Academic literature on the topic 'Catégorie essentialiste'

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Journal articles on the topic "Catégorie essentialiste":

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Cavaillé, Jean-Pierre. "Libérer le libertinage. Une catégorie à l’épreuve des sources." Annales. Histoire, Sciences Sociales 64, no. 1 (February 2009): 45–78. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900028572.

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Abstract:
RésuméL’article cherche à jeter les bases d’une réinterprétation à la fois historique et philosophique du libertinage, à partir d’une analyse critique de la catégorie historiographique, qui est devenue plutôt un obstacle qu’une aide à l’élucidation de ce que les termes (libertin, libertinage, libertinisme) ont voulu dire et faire, dans une série de conjonctures sociales et culturelles, entre XVIe et XVIIIe siècles, au sein d’un espace élargi à la plus grande partie de l’Europe. D’un point de vue méthodologique, il s’agit d’échapper au dilemme opposant une conception essentialiste du libertinage, à la recherche des indices qui en permettrait l’identification, à une approche nominaliste affirmant que le libertinage n’existe pas en dehors des discours qui le dénoncent, en proposant l’alternative d’une approche relationnelle et interactionnelle, sensible à la multiplicité et à la diversité des situations, suivant les contextes sociaux et les conjonctures événementielles. L’auteur ne renonce pas pour autant à tenter une interprétation globale des phénomènes désignés par les termes, à travers une réflexion sur le rôle central joué par la notion de liberté dans les controverses autour du libertinage.
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Antier, Guilhen. "Animalité, violence, péché." Théologiques 22, no. 1 (September 21, 2015): 161–88. http://dx.doi.org/10.7202/1033100ar.

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Abstract:
À distance d’une vision essentialiste qui cherche à spécifier une nature humaine en la différenciant ontologiquement d’une nature animale, on propose de considérer l’animalité de l’homme comme l’expression d’un refus typiquement humain de se tenir dans l’humanité devant Dieu et autrui. La catégorie d’animalité est réinterprétée à partir du concept théologique de péché, en lien avec la théorisation psychanalytique de la violence. À partir d’une lecture croisée de Freud, de la Genèse (Gn 2–3 ; 4) et de Paul (Rm 7), il devient possible de penser le rapport conflictuel de l’humain à lui-même comme la garantie paradoxale de son irréductibilité à toute définition. Et si le propre de l’homme était précisément d’être impropre ?
3

Zachar, Peter. "Les troubles psychiatriques et le modèle des espèces pratiques." Articles 33, no. 1 (May 18, 2006): 81–97. http://dx.doi.org/10.7202/012948ar.

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Abstract:
Résumé Cet article explore la classification des troubles psychiatriques dans la perspective du modèle des espèces pratiques. En nous basant sur certains travaux en philosophie des sciences qui soutiennent que les éléments chimiques et les espèces biologiques ne possèdent pas de véritables essences, nous affirmons que les troubles psychiatriques ne devraient pas être compris, eux non plus, de façon essentialiste. Les troubles psychiatriques sont des « espèces pratiques », non des « espèces naturelles ». Ce modèle représente une approche pragmatiste de la classification qui pose, compte tenu de l’infinie complexité du monde, qu’une multitude de décisions peuvent jouer un rôle légitime dans la définition des limites des catégories. Il s’agit d’une approche nominaliste contemporaine qui considère les concepts et les catégories comme provisoires et partiels, sans toutefois rejeter l’idée qu’ils sont des espèces légitimes. Ce modèle rejette ce que Ian Hacking a nommé le structurisme inhérent, sans pour autant rejeter les espèces. Le modèle des espèces pratiques rejette aussi l’éliminativisme. Il est en accord avec les arguments non essentialistes offerts par les éliminativistes, mais il n’accepte pas leurs conclusions austères. Je discute finalement les complications et les imperfections du modèle.
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GALLAND, Olivier. "L’entrée dans la vie adulte en France. Bilan et perspectives sociologiques." Sociologie et sociétés 28, no. 1 (September 30, 2002): 37–46. http://dx.doi.org/10.7202/001280ar.

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Abstract:
Résumé Face aux critiques concernant l'" essentialisme " d'une sociologie qui tenterait de construire la jeunesse comme une " catégorie ", une autre perspective s'est développée en France. Celle-ci est fondée sur l'analyse de l'" entrée dans la vie adulte ", c'est-à-dire de la transition d'un âge à un autre et de la combinaison des calendriers professionnels et familiaux. Elle a d'autre part permis d'analyser la question du report de l'entrée dans la vie adulte et de la désynchronisation des étapes qui ponctuent cette phase du cycle de vie. L'article, après avoir présenté un bref historique de cette problématique dans le cadre de la sociologie française, présente les principaux résultats les plus récents concernant l'allongement et la redéfinition de la transition vers l'âge adulte, tirés d'une enquête menée en 1992 par l'Institut français de la statistique.
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Charlap, Cécile. "La naturalisation de la ménopause." Emulations - Revue de sciences sociales, no. 15 (September 7, 2018): 49–72. http://dx.doi.org/10.14428/emulations.015.006.

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Abstract:
Cet article aborde le caractère historiquement situé de la ménopause et les différents paradigmes de pensée qui ont construit cette catégorie depuis le XIXe siècle. Que la pléthore sanguine, l’utérus ou les hormones soient convoqués dans l’étiologie des désordres de la ménopause, le genre marque les discours médicaux. Nous analyserons, dans un premier temps, l’invention de la ménopause au début du XIXe siècle en France comme fruit de l’assomption d’un modèle des deux sexes. Nous verrons que cette invention participe du genre, en ce qu’elle affermit une pensée dichotomique et essentialisante construisant une physiologie féminine troublée et à réguler. Nous montrerons, dans un second temps, que la conception hormonale du corps développée dans les années 1920 construit la ménopause comme déficience principielle. Le genre procède aujourd’hui d’une essentialisation du féminin à partir du prisme hormonal.
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Dubar, Claude. "Identité professionnelle et récits d’insertion. Pour une approche socio-sémantique des constructions identitaires." L’Orientation scolaire et professionnelle 27, no. 1 (1998): 95–104. http://dx.doi.org/10.3406/binop.1998.1222.

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À partir d’une réflexion critique sur les utilisations courantes du terme «identité», l’auteur repère un ensemble d’usages essentialistes de ce mot qui oscillent entre une attitude «raciste» ou «ethnocentriste» consistant à étiqueter les autres au moyen d’un trait essentiel et une attitude «subjectiviste irrationnelle» consistant à se fabriquer un Mot indéfinissable. Il propose la mise en œuvre d’un détour sémantique consistant à considérer avant tout l’identité comme un nom, relié à d’autres au sein d’un système de signes lui assurant une signification spécifique. Appliquée à des entretiens biographiques de recherche, cette posture permet de dégager, grâce aux ressources de l’analyse structurale, des formes langagières qui sont à la fois des «ordres catégoriels» et des «univers de croyances». On peut interpréter ces «mondes sémantiques» comme des «termes identitaires» servant de ressources pour construire des récits de parcours professionnels.
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Nootens, Thierry. "Un individu « éclaté » à la dérive sur une mer de « sens » ?" Débat 62, no. 1 (April 14, 2009): 35–67. http://dx.doi.org/10.7202/029664ar.

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Résumé Ce texte propose une réflexion historiographique et épistémologique sur le concept d’identité, dont la pénétration dans le champ des recherches historiques prend de l’ampleur. Porté par des thèses mal étayées de l’éclatement du sujet contemporain et le recul des récits structuro-marxistes, le concept d’identité prend aussi appui sur des positions constructivistes, discursives et culturelles qui valorisent à l’extrême le point de vue de l’acteur, la « fluidité » de ce dernier et le « sens » tiré de son environnement. Par ailleurs, une étude des principales définitions de l’identité fait ressortir l’application tous azimuts qui peut en être faite. Cette possibilité d’usage fourre-tout en diminue la pertinence heuristique. De surcroît, la vogue identitaire, bien souvent, marginalise les processus institutionnels, les structures et les conflits qui ont joué un rôle majeur dans l’évolution des sociétés du passé. Or, insister à outrance sur la « construction » et la « fluidité » conduit étrangement à une forme débridée d’empowerment de l’acteur, doublée d’un réductionnisme qui s’ignore, alors qu’un nouvel essentialisme identitaire vient remplacer l’objectivisme reproché aux anciennes catégories du social comme la « classe ». Enfin, s’il existe ça et là des usages efficients de la notion, lorsque l’analyse mise sur les pratiques institutionnalisées visant l’autocréation d’un groupe, le potentiel scientifique de l’identité, à tout prendre, semble assez faible, alors que des notions moins floues comme la subjectivité et la citoyenneté conservent a contrarioune efficacité heuristique supérieure.
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Burgess, Marilyn. "Canadian "Range Wars": Struggles over Indian Cowboys." Canadian Journal of Communication 18, no. 3 (March 1, 1993). http://dx.doi.org/10.22230/cjc.1993v18n3a760.

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Abstract:
Abstract: Rodeo performances by Indian cowboys have historically meant ``trouble'' in the text of the popular history of western Canada. By analyzing the struggle over Indian rodeo at Banff Indian Days in the late 1960s, I show how some public performances can destabilize narratives of identity and essentialist categories of racial difference. Résumé: Les numéros de rodéo des cowboys indiens ont souvent remis en cause le sens même de la culture populaire traditionnellement associée à l'Ouest canadien. En procédant à l'analyse du débat entourant la place du rodéo indien à Banff à la fin des année soixante, l'auteur montre comment certaines performances publiques peuvent déstabiliser les discours sur l'identité et bousculer les catégories essentialistes reliées à la construction de la différence raciale.
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Botéa, Bianca. "Espace-frontière." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.008.

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Abstract:
L’anthropologie des espaces frontaliers et des espaces-frontières est un champ relativement récent, développé dans la littérature anglo-saxonne dans les années 1990 en lien avec la problématique de la construction des nations et des États. La visibilité de ce champ thématique dans l’anthropologie francophone est plus tardive (années 2000), restant principalement investi par les géographes. Si le travail de Fredrik Barth est pionnier sur la question des frontières (boundaries) identitaires posant les bases d’une perspective non-essentialiste des groupes (Barth 1969), une anthropologie des espaces-frontières va au-delà des frontières symboliques et culturelles afin de considérer ensemble les deux sens de la notion de frontière : d’une part, les frontières physiques (borders, frontiers), établies généralement par des pouvoirs et, d’autre part, les frontières sociales, symboliques (boundaries) traduisant un rapport à l’espace matériel. La spécificité d’une étude anthropologique des frontières repose sur une approche ethnographique des pratiques ordinaires des individus et des « communautés locales situées aux frontières étatiques », sur une attention focalisée sur les constructions culturelles, matérielles et symboliques qui donnent sens à ces frontières (Wilson et Donnan 1998), autrement dit sur les négociations et les constructions « par le bas ». Ces travaux rappellent que les entités politiques « sont faites par les individus et non seulement par les images et les imaginaires construits sur ces individus via les représentants de l’État, les médias, les scientifiques » (Wilson et Donnan 1998 : 4). L’une des implications de cette orientation dans le champ d’études sur les frontières a été l’idée, omniprésente dans les travaux ultérieurs, que les frontières sont avant tout des espaces avant d’être des lignes et, qu’au-delà des ruptures instituées par les dispositifs de marquage et de contrôle de l’espace, ces frontières sont tout autant des espaces-ressources où se déploient des solidarités, des opportunités économiques et sociales. Parmi ces travaux nous pouvons signaler les contributions réunies par Bromberger et Morel (2001), ou par les numéros thématiques sur les frontières de la revue « Cultures et conflits » (2008, 2009). Au-delà de leur fonction d’espace-ressource, les zones-frontières sont des lieux de production et de négociation des cohabitations et des voisinages, dans des situations de vie multilinguistiques, multiconfessionnels et plus largement multiculturels. (Berdhal 1999 ; Botea 2013 a). C’est notamment dans les contextes de changement (crise politique ou économique, changement de frontières étatiques, etc.) que les espaces-frontières se montrent des haut-analyseurs des transformations vécues par les sociétés. Il convient de noter une évolution à plusieurs titres du champ d’études anthropologiques sur la frontière. Tout d’abord, le champ thématique s’agrandit, de la problématique des constructions nationales et étatiques et des pratiques de mobilité à des ritualités et des politiques identitaires (confessionnelles, linguistiques, de genre, de sexualité), à des problématiques environnementales et de développement, à des questions patrimoniales et mémorielles, etc. D’autres dynamiques au sein des études sur la frontière sont également à signaler. Selon Wilson et Donnan, une certaine conception « localiste, territoriale et particulariste de la frontière », tributaire d’une approche localiste de la culture et du travail de terrain (2012 : 8), persisterait dans les travaux des années 1990. On passe ainsi d’une frontière considérée comme contexte − une frontière qui définit le cadre social et géographique de l’enquête, la recherche se focalisant sur les expériences de la « communauté » vivant à la frontière − à une frontière vue comme objet d’étude, relevant des dynamiques comparables ailleurs. On s’oriente aussi vers des approches « multisites », vers des analyses des expériences des individus des différents côtés (sites) d’une frontière. En outre, une des mutations des plus importantes est l’intérêt grandissant pour considérer la frontière comme un processus, les analyses mettant l’accent sur les pratiques de faire frontière (bordering). Situées à l’opposé d’une approche qui considère le caractère « donné » ou territorialisé de la frontière (donnée politique ou naturelle), les pratiques ethnographiques tentent d’identifier les lieux (et les sites), les pratiques sociales à travers lesquelles des frontières adviennent et sont vécues dans des multiples sens : non seulement par des limites tracées par des dispositifs de marquage et de contrôle mais aussi par des objets plus incertains, performant des frontières tout aussi vives, comme l’usage d’une langue, une pratique confessionnelle, des savoir-faire, une pratique touristique, etc. Une perspective attentive à la frontière comme processus peut s’affranchir d’une approche territorialisée de la frontière qui associe celle-ci à des lieux géographiques précis, généralement à des marges et des confins. La frontière est mobile, changeante, elle peut produire des effets qui se localisent ailleurs, voire même dans des zones de centralité géographique. Alors que des territoires qui ne se trouvent pas aux confins peuvent fonctionner comme des espaces -frontières (dans le sens d’espaces négociés ou contestés, jouant des ambivalences ouverture/fermeture), les espaces-frontaliers peuvent ne pas entrer dans cette catégorie (Kotek 2001). C’est aussi vers des questions méthodologiques et épistémologiques que ce tournant pragmatiste dans les approches de la frontière nous amène (perspective qui considère cette dernière comme un effet de pratique), avec tout d’abord l’idée qu’une ethnographie (multisite) en contexte frontalier n’est pas forcément une ethnographie menée de part et d’autre de cette frontière comme nous pourrions le penser habituellement. Cela traduirait une approche toujours localiste du terrain frontalier, déplacée cette fois-ci à l’échelle transfrontalière. Nous avons par exemple des territoires frontaliers qui ne produisent pas d’espaces sociaux de voisinage dans le transfrontalier proche, mais qui agissent comme des commutateurs importants opérant des liens avec des territoires plus lointains (Botea 2013 b). Par conséquent, ce sont les réseaux de sites constitués par les différentes pratiques de connexion entre les individus, lesquels se déploient sur des espaces-temps mobiles (par forcément situés dans le voisinage proche), qui forment les contours du « terrain ». Les crises politiques actuelles dans le monde arabe et les manifestations du problème des réfugiées et de sa gestion dans les différentes sociétés européennes montrent bien les reterritorialisations permanentes des dispositifs politiques voire civils de « faire frontière », ainsi que les espaces sociaux mobiles créés afin de les contourner. Cette double qualité de la frontière, d’une part comme frontière-mur d’autre part comme frontière traversée et poreuse, caractérise le régime sous lequel fonctionne toute frontière, aussi bien au niveau des pratiques ordinaires des individus que comme mode de gouvernance. Enfin, les études sur les frontières amènent leurs auteurs à se questionner sur les frontières des disciplines qui investissent ce champ, elles-mêmes traversées (pensons ici au seul exemple de la démarche ethnographique adoptée de plus en plus par la sociologie, la géographie, etc.). Nous assistons désormais à la constitution des travaux qui montrent une volonté de réunir et faire converger les points de vue disciplinaires (Anteby-Yemini et al. 2014 ; Chavarochette et al. 2015), certains auteurs pionniers dans cette perspective (Donnan et Wilson 2012) s’interrogeant sur la constitution d’un champ pluridisciplinaire, voire postdisciplinaire, du Border Studies.
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Fougeyrollas, Patrick. "Handicap." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.013.

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Handicap : nom commun d’origine anglo-saxonne dont l’étymologie proviendrait de Hand in Cap, une pratique populaire pour fixer la valeur d'échange d’un bien. Dans le domaine des courses de chevaux, le handicap vise à ajouter du poids aux concurrents les plus puissants pour égaliser les chances de gagner la course pour tous les participants. Il apparait dans le dictionnaire de l’Académie française dans les années 1920 dans le sens de mettre en état d’infériorité. Son utilisation pour désigner les infirmes et invalides est tardive, après les années 1950 et se généralise au début des années 1970. Par un glissement de sens, le terme devient un substantif qualifiant l’infériorité intrinsèque des corps différentiés par leurs atteintes anatomiques, fonctionnelles, comportementales et leur inaptitude au travail. Les handicapés constituent une catégorisation sociale administrative aux frontières floues créée pour désigner la population-cible de traitements socio-politiques visant l’égalisation des chances non plus en intervenant sur les plus forts mais bien sur les plus faibles, par des mesures de réadaptation, de compensation, de normalisation visant l’intégration sociale des handicapés physiques et mentaux. Ceci rejoint les infirmes moteurs, les amputés, les sourds, les aveugles, les malades mentaux, les déficients mentaux, les invalides de guerre, les accidentés du travail, de la route, domestiques et par extension tous ceux que le destin a doté d’un corps différent de la normalité instituée socio-culturellement dans un contexte donné, ce que les francophones européens nomment les valides. Dans une perspective anthropologique, l’existence de corps différents est une composante de toute société humaine (Stiker 2005; Fougeyrollas 2010; Gardou 2010). Toutefois l’identification de ce qu’est une différence signifiante pour le groupe culturel est extrêmement variée et analogue aux modèles d’interprétation proposés par François Laplantine (1993) dans son anthropologie de la maladie. Ainsi le handicap peut être conçu comme altération, lésion ou comme relationnel, fonctionnel, en déséquilibre. Le plus souvent le corps différent est un corps mauvais, marqueur symbolique culturel du malheur lié à la transgression d’interdits visant à maintenir l’équilibre vital de la collectivité. La responsabilité de la transgression peut être endogène, héréditaire, intrinsèque aux actes de la personne, de ses parents, de ses ancêtres, ou exogène, due aux attaques de microbes, de virus, de puissances malveillantes, génies, sorts, divinités, destin. Plus rarement, le handicap peut être un marqueur symbolique de l’élection, comme porteur d’un pouvoir bénéfique singulier ou d’un truchement avec des entités ambiantes. Toutefois être handicapé, au-delà du corps porteur de différences signifiantes, n’implique pas que l’on soit malade. Avec la médicalisation des sociétés développées, une fragmentation extrême du handicap est liée au pouvoir biomédical d’attribuer des diagnostics attestant du handicap, comme garde-barrière de l’accès aux traitements médicaux, aux technologies, à la réadaptation, aux programmes sociaux, de compensation ou d’indemnisation, à l’éducation et au travail protégé ou spécial. Les avancées thérapeutiques et de santé publique diminuent la mortalité et entrainent une croissance continue de la morbidité depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les populations vivant avec des conséquences chroniques de maladies, de traumatismes ou d’atteintes à l’intégrité du développement humain augmentent sans cesse. Ceci amène l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à s’intéresser non plus aux diagnostics du langage international médical, la Classification internationale des maladies, mais au développement d’une nosologie de la chronicité : la Classification internationale des déficiences, des incapacités et des handicaps qui officialise une perspective tridimensionnelle du handicap (WHO 1980). Cette conceptualisation biomédicale positiviste situe le handicap comme une caractéristique intrinsèque, endogène à l’individu, soit une déficience anatomique ou physiologique entrainant des incapacités dans les activités humaines normales et en conséquence des désavantages sociaux par rapport aux individus ne présentant pas de déficiences. Le modèle biomédical ou individuel définit le handicap comme un manque, un dysfonctionnement appelant à intervenir sur la personne pour l’éduquer, la réparer, l’appareiller par des orthèses, des prothèses, la rétablir par des médicaments, lui enseigner des techniques, des savoirs pratiques pour compenser ses limitations et éventuellement lui donner accès à des subsides ou services visant à minimiser les désavantages sociaux, principalement la désaffiliation sociale et économique inhérente au statut de citoyen non performant ( Castel 1991; Foucault 1972). À la fin des années 1970 se produit une transformation radicale de la conception du handicap. Elle est étroitement associée à la prise de parole des personnes concernées elles-mêmes, dénonçant l’oppression et l’exclusion sociale dues aux institutions spéciales caritatives, privées ou publiques, aux administrateurs et professionnels qui gèrent leur vie. C’est l’émergence du modèle social du handicap. Dans sa tendance sociopolitique néomarxiste radicale, il fait rupture avec le modèle individuel en situant la production structurelle du handicap dans l’environnement socio-économique, idéologique et matériel (Oliver 1990). La société est désignée responsable des déficiences de son organisation conçue sur la performance, la norme et la productivité entrainant un traitement social discriminatoire des personnes ayant des déficiences et l’impossibilité d’exercer leurs droits humains. Handicaper signifie opprimer, minoriser, infantiliser, discriminer, dévaloriser, exclure sur la base de la différence corporelle, fonctionnelle ou comportementale au même titre que d’autres différences comme le genre, l’orientation sexuelle, l’appartenance raciale, ethnique ou religieuse. Selon le modèle social, ce sont les acteurs sociaux détenant le pouvoir dans l’environnement social, économique, culturel, technologique qui sont responsables des handicaps vécus par les corps différents. Les années 1990 et 2000 ont été marquées par un mouvement de rééquilibrage dans la construction du sens du handicap. Réintroduisant le corps sur la base de la valorisation de ses différences sur les plans expérientiels, identitaires et de la créativité, revendiquant des modes singuliers d’être humain parmi la diversité des êtres humains (Shakespeare et Watson 2002; French et Swain 2004), les modèles interactionnistes : personne, environnement, agir, invalident les relations de cause à effet unidirectionnelles propres aux modèles individuels et sociaux. Épousant la mouvance de la temporalité, la conception du handicap est une variation historiquement et spatialement située du développement humain comme phénomène de construction culturelle. Une construction bio-socio-culturelle ouverte des possibilités de participation sociale ou d’exercice effectif des droits humains sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme, des Conventions internationales de l’Organisation des Nations-Unies (femmes, enfants, torture et maltraitance) et en l’occurrence de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) (ONU 2006; Quinn et Degener 2002; Saillant 2007). Par personnes handicapées, on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres. (CDPH, Art 1, P.4). Fruit de plusieurs décennies de luttes et de transformations de la conception du handicap, cette définition représente une avancée historique remarquable autant au sein du dernier des mouvements sociaux des droits civiques, le mouvement international de défense des droits des personnes handicapées, que de la part des États qui l’ont ratifiée. Malgré le fait que l’on utilise encore le terme personne handicapée, le handicap ne peut plus être considéré comme une caractéristique de la personne ni comme un statut figé dans le temps ni comme un contexte oppressif. Il est le résultat d’une relation dont il est nécessaire de décrire les trois composantes anthropologiques de l’être incarné : soi, les autres et l’action ou l’habitus pour en comprendre le processus de construction singulier. Le handicap est situationnel et relatif , sujet à changement, puisqu’il s’inscrit dans une dynamique interactive temporelle entre les facteurs organiques, fonctionnels, identitaires d’une part et les facteurs contextuels sociaux, technologiques et physiques d’autre part, déterminant ce que les personnes ont la possibilité de réaliser dans les habitudes de vie de leurs choix ou culturellement attendues dans leurs collectivités. Les situations de handicap ne peuvent être prédites à l’avance sur la base d’une évaluation organique, fonctionnelle, comportementale, identitaire ou de la connaissance de paramètres environnementaux pris séparément sans réintroduire leurs relations complexes avec l’action d’un sujet définissant le sens ou mieux incarnant la conscience vécue de cette situation de vie. Suite au succès de l’expression personne en situation du handicap en francophonie, on remarque une tendance à voir cette nouvelle appellation remplacer celle de personne handicapée. Ceci est généralement interprété comme une pénétration de la compréhension du modèle interactionniste et socio constructiviste. Toutefois il est inquiétant de voir poindre des dénominations comme personnes en situation de handicap physique, mental, visuel, auditif, intellectuel, moteur. Cette dérive démontre un profond enracinement ontologique du modèle individuel. Il est également le signe d’une tendance à recréer un statut de personne en situation de handicap pour remplacer celui de personne handicapée. Ceci nécessite une explication de la notion de situation de handicap en lien avec le concept de participation sociale. Une personne peut vivre à la fois des situations de handicap et des situations de participation sociale selon les activités qu’elle désire réaliser, ses habitudes de vie. Par exemple une personne ayant des limitations intellectuelles peut vivre une situation de handicap en classe régulière et avoir besoin du soutien d’un éducateur spécialisé mais elle ne sera pas en situation de handicap pour prendre l’autobus scolaire pour se rendre à ses cours. L’expression personne vivant des situations de handicap semble moins propice à la dérive essentialiste que personne en situation de handicap. Le phénomène du handicap est un domaine encore largement négligé mais en visibilité croissante en anthropologie. Au-delà des transformations de sens donné au terme de handicap comme catégorie sociale, utile à la définition de cibles d’intervention, de traitements sociaux, de problématiques sociales pour l’élaboration de politiques et de programmes, les définitions et les modèles présentés permettent de décrire le phénomène, de mieux le comprendre mais plus rarement de formuler des explications éclairantes sur le statut du handicap d’un point de vue anthropologique. Henri-Jacques Stiker identifie, en synthèse, cinq théories du handicap co-existantes dans le champ contemporain des sciences sociales (2005). La théorie du stigmate (Goffman 1975). Le fait du marquage sur le corps pour indiquer une défaveur, une disgrâce, un discrédit profond, constitue une manière de voir comment une infirmité donne lieu à l’attribution d’une identité sociale virtuelle, en décalage complet avec l’identité sociale réelle. Le handicap ne peut être pensé en dehors de la sphère psychique, car il renvoie toujours à l’image de soi, chez celui qui en souffre comme celui qui le regarde. Le regard d’autrui construit le regard que l’on porte sur soi mais en résulte également (Stiker 2005 :200). La théorie culturaliste qui met en exergue la spécificité des personnes handicapées, tout en récusant radicalement la notion même de handicap, est enracinée dans le multiculturalisme américain. Les personnes handicapées se constituent en groupes culturels avec leurs traits singuliers, à partir de conditions de vie, d’une histoire (Stiker 2005). Par exemple au sein des Disability Studies ou Études sur le handicap, il est fréquent de penser que seuls les corps différents concernés peuvent véritablement les pratiquer et en comprendre les fondements identitaires et expérientiels. L’exemple le plus probant est celui de la culture sourde qui se définit comme minorité ethno-linguistique autour de la langue des signes et de la figure identitaire du Sourd. On fera référence ici au Deaf Studies (Gaucher 2009). La théorie de l’oppression (Oliver 1990). Elle affirme que le handicap est produit par les barrières sociales en termes de déterminants sociologiques et politiques inhérents au système capitaliste ou productiviste. Les personnes sont handicapées non par leurs déficiences mais par l’oppression de l’idéologie biomédicale, essentialiste, individualiste construite pour empêcher l’intégration et l’égalité. Ce courant des Disability Studies s’inscrit dans une mouvance de luttes émancipatoires des personnes opprimées elles-mêmes (Stiker 2005 : 210; Boucher 2003) La théorie de la liminalité (Murphy 1990). Par cette différence dont ils sont les porteurs, les corps s’écartent de la normalité attendue par la collectivité et sont placés dans une situation liminale, un entre-deux qu’aucun rite de passage ne semble en mesure d’effacer, de métamorphoser pour accéder au monde des corps normaux. Cette théorie attribue un statut anthropologique spécifique au corps handicapé sans faire référence obligatoire à l’oppression, à l’exclusion, à la faute, ou au pouvoir. Marqués de façon indélébile, ils demeurent sur le seuil de la validité, de l’égalité, des droits, de l’humanité. La théorie de l’infirmité comme double, la liminalité récurrente de Stiker (2005). L’infirmité ne déclenche pas seulement la liminalité mais en référant à la psychanalyse, elle est un véritable double. La déficience est là, nous rappelant ce que nous n’aimons pas et ne voulons pas être, mais elle est notre ombre. Nous avons besoin de l’infirmité, comme de ceux qui la portent pour nous consoler d’être vulnérable et mortel tout autant que nous ne devons pas être confondus avec elle et eux pour continuer à nous estimer. Ils sont, devant nous, notre normalité, mais aussi notre espoir d’immortalité (Stiker 2005 : 223)

Dissertations / Theses on the topic "Catégorie essentialiste":

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Bettendorff, Franck. "L’école inclusive et les dispositifs pour élèves à « besoins éducatifs particuliers » : scolarisation ou scolarité ? : l’exemple des EFIV ou la déconstruction d’une catégorie scolaire essentialiste." Electronic Thesis or Diss., Paris 8, 2022. http://www.theses.fr/2022PA080010.

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Abstract:
Le phénomène des difficultés de scolarisation d’élèves nommés depuis 2012 “enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs” (EFIV) par le Ministère de l’Éducation nationale conduit à interroger une catégorie publique, les politiques et les dispositifs les concernants. La recherche présentée est une analyse à l’échelle d'un département où a été menée une politique de scolarisation de ce public pendant plus de dix ans. En interrogeant des catégories des recherches qui ont servi par le passé à analyser la non-scolarisation des enfants “du voyage” ou de “Tsiganes”, l’analyse déconstruit les explications anthropologiques de résistance à l’écrit, à l’objectivation et aux savoirs scolaires. S’appuyant sur une enquête qualitative principalement par entretiens auprès de collégiens et de parents, l’analyse met également en évidence que les situations des élèves ne se réduisent aux seules pratiques familiales ; mais intègrent également les rôles différenciés des élèves, en relation avec la diversité de leurs rapports à l’école, aux savoirs et à l’avenir ; et le rôle des institutions scolaires elles-mêmes. Puisque des élèves demeurent peu scolarisés et d’autres, bien que scolarisés n’apprennent pas les savoirs du collège, il a été nécessaire de distinguer la scolarité (la fréquentation des savoirs par les élèves) de la notion de scolarisation (la présence en classe). Enfin, à partir de l’analyse d’un corpus documentaire et d’entretiens avec des agents, la thèse étudie l’action institutionnelle comme un dispositif et interroge la politique de l’école inclusive
The phenomenon of inconstant school attendance by pupils who have been termed “EFIV” (“children of itinerant and transient families”) since 2012 by the French Ministry of Education has led us to question not only a public classification but also policies and apparatuses pertaining to them. The research presented herein is a department-wide analysis of an area where a school attendance policy for this group has been applied for over ten years. By questioning the categories of research which in the past served to assess sporadic school attendance by “traveler” or “Gypsy” children, this analysis deconstructs the anthropological explanations concerning resistance to writing, to objectivating processes and to scholastic skills. Based on a qualitative survey mainly established via interviews with middle school children and their parents, the analysis likewise indicates how pupils’ situations cannot be reduced to mere family practices alone but also integrates the pupils’ differentiated roles, as per the diversity of their relationships to school, to scholastic knowledge and to the future. This same analysis also covers the roles played by the scholastic institutions themselves. Since some pupils remain insufficiently schooled, while others, even though attending school, never acquire middle school knowledge sets, it was necessary to create a distinction between schooling (the pupils’ use of scholastic knowledge) and school attendance (their presence in class). Last of all, through the analysis of a collection of documents and interviews with personnel, this thesis explores institutional action as an apparatus and challenges the policy of “the inclusive school”
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Roques, Magali. "Substance, continuité et discrétion d'après Guillaume d'Ockham." Thesis, Tours, 2012. http://www.theses.fr/2012TOUR2004/document.

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Abstract:
Dans ce travail de doctorat, nous avons pour objectif de reconstituer les présupposés et les conséquences de la thèse ockhamiste selon laquelle la quantité n’est pas réellement distincte de la substance ou de la qualité. Cette thèse est formulée dans les écrits philosophiques et théologiques de Guillaume d’Ockham, logicien et théologien anglais du début du XIVe siècle (1285-1349). La thèse est organisée en trois parties. La première partie a pour objet la question de savoir comment s’organise la catégorie de quantité si l’on admet que la quantité n’est pas réellement distincte de la substance ou de la qualité. La deuxième partie, consacrée à la physique de la quantité, traite de chacune des trois espèces de quantité, la quantité permanente continue (l’extension spatiale), la quantité successive (le mouvement et le temps) et la quantité discrète (le nombre). Enfin, la troisième partie consiste en une description et une évaluation de la théorie ockhamiste de la structure métaphysique de la substance
The aim of this PhD dissertation is to reconstruct the assumptions and consequences of the ockhamist thesis according to which quantity is not really distinct from substance or from quality. This thesis can be found in the philosophical and theological writings of William of Ockham, a logician and Franciscan theologian from the beginning of the 14th century (1285-1349).The dissertation is divided into three parts. The first part deals with the question how the category of quantity is organised if one assumes that quantity is not really distinct from substance or from quality. The second part is dedicated to the physics of quantity. Each species of quantity is examined, that is permanent continuous quantity (spatial extension), successive quantity (motion and time) and discrete quantity (number). Lastly, the third part consists in a description and an evaluation of the ockhamist theory of the metaphysical structure of substance

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