présent –la possession spirituelle ou l’usage de percussions, par exemple, étaient rares lors des cérémonies. Dans les années quarante, le culte devint urbain du fait de la migration massive de la population rurale vers les grandes villes suite au boom pétrolier (Coronil 1997). C’est dans ce nouveau contexte, et essentiellement sous l’influence de la santería cubaine, que le culte commence à subir un processus d’afroaméricanisation avec plus de recours aux possessions spirituelles, aux percussions et à une multiplication des entités surnaturelles. Aujourd’hui, le culte à María Lionza entretient de multiples connexions avec d’autres cultes afro-américains comme le Palo Mayombe, l’Umbanda et le spiritisme dominicain. L’incessant partage d’éléments entre ces pratiques oblige à les considérer toutes en termes de continuité et à adopter à leur égard une perspective d’analyse comparatiste. Enfin, quant aux liens du culte avec d’autres religions, force est de constater que l’immense majorité des Maríalionzeros (les pratiquants du culte) s’affirme catholique, paradoxalement à l’opposition historique de l’Église catholique à la pratique de ce culte. Les églises évangélistes, dont le nombre au Venezuela ne cesse de s’accroître, critiquent elles aussi le culte avec véhémence, l’accusant souvent d’être une œuvre du diable. Le culte à María Lionza englobe des rituels de guérison, divination, purification et initiation, dans lesquels les épisodes de possession sont fréquents. La transe est plus ou moins violente selon l’esprit qui « descend » et la façon de « travailler » de chaque médium ou materia (matière). Parfois la possession pousse le médium jusqu’à la blessure ou l’automutilation (Ferrándiz 2004). Cela dit, nombre de croyants rendent hommage aux divinités de manière très calme et discrète, sans inclure des épisodes de transe. A part María Lionza, ce culte compte des centaines d’esprits, nommés aussi entidades (entités) ou hermanos (frères). Ceux-ci correspondent aussi bien à des divinités n’ayant jamais eu une existence terrestre qu’à des personnages célèbres ou aux âmes de défunts. Ces esprits sont regroupés en différentes cortes (cours) ou ensembles de divinités présentant une affinité ethnique, sociale ou professionnelle. On retrouve ainsi la Corte Africana (Cour Africaine), la Corte Malandra (Cour des Délinquants) ou la Corte Militar (Cour Militaire), parmi bien d’autres. Les cortes, quant à elles, sont ordonnées suivant une logique pyramidale : celles ayant moins de pureté sont placées en bas du panthéon tandis que les plus pures ou dites « avec le plus de lumière » sont placées en haut, aux côtés de María Lionza et du Christ. S’ils réalisent de bonnes actions, les esprits en position basse peuvent gravir l’échelle du panthéon. Ce vaste panthéon spirituel peut être interprété comme un dispositif de réappropriation voire de subversion de l’histoire. Il est par exemple fréquent que les esprits d’anciens chefs indiens ayant lutté contre les Espagnols pendant la Conquête (les célèbres caciques) descendent dans le corps des médiums et racontent, en témoins directs, les faits survenus il y a 500 ans, donnant leur avis sur la situation politique actuelle et offrant des conseils à l’assistance. Le culte relie ainsi passé, présent et futur, vie et mort, mémoire collective et expérience individuelle. Le culte à María Lionza ne constitue une pratique ni unifiée ni cohérente. Chaque groupe de culte, nommé centro (centre), organise les rituels à sa manière et donne sa propre version de l’origine de la déesse. Les rivalités entre les centros sont fréquentes et parfois violentes. Non seulement pluriel, le culte à María Lionza est aussi dynamique et changeant. En effet, les pratiquants le transforment incessamment en y incorporant de nouvelles divinités (tel que l’ex-président Chávez) et de nouvelles techniques rituelles à travers notamment les technologies de communication. María Lionza, quant à elle, est une déesse imaginée et représentée de façons très différentes, voire apparemment contradictoires : on peut la voir indienne, blanche, métisse ou, plus rarement, noire, selon les mythes, légendes ainsi que les études à caractère historique retraçant son origine. Cela dit, deux versions iconographiques et littéraires de María Lionza sont particulièrement répandues : d’une part, celle où elle apparaît comme une femme indienne nue chevauchant un tapir et, d’autre part, celle où elle est représentée comme une femme métisse ou blanche, habillée comme une femme du XVIIe ou XVIIIe siècle, portant une couronne sur la tête et tenant une rose sur la poitrine (Canals 2010). María Lionza apparaît souvent accompagnée de Felipe le Noir (El Negro Felipe) et de l’Indien Guacaipuro (El Indio Gucaipuro). L’ensemble de ces trois figures, nommées les Trois Puissances (las Tres Potencias), a, pour les croyants, un double sens : d’un côté, il est l’expression divine du métissage de la population vénézuélienne à travers les représentants de ce que les Vénézuéliens appellent « les trois races » (las tres razas, c’est-à-dire indien, blanc et noir) qui ont constitué le réseau ethnique du pays, et, d’un autre côté, il représente le paradigme d’entente et de réconciliation historique entre ces trois sources culturelles. Bref, les Trois Puissances sont, en même temps et pour les croyants, le reflet de ce qu’est le Venezuela et l’exemple de ce qu’il devrait être. Les images religieuses ont une grande importance dans le culte (Canals 2011) et donnent lieu à une industrie ésotérique qui a acquis une échelle planétaire. Lors des cérémonies, les croyants se réunissent autour de l’autel, nommé aussi portal (portail) où se trouvent surtout des statuettes de divinités. Hormis ces icônes, le culte serait inconcevable sans un grand nombre d’objets ou produits à forte composante sensitive et symbolique. Parmi ceux-là, il faut distinguer les substances « naturelles » (tabac, rhum, miel) de celles composées dans les perfumerías ou boutiques ésotériques. Dans ces boutiques s’amoncellent des savons, flacons de parfum, crèmes, encens et nombre d’autres éléments fabriqués à des fins très précises liés à la vie quotidienne et arborant des noms suggestifs: Amarra Hombres (lotion de séduction « attrape-hommes » adressée aux femmes) ou Tumba Negocios (produit pour faire échouer les affaires de ses concurrents commerciaux). Cette industrie ésotérique joue un rôle économique important au Venezuela et ailleurs. En fait, le culte à María Lionza est, pour nombre de croyants, un moyen de survie. Les rituels de guérison, divination ou initiation sont souvent payants, sans arriver pour autant aux prix exorbitants pratiqués dans d’autres religions comme la Santería. Par ailleurs, le culte à María Lionza est très présent sur le net, aussi bien sur des sites ésotériques que sur des réseaux sociaux. Cette présence sur Internet joue un rôle décisif dans l’expansion et la réinvention du culte. Récemment, certains groupes de culte ont initié des démarches pour intégrer le culte au Patrimoine Immatériel de l’UNESCO. Cette volonté de reconnaissance institutionnelle constitue un changement par rapport à la dynamique historique du culte qui a maintenu vis-à-vis du pouvoir et de l’officialisme une position majoritairement d’opposition, bien que nombre de représentants politiques et de militaires aient été, depuis les années 1950, pratiquants du culte en secret (Taussig 1997)
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