Journal articles on the topic 'Analyse des sous-Titres'

To see the other types of publications on this topic, follow the link: Analyse des sous-Titres.

Create a spot-on reference in APA, MLA, Chicago, Harvard, and other styles

Select a source type:

Consult the top 29 journal articles for your research on the topic 'Analyse des sous-Titres.'

Next to every source in the list of references, there is an 'Add to bibliography' button. Press on it, and we will generate automatically the bibliographic reference to the chosen work in the citation style you need: APA, MLA, Harvard, Chicago, Vancouver, etc.

You can also download the full text of the academic publication as pdf and read online its abstract whenever available in the metadata.

Browse journal articles on a wide variety of disciplines and organise your bibliography correctly.

1

Ito, Hiromi. "La traduction sous contrainte – une expérience d’enseignement de sous-titrage en traduction pragmatique de l’anglais en japonais." FORUM / Revue internationale d’interprétation et de traduction / International Journal of Interpretation and Translation 16, no. 1 (September 27, 2018): 142–65. http://dx.doi.org/10.1075/forum.00009.ito.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Résumé Les étudiants de Master 2 ont sous-titré en japonais une interview d’un économiste américain, réalisée et diffusée par le site Democracy Now!. L’exercice avait pour l’objectif la mise en ligne de la vidéo sous-titrée sur le site de Democracy Now Japan. Nous examinons le processus des réécritures depuis la première traduction, la rédaction des sous-titres, jusqu’à la révision finale par la responsable du site japonais. Notre analyse porte sur trois points : (1) la réécriture imposée par les règles et les contraintes de sous-titrage, (2) la réécriture rendue nécessaire pour adapter le contenu des propos de l’économiste américain au public japonais, avec comme étape préliminaire les recherches effectuées par nos étudiants pour la compréhension juste et complète de l’interview réalisée pour le public américain ; (3) la révision finale faite par une traductrice expérimentée. A travers ces analyses, nous dégagerons les particularités des exercices de sous-titrage en terme de compétences rédactionnelles.
2

Chartron, Ghislaine. "La presse électronique en sciences de l’information : perspectives d’organisation." Documentation et bibliothèques 45, no. 4 (August 19, 2015): 173–81. http://dx.doi.org/10.7202/1032720ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Le développement des revues électroniques en sciences de l’information suppose l’existence d’un marché et se caractérise par l’émergence de nouvelles revues. À partir d’analyses de l’offre faites en juin 1998 et en novembre 1999, l’auteure étudie l’évolution récente des phénomènes : alors que la mise en ligne des revues établies ne concernait initialement que quelques titres de grands éditeurs commerciaux, cette pratique s’étend aujourd’hui à d’autres publications; en même temps, la création de revues nouvelles, conçues directement et exclusivement sous forme électronique, semble se stabiliser autour de quelques titres qui affichent un rythme de publication régulier. Cette analyse conduit l’auteur à s’interroger sur l’évolution du dispositif informationnel des chercheurs et sur les nouvelles fonctions que pourraient remplir ces revues « alternatives ».
3

Longtin, Véronique, and Maxime Paquet. "MODÈLES D’INTERVENTION MÉDICAL ET ENVIRONNEMENTAL AUPRÈS DES PERSONNES MANIFESTANT UN TROUBLE GRAVE DU COMPORTEMENT, QUELLES SONT LES DIVERGENCES?" Revue québécoise de psychologie 39, no. 2 (September 10, 2018): 133–60. http://dx.doi.org/10.7202/1051225ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
L’inclusion des personnes présentant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme et manifestant des troubles graves du comportement demeure un défi. Les pratiques soutenues par les ressources d’hébergement de la communauté se rapportent parfois encore à des traditions institutionnelles. Cet article vise à comparer les sujets d’études récentes associées aux modèles d’intervention médical et environnemental pour en déceler des divergences. Une analyse thématique inductive des titres et résumés de 113 articles a permis de les classifier sous 12 catégories émergentes et ainsi, de proposer des orientations de recherche futures basées sur des lacunes de couverture des sujets recensés.
4

Figuet, Jean-Marc. "La sécurisation de la liquidité intrajournalière dans un système à règlement brut. Une analyse du comportement des banques commerciales." Revue économique 51, no. 4 (July 1, 2000): 867–83. http://dx.doi.org/10.3917/reco.p2000.51n4.0867.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Résumé Cet article a pour objet d'évaluer le comportement des banques commerciales dans un système à règlement brut où la liquidité intrajournalière est sécurisée par des titres. L'article est organisé en deux parties. La première partie traite du principe de la sécurisation et de ses avantages dans la lutte contre l'occurrence des risques de liquidité et de crédit lors du règlement des transactions financières. La seconde partie analyse théoriquement l'impact de la collatéralisation sur le comportement des banques. Dans le cadre d'un modèle à la Angelini [1998], nous montrons que l'équilibre de Cournot-Nash, où les banques préfèrent différer une fraction de leurs paiements plutôt que de constituer des réserves excédentaires suffisantes, est sous-optimal. L'objectif de réduction des risques de règlement découlant de la généralisation des systèmes à règlement brut peut ne pas être atteint.
5

Gardin, Jean-Claude. "Archéologie, formalisation et sciences sociales." Sociologie et sociétés 31, no. 1 (October 2, 2002): 119–27. http://dx.doi.org/10.7202/001282ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Résumé L'archéologie est depuis vingt ans le lieu d'un programme de recherches consacrées à une analyse formelle des constructions historiques, inspirée du paradigme computationnel. Les travaux menés dans cette voie apportent quelque lumière sur des questions d'épistémologie pratique, groupées ici sous trois titres: le sens et la place du " naturel " dans ces constructions (langage naturel, logique naturelle, raisonnement naturel) ; la manière dont on s'y accommode ou non de la pluralité des interprétations et de leur caractère réputé non cumulatif ; la viabilité des positions médianes recommandées aujourd'hui entre science et littérature ou sens commun. L'article expose les enseignements tirés du programme logiciste sur ces différents points, en archéologie, et s'achève par une interrogation sur leur pertinence dans les sciences sociales en général.
6

Pop, Adrian. "La Politique de Dette Subordonnée comme alternative au IIIe Pilier de Bâle II: est-elle faisable ?" Recherches économiques de Louvain 71, no. 2 (January 2005): 193–222. http://dx.doi.org/10.1017/s0770451800008290.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
RésuméLes récentes propositions de réforme de la réglementation bancaire, initiées tant par la Banque des Règlements Internationaux que par le Système des Réserves Fédérates américain, incluent des éléments de discipline de marché qui complètent naturellement les instruments réglementaires traditionnels. Plus précisément, une politique par laquelle les grandes banques sont forcées d'émettre régulièrement un certain montant minimal de dette subordonnée (sous forme de titres homogènes) peut s'avérer efficace pour atténuer les effets de l'aléa moral. Cet article se focalise sur la structure d'incitations des créanciers subordonnés et ses implications en termes de Politique de Dette Subordonnée. En particulier, le but de notre analyse est de mettre en lumière le dualisme du comportement des créanciers subordonnés : d'une part, comme « allies » des régulateurs, en protégeant leurs investissements par une surveillance active et une punition immédiate des stratégies excessivement risquées, d'autre part, comme « ennemis » des régulateurs, en favorisant d'une manière similaire aux actionnaires l'adoption d'une politique aventurée en matière de risque.
7

Lira, Mirtes Ribeiro, and Francimar Martins Teixeira. "Une analyse textuelle des séquences explicatives à propos de l’environnement dans les manuels de sciences naturelles." ACTIO: Docência em Ciências 6, no. 1 (April 14, 2021): 1. http://dx.doi.org/10.3895/actio.v6n1.12436.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Cet article investigue le texte explicatif sur les développements du contenu scolaire à propos des phénomènes physiques et naturels dans les manuels de Sciences Naturelles. Dans ce contexte, nous considérons le texte explicatif comme un type séquentiel prototypique qui permet d’aborder et de décrire les contenus scolaires dans les manuels, en étant souvent ancré par des stratégies discursives, comme le paraphrase, la définition, l’exemple et l’analogie avec la fonction d’expliquer. Afin de mettre en évidence les particularités et les caractéristiques plus visibles du genre d’explication dans les contenus scolaires présentés dans les manuels de Sciences, nous proposons, à partir de la structure séquentielle explicative des textes - défendu par Adam (2201), d’analyser les stratégies discursives d’explication (explicatifs) utilisés dans les compositions des textes sélectionnés de la collection du manuel de Sciences « Companhia das Ciências ». À travers de l’analyse, nous avons observé la prédominance de la description des contenus rapportés, basée sur des stratégies discursives comme la définition, la paraphrase, l’exemple et l’analogie et des formes typiques dans la production de sous-genres de discours explicatifs (les introductions, les titres, les images etc.), qui, bien que non spécifiques aux explications, sont devenus pertinents pour la construction des explications tout au long de chaque chapitre. De cette manière, cette étude a montré que la prédominance d’une séquence explicative ne caractérise pas nécessairement les textes scolaires avec la fonction « d’expliquer quelque chose » . La plupart du temps, il s’agit plutôt de « décrire quelque chose » , en structurant le contenu des manuels.
8

Mueller, Jeansue, and Charles M. Mueller. "Style Shift in Korean Teledramas." FORUM / Revue internationale d’interprétation et de traduction / International Journal of Interpretation and Translation 7, no. 2 (October 1, 2009): 215–46. http://dx.doi.org/10.1075/forum.7.2.09mue.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
La pragmatique de la communication interpersonnelle a été sous représentée dans le domaine de la recherche en traduction audiovisuelle (Mason, 1989). Cette lacune en recherche est regrettable si l'on considère des langues telles que le coréen, dans lesquelles les notions telles que la familiarité et le statut accueillent obligatoirement une représentation morphosyntactique. Un domaine particulièrement intéressant de la pragmatique coréenne est le changement stylistique, un phénomène par lequel les interlocuteurs changent leurs niveaux de parole pour des considérations stratégiques ou normatives. Cette étude examine 16 cas de de changements stylistiques qui ont lieu dans 64 épisodes de séries télévisées coréennes. Une analyse de ces scènes et leurs sous-titres en anglais révèlent que (1) le changement stylistique a lieu pour des raisons stratégiques, souvent pour dépeindre la froideur ou la rage des interlocuteurs ; (2) a lieu également pour des raisons normatives indiquant des changements importants de relations entre les interlocuteurs : (3) il est de surcroît utilisé pour transmettre des cadres relationnels discursifs ; (4) il est parfois redondant, surtout quand il est utilisé pour exprimer les crises de colère ; et (5) il est souvent négligé surtout lorsqu'il est utilisé en tant que dispositif dramaturge pour manifester un changement relationnel ou démontrer les difficultés qu'ont les personnages avec les ambiguïtés inhérentes dans les relations. Cette étude confirme les résultats de Hatim et Mason (1997) selon lesquels négliger les phénomènes pragmatiques est un problème potentiel dans le domaine des traductions audio visuelles et suggère un besoin plus grand pour la recherche descriptive et de meilleures pratiques dans ce domaine.
9

Charpentier, Alfred. "Analyse critique de la Loi des relations ouvrières et du règlement no 7 de la C.R.O." Relations industrielles 16, no. 1 (February 3, 2014): 59–82. http://dx.doi.org/10.7202/1021885ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Sommaire Le présent article est le premier d'une série de trois d'une analyse critique de la Loi des relations ouvrières. Deux articles seront consacrés à la Loi elle-même, le troisième analysera le Règlement no 1 de la Commission de Relations Ouvrières et comprendra la conclusion générale. Signaler carences et déficiences de la Loi; souligner et clarifier la jurisprudence de la C.R.O.; indiquer quelques règles de procédures suivies dans l'application de la Loi; montrer enfin les non-concordances qui existent entre la présente loi et les lois qui lui sont connexes, tels sont les objectifs de la présente étude. Chacun de ces points est accompagné de commentaires ou d'observations résultant de mon expérience de dix années (1950-1960) à la Commission de relations ouvrières. Le but ultime de ce travail est surtout dêtre utile à la refonte éventuelle de la Loi des relations ouvrières comme aussi à la préparation, en cours, d'un code du travail, dont la L.R.O. ne manquera pas d'être Vêlement de base. Mon attention s'est arrêtée aux articles fondamentaux de cette Loi, rassemblés sous cinq titres: a) l'association ouvrière, b) l'association d'employeurs, c) reconnaissance de l'association, d) prérogatives denquêtes de la C.R.O., e) vote de représentation, f) l'unité de négociation. La première partie de mon analyse s'arrête avec l'article 10 de la Loi. Chaque fois qu'est signalée une carence, une déficience, une règle de jurisprudence et de procédure ou une non-concordance, le numéro de l'article concerné est cité. Depuis mon départ de la C.R.O. en janvier 1960 les règles de jurisprudence et de procédure de cet organisme n'ont guère eu le temps dêtre modifiées, sauf pour y ajouter peut-être, relativement à de nouveaux cas d'espèce et concernant l'application des amendements apportés à la Loi l'hiver dernier ayant trait aux prétendus congédiements pour activités syndicales. Toutes mes vues personnelles dans la présente étude de la L.R.O. n'ont pas valeur d'évangile peut-être, mais j'y ai mis conscience et désintéressement et ma meilleure volonté de servir.
10

Mignault, Patrick. "Droit, gouvernance d’entreprise et efficience des marchés financiers." Revue générale de droit 43, no. 1 (December 11, 2013): 237–64. http://dx.doi.org/10.7202/1020843ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Dans un marché financier efficient, la théorie économique classique soutient qu’il appartient d’abord aux investisseurs de sanctionner, par une réduction du prix des titres, les problèmes de gouvernance d’entreprise. Au cours des dernières années, les autorités canadiennes en valeurs mobilières (ci-après «ACVM») ont mis en place différentes mesures pour améliorer la gouvernance d’entreprise au Canada, en s’appuyant sur l’efficience informationnelle des marchés financiers. Le présent texte étudie les principales mesures qui ont été adoptées et explique certaines relations entre ces mesures et la théorie économique. D’abord, il présente certains principes économiques fondamentaux portant sur l’efficience informationnelle des marchés financiers et les effets de cette dernière sur la gouvernance d’entreprise. Ensuite, il analyse des mesures prises par les ACVM en ce qui a trait à la gouvernance d’entreprise. Ces initiatives touchent, d’une part, le renforcement de l’obligation d’information par l’inclusion d’éléments de divulgation sur la structure de gouvernance. D’autre part, elles intègrent une nouvelle réglementation pour améliorer la qualité et la fiabilité de l’information comptable. L’approche réglementaire des ACVM est commentée à la lumière des limites théoriques qui sous-tendent l’hypothèse des marchés financiers efficients. L’étude souligne notamment les limites quant au respect des divulgations en matière de gouvernance et à la rationalité des investisseurs chargés de sanctionner les lacunes au chapitre de la gouvernance d’entreprise.
11

Rousseau Houle, Thérèse. "L’art de juger : sources et méthodologie. Ce que révèle l’œuvre du juge Louis LeBel." Les Cahiers de droit 57, no. 2 (June 1, 2016): 231–50. http://dx.doi.org/10.7202/1036483ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
L’art de juger, tout comme ses notions connexes, l’acte de juger ou la faculté de juger, sont au coeur de la pensée juridique dans les traditions tant civilistes que de common law. Il appartient aux juges de réinterpréter l’héritage juridique en confrontant celui-ci aux valeurs et aux principes qui fondent la justice dans la société contemporaine. L’acte de juger devient un acte de culture, une façon de rappeler ou de dénoncer les consensus sociaux afin d’ajuster le droit à la réalité sociale. Par-delà les frontières et les ordres de juridiction s’instaure un dialogue incitant les juges à mettre en oeuvre une sorte de droit mondialisé marqué par la rationalité économique et le respect du principe de la dignité de l’être humain. L’acte de juger, surtout depuis l’avènement des chartes, est devenu un acte politique. Cela exige des juges une ouverture aux nouvelles perspectives sociales, philosophiques et politiques et l’adoption de nouvelles méthodologies à caractère plus sociologique et plus scientifique. Une analyse, sans doute imparfaite et incomplète, de quelques opinions du juge Louis LeBel pendant sa carrière à la Cour suprême du Canada, suggère le regroupement de ses choix méthodologiques sous trois titres principaux : le dialogue des cultures, la rhétorique des droits constitutionnels et l’avenir du droit. La protection des droits collectifs et la recherche d’une nécessaire réconciliation des valeurs communes fondamentales sont, pour le juge LeBel, des éléments essentiels à la survie d’une démocratie fondée sur la primauté du droit.
12

Coursil, Jacques. "La topique des phonèmes." Recherches sémiotiques 34, no. 1-2-3 (July 28, 2016): 75–96. http://dx.doi.org/10.7202/1037147ar.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Le Cours de Linguistique Générale consacre deux chapitres à la phonologie sous les titres “Définition des phonèmes” et “Le Phonème dans la chaîne parlée”. Ces textes se présentent aujourd’hui sous le double aspect d’une question d’histoire des sciences non-résolue et d'une question théorique ouverte, l’irrésolution de la première masquant l’intérêt systémique de la seconde. Critiqués dès 1930 par les théoriciens de l’École de Prague (Troubetzkoy, Jakobson), les Principes de Phonologie de Saussure ont perdu tout crédit scientifique et sont tombés dans l’oubli. La critique des Pragois est à la fois élogieuse et sévère. Tout en se réclamant de son caractère fondateur, ils reprochent à la théorie saussurienne d’être contradictoire, mêlant, selon leurs analyses, deux disciplines devant demeurer distinctes, la phonétique et la phonologie. Les contradictions relevées par les maîtres de l’École de Prague paraissent, en effet, évidentes. D’une part Saussure écrit : “L’essentiel de la langue est étranger au caractère phonique du signe linguistique” (CLG : 21) ou “la question de l’appareil vocal est secondaire dans le problème du langage” (CLG : 26); mais d’autre part, il affirme que “la liberté de lier les espèces phonologiques (phonèmes) est limitée par la possibilité de lier les mouvements articulatoires” (CLG : 79). On ne peut, en effet, soutenir la nécessité d’une distinction stricte entre traits différentiels de langue et mécanique articulatoire et, en même temps, affirmer que la délimitation des phonèmes dépend de contraintes de l’appareil vocal. Ainsi Troubetzkoy et Jakobson reprocheront-ils au maître genevois de réintroduire la phonétique dans le débat phonologique. Mais il y a malentendu. En confrontant les critiques pragoises aux textes de Saussure, on découvre, à la place des contradictions attendues, la description d’un système double de catégories et de fonctions dont chaque partie, dûment développée, aboutit à une loi. La thèse de Saussure maintient strictement (mais subtilement) la distinction entre phonétique et phonologie, contrairement aux allégations des Pragois. Dans une lecture systémique des Principes de Phonologie de Saussure, nous n’avons trouvé ni les “contradictions” ni le “psychologisme naïf” ni non plus de “retour aux procédés de la phonétique motrice” que Jakobson avait critiqués. Il s’agit dans cet article de reconstruire et tester ce modèle saussurien discrédité. Les historiens des sciences auront alors à nous expliquer l’étonnante indifférence dans laquelle est tombée une analyse (si opérante et importante) placée au milieu du livre le plus lu de la linguistique générale.
13

Chevrefils Desbiolles, Yves. "camoufleurs français en Italie. Le cubisme d’André Mare s’est évanoui à Venise." L'uomo nero. Materiali per una storia delle arti della modernità 19, no. 19-20 (December 13, 2022): 202–15. http://dx.doi.org/10.54103/2974-6620/uon.n19-20_2022_pp202-215.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Le camouflage aura été l’une des grandes affaires de la Grande Guerre. Dès 1915, sous l’impulsion du peintre Guirand de Scevola, les Français créent un premier service intégré de conception et de fabrication de dispositifs de camouflage, animé par des équipes spécialisées de militaires et de civils. Dans une guerre de positions où des dizaines de milliers d’hommes sont massés de part et d’autre de la ligne de front, voir sans être vu pour tromper l’ennemie est devenu un enjeu vital. Bientôt, des officiers britanniques, américains, belges et italiens viennent visiter les principaux ateliers de la section de camouflage situés à Amiens et à Noyon dans le nord de la France. En Italie, un laboratorio di mascheramento est créé au début de 1917 et des camoufleurs français viennent épauler leurs confrères italiens dès septembre de la même année. Un atelier de fabrication de matériel de camouflage est installé près de Milan et un autre à Piazzola sul Brenta. Le commandement du camouflage français s’installe à Padoue puis à Vicence.L’histoire de l’art retient le nom d’André Mare (1885-1932) à deux titres: son rôle dans le renouvèlement de l’art décoratif français avant la Grande Guerre et son action dans la section de camouflage de l’armée française durant la Grande Guerre. Le texte analyse un journal tenu par André Mare durant toute la durée du conflit; un journal remarquable par le nombre et par la facture des dessins dont il orne ces pages, dix carnets dans lesquels il consigne sa formation d’artilleur, puis ses activités de camoufleur, décrit les évènements dont il est témoin et les sentiments qu’ils suscitent en lui, le tout truffé de nombreuses photographies de petit format et d’annotations graves ou légères.
14

Lopes, Letícia Ferreira, and Maiara Garcia Orlandini. "Curdas na Guerra Civil Síria." Sur le journalisme, About journalism, Sobre jornalismo 11, no. 1 (June 13, 2022): 32–45. http://dx.doi.org/10.25200/slj.v11.n1.2022.475.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
PT. O artigo consiste em uma análise da cobertura jornalística de veículos de comunicação brasileiros sobre a Guerra Civil Síria, com foco na atuação da Yekineyên Parastina Jinê (Unidade de Defesa das Mulheres), conhecida como YPJ. A organização militar que se apresenta como objeto de estudo deste artigo é composta apenas por mulheres curdas com foco em defesa de ataques do governo sírio e do Estado Islâmico. O grupo busca empoderar mulheres, defendendo a igualdade de gênero, especialmente no que diz respeito à elaboração e execução de tarefas militares. Levando em conta as ações inovadoras da YPJ na Guerra Civil Síria junto à problemática dos produtos de mídia ainda presentes no nosso país, este trabalho procurou responder qual o foco das coberturas jornalísticas nacionais sobre as combatentes da YPJ. A partir de uma coleta realizada por meio do Google Notícias, chegamos há setenta notícias online sobre a YPJ, as quais foram analisadas sob a ótica do enquadramento multimodal (Wozniak et al, 2014) e da análise de conteúdo (Bardin, 2011; Krippendorff, 2004). Os operadores analíticos foram desenvolvidas exclusivamente para este trabalho e consideram três eixos, sendo eles: (1) manchete, (2) conteúdo visual e (3) conteúdo textual. Os achados de pesquisas apontam que as matérias brasileiras sobre a atuação da YPJ na Guerra Civil Síria são (i) marcadas por abordagens ligadas às questões bélicas sem aspectos diplomáticos e pela (ii) falta do protagonismo feminino nos enquadramentos midiáticos. A análise também revelou como a cobertura brasileira sobre a YPJ na Guerra Civil Síria é simplista no que tange à guerra, pois não se ateve às explicações pertinentes sobre o conflito, ou as questões atreladas à gênero, uma vez que não ofereceu espaço para que problematizações importantes sobre os feitios e condições de vida das combatentes fossem divulgados. *** EN. The article provides an analysis of the journalistic coverage of Brazilian media outlets about the Syrian Civil War, with focus on the performance of Yekineyên Parastina Jinê (Women's Defense Unit), known as YPJ. The military organization that is presented as the object of study of this article is composed only of Kurdish women focused on defending attacks by the Syrian government and the Islamic State. The group seeks to empower women by advocating gender equality, especially concerning the design and execution of military tasks. Taking into account the YPJ's innovative actions in the Syrian Civil War along with the problem of media products still present in our country, this work sought to answer the focus of national journalistic coverage on YPJ fighters. From a collection carried out through Google News, there is seventy online news about the YPJ, which were analyzed from the perspective of the multimodal framework (Wozniak et al, 2014) and content analysis (Bardin, 2011; Krippendorff, 2004). The analytical operators were developed exclusively for this work and consider three axes, namely: (1) headline, (2) visual content, and (3) textual content. Research findings indicate that Brazilian articles on the role of the YPJ in the Syrian Civil War are (i) marked by approaches linked to war issues without diplomatic aspects and by (ii) the lack of female protagonists in the media frameworks. The analysis reveals how the Brazilian coverage of YPJ in the Syrian Civil War has a shallow character both in terms of war, as it did not stick to the pertinent explanations about the conflict, as to gender, since it did not offer space for important problematizations about the characteristics and living conditions of the combatants were made public. *** FR. L'article présente une analyse de la couverture par les médias brésiliens de la guerre civile syrienne, en se penchant sur l’action de la Yekineyên Parastina Jinê (Unité de défense des femmes), connue sous l’acronyme YPJ. Cette organisation militaire, objet de l’étude, est composée exclusivement de femmes kurdes engagées à défendre la population contre les assauts du gouvernement syrien et de l'État islamique. Ce groupe a pour but d’autonomiser les femmes, en prônant l'égalité des genres, notamment en termes de conception et d'exécution des tâches militaires. En se penchant sur les actions innovantes de la YPJ dans la guerre civile syrienne ainsi que sur la problématique des produits médiatiques au Brésil, il s’agit ici de comprendre quel aspect est mis en relief par les couvertures médiatiques brésiliennes sur les combattantes de la YPJ. Le corpus, constitué de soixante-dix articles d'actualité en ligne sur la YPJ, recueillis sur le site Google News, a été analysé sous l'angle du cadrage multimodal (Wozniak et al, 2014) et de l'analyse de contenu (Bardin, 2011 ; Krippendorff, 2004). Les opérateurs analytiques, définis exclusivement pour ce travail, considèrent les données sous trois angles : (1) les gros-titres, (2) le contenu visuel et (3) le contenu textuel. Les résultats de la recherche indiquent que les articles de presse brésiliens sur les actions de la YPJ dans la guerre civile syrienne sont (i) marqués par des approches relatives aux questions de guerre sans tenir compte des aspects diplomatiques et (ii) par l'absence de protagonisme féminin dans les cadrages médiatiques. L'analyse révèle que la couverture brésilienne de la YPJ dans la guerre civile syrienne est superficielle tant sur le plan de la guerre elle-même, car elle ne s'en tient pas aux explications pertinentes sur le conflit, que sur celui du genre, aucun espace n’étant ouvert aux problématisations, pourtant centrales, sur les caractéristiques et les conditions de vie des combattantes. ***
15

Mendes, André Melo, Maria Terezinha da Silva, and Raquel Dornelas. "Copa de 2018: Neymar, futebol e virilidade em narrativas de jornais." Sur le journalisme, About journalism, Sobre jornalismo 10, no. 2 (December 19, 2021): 166–83. http://dx.doi.org/10.25200/slj.v10.n2.2021.445.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
PT. O artigo analisa narrativas de jornais brasileiros sobre os cinco jogos disputados pelo Brasil na Copa do Mundo FIFA 2018, entre os dias 17 de junho e 07 de julho daquele ano. O objetivo é compreender o tratamento dado por essas mídias à relação entre futebol e virilidade, tendo na figura do jogador Neymar Junior a âncora analítica. O objeto empírico é constituído pelas capas dos jornais Super Notícia, Folha de S. Paulo e O Globo, líderes em publicação à época do campeonato. As textualidades jornalísticas veiculadas durante o período da Copa do Mundo de 2018 se apresentam como uma rica empiria, potencializando disputas simbólicas, acionamento de valores, ideais e estereótipos e a interlocução entre futebol e virilidade presentes no imaginário social. Para empreender a análise, utilizou-se um método de base semiótica semelhante ao método desenvolvido por Erwin Panofsky (2002). O procedimento contempla basicamente dois momentos: o primeiro, em que predomina a “objetividade”, considerando o tipo de objetividade possível de ser obtido em uma análise realizada por sujeitos históricos; e outro, mais subjetivo, no qual o analista faz uso das sugestões e redundâncias percebidas no primeiro momento, comparando-as com os dados de contexto (interno e externo à imagem), também levantados no primeiro momento. Como eixo teórico, foram acionadas discussões a respeito de virilidade, celebridade, enquadramento e mídia esportiva. Nas considerações finais, salienta-se que as características que definem um ídolo do futebol podem estar mudando na contemporaneidade. O surgimento e a consagração de novos ídolos e os valores que eles representam tensionam questões importantes nas relações entre futebol, mídia e sociedade. Destaca-se o imperativo da vitória no futebol-resultado, os vínculos do esporte com o nacionalismo e a relação dos ídolos com torcedores ou seguidores. É possível pensar que, no contexto contemporâneo, o público espera de seu ídolo outra coisa que não apenas liderança em campo e títulos, ou mesmo dignidade na derrota. É possível que eles não se identifiquem apenas com uma nação, mas também fortemente com um estilo de vida. *** EN. This article analyses Brazilian press narratives about the five games played between June 17th and July 7th by the Brazilian national team during the 2018 World Cup. Its main goal is to unpack the relationship between football and masculinity, as presented in the media and embodied by the case of Neymar. The corpus consists of cover pages of the three top selling newspapers at the time of the championship : Super Notícia, Folha de São Paulo and O Globo. Journalistic discourses in circulation during the 2018 World Cup constitute a dense corpus and highlight the symbolic disputes between values, ideals and stereotypes. Moreover, they shed light on linkages already existing in the collective psyche between soccer and masculinity. The analysis is based on a semiotic approach, similar to the one developed by Erwin Panofsky (2002). The methodologic process consisted in two main steps: a first “objective” step - considering however the limits of objectivity in an analysis conducted by a historically defined subject; a second more subjective step, consisting in comparing anchor points and redundancies with data extracted from the context (internal and external to the imagery), both identified in the first step of the analysis. The theoretical framework encompasses themes related to masculinity, celebrity, and story framing in sports media. As a conclusion, it is suggested that characteristics defining a soccer idol are currently evolving. The emergence and consecration of new idols are questioning traditional relationships existing between the spheres of soccer, the media and society. Various aspects are underlined: the obligation to bring victory to the team, the link existing between sports and nationalism, and the relationship between idols and sports fans. The analysis suggests that today’s audiences expect more from idols than just leadership on the field, titles or a dignified attitude when losing. Indeed, audiences do not identify with the nation alone anymore but rather with a whole lifestyle. *** FR. Cet article analyse le traitement journalistique des journaux brésiliens des cinq matchs joués par le Brésil lors de la Coupe du monde de football 2018, entre le 17 juin et le 7 juillet. L'objectif est de comprendre la place donnée par ces médias à la relation entre football et virilité, en ayant comme point d'ancrage la figure du footballeur Neymar. Le corpus est constitué des Unes des journaux Super Notícia, Folha de São Paulo et O Globo, qui étaient les plus diffusés lors de cette coupe du monde. Les discours journalistiques véhiculés pendant la période de la Coupe du monde 2018 constituent un riche corpus car ils exacerbent les disputes symboliques, mettant en confrontation valeurs, idéaux et stéréotypes. En outre, ils favorisent le lien entre football et virilité, déjà cristallisé dans l'imaginaire social. L’analyse a été menée à partir d’une approche sémiotique, sur le modèle de celle développée par Erwin Panofsky (2002). Notre méthodologie s’appuie sur deux axes : le premier, où prédomine l'« objectivité », considérant toutefois les limites de l'objectivité dans une analyse menée par un sujet historique ; et un deuxième, plus subjectif, où le chercheur part des points d’ancrage et des redondances perçus dans le premier moment, en les comparant aux données de contexte (internes et externes à l'image), également soulevées dans le premier temps. Le cadre théorique porte sur les discussions autour de la virilité, de la célébrité, du cadrage et des médias sportifs. En guise de conclusion, nous suggérons que les caractéristiques qui définissent aujourd’hui une star du football sont en plein changement. L'émergence et la consécration de nouvelles stars et les valeurs qu'elles représentent mettent sous tension des questions importantes dans les relations entre football, médias et société. Plusieurs points sont ainsi soulignés : l'impératif de la victoire dans les résultats du football, les liens entre sport et nationalisme et la relation entre les stars et les supporters. L’analyse suggère qu’aujourd’hui, le public attend autre chose des stars, au-delà du leadership sur le terrain et des titres, ou même de la dignité dans la défaite. En effet, le spectateur s'identifie non seulement à la nation, mais aussi et surtout à un style de vie. ***
16

Pujante González, Domingo. "Ouverture: Connais-toi toi-même." HYBRIDA, no. 3 (December 31, 2021): 3. http://dx.doi.org/10.7203/hybrida.3.22917.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
"Comme Barthes qui pensait que la littérature devait céder la place à l’auto-écriture de tous, je pense que tout le monde devrait faire la même chose : raconter sa vie. Connais-toi toi-même. Mets-toi en forme. Mets-toi en ordre". Dustan, Guillaume (1999). Nicolas Pages (p. 400). Balland. Guillaume Dustan et sa particulière vision de la littérature (« en littérature, soit c’est soi, soit c’est du bidon », Dustan, 1999, p. 384) me permettent de commencer cette Ouverture du troisième numéro de la revue HYBRIDA. Revue scientifique sur les hybridations culturelles et les identités migrantes dont le Dossier central est intitulé SIDA/S – 40 ans. Pour suivre les conseils de Dustan, je vais raconter (un peu) ma vie : en 1994, étant ce que l’on appelle « jeune chercheur », j’ai présenté un projet sur « sida et littérature » qui m’aurait permis d’obtenir une bourse aboutissant à une thèse doctorale. Je n’ai pas eu la bourse et j’ai dû changer de sujet pour candidater à nouveau l’année suivante. J’ai finalement obtenu cette bourse, ce qui m’a permis de commencer ma « carrière » universitaire en 1996. Le fait est que, même si je me suis centré sur le corps dans le discours artistico-littéraire d’avant-garde, notamment dans le théâtre (« panique »), je n’ai jamais quitté ce premier projet et me suis toujours intéressé aux écritures liées à l’expérience de la maladie, et plus concrètement aux « récits de sida », surtout d’écrivains homosexuels ayant pour la plupart disparu à cause de l’épidémie. Le souvenir du congrès Sida y cultura (Sida et culture) à l’Université de Valence en 1997, organisé, il y a 25 ans, par Ana Monleón et Ahmed Haderbache, restera donc toujours comme un moment important dans ma mémoire affective et académique. Je leur serai toujours reconnaissant de m’avoir permis de publier mon premier article de recherche intitulé « Escribir en el apremio » (« Écrire dans l’urgence »). Malheureusement, ce « modeste » volume, qui a même été exposé au Musée d’Art Moderne de Valence (IVAM), n’a pas eu une large diffusion. C’est donc un privilège de pouvoir le rééditer comme Annexe à ce numéro d’HYBRIDA. Nous avons respecté l’édition originale de 1997, même si elle ne répond pas aux normes éditoriales de la revue ni aux critères actuels de « qualité » concernant les publications scientifiques. Le volume est composé d’un bel ensemble de dix-neuf contributions de personnes venues de générations, de formations et d’horizons différents, ce qui a permis une réelle circulation des savoirs et un échange intéressant entre l’activisme et l’Université. Certains d’entre eux nous ont quittés, prématurément. La mort nous surprend toujours. Voici donc toute ma reconnaissance (nunc et semper) à la Professeure de littérature française Elena Real, ma directrice de thèse, qui s’était spécialisée, entre autres, dans l’autobiographie contemporaine, concrètement dans l’écriture des femmes et les thématiques du corps et de la séduction ; et au journaliste et historien de la déportation homosexuelle Jean Le Bitoux, figure emblématique du militantisme en France et fondateur historique, avec d’autres intellectuels et activistes comme Frank Arnal (décédé à 42 ans en 1993) et Jean Stern, du magazine Le Gai Pied dont le premier numéro de 1979 contenait un article de Michel Foucault qui aurait suggéré le nom. Le magazine a été une grande fenêtre ouverte à la liberté d’expression et à l’activisme homosexuel jusqu’à sa disparition en 1992. Il comptait sur la collaboration habituelle d’intellectuel·le·s et d’auteur·e·s comme Jean-Paul Aron, Renaud Camus, Copi, Guy Hocquenghem, Nathalie Magnan, Hugo Marsan ou Yves Navarre, pour n’en citer que quelques-un·e·s. Même Jean-Paul Sartre lui a accordé une interview en 1980. Mais revenons à Sida y Cultura pour ajouter que les approches ont été riches et variées, aussi bien sociologiques que culturelles, sous une perspective historique (en comparant le sida avec d’autres maladies antérieures), du point de vue de l’analyse du discours sur le sida ou de l’analyse concrète d’œuvres et d’auteurs touchés par le sida comme Cyril Collard (mort en 1993 à 35 ans), Copi (mort en 1987 à 48 ans), Pascal de Duve (mort en 1993 à 29 ans), et bien évidemment Hervé Guibert (mort en 1991 à 36 ans). Nous avons eu la chance également de compter sur la collaboration de Juan Vicente Aliaga, critique d’art espagnol réputé, spécialiste en études de genre et LGBT, qui avait publié quelques années auparavant (1993), aux côtés de José Miguel G. Cortés, le premier essai fait en Espagne sur l’art et le sida intitulé De amor y rabia (D’amour et de rage) qui reste un référent important dans ce domaine. Concernant la coordination du Dossier central SIDA/S – 40 ANS, je tiens à remercier sincèrement Didier Lestrade, journaliste, écrivain et militant reconnu, fondateur d’Act Up-Paris, ainsi que du magazine Têtu, possédant une longue trajectoire et une importante production intellectuelle sur l’activisme LGBT. Ses trois derniers essais portent les titres suggestifs de : Minorités. L’essentiel (2014), Le Journal du Sida. Chroniques 1994-2013 (2015), « mon dernier livre sur le sida », affirme-t-il ; et I love Porn (2021), excellent essai qui reprend la forme du témoignage pour retracer une histoire particulière de la sexualité à partir des années 1970 par l’intermédiaire de la pornographie comme instrument politique de contestation. Je remercie également de tout cœur Ahmed Haderbache, traducteur de Guillaume Dustan en espagnol et grand spécialiste de son œuvre, d’avoir accepté de coordonner ce Dossier qui nous a paru nécessaire pour réactiver la mémoire d’une maladie et d’une production artistico-littéraire qui semble lointaine, voire révolue, surtout pour les jeunes générations, mais qui prend toute sa signification dans le contexte pandémique actuel. Ce Dossier, qui débute par un bel Avant-propos de Didier Lestrade intitulé « Sida : une épidémie presque oubliée » et par une Introduction d’Ahmed Haderbache, est composé de sept articles. Il part du fait sociologique et politique pour aborder la production littéraire, en passant par l’analyse filmique et théâtrale. Thierry Schaffauser s’intéresse aux personnes invisibles, voire oubliées, pour nous proposer une pertinente étude sur l’histoire des mobilisations des travailleuses du sexe contre le VIH en France et au Royaume-Uni ; Romain Chareyron fait une riche analyse des images du sida dans le film 120 battements par minute (2017) ; Henry F. Vásquez Sáenz aborde avec précision la pièce Une visite inopportune (1988), ce qui lui permet de restituer et de resituer la figure du dramaturge franco-argentin Copi en tant qu’auteur subversif et engagé, pionnier du théâtre autobiographique lié au sida. Les deux articles suivants, de Daniel Fliege et de l’écrivaine Ariane Bessette respectivement, proposent d’intéressantes analyses littéraires d’œuvres « autobiographiques » d’auteurs « controversés » car défenseurs des rapports sexuels non protégés ou barebacking : Guillaume Dustan (mort en 2005 à 39 ans) et Érik Rémès. Puisque HYBRIDA s’intéresse particulièrement aux contextes francophones ou comparés, nous avons créé une petite section à la fin du Dossier intitulée Autres regards afin de publier deux articles spécialement attirants. Le premier, écrit par Thibault Boulvain dont la thèse doctorale a été publiée en 2021 sous le titre L’art en sida 1981-1997, aborde les dernières années d’Andy Warhol (décédé en 1987) sous la perspective du sida ; le dernier, proposé par Caroline Benedetto, se penche sur les journaux intimes de l’artiste pluridisciplinaire américain David Wojnarowicz (mort en 1992 à 37 ans), en soulignant les influences françaises. Dans la section Mosaïque, où nous publions des études sur les hybridations culturelles et les identités migrantes qui ne correspondent pas à la thématique centrale du Dossier, nous publions trois articles. José Manuel Sánchez Diosdado analyse profondément les récits coloniaux des voyageuses françaises de la première moitié du XXe siècle qui se sont inspirées du Maroc. Feyrouz Soltani aborde le roman Verre Cassé de l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou pour y déceler les traces du métissage linguistique et culturel et, enfin, Rolph Roderick Koumba et Ama Brigitte Kouakou nous présentent la langue française comme instrument positif dans la construction de l’altérité à travers l’analyse des œuvres de l’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome et de l’écrivaine franco-camerounaise Léonora Miano. La section Traces de la revue HYBRIDA est consacrée à la création littéraire et s’éloigne volontairement de l’esprit d’évaluation en double aveugle, bien que les soumissions soient strictement analysées et révisées par le comité éditorial. Dans ce numéro 3, nous publions quatre textes aussi différents qu’intéressants. Leurs auteur·e·s se sont inspiré·e·s de la thématique du Dossier central autour du sida. Nous avons l’honneur de publier un court récit de l’écrivaine québécoise Catherine Mavrikakis intitulé « Évitons de respirer l’air du temps » qui nous met en alerte par rapport aux préjugés qui perdurent de nos jours concernant le sida. Nous voudrions rappeler au passage que, partant de la pensée de Michel Foucault sur la santé et l’organisation sociale, ses recherches sur les écrits du sida, ainsi que sur les notions de contamination, d’aveu et de souffrance, sont d’une grande importance pour la thématique qui nous occupe. Nous ne pouvons que rester admiratifs face à sa double facette de professeure universitaire et d’écrivaine ; et souligner la force de ses romans « autofictionnels » dont Ce qui restera (2017), L’annexe (2019) et L’absente de tous bouquets (2020), pour n’en citer que les derniers. Ensuite, nous avons deux « témoignages » sincères et touchants. Le premier, intitulé Les spectres d’ACT UP, nous propose un parcours émotionnel et académique autour de l’expérience du sida. Son auteur, David Caron, Professeur à l’Université du Michigan, a fait une importante recherche dans le domaine des études LGBT et concrètement sur le VIH. Il s’est intéressé également aux études sur l’holocauste. Parmi ses dernières publications, nous trouvons The Nearness of Others. Searching for Tact and Contact in the Age of HIV (2014) et Marais gay, Marais juif. Pour une théorie queer de la communauté (2015). Le court et intense « témoignage » de Lydia Vázquez Jimémez (écrit en espagnol) intitulé « Filou, te fuiste demasiado pronto » (« Filou, tu es parti trop tôt ») nous montre la difficulté de l’aveu et de s’exprimer par rapport au sida, en nous dévoilant son expérience intime et douloureuse face au deuil dû à la perte de l’être aimé. Au-delà de sa brillante carrière universitaire en tant que spécialiste dans l’étude de l’érotisme et de la sexualité (notamment au XVIIIe siècle), avec une focalisation particulière sur les femmes et le collectif LGBT, je ne voudrais pas négliger sa facette de traductrice en espagnol de l’œuvre d’auteur·e·s admiré·e·s comme Abdellah Taïa, Annie Ernaux, Jean-Baptiste del Amo, Gabrielle Wittkop ou Fatima Daas, entre autres. En tant qu’auteure, j’aimerais signaler son livre illustré Journal intime (2019). Pour clore cette section de création littéraire et dans le but d’encourager l’écriture des jeunes écrivain·e·s, nous publions en espagnol la pièce inédite de Javier Sanz intitulée Reset. Volver a empezar (Reset. Repartir à zéro). Avec une fraîcheur et une franchise touchantes, la pièce aborde, en 2021, la problématique de l’incommunicabilité et de la difficulté à établir des relations amoureuses sincères, ainsi que la découverte de la séropositivité. Je suis persuadé que ce numéro d’HYBRIDA, 25 ans après Sida et Culture, marquera notre trajectoire en tant que revue universitaire. Il ne me reste qu’à remercier très sincèrement notre excellente équipe d’évaluation qui se nourrit et se diversifie à une grande vitesse grâce aux apports de spécialistes du monde entier. Et un sincère merci à José Luis Iniesta, Directeur Artistique de la revue, pour son investissement et son savoir-faire ; sans lui rien ne serait possible… Je vous propose un prochain rendez-vous pour fin juin 2022 pour le numéro 4 d’HYBRIDA. Salus in periculis
17

Arsenault, Clément. "Measuring and Comparing Aggregation Inconsistency for Chinese Titles in Two Library Catalogues." Proceedings of the Annual Conference of CAIS / Actes du congrès annuel de l'ACSI, October 7, 2013. http://dx.doi.org/10.29173/cais316.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
When recording titles in vernacular Chinese characters or in their Romanized form, either a monosyllabic pattern or a polysyllabic pattern can be followed. Previous research has shown that polysyllabic transcription helps reduce ambiguity and tends to increase precision in retrieval. As there are no clear cut rules as to how syllables should be aggregated into lexical units, polysyllabic entries are a potential source of inconsistency in a bibliographic database. The aim of this study is to investigate the inconsistencies in the aggregation of Chinese characters (i.e., syllables) into lexical words in the bibliographic records of two library catalogues. Over 5,000 records from the East Asian Library at Université de Montréal (CETASE) and 5,000 records from the Library of Congress (LC) were analysed and tested for aggregation consistency. Detailed analysis reveals fairly high consistency levels in both sets.Lors de l’enregistrement des titres en caractères chinois vernaculaires ou sous leur forme romanisée, un modèle monosyllabique ou polysyllabique peut être utilisé. Des recherches antérieures ont démontré que la transcription en polysyllabes atténue les ambiguïtés et tend à améliorer la précision lors du repérage. Puisqu’il n’existe aucune règle fermement établie sur la manière avec laquelle les syllabes doivent être agrégées en unités lexicales, la transcription polysyllabique est une source potentielle d’inconsistance dans les bases de données bibliographiques. Le but de cette étude est d’examiner l’inconsistance dans l’agrégation des caractères chinois (c’est-à-dire des syllabes) des mots lexicaux contenus dans les notices bibliographiques de deux catalogues de bibliothèques. Plus de 5 000 notices du Centre d’études de l’Asie de l’Est de l’Université de Montréal (CETASE) et 5 000 notices de la Library of Congress (LC) ont été analysées et la consistance de l’agrégation a été vérifiée. Une analyse détaillée révèle des niveaux de consistance élevés pour les deux ensembles.
18

Vrins, Frédéric. "Focus 30 - mars 2023." Regards économiques, March 30, 2023. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2023.03.30.01.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Le 17 mars 2023, Silicon Valley Bank (SVB), 16ème banque aux Etats-Unis par sa taille, déposait le bilan. Le jour même, l’action de Crédit Suisse, 17ème plus grande banque d’Europe, chutait de plus de 60% et sera rachetée deux jours plus tard par son principal concurrent, UBS, sous la pression du gouvernement helvète. Autour du 15 mars, les principales valeurs bancaires européennes perdaient plus de 10%, lâchant près de 20% en un mois. On peut donc légitimement se demander si nous ne sommes pas sur le point de revivre le scénario d’une crise bancaire mondiale avec les effets que l’on connait. La question se pose : faut-il avoir peur de nos banques ? La régulation est-elle assez stricte ? Les institutions qui dépendent du régulateur bancaire européen n’ont jamais été aussi solides, mais les réactions des investisseurs, y compris des épargnants, peuvent créer de grosses turbulences. En 2008, la crise financière trouvait son origine dans les subprimes. Via la titrisation, ces crédits hypothécaires toxiques se sont retrouvés sur le bilan d’un grand nombre de banques (voir le numéro 64 de Regards économiques). Ne connaissant pas précisément l’exposition des autres institutions financières à ces produits, la méfiance contamina l’ensemble du secteur et le robinet des liquidités interbancaires fut coupé. La crise de 2008 révéla au grand jour le risque de liquidité des banques (à savoir le risque de ne pas pouvoir se refinancer), y compris de celles présentant un risque systémique. Elle mena à des réformes importantes dans la régulation bancaire, notamment via l’introduction des ratios de liquidités de Bâle III (Leverage Coverage Ratio, LCR et Net Stable Funding Ratio, NSFR) destinés à mesurer les risques associés (voir le numéro 96 de Regards économiques). Les problèmes de SVB et de Crédit Suisse ont des origines différentes, mais engendrent le même climat de méfiance et de panique dans le secteur. Le cas de SVB La faillite de SVB est malheureusement un exemple tout à fait classique d’une gestion catastrophique : un bilan de 212 milliards de dollars composé notamment, côté passif, d’environ 173 milliards de dépôts (essentiellement d’entreprises) et, du côté actif, de 112 milliards de titres à revenu fixe, principalement des créances garanties par des institutions bénéficiant du support du gouvernement américain (MBS) ainsi que des bons du Trésor de maturité supérieure à 10 ans. Malgré l’excellente qualité de ces titres, le bilan de la banque californienne était fort déséquilibré, car très exposé au risque de taux d’intérêt : l’augmentation des taux à 10 ans de 1,5% à 4% au cours de l’année 2022 [1] aura entrainé une perte de valeur sur ces titres de près de 15 milliards de dollars, ce qui correspond à la quasi-totalité des 16 milliards de dollars que comptaient les fonds propres de haute qualité (Core Equity Tier 1, CET1) de la banque [2]. Le plus surprenant dans cette histoire est que SVB était tout à fait consciente de sa large exposition au risque de taux, comme l’attestent des rapports de risque datant de 2021. Il est probable qu’elle n’y ait pas suffisamment porté attention, ayant l’intention de détenir ces actifs jusqu’à leur maturité (l’autre explication proviendrait d’une absence de gestion de risque, le poste de directeur financier (CRO) étant resté vacant pendant la quasi-totalité de 2022 [3]). Le faible rendement des titres détenus (qu’on estime à environ 2%) ne permettait pas à SVB de répercuter sur ses dépôts l’augmentation brutale des taux décidée par la FED. Le doute quant à la solidité de la banque s’était immiscé, et la chute fut précipitée par le retrait massif des dépôts issus d’entreprises (très réactives aux taux offerts), et dont la plupart excédaient le seuil de protection garantie de 250.000 dollars. On estime qu’environ 97% des 173 milliards dépôts de SVB provenaient d’entreprises, une situation très inhabituelle dans la mesure où les dépôts dans les banques de détail proviennent en général majoritairement des particuliers (moins réactifs à une variation de taux et avec des montants se situant souvent sous la garantie de l’Etat). Le cas de Crédit Suisse S’agissant de la 45ème banque la plus importante du monde en 2022 et d’une des plus grandes d’Europe, Crédit Suisse est un mastodonte. Néanmoins, cette institution accumule les problèmes depuis de nombreuses années. Il y a quelques mois à peine, en octobre 2022, elle accepta de verser une compensation de plus d’un demi-milliard de dollars lors d’une transaction financière avec les autorités judiciaires américaines dans le cadre de la résolution d’un conflit lié à la crise de 2008. A cette époque, son cours était d’environ 80 francs suisses (CHF). Dix ans plus tard, en mars 2018, il n’était plus que de 15 CHF pour terminer à environ 2 CHF avant son rachat par UBS (au prix de 76 centimes par action). De manière assez paradoxale, c’est l’un des plus gros actionnaires de l’institution suisse, la Banque nationale saoudienne, qui a allumé la mèche en indiquant ne pas être en mesure d’injecter de nouveaux capitaux dans la banque helvète en raison d’une part actuelle de 9,9%, un niveau proche de la limite maximale autorisée dans leur mandat (10%) [4]. Apporter la précision qu’une augmentation de capital de Crédit Suisse n’était, selon elle, pas nécessaire n’y changera rien : à la mi-mars, les retraits s’enchainèrent à concurrence d’environ 10 milliards CHF par jour. Au suivant ? Comme souvent dans le secteur bancaire, les séismes se propagent très rapidement, la plupart des actions financières ayant lâché près de 20% depuis leur niveau enregistré au début du mois de mars. Dès lors, faut-il redouter une contagion à l’ensemble du secteur ? D’un côté, nous l’avons vu, les situations de ces deux institutions sont très particulières : SVB est une banque ayant un bilan très atypique, déséquilibré et essentiellement financé par des dépôts volatils d’entreprises très spécifiques (sociétés technologiques et investisseurs de capital à risque). De plus, son bilan étant inférieur à 250 milliards de dollars, elle n’était pas considérée comme une banque systémique par le régulateur américain, ce qui implique qu’elle n’était pas tenue de respecter des ratios de liquidités évoqués plus haut. Crédit Suisse, quant à elle, accumulait les problèmes depuis des années, et n’a pas pu bénéficier du soutien de son plus gros actionnaire pour des raisons de limite d’exposition atteinte. Il est donc très hasardeux de vouloir généraliser ces problèmes à l’ensemble du secteur. La situation des banques européennes reste très bonne. La régulation y est une des plus strictes au monde. La Belgique, en particulier, se situe parmi les meilleurs élèves de la classe en termes de capitalisation. Avec 19,7% de CET1 et beaucoup de cash, les banques belges sont très bien capitalisées (top 6 en Europe) [5,6]. Initialement fixé à 60% en 2015, le seuil minimum requis pour le ratio LCR a été poussé à 100% sous les normes de Bâle III, en 2018. L’autorité bancaire européenne (EBA) rapporte que la moyenne de ces ratios sur plus de 300 banques se situe actuellement bien au-delà, autour de 170% [7]1. Un point cependant nécessite une attention particulière : les ratios réglementaires de SVB et de Crédit Suisse étaient au vert. Ces banques étaient bien capitalisées (ratios CET1 et Tier One Leverage de 12,05% et de 8,11% pour SVB, et de 14,1% et 7,7% pour Crédit Suisse), plus du double des minimas requis. Bien que SVB n’était pas tenue de rapporter ses ratios de liquidité, plusieurs analystes s’accordent pour dire qu’ils auraient probablement été satisfaisants. C’était d’ailleurs le cas pour Crédit Suisse, dont les ratios de liquidité étaient de 144% (LCR) et 117% (NSFR), nettement supérieurs au seuil de 100% requis [8]. Du côté du régulateur, donc, ces banques étaient jugées suffisamment solides. Faut-il en conclure que la régulation doit être renforcée ? Indéniablement, la règlementation est déjà très stricte, et pèse lourdement sur la rentabilité des banques, particulièrement en Europe. De plus, il faut prendre conscience que la régulation est un jeu d’équilibriste avec des effets potentiellement pervers. En effet, des contraintes excessives limiteront les profits des institutions financières, et pousseront donc les banques dans des situations plus précaires encore. D’un autre côté, force est de constater qu’une banque, même saine (dans le sens où elle remplit toutes les conditions requises par le régulateur) reste très vulnérable à un bank run, c’est-à-dire un retrait massif des dépôts. De manière intéressante, la modélisation de la panique bancaire et les crises économiques qui en résultent sont au centre des recherches de D. Diamond et Ph. Dybvig, lauréats du prix de la Banque de Suède en sciences économiques (connu sous l’appellation de prix Nobel en économie) 2022 avec l’ancien président de la FED, Ben Bernanke [9]. La période actuelle démontre qu’au-delà des risques financiers réels mesurés par une pléthore d’indicateurs sophistiqués, le talon d’Achille du secteur bancaire réside essentiellement dans les réactions émotionnelles des investisseurs et épargnants [10]. Elles sont le symptôme d’une perte de confiance dans le secteur mais aussi, ce qui est plus inquiétant, dans la capacité des autorités régulatoires à pouvoir évaluer correctement la solidité des banques, et à garantir la stabilité de l’écosystème financier. Les banques restent fortement exposées au retrait massif de dépôts, source principale de leur financement. La résistance au bank run est difficile à évaluer, mais la régulation bancaire gagnerait probablement à renforcer ses analyses sur ce type de scénarios. 1 Lorsque l’on analyse la solvabilité ou la prise de risque d’une institution financière, les montants absolus (tel que, par exemple, le montant des fonds propres) ne donnent pas une image complète concernant sa solidité; il faut analyser ces chiffres au regard des risques encourus. C’est la raison pour laquelle la régulation bancaire s’appuie sur des ratios où, en général, le numérateur correspond à des «rentrées» et le dénominateur à un «risque». Ainsi, par exemple, le taux de capitalisation CET1 correspond au rapport entre le montant de fonds propres de haute qualité et l’ensemble des actifs pondérés par les risques associés (risk-weighted assets, RWA, qui augmentent avec la prise de risque). Les banques belges ont, en moyenne, 19,7% de leurs RWA sous la forme de fonds propres de haute qualité. Le seuil minimum pour ce ratio, tel que déterminé dans les normes de Bâle III, est de 4,5%. D’autres ratios s’appliquent. Par exemple, les ratios LCR et NSFR mesurent la capacité qu’a l’institution financière de pouvoir faire face à des flux financiers sortants, pour lesquels les minimas requis sont actuellement de 100%. En Europe, ces ratios s’appliquent à toutes les banques (qu’elles soient systémiques ou non) et sont destinés à compenser le risque associé à la tendance naturelle qu’ont les banques à «jouer sur la courbe de taux», c’est-à-dire, à financer des besoins long-terme via des financements à court-terme. Cette approche permet à la banque de capter le différentiel de taux résultant de la différence de maturités entre actif et passif mais, comme l’illustre parfaitement le cas de SVB, elle entraine un risque de taux sur le bilan.
19

Rodrigues Costa, Luciano. "SUBCONTRATAÇÃO E INFORMALIDADE NA CONSTRUÇÃO CIVIL, NO BRASIL E NA FRANÇA." Caderno CRH 24, no. 62 (January 24, 2012). http://dx.doi.org/10.9771/ccrh.v24i62.19090.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Este artigo apresenta uma análise comparativa do mercado de trabalho do setor da Construção Civil, no Brasil e na França, em um contexto de flexibilização. Fruto de pesquisas de campo em canteiros de obras, nesses dois países, o texto aborda especificidades da informalidade dos contratos de trabalho no setor, que vêm produzindo uma transferência das ilegalidades das grandes para as pequenas empresas. No caso Francês, mediante as agências de temporários. No Brasil, através das pequenas empresas clandestinas, denominadas “gatas”. Enfatizam-se a percepção dos trabalhadores frente às ilegalidades e suas estratégias para se manter no mercado. No caso Francês, ressalta-se o trabalho de imigrantes clandestinos ou portadores de títulos de estadia precários, viabilizados pelas agências de temporários. No Brasil, percebe-se que o setor sempre se organizou com base na informalidade e busca, aos poucos, fidelizar os trabalhadores, ainda que se mantenha predominante o trabalho informal.PALAVRAS-CHAVE: informalidade, subcontratação, construção civil, trabalho, precariedade.SUBCONTRACTING AND INFORMALITY IN CIVIL CONSTRUCTION, IN BRAZIL AND FRANCE Luciano Rodrigues CostaThis paper presents a comparative analysis of the labor market of the construction industry in Brazil and France, in a context of flexibility. This text, being the result of field research on construction sites in these two countries, discusses specifics of the informal labor contracts in the sector, which have produced a transfer of illegalities from large to small businesses. In the French case, through temporary agencies. In Brazil, through small businesses underground, called “kittens. ”The perception of workers against such illegalities and their strategies to stay on the market are emphasized. In the French case, the work of illegal or semi-legal immigrants, made possible by temporary agencies. In Brazil, it is clear that the industry has always been organized based on informality and seeks, gradually, to retain workers, even though informal work remains predominant.KEYWORDS: informality, subcontracting, civil construction, labor, precariousness.SOUS-TRAITANCE ET INFORMALITÉ DANS LA CONSTRUCTION CIVILE, AU BRÉSIL ET EN FRANCE Luciano Rodrigues CostaCet article présente une analyse comparative du marché du travail dans la Construction Civile au Brésil et en France, dans un contexte de flexibilité. Fruit des recherches de terrain effectuées sur des chantiers de construction dans ces deux pays, ce texte aborde les spécificités des contrats de travail informels dans le secteur qui entrainent un transfert d’illégalités des grandes aux petites entreprises. Dans le cas français, ceci se fait par le biais des agences d’intérim, au Brésil, par le biais des petites entreprises clandestines, appelées “gatas”. On y souligne la perception de ces illégalités par les travailleurs et les stratégies utilisées pour rester sur le marché. Dans le cas français, l’accent est mis sur le travail des immigrés clandestins ou porteurs de titres de séjour précaires, rendus possibles par les agences de travail intérimaire. Au Brésil on peut se rendre compte que le secteur a toujours été organisé sur la base de l’informel mais cherche progressivement à fidéliser les ouvriers, même si le travail informel reste prédominant.MOTS-CLÉS: informalité, sous-traitance, construction civile, travail, précarité. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br Publicação Online do Caderno CRH no Scielo: http://www.scielo.br/ccrh
20

Dejemeppe, Muriel, and Bruno Van der Linden. "Numéro 112 - avril 2014." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.14583.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Les efforts que les chômeurs font pour retrouver un emploi sont-ils régulièrement évalués par l'ONEM ? Les évaluations négatives de l'effort de recherche d'emploi y pleuvent-elles ? Le premier entretien d'évaluation se solde-t-il par une évaluation négative dans près de la moitié des cas ? Y a-t-il de plus en plus de sanctions, à l'encontre des chômeurs, dans le cadre de la procédure de contrôle de l'ONEM. Les chômeurs cherchent-ils trop peu activement de l'emploi en Belgique ? A en croire les titres récents dans les médias, toutes ces questions ont une réponse positive. Nous montrons qu'à y regarder de plus près, ces conclusions sont incorrectes. Sur base d'une analyse rigoureuse des statistiques de l'ONEM de 2004 à 2013, nous dégageons les cinq conclusions suivantes : Un : parmi les chômeurs qui prennent part à un 1er entretien à l'ONEM, 48 %, soit effectivement «près de la moitié», reçoivent une évaluation négative de leurs efforts de recherche d'emploi. Mais si l'on rapporte le nombre de chômeurs qui ont une évaluation négative au 1er entretien au nombre de chômeurs qui ont été un jour avertis de leur entrée dans la procédure de contrôle par l'ONEM (au moins 8 mois avant le 1er entretien), seul 1 chômeur sur 4 avertis voit finalement ses efforts de recherche jugés insuffisants lors d'un 1er entretien, pour 7 sur 100 lors d'un 2ème entretien, et seulement 3 pour 200 lors d'un 3ème entretien ! L'étalement de la procédure de contrôle sur de nombreux mois, durant lesquels nombre de chômeurs avertis quittent le chômage indemnisé pour un emploi, une formation ou d'autres destinations non visées par la procédure de contrôle, explique que les évaluations négatives ne «pleuvent» pas parmi les chômeurs avertis. Deux : Quant à dire que les chômeurs sont «régulièrement évalués par l'ONEM», soulignons qu'à peine 2 % du total des chômeurs indemnisés participent chaque mois à un entretien d'évaluation de l'effort de recherche d'emploi à l'ONEM. Trois : 16 % des chômeurs indemnisés et contrôlés par l'ONEM lors d'un 1er entretien d'évaluation subissent une sanction (temporaire ou non), faute d'avoir pu démontrer des efforts de recherche d'emploi suffisants lors d'un 2ème ou 3ème entretien d'évaluation. Par contre, aucun élément ne permet d'affirmer qu'il y a de plus en plus de sanctions dans le cadre de la procédure de contrôle de l'ONEM. Depuis 2008, le nombre annuel d'exclusions pour motif de recherche d'emploi insuffisante est stabilisé sous les 3.000 unités annuelles. Quatre : Sur base des statistiques de l'ONEM, il est mission impossible de conclure que «un chômeur sur deux ne cherche pas activement de l'emploi» en Belgique. La seule chose que ces statistiques nous enseignent est que, parmi les chômeurs avertis qui prennent part à un entretien d'évaluation de l'effort de recherche à l'ONEM, un peu moins de la moitié reçoivent une évaluation négative en raison d'une recherche d'emploi jugée insuffisante par un facilitateur de l'ONEM. Il faudrait donc réécrire l'affirmation ainsi : «Un peu moins d'un chômeur sur deux, averti et contrôlé par l'ONEM, voit ses efforts de recherche jugés insuffisants.» Cinq : Par contre, s'il s'agit de mettre en perspective le nombre de chômeurs évalués négativement par l'ONEM par rapport à l'ensemble des chômeurs indemnisés en Belgique, nous affirmons qu'en 2013 : «par mois, à peine 1 chômeur indemnisé sur 100 voyait ses efforts de recherche jugés insuffisants par l'ONEM». On est donc très loin des «1 chômeur sur 2».
21

Bodart, Vincent, Thierry Bréchet, Jean Hindriks, Stéphane Nassaut, Marthe Nyssens, Bruno Van der Linden, and Marie-Catherine Vermer. "Numéro 50 - avril 2007." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.15743.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Regards économiques a aujourd’hui 5 ans et 50 numéros ! Le comité de rédaction de la revue a décidé de fêter l’évènement en rassemblant, pour ce 50ème numéro, 5 articles dans lesquels des économistes de l’UCL livrent leur réflexion par rapport à un certain nombre d’enjeux économiques qu’ils estiment importants pour les années à venir et qui, de ce fait, attendent le prochain gouvernement fédéral. Cette initiative s’inscrit tout à fait dans le projet de Regards économiques, qui vise à impliquer davantage les économistes dans le débat public en posant leur regard sur des questions concrètes de politique économique et sociale. Les 5 articles rassemblés dans ce numéro “anniversaire” de Regards économiques constituent le fruit de cette réflexion. Le premier article, préparé par Vincent Bodart, s’intitule “Une politique budgétaire ambitieuse pour affronter le choc démographique”. Il plaide pour un renforcement significatif de la situation des finances publiques belges durant la prochaine législature. Il estime en effet qu’il est urgent, dans le but de pouvoir faire face au coût budgétaire du vieillissement, de relever le surplus primaire, lequel a fortement diminué sous le gouvernement sortant. Dans le deuxième article, Bruno Van der Linden se penche sur la “ Politique d’emploi : quelques enjeux fédéraux majeurs”. Il montre, notamment, qu’il existe des alternatives à la régionalisation des politiques d’emploi, qui combinent mieux l’objectif d’assurer les travailleurs contre le risque de chômage et la nécessité de responsabiliser les régions. La troisième article, préparé par Marie-Catherine Vermer, Stéphane Nassaut et Marthe Nyssens, s’intitule “Le titre-service, un état de la situation”. Alors que les titres-services semblent être un “succès” en termes de création d’emplois et de réduction du travail au noir, les auteurs interpellent les pouvoirs publics sur des enjeux importants comme ceux de l’évaluation du coût budgétaire net du système titre-service, de la pérennité financière et de la qualité des emplois créés. Le quatrième article, préparé par Thierry Bréchet, s’intéresse aux questions environnementales. Dans “L’environnement dans tous ses états”, l’auteur montre, d’après une analyse de différents indicateurs environnementaux, que la situation en Belgique est contrastée : alors que certains indicateurs sont au vert, d’autres sont au rouge. Jusqu’où alors poursuivre les évolutions positives et comment s’attaquer aux tendances négatives ? Enfin, dans le dernier article, qui porte sur le “Fédéralisme belge : la chimère des transferts et la fragmentation de la nation”, Jean Hindriks développe une série de raisons pour ne pas régionaliser trop vite davantage de compétences, en relativisant notamment le poids démesuré accordé aux transferts Nord-Sud dans le débat politique en Belgique. Nous sommes bien conscients que d’autres enjeux économiques que ceux abordés dans les articles qui viennent d’être présentés attendent le prochain gouvernement. Notre souci n’était pas d’être exhaustif ! Outre la difficulté de la tâche, notre ambition était plutôt d’apporter un point de vue sur des questions en lien avec nos préoccupations de recherche. Qu’il soit bien clair pour le lecteur que la démarche qui anime la réflexion des différents auteurs est de nature uniquement académique, sans prise de position partisane en faveur d’un programme politique en particulier. Nous pensons que les problématiques discutées ici devraient interpeller tous les décideurs politiques, quelle que soit leur couleur. Les points de vue présentés dans chacune des contributions n’engage toutefois que leurs auteurs.
22

Bodart, Vincent, Thierry Bréchet, Jean Hindriks, Stéphane Nassaut, Marthe Nyssens, Bruno Van der Linden, and Marie-Catherine Vermer. "Numéro 50 - avril 2007." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2007.04.01.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Regards économiques a aujourd’hui 5 ans et 50 numéros ! Le comité de rédaction de la revue a décidé de fêter l’évènement en rassemblant, pour ce 50ème numéro, 5 articles dans lesquels des économistes de l’UCL livrent leur réflexion par rapport à un certain nombre d’enjeux économiques qu’ils estiment importants pour les années à venir et qui, de ce fait, attendent le prochain gouvernement fédéral. Cette initiative s’inscrit tout à fait dans le projet de Regards économiques, qui vise à impliquer davantage les économistes dans le débat public en posant leur regard sur des questions concrètes de politique économique et sociale. Les 5 articles rassemblés dans ce numéro “anniversaire” de Regards économiques constituent le fruit de cette réflexion. Le premier article, préparé par Vincent Bodart, s’intitule “Une politique budgétaire ambitieuse pour affronter le choc démographique”. Il plaide pour un renforcement significatif de la situation des finances publiques belges durant la prochaine législature. Il estime en effet qu’il est urgent, dans le but de pouvoir faire face au coût budgétaire du vieillissement, de relever le surplus primaire, lequel a fortement diminué sous le gouvernement sortant. Dans le deuxième article, Bruno Van der Linden se penche sur la “ Politique d’emploi : quelques enjeux fédéraux majeurs”. Il montre, notamment, qu’il existe des alternatives à la régionalisation des politiques d’emploi, qui combinent mieux l’objectif d’assurer les travailleurs contre le risque de chômage et la nécessité de responsabiliser les régions. La troisième article, préparé par Marie-Catherine Vermer, Stéphane Nassaut et Marthe Nyssens, s’intitule “Le titre-service, un état de la situation”. Alors que les titres-services semblent être un “succès” en termes de création d’emplois et de réduction du travail au noir, les auteurs interpellent les pouvoirs publics sur des enjeux importants comme ceux de l’évaluation du coût budgétaire net du système titre-service, de la pérennité financière et de la qualité des emplois créés. Le quatrième article, préparé par Thierry Bréchet, s’intéresse aux questions environnementales. Dans “L’environnement dans tous ses états”, l’auteur montre, d’après une analyse de différents indicateurs environnementaux, que la situation en Belgique est contrastée : alors que certains indicateurs sont au vert, d’autres sont au rouge. Jusqu’où alors poursuivre les évolutions positives et comment s’attaquer aux tendances négatives ? Enfin, dans le dernier article, qui porte sur le “Fédéralisme belge : la chimère des transferts et la fragmentation de la nation”, Jean Hindriks développe une série de raisons pour ne pas régionaliser trop vite davantage de compétences, en relativisant notamment le poids démesuré accordé aux transferts Nord-Sud dans le débat politique en Belgique. Nous sommes bien conscients que d’autres enjeux économiques que ceux abordés dans les articles qui viennent d’être présentés attendent le prochain gouvernement. Notre souci n’était pas d’être exhaustif ! Outre la difficulté de la tâche, notre ambition était plutôt d’apporter un point de vue sur des questions en lien avec nos préoccupations de recherche. Qu’il soit bien clair pour le lecteur que la démarche qui anime la réflexion des différents auteurs est de nature uniquement académique, sans prise de position partisane en faveur d’un programme politique en particulier. Nous pensons que les problématiques discutées ici devraient interpeller tous les décideurs politiques, quelle que soit leur couleur. Les points de vue présentés dans chacune des contributions n’engage toutefois que leurs auteurs.
23

Dejemeppe, Muriel, and Bruno Van der Linden. "Numéro 112 - avril 2014." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2014.04.01.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Les efforts que les chômeurs font pour retrouver un emploi sont-ils régulièrement évalués par l'ONEM ? Les évaluations négatives de l'effort de recherche d'emploi y pleuvent-elles ? Le premier entretien d'évaluation se solde-t-il par une évaluation négative dans près de la moitié des cas ? Y a-t-il de plus en plus de sanctions, à l'encontre des chômeurs, dans le cadre de la procédure de contrôle de l'ONEM. Les chômeurs cherchent-ils trop peu activement de l'emploi en Belgique ? A en croire les titres récents dans les médias, toutes ces questions ont une réponse positive. Nous montrons qu'à y regarder de plus près, ces conclusions sont incorrectes. Sur base d'une analyse rigoureuse des statistiques de l'ONEM de 2004 à 2013, nous dégageons les cinq conclusions suivantes : Un : parmi les chômeurs qui prennent part à un 1er entretien à l'ONEM, 48 %, soit effectivement «près de la moitié», reçoivent une évaluation négative de leurs efforts de recherche d'emploi. Mais si l'on rapporte le nombre de chômeurs qui ont une évaluation négative au 1er entretien au nombre de chômeurs qui ont été un jour avertis de leur entrée dans la procédure de contrôle par l'ONEM (au moins 8 mois avant le 1er entretien), seul 1 chômeur sur 4 avertis voit finalement ses efforts de recherche jugés insuffisants lors d'un 1er entretien, pour 7 sur 100 lors d'un 2ème entretien, et seulement 3 pour 200 lors d'un 3ème entretien ! L'étalement de la procédure de contrôle sur de nombreux mois, durant lesquels nombre de chômeurs avertis quittent le chômage indemnisé pour un emploi, une formation ou d'autres destinations non visées par la procédure de contrôle, explique que les évaluations négatives ne «pleuvent» pas parmi les chômeurs avertis. Deux : Quant à dire que les chômeurs sont «régulièrement évalués par l'ONEM», soulignons qu'à peine 2 % du total des chômeurs indemnisés participent chaque mois à un entretien d'évaluation de l'effort de recherche d'emploi à l'ONEM. Trois : 16 % des chômeurs indemnisés et contrôlés par l'ONEM lors d'un 1er entretien d'évaluation subissent une sanction (temporaire ou non), faute d'avoir pu démontrer des efforts de recherche d'emploi suffisants lors d'un 2ème ou 3ème entretien d'évaluation. Par contre, aucun élément ne permet d'affirmer qu'il y a de plus en plus de sanctions dans le cadre de la procédure de contrôle de l'ONEM. Depuis 2008, le nombre annuel d'exclusions pour motif de recherche d'emploi insuffisante est stabilisé sous les 3.000 unités annuelles. Quatre : Sur base des statistiques de l'ONEM, il est mission impossible de conclure que «un chômeur sur deux ne cherche pas activement de l'emploi» en Belgique. La seule chose que ces statistiques nous enseignent est que, parmi les chômeurs avertis qui prennent part à un entretien d'évaluation de l'effort de recherche à l'ONEM, un peu moins de la moitié reçoivent une évaluation négative en raison d'une recherche d'emploi jugée insuffisante par un facilitateur de l'ONEM. Il faudrait donc réécrire l'affirmation ainsi : «Un peu moins d'un chômeur sur deux, averti et contrôlé par l'ONEM, voit ses efforts de recherche jugés insuffisants.» Cinq : Par contre, s'il s'agit de mettre en perspective le nombre de chômeurs évalués négativement par l'ONEM par rapport à l'ensemble des chômeurs indemnisés en Belgique, nous affirmons qu'en 2013 : «par mois, à peine 1 chômeur indemnisé sur 100 voyait ses efforts de recherche jugés insuffisants par l'ONEM». On est donc très loin des «1 chômeur sur 2».
24

Henry, Arnaud, Jacques Defourny, Stéphane Nassaut, and Marthe Nyssens. "Numéro 69 - avril 2009." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.15533.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Concernant plus de 100.000 travailleurs, près de 800.000 familles et plus de 2.000 entreprises, le dispositif titre-service est au cœur de l’agenda politique compte tenu de l’importance du budget public mobilisé qui s’élève à plus d’un milliard d’euros pour 2009. Ce dispositif témoigne d’une évolution profonde des modes de régulation publique dans le champ des services aux personnes désormais ouvert à une mise en concurrence de prestataires très diversifiés. Ainsi des organisations aussi diverses que des ASBL, des entreprises d’insertion, des agences d’intérim, des PME ou des CPAS opèrent aujourd’hui au sein de ce dispositif. Ce numéro présente les résultats d’une recherche financée par Service public fédéral de la politique scientifique et réalisée par l’équipe économie sociale du CERISIS/CIRTES (UCL) et du centre d’économie sociale (ULg). Cette recherche porte sur la qualité de l’emploi et de l’organisation du service dans ce champ d’activité et ce de manière comparative entre les différents types d’opérateurs. Une des spécificités centrales du système titre-service est d’imposer une triangulation de la relation de service, en plaçant cette dernière sous l’égide d’une entreprise agréée. L’étude montre que la qualité d’emploi et de l’organisation du service est surtout garantie par une «triangulation» de la relation de service, c’est-à-dire un réel investissement de l’entreprise dans l’accompagnement du travailleur et de l’usager. Si certains prestataires, tels que les organisations d’aide au domicile (ASBL ou organisations publiques agréées par les régions) et les organisations d’économie sociale ou publiques, poursuivant une mission d’insertion, encadrent davantage leurs travailleurs et leurs utilisateurs, d’autres développent dans les faits, un mode de prestation «mandataire», dans lequel l’entreprise est avant tout chargée des formalités administratives mais où elle n’assure que peu d’encadrement de la relation de service tissée entre l’utilisateur et le travailleur. L’enjeu ici est de savoir dans quelles circonstances et dans quelle mesure une telle évolution est acceptable (voire souhaitable ?) pour les différentes parties prenantes, y compris bien sûr pour les travailleurs. Au sein des entreprises à but lucratif, il convient de différencier assez nettement les sociétés de travail intérimaire des autres sociétés commerciales, généralement des PME. Les sociétés d’intérim semblent privilégier leur capacité d’adaptation aux desiderata de leurs utilisateurs et la minimisation des coûts, au détriment de la qualité des emplois qu’elles rendent aussi flexibles que possible. Cette volonté de maximiser productivité et rentabilité semble être moins prégnante dans le chef des autres opérateurs privés à but lucratif hors intérim. Du point de vue financier, il faut souligner que si les prestataires bénéficient tous de la subvention titre-service, une diversité apparaît quant aux sources complémentaires de financement public (aides à l’emploi, subsides régionaux). Une analyse de la viabilité financière des différents types d’opérateurs titre-service s’avère particulièrement complexe compte tenu de cette diversité, des commissions paritaires compétentes et des performances différenciées en matière de qualité d’emploi et d’organisation de service. Il ressort des simulations qu’un travailleur équivalent temps plein (ETP) d’ancienneté nulle et sans aide à l’emploi dégage une marge positive (parfois faiblement) chez la plupart des prestataires. Avec aide à l’emploi (toujours sans ancienneté), un ETP est (très) rentable chez l’ensemble des prestataires, en particulier chez ceux qui cumulent diverses sources de financement. Par contre, après quatre ans d’ancienneté, la marge dégagée par un ETP est négative chez la quasi-totalité des prestataires compte tenu des effets liés à l’accroissement de l’ancienneté des travailleurs et à la dégressivité tant des aides à l’emploi que de certaines subventions régionales. Par conséquent, seuls les prestataires dont le taux d’activité (le rapport entre les heures de ménage prestées au domicile des utilisateurs – et donc subsidiées – et le total des heures payées au travailleur) est (très) élevé parviennent à maintenir une marge positive. Il va de soi que la rentabilité «globale» d’une organisation dépendra du nombre de travailleurs avec et sans aide à l’emploi ainsi que de l’ancienneté de l’ensemble du personnel. Différents enjeux doivent être pointés d’un point de vue de politique économique Même si la régulation du quasi-marché lié au titre-service a considérablement évolué, il est primordial que les pouvoirs publics s’assurent de la conformité des prestataires aux exigences de l’agrément qui leur est octroyé et qu’ils consolident la régulation du système par exemple par l’imposition de formation et d’un contrat à durée indéterminée après 6 mois. En effet, l’importance très considérable du financement public dans ce quasi-marché justifie qu’il soit nettement subordonné à la réalisation des objectifs définis par le dispositif, en particulier la création d’emplois de qualité et durables. Des risques de confusion entre des métiers pourtant distincts : l’étude montre que certaines organisations titre-service permettent la prestation de services qui relèvent des missions propres aux aides familiales. Les pouvoirs publics doivent donc être vigilants quant aux risques de confusion des métiers, d’autant plus que l’information est loin d’être claire pour les usagers. La plupart des aides à l’emploi sont dégressives sur deux à quatre ans alors que les coûts salariaux des entreprises augmentent du simple fait de l’ancienneté croissante du personnel et des sauts d’index. On peut ainsi douter de l’efficacité économique d’aides qui rendent confortable le lancement d’une entreprise titre-service tout en créant des incitants à la rotation des travailleurs; L’augmentation du prix et l’accessibilité du service : il serait utile de procéder à une étude de marché pour voir dans quelle mesure une marge de manœuvre existe encore. Si les augmentations antérieures de prix ne semblent pas avoir affecté le volume total des titres-services échangés, certains utilisateurs plus fragilisés ont sans doute été évincés. Pour maintenir leur accès au service, il faut peut-être réfléchir à des mécanismes complémentaires. En effet, il n’est pas nécessairement efficace d’associer deux objectifs (créer de l’emploi et rendre accessible le service à tous) à un même instrument. D’autres instruments complémentaires pourraient être envisagés telles qu’une intervention des employeurs à l’instar de ce qui se pratique en France pour le «chèque emploi service universel» (Cesu). Comme pour les chèques-repas, il s’agirait alors d’un élément de politique salariale. Des CPAS, par exemple, pourraient acheter des titres-services pour des usagers plus vulnérables.
25

Henry, Arnaud, Jacques Defourny, Stéphane Nassaut, and Marthe Nyssens. "Numéro 69 - avril 2009." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2009.04.02.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Concernant plus de 100.000 travailleurs, près de 800.000 familles et plus de 2.000 entreprises, le dispositif titre-service est au cœur de l’agenda politique compte tenu de l’importance du budget public mobilisé qui s’élève à plus d’un milliard d’euros pour 2009. Ce dispositif témoigne d’une évolution profonde des modes de régulation publique dans le champ des services aux personnes désormais ouvert à une mise en concurrence de prestataires très diversifiés. Ainsi des organisations aussi diverses que des ASBL, des entreprises d’insertion, des agences d’intérim, des PME ou des CPAS opèrent aujourd’hui au sein de ce dispositif. Ce numéro présente les résultats d’une recherche financée par Service public fédéral de la politique scientifique et réalisée par l’équipe économie sociale du CERISIS/CIRTES (UCL) et du centre d’économie sociale (ULg). Cette recherche porte sur la qualité de l’emploi et de l’organisation du service dans ce champ d’activité et ce de manière comparative entre les différents types d’opérateurs. Une des spécificités centrales du système titre-service est d’imposer une triangulation de la relation de service, en plaçant cette dernière sous l’égide d’une entreprise agréée. L’étude montre que la qualité d’emploi et de l’organisation du service est surtout garantie par une «triangulation» de la relation de service, c’est-à-dire un réel investissement de l’entreprise dans l’accompagnement du travailleur et de l’usager. Si certains prestataires, tels que les organisations d’aide au domicile (ASBL ou organisations publiques agréées par les régions) et les organisations d’économie sociale ou publiques, poursuivant une mission d’insertion, encadrent davantage leurs travailleurs et leurs utilisateurs, d’autres développent dans les faits, un mode de prestation «mandataire», dans lequel l’entreprise est avant tout chargée des formalités administratives mais où elle n’assure que peu d’encadrement de la relation de service tissée entre l’utilisateur et le travailleur. L’enjeu ici est de savoir dans quelles circonstances et dans quelle mesure une telle évolution est acceptable (voire souhaitable ?) pour les différentes parties prenantes, y compris bien sûr pour les travailleurs. Au sein des entreprises à but lucratif, il convient de différencier assez nettement les sociétés de travail intérimaire des autres sociétés commerciales, généralement des PME. Les sociétés d’intérim semblent privilégier leur capacité d’adaptation aux desiderata de leurs utilisateurs et la minimisation des coûts, au détriment de la qualité des emplois qu’elles rendent aussi flexibles que possible. Cette volonté de maximiser productivité et rentabilité semble être moins prégnante dans le chef des autres opérateurs privés à but lucratif hors intérim. Du point de vue financier, il faut souligner que si les prestataires bénéficient tous de la subvention titre-service, une diversité apparaît quant aux sources complémentaires de financement public (aides à l’emploi, subsides régionaux). Une analyse de la viabilité financière des différents types d’opérateurs titre-service s’avère particulièrement complexe compte tenu de cette diversité, des commissions paritaires compétentes et des performances différenciées en matière de qualité d’emploi et d’organisation de service. Il ressort des simulations qu’un travailleur équivalent temps plein (ETP) d’ancienneté nulle et sans aide à l’emploi dégage une marge positive (parfois faiblement) chez la plupart des prestataires. Avec aide à l’emploi (toujours sans ancienneté), un ETP est (très) rentable chez l’ensemble des prestataires, en particulier chez ceux qui cumulent diverses sources de financement. Par contre, après quatre ans d’ancienneté, la marge dégagée par un ETP est négative chez la quasi-totalité des prestataires compte tenu des effets liés à l’accroissement de l’ancienneté des travailleurs et à la dégressivité tant des aides à l’emploi que de certaines subventions régionales. Par conséquent, seuls les prestataires dont le taux d’activité (le rapport entre les heures de ménage prestées au domicile des utilisateurs – et donc subsidiées – et le total des heures payées au travailleur) est (très) élevé parviennent à maintenir une marge positive. Il va de soi que la rentabilité «globale» d’une organisation dépendra du nombre de travailleurs avec et sans aide à l’emploi ainsi que de l’ancienneté de l’ensemble du personnel. Différents enjeux doivent être pointés d’un point de vue de politique économique Même si la régulation du quasi-marché lié au titre-service a considérablement évolué, il est primordial que les pouvoirs publics s’assurent de la conformité des prestataires aux exigences de l’agrément qui leur est octroyé et qu’ils consolident la régulation du système par exemple par l’imposition de formation et d’un contrat à durée indéterminée après 6 mois. En effet, l’importance très considérable du financement public dans ce quasi-marché justifie qu’il soit nettement subordonné à la réalisation des objectifs définis par le dispositif, en particulier la création d’emplois de qualité et durables. Des risques de confusion entre des métiers pourtant distincts : l’étude montre que certaines organisations titre-service permettent la prestation de services qui relèvent des missions propres aux aides familiales. Les pouvoirs publics doivent donc être vigilants quant aux risques de confusion des métiers, d’autant plus que l’information est loin d’être claire pour les usagers. La plupart des aides à l’emploi sont dégressives sur deux à quatre ans alors que les coûts salariaux des entreprises augmentent du simple fait de l’ancienneté croissante du personnel et des sauts d’index. On peut ainsi douter de l’efficacité économique d’aides qui rendent confortable le lancement d’une entreprise titre-service tout en créant des incitants à la rotation des travailleurs; L’augmentation du prix et l’accessibilité du service : il serait utile de procéder à une étude de marché pour voir dans quelle mesure une marge de manœuvre existe encore. Si les augmentations antérieures de prix ne semblent pas avoir affecté le volume total des titres-services échangés, certains utilisateurs plus fragilisés ont sans doute été évincés. Pour maintenir leur accès au service, il faut peut-être réfléchir à des mécanismes complémentaires. En effet, il n’est pas nécessairement efficace d’associer deux objectifs (créer de l’emploi et rendre accessible le service à tous) à un même instrument. D’autres instruments complémentaires pourraient être envisagés telles qu’une intervention des employeurs à l’instar de ce qui se pratique en France pour le «chèque emploi service universel» (Cesu). Comme pour les chèques-repas, il s’agirait alors d’un élément de politique salariale. Des CPAS, par exemple, pourraient acheter des titres-services pour des usagers plus vulnérables.
26

Belleflamme, Paul. "Numéro 17 - décembre 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco.v1i0.16123.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Il ne se passe pas un jour sans que l'on parle du secteur de la musique et de la période chahutée qu'il traverse pour le moment. Epinglons quelques nouvelles récentes. - Sur son site web, la Recording Industry Association of America (Association américaine de l’industrie du disque) constate une nouvelle baisse de 9 % des ventes de disques au 1er semestre 2003 et l'attribue en priorité au "partage illégal de fichiers" - Selon Nielsen/Netratings, le nombre d'utilisateurs de KaZaa (qui permet le téléchargement gratuit grâce aux réseaux «peer-to-pee (P2P)») aux Etats-Unis aurait décliné de 41 % entre juin et septembre 2003, passant de 6,5 millions à 3,9 millions par semaine. Cette baisse coïncide avec les poursuites intentées contre les utilisateurs qui mettent en partage des œuvres musicales sur les réseaux P2P. - Grâce notamment à iTunes ou à Napster 2.0, les services de ventes de musique en ligne viennent de dépasser les ventes de CD 2 titres (singles) sur le territoire américain. - Le programmeur norvégien qui avait distribué le premier moyen pour "craquer" la technologie de protection contre la copie des DVDs semble avoir trouvé une solution pour contourner la protection anti-copie des morceaux de musique vendus par Apple via iTunes Music Store (qui permet de télécharger des chansons pour un prix unique de $ 0,99). - Selon David Bowie, "le copyright deviendra caduc à force de téléchargements et de remix de remix". Alors que des turbulences similaires agitent les industries du logiciel et du cinéma, il est important de s'interroger sur les conséquences du piratage et des réponses qui y sont apportées, tant du point de vue des producteurs que de celui de la société dans son ensemble. Nous proposons dans cet article une grille d'analyse permettant d'aborder ces questions de manière rigoureuse. Notre analyse peut se résumer en quelques points : Le piratage risque d'entraîner un déficit de création de biens d'information (livres, logiciels, musique, fichiers vidéo) vu que les créateurs peuvent éprouver des difficultés à tirer des revenus suffisants de leur création. La réponse naturelle à ce problème consiste à protéger le bien pour le rendre "excluable" et permettre ainsi au créateur de se rémunérer par la vente du bien. C'est la justification traditionnelle de l'instauration d'un régime légal de protection de la propriété intellectuelle (droits d'auteur et brevets); c'est aussi la logique qui conduit les producteurs à développer des mesures techniques empêchant la copie (par exemple, des CDs anti-copie). Cette réponse n'est pas univoque dans le sens où renforcer la protection peut engendrer une baisse globale de la demande pour le bien (ainsi, les dispositifs empêchant la copie d'un CD peuvent également empêcher l'écoute du CD sur un ordinateur ou sur un autoradio, ce qui réduit l'attrait du CD pour tous les consommateurs, y compris ceux qui n'ont aucune intention de le copier). Cette réponse n'est pas non plus unique dans la mesure où de nombreux biens d'information n'ont pas besoin d'être vendus pour être créés : des revenus alternatifs peuvent être tirés de la vente de biens complémentaires, dont la demande est accrue grâce à la gratuité du bien d'information en question (ainsi, la gratuité du logiciel Acrobat Reader—grâce auquel vous lisez Regards Economiques—a contribué à faire du format pdf un standard de facto, ce qui motive de nombreux auteurs à acheter le logiciel Acrobat Writer pour produire des documents sous ce format). A la lumière des deux derniers constats, nous conseillons aux producteurs de biens d'information d'utiliser l'Internet et les technologies digitales pour concurrencer le piratage plutôt que pour le combattre. Ces mêmes technologies qui font de tout consommateur un pirate en puissance offrent également de formidables outils pour ajouter de la valeur aux biens d'information (une valeur difficile à copier et pour laquelle le consommateur est prêt à payer) et pour créer des modes de distribution et de payement originaux. Ainsi, plusieurs projets de distribution payante de musique en ligne ont vu le jour ces dernières années. Après plusieurs tentatives infructueuses (comme celles de Pressplay et de Musicnet), quelques unes des formules proposées aujourd'hui semblent remporter l'adhésion des consommateurs et ont l'espoir de devenir rentables. Apple semble avoir trouvé la formule gagnante avec iTunes Music Store. Quatre jours après son lancement, la version PC de ce service (réservé à l'origine aux ordinateurs Macintosh) avait été téléchargée par un million d'utilisateurs. Ce qui fait le succès de ce service, ce ne sont pas tant les prix pratiqués (qui ne sont guère inférieurs à ceux du commerce physique de détail) que sa facilité d'utilisation, son intégration avec le lecteur portable de musique digitale iPod et son absence de restrictions quant à l'usage ultérieur que les consommateurs peuvent faire des morceaux téléchargés. Ce dernier point illustre notre argument selon lequel une réduction du degré d'exclusion a un effet positif sur le niveau de la demande pour un bien d'information. Le concurrent le plus sérieux de iTunes dans le monde PC est sans doute le nouveau—et désormais légal—Napster 2.0. Ce service combine le modèle de vente de iTunes (même les prix sont identiques) avec le sentiment d'appartenance à une communauté qu'offrait le Napster original. Contre un abonnement de $ 9,99 par mois, les utilisateurs ont accès à des services additionnels : ils peuvent écouter les sélections d'autres utilisateurs, échanger leurs opinions avec d'autres et télécharger autant de morceaux qu'ils le désirent sur leur PC (mais uniquement sur leur PC). Il est intéressant de constater que c'est la firme de logiciels Roxio qui a relancé Napster. Le fait que les produits phares de cette firme sont des logiciels de gravure de CD et de DVD illustre notre argument à propos des sources de revenus complémentaires. Le service Rhapsody constitue un autre modèle. Il s'agit d'un "jukebox" qui n'offre que très peu de possibilités de téléchargement. Ses atouts résident dans la très large sélection de musique qu'il offre et dans la qualité du son. Moyennant $ 9,95 par mois, l'utilisateur peut écouter ce qu'il désire dans un catalogue comptant plus de 400 000 morceaux. Et si le morceau recherché ne figure pas dans le catalogue, le service renvoie l'auditeur vers une de ses stations "web-radio". On n'est donc pas très loin d'un service de musique "sur demande" qui permet à l'amateur de musique d'écouter un morceau à l'instant-même où il y pense, où il en entend parler, où un ami le lui recommande. Ecouter un morceau, sans vraiment le posséder toutefois… Nous ouvrons également la réflexion quant aux aménagements à apporter au régime légal de droit d’auteur pour l'adapter au nouvel environnement technologique.
27

Belleflamme, Paul. "Numéro 17 - décembre 2003." Regards économiques, October 12, 2018. http://dx.doi.org/10.14428/regardseco2003.12.01.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Il ne se passe pas un jour sans que l'on parle du secteur de la musique et de la période chahutée qu'il traverse pour le moment. Epinglons quelques nouvelles récentes. - Sur son site web, la Recording Industry Association of America (Association américaine de l’industrie du disque) constate une nouvelle baisse de 9 % des ventes de disques au 1er semestre 2003 et l'attribue en priorité au "partage illégal de fichiers" - Selon Nielsen/Netratings, le nombre d'utilisateurs de KaZaa (qui permet le téléchargement gratuit grâce aux réseaux «peer-to-pee (P2P)») aux Etats-Unis aurait décliné de 41 % entre juin et septembre 2003, passant de 6,5 millions à 3,9 millions par semaine. Cette baisse coïncide avec les poursuites intentées contre les utilisateurs qui mettent en partage des œuvres musicales sur les réseaux P2P. - Grâce notamment à iTunes ou à Napster 2.0, les services de ventes de musique en ligne viennent de dépasser les ventes de CD 2 titres (singles) sur le territoire américain. - Le programmeur norvégien qui avait distribué le premier moyen pour "craquer" la technologie de protection contre la copie des DVDs semble avoir trouvé une solution pour contourner la protection anti-copie des morceaux de musique vendus par Apple via iTunes Music Store (qui permet de télécharger des chansons pour un prix unique de $ 0,99). - Selon David Bowie, "le copyright deviendra caduc à force de téléchargements et de remix de remix". Alors que des turbulences similaires agitent les industries du logiciel et du cinéma, il est important de s'interroger sur les conséquences du piratage et des réponses qui y sont apportées, tant du point de vue des producteurs que de celui de la société dans son ensemble. Nous proposons dans cet article une grille d'analyse permettant d'aborder ces questions de manière rigoureuse. Notre analyse peut se résumer en quelques points : Le piratage risque d'entraîner un déficit de création de biens d'information (livres, logiciels, musique, fichiers vidéo) vu que les créateurs peuvent éprouver des difficultés à tirer des revenus suffisants de leur création. La réponse naturelle à ce problème consiste à protéger le bien pour le rendre "excluable" et permettre ainsi au créateur de se rémunérer par la vente du bien. C'est la justification traditionnelle de l'instauration d'un régime légal de protection de la propriété intellectuelle (droits d'auteur et brevets); c'est aussi la logique qui conduit les producteurs à développer des mesures techniques empêchant la copie (par exemple, des CDs anti-copie). Cette réponse n'est pas univoque dans le sens où renforcer la protection peut engendrer une baisse globale de la demande pour le bien (ainsi, les dispositifs empêchant la copie d'un CD peuvent également empêcher l'écoute du CD sur un ordinateur ou sur un autoradio, ce qui réduit l'attrait du CD pour tous les consommateurs, y compris ceux qui n'ont aucune intention de le copier). Cette réponse n'est pas non plus unique dans la mesure où de nombreux biens d'information n'ont pas besoin d'être vendus pour être créés : des revenus alternatifs peuvent être tirés de la vente de biens complémentaires, dont la demande est accrue grâce à la gratuité du bien d'information en question (ainsi, la gratuité du logiciel Acrobat Reader—grâce auquel vous lisez Regards Economiques—a contribué à faire du format pdf un standard de facto, ce qui motive de nombreux auteurs à acheter le logiciel Acrobat Writer pour produire des documents sous ce format). A la lumière des deux derniers constats, nous conseillons aux producteurs de biens d'information d'utiliser l'Internet et les technologies digitales pour concurrencer le piratage plutôt que pour le combattre. Ces mêmes technologies qui font de tout consommateur un pirate en puissance offrent également de formidables outils pour ajouter de la valeur aux biens d'information (une valeur difficile à copier et pour laquelle le consommateur est prêt à payer) et pour créer des modes de distribution et de payement originaux. Ainsi, plusieurs projets de distribution payante de musique en ligne ont vu le jour ces dernières années. Après plusieurs tentatives infructueuses (comme celles de Pressplay et de Musicnet), quelques unes des formules proposées aujourd'hui semblent remporter l'adhésion des consommateurs et ont l'espoir de devenir rentables. Apple semble avoir trouvé la formule gagnante avec iTunes Music Store. Quatre jours après son lancement, la version PC de ce service (réservé à l'origine aux ordinateurs Macintosh) avait été téléchargée par un million d'utilisateurs. Ce qui fait le succès de ce service, ce ne sont pas tant les prix pratiqués (qui ne sont guère inférieurs à ceux du commerce physique de détail) que sa facilité d'utilisation, son intégration avec le lecteur portable de musique digitale iPod et son absence de restrictions quant à l'usage ultérieur que les consommateurs peuvent faire des morceaux téléchargés. Ce dernier point illustre notre argument selon lequel une réduction du degré d'exclusion a un effet positif sur le niveau de la demande pour un bien d'information. Le concurrent le plus sérieux de iTunes dans le monde PC est sans doute le nouveau—et désormais légal—Napster 2.0. Ce service combine le modèle de vente de iTunes (même les prix sont identiques) avec le sentiment d'appartenance à une communauté qu'offrait le Napster original. Contre un abonnement de $ 9,99 par mois, les utilisateurs ont accès à des services additionnels : ils peuvent écouter les sélections d'autres utilisateurs, échanger leurs opinions avec d'autres et télécharger autant de morceaux qu'ils le désirent sur leur PC (mais uniquement sur leur PC). Il est intéressant de constater que c'est la firme de logiciels Roxio qui a relancé Napster. Le fait que les produits phares de cette firme sont des logiciels de gravure de CD et de DVD illustre notre argument à propos des sources de revenus complémentaires. Le service Rhapsody constitue un autre modèle. Il s'agit d'un "jukebox" qui n'offre que très peu de possibilités de téléchargement. Ses atouts résident dans la très large sélection de musique qu'il offre et dans la qualité du son. Moyennant $ 9,95 par mois, l'utilisateur peut écouter ce qu'il désire dans un catalogue comptant plus de 400 000 morceaux. Et si le morceau recherché ne figure pas dans le catalogue, le service renvoie l'auditeur vers une de ses stations "web-radio". On n'est donc pas très loin d'un service de musique "sur demande" qui permet à l'amateur de musique d'écouter un morceau à l'instant-même où il y pense, où il en entend parler, où un ami le lui recommande. Ecouter un morceau, sans vraiment le posséder toutefois… Nous ouvrons également la réflexion quant aux aménagements à apporter au régime légal de droit d’auteur pour l'adapter au nouvel environnement technologique.
28

Cortado, Thomas Jacques. "Maison." Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
29

Botéa, Bianca. "Espace-frontière." Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.008.

Full text
APA, Harvard, Vancouver, ISO, and other styles
Abstract:
L’anthropologie des espaces frontaliers et des espaces-frontières est un champ relativement récent, développé dans la littérature anglo-saxonne dans les années 1990 en lien avec la problématique de la construction des nations et des États. La visibilité de ce champ thématique dans l’anthropologie francophone est plus tardive (années 2000), restant principalement investi par les géographes. Si le travail de Fredrik Barth est pionnier sur la question des frontières (boundaries) identitaires posant les bases d’une perspective non-essentialiste des groupes (Barth 1969), une anthropologie des espaces-frontières va au-delà des frontières symboliques et culturelles afin de considérer ensemble les deux sens de la notion de frontière : d’une part, les frontières physiques (borders, frontiers), établies généralement par des pouvoirs et, d’autre part, les frontières sociales, symboliques (boundaries) traduisant un rapport à l’espace matériel. La spécificité d’une étude anthropologique des frontières repose sur une approche ethnographique des pratiques ordinaires des individus et des « communautés locales situées aux frontières étatiques », sur une attention focalisée sur les constructions culturelles, matérielles et symboliques qui donnent sens à ces frontières (Wilson et Donnan 1998), autrement dit sur les négociations et les constructions « par le bas ». Ces travaux rappellent que les entités politiques « sont faites par les individus et non seulement par les images et les imaginaires construits sur ces individus via les représentants de l’État, les médias, les scientifiques » (Wilson et Donnan 1998 : 4). L’une des implications de cette orientation dans le champ d’études sur les frontières a été l’idée, omniprésente dans les travaux ultérieurs, que les frontières sont avant tout des espaces avant d’être des lignes et, qu’au-delà des ruptures instituées par les dispositifs de marquage et de contrôle de l’espace, ces frontières sont tout autant des espaces-ressources où se déploient des solidarités, des opportunités économiques et sociales. Parmi ces travaux nous pouvons signaler les contributions réunies par Bromberger et Morel (2001), ou par les numéros thématiques sur les frontières de la revue « Cultures et conflits » (2008, 2009). Au-delà de leur fonction d’espace-ressource, les zones-frontières sont des lieux de production et de négociation des cohabitations et des voisinages, dans des situations de vie multilinguistiques, multiconfessionnels et plus largement multiculturels. (Berdhal 1999 ; Botea 2013 a). C’est notamment dans les contextes de changement (crise politique ou économique, changement de frontières étatiques, etc.) que les espaces-frontières se montrent des haut-analyseurs des transformations vécues par les sociétés. Il convient de noter une évolution à plusieurs titres du champ d’études anthropologiques sur la frontière. Tout d’abord, le champ thématique s’agrandit, de la problématique des constructions nationales et étatiques et des pratiques de mobilité à des ritualités et des politiques identitaires (confessionnelles, linguistiques, de genre, de sexualité), à des problématiques environnementales et de développement, à des questions patrimoniales et mémorielles, etc. D’autres dynamiques au sein des études sur la frontière sont également à signaler. Selon Wilson et Donnan, une certaine conception « localiste, territoriale et particulariste de la frontière », tributaire d’une approche localiste de la culture et du travail de terrain (2012 : 8), persisterait dans les travaux des années 1990. On passe ainsi d’une frontière considérée comme contexte − une frontière qui définit le cadre social et géographique de l’enquête, la recherche se focalisant sur les expériences de la « communauté » vivant à la frontière − à une frontière vue comme objet d’étude, relevant des dynamiques comparables ailleurs. On s’oriente aussi vers des approches « multisites », vers des analyses des expériences des individus des différents côtés (sites) d’une frontière. En outre, une des mutations des plus importantes est l’intérêt grandissant pour considérer la frontière comme un processus, les analyses mettant l’accent sur les pratiques de faire frontière (bordering). Situées à l’opposé d’une approche qui considère le caractère « donné » ou territorialisé de la frontière (donnée politique ou naturelle), les pratiques ethnographiques tentent d’identifier les lieux (et les sites), les pratiques sociales à travers lesquelles des frontières adviennent et sont vécues dans des multiples sens : non seulement par des limites tracées par des dispositifs de marquage et de contrôle mais aussi par des objets plus incertains, performant des frontières tout aussi vives, comme l’usage d’une langue, une pratique confessionnelle, des savoir-faire, une pratique touristique, etc. Une perspective attentive à la frontière comme processus peut s’affranchir d’une approche territorialisée de la frontière qui associe celle-ci à des lieux géographiques précis, généralement à des marges et des confins. La frontière est mobile, changeante, elle peut produire des effets qui se localisent ailleurs, voire même dans des zones de centralité géographique. Alors que des territoires qui ne se trouvent pas aux confins peuvent fonctionner comme des espaces -frontières (dans le sens d’espaces négociés ou contestés, jouant des ambivalences ouverture/fermeture), les espaces-frontaliers peuvent ne pas entrer dans cette catégorie (Kotek 2001). C’est aussi vers des questions méthodologiques et épistémologiques que ce tournant pragmatiste dans les approches de la frontière nous amène (perspective qui considère cette dernière comme un effet de pratique), avec tout d’abord l’idée qu’une ethnographie (multisite) en contexte frontalier n’est pas forcément une ethnographie menée de part et d’autre de cette frontière comme nous pourrions le penser habituellement. Cela traduirait une approche toujours localiste du terrain frontalier, déplacée cette fois-ci à l’échelle transfrontalière. Nous avons par exemple des territoires frontaliers qui ne produisent pas d’espaces sociaux de voisinage dans le transfrontalier proche, mais qui agissent comme des commutateurs importants opérant des liens avec des territoires plus lointains (Botea 2013 b). Par conséquent, ce sont les réseaux de sites constitués par les différentes pratiques de connexion entre les individus, lesquels se déploient sur des espaces-temps mobiles (par forcément situés dans le voisinage proche), qui forment les contours du « terrain ». Les crises politiques actuelles dans le monde arabe et les manifestations du problème des réfugiées et de sa gestion dans les différentes sociétés européennes montrent bien les reterritorialisations permanentes des dispositifs politiques voire civils de « faire frontière », ainsi que les espaces sociaux mobiles créés afin de les contourner. Cette double qualité de la frontière, d’une part comme frontière-mur d’autre part comme frontière traversée et poreuse, caractérise le régime sous lequel fonctionne toute frontière, aussi bien au niveau des pratiques ordinaires des individus que comme mode de gouvernance. Enfin, les études sur les frontières amènent leurs auteurs à se questionner sur les frontières des disciplines qui investissent ce champ, elles-mêmes traversées (pensons ici au seul exemple de la démarche ethnographique adoptée de plus en plus par la sociologie, la géographie, etc.). Nous assistons désormais à la constitution des travaux qui montrent une volonté de réunir et faire converger les points de vue disciplinaires (Anteby-Yemini et al. 2014 ; Chavarochette et al. 2015), certains auteurs pionniers dans cette perspective (Donnan et Wilson 2012) s’interrogeant sur la constitution d’un champ pluridisciplinaire, voire postdisciplinaire, du Border Studies.

To the bibliography