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Journal articles on the topic 'Dynamique du contact non-Régulière'

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Drescher, Martina. "Entre routine conversationnelle et marqueur de discours : les usages depardondans certains français africains." SHS Web of Conferences 46 (2018): 02005. http://dx.doi.org/10.1051/shsconf/20184602005.

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Abstract:
La dynamique du français en Afrique touche non seulement son lexique et sa grammaire, mais aussi son dispositif énonciatif, ses modes d’organisation du discours et, de façon générale, son niveau pragmaticodiscursif. Partant de données recueillies au Cameroun et au Burkina Faso, l’étude se focalise sur les emplois interjectifs depardon, qui semble évoluer d’une routine conversationnelle conversationnelle destinée à la gestion de l’interpersonnel vers un marqueur de discours avec des fonctions plus proprement discursives. Ces glissements dans le sens pragmatico-discursif depardonvont de pair avec un élargissement de son champ fonctionnel. Équivalent des’il vous plaîtdans de nombreux contextes, il s’annexe ses valeurs d’emphase et de focalisation tout en contribuant à la structuration de l’énoncé. Sans prétendre à l’exhaustivité, la présente étude vise une première systématisation des fonctions discursives depardondans les français camerounais et burkinabé. Pour conclure, elle revient sur la question de savoir si ces modifications fonctionnelles depardonsont dues à des interférences avec les langues de contact ou si elles renvoient plus globalement à des conventions de politesse et partant à une culture différente.
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Golan, Romy. "Temporalités cachées dans Campo urbano, Côme, 1969." Transbordeur 1 (2017): 166–81. http://dx.doi.org/10.4000/12gwj.

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Abstract:
Dans la journée du 21 septembre 1969, quarante artistes investirent la ville de Côme avec une série d’interventions annoncées par une distribution de tracts. Campo urbano. Interventi estetici nella dimensione collettiva urbana fut coordonnée par l’historien Luciano Caramel, le photographe Ugo Mulas et Bruno Munari. Alors que d’autres interventions artistiques des années 1960 utilisèrent l’imprimé comme outil de documentation de la performance, le livre des photographies de Campo urbano est unique. Suivant les indications de Munari, les images furent imprimées à fond perdu, faisant alterner planches contact, vues d’en haut et clichés panoramiques. Un effet dynamique était créé en retournant les images, et Munari, afin de simuler une action d’effacement, avait pris le parti de virer dans un bleu céruléen les négatifs noir et blanc de Mulas. Rien ne pouvait être plus présentiste que ce livre et, pourtant, l’auteure nous montre que Munari a voulu déclencher une série d’associations visuelles avec des périodes plus anciennes de l’art italien et avec des épisodes fugaces d’une histoire encore non écrite de la participation.
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Cohen, Jean-David. "Le numérique en ETP : une révolution en marche." Education Thérapeutique du Patient - Therapeutic Patient Education 16, no. 1 (2024): 10501. http://dx.doi.org/10.1051/tpe/2024019.

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Abstract:
Le numérique en ETP revêt différentes formes comme l’autonomie par la technologie du patient diabétique et va au-delà de la réalisation par les équipes de programmes en distanciel. La téléETP qui monopolise pourtant quelque peu les débats se matérialise d’ailleurs par l’existence de parcours d’ETP entièrement numériques proposés par des entreprises. Cette offre se décline aussi avec la mise en contact de patients experts au service de pairs. À un autre pôle, c’est la parole du patient qui est au centre du numérique et se trouve écoutée, précieusement analysée. Aussi, l’étendue de la e-ETP nécessite d’être explorée et, afin d’y voir plus clair et de façon dynamique quant à la finalité des outils numériques, une cartographie pourrait être la solution. L’e-ETP est en effet un tournant à appréhender dans la relation de soins. Dans ce contexte, il est également légitime de se poser la question de la place du soignant et d’un lien possiblement fragilisé, l’irruption de l’IA ne faisant qu’amplifier ces interrogations. La technologie doit cependant être maîtrisée et non nous diriger et, à cet instant, l’idée d’une autonomie du patient potentiellement renforcée, voire « débridée » doit nous satisfaire.
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Mazet, M., O. Dusart, M. Roger, and D. Dussoubs-Marmier. "Elimination de colorants de l'industrie textile par des sciures de bois." Revue des sciences de l'eau 3, no. 2 (April 12, 2005): 129–49. http://dx.doi.org/10.7202/705068ar.

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Abstract:
L'élimination de la couleur de rejets de petites industries textiles peut être réalisée à l'aide de sciures d'essences de bois diverses dont le choix est fait après étude de leur relargage dans l'eau (couleur et DCO); les sciures de chêne, de châtaignier, de pin Douglas conduisent à des relargages de substances fortement colorées correspondant à des DCO d'environ 60 mg d'oxygène par gramme de sciures sèches et ceci en réacteur discontinu. Par contre, les sciures de hêtre, bouleau, sapin et peuplier relarguent nettement moins de produits colorés ou non et conduisent à des DCO plus faibles, excepté pour le bouleau (30 mg d'O2.g-1). Le pH de l'eau est également modifié par addition de sciures et l'on obtient des valeurs de pH d'équilibre atteint en 10 min., de 4,3; 5; 5,8 et 7 pour le bouleau, le sapin, le hêtre et le peuplier respectivement. L'élimination de colorants à 25 mg.l-1 dans l'eau par des doses de sciures de 50 g.-1 pour 2 h de temps de contact, montre qu'une meilleure décoloration (98 à 100 %) est obtenue pour le colorant cationique Basic Red 22 avec les quatre sciures sélectionnées, qu'avec les colorants anioniques (ou acides) dont les valeurs de rétention, variables selon les sciures (de 4 à 8 %) peuvent être très bonnes également. Les isothermes d'adsorption permettent de déterminer les capacités d'adsorption à saturation; à titre d'exemple, des valeurs de 0,1 à 0,2 mmol.g-1 sont obtenues sur des sciures de peuplier et de hêtre pour le colorant BR 22 et de 4 à 8.10- mmol.g-1 pour le colorant anionique Acid Blue 25, sur ces mêmes sciures. Contrairement à d'autres matériaux, on observe que les résultats obtenus ne dépendent que très peu de la température (entre 15 et 35 °C). Une étude dynamique sur colonne confirme les écarts pour les deux types de colorants, mais les résultats dépendent de la vitesse de passage : des pourcentages d'élimination de 0,4 à 1 % en masse peuvent être obtenus pour l'AB 25 le BR 22 sur la sciure de hêtre. Il faut cependant signaler que les produits minéraux et organiques contenus dans les effluents colorés industriels diminuent l'efficacité des sciures par rapport à leur efficacité sur des solutions de colorants purs.
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Laughrea, Kathleen, Claude Bélanger, and John Wright. "Existe-t-il un consensus social pour définir et comprendre la problématique de la violence conjugale?" Santé mentale au Québec 21, no. 2 (September 11, 2007): 93–116. http://dx.doi.org/10.7202/032400ar.

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Abstract:
Résumé Pourquoi certaines relations de couple, initialement harmonieuses, basculent-elles dans des rapports de violence et d'abus ? Quelle est l'ampleur de ce type d'abus ? Plusieurs études se sont penché sur ce phénomène pour tenter d'en circonscrire l'incidence et d'en saisir la dynamique. Ces recherches semblent faire ressortir un phénomène social d'une ampleur non négligeable. Ainsi, selon une étude réalisée par MacLeod et Cadieux en 1980, une femme sur dix serait battue sur une base régulière. Selon Statistique Canada, en 1993, 25 % des femmes canadiennes mentionnent avoir été victimes de violence de la part d'un conjoint depuis l'âge de 16 ans. Parmi ce groupe, 15 % de ces femmes vivent toujours avec leur conjoint. De plus, en dépit des programmes d'aide aux victimes de violence conjugale, le nombre de cas de violence déclarés ne semble pas avoir diminué. Ces résultats alarmants ont amené plusieurs chercheurs à se pencher sur cette dynamique. Dans les dix dernières années, certains progrès ont ainsi été réalisés dans la compréhension du phénomène de la violence faite aux femmes. Des programmes d'intervention, l'implication des gouvernements, la judiciarisation de certaines formes d'abus, la sensibilisation accrue de la population face à la violence conjugale ainsi que la dénonciation des cas de violence ont marqué ces progrès. En dépit de cette conscience sociale accrue vis-à-vis ce phénomène, la recherche se bute parfois à des obstacles. En dépit de modélisations complexes des concepts et des facteurs de prédiction du phénomène, les résultats se montrent parfois décevants. Existe-t-il donc un consensus social pour définir cette problématique et la dynamique qui y est associée ? Nous tenterons de répondre à cette question en révisant les diverses approches théoriques utilisées pour définir la violence conjugale. Nous tenterons ensuite de faire une analyse critique de ces théories en examinant les diverses recherches empiriques qui ont été menées dans ce domaine.
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Bruni, Francesco. "Environnement non humain et dynamiques relationelles : les chiens compagnons de vie." Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux 72, no. 1 (June 4, 2024): 11–30. http://dx.doi.org/10.3917/ctf.072.0011.

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Abstract:
Cet article prend en considération la contribution de l’environnement non humain au bien-être psychologique dans le cadre des dynamiques relationnelles. Nous vivons en contact avec la nature et adoptons à son égard une attitude ambivalente : nous sommes pris par le désir de connexion et d’union totale, mais aussi par la crainte de perdre notre statut humain. Nous pouvons nous sentir faire partie de la nature et en même temps nous illusionner en pensant que nous en sommes séparés par des caractéristiques humaines spécifiques ; ceci nous conduit à rechercher un équilibre entre deux pôles – fusion et séparation – difficile à intégrer. En abordant ce sujet qui traverse le cycle de vie, nous nous référons à la relation avec les chiens et à leur présence au sein de la famille humaine et nous illustrerons notre propos à l’aide de cas cliniques.
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Ismard, Paulin. "Écrire l'histoire de l'esclavage: Entre approche globale et perspective comparatiste." Annales. Histoire, Sciences Sociales 72, no. 1 (March 2017): 9–43. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264917000026.

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Abstract:
RésuméPeut-on considérer, à la suite de l'un de ses meilleurs spécialistes, Patrick Manning, que «le champ des études sur l'esclavage est devenu un modèle de comparatisme en histoire sociale et économique»? Tout dépend de ce que l'on entend sous le terme de comparatisme, qui en est venu à qualifier des démarches aussi différentes dans leur méthode que variées, voire contradictoires, dans leur finalité. Depuis la fin des années 1990, l'histoire globale de l'esclavage n'a pas manqué de souligner les naïvetés épistémologiques d'une certaine tradition comparatiste, coupable d'appréhender le fait esclavagiste sous l'angle de ses institutions, et non comme un processus dynamique résultant de conditions historiques singulières. Il convient pourtant de cerner les limites d'une telle approche lorsqu'elle prétend être seule en mesure de dire ce qu'il en est de l'esclavage à travers l'histoire. Après avoir dressé un état des lieux des enjeux théoriques qui traversent l'historiographie contemporaine de l'esclavage, l'article tente de mettre en évidence ce qu'une démarche comparatiste de type «morphologique», redéfinie dans ses échelles d'observation, ses méthodes et ses objectifs, est susceptible d'apporter à l’étude d'une société en particulier, celle d'Athènes à l’époque classique. À partir de l'examen d'une forme spécifique d'organisation du travail servile commune à de nombreuses sociétés esclavagistes – celle où un esclave attaché à l'exploitation d'une terre, d'une boutique ou d'un atelier verse une rente régulière à son maître –, il est possible de réinterroger plusieurs dimensions essentielles de l'institution esclavagiste athénienne.
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Vivian M. Lee, Alejandra Pérez, Olive Onyekwelu, Jordan M. Chan, Dominic E. Cannady-Lindner, Alexander A. Levitskiy, María Teresa Reinoso-Pérez, and André A. Dhondt. "Broad-billed Tody (<em>Todus subulatus</em>) response to playback of vocalizations and non-vocal sounds." Journal of Caribbean Ornithology 34 (March 8, 2021): 12–16. http://dx.doi.org/10.55431/jco.2021.34.12-16.

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Abstract:
Abstract In order to test the hypothesis that the Broad-billed Tody (Todus subulatus) is territorial during the non-breeding season, we assessed the species’ response to playback of three sounds (song, chatter call, and non-vocal wing-rattle) in January 2020 at twenty sites across two plots of native scrub forest in Punta Cana, La Altagracia Province, Dominican Republic. Todies responded more frequently to song (73%) than to chatter call (42%) or wing-rattle (25%). The response to song was more rapid, and todies approached closer to song than to chatter call or wing-rattle playback. Todies responded silently to broadcasting song (51%) less frequently than to wing-rattle (67%) or chatter call (76%). Todies that approached song playback silently appeared later than birds that responded with a wing-rattle or song. Regardless of their behavior, all came very close to the speaker. Although not all tests were statistically significant, they all showed a more rapid and intense response to song. We conclude that in January most of the habitat is defended aggressively and that Broad-billed Todies in Punta Cana have partitioned all suitable habitat into territories. Keywords Broad-billed Tody, Dominican Republic, Hispaniola, playback experiments, Punta Cana, song, territoriality, Todus subulatus, wing-rattle Resumen Respuesta de Todus subulatus a la reproducción de vocalizaciones y sonidos no vocales • Con el objetivo de probar la hipótesis de que Todus subulatus es territorial durante la temporada no reproductiva, evaluamos la respuesta de la especie a la reproducción de tres sonidos (canto, parloteo y vibración no vocal de las alas) en enero de 2020 en veinte sitios de dos parcelas de bosque de matorral nativo en Punta Cana, provincia La Altagracia, República Dominicana. Los individuos de esta especie respondieron con más frecuencia al canto (73%) que al parloteo (42%) o a la vibración de las alas (25%). La respuesta al canto fue más rápida y los individuos se acercaron más cuando se reprodujo el canto que el parloteo o la vibración de las alas. Fue menos frecuente que no hubiera respuesta a la emisión del canto (51%) que a la vibración de las alas (67%) o al parloteo (76%). Los individuos que se acercaron sin responder a la reproducción del canto aparecieron más tarde que los que respondieron con una vibración de las alas o un canto. Independientemente de su comportamiento, todos se acercaron mucho al altavoz. Aunque no todas las pruebas fueron estadísticamente significativas, todas mostraron una respuesta más rápida e intensa al canto. Concluimos que en enero la mayor parte del hábitat se defiende de manera agresiva y que Todus subulatus en Punta Cana han dividido todo el hábitat adecuado en territorios. Palabras clave canto, experimentos de reproducción de canto, La Española, Punta Cana, República Dominicana, territorialidad, Todus subulatus, vibración de alas Résumé Réaction du Todier à bec large (Todus subulatus) à la repasse de vocalisations et de sons non vocaux • Afin de tester l’hypothèse selon laquelle le Todier à bec large (Todus subulatus) est territorial en dehors de la saison de reproduction, nous avons évalué la réaction de l’espèce à l’écoute de trois sons (chants, cris de contact et bruits d’ailes non vocaux) en janvier 2020 sur vingt sites répartis sur deux parcelles de broussailles indigènes à Punta Cana, dans la province de La Altagracia, en République dominicaine. Les Todiers réagissaient plus souvent aux chants (73 %) qu’aux cris (42 %) ou aux bruits d’ailes (25 %). Lors de la diffusion de chants, les Todiers réagissaient plus rapidement et se rapprochaient davantage que lors de la diffusion de cris ou de bruits d’ailes. Ils réagissaient silencieusement moins souvent à la diffusion de chants (51 %) qu’à celle de bruits d’ailes (67 %) ou de cris d’appel (76 %). Les Todiers qui s’approchaient silencieusement du haut-parleur diffusant un chant apparaissaient plus tardivement que les oiseaux qui réagissaient par des bruits d’ailes ou un chant. Quel que soit leur comportement, ils se sont tous approchés très près du haut-parleur. Bien que tous les tests n’aient pas été statistiquement significatifs, la réaction de tous les Todiers au chant était plus rapide et plus intense. Nous concluons qu’en janvier, la plupart des habitats sont défendus de manière dynamique et que les Todiers à bec large de Punta Cana ont divisé tous les habitats appropriés en territoires. Mots clés bruit d’ailes, chant, expériences de repasse, Hispaniola, Punta Cana, République dominicaine, territorialité, Todier à bec large, Todus subulatus
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Frisque, Cégolène. "Multiplication des statuts précaires et (dé)structuration de l’espace professionnel." Sur le journalisme, About journalism, Sobre jornalismo 2, no. 2 (December 30, 2023): 78–93. http://dx.doi.org/10.25200/slj.v2.n2.2013.94.

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Abstract:
Cet submission vise à interroger les formes d’encadrement du marché du travail du journalisme, la diversification des statuts d’emploi qui y ont cours et ses effets sur l’espace professionnel. Il s’appuie sur une exploitation secondaire des donnéesde la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (carte de presse non obligatoire mais largement répandue en France), sur la confrontation avec d’autres sources statistiques, et sur une quarantaine d’entretiens avec des journalistes « instables », n’ayant pas de contrat de travail permanent mais rémunérés sous d’autres formes, relevant de différents secteurs de la presse écrite, aux situations diversifiées. L’analyse conclut à un recul voire un dépérissement – invisible jusqu’à présent – de la « pige », forme de paiement à l’submission, au feuillet ou à la journée, ponctuel ou plus régulier, mais qui est officiellement assimilée à un contrat de travail, selon une fiction juridique, et permet l’accès des personnes concernées à divers droits salariaux et sociaux. Ce statut classique est débordé par les divers statuts précaires qui se sont multipliés dans l’ensemble du salariat (contrats à durée déterminée, dont le terme, variant d’une journée à 12 voire 18 mois, est fixé à l’avance, et contrats aidés, bénéficiant de subventions de l’Etat avec des objectifs de réinsertion professionnelle). D’autres statuts utilisés proviennent de secteurs connexes aux médias d’information (artistes auteurs employés par la presse écrite au contact de l’édition, intermittents du spectacle employés en télévision au contact des métiers du spectacle et de l’audiovisuel). Ce processus de déstructuration du marché du travail a été accentué et amplifié par le statut d’auto-entrepreneur, considéré comme relevant du travail « indépendant », et rémunéré sous forme de factures pour des prestations de service, qui s’est particulièrement diffusé dans les secteurs médiatiques émergents ou dérégulés comme Internet. Quels rôles ont joué les différents acteurs de l’espace professionnel dans ces processus ? Comment comprendre la dynamique de ces évolutions ? This submission aims to question the framing of the journalism labour-market, the diversification of employment classes within it, and its effects on the professionalfield. It is based on a secondary statistical analysis of data from the Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (the press card is not compulsoryto work as journalist in France, but its use is widespread and still holds strong symbolic value), and their disagreement with other statistical sources; and on forty interviews of “casual” journalists without permanent contracts (remunerated in other ways) belonging to various sectors of the press in diverse contexts. The analysis demonstrates a decline, unseen until now, in “freelance” journalism; defined as payment per submission, per sheet or per day, occasional or more regular, but officially considered an employment contract according to legal fiction, allowing these journalists to benefit theoretically from all the labour rights and social security of employees. This classic status is overrun by other “precarious” labour categories, which have multiplied among salaried employees (fixed-term contracts, from one day, to twelve, or even eighteen, months; state-aided contracts, granted with the purpose of reintegration into the workforce). Other statuses originate in news media-related sectors (author-artist, employed by the written press on the fringes of the publishing sector; non-permanent employees of entertainment industries, employed by television at the boundary between the broadcast sector and entertainment). This destructuring process of the labour market has been furthered by the recent “auto-entrepreneur” status, regarded as a kind of “self-employment” and paid in the form of invoices for service delivery – widespread in emerging or unregulated media like the Internet. What are the roles of the various actors within the professional field in these processes? How can we understand the dynamics of these changes? Este artigo tem por objetivo analisar as formas de controle do mercado de trabalho jornalístico, a diversificação dos estatutos profissionais e seu impacto sobre o espaço profissional. Ele é baseado na exploração de dados secundários da Comissão da carteira de identidade dos Jornalistas Profissionais (o documento não é obrigatório, mas é amplamente difundido e carregado de valor simbólico na França), em confronto com outras fontes estatísticas e 40 entrevistas com jornalistas em situações não estáveis de trabalho, ou seja, sem contrato permanente, mas remunerado de outras formas, em diferentes setores da imprensa. A análise demonstra uma queda – invisível até o momento – no jornalismo «freelancer», definido como o pagamento por reportagem, por página ou por dia trabalhado, ocasional ou com alguma regularidade, mas considerado oficialmente um contrato de trabalho de acordo com a ficção jurídica, permitindo teoricamente que esses jornalistas se beneficiem de todos os direitos trabalhistas e previdenciários dos demais empregados. Este estatuto clássico é suplantado por outras categorias «precárias» de trabalho, que se multiplicaram entre os empregados assalariados (contratos com prazo determinado, a partir de um dia, a 12 até 18 meses; contratos subsidiados pelo Estado, concedidos com a finalidade de reintegração da força de trabalho). Outros estatutos utilizados provêm de setores correlatos ao da mídia informativa (autores e artistas, trabalhadores do mercado editorial, da indústria de entretenimento e dos meios audiovisuais). Este processo de desestruturação do mercado de trabalho foi promovido pelo recente status de «auto-empresário», considerado como uma espécie de «auto-emprego», que é remunerado na forma de faturas de prestação de serviços, difundido em países emergentes ou pela mídia não regulamentada, como a Internet. Quais são os papéis dos vários atores do campo profissional nestes processos? Como podemos entender a dinâmica dessas mudanças?
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Aboubacar, Amadou, Mourtala Bachir, Diouf Abdoulaye, and Iro Dan Guimbo. "Dynamique spatio-temporelle de la végétation contractée de l’ouest du Niger suivant le gradient pluviométrique et d’anthropisation de 1990 à 2020." International Journal of Biological and Chemical Sciences 17, no. 5 (October 29, 2023): 1873–88. http://dx.doi.org/10.4314/ijbcs.v17i5.8.

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Abstract:
La végétation contractée de l’ouest du Niger constitue des écosystèmes dans lesquels les communautés locales tirent l’essentiel de leur subsistance de l’exploitation du bois. Les animaux y pâturent pendant toute la saison des pluies. Sa dégradation s’est accentuée ces trois dernières décennies, sous l’effet, principalement de la pression anthropique et du climat. Cette étude visait à analyser la dynamique de cette végétation de 1990 à 2020, dans les communes de Kouré, Farey, Gaya et Tanda. Les images Landsat 5TM (1990) et Landsat 8 de novembre (2020) ont été utilisées. La classification non supervisée par l’algorithme iso-data et le calcul des superficies au moyen du logiciel ENVI et Excel ont permis de quantifier les transformations spatiales survenues sur la base du fichier HBF, dont la sortie est une matrice de transition. Les NDVI ont été calculés grâce à la commande Quick statistic d’ENVI et les indices Standardisés des Précipitations à partir des cumuls annuels des précipitations. Les résultats ont montré une régression de végétation contractée régulière de 63,26%, de 55,76% et de 34,75% respectivement à Kouré, à Farey et dans le bloc Gaya/Tanda. De plus, une régression de la végétation contractée dégradée de 40,74%, de 555,39% et de 8,29% été enregistrée respectivement à Kouré à Farey et dans le au bloc Gaya/Tanda. La corrélation positive entre l’indice standardisé de précipitation et l’indice de végétation a été significative à Farey et non significatif à Kouré et Gaya. The contracted vegetation of western Niger constitutes ecosystems in which local communities derive most of their livelihood from timber exploitation. Animals graze here throughout the rainy season. Its degradation has increased over the last three decades, mainly due to anthropic pressure and climate. The aim of this study was to analyze the dynamics of this vegetation from 1990 to 2020, in the communes of Kouré, Farey, Gaya and Tanda. Landsat 5TM (1990) and Landsat 8 November (2020) images were used. Unsupervised classification using the iso-data algorithm and area calculations using ENVI and Excel software were used to quantify spatial transformations based on the HBF file, the output of which is a transition matrix. NDVI was calculated using ENVI's Quick statistic command, and Standardized Precipitation Indices were calculated from annual rainfall totals. The results showed a regular contracted vegetation regression of 63.26%, 55.76% and 34.75% respectively at Kouré, Farey and in the Gaya/Tanda block. In addition, a regression of degraded contracted vegetation of 40.74%, 555.39% and 8.29% was recorded in Kouré, Farey and the Gaya/Tanda block respectively. The positive correlation between the standardized rainfall index and the vegetation index was significant in Farey and insignificant in Kouré and Gaya.
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Sayeux, Anne-Sophie. "Trouver sa place au sein du monde. Quand l’océan accueille les corps meurtris : les expériences sensibles de handi surf." Praxis Filosófica, no. 61 (January 31, 2025): e20714714. https://doi.org/10.25100/pfilosofica.v0i61.14714.

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Abstract:
Cet article adopte un point de vue anthropologique pour explorer la place des individus affectés par des déficiences corporelles au sein de notre société, en s’appuyant sur une ethnographie du handi surf. En examinant ces dynamiques entre trois niveaux d’analyse : le corps, la nature et le monde, il vise à comprendre la transformation d’un corps meurtri « endormi » à un corps marin qui s’éveille à travers le contact avec la nature. Dans une perspective d’écologie corporelle, ce texte propose une alternative au principe normatif qui enferme les individus dans la catégorie de « personne handicapée ». En mettant l’accent sur les capacités et sur les sensorialités maritimes, qui fondent l’identité « surfeur.se », il présentera de quelle façon l’expérience de l’immersion dans l’océan offre une autre possibilité : celle d’être au cœur du cosmos non plus dans ses limitations, mais bien dans ses capacités.
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Kouame, KL, AB Yao, and KI N'Dri. "Etat des lieux de la pandémie de COVID-19 en Côte d'Ivoire." Revue Malienne d'Infectiologie et de Microbiologie 16, no. 1 (January 31, 2021): 54–60. http://dx.doi.org/10.53597/remim.v16i1.1771.

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Abstract:
Contexte: Le covid-19 (coronavirus disease – 19) est une infection causée par un coronavirus dit SARS-Cov_2 (Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2), un virus très contagieux qui affecte les voies respiratoires. On en compte un grand nombre de patients dans le monde causant de nombreuses pertes en vies humaines. En Côte d'Ivoire comme partout ailleurs, les gouvernements et les spécialistes se sont engagés dans une dynamique de lutte contre le covid-19. Jusqu'à ce jour, le moyen de lutte par excellence reste la prévention.Objectif : Faire un état des lieux de la pandémie de covid-19 en Côte d'Ivoire en vue d'en améliorer la lutte.Méthodes : La première étape a consisté à l'analyse de la progression de la pandémie en Côte d'Ivoire sur la période de mars à mai 2020. La deuxième étape a été le diagnostic du mode de transmission de la pandémie. La troisième étape a consisté en la recherche des facteurs de risque à partir d'enquêtes de terrain et d'analyse des faits observés de façon générale en Côte d'Ivoire.Résultats : L'analyse de la progression de la pandémie montre que celle-ci se propage de façon aléatoire et à un rythme très élevé en Côte d'Ivoire. Le nombre de personnes infectées est inégalement réparti sur l'étendue du territoire national et dans le temps. Les résultats du diagnostic du mode de transmission de la pandémie en Côte d'Ivoire à partir de la carte de contrôle des moyennes ont montré que la transmission de la pandémie dans le pays est hors contrôle. La recherche des facteurs de risque à partir d'enquêtes de terrain et d'analyse des faits observés dans le pays révèle que plusieurs causes sont à la base de cette rapide propagation de la pandémie en Côte d'Ivoire. Celles-ci ont été regroupées en classes suivant les 5 M en accord avec le diagramme d'ISHIKAWA.Conclusion : Le COVID-19 représente un réel problème de santé publique majeur en Côte d'Ivoire. Sa propagation est rapide et non maîtrisée. La population ne s'est pas encore approprié les gestes barrières. Et les causes de cette diffusion exponentielle de la pandémie ont été identifiées. Recommandations : A la lumière des résultats, certaines recommandations telles que l'automatisation des dispositifs de lavage des mains dans les lieux public, la pulvérisation régulière des lieux publics, le port obligatoire des masques, la bonne protection des aliments directement consommables …ont été faites afin de freiner la propagation de cette pandémie en Côte d'Ivoire.
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Tran, Van Troi. "L’éphémère dans l’éphémère." Ethnologies 29, no. 1-2 (September 8, 2008): 143–69. http://dx.doi.org/10.7202/018748ar.

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Abstract:
RésuméLes études récentes portant sur les expositions universelles ont énormément privilégié leur caractère réifiant ou folklorisant dans le travail de cadastration des identités culturelles à l’intérieur de pavillons nationaux, ainsi que les représentations matérielles de ces expositions, qu’elles soient d’ordre architectural, ethnographique ou commercial. Cet article insistera donc sur un autre aspect des expositions universelles, celui des espaces non muséaux que sont les grandes fêtes, les spectacles de divertissement et les lieux de consommation alimentaire que l’on retrouvait dans la section coloniale de l’Exposition universelle de Paris de 1889. Cela nous permettra d’appréhender différentes dynamiques interculturelles à l’intérieur de la dialectique des expositions universelles, entre leur caractère inclusif qui favorise une interpénétration des cultures orientée vers l’utopie planétaire d’une grande civilisation à l’échelle mondiale, et leur caractère exclusif qui tend au contraire à enfermer les différentes communautés culturelles représentées dans des archétypes muséifiants. Il apparaît ainsi qu’à travers ces trois dispositifs de rencontre de l’altérité, le contact interculturel se voit intégré dans un discours globalisant qui ne conduit pas tant au rejet du colonisé dans l’altérité qu’à une récupération dans la rationalité coloniale française de la mission civilisatrice. La documentation utilisée comprendra des récits de visites à l’Exposition de 1889 qui abordent les différents lieux et manifestations susnommés.
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Maury, Marie, Natacha Crépeau, and Sophie Vallet. "Les composantes de l’habitat rural du haut Moyen Âge et les dynamiques de peuplement en Poitou-Charentes : l’exemple des Sablons à Luxé (Charente)." Archéologie du Midi médiéval 9, no. 1 (2020): 397–403. http://dx.doi.org/10.3406/amime.2020.2233.

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Abstract:
The preventive dig conducted in 2011 by Archéosphère on the site of Sablons in Luxé (Charente) presented the opportunity of uncovering the margins of a settlement from the early Middle Ages as well as its necropolis. This settlement, organised into farming units in its northern section, pays witness to the complexity of components in a domestic sphere. It seems to have been mainly used between the 5th and 10th centuries. The different structures, characterised by their contemporaneity and/ or their succession, can be compared to those observed in contemporary sites in the Poitou-Charentes. The community’s zone of graves used by this settlement is also a non-negligible source of information in understanding the population dynamics in the region. Indeed, the study of furniture and human remains at Sablons and in medieval necropolises nearby has provided much data that gives insights to the contacts and exchanges between populations.
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Julien, Pierre-André. "Les PME à forte croissance et la métaphore du jazz. Comment gérer l’improvisation de façon cohérente." Revue internationale P.M.E. 14, no. 3-4 (February 16, 2012): 129–61. http://dx.doi.org/10.7202/1008700ar.

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Abstract:
La métaphore de l’orchestre de jazz semble particulièrement appropriée pour analyser le comportement des PME à forte croissance qui doivent continuellement se réorganiser face à ces changements. Nous avons utilisé cette métaphore dans une étude de 52 cas de PME québécoises à forte croissance. Les résultats montrent qu’au-delà de la croissance même du secteur ou des stratégies de fusion ou d’acquisition, le succès de ces firmes relève non seulement du dynamisme de la direction et des relations particulières qu’elles établissent avec les clients, mais avant tout de la capacité de l’organisation à s’adapter au changement et, donc, de leurs pratiques d’autoréorganisation à mesure que la croissance exige plus de ressources et plus de capacité pour innover et relever ainsi les défis du développement des marchés. C’est pourquoi elles recourent fréquemment aux ressources dans l’environnement, notamment à des conseillers privés et publics, et plusieurs d’entre elles entretiennent des contacts particuliers avec des institutions d’enseignement et de R-D, ce qu’on appelle généralement des réseaux à signaux faibles. Ainsi, elles agissent à la manière d’un orchestre de jazz possédant un leader et des joueurs de grande qualité et profitant du passage de collègues étrangers pour improviser de façon harmonieuse et toujours plus loin dans l’invention, charmant et conservant ainsi un public averti.
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MAZALOVIC, K. "Interprofessionnalité en santé : mythe ou réalité ?" EXERCER 31, no. 165 (September 1, 2020): 291. http://dx.doi.org/10.56746/exercer.2020.165.291.

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Abstract:
L’interprofessionnalité en santé est dans l’air du temps. Demandez autour de vous, on vous répondra : « c’est l’avenir ! » À tel point que ce terme est devenu un mot éponge, que tout le monde utilise sans en connaître ni le sens ni les implications. Son absence de référencement dans les dictionnaires les plus couramment utilisés n’aide pas. Selon l’Organisation mondiale de la santé, l’interprofessionnalité correspond à « une activité qui se concrétise lorsque des spécialistes issus d’au moins deux professions travaillent conjointement et apprennent les uns des autres au sens d’une collaboration effective qui améliore les résultats en matière de santé » dans la mesure où « aucune profession ne peut fournir à elle seule une gamme complète de soins ». Ainsi, l’interprofessionnalité est plus que la simple juxtaposition des différentes professions, mais le résultat d’une co-construction autour d’un projet commun, fidèle à la maxime attribuée à Aristote « Le tout est plus que la somme des parties. » Les ingrédients nécessaires à cet aboutissement ne sont pas clairement décrits. Cela nécessite évidemment une interconnaissance ; mais si celle-ci est nécessaire, elle n’est pas suffisante. La proximité des acteurs est aussi nécessaire, mais insuffisante. La répétition des contacts dès la formation initiale, le respect mutuel obéissent à ce même principe. On pourrait enchaîner longtemps cette liste de critères nécessaires mais non suffisants. Finalement, il est nécessaire de développer une dynamique de groupe, qui ne peut s’installer que progressivement, en travaillant, en se formant, et en évoluant ensemble sur un territoire, avec ses possibilités, contraintes, ressources et besoins propres. Où en est-on aujourd’hui ? Une certaine ébauche de structuration interprofessionnelle existe, mais elle se heurte à l’inorganisation du système de santé et à des atavismes d’un autre âge : logiciels métier verrouillés et difficilement inter-opérants ; logiciels théoriquement labélisés « pluriprofessionnels » mais n’incluant que quelques professions de santé ; financements centrés sur une partie des professionnels et guidés par une grille qui ne tient compte que de critères administratifs ayant essentiellement l’avantage d’être aisément dénombrables ; changements périodiques des modes de rémunération afin d’apporter à chaque fois « plus de pérennité », dont la temporalité n’est pas celle de la construction d’une équipe, etc. À l’heure actuelle, en France, l’interprofessionnalité en santé en est à ses balbutiements. Le parallèle avec l’écologie peut être fait, car là aussi « c’est l’avenir ! »… Personne n’est contre, tout le monde veut en être, mais sans réellement changer de fonctionnement. Pour aller au-delà de l’affichage et que l’interprofessionnalité ne soit pas qu’un mot clé, elle doit se construire. Or, cette construction ne peut se faire qu’à l’échelle d’un territoire, et par ses acteurs. Les équipes souhaitant investir ce champ doivent se constituer de façon fonctionnelle et non par rapport à une grille d’objectifs, centrée sur une partie des acteurs. Cette construction ne peut se faire que dans un système de soins organisé autour de différents niveaux de soins complémentaires. Pour continuer le parallèle avec l’écologie, on ne peut espérer l’établissement d’une biodiversité pérenne en retournant la terre tous les six mois. Une équipe interprofessionnelle doit gagner en maturité pour passer d’une somme d’individualités bienveillantes à un collectif synergique et fonctionnel centré sur le patient et au service du patient.
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GÉRARD, Jean, Marie-France THÉVENON, Emmanuel GROUTEL, and Kévin CANDELIER. "Les bois tropicaux dans les ouvrages hydrauliques et les constructions marines." BOIS & FORETS DES TROPIQUES 360 (June 1, 2024): 3–5. http://dx.doi.org/10.19182/bft2024.360.a37570.

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Abstract:
Les structures en bois utilisées pour des applications en milieux marins sont exposées à des environnements difficiles dans les zones littorales (Tsinker, 1995). Ces bois sont souvent exposés à de sévères conditions de dégradation causées par d’importantes charges mécaniques (poids, vagues, chocs de débris, etc.), par l’abrasion, mais surtout par de nombreux agents biologiques de dégradation du bois (Treu et al., 2019). Que ce soit en contact avec l’eau salée, saumâtre (estuaires, lagunes) ou douce, et en fonction de leur niveau d’immersion, les bois sont soumis à de nombreuses attaques d’agents pathogènes tels que les bactéries, les champignons, les insectes et les térébrants marins (Oevering et al., 2001 ; Cragg et al., 2007 ; Can et Sivrikaya, 2020). Dans les eaux salées ou saumâtres, les mollusques et les crustacés térébrants sont les principaux agents de dégradation des bois utilisés pour les ouvrages immergés (Fouquet, 2009). Malgré sa biodégradabilité, le bois est un matériau d’intérêts pour la construction marine, notamment en raison de son caractère renouvelable, de sa résilience, de son rapport résistance/poids favorable, de sa capacité à absorber les chocs, mais aussi de sa flexibilité en matière de fabrication, de conception et de réparation (Williams et al., 2005). En ce sens, l’utilisation du bois en milieu marin concurrence d’autres matériaux tels que l’acier ou le béton. Par le passé, des traitements chimiques étaient appliqués au bois afin d’obtenir un produit utilisable en classe d’emploi 5 (EN 335, 2013 ; EN 350, 2016), pour le protéger vis-à-vis des attaques biotiques et ainsi prolonger sa durée de vie en environnement marin (photo 1). Cependant, l’impact négatif de ces types de traitements biocides à base de créosote ou de CCA sur la santé humaine et l’environnement, en raison des risques de lixiviation des produits actifs (Mercer et Frostick, 2012, Martin et al., 2021), a conduit à leur interdiction en Europe et leur forte restriction aux États-Unis d’Amérique depuis 2003[1], [2]. Dès lors, de nombreux travaux de recherche se sont portés sur des solutions de traitements alternatives à base de cuivre alcalin quartenaire (ACQ-based preservative) (Hellkamp, 2012 ; Humar et al., 2013), de 1,3-diméthylol 4,5- dihydroxy éthylène urée (DMDHEU), de résine de mélamine méthylée (MMF), d’anhydride acétique, de résine phénolique à base de formaldéhyde (PF) ou encore d’alcool furfurylique (Klüppel et al., 2014; Westin et al., 2016, Galore et al., 2023). Cependant, les technologies de modification du bois actuellement disponibles concernent essentiellement des produits de niche qui ont un coût important, ce qui limite leur utilisation à des produits de plus grande valeur ajoutée (Treu et al., 2019). À l’heure actuelle, aucun produit de préservation du bois n'est approuvé en Europe pour les applications marines. Les nouvelles méthodes de protection du bois doivent répondre à la fois aux exigences d'efficacité contre les organismes de dégradation du bois, mais aussi à l’absence d'effets secondaires nocifs pour les organismes non ciblés. Certaines essences tropicales sont traditionnellement utilisées dans les travaux portuaires en régions tropicales et/ou tempérées, car considérées comme résistantes aux térébrants marins, couvrant naturellement la classe d’emploi 5 (bois immergés dans l'eau salée, eau de mer ou eau saumâtre, de manière régulière ou permanente) : angelim vermelho, azobé, greenheart, okan, wallaba[3]… Cependant, les marchés de certaines de ces essences les plus couramment utilisées (azobé, okan, greenheart) apparaissent de plus en plus en tension avec une irrégularité des approvisionnements qui incitent les entreprises spécialisées dans les travaux portuaires à se tourner vers de nouvelles essences (photo 2) avec des propriétés au moins équivalentes. Les essences de bois tropicales moins connues sont difficiles à commercialiser en raison du manque de données issues d'essais fiables sur leurs performances, en particulier sur leur durabilité naturelle. Pour ces nouvelles essences, la résistance aux térébrants marins doit être aujourd’hui validée en laboratoire ou par des expérimentations en conditions réelles d’utilisation, dans le but de contribuer positivement à l'utilisation des bois tropicaux dans les structures marines (photo 3). Par ailleurs, on observe une évolution des attaques des térébrants marins sur les bois, celles-ci « migrant » vers le nord en relation avec une tendance au réchauffement des eaux marines et un élargissement de l’aire naturelle de répartition de ces térébrants (lien supposé avec le réchauffement climatique, Zarzyczny et al., 2023) (figure 1). Cette évolution impacte le comportement des bois classiquement utilisés en milieu marin, certaines essences réputées très durables s’avérant moins résistantes que d’autres jusqu’à présent délaissées pour ce type d’usage (Palanti et al., 2015 ; Williams et al., 2018). Les connaissances actuelles sur la résistance des bois aux attaques des agents biologiques de détérioration en milieu marin sont donc partiellement remises en question. Cette résistance naturelle est supposée être liée aux caractéristiques suivantes (Gérard et Groutel, 2020) : (1) grain fin à très fin couplé à une densité élevée ; (2) taux de silice élevé ; (3) présence dans le bois de composés chimiques répulsifs (= métabolites secondaires). En effet, les bois utilisables pour des ouvrages hydrauliques en milieu marin présentent pour la plupart une densité moyenne supérieure à 0,75, cette densité moyenne étant le plus souvent supérieure à 0,85 (figure 2). Il est encore aujourd’hui nécessaire, (i) de mieux comprendre comment et pourquoi les xylophages marins attaquent le bois, et (ii) de se concentrer davantage sur les différentes espèces d'organismes xylophages et sur leur mode d'action en fonction de la nature des différents bois testés. La mise en place de sites d'essais, permanents et temporaires, permettrait de surveiller l'abondance et la répartition des espèces et l'évolution des risques liés pour les matériaux bois. Photo 1. Ponton abrité, réalisé avec des poteaux en pin radiata (Pinus insignis) traités au CCA (Chromated Copper Arsenate), à Nouméa, Nouvelle Calédonie. Photo K. Candelier. Photo 2. Bois tropicaux testés en milieu marin, depuis 1999 et conformément à la norme EN 275 (1992), sur le site de la station de recherche marine de Kristineberg en Suède (Westin et Brelid, 2022). Photo M. Westin et P. L. Brelid. Photo 3. Utilisation de bois tropicaux en ouvrage hydraulique : pose d’une porte d’écluse en Azobé. Photo Entreprise Wijma (Deventer, Pays-Bas), extrait Gérard et Groutel (2020). Figure 1. Zones géographiques où la « tropicalisation » a été identifiée. La flèche rouge vers le haut indique une augmentation des espèces marines tropicales et la flèche bleue vers le bas une réduction des espèces tempérées (Zarzyczny et al., 2023). Figure 2. Répartition des densités des principaux bois commerciaux couvrant naturellement la classe d’emploi 5 (bois immergés dans l’eau salée de manière régulière ou permanente), source : Tropix (Gérard et Groutel, 2020). [1] Journal officiel de l'Union européenne, Directive 2003/2/EC du 6 janvier 2003, Clause (3). [2] Agence américaine pour la protection de l'environnement, https://www.epa.gov/ingredients-used-pesticide-products/chromated-arsenicals-cca, consulté le 2 octobre 2024. [3] Respectivement Dinizia excelsa, Lophira alata, Chlorocardium rodiei, Cylicodiscus gabunensis, Eperua spp.
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Ag Iknane, Akory. "Editorial." Mali Santé Publique, June 23, 2023, 5. http://dx.doi.org/10.53318/msp.v12i2.2621.

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Abstract:
La société Malienne de Santé Publique est indexée sous le N° ISSN- 1987- 0728. La revue Mali Santé Publique (MSP) ambitionne une reconnaissance par le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES). Elle est en train de travailler pour gagner le défi de la régularité. Elle compte non seulement sur les productions des différentes cohortes du Master en Santé Publique du Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique (DERSP) mais aussi sur les contributeurs de différents secteurs et pays. Ce deuxième numéro du tome XII de 2022, offre une diversité d’articles scientifiques originaux dans les domaines de la nutrition; l’alimentation, de la santé maternelle et infantile, de la vaccination, de la chute chez les personnes âgées, des Soins Essentiels Communautaires, du transfert de compétences de l’Etat aux Collectivités, suivi en temps réel de la mortalité des enfants. Ce numéro est édité dans le contexte du contrôle de la pandémie à Covid19 dans notre pays. Le Ministère de la Santé et du Développement Social (MSDS) à travers l’Institut National de Santé Publique (INSP), la Direction Générale de Santé et de l’Hygiène Publique avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des autres partenaires du Mali, continue d’impulser la dynamique de la lutte contre ce fléau. Le Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie continue de jouer pleinement son rôle de formation, conseil et orientation au MSDS à travers les informations éclairées qu’offre le Comité Scientifique Covid-19. A la date du 30 Décembre 2022, le Mali comptait 6945 cas confirmés vs 2181 au 30 juin 2020, 4650 guéris vs 1474, 269 décès dont 205 dans les centres de prise en charge et 64 dans la communauté vs 116, soit une létalité de 3,87% vs 5,32% ; 2597 personnes-contact qui faisaient l’objet d’un suivi quotidien vs 1553.
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Akory, Ag Iknane. "Editorial." Mali Santé Publique, January 26, 2023. http://dx.doi.org/10.53318/msp.v12i01.2427.

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Abstract:
La société Malienne de Santé Publique est indexée sous le N° ISSN- 1987- 0728. La revue Mali Santé Publique (MSP) ambitionne une reconnaissance par le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES). Elle est entrain de travailller pour gagner le défi de la régularité. Elle compte non seulement sur les productions des différentes cohortes du Master en Santé Publique du Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique (DERSP) mais aussi sur les contributeurs de différents secteurs. Ce premier numéro du tome XII de 2022, offre une diversité d’articles scientifiques originaux dans les domaines de la Nutrition, la COVID-19, la tuberculose, le paludisme, les urgences pédiatriques, la morbidité infantile, la gestion des déchets biomédicaux, Toxi-Infection Alimentaire. Ce numéro est édité dans le contexte du contrôle de la pandémie à Covid19 dans notre pays. Le Ministère de la Santé et du Développement Social (MSDS) à travers l’Institut National de Santé Publique (INSP), la Direction Générale de Santé et de l’Hygiène Publique avec l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des autres partenaires du Mali, continue d’impulser la dynamique de la lutte contre ce fléau. Le Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique de la Faculté de Médecine et d’Odontostomatologie continue de jouer pleinement son rôle de formation, conseil et orientation au MSDS à travers les informations éclairées qu’offre le Comité Scientifique Covid-19. A la date du 30 Décembre 2022, le Mali comptait 6945 cas confirmés vs 2181 au 30 juin 2020, 4650 gueris vs 1474, 269 décès dont 205 dans les centres de prise en charge et 64 dans la communauté vs 116, soit une létalité de 3,87% vs 5,32% ; 2597 personnes-contact qui faisaient l’objet d’un suivi quotidien vs 1553.
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Ag Iknane, Akory. "Editorial." Mali Santé Publique, April 19, 2022, V. http://dx.doi.org/10.53318/msp.v11i2.2194.

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Abstract:
La société Malienne de Santé Publique est indexée sous le N° ISSN- 1987- 0728. La revue MSP ambitionne une reconnaissance par le Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES). Elle a gagné le défi de la régularité depuis 3 ans. Elle s’est inscrit pour la création de DOI pour ses articles. Elle compte non seulement sur les productions des différentes cohortes du Master en Santé Publique du Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique (DERSP) mais aussi sur les contributeurs de différents secteurs. Ce premier numéro du tome XI de 2021, offre une diversité de 18 articles scientifiques originaux dans les domaines de la santé bucco-dentaire, des violences sexuelles aux femmes, de la contraception des adolescentes, de l’utilisation du partographe, des consultations prénatales, de l’éclampsie, de la morsure de serpent, de l’impact de la télévision sur l’éducation des jeunes, de la satisfaction des usagers, de l’analyse des coûts d’intervention chirurgicale, des infections des plaies opératoires, des connaissances et pratiques en matière de cancer de l’enfant, du diagnostic communautaire, de la morbidité et mortalité des enfants, de la CPS, des SENN, de la drépanocytose et des MAPI de la vaccination COVID-19. A la diversité de cette production scientifique, ce Tome XI, dans sa rubrique « Lu pour Vous » livre trois résumés d’articles très intéressants sur l'approche du Mali dans la coordonnation de la réponse de la recherche sur la COVID-19 du Pr Seydou Doumbia, l’enquête ménage sur les déterminants du traitement préventif intermittent à la sulfadoxine-pyriméthamine chez la femme enceinte (TPIg-SP) au Mali et traitement du Dr Oumar Sangho et l’état des lieux du système d’information sanitaire du Gabon du Pr Cheick Oumar Bagayoko, tous Enseignants-Chercheurs au DERSP. Ce numéro est édité dans le contexte de la deuxième vague d’exploision de l’épidémie à Covid19 dans notre pays et à la découverte de la variante delta du SRAS Cov2. Le Ministère de la Santé et du Développement Social (MSDS) sous le leadership de Dr Fanta Siby, et à travers l’Institut National de Santé Publique (INSP) dirigé par le Pr Akory Ag Iknane et la Direction Générale de Santé et de l’Hygiène Publique dirigée par le Dr Ousmane Dembélé, continue d’impulser la dynamique de la lutte contre ce fléau. Les cadres du Département d'Enseignement et de Recherche en Santé Publique continuent de jouer pleinement leur rôle, avec la participation au Comité Scientifique pour le conseil et l’orientation du MSDS, la formation, la surveillance épidémiologique, la supervision, les études et recherches. A la date du 30 Juin 2021, le Mali comptait 14 426 cas confirmés vs 6 945 au 31 Décembre 2020, 10 059 gueris vs 4 650, 525 décès vs 269, soit une létalité de 3,64% vs 3,87% ; 132 personnes-contact qui faisaient l’objet d’un suivi quotidien vs 2597, 139 089 vaccinés pour la 1ère dose et 48 075 pour la 2ème dose.
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Dunoyer, Christiane. "Pratiques linguistiques et représentations identitaires autour de l’intercompréhension." International Journal of the Sociology of Language 2018, no. 249 (December 20, 2017). http://dx.doi.org/10.1515/ijsl-2017-0047.

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Abstract:
Résumé Le domaine francoprovençal a été défini comme un espace linguistique présentant un haut niveau de fragmentation. Cet article vise les effets de contact au niveau micro-linguistique des variétés francoprovençales avec lesquelles le locuteur francoprovençal, qu’il soit natif ou non natif, se confronte dans ses pratiques communicatives quotidiennes. Au regard de l’anthropologue, la fragmentation du domaine n'est pas envisagée d'une manière statique. Au contraire, elle constitue un point de départ possible pour une exploration des dynamiques langagières internes à la communauté des locuteurs, à travers l'analyse de la structuration des échanges linguistiques, notamment par le biais des nombreuses stratégies d'intercompréhension mises en place par les locuteurs, mais aussi à travers l’expression des sentiments identitaires du locuteur et de ses représentations de la langue. La conclusion place l’accent sur l’importance de ces dynamiques internes dans l'organisation du système linguistique et de leur implication dans les démarches visant la revitalisation, la transmission et la normalisation du francoprovençal, afin d’attirer l’attention sur des ressources dont les locuteurs disposent naturellement et qu’il est pertinent de prendre en compte dans toute réflexion relative à l’aménagement linguistique.
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Gélinas, Claude. "Les autochtones et le partenariat économique au Québec, 1867-19601." 38, no. 1 (May 19, 2010): 29–39. http://dx.doi.org/10.7202/039741ar.

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Abstract:
Cet article vise à démontrer que les projets de développement économique caractérisés par un partenariat entre autochtones et non-autochtones qui voient le jour actuellement au Québec n’ont rien de nouveau lorsqu’ils sont situés dans une perspective historique. En effet, ils s’inscrivent dans une dynamique de partenariat qui remonte aux premiers contacts et qui n’a été interrompue que durant quelques décennies au mitan du xxe siècle, dans le sillon de la Grande Dépression. Après avoir brossé un portrait de la participation des autochtones dans l’économie nationale jusque dans les années 1920, il sera question de l’impact de la Grande Dépression sur les différentes économies autochtones de la province et des facteurs qui ont contribué, par la suite, à marginaliser ces derniers sur le plan économique.
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Mitkovic, Milan M., Nikola D. Korunovic, Sasa S. Milenkovic, Predrag M. Stojiljkovic, Miodrag T. Manic, and Miroslav D. Trajanovic. "Forces required to dynamize sliding screws in gamma nail and selfdynamizable internal fixator." BMC Musculoskeletal Disorders 25, no. 1 (April 8, 2024). http://dx.doi.org/10.1186/s12891-024-07392-3.

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Abstract:
Abstract Background Single limb support phase of the gait-cycle in patients who are treated for a pertrochanteric fracture is characterized by transversal loads acting on the lag screw, tending to block its dynamization. If the simultaneous axial force overcomes transversal loads of the sliding screw, the dynamization can still occur. Methods Biomechanical investigation was performed for three types of dynamic implants: Gamma Nail, and two types of Selfdynamizable Internal Fixators (SIF) – SIF-7 (containing two 7 mm non-cannulated sliding screws), and SIF-10 (containing one 10 mm cannulated sliding screw). Contact surface between the stem and the sliding screws is larger in SIF implants than in Gamma Nail, as the stem of Gamma Nail is hollow. A special testing device was designed for this study to provide simultaneous application of a controlled sliding screws bending moment and a controlled transversal load on sliding screws (Qt) without using of weights. Using each of the implants, axial forces required to initiate sliding screws dynamization (Qa) were applied and measured using a tensile testing machine, for several values of sliding screws bending moment. Standard least-squares method was used to present the results through the linear regression model. Results Positive correlation between Qt and Qa was confirmed (p < 0.05). While performing higher bending moments in all the tested implants, Qa was higher than it could be provided by the body weight. It was the highest in Gamma Nail, and the lowest in SIF-10. Conclusions A larger contact surface between a sliding screw and stem results in lower forces required to initiate dynamization of a sliding screw. Patients treated for a pertrochanteric fracture by a sliding screw internal fixation who have longer femoral neck or higher body weight could have different programme of early postoperative rehabilitation than lighter patients or patients with shorter femoral neck.
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Diasio, Nicoletta. "Frontière." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.033.

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Abstract:
L'anthropologie en tant que discipline scientifique s'est institutionnalisée de manière concomitante à l'affirmation de l'État-nation, aux entreprises coloniales et au souci politique de comprendre et gérer ces diversités censées menacer la cohésion sociale et la légitimité des institutions centrales: 'paysans', 'criminels', 'sauvages', 'indigènes' deviennent à la fois des objets de connaissance et de régulation. La question de la frontière s'est donc posée à double titre : à l'intérieur, dans la démarcation entre cultures savantes et cultures populaires, entre « modernité » et « survivances folkloriques », entre majorité et minorités, et à l'extérieur, dans le rapport aux sujets coloniaux. Toutes les anthropologies ont ainsi face au rapport « centre-périphérie », avec le souci de donner voix à des populations inécoutées, même si parfois cette opération a contribué à les constituer comme « autres ». Mais l'anthropologie a également contribué à montrer le caractère dynamique des frontières, leur épaisseur dense de toutes les potentialités du désordre, de l'informel (Van Gennep 1922; Douglas 1966; Turner 1969) et de la créativité culturelle (→) : en définissant les limites d'un système ou d'un monde, la frontière peut devenir le centre d'un autre. Une buffer-zone peut se constituer en État; dans les friches urbaines des quartiers, des sociabilités, des rituels inédits prennent forme; dans les frontières se donne à voir le caractère non essentialiste, négocié et performatif des identifications ethniques (Barth 1969). Le transnationalisme, la déterritorialisation, les flux de personnes, technologies, finances, imaginaires, marchandises accentuent ce processus et engendrent des réalités segmentées (Appadurai 1996): fractures et frontières dessinent des zones de contact (Pratt 1992) où le jeu des interactions produit aussi bien des pratiques et des imaginaires spécifiques, que des conflits et des relations de pouvoir. Par les frontières, le pouvoir se rend visible que ce soit par des stratégies de définition du centre, que par leur corollaire, la mise en marge et la création de discontinuités : « Une anthropologie des frontières analyse comment nations, groupes ethniques, religions, États et d'autres forces et institutions se rencontrent et négocient les conditions réciproques, dans un territoire où toutes les parties en cause s'attendent à rencontrer l'autre, un autre de toute manière construit par nous » (Donnan et Wilson, 1998 : 11). Pour les populations jadis colonisées, migrantes ou diasporiques, vivre la frontière, la porter en soi, constitue le jalon de stratégies identitaires et donne accès à un espace tiers (→) où on compose entre les enracinements à une patrie déterritorialisée et de nouvelles appartenances (Bhabha 1994; Pian 2009). Ce sujet qui se construit dans une situation de frontière n’est toutefois pas la prérogative de populations déplacées. Comme nous le rappelle Agier (2013), il constitue le soubassement d’une condition cosmopolite, au cœur de laquelle, la frontière devient l’espace, le temps et le rituel d’une relation. La frontière est centrale car elle nous rappelle concrètement qu’il n’y a pas de monde commun sans altérité : « pour l’anthropologie de la condition cosmopolite, il s’agit de transformer l’étranger global, invisible et fantomatique, celui que les politiques identitaires laissent sans voix, en une altérité proche et relative » (Agier 2013 : 206). Dans cette anthropologie qui déjoue le piège identitaire (Brubaker et Cooper 2000) et le refus de l’autre, connaissance et reconnaissance (→) vont ensemble. Cette liminarité féconde est au cœur d'une anthropologie non-hégémonique. Mais loin d'en constituer uniquement un objet d'étude, elle désigne également une posture épistémologique. Elle nous invite à déplacer le regard du centre aux marges des lieux de production intellectuelle, à en interroger la créativité, à analyser comment les frontières entre savoirs sont reformulées et comment elles sont mises en œuvre dans les pratiques de recherche. Ce décentrement interroge différents niveaux: un déplacement géographique qui implique une connaissance et une valorisation de ce qui se fait en-dehors des foyers conventionnels de production et de rayonnement scientifique de la discipline. Ces productions sont parfois peu connues en raison d'une difficile compréhension linguistique, à cause d'une rareté d'échanges liée à des contextes de répression politique, ou encore par l'accès difficile au système de l'édition. Un déplacement du regard en direction de ce qui est produit en-dehors des frontières des institutions universitaires et académiques, la professionnalisation de la discipline impliquant un essaimage des anthropologues dans les associations, dans les ONG, dans les entreprises, dans les administrations publiques. Comment, compte tenu des exigences de rigueur théorique et méthodologique de la discipline, ces productions en marge des centres de recherche institués, participent au renouvellement et à la revitalisation de l'ethnologie? Une anthropologie non hégémonique s'interroge également sur les sujets frontières de la discipline: elle est là où les limites bougent, là où une frontière en cache une autre, où les conflits éclatent, auprès d'interlocuteurs à qui le savoir officiel a longtemps nié la légitimité de parole et de subjectivité. Elle questionne une autre opération de bornage interne à sa constitution : une discipline ne se reconnaît pas uniquement pour ce qu'elle accepte à l'intérieur de ses frontières, mais aussi par ce qu'elle rejette et reformule. Ces processus d'inclusion, de purification et de catégorisation donnent lieu à des configurations spécifiques et constituent un analyseur des spécificités intellectuelles locales. Leur analyse permet aussi de s'interroger sur ces situations de croisement entre savoirs favorisant l'innovation scientifique. La tension entre anthropologies centrales et périphériques rejoint enfin la question de l'hégémonie dans les rapports entre sciences, avec tout ce que cela implique en termes de légitimité et de reconnaissance: ainsi l'opposition entre sciences 'dures' et 'molles', les paradigmes qui inspirent les dispositifs d'évaluation disciplinaire, les hégémonies linguistiques.
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Béchacq, Dimitri, and Hadrien Munier. "Vodou." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.040.

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Abstract:
Le vodou haïtien compte parmi les religions issues des cultures afro-américaines telles que les différentes formes de candomblé au Brésil, la santería et le palo monte à Cuba ou encore le culte shango à Trinidad. Le vodou partage certains aspects avec ces autres religions nées de la traite et de l'esclavage des Africains, façonné par l'histoire singulière de la société dans laquelle il est s'est formé. Tout au long de l’histoire haïtienne, le vodou a été marqué par des rapports étroits avec le champ politique et religieux. Entre mythe et histoire, à la fois réunion politique et religieuse, la cérémonie vodou du Bois-Caïman est passée à la postérité comme l’événement initiateur de l’indépendance d’Haïti proclamée le 1er janvier 1804. Nées dans le contexte esclavagiste de la colonie française de Saint-Domingue, les pratiques alors assimilées au vodou (fabrication de poisons, danses, assemblées nocturnes, etc.) étaient interdites. Au XIXe siècle, différentes constitutions privilégièrent le catholicisme au détriment du vodou jusqu’au Concordat de 1860 entre Haïti et le Vatican. Si certains dirigeants haïtiens comptaient dans leurs réseaux des serviteurs du culte, d’autres soutenaient les campagnes antisuperstitieuses menées par le clergé. L’Occupation américaine d’Haïti (1915-1934) provoqua un sursaut nationaliste : l’indigénisme et le mouvement ethnologique et folklorique placèrent alors les classes populaires et le vodou au centre d’une refondation culturelle, ce qui fut ensuite récupéré par François Duvalier avec le noirisme (Béchacq 2014a). En 1986, des officiants et des temples vodou furent attaqués à la suite de l’exil de Jean-Claude Duvalier du fait de leur relation étroite, avérée ou supposée, avec la dictature. Deux premières associations de défense et de promotion du culte, Zantray et Bodè Nasyonal furent crées. Un mouvement d’institutionnalisation du vodou se développa dans les années 1990 par des militants souhaitant représenter les pratiquants dans les instances publiques nationales. En 2003, le culte fut reconnu par décret comme « religion à part entière » et en 2008, une fédération d’associations vodou désigna son représentant, Max Beauvoir, comme « Guide Suprême du Vodou » et défenseur du culte contre ses détracteurs (Béchacq 2014b). Le catholicisme, les églises protestantes et plus récemment l’islam entretiennent des relations complexes avec le vodou. Son influence est combattue par les autorités religieuses, notamment protestantes, qui appellent à la lutte contre le vodou, poursuivant ainsi l’œuvre des campagnes antisuperstitieuses catholiques (fin XIXe-milieu XXe siècles). Parallèlement, plusieurs religions peuvent être représentées dans une même famille ; l’adhésion au vodou, comme aux autres cultes, peut constituer une étape dans un parcours religieux, d’autant qu’il existe des similitudes entre vodou et pentecôtisme (glossolalie, transe, etc.). Le vodou est réputé pour être fréquenté majoritairement par des femmes, comme espace de tolérance pour les homosexuels et il existe plusieurs niveaux de rapport au vodou, du client non initié au pratiquant assidu. Si ce culte a pendant longtemps symbolisé la bipolarité socioculturelle haïtienne (pauvres/riches, noirs/mulâtres, campagne/ville, créole/français, etc.), toutes les couches sociales sont aujourd’hui représentées dans le vodou. Les serviteurs sont organisés en familles spirituelles sous l'autorité charismatique d'un oungan ou d'une manbo et liés par une filiation initiatique. De ce fait, et par son mode de transmission principalement oral, le vodou haïtien connaît une grande variabilité d'un groupe à l'autre. Une diversité régionale du vodou se manifeste dans les identités des esprits, les rites, les chants, les rythmes musicaux, la liturgie, l’initiation et dans le rapport à la possession, certains rituels régionaux valorisant des transes plus expressives. Enfin, selon qu'il soit pratiqué en ville, et surtout à Port-au-Prince, ou en milieu rural, lieu de nombreux pèlerinages, le vodou affiche des différences importantes affectant le rapport aux entités, la sophistication des cérémonies ou le rapport à l'environnement. Cette diversité amène certains auteurs à considérer qu'il existe plusieurs vodou (Kerboull 1973). L’essentiel de la liturgie est issu de rites de possessions africains, origine que l’on retrouve dans les noms des lwa (Legba, Danbala, Ogou…), dans ceux de leurs familles ou nanchon (nation), ou encore dans ceux des rituels (Rada, Nago, Kongo...) (Métraux 1958). Pendant la période coloniale, les pratiquants – principalement des esclaves mais également, à différents degrés d’implication, des colons ou des « libres de couleur » – se sont aussi appropriés le catholicisme populaire européen par l'usage des chromolithographies et des prières. Les deux autres influences sont la magie – européenne, diffusée par la circulation de livres, et plusieurs variantes africaines – et la franc-maçonnerie. Par ailleurs, le contact des esclaves avec les premiers habitants de l’île et l’usage d’artefacts taïno (haches polies, céramiques) dans le vodou étant avérés, certains intellectuels y voient la preuve d’une influence sur le culte. L'ensemble de ces influences, sans cesse retravaillées par les dynamiques sociales, a fait du vodou une « religion vivante » (Bastide 1996) parmi les religions afro-américaines. Le vodou fait partie intégrante du pluralisme médical haïtien, aux côtés de la phytothérapie populaire, des doktè fey (docteurs feuilles), de la biomédecine et de certaines églises évangéliques (Brodwin 1996 ; Vonarx 2011 ; Benoît 2015). Pour effectuer leurs trètman (traitements), les praticiens vodou recourent systématiquement à leurs entités, dépositaires du savoir thérapeutique. Les rituels de guérison et les séances de consultation prennent en charge les maux physiques, relationnels et spirituels et comprennent des bains, des prières, des boissons et/ou la confection d'objets magiques (Munier 2013). Ils sollicitent parfois des lieux spécifiques (église, carrefour, cimetière) et des éléments de l’espace naturel (rivière, mer, arbre, grotte). Ces pratiques visent à intégrer le patient dans des collectifs composés d'entités et de pratiquants, reliés entre eux par des échanges mutuels témoignant de la dimension holistique du vodou qui associe étroitement médecine et religion, environnement social et naturel. La diaspora haïtienne – en Amérique du Nord, dans la Caraïbe et en Europe francophone – s’est formée dans les années 1960 et est actuellement estimée à 2 millions de personnes. Ces communautés d’Haïtiens, leurs descendants et leur pays d’origine sont reliés par des réseaux familiaux, économiques, politiques et religieux, dont ceux du vodou (Richman 2005). Ce dernier s’est adapté à de nouveaux environnements urbains et participe de cette dynamique transnationale (Brown Mac Carthey 2001) ; Béchacq 2012). Du fait de son fort ancrage dans la culture haïtienne et de son absence de prosélytisme, le vodou est surtout pratiqué dans ces nouveaux espaces par des Haïtiens et leurs descendants, ainsi que par des Caribéens et des Africains-Américains mais assez peu par d'autres populations.
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White, Bob. "Interculturalité." Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.082.

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Abstract:
L’interculturalité —le contact entre acteurs sociaux de diverses provenances — a toujours existé. Selon le contexte, l’interculturalité peut être plus ou moins problématique (par exemple dans les situations de crise humanitaire liées à l’arrivée massive de réfugiés) et plus ou moins problématisée (par exemple dans les États qui reconnaissent l’existence de multiples communautés religieuses ou linguistiques). D’abord il est important de distinguer entre l’interculturalité et l’interculturalisme, l’idéologie pluraliste qui vise à renforcer l’harmonisation des relations en contexte pluriethnique (White 2018). Selon plusieurs observateurs, l’interculturalisme serait une réponse aux paradigmes dominants du multiculturalisme et de l’assimilationnisme (Wood et Landry 2008). Cependant, il est important de rappeler que l’interculturalisme n’est pas monolithique. Effectivement, les critiques de l’interculturalisme au Québec démontrent que cette idéologie n’a jamais fait l’objet de consensus (Rocher et White 2014). Dans un deuxième temps il faut constater qu’il y a plusieurs courants théoriques et philosophiques qui s’inspirent de la pensée interculturelle (Emongo 2014). L’anthropologie a gardé ses distances de ce vaste champ de savoir, mais peu d’anthropologues savent que l’anthropologie a eu beaucoup d’influence aux de?buts de la recherche sur la communication interculturelle, notamment à travers la personne de Edward T. Hall. Dans les anneés 1960 et 1970, le champ de la sociolinguistique interactionniste (inspiré en grande partie par les travaux de John J. Gumperz, 1989) a développé des modèles pour expliquer comment les écarts dans la communication en contexte pluriethnique contribuent à la discrimination des personnes immigrantes et des minorités racisées. Dans les années 1980, l’anthropologie américaine dite « postmoderne » a produit un certain nombre d’ethnographies « dialogiques » (White 2018), mais ces travaux ont été limités dans leur influence à l’échelle disicipinaire. Le virage phénoménologique en anthropologie dans les année 1990 a, quant à lui, permis une certaine réflexion autour de la notion d’intersubjectivité, mais l’anthropologie n’a jamais développé une théorie globale de la communication interculturelle, ce qui est surprenant étant donné que les fondements du savoir anthropologique se construisent à partir d’une série de rencontres entre cultures (White et Strohm 2014). La pensée interculturelle n’a jamais eu de véritable foyer disciplinaire, même si plusieurs disciplines ont développé des expertises sur l’analyse des dynamiques de la communication interculturelle (notamment communications, psychologie, éducation, gestion). Au sein des champs de recherche qui revendiquent une approche interculturelle, il y a un grande diversité d’approches, de concepts et de finalités. Gimenez (2018) propose une distinction entre l’utilisation de la pensée culturelle comme projet politique, comme méthode et comme cadre d’analyse. Il y a plusieurs éléments que l’on pourrait identifier avec une « épistémologie de l’interculturel » (Emongo 2014) et plusieurs thèmes qui reviennent fréquemment dans la littérature sur les dynamiques interculturelles, dont trois qui méritent une attention spéciale: la bidirectionnalité, les préjugés, les compétences. Au préalable, précisons qu’on ne peut pas réduire l’étude des dynamiques interculturelles à l’étude des immigrants ou de l’immigration. Pour des raisons évidentes, les contextes de migration transnationale soulèvent régulièrement des problématiques et des préoccupations interculturelles, par exemple sur le vivre-ensemble en contexte pluriethnique (Saillant 2016). Du point de vue interculturel, néanmoins, ce n’est pas la « culture » des groupes minoritaires qui devrait nous intéresser (puisque les groupes majoritaires sont « porteurs de culture » aussi), mais le contact entre personnes de différentes origines. Autrement dit, pour la recherche interculturelle, ce n’est pas la diversité qui est intéressante mais plutôt ce qui arrive en contexte de diversité. La notion de bi-directionnalité—c’est-à-dire l’influence mutuelle entre les groupes d’ici et d’ailleurs—permet de comprendre que mettre l’accent sur les groupes minoritaires ou personnes issues de l’immigration peut renforcer des préjugés à leur égard et que trop souvent les groupes majoritaires sous-estiment l’impact de leurs propres traditions sur le contact avec les personnes issues de l’immigration. La notion des préjugés est centrale à toute tentative d’expliquer les dynamiques interculturelles. Généralement compris comme des fausses idées sur les personnes d’autres groupes, les préjugés en situation interculturelle se rapprochent de formulations souvent rencontrées dans la théorie herméneutique. Selon Gadamer (1996) les préjugés ne sont pas négatifs en soi, puisque, en tant que pré-savoir, ils seraient à la base de la compréhension humaine. La pensée herméneutique permet de comprendre le lien entre préjugés et traditions et du coup de faire la distinction entre les traditions qui agissent comme forme d’autorité et celles qui permettent la transmission du savoir du groupe (White 2017). La pensée herméneutique part du principe que tous les êtres humains ont des préjugés et que les préjugés sont aussi une forme de savoir (parfois valide, parfois fausse). De ce point de vue les préjugés ne sont pas problématiques en soi, mais dans la mesure où ils peuvent être à a source d’incompréhension ou de discrimination (puisque non pas validés). Puisque les préjugés restent souvent dans l’ordre de l’implicite, le développement des compétences interculturelles consiste à rendre les préjugés implicites afin de réduire leur impact dans les différents contextes de la communication. Il existe une vaste littérature sur la notion des compétences en contexte interculturel, notamment dans les domaines qui s’intéressent à l’utilisation des outils interculturels pour faire de la médiation ou de la résolution des conflits. Pour tenir compte de la complexité des compétences interculturelles, il est important de définir les différentes catégories de compétences : savoir (des connaissances sur un sujet), savoir-faire (des connaissances sur les méthodes ou les façons de faire), savoir-être (les habilités sociales ou interpersonnelles). Dans la littérature sur le sujet, il y a souvent une confusion entre les compétences culturelles (c’est-à-dire l’ouverture aux différences culturelles et le savoir sur les différents groupes ethnoculturels) et les compétences interculturelles. Ces dernières doivent être comprises non pas comme un savoir sur l’autre mais plutôt comme des habilités de communication dans les contextes pluriethniques. Les approches qui se basent sur les compétences culturelles ont été critiquées parce qu’elles se limitent aux compétences par la sensibilisation de la différence et ne considèrent pas l’apprentissage de compétences communicationnelles (Gratton 2009). Les critiques des approches interculturelles sont nombreuses. Certaines partent de l’idée que la pensée interculturelle est fondée sur une fausse prémisse, celle qui présume l’existence d’entités culturelles fixes (Dervin 2011). Se basant sur les théories constructivistes, ces critiques montrent que l’identité culturelle est socialement construite et ne peut donc être réduite à une essence ou à des catégories figées. Plusieurs courants de la pensée interculturelle utilisent la notion de culture dans le sens large du terme (par exemple « culture professionnelle » ou « culture organisationnelle ») afin d’éviter les pièges de l’essentialisme, sans pour autant négliger le fait que l’utilisation de l’interculturel peut facilement tomber dans les généralisations et renforcer les stéréotypes sur les catégories culturelles. D’autres critiques de la pensée interculturelle réagissent au recours à l’utilisation ce cette notion dans le but de servir les besoins d’intégration des groupes dominants. De ce point de vue, l’interculturalisme serait une version « soft » de l’assimilationisme puisqu’il vise l’intégration des groupes minoritaires au sein d’un groupe majoritaire. Les critiques les plus radicales s’inspirent des approches orientées vers la lutte contre la discrimination (anti-racisme, droits humains). Selon cette perspective, le fait de parler des différences entre les personnes ou les groupes ne serait admissibleque dans la mesure où il permettrait de mettrela lumière sur l’impact de la discrimination sur les groupes vulnérables. Le simple fait de parler des différences entre les groupes peut, en effet, renforcer les stéréotypes et contribuer à la stigmatisation des groupes minoritaires. Cette critique nécessite plus de recherche et de réflexion puisque d’un point de vue interculturel, le fait de ne pas nommer les différences peut aussi renforcer la discrimination à l’égard des populations vulnérables.
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Gagné, Natacha. "Anthropologie et histoire." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.060.

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Abstract:
On a longtemps vu l’histoire et l’anthropologie comme deux disciplines très distinctes n’ayant pas grand-chose en partage. Jusqu’au début du XXe siècle, l’histoire fut essentiellement celle des « civilisés », des Européens et donc des colonisateurs. Si les colonisés n’étaient pas complètement absents du tableau, ils étaient, au mieux, des participants mineurs. L’anthropologie, pour sa part, s’est instituée en ayant pour objet la compréhension des populations lointaines, les « petites sociétés », autochtones et colonisées, ces populations vues comme hors du temps et de l’histoire. Cette situation était le produit d’une division traditionnelle (Harkin 2010 : 114) – et coloniale (Naepels 2010 : 878) – du travail entre histoire et anthropologie. Celle-ci se prolongeait dans le choix des méthodes : les historiens travaillaient en archives alors que les anthropologues s’intéressaient aux témoignages oraux et donc, s’adonnaient à l’enquête de terrain. Les deux disciplines divergeaient également quant à la temporalité : « Pour l’histoire, (…) le temps est une sorte de matière première. Les actes s’inscrivent dans le temps, modifient les choses tout autant qu’ils les répètent. (…) Pour l’anthropologue, s’il n’y prend garde, le temps passe en arrière-plan, au profit d’une saisie des phénomènes en synchronie » (Bensa 2010 : 42). Ces distinctions ne sont plus aujourd’hui essentielles, en particulier pour « l’anthropologie historique », champ de recherche dont se revendiquent tant les historiens que les anthropologues, mais il n’en fut pas de tout temps ainsi. Après s’être d’abord intéressés à l’histoire des civilisations dans une perspective évolutionniste et spéculative, au tournant du siècle dernier, les pères de l’anthropologie, tant en France (Émile Durkheim, Marcel Mauss), aux États-Unis (Franz Boas), qu’en Angleterre (Bronislaw Malinowski, Alfred Radcliffe-Brown), prendront fermement leur distance avec cette histoire. Les questions de méthode, comme le développement de l’observation participante, et l’essor de concepts qui devinrent centraux à la discipline tels que « culture » et « fonction » furent déterminants pour sortir de l’idéologie évolutionniste en privilégiant la synchronie plutôt que la diachronie et les généalogies. On se détourna alors des faits uniques pour se concentrer sur ceux qui se répètent (Bensa 2010 : 43). On s’intéressa moins à l’accidentel, à l’individuel pour s’attacher au régulier, au social et au culturel. Sans être nécessairement antihistoriques, ces précepteurs furent largement ahistoriques (Evans-Pritchard 1962 : 172), une exception ayant été Franz Boas – et certains de ses étudiants, tels Robert Lowie ou Melville J. Herskovits – avec son intérêt pour les contacts culturels et les particularismes historiques. Du côté de l’histoire, on priorisait la politique, l’événement et les grands hommes, ce qui donnait lieu à des récits plutôt factuels et athéoriques (Krech 1991 : 349) basés sur les événements « vrais » et uniques qui se démarquaient de la vie « ordinaire ». Les premiers essais pour réformer l’histoire eurent lieu en France, du côté des historiens qui seront associés aux « Annales », un nom qui réfère à la fois à une revue scientifique fondée en 1929 par Marc Bloch et Lucien Febvre et à une École d’historiens français qui renouvela la façon de penser et d’écrire l’histoire, en particulier après la Seconde Guerre mondiale (Krech 1991; Schöttler 2010). L’anthropologie et la sociologie naissantes suscitèrent alors l’intérêt chez ce groupe d’historiens à cause de la variété de leurs domaines d’enquête, mais également par leur capacité à enrichir une histoire qui n’est plus conçue comme un tableau ou un simple inventaire. Les fondateurs de la nouvelle École française des Annales décrivent leur approche comme une « histoire totale », expression qui renvoie à l’idée de totalité développée par les durkheimiens, mais également à l’idée de synthèse du philosophe et historien Henry Berr (Schöttler 2010: 34-37). L’histoire fut dès lors envisagée comme une science sociale à part entière, s’intéressant aux tendances sociales qui orientent les singularités. L’ouvrage fondateur de Marc Bloch, Les rois thaumaturges (1983 [1924]), pose les jalons de ce dépassement du conjoncturel. Il utilise notamment la comparaison avec d’autres formes d’expériences humaines décrites notamment dans Le Rameau d’Or (1998 [1924; 1890 pour l’édition originale en anglais]) de James G. Frazer et explore le folklore européen pour dévoiler les arcanes religieux du pouvoir royal en France et en Angleterre (Bensa 2010; Goody 1997). Il s’agit alors de faire l’histoire des « mentalités », notion qui se rapproche de celle de « représentation collective » chère à Durkheim et Mauss (sur ce rapprochement entre les deux notions et la critique qui en a été faite, voir Lloyd 1994). Les travaux de la deuxième génération des historiens des Annales, marqués par la publication de l’ouvrage de Fernand Braudel La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II en 1949 et de son arrivée en 1956 à la direction de la revue, peuvent encore une fois mieux se comprendre dans l’horizon du dialogue avec l’anthropologie, d’une part, et avec les area studiesqui se développèrent aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale, de l’autre (Braudel 1958). Le projet est de rapporter « la spécificité des acteurs singuliers, des dates et des événements à des considérations plus vastes sur la transformation lente des mœurs et des représentations. Le travail ne consiste pas seulement à capter au projet de l’histoire des rubriques chères à l’anthropologie, mais aussi à caractériser une époque [et une région] par sa façon de percevoir et de penser le monde » (Bensa 2010 : 46). Il s’agit alors de faire l’histoire des structures, des conjonctures et des mentalités (Schöttler 2010 : 38). Les travaux de cette deuxième génération des Annales s’inscrivent dans un vif débat avec l’anthropologie structuraliste de Claude Lévi-Strauss. Si tant Braudel que Lévi-Strauss voulaient considérer les choses de façon globale, Lévi-Strauss situait la globalité dans un temps des sociétés des origines, comme si tout s’était joué au départ et comme si l’histoire n’en serait qu’un développement insignifiant. Pour sa part, Braudel, qui s’intéressait à l’histoire sérielle et à la longue durée, situait plutôt la globalité dans un passé qui sert à comprendre le présent et, jusqu’à un certain point, à prévoir ce qui peut se passer dans le futur. Ce qui constitue le fond de leur opposition est que l’un s’intéresse à l’histoire immobile alors que l’autre s’intéresse à l’histoire de longue durée, soit l’histoire quasi immobile selon laquelle, derrière les apparences de la reproduction à l’identique, se produisent toujours des changements, même très minimes. Dans les deux cas, l’ « événementiel » ou ce qui se passe à la « surface » sont à l’opposé de leur intérêt pour la structure et la profondeur, même si ces dernières ne sont pas saisies de la même façon. Pour Braudel, la structure est pleinement dans l’histoire ; elle est réalité concrète et observable qui se décèle notamment dans les réseaux de relations, de marchandises et de capitaux qui se déploient dans l’espace et qui commandent les autres faits dans la longue durée (Dosse 1986 : 89). Les travaux de Braudel et son concept d’ « économie-monde » inspireront plusieurs anthropologues dont un Marshall Sahlins et un Jonathan Friedman à partir du tournant des années 1980. Pour Lévi-Strauss, la structure profonde, celle qui correspond aux enceintes mentales humaines, « ne s’assimile pas à la structure empirique, mais aux modèles construits à partir de celle-ci » (Dosse 1986 : 85). Elle est donc hors de l’histoire. Comme le rappelait François Hartog (2014 [2004] : 287), Lévi-Strauss a souvent dit « rien ne m’intéresse plus que l’histoire. Et depuis fort longtemps! » (1988 : 168; voir d’ailleurs notamment Lévi-Strauss 1958, 1983), tout en ajoutant « l’histoire mène à tout, mais à condition d’en sortir » (Lévi-Strauss 1962 : 348) ! Parallèlement à l’entreprise déhistoricisante de Lévi-Strauss, d’autres anthropologues insistent au contraire à la même époque sur l’importance de réinsérer les institutions étudiées dans le mouvement du temps. Ainsi, Edward E. Evans-Pritchard, dans sa célèbre conférence Marett de 1950 qui sera publiée en 1962 sous le titre « Anthropology and history », dénonce le fait que les généralisations en anthropologie autour des structures sociales, de la religion, de la parenté soient devenues tellement généralisées qu’elles perdent toute valeur. Il insiste sur la nécessité de faire ressortir le caractère unique de toute formation sociale. C’est pour cette raison qu’il souligne l’importance de l’histoire pour l’anthropologie, non pas comme succession d’événements, mais comme liens entre eux dans un contexte où on s’intéresse aux mouvements de masse et aux grands changements sociaux. En invitant notamment les anthropologues à faire un usage critique des sources documentaires et à une prise en considération des traditions orales pour comprendre le passé et donc la nature des institutions étudiées, Evans-Pritchard (1962 : 189) en appelle à une combinaison des points de vue historique et fonctionnaliste. Il faut s’intéresser à l’histoire pour éclairer le présent et comment les institutions en sont venues à être ce qu’elles sont. Les deux disciplines auraient donc été pour lui indissociables (Evans-Pritchard 1962 : 191). Au milieu du XXe siècle, d’autres anthropologues s’intéressaient aux changements sociaux et à une conception dynamique des situations sociales étudiées, ce qui entraîna un intérêt pour l’histoire, tels que ceux de l’École de Manchester, Max Gluckman (1940) en tête. En France, inspiré notamment par ce dernier, Georges Balandier (1951) insista sur la nécessité de penser dans une perspective historique les situations sociales rencontrées par les anthropologues, ce qui inaugura l’étude des situations coloniales puis postcoloniales, mais aussi de l’urbanisation et du développement. Cette importance accordée à l’histoire se retrouva chez les anthropologues africanistes de la génération suivante tels que Jean Bazin, Michel Izard et Emmanuel Terray (Naepels 2010 : 876). Le dialogue entre anthropologie et histoire s’est développé vers la même époque aux États-Unis. Après le passage de l’Indian Claims Commission Act en 1946, qui établit une commission chargée d’examiner les revendications à l’encontre de l’État américain en vue de compensations financières pour des territoires perdus par les nations autochtones à la suite de la violation de traités fédéraux, on assista au développement d’un nouveau champ de recherche, l’ethnohistoire, qui se dota d’une revue en 1954, Ethnohistory. Ce nouveau champ fut surtout investi par des anthropologues qui se familiarisèrent avec les techniques de l’historiographie. La recherche, du moins à ses débuts, avait une orientation empirique et pragmatique puisque les chercheurs étaient amenés à témoigner au tribunal pour ou contre les revendications autochtones (Harkin 2010). Les ethnohistoriens apprirent d’ailleurs à ce moment à travailler pour et avec les autochtones. Les recherches visaient une compréhension plus juste et plus holiste de l’histoire des peuples autochtones et des changements dont ils firent l’expérience. Elles ne manquèrent cependant pas de provoquer un certain scepticisme parmi les anthropologues « de terrain » pour qui rien ne valait la réalité du contact et les sources orales et pour qui les archives, parce qu’étant celles du colonisateur, étaient truffées de mensonges et d’incompréhensions (Trigger 1982 : 5). Ce scepticisme s’estompa à mesure que l’on prit conscience de l’importance d’une compréhension du contexte historique et de l’histoire coloniale plus générale pour pouvoir faire sens des données ethnologiques et archéologiques. L’ethnohistoire a particulièrement fleuri en Amérique du Nord, mais très peu en Europe (Harkin 2010; Trigger 1982). On retrouve une tradition importante d’ethnohistoriens au Québec, qu’on pense aux Bruce Trigger, Toby Morantz, Rémi Savard, François Trudel, Sylvie Vincent. L’idée est de combiner des données d’archives et des données archéologiques avec l’abondante ethnographie. Il s’agit également de prendre au sérieux l’histoire ou la tradition orale et de confronter les analyses historiques à l’interprétation qu’ont les acteurs de l’histoire coloniale et de son impact sur leurs vies. La perspective se fit de plus en plus émique au fil du temps, une attention de plus en plus grande étant portée aux sujets. Le champ de recherche attira graduellement plus d’historiens. La fin des années 1960 fut le moment de la grande rencontre entre l’anthropologie et l’histoire avec la naissance, en France, de l’« anthropologie historique » ou « nouvelle histoire » et, aux États-Unis, de la « New Cutural History ». L’attention passa des structures et des processus aux cultures et aux expériences de vie des gens ordinaires. La troisième génération des Annales fut au cœur de ce rapprochement : tout en prenant ses distances avec la « religion structuraliste » (Burguière 1999), la fascination pour l’anthropologie était toujours présente, produisant un déplacement d’une histoire économique et démographique vers une histoire culturelle et ethnographique. Burguière (1999) décrivait cette histoire comme celle des comportements et des habitudes, marquant un retour au concept de « mentalité » de Bloch. Les inspirations pour élargir le champ des problèmes posés furent multiples, en particulier dans les champs de l’anthropologie de l’imaginaire et de l’idéologique, de la parenté et des mythes (pensons aux travaux de Louis Dumont et de Maurice Godelier, de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier). Quant à la méthode, la description dense mise en avant par Clifford Geertz (1973), la microhistoire dans les traces de Carlo Ginzburg (1983) et l’histoire comparée des cultures sous l’influence de Jack Goody (1979 [1977]) permirent un retour de l’événement et du sujet, une attention aux détails qui rejoignit celle qu’y accordait l’ethnographie, une conception plus dynamique des rapports sociaux et une réinterrogation des généralisations sur le long terme (Bensa 2010 : 49 ; Schmitt 2008). Aux États-Unis, la « New Culturel History » qui s’inscrit dans les mêmes tendances inclut les travaux d’historiens comme Robert Darnon, Natalie Zemon Davis, Dominick La Capra (Iggers 1997; Krech 1991; Harkin 2010). L’association de l’histoire et de l’anthropologie est souvent vue comme ayant été pratiquée de manière exemplaire par Nathan Wachtel, historien au sens plein du terme, mais également formé à l’anthropologie, ayant suivi les séminaires de Claude Lévi-Strauss et de Maurice Godelier (Poloni-Simard et Bernand 2014 : 7). Son ouvrage La Vision des vaincus : les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole 1530-1570 qui parut en 1971 est le résultat d’un va-et-vient entre passé et présent, la combinaison d’un travail en archives avec des matériaux peu exploités jusque-là, comme les archives des juges de l’Inquisition et les archives administratives coloniales, et de l’enquête de terrain ethnographique. Cet ouvrage met particulièrement en valeur la capacité d’agir des Autochtones dans leur rapport avec les institutions et la culture du colonisateur. Pour se faire, il appliqua la méthode régressive mise en avant par Marc Bloch, laquelle consiste à « lire l’histoire à rebours », c’est-à-dire à « aller du mieux au moins bien connu » (Bloch 1931 : XII). Du côté des anthropologues, l’anthropologie historique est un champ de recherche en effervescence depuis les années 1980 (voir Goody 1997 et Naepels 2010 pour une recension des principaux travaux). Ce renouveau prit son essor notamment en réponse aux critiques à propos de l’essentialisme, du culturalisme, du primitivisme et de l’ahistoricisme (voir Fabian 2006 [1983]; Thomas 1989; Douglas 1998) de la discipline anthropologique aux prises avec une « crise de la représentation » (Said 1989) dans un contexte plus large de décolonisation qui l’engagea dans un « tournant réflexif » (Geertz 1973; Clifford et Marcus 1986; Fisher et Marcus 1986). Certains se tournèrent vers l’histoire en quête de nouvelles avenues de recherche pour renouveler la connaissance acquise par l’ethnographie en s’intéressant, d’un point de vue historique, aux dynamiques sociales internes, aux régimes d’historicité et aux formes sociales de la mémoire propres aux groupes auprès desquels ils travaillaient (Naepels 2010 : 877). Les anthropologues océanistes participèrent grandement à ce renouveau en discutant de la nécessité et des possibilités d’une anthropologie historiquement située (Biersack 1991; Barofsky 2000; Merle et Naepels 2003) et par la publication de plusieurs monographies portant en particulier sur la période des premiers contacts entre sociétés autochtones et Européens et les débuts de la période coloniale (entre autres, Dening 1980; Sahlins 1981, 1985; Valeri 1985; Thomas 1990). L’ouvrage maintenant classique de Marshall Sahlins, Islands of History (1985), suscita des débats vigoureux qui marquèrent l’histoire de la discipline anthropologique à propos du relativisme en anthropologie, de l’anthropologie comme acteur historique, de l’autorité ethnographique, de la critique des sources archivistiques, des conflits d’interprétation et du traitement de la capacité d’agir des populations autochtones au moment des premiers contacts avec les Européens et, plus largement, dans l’histoire (pour une synthèse, voir Kuper 2000). Pour ce qui est de la situation coloniale, le 50e anniversaire de la publication du texte fondateur de Balandier de 1951, au début des années 2000, fut l’occasion de rétablir, approfondir et, dans certains cas, renouveler le dialogue non seulement entre anthropologues et historiens, mais également, entre chercheurs français et américains. Les nouvelles études coloniales qui sont en plein essor invitent à une analyse méticuleuse des situations coloniales d’un point de vue local de façon à en révéler les complexités concrètes. On y insiste aussi sur l’importance de questionner les dichotomies strictes et souvent artificielles entre colonisateur et colonisé, Occident et Orient, Nord et Sud. Une attention est aussi portée aux convergences d’un théâtre colonial à un autre, ce qui donne une nouvelle impulsion aux analyses comparatives des colonisations (Sibeud 2004: 94) ainsi qu’au besoin de varier les échelles d’analyse en établissant des distinctions entre les dimensions coloniale et impériale (Bayart et Bertrand 2006; Cooper et Stoler 1997; Singaravélou 2013; Stoler, McGranahn et Perdue 2007) et en insérant les histoires locales dans les processus de globalisation, notamment économique et financière, comme l’ont par exemple pratiqué les anthropologues Jean et John Comaroff (2010) sur leur terrain sud-africain. Ce « jeu d’échelles », représente un défi important puisqu’il force les analystes à constamment franchir les divisions persistantes entre aires culturelles (Sibeud 2004: 95). Ce renouveau a également stimulé une réflexion déjà amorcée sur l’usage des archives coloniales ainsi que sur le contexte de production et de conservation d’une archive (Naepels 2011; Stoler 2009), mais également sur les legs coloniaux dans les mondes actuels (Bayart et Bertrand 2006; De l’Estoile 2008; Stoler 2016)
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Borutti, Silvana. "Traduction." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.117.

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Abstract:
La traduction est l’activité linguistique qui nous met en contact avec d’autres langues et d’autres cultures : elle est « la vie même » de la différence (Blanchot 1971 : 71). En tant que telle, la traduction est une expérience qui ne peut qu’arriver dans un processus, parce que les significations, les concepts, les textes littéraires et culturels d’autrui (l’altérité en général) ne sont pas des entités, mais des formes dynamiques toujours en transformation. C’est pour cela que Barbara Cassin, en projetant un Vocabulaire européen des philosophies (2004), a choisi de privilégier ces « symptômes de différence » que sont « les intraduisibles »: c’est-à-dire, ces mots, ces expressions, ces textes qui, même s’ils sont déjà traduits, demandent toutefois qu’on recommence constamment à les traduire. Qu’on pense aux mots grecs, de phusis, skepsis ou psuché, qui sont tous des défis à notre capacité de comprendre à travers la traduction. Afin de comprendre le caractère complexe de l’opération de la traduction, il convient de se référer à un concept élargi de traduction comme transformation symbolique concernant non seulement les langues, mais aussi la connaissance et l’ontologie. En général, la traduction est l’opération qui arrive à rompre le lien du sens avec son corps – lien constituant tout système symbolique – et à le recomposer dans un autre système. En tant que telle, la traduction pose sur le terrain non seulement des problèmes sémantiques (concernant le rapport entre les significations), mais aussi des problèmes épistémologiques (concernant le rapport entre les concepts et les théories) et des problèmes philosophiques et ontologiques (concernant le rapport entre les sujets et les cultures). Dans le passage entre les langues (en tant qu’ensembles de significations historiques et sur-individuels), les problèmes sont surtout linguistiques (sémantiques et pragmatiques) et littéraires : on peut par exemple se demander s’il y a des composantes du sens qui restent constantes dans le passage entre les langues et qui peuvent constituer la base de la traduction; ou bien on peut se demander que signifie traduire un texte poétique ou littéraire. Dans le passage entre les théories, les problèmes sont méthodologiques et historiques : on se demande si l’on peut disposer d’une base de commensurabilité et de choix dans la comparaison entre les théories, ou bien si les révolutions scientifiques entraînent des changements conceptuels radicaux. Le niveau philosophico-ontologique des problèmes concerne tout ce qui dans la traduction touche aux sujets énonciateurs et aux aspects ontologiques et catégoriels consignés aux langues. Ainsi appartiennent à ce domaine les problèmes liés au passage entre des langues radicalement hétérogènes et entre des cultures éloignées en anthropologie, ou bien le passage entre différents niveaux psychiques, manifestes et cachés, en psychanalyse : à cet égard, le problème de la traduction est le problème de l’altérité et de sa distance, ou bien de la possibilité d’accéder aux significations de l’autre. Dans toute activité de traduction, ces niveaux sont mêlés entre eux : par exemple, le passage entre des cultures éloignées est en même temps sémantique, conceptuel et ontologique.
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Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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Dunoyer, Christiane. "Monde alpin." Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.101.

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Après avoir été peint et décrit avec des traits plus pittoresques qu’objectifs par les premiers voyageurs et chercheurs qui traversaient les Alpes, mus tantôt par l’idée d’un primitivisme dont la difformité et la misère étaient l’expression la plus évidente, tantôt par la nostalgie du paradis perdu, le monde alpin a attiré le regard curieux des folkloristes à la recherche des survivances du passé, des anciennes coutumes, des proverbes et des objets disparus dans nombre de régions d’Europe. Au début du XXe siècle, Karl Felix Wolff (1913) s’inspire de la tradition des frères Grimm et collecte un nombre consistant de légendes ladines, avec l’objectif de redonner une nouvelle vie à un patrimoine voué à l’oubli. Tout comme les botanistes et les zoologues, les folkloristes voient le monde alpin comme un « merveilleux conservatoire » (Hertz 1913 : 177). Un des élèves les plus brillants de Durkheim, Robert Hertz, analyse finement ces « formes élémentaires de la vie religieuse » en étudiant le pèlerinage de Saint Besse, qui rassemble chaque année les populations de Cogne (Vallée d’Aoste) et du Val Soana (Piémont) dans un sanctuaire à la montagne situé à plus de 2000 mètres d’altitude. Après avoir observé et questionné la population locale s’adonnant à ce culte populaire, dont il complète l’analyse par des recherches bibliographiques, il rédige un article exemplaire (Hertz 1913) qui ouvre la voie à l’anthropologie alpine. Entre 1910 et 1920, Eugénie Goldstern mène ses enquêtes dans différentes régions de l’arc alpin à cheval entre la France, la Suisse et l’Italie : ses riches données de terrain lui permettent de réaliser le travail comparatif le plus complet qui ait été réalisé dans la région (Goldstern 2007). Une partie de sa recherche a été effectuée avec la supervision de l’un des fondateurs de l’anthropologie française et l’un des plus grands experts de folklore en Europe, Arnold Van Gennep. Pour ce dernier, le monde alpin constitue un espace de prédilection, mais aussi un terrain d’expérimentation et de validation de certaines hypothèses scientifiques. « Dans tous les pays de montagne, qui ont été bien étudiés du point de vue folklorique […] on constate que les hautes altitudes ne constituent pas un obstacle à la diffusion des coutumes. En Savoie, le report sur cartes des plus typiques d’entre elles montre une répartition nord-sud passant par-dessus les montagnes et les rivières et non pas conditionnée par elles » (Van Gennep 1990 : 30-31). L’objectif de Van Gennep est de comprendre de l’intérieur la « psychologie populaire », à savoir la complexité des faits sociaux et leur variation. Sa méthode consiste à « parler en égal avec un berger » (Van Gennep 1938 : 158), c’est-à-dire non pas tellement parler sa langue au sens propre, mais s’inscrire dans une logique d’échange actif pour accéder aux représentations de son interlocuteur. Quant aux nombreuses langues non officielles présentes sur le territoire, quand elles n’auraient pas une fonction de langue véhiculaire dans le cadre de l’enquête, elles ont été étudiées par les dialectologues, qui complétaient parfois leurs analyses des structures linguistiques avec des informations d’ordre ethnologique : les enseignements de Karl Jaberg et de Jakob Jud (1928) visaient à associer la langue à la civilisation (Wörter und Sachen). Dans le domaine des études sur les walsers, Paul Zinsli nous a légué une synthèse monumentale depuis la Suisse au Voralberg en passant par l’Italie du nord et le Liechtenstein (Zinsli 1976). Comme Van Gennep, Charles Joisten (1955, 1978, 1980) travaille sur les traditions populaires en réalisant la plus grande collecte de récits de croyance pour le monde alpin, entre les Hautes-Alpes et la Savoie. En 1973, il fonde la revue Le monde alpin et rhodanien (qui paraîtra de 1973 à 2006 en tant que revue, avant de devenir la collection thématique du Musée Dauphinois de Grenoble). Si dans l’après-guerre le monde alpin est encore toujours perçu d’une manière valorisante comme le reliquaire d’anciens us et coutumes, il est aussi soumis à la pensée évolutionniste qui le définit comme un monde arriéré parce que marginalisé. C’est dans cette contradiction que se situe l’intérêt que les anthropologues découvrent au sein du monde alpin : il est un observatoire privilégié à la fois du passé de l’humanité dont il ne reste aucune trace ailleurs en Europe et de la transition de la société traditionnelle à la société modernisée. En effet, au début des années 1960, pour de nombreux anthropologues britanniques partant à la découverte des vallées alpines le constat est flagrant : les mœurs ont changé rapidement, suite à la deuxième guerre mondiale. Cette mutation catalyse l’attention des chercheurs, notamment l’analyse des relations entre milieu physique et organisation sociale. Même les pionniers, s’ils s’intéressent aux survivances culturelles, ils se situent dans un axe dynamique : Honigmann (1964, 1970) entend démentir la théorie de la marginalité géographique et du conservatisme des populations alpines. Burns (1961, 1963) se propose d’illustrer la relation existant entre l’évolution socioculturelle d’une communauté et l’environnement. Le monde alpin est alors étudié à travers le prisme de l’écologie culturelle qui a pour but de déterminer dans quelle mesure les caractéristiques du milieu peuvent modeler les modes de subsistance et plus généralement les formes d’organisation sociale. Un changement important a lieu avec l’introduction du concept d’écosystème qui s’impose à partir des années 1960 auprès des anthropologues penchés sur les questions écologiques. C’est ainsi que le village alpin est analysé comme un écosystème, à savoir l’ensemble complexe et organisé, compréhensif d’une communauté biotique et du milieu dans lequel celle-ci évolue. Tel était l’objectif de départ de l’étude de John Friedl sur Kippel (1974), un village situé dans l’une des vallées des Alpes suisses que la communauté scientifique considérait parmi les plus traditionnelles. Mais à son arrivée, il découvre une réalité en pleine transformation qui l’oblige à recentrer son étude sur la mutation sociale et économique. Si le cas de Kippel est représentatif des changements des dernières décennies, les différences peuvent varier considérablement selon les régions ou selon les localités. Les recherches d’Arnold Niederer (1980) vont dans ce sens : il analyse les Alpes sous l’angle des mutations culturelles, par le biais d’une approche interculturelle et comparative de la Suisse à la France, à l’Italie, à l’Autriche et à la Slovénie. John Cole et Eric Wolf (1974) mettent l’accent sur la notion de communauté travaillée par des forces externes, en analysant, les deux communautés voisines de St. Felix et Tret, l’une de culture germanique, l’autre de culture romane, séparées par une frontière ethnique qui fait des deux villages deux modèles culturels distincts. Forts de leur bagage d’expériences accumulées dans les enquêtes de terrain auprès des sociétés primitives, les anthropologues de cette période savent analyser le fonctionnement social de ces petites communautés, mais leurs conclusions trop tributaires de leur terrain d’enquête exotique ne sont pas toujours à l’abri des généralisations. En outre, en abordant les communautés alpines, une réflexion sur l’anthropologie native ou de proximité se développe : le recours à la méthode ethnographique et au comparatisme permettent le rétablissement de la distance nécessaire entre l’observateur et l’observé, ainsi qu’une mise en perspective des phénomènes étudiés. Avec d’autres anthropologues comme Daniela Weinberg (1975) et Adriana Destro (1984), qui tout en étudiant des sociétés en pleine transformation en soulignent les éléments de continuité, nous nous dirigeons vers une remise en cause de la relation entre mutation démographique et mutation structurale de la communauté. Robert Netting (1976) crée le paradigme du village alpin, en menant une étude exemplaire sur le village de Törbel, qui correspondait à l’image canonique de la communauté de montagne qu’avait construite l’anthropologie alpine. Pier Paolo Viazzo (1989) critique ce modèle de la communauté alpine en insistant sur l’existence de cas emblématiques pouvant démontrer que d’autres villages étaient beaucoup moins isolés et marginaux que Törbel. Néanmoins, l’étude de Netting joue un rôle important dans le panorama de l’anthropologie alpine, car elle propose un nouvel éclairage sur les stratégies démographiques locales, considérées jusque-là primitives. En outre, sur le plan méthodologique, Netting désenclave l’anthropologie alpine en associant l’ethnographie aux recherches d’archives et à la démographie historique (Netting 1981) pour compléter les données de terrain. La description des interactions écologiques est devenue plus sophistiquée et la variable démographique devient cruciale, notamment la relation entre la capacité de réguler la consistance numérique d’une communauté et la stabilité des ressources locales. Berthoud (1967, 1972) identifie l’unité de l’aire alpine dans la spécificité du processus historique et des différentes trajectoires du développement culturel, tout en reconnaissant l’importance de l’environnement. C’est-à-dire qu’il démontre que le mode de production « traditionnel » observé dans les Alpes n’est pas déterminé par les contraintes du milieu, mais il dérive de la combinaison d’éléments institutionnels compatibles avec les conditions naturelles (1972 : 119-120). Berthoud et Kilani (1984) analysent l’équilibre entre tradition et modernité dans l’agriculture de montagne dans un contexte fortement influencé par le tourisme d’hiver. Dans une reconstruction et analyse des représentations de la montagne alpine depuis la moitié du XVIIIe siècle à nos jours, Kilani (1984) illustre comment la vision du monde alpin se dégrade entre 1850 et 1950, au fur et à mesure de son insertion dans la société globale dans la dégradation des conditions de vie : il explique ainsi la naissance dans l’imaginaire collectif d’une population primitive arriérée au cœur de l’Europe. Cependant, à une analyse comparative de l’habitat (Weiss 1959 : 274-296 ; Wolf 1962 ; Cole & Wolf 1974), de la dévolution patrimoniale (Bailey 1971 ; Lichtenberger 1975) ou de l’organisation des alpages (Arbos 1922 ; Parain 1969), le monde alpin se caractérise par une surprenante variation, difficilement modélisable. Les situations de contact sont multiples, ce qui est très évident sur le plan linguistique avec des frontières très fragmentées, mais de nombreuses autres frontières culturelles européennes traversent les Alpes, en faisant du monde alpin une entité plurielle, un réseau plus ou moins interconnecté de « upland communities » (Viazzo 1989), où les éléments culturels priment sur les contraintes liées à l’environnement. Aux alentours de 1990, la réflexion des anthropologues autour des traditions alpines, sous l’impulsion de la notion d’invention de la tradition, commence à s’orienter vers l’étude des phénomènes de revitalisation (Boissevain 1992), voire de relance de pratiques ayant subi une transformation ou une rupture dans la transmission. Cette thèse qui a alimenté un riche filon de recherches a pourtant été contestée par Jeremy MacClancy (1997) qui met en avant les éléments de continuité dans le culte de Saint Besse, presqu’un siècle après l’enquête de Robert Hertz. La question de la revitalisation et de la continuité reste donc ouverte et le débat se poursuit dans le cadre des discussions qui accompagnent l’inscription des traditions vivantes dans les listes du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
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Bouvier, Pierre. "Socioanthropologie." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.026.

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Abstract:
Le contexte actuel tel que le dessinent les tendances lourdes de ce troisième millénaire convie à interpeller les outils des science sociales forgés précédemment. La compréhension de l’univers et donc du genre humain s’est appuyée, en Occident, au siècle des Lumières, sur une volonté d’appréhender les phénomènes sociaux non plus dans des lectures théologiques, métaphysiques mais au nom d’une démarche se voulant scientifique. Les explorations à l’extérieur du domaine européen transmises par divers types de voyageurs restaient lacunaires. Pour les appréhender de manière plus rationnelle des disciplines ont émergé telle que l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie allant du plus petit agrégat vers des lectures plus généralistes. Les sociétés de là-bas commencent, alors, à se frayer un domaine dans le champ des connaissances. C’est ainsi que peuvent être appréhendés les symboliques, les cosmogonies et les rituels de populations aussi diverses que celle des forêts amazoniennes, de la savane soudanaise ou des régions polaires et ce au delà d’a priori dévalorisants. Se révèlent, par l’ethnographie, l’ethnologie et l’anthropologie, leurs pratiques et leurs usages et les constructions idéelles qu’elles soient celles des Baruya, des Dogon ou des Inuit. L’autonomie prise par ces études et ces recherches contribuent à lutter plus qu’efficacement contre les idées préconçues antérieurement, celles empreintes de xénophobie sinon de racisme. Pour sa part la sociologie s’attache au développement et à la modernisation des sociétés occidentales déclinées suivant divers critères dont la mécanisation des productions de biens, l’urbanisation, les mobilités. Ces valeurs, la sociologie en est l’un des analyseurs comme elle le sera pour la période que Fourastié dénomma les « Trente glorieuses », décennies marquées par le plein emploi, l’élévation des niveaux de vie, le consumérisme du moins dans les sociétés occidentales et que traitent les sociologies de l’action, des organisations, des négociations, des régulations, des critiques de la bureaucratisation mais également des conflits entre catégories et classes sociales (Fourastié 1979). Ceci s’inscrit peu ou prou dans le cadre d’institutions et de valeurs marquées au sceau des Etat-nations. En ce troisième millénaire le cours des évènements modifie ces conditions antérieures. Les temporalités, les pratiques et les représentations changent. La mondialisation suscite des échanges croissants entre des entités et des ensembles populationnels hier fortement distincts. Les migrations non plus seulement idéelles mais physiques de cohortes humaines déstructurent les façons d’être et de faire. De ce fait il apparaît nécessaire de tenir compte de ces mutations en décloisonnant les divisions disciplinaires antérieures. Les processus d’agrégation mettent en place des interactions redéfinissant les valeurs des uns et des autres, hier ignorées voire rejetées par des mondes de la tradition ethnique, religieuse ou politique (Abélès et Jeudy 1997). La mise en réseau interpelle ces ensembles populationnels dorénavant modifiés par l’adjonction de valeurs antérieures étrangères à leurs spécificités. L’anthropologie, l’ethnologie s’avèrent nécessaires pour appréhender ces populations de l’altérité aujourd’hui insérées plus ou moins effectivement au cœur des sociétés post-industrielles (Sahlins 1976). De plus ces populations de là-bas sont elles-mêmes facteurs actifs de réappropriation et de création de nouvelles formes. Elles interpellent les configurations usuelles et reconnues par la sociologie. On ne peut plus leur assigner des valeurs antérieures ni les analyser avec les méthodologies et les paradigmes qui convenaient aux réalités précédentes, celles d’un grande séparation entre les unes et les autres (Descola 2005). Déjà les procédures habituelles privilégiant les notions de classe sociale, celles de mobilité transgénérationnelle, d’intégration, de partage des richesses étaient interpellées. Des individus de plus en plus nombreux ne se retrouvent pas dans ces dynamiques d’autant que ces dernières perdent de leur force. Le sous-emploi, le chômage, la pauvreté et l’exclusion dressent des scènes et des acteurs comme figures oubliées des siècles passés. Bidonvilles entourant les centres de prospérité, abris de fortune initiés par diverses associations constituent autant de figures ne répondant pas aux critères antérieurs. Une décomposition plus ou moins radicale des tissus institutionnels fait émerger de nouvelles entités. Les notions sociologique ne peuvent s’en tenir aux interprétations qui prévalaient sous les auspices du progrès. La fragilisation du lien social implique des pertes de repère (Bouvier, 2005). Face à l’exclusion économique, sociale et symbolique et aux carences des pouvoirs publics des individus essaient de trouver des parades. Quelques-uns mettent en place des pratiques signifiantes leur permettant, dans cet univers du manque, de redonner du sens au monde et à leur propre existence. Ainsi, par exemple, d’artistes, qui non sans difficulté, se regroupent et faute de lieux, investissent des locaux vides : usines, bureaux, immeubles, autant de structures à l’abandon et ce dû aux effets de la crise économique, des délocalisations ou des fermetures de bureau ou d’entreprises. Ces « construits pratico-heuristiques » s’appuient sur des techniques qui leur sont propres : peinture, sculpture, installation, vidéo, etc., facteurs donnant du sens individuel et collectif. Ils en définissent les règles eux-mêmes. Ils en gèrent collectivement l’installation, le fonctionnement et les perspectives en agissant en dehors des institutions. De plus ces configurations cumulent des éléments désormais indissociables compte tenu de la présence croissante, au cœur même des sociétés occidentales, de populations allogènes. Ces dernières n’ont pas laissé derrière elles leurs valeurs et leurs cultures. Elles les maintiennent dans ces périphéries urbaines et dans les arcanes des réseaux sociaux. En comprendre les vecteurs et les effets de leurs interactions avec les valeurs proprement occidentales nécessitent l’élaboration et l’ajustement d’un regard à double focale. Celui-ci permet de discerner ce qui continue de relever de ces mondes extérieurs de ce qui, comme suite à des contacts, fait émerger de nouveaux facteurs d’appréhension et de compréhension du monde. Les thèses sociologiques du progrès, du développement mais également de l’anomie et des marges doivent se confronter et s’affiner de ces rencontres avec ces valeurs désignées hier comme relevant de la tradition, du religieux : rites, mythes et symboliques (Rivière 2001). L’attention socioanthropologique s’attache de ce fait non seulement à cette dualisation mais également à ce qui au sein des sociétés du « premier monde » relève des initiatives des populations majoritaires autochtones et, à l’extérieur de leurs sphères, de leur frottement avec des minorités allogènes. Elle analyse les densités sociétales, celles en particulier des institutions qu’elles se sont données. Elle les conjugue avec les us et les données existentielles dont sont porteurs les effets tant des nouvelles populations que des technologies médiatiques et les mutations qu’elles entraînent dans les domaines du lien social, du travail, des loisirs. De leurs frictions émergent ces « construits de pratiques heuristiques » élaborés par des individualités sceptiques tant face aux idéologies politiques que face à des convictions religieuses ébranlées par les effets des crises économiques mais également par la perte de pertinence des grands récits fondateurs. Ces construits allouent du sens à des rencontres impensables du moins dans le cadre historique antérieur, là où les interventions de l’Etat, du personnel politique, des responsables cléricaux savaient apporter des éléments de réponse et de résolution aux difficultés. De ces « construits de pratiques heuristiques » peuvent émerger et se mettre en place des « ensembles populationnels cohérents » (Bouvier 2000). Ces derniers donnent du sens à un nombre plus élevé de constituants, sans pour autant que ceux-ci s’engagent dans une pratique de prosélytisme. C’est par écho que ces regroupements se constituent. Cet élargissement n’est pas sans être susceptible, à court ou moyen terme, de s’institutionnaliser. Des règles et des principes tendent à encadrer des expressions qui, hier, dans le construit, ne répondaient que de la libre volonté des membres initiateurs. Leur principe de coalescence, empreint d’incertitude quant à toute perspective pérenne, décline de l’existentiel et du sociétal : étude et compréhension des impositions sociales et expressions des ressentis individuels et collectifs. Ces dimensions sont peu conjuguées en sociologie et en anthropologie, chacune de ces disciplines malgré les discours récurrents sur l’interdisciplinarité, veillant à préserver ce qu’elles considèrent comme étant leur spécialisation ou du moins leur domaine (Bouvier 1999). La socioanthropologie est alors plus à même de croiser tant les données et les pesanteurs sociétales, celles portées par diverses institutions, tout en révélant les attentes anthropologiques, symboliques, rituelles et non rationnellement explicites que ces construits et ensembles populationnels produisent. La position du chercheur adhérent, bénévole, militant et réflexif en immersion partielle, en observation impliquée, impliquante et distancée comporte l’enjeu de pouvoir réussir à préserver son autonomie dans l’hétéronomie des discours et des pratiques. Une « autoscopie » est nécessaire pour indiquer les distances entre l’observateur et l’observé et plus encore pour donner un éclairage sur les motivations intimes de l’observateur. La socioanthropologie s’inscrit, de fait, comme advenue d’une relecture à nouveaux frais. Elle conjugue et suscite des modalités s’attachant aux émergences de ces nouveaux construits faisant sens pour leurs protagonistes et aptes à redonner de la signification aux données du contemporain (Bouvier 1995, 2011)
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Fougeyrollas, Patrick. "Handicap." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.013.

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Abstract:
Handicap : nom commun d’origine anglo-saxonne dont l’étymologie proviendrait de Hand in Cap, une pratique populaire pour fixer la valeur d'échange d’un bien. Dans le domaine des courses de chevaux, le handicap vise à ajouter du poids aux concurrents les plus puissants pour égaliser les chances de gagner la course pour tous les participants. Il apparait dans le dictionnaire de l’Académie française dans les années 1920 dans le sens de mettre en état d’infériorité. Son utilisation pour désigner les infirmes et invalides est tardive, après les années 1950 et se généralise au début des années 1970. Par un glissement de sens, le terme devient un substantif qualifiant l’infériorité intrinsèque des corps différentiés par leurs atteintes anatomiques, fonctionnelles, comportementales et leur inaptitude au travail. Les handicapés constituent une catégorisation sociale administrative aux frontières floues créée pour désigner la population-cible de traitements socio-politiques visant l’égalisation des chances non plus en intervenant sur les plus forts mais bien sur les plus faibles, par des mesures de réadaptation, de compensation, de normalisation visant l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. Ceci rejoint les infirmes moteurs, les amputés, les sourds, les aveugles, les malades mentaux, les déficients mentaux, les invalides de guerre, les accidentés du travail, de la route, domestiques et par extension tous ceux que le destin a doté d’un corps différent de la normalité instituée socio-culturellement dans un contexte donné, ce que les francophones européens nomment les valides. Dans une perspective anthropologique, l’existence de corps différents est une composante de toute société humaine (Stiker 2005; Fougeyrollas 2010; Gardou 2010). Toutefois l’identification de ce qu’est une différence signifiante pour le groupe culturel est extrêmement variée et analogue aux modèles d’interprétation proposés par François Laplantine (1993) dans son anthropologie de la maladie. Ainsi le handicap peut être conçu comme altération, lésion ou comme relationnel, fonctionnel, en déséquilibre. Le plus souvent le corps différent est un corps mauvais, marqueur symbolique culturel du malheur lié à la transgression d’interdits visant à maintenir l’équilibre vital de la collectivité. La responsabilité de la transgression peut être endogène, héréditaire, intrinsèque aux actes de la personne, de ses parents, de ses ancêtres, ou exogène, due aux attaques de microbes, de virus, de puissances malveillantes, génies, sorts, divinités, destin. Plus rarement, le handicap peut être un marqueur symbolique de l’élection, comme porteur d’un pouvoir bénéfique singulier ou d’un truchement avec des entités ambiantes. Toutefois être handicapé, au-delà du corps porteur de différences signifiantes, n’implique pas que l’on soit malade. Avec la médicalisation des sociétés développées, une fragmentation extrême du handicap est liée au pouvoir biomédical d’attribuer des diagnostics attestant du handicap, comme garde-barrière de l’accès aux traitements médicaux, aux technologies, à la réadaptation, aux programmes sociaux, de compensation ou d’indemnisation, à l’éducation et au travail protégé ou spécial. Les avancées thérapeutiques et de santé publique diminuent la mortalité et entrainent une croissance continue de la morbidité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les populations vivant avec des conséquences chroniques de maladies, de traumatismes ou d’atteintes à l’intégrité du développement humain augmentent sans cesse. Ceci amène l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à s’intéresser non plus aux diagnostics du langage international médical, la Classification internationale des maladies, mais au développement d’une nosologie de la chronicité : la Classification internationale des déficiences, des incapacités et des handicaps qui officialise une perspective tridimensionnelle du handicap (WHO 1980). Cette conceptualisation biomédicale positiviste situe le handicap comme une caractéristique intrinsèque, endogène à l’individu, soit une déficience anatomique ou physiologique entrainant des incapacités dans les activités humaines normales et en conséquence des désavantages sociaux par rapport aux individus ne présentant pas de déficiences. Le modèle biomédical ou individuel définit le handicap comme un manque, un dysfonctionnement appelant à intervenir sur la personne pour l’éduquer, la réparer, l’appareiller par des orthèses, des prothèses, la rétablir par des médicaments, lui enseigner des techniques, des savoirs pratiques pour compenser ses limitations et éventuellement lui donner accès à des subsides ou services visant à minimiser les désavantages sociaux, principalement la désaffiliation sociale et économique inhérente au statut de citoyen non performant ( Castel 1991; Foucault 1972). À la fin des années 1970 se produit une transformation radicale de la conception du handicap. Elle est étroitement associée à la prise de parole des personnes concernées elles-mêmes, dénonçant l’oppression et l’exclusion sociale dues aux institutions spéciales caritatives, privées ou publiques, aux administrateurs et professionnels qui gèrent leur vie. C’est l’émergence du modèle social du handicap. Dans sa tendance sociopolitique néomarxiste radicale, il fait rupture avec le modèle individuel en situant la production structurelle du handicap dans l’environnement socio-économique, idéologique et matériel (Oliver 1990). La société est désignée responsable des déficiences de son organisation conçue sur la performance, la norme et la productivité entrainant un traitement social discriminatoire des personnes ayant des déficiences et l’impossibilité d’exercer leurs droits humains. Handicaper signifie opprimer, minoriser, infantiliser, discriminer, dévaloriser, exclure sur la base de la différence corporelle, fonctionnelle ou comportementale au même titre que d’autres différences comme le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Selon le modèle social, ce sont les acteurs sociaux détenant le pouvoir dans l’environnement social, économique, culturel, technologique qui sont responsables des handicaps vécus par les corps différents. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par un mouvement de rééquilibrage dans la construction du sens du handicap. Réintroduisant le corps sur la base de la valorisation de ses différences sur les plans expérientiels, identitaires et de la créativité, revendiquant des modes singuliers d’être humain parmi la diversité des êtres humains (Shakespeare et Watson 2002; French et Swain 2004), les modèles interactionnistes : personne, environnement, agir, invalident les relations de cause à effet unidirectionnelles propres aux modèles individuels et sociaux. Épousant la mouvance de la temporalité, la conception du handicap est une variation historiquement et spatialement située du développement humain comme phénomène de construction culturelle. Une construction bio-socio-culturelle ouverte des possibilités de participation sociale ou d’exercice effectif des droits humains sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme, des Conventions internationales de l’Organisation des Nations-Unies (femmes, enfants, torture et maltraitance) et en l’occurrence de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) (ONU 2006; Quinn et Degener 2002; Saillant 2007). Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. (CDPH, Art 1, P.4). Fruit de plusieurs décennies de luttes et de transformations de la conception du handicap, cette définition représente une avancée historique remarquable autant au sein du dernier des mouvements sociaux des droits civiques, le mouvement international de défense des droits des personnes handicapées, que de la part des États qui l’ont ratifiée. Malgré le fait que l’on utilise encore le terme personne handicapée, le handicap ne peut plus être considéré comme une caractéristique de la personne ni comme un statut figé dans le temps ni comme un contexte oppressif. Il est le résultat d’une relation dont il est nécessaire de décrire les trois composantes anthropologiques de l’être incarné : soi, les autres et l’action ou l’habitus pour en comprendre le processus de construction singulier. Le handicap est situationnel et relatif , sujet à changement, puisqu’il s’inscrit dans une dynamique interactive temporelle entre les facteurs organiques, fonctionnels, identitaires d’une part et les facteurs contextuels sociaux, technologiques et physiques d’autre part, déterminant ce que les personnes ont la possibilité de réaliser dans les habitudes de vie de leurs choix ou culturellement attendues dans leurs collectivités. Les situations de handicap ne peuvent être prédites à l’avance sur la base d’une évaluation organique, fonctionnelle, comportementale, identitaire ou de la connaissance de paramètres environnementaux pris séparément sans réintroduire leurs relations complexes avec l’action d’un sujet définissant le sens ou mieux incarnant la conscience vécue de cette situation de vie. Suite au succès de l’expression personne en situation du handicap en francophonie, on remarque une tendance à voir cette nouvelle appellation remplacer celle de personne handicapée. Ceci est généralement interprété comme une pénétration de la compréhension du modèle interactionniste et socio constructiviste. Toutefois il est inquiétant de voir poindre des dénominations comme personnes en situation de handicap physique, mental, visuel, auditif, intellectuel, moteur. Cette dérive démontre un profond enracinement ontologique du modèle individuel. Il est également le signe d’une tendance à recréer un statut de personne en situation de handicap pour remplacer celui de personne handicapée. Ceci nécessite une explication de la notion de situation de handicap en lien avec le concept de participation sociale. Une personne peut vivre à la fois des situations de handicap et des situations de participation sociale selon les activités qu’elle désire réaliser, ses habitudes de vie. Par exemple une personne ayant des limitations intellectuelles peut vivre une situation de handicap en classe régulière et avoir besoin du soutien d’un éducateur spécialisé mais elle ne sera pas en situation de handicap pour prendre l’autobus scolaire pour se rendre à ses cours. L’expression personne vivant des situations de handicap semble moins propice à la dérive essentialiste que personne en situation de handicap. Le phénomène du handicap est un domaine encore largement négligé mais en visibilité croissante en anthropologie. Au-delà des transformations de sens donné au terme de handicap comme catégorie sociale, utile à la définition de cibles d’intervention, de traitements sociaux, de problématiques sociales pour l’élaboration de politiques et de programmes, les définitions et les modèles présentés permettent de décrire le phénomène, de mieux le comprendre mais plus rarement de formuler des explications éclairantes sur le statut du handicap d’un point de vue anthropologique. Henri-Jacques Stiker identifie, en synthèse, cinq théories du handicap co-existantes dans le champ contemporain des sciences sociales (2005). La théorie du stigmate (Goffman 1975). Le fait du marquage sur le corps pour indiquer une défaveur, une disgrâce, un discrédit profond, constitue une manière de voir comment une infirmité donne lieu à l’attribution d’une identité sociale virtuelle, en décalage complet avec l’identité sociale réelle. Le handicap ne peut être pensé en dehors de la sphère psychique, car il renvoie toujours à l’image de soi, chez celui qui en souffre comme celui qui le regarde. Le regard d’autrui construit le regard que l’on porte sur soi mais en résulte également (Stiker 2005 :200). La théorie culturaliste qui met en exergue la spécificité des personnes handicapées, tout en récusant radicalement la notion même de handicap, est enracinée dans le multiculturalisme américain. Les personnes handicapées se constituent en groupes culturels avec leurs traits singuliers, à partir de conditions de vie, d’une histoire (Stiker 2005). Par exemple au sein des Disability Studies ou Études sur le handicap, il est fréquent de penser que seuls les corps différents concernés peuvent véritablement les pratiquer et en comprendre les fondements identitaires et expérientiels. L’exemple le plus probant est celui de la culture sourde qui se définit comme minorité ethno-linguistique autour de la langue des signes et de la figure identitaire du Sourd. On fera référence ici au Deaf Studies (Gaucher 2009). La théorie de l’oppression (Oliver 1990). Elle affirme que le handicap est produit par les barrières sociales en termes de déterminants sociologiques et politiques inhérents au système capitaliste ou productiviste. Les personnes sont handicapées non par leurs déficiences mais par l’oppression de l’idéologie biomédicale, essentialiste, individualiste construite pour empêcher l’intégration et l’égalité. Ce courant des Disability Studies s’inscrit dans une mouvance de luttes émancipatoires des personnes opprimées elles-mêmes (Stiker 2005 : 210; Boucher 2003) La théorie de la liminalité (Murphy 1990). Par cette différence dont ils sont les porteurs, les corps s’écartent de la normalité attendue par la collectivité et sont placés dans une situation liminale, un entre-deux qu’aucun rite de passage ne semble en mesure d’effacer, de métamorphoser pour accéder au monde des corps normaux. Cette théorie attribue un statut anthropologique spécifique au corps handicapé sans faire référence obligatoire à l’oppression, à l’exclusion, à la faute, ou au pouvoir. Marqués de façon indélébile, ils demeurent sur le seuil de la validité, de l’égalité, des droits, de l’humanité. La théorie de l’infirmité comme double, la liminalité récurrente de Stiker (2005). L’infirmité ne déclenche pas seulement la liminalité mais en référant à la psychanalyse, elle est un véritable double. La déficience est là, nous rappelant ce que nous n’aimons pas et ne voulons pas être, mais elle est notre ombre. Nous avons besoin de l’infirmité, comme de ceux qui la portent pour nous consoler d’être vulnérable et mortel tout autant que nous ne devons pas être confondus avec elle et eux pour continuer à nous estimer. Ils sont, devant nous, notre normalité, mais aussi notre espoir d’immortalité (Stiker 2005 : 223)
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Couture, Jean-Simon. "Multiculturalisme." Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.047.

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Abstract:
Durant plus d’un siècle, la culture a été l’une des notions les plus en vogue en anthropologie. Malgré la diversité épistémologique qui la sous-tend, il est un trait qui rassemble les diverses définitions de la culture, celui de la considérer comme une entité isolée et comme un organisme social cohérent en soi. À partir des années 1980, tous les concepts holistes de la culture ont été la cible d’une critique en partie justifiée. On leur reprochait de considérer les cultures comme des phénomènes propres à une seule société, selon le principe une société, une culture. Cherchant à considérer le caractère pluriel des sociétés contemporaines, on a recouru à plusieurs expressions comme, par exemple, multiculturalisme, communication interculturelle et identités transculturelles. Les préfixes multi-, inter- et trans- ont en commun une certaine affinité mais aussi des connotations diverses. Ces trois préfixes servent à construire des notions utilisées soit dans un contexte descriptif et par conséquent, analytique, soit dans un cadre prescriptif et donc normatif. Toutefois la distinction entre ce qui est et ce qui devrait être n’est pas clairement définie. C’est pourquoi, d’une part, on se trouve face à un mélange d’interprétations scientifiques, et d’autre part, de raisonnements appréciatifs et de jugements de valeur. C’est ainsi que l’analyse scientifique tend à se confondre et à se brouiller avec les programmes politiques, à quoi il convient d’ajouter des vues idéologiques utopiques. L’approfondissement de la notion de multiculturalisme fera foi d’exemple. Qu’est-ce que peut vouloir signifier le terme de multiculturalisme? Ce terme, de même que le préfixe multi tendent en fait à souligner l’importance aussi bien des différences culturelles que des frontières qui s’y rattachent. Ainsi, avec la notion de multiculturalisme on met en évidence la séparation des collectivités entre elles, y compris du point de vue spatial. Le terme de multiculturalisme possède une orientation plus relativiste, communautariste et parfois ségrégationniste ainsi qu’un caractère plutôt additif et moins relationnel comparativement à des notions telles que celles d’interculturalité et de transculturel (Taylor, 1992; Kymlicka, 1995 Modood, 2002). Les préfixes inter ou trans seraient considérés comme plus dynamiques, ouverts et processuels. Et pourtant le concept de multiculturalisme continue à être utilisé par des chercheurs, des politiciens, des intellectuels ou par de véritables producteurs d’identité, dans les pays où la différence culturelle est considérée comme un enrichissement social et surtout comme une donnée de fait, acceptée pragmatiquement comme telle le ou encore, là où elle fait l’objet d’un véritable culte. En raison de la grande hétérogénéité entre les divers types de multiculturalisme, il semble judicieux de se pencher sur ce qu’est le multiculturalisme en analysant des situations que l’on peut observer dans certaines sociétés où il fait partie des discussions quotidiennes et dans lesquelles le terme est opérationnel. Nous avons choisi trois cas exemplaires ne faisant pourtant pas partie des cas considérés comme classiques et par conséquent les mieux connus. Il s’agit de l’Allemagne, de la Suisse et de la Malaisie. En Allemagne, nation qui se considère comme historiquement monoethnique, le terme de Multikulturalismus, conçu lors de l’arrivée d’un nombre important d’immigrés de l’Europe du Sud suite à la Deuxième Guerre, a joui d’une grande popularité entre les années 970 et 1990. Aujourd’hui le terme de Multikulturalismus a mauvaise réputation. La mauvaise connotation actuelle du terme est attribuable au projet socio-culturel nommé MultiKulti. Ce projet dont le centre a été Francfort et Berlin (alors Berlin Ouest), où la concentration d’immigrants était particulièrement haute, s’est fait remarquer par ses bonnes intentions, mais surtout par le dilettantisme qui y a présidé. Ce qui a fini par discréditer toute conception politique future de multiculturalisme au sein d’une nation très fière depuis toujours de son homogénéité culturelle. La société allemande n’a jamais été sensible à la diversité culturelle, mais ce que l’on appelait le MultiKulti était fondé sur une idée plutôt vague de coexistence harmonieuse et spontanée entre des cultures fort diverses au quotidien. Le MultiKulti était donc destiné à échouer en raison de la négligence même avec laquelle il avait été pensé dans ce contexte. C’est pourquoi le multiculturalisme inhérent au projet d’une société MultiKulti finit par évoquer en Allemagne le spectre de sociétés parallèles, à savoir l’existence de communautés ethnoculturelles séparées qui vivent sur le territoire national dans des quartiers urbains ethniquement homogènes. Un scénario de ce genre, considéré comme une calamité, a réveillé les fantasmes du sinistre passé national-socialiste. C’est pour cette raison qu’actuellement, le multiculturalisme est rejeté aussi bien par le monde politique que par une grande partie de la société. Ainsi, c’est le concept d’intégration, comme forme d’assimilation souple, qui domine maintenant. En Suisse, le terme de multiculturalisme jouit d’une réputation bien meilleure. La société nationale, avec sa variété culturelle, la tolérance qui règne entre les communautés linguistiques et confessionnelles, la stabilité fondée sur le consensus et sur l’accord, est conçue et perçue comme une forme particulière de société multiculturelle. La Suisse est donc une communauté imaginée dont la multiculturalité est historiquement fixée et sera, à partir de 1848, constitutionnellement définie, reconnue et partiellement modifiée. Dans le cas de la Suisse on peut parler d’un multiculturalisme constitutionnel fondé sur la représentation que le peuple suisse s’est forgée au sujet de ses communautés culturelles (les Völkerschaften) diverses et séparées par les frontières cantonales. La société suisse est bien consciente et fière de ses différences culturelles, légalement reconnues et définies par le principe dit de territorialité selon lequel la diversité est cultivée et fortement mise en évidence. Will Kymlicka a raison lorsqu’il affirme que les Suisses cultivent un sentiment de loyauté envers leur État confédéré précisément parce que celui-ci garantit d’importants droits à la différence et reconnaît clairement des délimitations culturelles relatives à la langue et à la confession (Kymlicka 1995). Le sentiment d’unité interne à la société suisse est à mettre en rapport avec les politiques de reconnaissance de l’altérité qui se basent paradoxalement sur la conscience que le pays est une coalition de résistances réciproques dues aux différences linguistiques et religieuses au niveau cantonal. Cette conscience différentialiste a eu pour conséquence la pratique du power sharing (partage de pouvoir) qui fait que la Suisse est devenue un exemple de démocratie consociative (Lijphart 1977). Ce système politique ne coïncide pas avec le modèle classique de la démocratie libérale car pour affaiblir les résistances des cantons il est nécessaire de recourir au niveau fédéral à de vastes coalitions qui tiennent compte de l’équilibre entre les communautés cantonales et neutralisent la dialectique entre majorité et opposition. Il convient d’ajouter que les étrangers et les immigrés non citoyens sont exclus des pratiques politiques du multiculturalisme helvétique. La condition première pour participer est l’intégration, à savoir une forme plus légère d’assimilation, puis l’obtention de la nationalité. Le régime colonial britannique et dans une moindre mesure le régime hollandais, ont créé en Afrique, en Amérique, en Océanie mais surtout en Asie des sociétés appelées plural societies (Furnivall 1944) en raison de leur forte diversité ethnoculturelle. Dans ces sociétés, les communautés semblent mener volontairement des existences parallèles, les contacts culturels n’ayant lieu que sporadiquement avec les autres composantes de la société. Le multiculturalisme constitue un instrument politique et social indispensable pour garantir la reconnaissance et le respect réciproque des différences ethno-culturelles à l’intérieur d’un État souverain portant la marque d’une telle complexité. C’est le cas de la Malaisie où vivent ensemble et pacifiquement, mais non sans tensions permanentes, une dizaine de communautés ethnoculturelles parmi lesquelles on trouve, pour les plus nombreuses, les Malais, les Chinois et les Indiens. Dans ce pays on a créé des représentations et des stratégies d’action concrètes visant à mettre au point une forme spécifique de multiculturalisme qui continuerait à garantir la paix sociale et la prospérité économique. Mentionnons parmi celles-là : -La doctrine de l’harmonie de la nation (rukun negara) fondée sur l’idée de l’« unité dans la diversité ». Cette construction idéologique possède une forte valeur symbolique surtout lorsque naissent des tensions entre les communautés. -Au quotidien, la référence à un principe consensuel d’« unité dans la séparation ». Les diverses communautés tendent à vivre volontairement dans des milieux sociaux séparés mais non ségrégés. -La commémoration du grave conflit interethnique entre Malais et Chinois du 13 mai 1969. Ces faits sont devenus le mythe national négatif, à savoir quelque chose qui ne doit plus se reproduire. -Un régime politique fondé sur le consociativisme ethnique. Le gouvernement fédéral et celui des États particuliers sont formés de grandes coalitions auxquelles participent les divers partis ethniques. -La politique de discrimination positive pour les Malais qui sont la communauté ethnique la plus faible économiquement. Ces mesures sont acceptées tacitement de la part des Chinois et des Indiens (quoique non sans résistance). -Enfin, le projet, à travers le programme One Malaysia, de créer dans le futur une société plus unie, même si elle reste fondée sur le multiculturalisme. Du point de vue socioéconomique et politique, la Malaisie peut se considérer aujourd’hui, malgré des limites évidentes, comme une histoire à succès, un succès dû paradoxalement à cette forme particulière de multiculturalisme. Le multiculturalisme n’est pas une stratégie universalisable (voir le cas de l’Allemagne) pas plus qu’il n’est réductible à un modèle unique (voir le cas de la Suisse et de la Malaisie). Nous sommes plutôt face à un ensemble de solutions fort variées dans leur manière de gérer la diversité dans des sociétés ethniquement et culturellement plurielles. Une théorie générale du multiculturalisme est peut-être trop ambitieuse; l’analyse comparative qui en fait voir les défauts et les difficultés, mais aussi certains avantages importants est en revanche enrichissante.
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Bourdaa, Mélanie. "From One Medium to the Next: How Comic Books Create Richer Storylines." M/C Journal 21, no. 1 (March 14, 2018). http://dx.doi.org/10.5204/mcj.1355.

Full text
Abstract:
Transmedia storytelling, as defined by Henry Jenkins in 2006 in his book Convergence Culture, highlights a production strategy that aims to augment the narration of a cultural work by scattering it across several media platforms—digital or non-digital. The term is certainly quite recent, but the practices are not new and allow us to understand the evolution of the cultural industries and the creation of a new media ecosystem. As Matthew Freeman states, transmedia storytelling always relies on industrial changes, the narration adapting itself to new media synergies and novelties to create engaging and coherent storyworlds.Producers of American TV shows, showrunners, and networks are more and more eager to develop narrative universes on other media platforms in order to target new audiences and to give food for thought to fans, as well as reward them for their intellectual and emotional investment. Ancillary content and tie-ins sometimes take the form of novelisations or comic books, highlighting the fact that strategies of transmedia storytelling can be deployed on non-digital platforms and still enhance the narrative aspects of the show. For example, Twin Peaks (1990) developed The Diary of Laura Palmer (1990), a journal written by the character Laura Palmer who gave insights on her life and details about her relationships with other characters before she was murdered at the beginning of the series. How I Met Your Mother (2005-2014) published The BroCode (2008), first seen on episode “The Goat” (season 3 episode 17), and The Playbook (2012), first seen in an episode entitled “The Playbook” (season 5 episode 8). They are bibles written by character Barney Stinson that contain rules or advice for picking up women. For instance, The BroCode contains 150 articles, a glossary of terms, a definition of “a bro,” history of the code, amendments, violations, and approved punishments, all invented by Barney; some of these components were talked about on the show, while others were original additions for the book.Another way to create transmedia storytelling around TV shows is by developing comic books. This article will explore this specific media form in relation to transmedia strategies and will try to underline how comic books can make a narrative richer by focusing on parts of the plot, characters, times, or locations. First, I will focus on the importance of seriality from a historical perspective, because seriality appears to be one of the main principles of transmedia storytelling. Yet, is this narrative continuity always coherent and always canon when it comes to the publication of comic books? I will then propose a typology of the narratives comic books exploit to augment the storytelling of a show. I will give examples to illustrate how comic books can enrich the narrative universe of a given show and how characters can smoothly move from one platform to the other.A Transmedia World: Television and Comic Books Hand in HandSeriality is one of the main pillars of transmedia storytelling, and, according to Jenkins, “it is about breaking things down into chapters which are satisfying on their own terms, but which motivate us to come back for more” (“Transmedia”). These characteristics are already present in the way TV series are written, produced, and broadcast, and in the way comic books are created. They rely on episodes for TV shows and on issues for comic books that usually end with suspense and a suspension in the narrative continuity, commonly known as a cliff-hanger. For comic books, this narrative continuity took root in the early comic strips of the 18th and 19th century (Maigret and Stefanelli), which played a huge part in what we now know as comic books. As Pagello explains:The extensive practice of narrative serialisation played a major role in this context: the creative process, the industrial production and distribution, the editorial practices and, finally, the experience of comics readers all underwent dramatic changes when comics started to develop an identity distinguished from satirical cartoons, illustrated books and the various forms of children’s picture stories.According to Derek Johnson, these evolutions, in terms of production and reception, are closely linked to the widespread use of the franchise model in media industries. Johnson explains thatcomic books, video games, and other markets once considered ancillary now play increasingly significant and recentered roles in the production and consumption of everyday film and television properties such as Heroes, Transformers, and the re-envisioned Star Trek in ways that only very few innovators (such as George Lucas and his carefully elaborated and expanded Star Wars empire) had previously conceived in the twentieth century.The creation of transmedia strategies that capitalize on narrative continuity and seriality call for some synergies between media and for a “gatekeeper” of the stories who will ensure that all is coherent in the storyworld. Thus, “in 2006, the management of Heroes, for example, became a job for a professional ‘Transmedia Team’ charged with implementing creative coordination across television, comics, and the Internet” (Johnson).Another principle of transmedia storytelling, closely linked to seriality and the essence of the definition, is the creation of a narrative universe, that is “world-building,” in which plots and characters develop, and which will lay the foundations for the story. These foundations will be written in what is called a Bible, a document containing all the narrative elements in order to ensure coherence. In the notion of world-building, a matrix of possibilities is deployed, since stories can potentially become threads to weave, and re-weave. This rhizomatic world can be extended to infinity in a canonical way (by the official production) and in a non-canonical one (by the creations of fans). For Mark Wolf, these narrative worlds work like dynamic entities, and are transformative, transmedial, and transauthorial, which are similar to the notions and possibilities of transmedia storytelling, and media and cultural convergence. Stories that cannot be contained within the “real” of a single medium will be expended and developed on another or several other ones, creating a rich storyworlds. Comic books can be one of these tie-in media.New Term, Old Creations: An Historical OverviewMatthew Freeman wrote in his latest book Historicising Transmedia Storytelling that these transmedia practices do have a past and existed long before the introduction of the term due to new technologies, production strategies, and reception tactics. Comic books were often an option to enrich storylines and further develop the characters. For example, L. Frank Baum created a storyworld around The Wizard of Oz made of mock newspapers, conferences, billboards, novels, musicals, and comic strips in order to “appeal to a migratory audience” (Jenkins, “I Have”) and to deepen the characters, introduce new ones, and discover the land of Oz as if it were a real location. The author used techniques of advertising to promote and above all to expand his storyworld. As newspaper comic strips were quite popular at the time, Baum created several tie-in extensions in the newspapers and in a novel format. As Jason Scott underlines, “serial narratology enhances the possibilities of advertising and exploitation through the established market for the second and subsequent instalment” (14). The series of comic strips entitled Queer Visitor from the Marvellous Land of Oz (1904-1905) picked up, in terms of narration, just after the end of the book, offering a new temporality and life for the characters. As Freeman notes, this choice follows an economic logic:The era’s newspaper comic strips and their institutional tendency to prioritize recurring characters as successful advertising mechanisms (as witnessed in the cross-media dispersion of Buster Brown) had in fact influenced Baum to return to the series’ more familiar faces of Dorothy, the Scarecrow, and the Tin Woodman (2371).Here, the beloved characters are moving from one medium to the next, giving new insights on their life after the end of the book, and enhancing their stories beyond its pages.A Typology of Comic Books and Tie-in Extensions of TV SeriesBefore diving into a tentative typology, I want to look at the definition of canon in a transmedia storyworld. There is a strong debate in academic discussions around the issues of canonicity, and here I understand canonicity as the production of official texts around a given cultural content. That is because of precisely what is qualified as an official text or an official extension, and what is not. In the book I co-edited with Benjamin W.L. Derhy Kurtz (Derhy Kurtz and Bourdaa), we respond by coining the term “transtexts,” which includes officially produced texts and fantexts in the same narrative universe. The dichotomy between both kinds of texts is thus diminished. Nonetheless, in production and transmedia strategies, canonicity is hard to evaluate because “few television series have attempted to create transmedia extensions that offer such a (high level of) canonic integration, with interwoven story events that must be consumed across media for full comprehension” (Mittell 298). He follows by proposing a typology of two possible transmedia extensions based on a canon perspective versus a non-canon one: “what is extensions” extend the storyworld canonically and in a coherent way, whereas “what if extensions” “pose(s) hypothetical possibilities rather than canonical certainties, inviting viewers to imagine alternate stories and approaches to storytelling that are distinctly not to be treated as potential canon” (Mittell 298). Mark Wolf refers to the term growth to qualify canonical materials which are going to expand a given storyworld and which nourish the stories. As argued by Gabriel et al., “Wolf’s definition of ‘growth’ makes it clear that, for him, a transmedial product can only be considered to contribute to a world’s growth if it adds new ‘canonical’ material, i.e. material that presents new pieces of information that are “true” for the fictional world” (Gabriel et al. 169). This notion of “truth” to the diegesis can be opposed in this context to the notion of alternate stories and alternate versions of the characters.My attempted typology lays its foundation upon this opposition between what is seen as an official extension and what is seen as an unofficial extension, but offers alternate perspectives to expand the storyworld using new characters, locations, or universes. The first category will look at canonical extensions and how they can deepen characters’ development and temporalities. The second category will deal with “canon divergent” (to use fans’ language) extensions and how they can offer new entries into the stories by creating new characters or presenting new locations.Canonical Extensions: CharactersTie-in extensions in the form of comic books help to deepen the characters, especially supporting characters, by delving into their motivations and psychology, or by giving them backstories and origin stories. According to Paolo Bertetti, “the transmedia character is a fictional hero whose adventures are told on several media platforms, each providing details about the character's life” (2344). Actually, motivated characters are the quintessential element of the narration of the classic Hollywood era, which was then reused in the narration of TV series, which were then penned into comic books. In her definition of transmedia superstructures, Marsha Kinder based her analysis on how characters moved from one medium to the next, making them the centre of the narrative universe and the element audiences would follow.For example, Fringe (2008), in a deal with DC comics, extended its stories and its characters in comic books, which were an integral part of the storyworld, and which included canon materials by offering Easter Eggs to fans and rewarding them for their investment in the narrative universe. Each issue of the second series dealt with a major or recurring character from the show, deepening them by giving them backgrounds. That way, audiences can discover the backstories of Agent Broyles, Nina Sharp, the CEO of Massive Dynamic, or even Gene, Walter’s cow, all of which are featured in the series but not well developed.Written by actor Tim Rozon (who plays Doc Holliday on the show) and author Beau Smith, Wynonna Earp Season Zero (2017) focuses on the past of main character Wynonna Earp when she was an outlaw and before she comes back to her hometown, Purgatory. The past comes to life on the pages, while it was only hinted at in the show. It is a good introduction to the main character before the show, since Wynonna comes back to Purgatory by bus at the beginning of the very first episode and there are no flashback episode relating her story earlier. Because the two authors of this comic book are part of the creative crew of the show, an actor and a writer, they ensure a sense of coherence in the extensions they write.In collaboration with Dynamite Entertainment, an American comic book company, NBC Universal launched a series of comic book issues entitled Origins (2008) as an ancillary text to Battlestar Galactica (2004). “Origin stories” are a specific genre related to superhero franchises. M.J. Clarke underlines that,the use of Origins Stories is influenced by the economic structure of the comic book industry, which continues to produce stories over years and decades. ... By remaining faithful to the Origins (which are frequently modified in their consistency), readers can discover a story without having to navigate in more than 400 numbers of commix. (54)The goal of these comic books is to create a "past" for the human characters that appeared in the series. The collection of comic books thus focuses on five main characters in 11 issues, spread out over a year: William Adama, Zarek, Gaius Baltar, Kara "Starbuck” Thrace, and Karl "Helo" Agathon. These issues are collected in an eponymous Omnibus. Likewise, Orphan Black (2011) also offered backstories for its “clone club” without disrupting the pace of the show. The stories, tied to the events of the series, focus on the opportunity to better understand the emotions, thoughts, and feelings that exemplify the characters of the show.It is interesting to note that the authors of these comic book extensions were in close contact with Ronald D. Moore and David Eick, showrunners of the Battlestar Galactica series, which guaranteed coherence and canonicity to the newly created material. In a personal interview, Robert Napton, writer of Origins, explained the creative process:so every week we would watch episodes and make sure our stories matched as closely as possible to what the television series was doing …we tried to make it feel like it was very much part of the series, so they were untold adventures and we tried to fit it into the continuity of the series as much as possible.Brandon Jerwa, writer for Battlestar Galactica comic book series Season Zero and Ghosts (2009), confirmed that, “It is my understanding that the comics were passed through Mr. Moore’s office, and they were certainly vetted by Syfy and Universal.” Jerwa also added an interesting input on perception of canonicity versus non-canonicity by fans who can be picky about the ancillary contents and added materials that extend a storyworld:Most comic tie-ins have a hard time being considered a legitimate part of the canon, and that is simply beyond the control of the creative team. I worked very hard to make sure that I was writing material that adhered to the continuity of the show as closely as humanly possible. I don’t believe in writing a licensed property in such a way as to put forward ‘my vision’ of the universe; I believe very firmly that it is my responsibility to serve the source material above all else.Canonical Extensions: TemporalitiesComic books as a licensed product can expand the temporalities of the show and tell stories before the beginning of the series and after it ended, as well as fill time voids and ellipses. For example, now in its 11th season in comic books, Joss Whedon managed to keep Buffy the Vampire Slayer (1997-2003) alive and to attract new fans without alienating its original fanbase. Blogger and web entrepreneur Keith McDuffee felt that reading Buffy as a comic book after seeing it on television for seven years was strange, but the new format was a good sign because: “the medium lets creativity go completely wild without budget worries.” The comic books focus on the famous characters and created a life for them after the end of the show, making them jump from the screen onto the pages. Sometimes, the comic books told original stories that might seem out-of-character, like the issue in which Buffy sleeps with a woman. That kind of storyline wasn’t explored in the TV show, and comics offer one way to go deeper into the characters’ backgrounds and psychology. Sometimes, the tie-ins do not strictly follow the continuity and become non-canon regarding the stories of the TV shows. For example, DC/Wildstorm presented comic book issues around The X-Files (1993-) that were set in continuity of the show but failed to refer to main plot events (for example, Scully’s pregnancy). “Rather than offering ‘additive comprehension’ to a pre-existing television and film narrative, Spotnitz chose to write licensed comics on their own terms” (Pillai 112).DC is familiar with offering new adventures for its superhero characters in the form of comic books (which are first published online), going back to the basics. Of course, in this case, the relationship between the comic book medium and the television medium is more intricate, as the TV series are based on comic book characters whose stories are then extended again in comic books, which are created specifically to extend the TV shows’ storyworlds. The creation of the comic book series The Flash Season Zero (2015) set the stories between the episodes of the first season of The Flash and focus on the struggles of Barry Allen as he juggles between his job as a CSI, his love for Iris West, his childhood sweetheart, and his new identity as a vigilante with superpowers. This allows viewers to better understand a part of Barry Allen’s life that was not well developed in the show, adding temporal layers to the stories. The Adventures of Supergirl vol. 1 (2016) also depict the battles of the girl of steel between episodes, as well as her life with her sister, Alex (who is also a new addition in the comic book), and her co-workers at the DEO. For Arrow,the digital tie-ins offer producers [opportunities] to explore side stories they are unable to cover on screen. In the case of Season 2.5, the 22-chapter comic enabled the producers to fill in the blanks in between the seasons, thus offering more opportunities to explore the dynamics of fan-favorite characters such as Felicity and Diggle. (Bourdaa and Chin 183)These DC comic books are examples of giving life to a TV show beyond the TV screen, enhancing the timeframe of the stories and providing new content. The characters pass through the screen to live new adventures in comic books. In some cases, the involvement of the series' actor and writer in comic book scripting confirms the desire for consistency in the extensions of the series, whatever the medium used and whatever the objectives.Canon Divergent Extensions or the Real PossibilitiesFinally, comic books can deploy stories that will display a new point of view on the canon: a “multiplicity” (Jenkins, “La Licorne”) or a “what-if story” (Mittell), which will explore new possibilities and new characters.The second series of Orphan Black comic book tie-ins entitled Helsinki (2016) dealt with clones in the capital of Finland. The readers discover the lives of other clones, how they deal with the discovery of their “condition,” and that they have a caretaker. The comics are written by John Fawcett, who is also a showrunner for the series. The narrative universe is stretched into new possibilities, seen with new eyes, and shown from the perspective of new clones. The introduction of new characters gives opportunities to tell new stories and diverge from the canonical content, especially in terms of the characters’ development and depth.Battlestar Galactica, after the show ended, partnered once again with Dynamite Entertainment, to publish a new set of comic books entitled BSG: Ghosts (2009), which tells the story of new characters surviving the Cylon genocide. Writer Brandon Jerwa asks in BSG: Ghosts: "And if a squadron of secret agents had also survived Cylon Attack?" For him, comic books are a good opportunity to relaunch the narrative universe by introducing new characters in a well-known storyworld.The comic books will definitely have to evolve in order to survive because at some point we will end up exhausting the interest of the readers on the narrative continuity. Projects like Ghosts are definitely a good way to test public reaction to new ideas in a familiar environment. (Jerwa)Conclusion: From One Medium to the Next, From Narrative Extensions to MarketingThis article offers an overview of how comic books are used as tie-in products to extend TV series’ narrative universe. The ambition was not to give an exhaustive panorama but to propose a typology with some examples. I showed that characters’ development, temporalities, and new points of view are narrative angles exploited in comic books to give depth to a storyworld. Of course, this raises issues of labour, authorship, and canon content, which are already discussed elsewhere (see, for example: Clarke, Pillai, Scott). Yet, comic books are an integral part of transmedia storytelling and capitalise on notions of seriality, offering readers new stories, continuity, depth, and character motivations in order to enrich storylines and make them live beyond the screen. However, Robert Napton, in our interview, underlines an interesting opposition between licensing and marketing: “Frankly, comic books are considered licensing and marketing, not official canon. The only TV comic that is canon is Buffy Season 8 and 9 because Joss Whedon says they are, but that is not the normal situation.” He clearly draws a line between what he considers to be a licensed product, in this article what I describe as canonical content, and a marketing product, which could be understood in this article as a canon divergent tie-in. The debate here is clearly on, since understandings of transmedia vary between the perspectives of production companies, which are trying to gain profit by providing new content, the perspectives of fans, who know the storyworlds and the characters extensively and could be very possessive of them, and the perspectives of extension authors, who “have very strict story guidelines” (Jerwa) and have to make their stories fit within the narrative universe as it is told onscreen.ReferencesBertetti, Paolo. “Towards a Typology of Transmedia Characters.” International Journal of Communication 8 (2014): 2344-2361.Boni, Marta. World Building: Transmedia, Fans, Industries. 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