Academic literature on the topic 'Clergé – France – 19e siècle'

Cet article esquisse une analyse du statut et des rôles de la jeunesse dans la France rurale du 19e siècle. Bien intégrés socialement, les jeunes sont perçus comme la force vive des communautés rurales qui leur confient un certain nombre de taches en matière d’organisation des loisirs, de police sexuelle et de défense du village. Le lent déclin de l’influence de ces communautés villageoises, consécutif à leur intégration dans l’ensemble national, distend les liens entre elles et les jeunes qui gagnent ainsi en autonomie au fil du 19e siècle. Placés d’emblée au travail dès la fin de la scolarité, ils sont à l’opposé du modèle bourgeois : restant sous la dépendance de la famille, leur formation professionnelle se fait sur le tas, en lien étroit avec l’assimilation du statut social futur de paysan indépendant ou de salarié agricole (mise en condition comme domestiques).

L’idée moderne de l’intervention publique en matière de lutte contre la pauvreté est née dans le troisième tiers du 18e siècle et s’est affirmée pendant la Révolution française. Le retour aux idées traditionalistes de la première moitié du 19e siècle n’empêche pas la pauvreté de rester au coeur des préoccupations publiques, sous un nouveau nom, le paupérisme. Les événements de 1848 sont l’occasion pour les trois philosophies en présence (libérale, républicaine, traditionaliste) de s’affronter directement. À la fin du siècle, le rapprochement des conceptions traditionaliste et républicaine fixe le débat en des termes proches de ceux d’aujourd’hui, et favorise la mise en place d’un système complet d’intervention contre la pauvreté.

RÉSUMÉLe principal objectif de cet article est d’encourager une approche plus large, supraconfessionnelle, du mariage et de la famille à l’époque moderne. La conjugalité a été “désacralisée” par les réformateurs protestants du 16e siècle. Martin Luther, parmi d’autres, a refusé le statut de sacrement au mariage, tout en valorisant celui-ci comme une arme contre le péché. En réaction, le concile de Trente a réaffirmé avec force que le mariage est bien un des sept sacrements chrétiens. Mais, promouvant la supériorité du célibat, l’Église catholique n’a jamais beaucoup insisté sur les vertus de la vie et de la piété familiales avant le 19e siècle. En parallèle, les historiens décèlent des signes de “sacralisation” de la famille protestante à partir du 16e siècle. Leurs conclusions doivent être relativisées à la lumière de recherches plus récentes et plus critiques, centrées sur les rapports et les représentations de genre. Elles peuvent néanmoins inspirer une étude élargie et comparative, inexistante dans l’historiographie traditionnelle, des réalités et des perceptions de la famille chrétienne au-delà des frontières confessionnelles.MOTS-CLÉ: Époque Moderne, mariage, famille, protestantisme, Concile de TrenteABSTRACTThe main purpose of this paper is to encourage a broader supra-confessional approach to the history of marriage and the family in the Early Modern era. Wedlock was “desacralized” by the Protestant reformers of the 16th century. Martin Luther, among others, denied the sacramental status of marriage but valued it as a weapon against sin. In reaction, the Council of Trent reinforced marriage as one of the seven sacraments. But the Catholic Church, which promoted the superiority of celibacy, did little to defend the virtues of family life and piety before the 19th century. In parallel, historians have identified signs of a “sacralization” of the Protestant family since the 16th century. These findings must be relativized in the light of newer and more critical studies on gender relations and representations. But they can still inspire a broader comparative study, non-existent in traditional confessional historiography, of the realities and perceptions of the Christian family beyond denominational borders.KEY WORDS: Early Modern Christianity, marriage, family, Protestantism, Council of Trent BIBLIOGRAPHIEAdair, R., Courtship, Illegitimacy and Marriage in Early Modern England, Manchester, Manchester University Press, 1996.Beaulande-Barraud, V., “Sexualité, mariage et procréation. Discours et pratiques dans l’Église médiévale (XIIIe-XVe siècles)”, dans Vanderpelen-Diagre, C., & Sägesser, C., (coords.), La Sainte Famille. Sexualité, filiation et parentalité dans l’Église catholique, Problèmes d’Histoire des Religions, 24, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2017, pp. 19-29.Bels, P., Le mariage des protestants français jusqu’en 1685. 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L’auteur dresse dans cet article une histoire du thème de la solidarité en France, qui parcourt tout le discours politique du 19e siècle. La solidarité se veut une réponse éclairée aux différents problèmes sociaux soulevés par la question du travail, de la misère, de l’insalubrité, de l’insécurité, de l’invalidité. Autour du thème de la solidarité se développe à la fin du siècle la doctrine du solidarisme, portée par Léon Bourgeois et Charles Gide, qui tente d’articuler, en pleine montée du syndicalisme révolutionnaire et du socialisme politique, une exigence démocratique et la construction d’une politique sociale fondée sur la solidarité.

RÉSUMÉ En Nouvelle-France, l'ensemble du clergé a misé sur les confréries de dévotion pour renforcer l'encadrement religieux et moral de la population blanche. À Montréal, de nombreuses fondations ont accompagné les progrès de celle-ci, sur près d'un siècle. En pays neuf, les ecclésiastiques appliquent à la lettre les consignes tridentines. Ils valorisent le culte de la Vierge et du Christ, et imposent la présence d'un directeur spirituel pour toute activité confraternelle. Le rôle des laïcs dans la direction des confréries s'en trouve affaibli, particulièrement lorsque les femmes sont majoritaires. Les congrégations mariales des jésuites servent de modèle pour bâtir « l'Amérique des dévots » et le demeureront jusqu'au XIXe siècle.

Cet article présente la place et les représentations des femmes et des hommes dans des manuels d’arithmétique du 19e siècle en France. Ces manuels sont tous destinés à l’école primaire à um moment où celle-ci est en train de se mettre en place. Les résultats montrent une surreprésentation très importante des hommes par rapport aux femmes. Les unes et les autres sont présentés dans des activités stéréotypées : les femmes plus dans la famille, et les hommes plus au travail.

Terre indiscutable de chrétienté, la Bretagne constitue pour le Concordat un laboratoire d'application à la fois idéal et périlleux, les prêtres locaux allant faire preuve tout au long du siècle d'un esprit d'indépendance et de résistance face à l'entreprise de colonisation juridique incarnée par le droit concordataire. Nul ne pourra faire en effet ici l'économie d'une recherche constante du compromis avec l'interlocuteur écclésiastique, mais, pour le chercheur confronté à une matière juridique aujourd'hui quasi-disparue, l'attrait est réel. Pour l'Eglise, le Concordat est donc l'occasion d'une montée en puissance aussi constante que variée, même si le clergé breton va lui aussi être soumis aux effets pervers de la loi du 18 Germinal, à savoir une compromission qui l'éloigne de ses fidèles et qui lui fait faire siennes les tares reprochées à l'administration publique. En aucun cas, la victoire de l'Eglise n'est donc ici certaine, et la tentation réactionnaire, jointe à la montée de l'anticléricalisme, vont peu à peu miner les fondements du bel édifice de 1802. Reste que l'adéquation du Concordat à la Bretagne du XIXe siècle ne fait guère de doute et que l'héritage concordataire demeure enviable et susceptible d'obligation aujourd'hui encore, l'Etat étant toujours confronté aux diverses manifestations du phénomène religieux.

Souvent étudiées pour l'époque moderne, les bibliothèques ecclésiastiques sont rarement connues pour le clergé du XIXe siècle, en particulier pour la masse du clergé paroissial qui fait l'objet de cette étude. A travers un corpus constitué des bibliothèques personnelles de 650 membres du clergé séculier morts entre 1802 et 1914 dans cinq diocèses français – Troyes, Cahors, Chartres, Rennes et Avignon – choisis en raison de la variété de situation politiques, religieuses et sociales qu'ils illustrent, ce travail a pour objectif de dresser un portrait intellectuel du clergé concordataire. La thèse est organisée autour de trois axes : il s'agit d'abord de saisir la place que le livre occupe dans la construction de la figure sacerdotale, comme symbole mais aussi en tant qu'objet présent dans l'environnement quotidien du prêtre. Ensuite, on veut comprendre les facteurs qui poussent les prêtres à la lecture, et permettent d'identifier d'éventuelles distinctions intellectuelles au sein du clergé, pour mieux connaître les réseaux qui nourrissent la curiosité ecclésiastique. Enfin, on aspire à dresser un tableau des références intellectuelles que fréquente ce clergé, et de leur évolution au cours du siècle, afin de mieux comprendre son positionnement dans les débats qui le préoccupent dans une époque de bouleversements mais aussi d'approcher ses goûts et inclinations les plus personnels. Entre l'histoire religieuse et l'histoire des bibliothèques, ce travail cherche à comprendre la nature du catholicisme du clergé au XIXe siècle à partir des ouvrages qu'il fréquente
Though ecclesiastical libraries of modern period have been frequently subject of studies, however the 19th century clergy ones are little known, especially for the mass of parish priests on whom this work focuses. Based on a corpus of private libraries of 650 members of secular clergy died betwenn 1802 and 1914 in five French dioceses – Troyes, Cahors, Chartres, Rennes and Avigon – chosen for the variety of situations they present from political, religious and social points of view, this thesis aims at giving an intellectual portrait of the 19th century clergy. It is organized around three axis: the first axe aspires to explain the role of books in the construction of ecclesiastical character, as a symbol as well as an object present in priest's day-to-day life. The second axe intends to reconstruct the factors that led clergymen to read, and allow to identify hypothetical intellectual differences in the clergy, so that we may have a better understanding of networks which shaped the clergy's culture. The third axe, this thesis will endeavour to put forward the intellectual references of the clergy, and of their evolution. It aims at understanding clergy's opinions in debates within the abundant and various conflicts of this tumultuous century, and also to have a glimpse at the ecclesiastical personnal tastes. Belonging both to religious History and to the History of libraries, this work wants to appreciate the culture on which is based 19th century Catholicism through the books read, bought and possessed by the clergy

Au XVIe et XVIIe siècles, le clergé s'essaie à réafirmer l'image sacrée des pauvres et à atténuer le conflit entre pauvres et riches. Ce qui incite à reconsidérer l'«enfermement» des pauvres de cette époque. L'idée de la charité se reflète dans le legs aux hôpitaux, aux pauvres enfants et aux pauvres prisonniers. L'idée de piété comme la mention de «pauvres parents» et le legs aux serviteurs et aux confréries montrent également le souci d'une harmonisation en vue de la stabilité sociale. En ce qui concerna la symbolique de la pauvreté, le qualificatif «pauvre», les chiffres (cinq, douze, trente-trois) et les contenus (pains, vêtement, lit) des dons, ainsi que l'espace de sépulture, par exemple, le cimetière des Saints-Innocents, participent à la construction d'une image sacrée de la pauvreté. La charité envers les pauvres peut offrir une voie pour mieux comprendre la société des XVIe et XVIIe siècles dans sa recherche, toujours souhaitée, mais jamais réalisée, de l'«inclusion», et non pas de l'«exclusion»
In the 16th and the 17th centuries, the clergy is trying to reaffirm the sacred image of the poor and to attenuate the conflict between the poor and the rich. That makes us re-examine the "imprisonment" of the poor of this time. The idea of charity is reflected well in the bequests to hospitals, to poor children and to poor prisoners. The idea of piety seen in the testator's mention of "poor parents", in the legacies to servants and to confraternity also indeed show the attempt of harmonization of the social stability. With regard to the symbol of poverty, the "poor" as a qualitative, the special figure (five, twelve, thirty three), the contents (bread, clothing, bed), the funeral procession and the cemetery of Saints-Innocents give us a sacred image of poverty. Charity towards the poor can offer a way to better understand the society of 16th and 17th centuries in the idea of "inclusion" rather than "exclusion"

Au XIXe siècle, les évêchés de Saint-Brieuc et de Vannes se distinguent par l'importance des vocations. Dès la fin de la Restauration, l'abondance du recrutement entraîne un blocage des carrières, particulièrement sensible en Haute-Bretagne, et permet la diversification des itinéraires cléricaux. À partir des années 1830, les voies d'accès à la notabilité pastorale sont multiples. Profitant de la conjoncture favorable, les évêques accroissent leur contrôle sur le clergé. Compte tenu de la concurrence, un ecclésiastique qui veut faire carrière doit se soumettre à l'autorité épiscopale et adopter les valeurs du bon prêtre de l'époque, à moins qu'il ne puisse compter sur son capital familial et culturel ou sur ses réseaux. Dans les deux diocèses, les carrières ecclésiastiques portent la trace des frontières culturelles internes. Le souvenir des anciens évêchés demeure vivace, mais le nouveau cadre diocésain finit par s'imposer dans la seconde moitié du XIXe siècle
As early as the end of Restoration, the profusion of priests in the Breton dioceses of Saint-Brieuc and Vannes resulted in the blocking of clerical careers, especially in Upper Brittany. It led to a diversification of the trajectories a priest could aspire to. A wide erudition, the management of charities, or holding several offices were other ways leading to clerical notability. Benefiting from favourable circumstances, bishops increased their hierarchical control of the clergy. Given the amount of competition, a priest aspiring to a successful career had no choice other than to abide by his bishop's decisions and to become the all round clergyman, unless he could rely on family connections, his own cultural capital or a dense social network. In both dioceses, ecclesiastical careers were markedly influenced by cultural borders. Memories of former dioceses remained vivid for several decades before fading out in the second half of the century when the new diocesan framework settled in

Le clergé séculier du diocèse de Rouen à la fin du moyen-âge apparait comme une organisation puissante et efficace, assez solidement contrôlée par l'archevêque, aux personnels variés et nombreux, recrutés dans l'ensemble de la société et jouissant de revenus importants. Sous l'influence du pouvoir pontifical et des savoirs universitaires, il se distingue peu à peu, par ses comportements, du reste de la société, tout en conservant des attaches très profondes, culturelles par exemple, avec le milieu dont il est issu, au sein duquel il continue de vivre et pour lequel il représente l'intercesseur quasi unique avec le sacre et l'au-delà. Conservant longtemps un système de croyances et de représentations provincial et traditionnel, il est peu touché par les grands débats au sein de l'Eglise; il l'est en revanche par les conflits politiques de la période : son attitude favorable à l'occupation anglaise lui vaut une perte d'influence, au niveau national, après 1450, qu'il sait cependant compenser par des liens renforces avec les élites locales de la Normandie. Sa fortune et son dynamisme lui permettent de participer activement à l'essor économique de la région, par ses investissements et ses prêts notamment
The secular clergy of the Rouen diocese at the end of the middle ages appears as a powerful and efficient organization, quite firmly supervised by the archbishop, with various and numerous staffs, recruited on the whole society and enjoying large incomes. Under the influence of the pontifical power and academic knowledges, it distinguishes itself gradually, through its behaviours, from the rest of the society, while maintaining close ties, cultural for instance, with the class it stemmed from, in the bosom of which it continues to leave and for which it represents the quasi only intercessor with the holy and the hereafter. Retaining for a long time a provincial and traditional system of believes and representations, it is not very affected by the great debates in the bosom of the church; it is in return by the political conflicts of the period : its favourable behaviour towards the English occupation brings it a loss of influence, on a national scale, after 1450, which it knows offset however through strengthened ties with the local elite of Normandy. Its fortune and vitality allow it to contribute to the economical rise of the region, in particular through its investments and loans

Le gouvernement épiscopal du diocèse et des églises locales a été récemment étudié dans plusieurs régions de l'Europe du Nord-ouest, hors de la Normandie. Cette thèse vise à mettre en lumière la manière dont s'est construit le pouvoir épiscopal sur les églises paroissiales de la province de Rouen entre le XIe et le XIIIe siècle. Trois grandes étapes doivent être distinguées. Avant 1130, malgré les premières initiatives destinées à permettre un contrôle de l'évêque sur les clercs paroissiaux, le pouvoir épiscopal sur les églises demeure assez mal établi et fréquemment contesté. À ce moment, le sort des églises et de leurs desservants se règle essentiellement entre les élites laïques et les moines bénédictins. Il faut attendre la période 1130-1180 pour qu’une génération d'évêques énergiques et réformateurs fasse partout reconnaître l'autorité épiscopale sur les églises et mette en place des innovations juridiques et institutionnelles d'importance, destinées à redéfinir les droits des laïques sur les églises et à instaurer un vrai contrôle épiscopal sur les bénéfices paroissiaux. L'impact de ces innovations n'est vraiment perceptible qu'après 1180 : si le pouvoir épiscopal en sort renforcé, les rapports sociaux autour des églises ne sont pas profondément modifiés. Religieux et laïques s'adaptent pour maintenir leur influence sur les clercs et leurs droits sur les revenus paroissiaux. C'est au même moment, dans le contexte de Latran IV, qu'émergent plus nettement des préoccupations pastorales, en partie censées corriger les abus générés par les évolutions du XIIe siècle : la qualité de la cure des âmes et de la desserte paroissiale est alors mise en avant
Episcopal government of the diocese and of the parish churches has recently been studied in several regions of North-Western Europe. Normandy had been staying apart from these studies. This thesis aims at explaining the way Episcopal power has been built over parish churches in the province of Rouen between the XIth and the XIIIth centuries. Three main steps must be distinguished. Before 1130, in spite of the first attempts permitting a control of the bishop over parish clerics, Episcopal power over churches is still badly established and often contested. At this moment, the destiny of churches and their priests is essentially the matter of lay aristocracy and Benedictine monks. It is only during the period 1130-1180 that a generation of dynamic and reforming bishops have Episcopal authority recognised everywhere, and develop important juridical and institutional innovations, in order to redefine lay rights over churches and to institute a real Episcopal control over parish benefices. The impact of these innovations is perfectly sensible only after 1180 : if Episcopal power is consequently reinforced, social relations around churches are not deeply modified. Religious and lay men adapt themselves to maintain their influence over the clerks and their rights over parish revenues. It is at the same time, in the context of Latran IV, that pastoral preoccupations emerge more precisely, partly to correct abuses provoked by the evolutions of the XIIth century : the quality of the cure of souls and of the parish service is then put forward

A la fin du moyen age, romans - ville de marchands proche de la vallee du rhone - est la cite la plus dynamique du dauphine. L'etude s'interesse aux rapports entre clercs et laics en inscrivant l'analyse de la vie religieuse dans le cadre d'une enquete sur la vie sociale afin de verifier dans quelle mesure les clercs, par le jeu de l'integration au tissu humain de leur ville, ont pu representer un facteur d'equilibre dans la societe et lui permettre de << fonctionner >>, sans explosion de violence malgre les multiples tensions. La premiere partie - communautes - est consacree a la presentation dynamique des differents acteurs collectifs : chapitre de l'eglise collegiale saint-barnard, couvent des franciscains, communaute des habitants. La seconde partie - parcours - rompt avec le cadre troprigide des institutions pour examiner les relations entre clercs et laics a partir d'un fichier prosopographique de 556 ecclesiastiques : l'ancrage local du clerge apparait important, et les recrutements respectifs de chaque groupe clerical - chanoines, pretres habitues, franciscains - sont complementaires, ce qui permet un equilibre attenuant les tensions mises au jour dans la premiere partie. Le troisieme volet de l'enquete, intitule fideles, peut alors s'interesser a la vie religieuse : montrant que l'activite des seculiers et celle des reguliers sont a envisager en terme de complementarite plus que d'opposition, elle met en valeur le dynamisme religieux a la veille de la reforme ; celui-ci se manifeste par l'instauration, en 1516, d'un chemin de croix qui fait de romans une ville de pelerinage mais aboutit aussi a l'expulsion des franciscains conventuels au profit de l'observance

L'objet de cette étude est de chercher à connaitre les curés de Paris, durant des Réformes, à comprendre comment ces agents du renouveau pastoral que les évêques de Paris ont voulu promouvoir, ont accompli leur tâche pastorale et se sont insérés dans la vie de la cité. Trois parties suivies d'une annexe prosopographique structurent la thèse. La première établit les cadres dans lesquels l'activité des curés se développe : la ville et ses paroisses, l'encadrement diocésain et les relations conflictuelles avec les chapitres, les ordonnances synodales. La deuxième est consacrée à l'étude de l'origine des curés, du point de vue social et géographique, des manières d'accéder aux cures de Paris, de la formation religieuse et intellectuelle. La troisième tente de comprendre le rôle des curés dans les paroisses, la façon dont ils se sont acquitté de leur charge, les enjeux de pouvoir et les rapports avec le clergé paroissial et les marguilliers, leur place dans la cité, enfin leurs conditions de vie. Tous gradués, relativement stables dans les paroisses, les curés ont joué un rôle actif, par les prédications, dans la lutte contre les protestants mais n'ont pas été à l'initiative des luttes politiques. .
This research work is meant to advance the historian's knowledge of the Paris priets action in the 16th century, an age of intense religious reformation, and help our readers understand how, as actors of the pastoral revival that characterized that age, boosted as it was by the Parish bishops, they fulfilled their mission and managed to fit in with the city's life. This dissertation falls into three parts plus a prosophical supplement. I first study the structures within which the Paris priests fulfilled their mission : the city, the parishes, the diocese. I also go into conflicting relationships that developed between the episcopal authority and the chapters, the edicts enforced by synods. Then, I study the Paris priets' social and geographical backgrouds, and how they could get access to their position. I also study how they were trained, religiously and intellectually. To finish with, I focus on the part they came to play within their own parishes, how they coped with their duties,and the stakes they had in power matters, within their relationship with paris clergymen and church wardens, their status within the urban communauty, and their lifestyle. .

A Orléans au XVIIIe siècle, des courbes d'ordinations à l'étude de la marque religieuse dans l'espace domestique, se dessine une transition du vécu religieux. Elle s'exprime par une laicisation du regard de la population sur le clergé, cadre maintenu mais réformé. Les dévotions collectives et la vie paroissiale sont toujours fortes, mais se modifient. La paroisse relève au moins autant d'une logique comptable que religieuse, alors que les processions générales prennent une tournure politique pour la municipalité. Pourtant, en même temps, se dessine une dynamique, celle de la piété des confréries, centrée vers une intériorisation de la dévotion, celle des missions qui diffusent une religion de la croix. Le testament illustre une recomposition individuelle qui déplace les gestes et les discours vers l'intime et le familial. La formation d'un complexe religieux domestique complète ce mouvement par l'association des objets pieux, images et livres, supports de l'irrigation religieuse croissante de la sphère privée. Par la relativisation qu'elles entraînent, les querelles du jansénisme et des Lumières ont à cet égard joué un rôle essentiel, entraînant remise en cause et discussions. A ce titre, elles peuvent être liées. Dès lors, le XVIIIe siècle religieux à Orléans ne répond pas à une déchristianisation, mais à une sécularisation, qui replace la vitalité sur un plan plus individuel. Par leur croisement, les sources notariales (testaments et inventaires après décès notamment), paroissiales, les cahiers de doléances, les délibérations de la Ville d'Orléans et des sources plus ponctuelles permettent de reconstituer cette dynamique
From curves of ordinations to the study of the religious stamp in the domestic space, a transition of the religious life in Orleans stands out. It expresses itself by a laicisation of the people's view upon the clergy. Collective devotions and parish-life still crucial, but they change. The parish carries an economical logic as much as a religious one. Nevertheless, in the same time, a thrust draws up. Testament illustrates an individual remaking with a movement of gestures and discourses to the family-life. The birth of a religious-domestic complex completes this associating pious objects, pictures and books. Jansenism and Enlightenment are crucial in this movement. In this way, they may be bound. Therefore, in the eighteenth century Orleans, the religion did not know a dechristianisation, but a secularisation, that is to say a passage of the vitality toward a more individual logic

Au XVIIIe siècle, grâce aux efforts redoublés de l’Église post-tridentine, le clergé semble davantage formé, éduqué et moralisé, comme en atteste le topos littéraire du « bon prêtre ». L’étude d’un corpus de sources éclectiques, issues des archives de la Bastille, du parlement et de l’officialité de Paris, révèle la persistance d’un contingent non négligeable de membres déviants. Enjeux d’une surveillance multiforme de la part de leurs ouailles, de leurs pairs, de leur hiérarchie ou des instances policières, les ecclésiastiques contreviennent à l’impératif de chasteté en entretenant des relations ancillaires, sodomites et tarifées, de manière fortuite ou régulière. Outre la mise en lumière de leurs pratiques sexuelles et d’une géographie de la capitale tentatrice, la confrontation des sources souligne l’existence de plusieurs effets de seuils entraînant scandale, saisine de justice et répression, préalables indispensables à une réconciliation du corps social
During the 18th century, thanks to the efforts of the post-tridentine catholic church, the Clergy seems to be better trained, more educated and have a more ethical conduct, as confirms the figure of the “Good Priest” in French literature. Various sources from the archives of the Bastille, parliament and ecclesiastical courts reveal that a substantial number of clergy members had a deviant behavior. Some Clerics transgress chastity rules and engage in casual or regular intercourse with servants, other men or prostitutes. They are subsequently closely kept under close surveillance by their parishioners, fellow priests, hierarchy or by the police. The corpus studied has permitted to highlight their sexual practices as well as the geography of the places of debauchery in the city. It also revealed the existence of several threshold effects and the ensuing scandals, court cases and repression, which were essential for society to be reconciled with its Clergy

Dans la foulée de la conquête coloniale qui s’accélère à la fin du 19e siècle, la France instaure une administration coloniale dans ses territoires conquis en Afrique avec pour objectif de les "mettre en valeur" sur le plan économique. Elle contraint alors les populations colonisées à s’acquitter d’un impôt de capitation ainsi que des prestations de travail. En Afrique-Équatoriale française, l’administration coloniale française cherche à "redresser" une colonie "pauvre" par l’entremise d’un développement économique d’infrastructures et par la participation de la population. Pour ce faire, l’administration coloniale considère qu’il est primordial de chercher à "réveiller" la colonie, ou du moins la population qui est perçue, injustement, comme paresseuse, nonchalante. Ainsi, les indigènes sont intégrés au labeur manuel par l’entremise des prestations de travail. Aux yeux d’Albert Sarraut, après avoir "réveillé" la population, après l’avoir mis au travail, il est tout autant important de doter l’AEF d’un moyen de communication avec l’extérieur afin de permettre l’évacuation des produits.