Academic literature on the topic 'Conducteurs d'autobus – Conditions de travail'

Se référant principalement aux théories de l’apprentissage au travail (workplace learning) et aux théories de la transmission, cet article s’intéresse à la formation des conducteurs de travaux en génie civil, secteur professionnel qui relève des métiers de l’expérience. Il examine l’impact des caractéristiques de l’organisation professionnelle, le rôle des interactions avec les tuteurs et les professionnels expérimentés, ainsi que l’exploitation par le stagiaire des ressources proposées par l’univers professionnel. L’analyse d’entretiens de stagiaires et de formateurs ainsi que des données issues de l’observation sur le terrain montrent que l’articulation entre facteurs organisationnels et individuels a une grande importance. Les situations de travail, les interactions du stagiaire avec les partenaires et son usage des ressources de l’environnement de travail, sous certaines conditions, infléchissent fortement les apprentissages réalisés en stage.

Dans le champ de la psychologie sociale du travail et des organisations, c’est à l’articulation de deux thématiques de recherche - la santé au travail et le risque professionnel – que se situe notre recherche visant à analyser la question, encore peu documentée, des inégalités de santé au travail entre hommes et femmes.Notre thèse s’intéresse à une insertion professionnelle contre-stéréotypique pour les femmes – il s’agit en l’occurrence de conductrices de bus – pour examiner ; d’une part, si l’on peut établir des différences de santé psychique entre ces conductrices et leurs homologues masculins ; d’autre part, si ces différences peuvent être mises en lien avec des rapports genrés au risque professionnel, omniprésent dans ce métier.C’est sous l’angle d’une approche psychosociale des rapports entre domaines de vie, étayée sur le modèle d’une socialisation plurielle développé dans le Laboratoire LPS-DT, que cette analyse est menée : il s’agit d’élargir le regard au-delà de la seule sphère professionnelle des sujets (en prenant en compte les expériences de risque vécues en d’autres domaines de vie) pour comprendre aussi bien la construction de la santé au travail que la construction du rapport au risque professionnel et leurs interrelations.L’approche clinique retenue pour cette recherche mobilise plusieurs méthodologies : l’observation de l’activité en situation, à bord des bus ; une tâche d’association verbale autour des notions de risque et de risque professionnel ; la réalisation d’entretiens individuels (trois par sujet). Cette approche en profondeur est appliquée à un échantillon de six conducteurs/trices de bus salariés d’une même société de transport.L’analyse des données recueillies a montré que les différences identifiées entre hommes et femmes ne concernent pas tant le niveau de santé psychique au travail que les processus de construction de celle-ci.Nous sommes aussi parvenus à établir l’existence de différences dans le rapport au risque professionnel, caractérisé à partir d’articulations singulières entre plusieurs de ses dimensions (représentation du risque ; stratégies de faire face au risque ; conduites de prise de risque) : ainsi avons-nous repéré une "consonance masculine" et une "dissonance féminine" internes à ces rapports.L’étude des processus d’intersignification pour rendre compte de la construction de tels rapports genrés au risque professionnel a montré que l’extension du champ d’intersignification est, elle aussi, différente entre conductrices et conducteurs ; champ étendu pour les unes, champ « limité » aux expériences professionnelles pour la plupart des autres, pouvant avoir des incidences sur l’attitude à l’égard du risque et/ou sur la santé psychique au travail.Pour autant, au-delà de ces différences genrées, c’est aussi des positions singulières à l’égard du risque, présentées par tel ou tel sujet au sein de chaque sous-groupe d’appartenance - hommes/femmes – que les processus d’intersignification des expériences de risque en différents domaines de vie peuvent éclairer ; la personnalisation ouvrant ici des perspectives qui – sans nier les effets d’une acculturation genrée, permet de les dépasser.Les résultats de cette thèse invitent à reconsidérer la place du risque professionnel dans le métier de conducteur de bus, en vue du développement des pratiques de prévention. Au-delà d’une variable objective liée à la situation de travail, le risque doit aussi être considéré dans sa dimension subjective – le rapport au risque -, construit au niveau individuel comme nous l’avons montré, mais aussi au niveau du collectif de travail, où il pourrait faire l’objet d’un travail spécifique dans le cadre d'une démarche de prévention
In the field of the social and occupational psychology, it is at the crossroads of two research themes - health at work and occupational risk - that our research is situated, with the aim of analysing, the as yet little-documented, issue of inequalities in health at work between men and women.Our thesis looks at a counter-stereotypical occupational integration for women - in this case, female bus drivers - to examine, firstly, whether it is possible to establish differences in psychological health between these female bus drivers and their male counterparts, and secondly, whether these differences can be linked to gendered relationships to occupational risk, which is omnipresent in this profession.This analysis is being conducted from the angle of a psychosocial approach to relationships between spheres of life, based on the model of plural socialisation developed in the LPS-DT Laboratory: the aim is to look beyond the subjects' professional sphere alone (by taking into account experiences of risk in other spheres of life) in order to understand both the construction of health at work and the construction of the relationship to occupational risk and their interrelationships.The clinical approach adopted for this research mobilizes several methodologies: observation of the activity in situation, on board the buses; a task of verbal association around the notions of risk and occupational risk; individual interviews (three per subject). This in-depth approach was applied to a sample of six bus drivers employed by the same transport company.Analysis of the data collected showed that the differences identified between men and women do not so much concern the level of psychological health at work as the processes by which it is constructed.We were also able to establish the existence of differences in the relationship to occupational risk, characterised on the basis of singular articulations between several of its dimensions (representation of risk; coping strategies with risk; risk-taking behaviour): we also identified a 'male consonance' and a 'female dissonance' within these relationships.The study of intersignification processes to account for the construction of such gendered relationships to occupational risk showed that the extension of the field of intersignification also differs between female and male bus drivers; an extended field for women, a field 'limited' to professional experience for most of the men, which can have an impact on attitudes towards occupational risk and mental health at work.However, beyond these gendered differences, it is also the singular positions towards risk, presented by this or that subject within each sub-group - men/women - that the processes of intersignification of risk experiences in different areas of life can shed light on; personalisation opens up perspectives here which – without denying the effect of gendered acculturation – make it possible to go beyond them.The results of this thesis invite us to reconsider the place of occupational risk in the bus driver's job, with the aim to developing preventive practices. As well as being an objective variable linked to the work situation, risk must also be considered in its subjective dimension - the relationship to risk -, constructed at individual level, as we have shown, but also at the level of the work group, where it could be the subject of specific work as part of a prevention approach

Adossée à un questionnement général sur le rôle du transfert d’acquis d'expériences (TAE) dans les processus de socialisation organisationnelle, ainsi qu'à une visée d'opérationnalisation du modèle théorique d'une socialisation plurielle et active, cette recherche s'attache à repérer et à expliquer la mise en œuvre de tels transferts chez des femmes amenées à s'insérer dans un métier dit masculin. L'objectif est de dégager les facteurs explicatifs de la variabilité interindividuelle de l'activation et de l'inhibition du transfert, dans la sphère professionnelle, d'acquis d'expériences réalisés en d'autres domaines et autres temps de socialisation. Sont examinés ; au niveau intra-individuel, le rôle du sentiment d'efficacité personnelle (SEP) ; au niveau interpersonnel, le rôle du soutien social perçu ; au niveau positionnel, le rôle des rapports de genre. La recherche a été menée auprès de 30 conductrices de bus du réseau de transport urbain de Toulouse, sur la base d'entretiens de recherche approfondis couplés à certains indicateurs quantitatifs. L'identification des TAE a permis de distinguer trois sous-groupes de conductrices selon leur niveau d'activation du transfert. La caractérisation de ces sous-groupes au regard de nos variables d'étude met en évidence l'association d'un haut niveau d'activation du TAE avec ; un haut niveau de SEP, un soutien évaluatif perçu en provenance des supérieurs hiérarchiques, la perception accusée de différences entre hommes et femmes et le vécu de discriminations dans les rapports de genre. L'inhibition du TAE apparaît liée à une prise de conscience, sous l'effet des feed-back d'autrui, du caractère inopportun de certains transferts
Alongside a general inquiry on the role of transfer of acquired experience (TAE) in the process of organizational socialization, and on the implementation of the theoretical model of ‘multiple and active socialization', this research aims at identifying and explaining how such transfers of acquired experience apply to the case of women employed in male-dominated occupations. The objective is to emphasize the explanatory factors of individual variability of the activation and inhibition of transfers, on the occupational realm, and distinguish them from those related to the acquisition of experience in different areas and periods of socialization. We explore: the role of satisfaction from personal efficiency (SPE) at the intra-individual level; the role of perceived social support at the inter-individual level; and the role of gender at the occupational level. The empirical research carried out include detailed interviews with thirty female bus drivers on the transport network of the Toulouse metropolitan area, matched with a range of quantitative indicators. The identification of TAE allowed us to distinguish between three sub-groups of drivers, according to their level of transfer activation. An analysis of these sub-groups with respect to the research variables shows that high level of TAE activation is associated with high level of SPE, perception of an existing assessment support from the hierarchy, strong perception of gender differences, and actual experience of gender discrimination. The inhibition of TAE appears to be related to awareness gained from others' feedback on the irrelevance of some transfers

Depuis une décennie, le métier de conducteur est affecté par des changements politiques, économiques, organisationnels et techniques. La transformation des conditions de travail qui en résulte contraint les conducteurs à retravailler les hiérarchies et les frontières identitaires de leur groupe professionnel. Pour comprendre les principes d'intégration des transformations en cours dans le métier, nous appréhendons la sphère professionnelle et la sphère hors-travail des routiers. A notre sens, l'interaction entre les deux sphères permet de comprendre comment les changements et innovations sont perçus, acceptés ou rejetés par les conducteurs routiers. Cette approche permet d'aborder les différentes étapes du métier, de la formation à l'insertion professionnelle et sociale jusqu'à la sortie du professionnel. Elle permet d'analyser sous un nouvel angle les évolutions des mobilités et des revendications professionnelles, les conflits qui traversent le groupe professionnel.

Comment peut-on expliquer que le « stress » devienne une réalité pour les routiers alors qu’ils sont traditionnellement contraints à l’effort physique, et dans quelle mesure est-il sociologiquement organisé ? La gestion de flux en temps réel et la transformation en métier de service amène de nouvelles contraintes dont le stress en est son émanation sociale. Mon enquête se découpe en trois parties. La première vise à présenter le secteur et à montrer les points de tension qui se manifestent à l’échelle économique et macrosociologique. En seconde partie, j’aborde l’histoire du transport routier de marchandises dans son développement pendant les lois de coordination des transports jusqu’à aujourd’hui. Enfin, en troisième je rends compte des observations directes issues des voyages en cabine de conduite et des lieux de socialisation des routiers et je présente enfin une construction idéale-typique du stress en m’appuyant sur le rapport qu’ont les routiers envers les prescriptions et des marges de manoeuvre qu’ils mobilisent
How can we explain that stress becomes a fact for long-distance truck drivers while they are tradionally forced to physical efforts ? Moreover, to what extend stress is it socialy organized ? Long-distance truck drivers’ work is the object of some complex prescriptions in an open world, in which its transformation from worker to a service job brings new contraints. Among them, stress is gradually imperative. I hope to see how this process enfolds. My investigation stands (out) in three parts. The first one presents the sector of french road freight. My goal is to show some points of tensions in the economic and macrosociological scales. In the second part, I’ll focus on the history of road transport through its development during the French coordination laws until today by following the institutional transformations of regulations and competition in European Union. Then, we shall analyse how stress spreads through our ideal-typical construction