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Zeitschriftenartikel zum Thema „Temps de travail, Étude des – Différences entre sexes“

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Lee, Yeonjung, Fengyan Tang, Kevin H. Kim und Steven M. Albert. „Exploring Gender Differences in the Relationships between Eldercare and Labour Force Participation“. Canadian Journal on Aging / La Revue canadienne du vieillissement 34, Nr. 1 (29.01.2015): 14–25. http://dx.doi.org/10.1017/s0714980814000543.

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RÉSUMÉCette étude a examiné la relation réciproque entre les soins des parents et la participation au marché du travail, afin de déterminer si (1) la prestation de soins est liés à l’emploi subséquent; (2) un emploi est lié à la prestation de soins subséquente; (3) la participation de la prestation de soins et la population travaillant a montré une relation réciproque à travers le temps; et (4) s’il existe des différences entre les sexes dans ces relations. Pour l’analyse, nous avons utilisé la modélisation par équation structurelle. L’échantillon de l’étude comprenait les enfants adultes de 51 ans et plus, vivant avec des parents ou beaux-parents. Aucune relation de réciprocité a été trouvée entre la prestation de soins et la participation de la population active, mais des différences de sexe étaient évidentes. Femmes soignantes en 2006 étaient moins susceptibles de travailler en 2008, bien que le statut d’emploi n’ était pas liée à la prestation de soins subséquente. En revanche, les hommes qui travaillaient en 2008 étaient moins susceptibles d’être engagés dans la prestation de soins en 2010, bien que la prestation de soins n’était pas liée à l’état de l’emploi subséquent. Ces résultats suggèrent que le sexe joue un rôle important dans la relation entre la prestation de soins et la participation au marché du travail.
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Lefebvre, Pierre, und Philip Merrigan. „Comportements d’utilisation du temps non marchand des familles au Québec et au Canada : une modélisation sur les microdonnées du budget-temps de 1986 et de 1992“. Articles 75, Nr. 4 (09.02.2009): 625–63. http://dx.doi.org/10.7202/602305ar.

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RÉSUMÉ Cette étude analyse les comportements d’utilisation du temps non marchand dans les familles biparentales avec au moins un enfant âgé de 18 ans ou moins ainsi que le partage des tâches parentales et domestiques entre les hommes et les femmes. Elle s’appuie sur les microdonnées de l’Enquête sociale générale, réalisée par Statistique Canada, portant sur l’emploi du temps des Canadiens et des Canadiennes en 1986 et en 1992. La modélisation économétrique porte sur les facteurs qui expliquent le temps consacré par les parents directement et indirectement à leur(s) enfant(s). L’analyse examine également les différences d’utilisation du temps entre le Québec et le reste du Canada. Il ressort des résultats de l’analyse statistique que l’âge et le nombre d’enfants, le niveau de scolarité des parents et leur statut sur le marché du travail sont des déterminants importants du temps consacré à différentes activités non marchandes selon le sexe. L’étude montre que les parents investissent beaucoup de temps dans les enfants lorsque ceux-ci sont jeunes, ce qui n’est pas sans implications sur la politique publique de soutien aux familles.
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Harland, E., J. Griffith, H. Lu, T. Erickson und K. Magsino. „Comportements en matière de santé associés au bronzage artificiel d’après l’Enquête sur la santé des jeunes du Manitoba de 2012-2013“. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 36, Nr. 8 (August 2016): 167–82. http://dx.doi.org/10.24095/hpcdp.36.8.02f.

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Introduction Bien que le bronzage artificiel cause le cancer, il demeure relativement courant chez les adolescents. Nous en savons peu sur les habitudes en matière de bronzage artificiel ainsi que sur la prévalence de ce dernier au Canada, et nous en savons encore moins sur les comportements associés. Cette étude se penche sur la prévalence du bronzage artificiel chez les adolescents du Manitoba ainsi que sur son association avec d’autres caractéristiques individuelles et comportements en matière de santé. Méthodologie Nous avons effectué des analyses secondaires des données recueillies dans le cadre de l’Enquête sur la santé des jeunes du Manitoba (2012-2013) auprès d’élèves de la 7e à la 12e année (n = 64 174) et nous avons examiné les associations entre le bronzage artificiel (selon si les répondants avaient déjà utilisé des appareils de bronzage artificiel) et 25 variables. Les variables présentant un lien statistiquement significatif avec le bronzage artificiel ont fait l’objet de tests pour déterminer toute colinéarité potentielle et elles ont été regroupées en fonction de la force de leurs associations. Pour chaque groupe de variables dont l’association avait une signification statistique, la variable ayant l’effet de plus grande ampleur sur le bronzage artificiel a été intégrée au modèle final de régression logistique. Des analyses séparées ont été réalisées pour les garçons et les filles afin de mieux comprendre les différences fondées sur le sexe, et les analyses ont été ajustées en fonction de l’âge. Résultats Globalement, 4 % des garçons et 9 % des filles ont indiqué avoir eu recours au bronzage artificiel, et la prévalence augmentait avec l’âge. Les associations entre le bronzage artificiel et les autres variables étaient similaires chez les garçons et les filles. Les modèles de régression logistique binaire ont révélé que plusieurs variables prédisaient de façon significative le recours au bronzage artificiel, notamment l’occupation d’un emploi à temps partiel, l’activité physique, l’adoption de divers comportements à risque comme conduire un véhicule sous l’emprise de l’alcool (chez les garçons) et le fait d’avoir des relations sexuelles non planifiées après avoir consommé de l’alcool ou de la drogue (chez les filles), être victime de commentaires négatifs sur sa silhouette, sa taille ou son apparence, se déclarer comme transgenre ou d’un autre genre, consommer de la créatine ou autres suppléments et, pour les filles, utiliser rarement ou ne jamais utiliser de protection solaire. Conclusion Le bronzage artificiel chez les adolescents a été associé à l’âge, au travail à temps partiel, à l’activité physique et à de nombreux comportements de consommation et de facteurs de risque liés au mode de vie. Même si la législation interdisant l’accès des adolescents aux salons de bronzage est essentielle, les activités de promotion de la santé visant à décourager le bronzage artificiel pourraient porter davantage fruit si elles s’attaquaient aussi à ces facteurs connexes.
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Chartier, Roger. „Différences Entre les Sexes et Domination Symbolique (note critique)“. Annales. Histoire, Sciences Sociales 48, Nr. 4 (August 1993): 1005–10. http://dx.doi.org/10.3406/ahess.1993.279190.

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Dans un texte superbe, intitulé « Le sexe ni vrai ni faux », Louis Marin commente le mythe d'Hermaphrodite tel que le conte Ovide au quatrième livre des Métamorphoses. Pour lui, c'est la sphère immobile et éternelle de l'Être, unissant de manière indéfectible le masculin et le féminin, « que, sur le mode de la prière et du votum, la Naïade du mythe ovidien désire constituer à jamais, mais dans le temps : “ Tu te débats, en vain, cruel, s'écrie-t-elle, tu ne m'échapperas pas. Dieux, ordonnez que nul jour ne le voit séparé de moi ni moi séparée de lui ”. Bisexualité originaire dont le mythe d'Hermaphrodite donnerait le récit. Et cependant, il n'est que de relire le voeu de Salmacis, nymphe à la violence masculine à l'égard du trop féminin Hermaphrodite, pour découvrir, dans le langage du poème, l'autre face de la bisexualité : le travail de la différence, la puissance du neutre ; non pas “ Faites, ô Dieux, que nous soyons à jamais unis en un seul corps ”, mais “ Ordonnez, ô Dieux, qu'il ne soit jamais séparé de moi ni moi de lui ”. Tel est le geste du neutre que l'affirmation de l'union ne puisse se dire que par la négation de l'impossible désir de la non-différence »
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Chebli, M., S. Charfi und S. Dahech. „Répartition spatio-temporelle des températures dans l’agglomération de Kairouan (Tunisie) pendant la saison chaude 2019“. Climatologie 17 (2020): 4. http://dx.doi.org/10.1051/climat/202017004.

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L’effet de site et la nature du substrat modifient la température de l’air dans l’agglomération de Kairouan par rapport à son environnement rural, donnant naissance à un îlot de chaleur urbain (ICU) d’une intensité moyenne d’environ 4°C. Cette étude visant à cerner la variation spatio-temporelle des températures pendant la période estivale est menée à l’aide de mesures fixes et itinérantes. L’étude montre que l’intensité de l’ICU varie de 2 à 9°C en fonction des types de temps. Les zones agricoles et vallonnées au nord-ouest de l’agglomération sont les moins chaudes. Ce travail montre des différences entre la variation spatiotemporelle de l’ICU et celle du confort thermique : dans le centre-ville, l’air sec fait baisser les températures ressenties.
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Häyrynen, Yrjö-Paavo. „Les déterminants sociaux des valeurs et des intérêts des jeunes au cours de la période post-industrielle : une étude des défis à la psychologie du conseil au cours des années 1990“. L’Orientation scolaire et professionnelle 20, Nr. 4 (1991): 357–76. http://dx.doi.org/10.3406/binop.1991.1376.

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La première partie de cet article traite des facteurs sociaux cachés que l'on peut retrouver sous les fondements de la psychologie moderne de l’orientation professionnelle, facteurs sociaux auxquels les psychologues ont accordé peu d'attention, en dépit des critiques émanant des théories socio-historiques et constructivistes. La seconde partie présente des concepts relatifs au temps et à la durée qui peuvent constituer un cadre pour l’analyse des changements psychologiques et sociaux qui relèvent du long terme. Les images et les valeurs professionnelles semblent avoir leur source dans les discriminations culturelles traditionnelles liées au sexe, au statut et à l'opposition travail manuel - travail intellectuel. Nous démontrons la nature sociale de l'orientation professionnelle à l'aide des résultats d'une étude conduite entre 1965 et 1983 sur une cohorte d'étudiants d'Université finlandais. En dépit des besoins croissants dans les domaines de l'indépendance et de la créativité - valeurs qui semblent révélatrices des nouvelles exigences de la société «post-industrielle» - le choix de professions créatives ou influentes était encore très marqué par des facteurs tels que le «capital culturel familial» (cf. Bourdieu), le sexe et l'inégale distribution des valeurs liées à la créativité dans les différents groupes sociaux. L'enseignement universitaire n’a pas semblé développer, chez les étudiants issus des milieux sociaux ou géographiques périphériques périphériques, la compétence qui permet de s'engager dans les rôles sociaux, intellectuels ou créatifs remplis par l'intelligentsia.
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Panagiotoglou, Dimitra, Pamela Fancey, Janice Keefe und Anne Martin-Matthews. „Job Satisfaction: Insights from Home Support Care Workers in Three Canadian Jurisdictions“. Canadian Journal on Aging / La Revue canadienne du vieillissement 36, Nr. 1 (04.01.2017): 1–14. http://dx.doi.org/10.1017/s0714980816000726.

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RÉSUMÉCette étude, utilisant des méthodes mixtes, a permis de déterminer les caractéristiques personnelles et professionnelles qui déterminent la satisfaction au travail des travailleurs de soutien à domicile (TSD) qui offrent de l’aide aux personnes âgées. Les données étaient fondées sur une mesure normalisée de la satisfaction au travail ainsi que sur des entretiens qualitatifs et approfondis avec 176 travailleurs de soutien à domicile de trois administrations provinciales canadiennes (Colombie-Britannique, n = 108; Ontario, n = 28; Nouvelle-Écosse, n = 40). Nous nous attendions à ce que la variabilité des profils démographiques parmi les trois groupes de travailleurs et des différentes fiches de poste soit associées à des différences dans la perception de satisfaction professionnelle. Ce n’était pas le cas. Les résultats de l’analyse qualitative mettent en lumière les principaux domaines qui ont contribué à la satisfaction au travail. Ces domaines concernent le travail (horaires, voyages d’affaires et sécurité), les questions économiques (sécurité de revenu) ou organisationnelles (communication, soutien et respect). Compte tenu de ces constatations, nous recommandons des améliorations en ce qui concerne la communication au lieu de travail, une plus grande marge de temps de déplacement entre les clients et la parité salariale avec des postes équivalents dans les établissements de soins de longue durée.
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Bourque, Paul, Dolores Pushkar, Lucie Bonneville und François Béland. „Contextual Effects on Life Satisfaction of Older Men and Women“. Canadian Journal on Aging / La Revue canadienne du vieillissement 24, Nr. 1 (2005): 31–44. http://dx.doi.org/10.1353/cja.2005.0001.

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RÉSUMÉDes différences existent entre les sexes dans les variables liées à la démographie, à la santé et aux réseaux sociaux, variables qui sont associés à un vieillissement réussi, mais on n'en trouve généralement pas en ce qui concerne la satisfaction face à la vie. La présente étude avait pour but premier de déterminer s'il y a des différences entre les hommes et les femmes par rapport à leur satisfaction dans des domaines particuliers et en général à l'égard de la vie. Ont également été examinées les différences dans la satisfaction face au parcours de la vie entre les hommes et les femmes. Dans un deuxième temps, nous avons procédé à une analyse de l'ensemble de données recueillies dans l'étudeVieillir dans la communauté(Béland et al., 1989) afin d'évaluer le bien-être des adultes francophones plus âgés (N=958). Des analyses acheminatoires ont révélé une bonne concordance des modèles utilisés pour les échantillons masculins et féminins. Chez les hommes, la satisfaction face à la vie s'explique positivement selon l'âge, le revenu et le contrôle et négativement selon les erreurs de mémoire, la maladie et les limitations fonctionnelles. Chez les femmes, la satisfaction face à la vie s'explique selon l'âge, la scolarité, le revenu, la maladie, les limitations fonctionnelles, le soutien social, le contrô le et le mode de vie. Les résultats ont fait ressortir les aspects positifs et négatifs du soutien social pour les femmes. Tel que nous nous y attendions, les modèles de parcours ont indiqué que, même s'il existe des similitudes dans la satisfaction face au parcours de la vie chez les hommes et chez les femmes plus âgés, on retrouve également des différences importantes.
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Parmentier, Clément, Didier Truchot und Florent Lheureux. „Job stressors and health of SME directors“. Le travail humain Vol. 86, Nr. 2 (20.09.2023): 129–58. http://dx.doi.org/10.3917/th.862.0129.

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Peu d’études explorent les facteurs de stress et la santé au travail des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME), notamment dans le contexte français. La présente étude vise à identifier les stresseurs professionnels des dirigeants de PME françaises (dirigeants propriétaires et dirigeants salariés). Elle compare également les stresseurs observés en contexte français avec ceux identifiés dans la littérature internationale. Enfin, elle évalue l’impact réel des stresseurs sur l’épuisement émotionnel, la satisfaction au travail et les troubles du sommeil. Basée sur une méthode mixte, une étude qualitative par entretiens a d’abord été menée auprès de 14 dirigeants français de PME puis une étude quantitative par questionnaire auprès de 881 dirigeants français de PME (répartis en dirigeants propriétaires et salariés). Enfin, plusieurs analyses ont été menées notamment des analyses factorielles exploratoires et confirmatoires. L’étude qualitative a abouti à une liste de 36 principaux stresseurs présentés sous la forme d’items. Les analyses factorielles ont permis d’identifier quatre facteurs de stress : les ressources humaines et les problèmes de gestion, les facteurs de stress économiques et éthiques, les facteurs de stress relationnels liés aux clients et la pression du temps. Ces facteurs de stress étaient significativement associés aux trois résultats. Bien que partageant les mêmes quatre types de facteurs de stress, des différences existent entre les directeurs propriétaires et les directeurs salariés. Cette étude contribue aux connaissances et fournit des informations utiles pour les interventions pratiques des professionnels de santé (par exemple, meilleur ajustement des actions de prévention, baromètre social) et en tant qu’outil d’auto-évaluation pour les dirigeants de PME.
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Hostiou, Nathalie, Jean-François Tourrand und Jonas Bastos Da Veiga. „Organisation du travail dans des élevages familiaux lait et viande sur un front pionnier amazonien au Brésil. Etude à partir de sept enquêtes « bilan travail »“. Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux 58, Nr. 3 (01.03.2005): 167. http://dx.doi.org/10.19182/remvt.9929.

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Cette étude privilégie un regard nouveau sur les élevages laitiers familiaux en frontière agricole au Brésil : l’organisation technique du travail. Le travail apparaît être un facteur essentiel des conduites d’élevage et une contrainte aux transformations durables des exploitations. Cependant très peu de connaissances ont été produites jusqu’à ce jour. Pour rendre compte de l’organisation du travail sur une année, les temps de travaux ont été quantifiés et les collectifs de travail décrits dans sept fermes « lait-viande », à partir de la méthode « bilan travail ». Les mêmes activités d’astreinte avec le troupeau laitier ont été réalisées dans tous les élevages avec des variances quant aux volumes horaires : 1 h 45 à 6 h 30 par jour et par personne de la cellule de base. Les différences entre les fermes ont été liées à la composition de la cellule de base, à l’effectif de vaches traites et au mode de commercialisation du lait. Sur l’année, 17 à 328 journées ont été dédiées aux activités de saison, dont 17 à 176 jours sur les prairies cultivées. Une partie des activités sur les prairies (sarclage, implantation, clôtures) ont été déléguée à de l’aide familiale ou à des salariés temporaires. Trois stratégies d’éleveurs face au travail ont été identifiées, reposant sur la simplification des conduites ou l’organisation des collectifs de travail. L’étude conclut que le travail est un facteur à prendre en compte pour appuyer la transformation des pratiques des éleveurs et la durabilité des élevages familiaux amazoniens. Les futures actions de recherche-développement en Amazonie permettront de produire des connaissances pour identifier les voies d’amélioration possibles.
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Meyer, Sibylle, und Eva Schulze. „After German Unification. Families in transition : the situation of East German Families“. Cahiers du Genre 9, Nr. 1 (1994): 147–66. http://dx.doi.org/10.3406/genre.1994.942.

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Après l'unif cation allemande. Familles en transition. La situation des familles en Allemagne de l'Est. Cet article porte sur les différences existant entre les familles de l'Est et de l'Ouest de l'Allemagne et sur l'impact qu'ont eu les changements politiques de Allemagne sur les familles et la situation des femmes dans la partie est. L'hypothèse centrale est que les femmes sont les grandes perdantes de l'unification allemande non seulement parce que leur participation à la force de travail a diminué mais aussi parce que leurs responsabilités dans la sphère domestique ont augmenté. Les résultats ont été obtenus à partir de trois approches méthodologiques différentes mais ce texte est axé sur une étude qualitative des divers types de familles. L'article comprend deux parties. La première évalue la vie quotidienne en Allemagne de l'Est et analyse les structures familiales spécifiques et les relations qui se nouent entre les membres de la famille. Elle met l'accent sur la division domestique du travail et pose le problème de l'impact du taux élevé de l'emploi féminin sur la division sexuelle du travail à l'intérieur de la famille et de la société socialiste. En un deuxième temps, l'article traite de l'influence exercée par les changements politiques et économiques sur les familles en Allemagne de l'Est. Après la chute du mur, l'extension des fonctions familiales et l'augmentation de l'importance sociale attribuée à la famille ont des liens avec le renforcement de la division du travail domestique qui, accompagnant un chômage féminin particulièrement élevé, a signifié une détérioration de la position des femmes à la fois à l'intérieur du couple et dans la famille.
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Egerbladh, Inez, Alice Bee Kasakoff und John W. Adams. „La migration des fils et des filles au départ du foyer dans le nord de la Suède et le nord des États-Unis en 1850*“. Articles 34, Nr. 2 (22.11.2006): 259–96. http://dx.doi.org/10.7202/014012ar.

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Au fil du temps, les parentèles se dispersent et les liens familiaux changent. Cette étude des différences entre les sexes au point de vue de la migration et de la dispersion géographique des enfants à partir de la maison paternelle repose sur deux populations essentiellement rurales du milieu du 19e siècle. Les analyses ont d’abord porté sur la population de la région côtière de Skellefteå, dans le nord de la Suède, pour laquelle des données sur chaque sexe étaient disponibles. Les résultats obtenus ont servi à l’estimation des différences selon le sexe au sein de populations natives du nord des États-Unis, pour lesquelles l’information sur le sexe féminin était limitée. La plupart des enfants adultes des deux groupes s’étaient établis à proximité de l’endroit où vivait leur père, et la proportion de fils sédentaires était la même dans les deux populations. Plus de filles que de fils s’étaient établies ailleurs dans la région de Skellefteå, et la situation était probablement similaire aux États-Unis. Toutefois, les distances entre membres de la même famille étaient plus grandes aux États-Unis. Les hommes étaient regroupés en communautés patrilinéaires plus souvent que les femmes, en raison notamment de la transmission de la terre aux fils et de la prédominance du mariage virilocal. Ces résultats sont mis en rapport avec les pratiques migratoires et matrimoniales, l’aménagement de l’espace et les réalités économiques propres à chacune des deux régions étudiées.
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Hammami, Nour, Ashok Chaurasia, Philip Bigelow und Scott T. Leatherdale. „Différences entre les sexes quant à l’association longitudinale entre classes latentes multiniveaux de comportements à risque associés aux maladies chroniques et indice de masse corporelle chez les adolescents“. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 40, Nr. 9 (September 2020): 287–95. http://dx.doi.org/10.24095/hpcdp.40.9.01f.

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Introduction Peu d’études ont évalué la relation entre des comportements à risque associés aux maladies chroniques et l’indice de masse corporelle (IMC) dans un contexte longitudinal sexospécifique. Cette étude s’appuie sur des analyses sexospécifiques pour évaluer dans quelle mesure des classes latentes de comportements à risque associés aux maladies chroniques fixées au départ sont liées à l’IMC et au statut pondéral lors du suivi. Méthodologie Des données longitudinales provenant de 4 510 élèves de la 9e à la 12e année, suivis de 2013 à 2015 dans le cadre de l’étude COMPASS, ont servi à évaluer les différences entre les sexes dans l’association décalée entre des classes latentes déterminées au départ (d’activité physique et de consommation de substances) et l’IMC lors des phases ultérieures au moyen de modèles multiniveaux à effets mixtes. Nos modèles de régression multiniveaux ont permis d’évaluer l’association entre deux classes latentes, les jeunes expérimentateurs actifs et les jeunes inactifs qui ne consomment pas, et l’IMC, lorsque les données sont stratifiées selon le sexe. Résultats Les garçons inactifs qui ne consomment pas ont été associés à un IMC continu plus élevé de 0,29 (IC à 95 % : 0,057 à 0,53) ainsi qu’à une probabilité d’embonpoint ou d’obésité supérieure de 72 % (RC = 1,72; IC à 95 % : 1,2 à 2,4) pour l’IMC binaire lors du suivi par rapport aux garçons actifs qui expérimentent la consommation de substances. Aucune association significative n’a été décelée chez les filles. Conclusion Au fil du temps, l’activité physique joue un rôle protecteur relativement à l’IMC chez les garçons. La consommation de substances et l’inactivité physique devraient toutes deux être ciblées par les efforts de prévention de l’obésité. La stratification selon le sexe dans les analyses est également importante, car l’augmentation de l’IMC dépend de facteurs différents chez les garçons et chez les filles.
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Luchak, Andrew A. „Retirement Plans and Pensions: An Empirical Study“. Articles 52, Nr. 4 (12.04.2005): 865–86. http://dx.doi.org/10.7202/051207ar.

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Il y a eu, durant la dernière décennie, quantité de recherches sur le rôle des régimes de pension payés par l'employeur dans la promotion des contrats de travail de longue durée. Le régime de pension occupationnel s'acquitte de ce rôle en offrant aux employés un droit à des bénéfices futurs de pension sujet à un rendement adéquat jusqu'à ce moment. Cependant, on ne peut faire que peu de généralisations au sujet de tels contrats, en partie à cause des faiblesses méthodologiques de ces recherches. Dans les études sur la retraite, par exemple, les modèles empiriques utilisés contrôlent peu l'aspect volontaire du choix de l'âge de la retraite par l'employé. De plus, on n'a pas réussi à expliquer comment la pension influence la retraite. Finalement, les explications alternatives et plausibles des effets de la pension n'ont pas toujours été contrôlées. Nous tentons de nous attaquer à certaines de ces faiblesses en examinant les effets incitatifs de la pension occupationnelle sur la planification de la retraite des employés. Nous nous attardons à l'expérience de 512 employés masculins et féminins travaillant à plein temps, âgés entre 20 et 64 ans, qui travaillent pour une grande entreprise syndiquée de service public en Ontario et qui jouissent d'un régime de pension à bénéfices définis. Nous avons sondés ces employés en 1988. Ils sont représentatifs de la population de quelque 17 000 personnes en termes de sexe, d'âge et d'années de service. Empiriquement, nous avons fait une régression de l'âge planifié volontairement de retraite en regard de différents déterminants de cette décision. Nous avons observé que cet âge était fortement influencé par des incitatifs à la préretraite. Plus particulièrement, plus la prime de préretraite est généreuse, plus l'âge planifié de retraite est bas. Ce résultat est important vu que les pensions représentent une option de planification de la gestion stratégique des ressources humaines. De façon opposée, d'autres instruments, tels les primes salariales au rendement et les bonus de paies de vacances n'ont pas beaucoup d'influence sur le choix de l'âge de retraite. Les projets de retraite sont aussi influencés par l'exactitude des informations fournies sur les caractéristiques des régimes de pension, par l'âge, par le sexe, par l'état de santé, par le statut civil et, surtout, par le statut d'emploi et de pension du conjoint. D'un point de vue de politique générale, le fait que les personnes mal informées sur les caractéristiques de leur fond de pension aient tendance à prendre leur retraite plus tôt est troublant puisque cela suggère que telles décisions cruciales et irréversibles peuvent être prises erronément. S'assurer d'une information adéquate est donc nécessaire à une décision rationnelle. Notre étude soutient quelque peu l'hypothèse quant au rôle positif des pensions dans la promotion des conventions de travail de longue durée. Plus spécifiquement, les bénéficiaires des régimes de pension supportés par l'employeur répondent positivement aux effets incitatifs inscrits à leurs régimes de pension et, de façon plus particulière, adaptent leur date préférée de retraite à la générosité des bénéfices de préretraite. Cela est vrai, même après avoir contrôlé les autres variables déterminantes de l'âge planifié de retraite, incluant ces facteurs influençant le volontarisme de cette décision, tels la probabilité de mise à pied ou de recherche volontaire d'emploi et ces autres programmes de ressources humaines créant des incitatifs aux contrats de travail de longue durée.
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Bernier, Amélie. „Les effets possibles de la formation sur la productivité : l’apport de données longitudinales“. Articles 69, Nr. 2 (13.05.2014): 366–87. http://dx.doi.org/10.7202/1025033ar.

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Résumé Cet article analyse les effets possibles des dépenses de formation formelle sur la productivité des entreprises canadiennes. Si certains travaux mesurent l’intensité de la formation en entreprise à partir de données longitudinales, les résultats obtenus demeurent partagés. Les différences observées dans les résultats antérieurs peuvent être expliquées notamment par les données disponibles, le type de formation, la mesure de formation et les biais techniques influençant cette relation. Cette recherche s’appuie essentiellement sur la théorie du capital humain. Notre étude s’appuie sur les données de l’Enquête sur les milieux de travail et les employés (EMTE) de Statistique Canada de 1999 à 2005, auprès d’un échantillon de 1621 emplacements où, nous modélisons la relation entre la formation et la productivité à l’aide d’une fonction de production Cobb-Douglas, en intégrant les investissements en capital physique et une variable technologique. Ceci nous permet de montrer que les dépenses de formation contribuent à accroître la performance des établissements, via la productivité, de façon progressive dans le temps. Ces dépenses effectuées au cours d’une année donnée influent significativement sur la productivité jusqu’à trois années plus tard, là où elles atteignent leur maximum d’effet, pour se stabiliser par la suite. Toutefois, ces résultats permettent de soulever un paradoxe : celui de la rentabilité observée des dépenses de formation d’un côté, mais, de l’autre, l’hésitation du monde des affaires à investir en cette matière pour leurs propres employés. Nos résultats suggérent également que les investissements en formation au sein des entreprises devraient être considérés davantage comme un atout, plutôt qu’une simple obligation financière à l’appui d’une stratégie globale de développement des compétences au sein des entreprises.
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Hajo, Sonia, Colin A. Capaldi und Li Liu. „Disparités dans la santé mentale positive des adultes faisant partie d’une minorité sexuelle ou de genre au Canada“. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada 44, Nr. 5 (Mai 2024): 219–31. http://dx.doi.org/10.24095/hpcdp.44.5.01f.

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Introduction L’objectif de cette étude était d’examiner les disparités potentielles en matière de santé mentale positive chez les adultes au Canada selon leur orientation sexuelle et leur modalité de genre. Méthodologie À l’aide des données de la composante annuelle de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2019 (N = 57 034), nous avons comparé la satisfaction moyenne à l’égard de la vie et la prévalence d’un niveau élevé de santé mentale auto-évaluée (SMAE), de bonheur et de sentiment d’appartenance à la communauté entre les adultes hétérosexuels et les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle, ainsi qu’entre les adultes cisgenres et les adultes faisant partie d’une minorité de genre. Nous avons utilisé les données de la composante de réponse rapide sur la santé mentale positive de l’ESCC de 2019 (N = 11 486) pour comparer la prévalence d’un niveau élevé de bien-être psychologique chez les adultes hétérosexuels et les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle. Des analyses de régression linéaire nous ont permis de relever les différences entre ces groupes en ce qui concerne la satisfaction moyenne à l’égard de la vie et des analyses de régression logistique en ce qui concerne les autres paramètres de la santé mentale positive. Résultats Par rapport aux adultes hétérosexuels, les adultes faisant partie d’une minorité sexuelle ont fait état d’une moins grande satisfaction moyenne à l’égard de la vie (B = −0,7, IC à 95 % : −0,8 à −0,5) et étaient moins susceptibles de déclarer un niveau élevé de SMAE (RC = 0,4, IC à 95 % : 0,3 à 0,5), de bonheur (RC = 0,4, C à 95 % : 0,3 à 0,5), de sentiment d’appartenance à la communauté (RC = 0,6, IC à 95 % : 0,5 à 0,7) et de bien-être psychologique (RC = 0,4, IC à 95 % : 0,3 à 0,6). Les différences n’étaient pas toujours statistiquement significatives pour certains groupes de minorités sexuelles dans les analyses stratifiées selon le sexe. Les adultes faisant partie d’une minorité de genre ont fait état d’une moins grande satisfaction moyenne à l’égard de la vie et étaient moins susceptibles de déclarer un niveau élevé de SMAE et de bonheur que les adultes cisgenres. Conclusion Les travaux de recherche ultérieurs pourraient porter sur l’origine de ces disparités en matière de santé mentale positive, sur les facteurs de risque et les facteurs de protection au sein de ces populations, sur la façon dont d’autres facteurs sociodémographiques interagissent avec l’orientation sexuelle et l’identité de genre et influent sur la santé mentale positive, et sur l’évolution de ces disparités au fil du temps.
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Hébert, Gérard. „La législation sur les relations du travail au Canada et le C.P. 1003“. Articles 50, Nr. 1 (12.04.2005): 85–116. http://dx.doi.org/10.7202/050993ar.

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Au cours du vingtième siècle, les syndicats ont joué un rôle majeur dans le système australien des relations industrielles. Ce rôle a été confié au mouvement syndical par la Commonwealth Conciliation and Arbitration Act de 1904. Cette loi, la base du système d'arbitrage australien, encourageait fortement l'adhésion syndicale et consacrait effectivement les syndicats comme unique voix des travailleurs. Les immigrants en Australie y trouvent alors un mouvement syndical fort et bien organisé pouvant les accueillir. Plusieurs immigrants n'ont eu d'autre choix que de devenir syndiqués. Un bon nombre d'ateliers fermés de facto existaient, plus particulièrement pour les travailleurs manuels dans les secteurs manufacturiers, du transport et de la construction, tous employeurs importants de main-d'œuvre immigrante en provenance de milieux non anglophones (IMNA). En conséquence, les taux de densité syndicale pour les IMNA ont toujours été plus élevés que ceux des australiens d'origine et des immigrants anglophones. Cet article s'intéresse à la façon dont les syndicats ont relevé les défis posés par un groupe d'immigrants membres, les femmes IMNA. Nous examinons le niveau de service offerts à celles-ci par les syndicats, l'étendue de la participation de ces syndicalistes dans leurs syndicats et les priorités qu'elles représentent pour ceux-ci. La documentation existante sur ce sujet souligne le manque de services spéciaux pour satisfaire aux besoins des IMNA syndiqués féminins. On y indique également que ces membres ont un bas niveau de participation dans les activités syndicales telles les votes et la présence aux assemblées, qu'elles sont grandement sous-représentées dans les postes d'officiers et que les syndicats ne s'attardent pas aux préoccupations importantes pour les immigrantes. On conclut en outre que ces facteurs amènent les IMNA femmes syndiquées à être aliénées envers les syndicats et à percevoir ceux-ci de façon négative. Ces prétentions sont cependant sujettes à débat sur au moins deux volets. D'abord, ces études ont été menées durant les années 1970 ou au début des années 1980 et leurs conclusions peuvent ne pas tenir pour les années 1990. Ensuite, ces prétentions pourraient aussi bien s'appliquer aux membres féminins de langue anglaise. Notre recherche vise alors à vérifier si les conclusions tirées dans le passé valent encore et à déterminer s'il y a des différences entre les membres féminins anglophones et les IMNA vis-à-vis leurs syndicats. Cette étude s'appuie sur des données provenant de trois sources : une enquête par questionnaire auprès de tous les syndicats de l'État de Victoria avec un taux de réponse de 55% (N=128), des études de cas de six syndicats en procédant à des entrevues et à des analyses des dossiers, ainsi qu'une enquête par questionnaire auprès d'un échantillon des membres de ces syndicats. Ce dernier questionnaire a été traduit dans dix langues et a connu un taux de réponse de 56% (N=1730). Notre étude démontre que même si une variété de services aux IMNA ont connu une expansion dans les années 1980 et au début des années 1990, un seul service, un cours de formation, visait spécifiquement les IMNA féminins syndiqués et tel service n'était offert que par cinq syndicats. Nous expliquons ce manque de service par trois facteurs interreliés : les ressources syndicales limitées, le statut minoritaire des IMNA féminins dans la plupart des syndicats et les attitudes des dirigeants syndicaux à plein temps. Comparé à leur proportion du nombre total de membres, les IMNA féminins, en dépit d'améliorations durant les années 1980, demeurent sous-représentées de façon significative parmi les dirigeants syndicaux à plein temps, plus particulièrement au niveau supérieur. Cependant, nous avons observé des taux de participation similaires des IMNA et des membres féminins anglophones dans la plupart des activités syndicales visant les membres. Finalement, les priorités industrielles majeures de ces deux groupes de membres sont similaires. Les deux groupes veulent voir leurs syndicats se concentrer sur les préoccupations traditionnelles, telles la sécurité d'emploi et les conditions de travail. Cependant, les IMNA syndiqués féminins accordent beaucoup plus d'importance aux sujets reliés aux immigrants que leurs collègues anglophones.
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Darroch, A. Gordon, und Michael Ornstein. „Ethnicity and Class, Transitions Over a Decade: Ontario, 1861‑1871“. Historical Papers 19, Nr. 1 (26.04.2006): 111–37. http://dx.doi.org/10.7202/030920ar.

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Résumé Suite aux travaux pionniers de Pentland, un grand nombre d'historiens canadiens du 19e siècle ont postulé l'existence d'un marché du travail partagé pendant la période cruciale s'étendant de 1850 à 1870. D'après cette hypothèse, on assiste à cette époque à la création d'un prolétariat sans terres, élément essentiel à la transformation du pays, d'une économie agricole et commerciale à une économie industrielle et capitaliste. Ce groupe naissant était partagé suivant l'ethnie, les travailleurs Anglais et Ecossais occupant les emplois spécialisés, les Irlandais étant relégués aux emplois non spé- cialisés. On soutient que ce partage interne, s ajoutant aux salaires élevés versés aux travailleurs les plus prévilégiés, permit au Canada d'éviter en grande partie le radi- calisme ouvrier, alors que la réserve de personnel compétent épargna aux industries canadiennes les coûts élevés de la formation. Cependant une étude des recensements de 1861 et 1871 dans le centre-sud de l'Ontario indique que, en majorité, les immigrants irlandais catholiques et protestants travaillaient non pas à des emplois industriels peu rémunérés, mais bien à Vagriculture. Une enquête informatisée sur 10,000 hommes cou verts par les deux recensements et dont l'emploi est connu, fournit des renseignements sur un certain nombre de questions. L'analyse des données révèle les différences suivantes dans la composition de la population active masculine entre 1861 et 1871: a) la proportion de personnes nées en Ontario passer de 27 à 40 pour cent, alors que le nombre de personnes nées en Irlande baisse de 24 à 15 pour cent; la proportion de personnes nées en Ecosse et en Angleterre demeure essentiellement inchangée: b) pour ce qui est des emplois, il y aun mouvement du travail d'ouvriers vers iagriculture et, dans une moindre mesure, vers les occupa- tions artisanales et non-manuelles; la grande majorité des fermiers (84 pour cent en 1871) est propriétaire et non locataire; c) ni l'ethnicité ni la religion ne déterminaient l'occupation; à l'exception d'une concentration d'Irlandais d'origine dans les milieux ouvriers, la population active ne semble pas avoir été départagée suivant l'ethnicité ou Vappartenance religieuse. Une proportion relativement élevée de travailleurs nés en Ontario (30 pour cent en 1861 et 25 pour cent en 1871) était constituée de fermiers et de leurs fits; d) pendant cette période les différences entre nationalités au sein des groupes occupationnels s'aténuent, quoique les Irlandais catholiques continuent d'être sur- représentés chez les ouvriers, tout comme les Anglais d'origine dans les occupations bourgeoises et artisanales. S'il y a une certaine spécialisation occupationnelle par groupe ethnique, la concertration n'est pas assez prononcée pour appuyer l hypothèse selon laquelle la population était profondément partagée suivant l'ethnicité; e) une analyse des emplois par groupes d'âge laisse croire qu'il n'y a pas de mouvement d'abandon de l'agriculture et, conséquemment, pas de prolétarisation de la population au cours des années 1860. Au contraire, il y eu un accroissement de la proportion de fermiers et une diminution de la proportion d'ouvriers. Chaque groupe occupationnei suit un modèle de croissance particulier, avec des variations dans le temps; f) i établisse- ment de liens entre les données des deux recensements permet certaines conclusions sur la question de la permanence dans l'emploi. Près de 90 pour cent de ceux qui étaient fermiers en 1861 se réclamaient du même groupe occupationnei une décennie plus tard, alors que seulement un tiers des ouvriers faisaient de même. Dans l'ordre, les artisants, les professionnels et les marchands/fabricants se situent au centre de l'échelle pour ce qui est de la permanence. Un nombre relativement peu élevé de fils de fermiers (7 pour cent) sont devenus ouvriers ou artisans. Le groupe occupationnei le moins stable est celui des travailleurs non-manuels, où seulement 30 pour cent ont gardé le même genre d'emploi. Les données indiquent une mobilité occupationnelle assez élevée dans le temps, et l'absence de dépeuplement rural ou d'une crise de l'agriculture; g) sauf pour les travailleurs non-spécialisés, la mobilité semble dépendre plus de l'occupation que de l'âge. Le taux de mobilité est le plus élevé pour les travailleurs âgés de moins de 25 ans, particulièrement chez les ouvriers, alors qu'il est moins prononcé entre 25 et 54 ans. Au delà de cet âge, seuls les artisans ont une certaine mobilité. En tenant compte de l'ethnicité dans les calculs, un seul phénomène important peut être identifié: les ouvriers Irlandais catholiques avaient plus fortement tendance à demeurer dans cette catégorie pendant assez longtemps. A une époque où Vindustrialisation urbaine prenait de l'ampleur, la production indé- pendante de produits de base pas des familles d'agriculteurs devint également plus courante. La mobilité occupationnelle était généralisée, ce manifestant particulière- ment du groupe des ouvriers, vers celui des agriculteurs.
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Bryce, George K., und Pran Manga. „The Effectiveness of Health and Safety Committees“. Articles 40, Nr. 2 (12.04.2005): 257–83. http://dx.doi.org/10.7202/050133ar.

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Dans tous les pays industrialises occidentaux, les reformes de la législation et des politiques gouvernementales ont commence à insister sur l'importance d'assurer la participation active des travailleurs à la planification et à la mise en œuvre de programmes et de politiques de santé et de sécurité aux lieux du travail. Les comites paritaires de santé et de sécurité au Canada sont devenus la manifestation la plus valable de la participation ouvrière à de tels programmes. Ces comités confèrent aux travailleurs et également aux employeurs une façon importante de collaborer à la prévention et à la solution des risques professionnels. Ils peuvent réunir tout un train d'expériences pratiques et de connaissances techniques, fournir des outils de communication à la main-d’œuvre et en recevoir d'elle, faciliter la contribution des travailleurs et des employeurs aux décisions auxquelles parviennent les membres des comités. Et ces comités offrent les avantages de conseils directs et continus et constituent ainsi une réponse immédiate aux risques professionnels. La nécessité de rapports de coopération plus suivis entre le travail et le patronat, spécialement en ce qui a trait à la santé et à la sécurité professionnelles peut être considérée comme une conséquence de l'incapacité séculaire de l'industrie à se discipliner et du gouvernement à adopter des normes de santé et de sécurité valables. Certains observateurs soutiennent que les gouvernements ont aussi manque à leur devoir de mettre en vigueur et de promouvoir ces normes de façon adéquate. Les principales mesures pour accroitre le degré de participation directe des travailleurs en tant que moyen d'améliorer la santé et la sécurité professionnelles sont : a) l'information en matière de santé et de sécurité ainsi que l'éducation; b) des stimulants et des pénalisations économiques (comme l'indemnisation des travailleurs) et c) l'adoption et la mise en vigueur de normes de santé et de sécurité professionnelles. Les insuffisances de ces politiques sont apparentes lorsqu'on considère les statistiques disponibles relatives aux maladies et aux accidents industriels. Chacune de ces politiques est un fouillis de contraintes et de difficultés pratiques. Une analyse des politiques et des programmes des treize compétences canadiennes en ce domaine laisse voir qu'il existe des différences notables entre les obligations et les fonctions des comités et un écart profond en ce qui a trait au degré d'appui que les gouvernements leur accordent pour assurer leur efficacité. Néanmoins, il est évident que les comités paritaires aux lieux du travail sont des facteurs de plus en plus importants dans la diminution des risques pour les travailleurs canadiens. L'insuccès admis des modes les plus traditionnels d'aborder la santé et la sécurité industrielles signifie qu'on devrait faire une plus grande confiance à la coopération patronale-ouvrière. Le nombre des comités paritaires de santé et de sécurité s'accroitra sans doute dans l'avenir. Les employeurs et les travailleurs devront en favoriser le développement. En effet, ces comités reçoivent un appui considérable de la part de quiconque croit à l'autorégulation par opposition à la législation ou aux stimulants économiques comme moyens de réduire les taux d'accidents et de maladie que l'on trouve dans les entreprises canadiennes. Malgré un internet plus marque pour l'établissement et le développement des comités paritaires de santé et de sécurité au travail, peu d'études ont été effectuées pour en apprécier l'efficacité. Cet article traite des principaux facteurs d'évaluation de ces comités. Des quelques travaux qu'on a réalisés sur le sujet et de leur examen, il est possible d'énumérer une série de mesures de la valeur de cette forme de participation des travailleurs. Les données accessibles en Alberta (enquêtes au moyen d'entrevues) et en Saskatchewan (résumés annuels tires des procès-verbaux des assemblées de comités) sont évaluées à la lumière de ces mesures de façon à répondre à la question : « Les comités paritaires de santé et de sécurité professionnelles sont- ils efficaces? » En se fondant sur des critères surs, nous croyons que l'enquête de l'Alberta et les statistiques tirées des procès-verbaux de la Saskatchewan fournissent la preuve certaine qu'ils sont efficaces. C'est par la diminution des blessures et des maladies que leur valeur se mesure le mieux. Cependant, celle-ci doit aussi reposer sur d'autres critères tels que leur influence sur les relations professionnelles et la prise de conscience qu'elle entraine tant chez les travailleurs que chez les employeurs de l'importance des programmes de santé et de sécurité par les diverses mesures qu'ils peuvent susciter. Bien qu'il soit encore trop tôt pour conclure que les comités paritaires de santé et de sécurité sont des instruments surs pour réduire les blessures et les maladies professionnelles, certains indices montrent que tel est le cas. Il est plus probable que l'impact de ces comités ressortira avec le temps et nous recommandons qu'une étude des variables macroéconomiques, associée à une analyse des procès-verbaux des comités et à l'utilisation de méthodes d'enquête par entrevues, serait la plus susceptible de répondre de façon concluante à la question de savoir si ces comités sont efficaces ou non. Nous avons de bonnes raisons d'être optimistes, parce que, en tant qu'expression de la maturité politique des entreprises canadiennes, ce type de comités paritaires a été accepte par la grande majorité des industries et des gouvernements au Canada comme moyen de répondre aux problèmes croissants de santé et de sécurité au travail. Leur acceptation par les travailleurs, les employeurs et les gouvernements devrait assurer leur développement et leur sécurité.
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Banerjee, Rupa, und Laura Lam. „Paths to Permanence: Permit Categories and Earnings Trajectories of Workers in Canada's International Mobility Program“. Canadian Public Policy, 30.04.2024. http://dx.doi.org/10.3138/cpp.2023-062.

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La présente étude utilise la Base de données longitudinales sur l'immigration pour analyser les trajectoires de revenus des immigrants en deux étapes au Canada, dès leur permis de travail temporaire initial. L'objectif principal de la recherche est d'arriver à d'importantes conclusions sur la relation entre la catégorie de permis de travail temporaire et l'intégration au marché du travail des nouveaux arrivants et des nouvelles arrivantes. Axée sur les quatre sous-catégories principales de permis du Programme de mobilité internationale—titulaires d'un permis de travail postdiplôme, Permis de travail ouverts aux membres de la famille des travailleurs étrangers ou époux/épouses et conjoint·e·s de fait des titulaires d'un permis d’études, personnes mutées à l'intérieur d'une société ou programme vacances-travail—, la recherche explore la façon dont les résultats sur le marché du travail de ces divers titulaires de permis de travail temporaires se comparent à ceux des immigrant·e·s à une étape arrivant directement de l’étranger. Les conclusions mettent en relief les différences significatives dans les résultats sur le marché du travail au sein de la population immigrante, compte tenu de la catégorie de permis de travail précis avant la migration. Notamment, les personnes avec un permis de travail postdiplôme et les personnes mutées à l'intérieur d'une société ont des revenus initiaux plus élevés que les personnes sans permis de travail ou d’études préalables. À l'inverse, les participant·e·s au programme vacances-travail ont des revenus initiaux plus faibles et le revenu de titulaires de permis pour conjoint·e·s varie selon le genre. De plus, l’étude note diverses tendances en matière de croissance des revenus annuels dans le temps, associées à différents types de permis. On discute des conséquences de ces résultats en ce qui concerne les politiques. Note des rédacteurs : Le premier volume de Canadian Public Policy/Analyse de politiques a été publié en 1975. Ce volume-ci est le cinquantième. Pour commémorer cet événement, nous avons organisé une série de conférences qui sont publiées dans ce numéro spécial. La professeure Banerjee a donné cette conférence dans un webinaire organisé par la chaire d'excellence en recherche du Canada en migration et intégration en juin 2023.
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Richard, Jérémie, Thomas S. Paskus und Jeffrey L. Derevensky. „Trends in gambling behavior among college student-athletes: A comparison of 2004, 2008, 2012 and 2016 NCAA survey data“. Journal of Gambling Issues, Nr. 41 (30.04.2019). http://dx.doi.org/10.4309/jgi.2019.41.5.

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Student-athletes represent a vulnerable subgroup of the college student population with regards to engagement in high-risk behaviours. Four large samples of National Collegiate Athletic Association (NCAA) student-athletes in 2004 (N = 20,587), 2008 (N = 19,942), 2012 (N = 22,935) and 2016 (N = 22,388) were surveyed about their gambling behaviours and attitudes. A cross-sectional study was conducted to gain insight into changing gambling behaviours and attitudes among college student-athletes. Findings revealed gender differences in participation rates of gambling with men consistently engaging in all gambling activities at higher rates than women (55% of men versus 38% women in 2016). Despite gender differences, the results suggest that participation rates for most gambling activities have generally decreased over the twelve-year span. The proportion of student-athletes at-risk or meeting criteria for pathological gambling between 2004 and 2016 has also decreased among men (4% in 2004 versus 2% in 2016) while remaining relatively consistent among women (<1% across all years). Furthermore, attitudes towards various forms of gambling appear to have changed over time, with a greater number of student-athletes in 2016 believing that sports wagering is unacceptable and a potentially harmful activity. Taken together, the results suggest that gambling behaviours among student-athletes may be on a downward trend despite the increased accessibility and availability of gambling opportunities.RésuméEn ce qui concerne la participation à des comportements à risque élevé, les étudiants-athlètes représentent un sous-groupe vulnérable de la population des étudiants universitaires. Quatre grands échantillons d’étudiants-athlètes de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), 2004 (N = 20 587), 2008 (N = 19 942), 2012 (N = 22 935) et 2016 (N = 22 388), ont été sondés sur leurs comportements et leurs attitudes de jeu. Une étude transversale a été menée afin de mieux comprendre l’évolution des comportements et des attitudes face au jeu chez les étudiants athlètes. Les résultats ont révélé des différences entre les sexes dans les taux de participation au jeu, les hommes pratiquant systématiquement toutes les activités de jeu à un taux plus élevé que celui des femmes (55 % d’hommes contre 38 % de femmes en 2016). Malgré les différences entre les sexes, les résultats laissent entendre que les taux de participation à la plupart des activités de jeu ont généralement diminué au cours de la période de douze ans. La proportion d’étudiants-athlètes à risque ou satisfaisant aux critères du jeu pathologique entre 2004 et 2016 a également chuté chez les hommes (4 % en 2004 contre 2 % en 2016), tout en restant relativement stable chez les femmes (<1 % pour toutes les années). En outre, les attitudes vis-à-vis des différentes formes de jeu semblent avoir évolué au fil du temps. En 2016, un plus grand nombre d’étudiants-athlètes pensaient que les paris sportifs étaient inacceptables et potentiellement nocifs. Mis ensemble, les résultats suggèrent que les comportements de jeu parmi les étudiants-athlètes pourraient être à la baisse, en dépit de l’accessibilité accrue et de la disponibilité des possibilités de jeu.
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Martig, Alexis. „Esclavage contemporain“. Anthropen, 2018. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.085.

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Depuis la fin du XXe siècle, on assiste à un usage récurrent et de plus en plus fréquent de la notion d’esclavage moderne par tout un ensemble d’acteurs sociaux et politiques : organisations non gouvernementales, associations, organisations internationales, médias, gouvernements nationaux… Selon l’Organisation internationale du Travail, il s’agit d’un phénomène touchant plus de 25 millions de personnes et qui génère 150 milliards de dollars de profits annuels illégaux. Face à ce constat, un certain nombre de disciplines (sociologie, économie politique, études des migrations, droit, histoire) en ont fait un objet propre, tentant quelquefois de le définir (Bales 1999) et, parlant d’esclavage moderne ou d’esclavage contemporain, certains ont été jusqu’à évoquer l’émergence d’un nouveau champ d’études : lesContemporary Slavery Studies (Brysk et Choi-Fitzpatrick 2012). Comment expliquer le fait que l’anthropologie contemporaine a quant à elle jusqu’alors produit peu de réflexions sur le sujet ? Le premier élément de réponse a trait à la nature même de l’analyse anthropologique, qui la distingue des autres disciplines des sciences humaines et sociales, et qui considère avant tout les notions émiques mobilisées par les sujets. Dans le cas de l’esclavage moderne, on est face à une notion éminemment politisée et utilisée avant tout par des acteurs associatifs, institutionnels ou médiatiques pour décrire les conditions de travail ou d’exploitation d’autres sujets souvent associés au passage au registre des « victimes ». Ce n’est que depuis très récemment qu’on assiste à l’usage de la notion par les sujets eux-mêmes pour dénoncer leurs conditions de travail, sans doute sous l’effet de sa banalisation dans les discours des acteurs de la lutte contre l’esclavage moderne. L’apparition et la dissémination de cette notion chez les acteurs sociaux et politiques ne sont cependant pas sans intérêt pour l’anthropologie. Elles sont notamment révélatrices de ce que Didier Fassin a qualifié d’« économie morale de notre temps » et de « nouvel ordre moral » mondial (2005) : il s’agit de cette économie morale globale constituée autour de nouveaux intolérables moraux inhérents aux droits de l’homme et à l’invention de la catégorie anthropologie d’humanité dans le contexte postérieur à la Seconde Guerre mondiale. La condamnation morale globale de l’esclavage moderne en est un exemple parfait. Les discours qui la constituent expriment et visent à générer une indignation, tout en ayant fréquemment recours aux registres des « victimes », de la « vulnérabilité » et de « la traite » avec pour effet de nier l’agencéité des sujets en faisant disparaître leurs trajectoires de vie et leurs motivations spécifiques. Comme l’a montré l’anthropologue américaine Alicia Peters (2015), si politisée que soit cette notion, rien n’empêche l’anthropologie de s’en saisir comme objet en étudiant notamment les jeux d’acteurs au cœur des plans de lutte qui en découlent. Peters a ainsi montré comment, aux États-Unis, la moralisation du travail du sexe et de la prostitution forcée a eu pour effet de rendre invisibles ou illégitimes la majorité des cas de traite humaine qui touchent d’autres secteurs : agriculture, usines, restaurants, sphère domestique… Cette moralisation et surreprésentation du travail du sexe et de la prostitution forcée dans la lutte contre l’esclavage moderne, assimilée à la traite d’êtres humains (human trafficking), est caractéristique des pays développés. Le deuxième élément de réponse touche au caractère fourre-tout d’une notion générique qui renvoie à tout un ensemble de situations hétérogènes situées dans des contextes sociaux, historiques et culturels extrêmement différents et dont la complexité, les spécificités et les nuances sont reléguées au second plan dans les discours politiques. En fonction des acteurs, l’esclavage moderne désigne des cas de : mariage forcé, travail forcé, travail infantile, enfants soldats, camps de travail, exploitation sexuelle… et ce, sur toute la planète… Mais pour saisir les spécificités et la complexité des cas étudiés, il faut aussi considérer les formes socioculturelles légitimatrices de la servitude ou de l’esclavage, de son acceptation ou de sa tolérance et les formes de régulation de la domination inhérentes : formes de parrainage, dettes, processus d’altérisation infériorisants… Si les situations dénoncées ont émergé ou ont évolué à partir de formes passées dans un contexte global de précarisation des conditions de travail, et en ce sens sont bien des phénomènes contemporains, il est pour autant impossible de les penser en faisant abstraction de la mémoire des régimes d’esclavages précédents et notamment de l’esclavage transatlantique. Il faut à ce titre distinguer les réflexions sur l’esclavage moderne, du grand nombre d’études anthropologiques sur les descendants d’esclaves, la mémoire de l’esclavage ou les problématiques de réparation. Comme l’a fait remarquer Roger Botte (2005), l’esclavage a toujours été pluriel. Il faut cependant reconnaître que l’une des caractéristiques de l’époque contemporaine est bien celle de la disparition progressive, depuis les abolitions de l’esclavage en tant que statut officiel. C’est en ce sens qu’Alain Morice, au sujet de travailleurs temporaires marocains en France, a utilisé l’expression d’« esclavage métaphorique » (2005), en opposition à l’esclavage historique. Derrière cette distinction s’en cache une autre qu’il est capital de saisir pour comprendre les enjeux des situations qualifiées d’esclavage moderne et leur analyse anthropologique : celle des conditions d’esclavageet dustatut d’esclave. Dans une analyse très intéressante entre un cas d’esclavage domestique en France en 2013 avec un cas d’esclavage datant du début du XIXe siècle, l’historienne Rebecca Scott (2013) attire l’attention sur le fait que, statut officiel ou non, les conditions des situations dénoncées sous l’expression d’esclavage moderne peuvent être identiques à celles de régimes d’esclavage passés. L’attention portée à la nature des conditions est intéressante car elle vient souligner que, s’il est important de conserver une distance face à un discours institutionnel et politisé, il n’en demeure pas moins que dans certains cas l’esclavage n’est pas que métaphorique… Une autre caractéristique liée à la disparition du statut est le fait que les situations observées sont très souvent temporaires, pour des raisons de coûts économiques et dans le but d’éviter de possibles contrôles. Plusieurs auteurs ont, de manière distincte, mis en avant que l’esclavage moderne n’est pas fondé de manière absolue sur des critères raciaux, mais sur des critères inscrits dans des rapports de production (Botte 2005 ; Bales 1999). Comme le fait justement remarquer Julia O’Connell Davidson (2015), si cela est pertinent, il ne faut pas pour autant perdre de vue que la majorité des populations concernées se trouvent dans d’anciennes colonies ou émigrent de celles-ci vers les pays développés. Si la race n’est donc pas l’élément premier à l’origine des formes d’exploitation, celles-ci s’inscrivent pour autant dans une division internationale du travail racialisée et genrée telle que décrite par la sociologie décoloniale, et Ramon Grosfoguel (2014) notamment. À ce sujet, il est intéressant de souligner certaines dynamiques de cette division internationale du travail qui distinguent les formes d’esclavage moderne dans les pays développés et les pays en développement. Dans les premiers, les cas concernent principalement des migrants légaux ou illégaux confrontés à des politiques migratoires qui les vulnérabilisent structurellement. Dans les pays en développement, il s’agit majoritairement et massivement de citoyens nationaux, protégés normalement par ailleurs par les droits associés à leur citoyenneté. La question de l’esclavage moderne se pose alors en termes d’anthropologie des droits associés à la citoyenneté, et de leur performativité, en s’intéressant aux manières dont les critères symboliques à la base de la construction de ces citoyens en tant qu’alter inégaux ont tendance à normaliser la négation de leurs droits comme dans le cas des travailleurs ruraux au Brésil, ou encore des intouchables en Inde, etc. S’ajoutent à cela les exclus des nations issues de la colonisation – là où d’anciens empires ont laissé la place à des nations aux frontières dessinées par les colons –qui constituent une main-d’œuvre potentielle, comme dans la zone située entre la Thaïlande et la Birmanie (Ivanoff, Chantavanich et Boutry 2017). L’un des enjeux spécifiques de la réflexion anthropologiques touche à la méthode d’investigation de la discipline : l’enquête de terrain. Pour la plupart des cas, ou du moins les plus extrêmes, il est quasiment impossible d’accéder aux terrains en question pour y pratiquer une forme d’observation participante. Les difficultés d’accès s’apparentent à celles des terrains de guerre, de combats, de prostitution, de camps de travail forcé, etc. Les recherches de terrain consistent donc le plus souvent à rencontrer et accompagner les sujets postérieurement aux situations pour réaliser avec eux des entretiens. Quand cela est possible, car comme le souligne l’anthropologue Denise Brennan, auteurede Life Interrupted: Trafficking into Forced Labour in the United States, s’entretenir au sujet d’une expérience souvent traumatisante n’est pas non plus sans difficultés ou sans poser de questions quant au rôle de l’anthropologue et de la nature de sa relation avec les sujets du terrain (Brennan 2014). L’un des autres enjeux des analyses anthropologiques, dans des contextes prononcés de vulnérabilité structurelle et face aux processus de subalternisation des sujets par le biais des discours institutionnels, est de faire ressortir l’agencéité des sujets. L’anthropologie, dans sa tendance à replacer les situations étudiées dans les trajectoires de vie des sujets et à donner la parole à ces derniers, possède un avantage certain sur d’autres disciplines pour donner à voir leur agencéité sans perdre de vue pour autant les contraintes structurelles auxquelles ceux-ci font face. L’engagement volontaire de sujets dans la prostitution, de manière temporaire (ou non), pour améliorer leur quotidien matériel, d’enfants au travail malgré leur âge mineur, la migration illégale volontaire par l’intermédiaire de passeurs, la fuite, l’usage des compétences linguistiques ou une volonté de travailler plus dur que les autres, etc., sont autant d’exemples d’agencéité des sujets. Plutôt que de négliger de prendre en considération l’esclavage moderne à cause de son caractère institutionnalisé et sa nature protéiforme, il me semble que l’anthropologie et son regard critique ont un rôle à jouer pour mettre en lumière la complexité des différentes dimensions de ce phénomène et leur enchevêtrement : une économie morale globale, une économie néolibérale précarisant les conditions de travail et une division internationale du travail racialisée, genrée et hiérarchisée entre les pays développés et en développement. Pour ce faire, et apporter une plus-value heuristique, les analyses anthropologiques sur l’esclavage moderne devront s’ancrer dans le contemporain et repenser des catégories analytiques dichotomiques héritées du début des sciences sociales qui ne parviennent plus à rendre compte des situations étudiées : esclavage, liberté, travail libre et travail non libre, etc. Ces catégories ne permettent pas de penser le continuum de situations (allant de libres à non libres) de travail dans lequel les sujets évoluent dans le temps et l’espace, et dont les conditions peuvent, à une extrémité du continuum, être similaires à des régimes passés d’esclavage. C’est dans cet esprit qu’une des voies pour saisir la complexité du social et les dynamiques de ce phénomène si actuel est celle des « situations contemporaines de servitude et d’esclavage » (Martig et Saillant 2017). La notion de « situations » permet en effet de garder à l’esprit que l’objet étudié relève localement des spécificités sociohistoriques et culturelles considérées tout en se « situant » aussi dans le contexte économique, moral, politique et historique plus global : c’est l’articulation de ces différentes dimensions qui permettent de saisir la complexité du social. Enfin, penser en termes de situation a pour avantage de replacer l’expérience liée à l’esclavage moderne dans la trajectoire de vie plus large des sujets, et de saisir ainsi plus facilement leur agencéité. Il s’agit d’une proposition. D’autres voies verront sûrement le jour pour analyser un phénomène complexe qui, loin de disparaître, donne à voir les limites des mythes du travail libre et de la performativité des droits des sociétés démocratiques libérales contemporaines, et en appelle du coup à une anthropologie du contemporain.
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Hvenegaard, Glen, Anne-Marie L. Link, Sean E. Moore und Janet C. Wesselius. „Exploring the Dynamics of Directed Studies Courses: Student, Instructor, and Administrator Perspectives“. Canadian Journal for the Scholarship of Teaching and Learning 4, Nr. 2 (31.12.2013). http://dx.doi.org/10.5206/cjsotl-rcacea.2013.2.5.

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North American universities are encouraged to increase opportunities for undergraduate research experiences (UREs). To this end, many universities offer directed studies courses (DSCs) which are 1-2 semester long courses involving one-on-one instruction, with a focus on student-led independent research. Building on the understanding of dynamics generally related to UREs, this paper seeks to compare the motivations, benefits, and barriers specifically related to DSCs from student, instructor, and administrator perspectives. Based on a set of qualitative focus group discussions at a small undergraduate liberal arts institution, we present the similarities and differences in these perspectives and recommend a set of best practices for DSCs. All three groups reported motivations for engaging in a DSC that addressed working with a particular student or instructor, assistance with graduate school preparation, and meeting program requirements. In terms of perceived benefits of DSCs, both students and instructors indicated the mentoring relationship and practical outcomes arising from DSCs. Students recognized the benefits of developing research skills, but stressed the motivation and benefit of independent learning more than was found in other studies. Instructors focused on benefits of research engagement and relationship building. The major challenges to participating in DSCs were workload and time (all groups), unprepared students and lack of guidelines (instructors and administrators), and the oral presentation requirement and lack of information about DSCs (students). Based on these results, we suggest increased clarity in DSC expectations, consistent standards of quality, and promoting research processes common to the DSC’s home discipline. Les universités nord-américaines sont encouragées à augmenter les possibilités d’offrir des expériences de recherche au premier cycle (ERPM). À cette fin, un grand nombre d’universités offrent des cours d’études dirigées (CÉD) de 1 ou 2 trimestres qui impliquent un enseignement individuel où l’accent est mis sur la recherche indépendante menée par l’étudiant. Cet article est basé sur la compréhension de la dynamique généralement liée aux ERPM et tente de comparer les motivations, les avantages et les obstacles spécifiquement liées aux CÉD du point de vue des étudiants, des instructeurs et des administrateurs. Cette étude, basée sur un ensemble qualitatif de discussions de groupes dans une petite université d’arts libéraux de premier cycle, présente les similarités et les différences entre ces points de vue et recommande un ensemble de meilleures pratiques pour les CÉD. Les trois groupes ont rapporté que la motivation pour s’engager dans des CÉD impliquait le travail avec un étudiant ou un instructeur particulier, l’aide pour la préparation à l’entrée au deuxième cycle et le fait de répondre aux exigences des programmes. En ce qui concerne les avantages des CÉD, tant les étudiants que les instructeurs ont indiqué qu’ils avaient bénéficié de la relation de mentorat et des résultats pratiques des CÉD. Les étudiants ont reconnu qu’il y avait des avantages à développer des compétences en recherche, mais ils ont souligné que la motivation et les avantages de l’apprentissage indépendant étaient supérieurs que dans le cas des autres types d’études. Les instructeurs ont insisté sur les avantages de l’engagement en recherche et sur l’établissement de relations. Les défis principaux rencontrés quand on participe à des CÉD étaient la charge de travail et le temps (tous les groupes), les étudiants non préparés et l’absence de lignes directrices (instructeurs et administrateurs), ainsi que l’exigence d’une présentation orale et l’absence d’information sur les CÉD (étudiants). En fonction de ces résultats, nous suggérons une meilleure clarification de ce que l’on attend des CÉD, des normes de qualité constantes et la promotion des processus de recherche communs à l’établissement d’enseignement dans la discipline en question.
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Bromberger, Christian. „Méditerranée“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.106.

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Alors que l’américanisme, l’africanisme, l’européanisme, l’indianisme… sont reconnus, certifiés par des musées ou des sections de musée, des départements universitaires, des chapitres de manuels depuis les origines, l’anthropologie de la Méditerranée est une spécialité récente, prenant corps, sous l’égide des universités britanniques, dans les années 1950. Ce retard est dû, au moins en partie, à l’hétérogénéité du monde méditerranéen partagé entre les façades méridionale et orientale de la mer, qui relèvent, à première vue, de l’étude du monde arabo-musulman, et la façade septentrionale ressortissant de prime abord de l’ethnologie européenne. Le scepticisme, récusant la pertinence d’une anthropologie de la Méditerranée, peut encore trouver des arguments dans l’histoire des civilisations ou dans l’actualité. Contrairement à d’autres régions du monde, l’aire iranienne voisine par exemple, le monde méditerranéen ne forme une unité ni par ses langues ni par ses traditions religieuses. Faut-il rappeler que seul l’Empire romain l’a unifié pendant plusieurs siècles autour du « mare nostrum » en favorisant l’épanouissement d’une culture gréco-latine à vocation universelle et en développant tout autour de la mer des institutions politiques sur le modèle de Rome ? Puis l’histoire de la Méditerranée fut faite de partages, de schismes, de croisades, de guerres entre empires, de conquêtes coloniales qui aboutirent, au terme de péripéties violentes, à la situation contemporaine où coexistent trois ensembles eux-mêmes fractionnés : une Méditerranée latine, catholique, largement laïcisée , partie intégrante de l’Europe occidentale, une Méditerranée balkanique orthodoxe avec ses poches islamiques, une Méditerranée arabo-musulmane. En dépit de ces fractures, des hommes de lettres campèrent, dans les années 1930, une Méditerranée des échanges et de la convivenza, à laquelle donnent crédit des lieux et des épisodes remarquables de l’histoire (l’Andalousie au temps du califat omeyade, la Sicile de Frédéric II, des villes cosmopolites de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle : Istanbul, Smyrne, Salonique, Beyrouth, Alexandrie, Alger, Tanger, Trieste, Marseille, etc.). Des revues (à Marseille, les Cahiers du sud de Jean Ballard, à Tunis Les Cahiers de la Barbarie d’Armand Guibert et Jean Amrouche , à Alger Rivages d’Edmond Charlot et Albert Camus, à Rabat Aguedal d’Henri Bosco) exaltèrent cette « fraternité méditerranéenne » tout autant imaginaire que réelle. Gabriel Audisio fut le chantre le plus exalté de cette commune « patrie méditerranéenne »: « Non, écrit-il, la Méditerranée n’a jamais séparé ses riverains. Même les grandes divisions de la Foi, et ce conflit spirituel de l’Orient et de l’Occident, la mer ne les a pas exaltés, au contraire adoucis en les réunissant au sommet sensible d’un flot de sagesse, au point suprême de l’équilibre ». Et à l’image d’une Méditerranée romaine (il veut « remettre Rome ‘à sa place’ ») il oppose celle d’une « synthèse méditerranéenne » : « À cette latinité racornie, j’oppose tout ce qui a fait la civilisation méditerranéenne : la Grèce, l’Égypte, Judas, Carthage, le Christ, l’Islam ». Cette Méditerranée qui « vous mélange tout ça sans aucune espèce de pudeur », dit-il encore, « se veut universelle ». Avant qu’un projet collectif d’anthropologie n’émerge, des ancêtres de la discipline, des géographes, des historiens, avaient apporté une contribution importante à la connaissance du monde méditerranéen. Maine, Robertson Smith, Frazer, etc. étaient classicistes ou historiens du droit et se référaient souvent aux sociétés antiques de la Méditerranée pour analyser coutumes et croyances ou encore les différentes formes d’organisation sociale (la tribu, la cité, etc.) et leur évolution. Plus tard, dans les premières décennies du XXème siècle, de remarquables études monographiques ou thématiques furent réalisées sur les différentes rives de la Méditerranée , telles celles de Maunier (1927) sur les échanges rituels en Afrique du nord, de Montagne (1930) sur les Berbères du sud Marocain, de Boucheman (1937) sur une petite cité caravanière de Syrie…Géographes et historiens, plus préoccupés par l’ancrage matériel des sociétés que par leur structure ou leurs valeurs, publièrent aussi des travaux importants, synthétiques ceux-ci, sur le monde méditerranéen ; ainsi Charles Parain, dans La Méditerranée, les hommes et les travaux (1936), campe une Méditerranée des infrastructures, celle qui prévaudra jusques et y compris dans les 320 premières pages de la thèse de Fernand Braudel (1949), celle des « ressources naturelles, des champs et des villages, de la variété des régimes de propriété, de la vie maritime, de la vie pastorale et de la vie agricole, des métiers et des techniques ». L’acte fondateur de l’anthropologie de la Méditerranée fut un colloque organisé en 1959 par Julian Pitt-Rivers, Jean Peristiany et Julio Caro Baroja, qui réunit, entre autres, Ernest Gellner, qui avait mené des travaux sur le Haut-Atlas, Pierre Bourdieu, alors spécialiste de la Kabylie, John K. Campbell, auteur de recherches sur les Saracatsans du nord de la Grèce. Cette rencontre, et celle qui suivit, en 1961, à Athènes donnèrent lieu à la publication de deux recueils fondamentaux (Pitt-Rivers, 1963, Peristiany, 1965), campant les principaux registres thématiques d’une anthropologie comparée des sociétés méditerranéennes (l’honneur, la honte, le clientélisme, le familialisme, la parenté spirituelle, etc.) et véritables coups d’envoi à des recherches monographiques s’inscrivant désormais dans des cadres conceptuels fortement charpentés. Les décennies 1960, 1970 et 1980 furent celles d’une croissance rapide et d’un épanouissement de l’anthropologie de la Méditerranée. Le monde méditerranéen est alors saisi à travers des valeurs communes : outre l’honneur et la honte, attachés au sang et au nom (Pitt-Rivers, 1977, Gilmore, 1987), la virilité qui combine puissance sexuelle, capacité à défendre les siens et une parole politique ferme qui ne transige pas et ne supporte pas les petits arrangements, l’hospitalité ostentatoire. C’est aussi un univers où domine une vision endogamique du monde, où l’on prise le mariage dans un degré rapproché, mieux la « république des cousins », où se marient préférentiellement le fils et la fille de deux frères, une formule surtout ancrée sur la rive sud et dans l’Antiquité pré-chrétienne, ; Jocaste ne dit-elle pas à Polynice : « Un conjoint pris au-dehors porte malheur » ? Ce à quoi Ibn Khaldoun fait écho : « La noblesse, l’honneur ne peuvent résulter que de l’absence de mélange », écrivait-il. Aux « républiques des beaux-frères », caractéristiques des sociétés primitives exogames étudiées par Claude Lévi-Strauss s’opposent ainsi les « républiques méditerranéennes des cousins », prohibant l'échange et ancrées dans l'endogamie patrilinéaire. Alors que dans les premières, « une solidarité usuelle unit le garçon avec les frères et les cousins de sa femme et avec les maris de ses sœurs », dans les secondes « les hommes (...) considèrent leurs devoirs de solidarité avec tous leurs parents en ligne paternelle comme plus importants que leurs autres obligations, - y compris, bien souvent, leurs obligations civiques et patriotiques ». Règne ainsi, dans le monde méditerranéen traditionnel, la prédilection pour le « vivre entre soi » auquel s’ajoute une ségrégation marquée entre les sexes, « un certain idéal de brutalité virile, dont le complément est une dramatisation de la vertu féminine », poursuit Germaine Tillion (1966). La Méditerranée, c’est aussi un monde de structures clientélaires, avec ses patrons et ses obligés, dans de vieilles sociétés étatiques où des relais s’imposent, à tous les sens du terme, entre le peuple et les pouvoirs; parallèlement, dans l’univers sacré, les intermédiaires, les saints, ne manquent pas entre les fidèles et la divinité ; ils sont nombreux, y compris en islam où leur culte est controversé. La violence avec ses pratiques vindicatoires (vendetta corse, disamistade sarde, gjak albanais, rekba kabyle…) fait aussi partie du hit-parade anthropologique des caractéristiques méditerranéennes et les auteurs analysent les moyens mis en œuvre pour sortir de ces conflits (Black-Michaud, 1975). Enfin, comment ne pas évoquer une communauté de comportements religieux, en particulier les lamentations funèbres, les dévotions dolorisantes autour des martyrs ? L’« inflation apologétique du martyre » est ainsi un trait commun au christianisme et à l’islam chiite pratiqué au Liban. La commémoration des martyrs fondateurs, dans le christianisme comme en islam chiite, donne lieu à des rituels d’affliction de part et d’autre de la Méditerranée. C’est en terre chrétienne la semaine sainte, avec ses spectaculaires processions de pénitents en Andalousie, ou, en Calabre, ces cérémonies où les hommes se flagellent les mollets et les cuisses jusqu’au sang. Au Liban les fidèles pratiquent, lors des processions et des prônes qui évoquent les tragiques événements fondateurs, des rituels dolorisants : ils se flagellent avec des chaînes, se frappent la poitrine avec les paumes des mains, voire se lacèrent le cuir chevelu avec un sabre. Dans le monde chrétien comme en islam chiite, des pièces de théâtre (mystères du Moyen Âge, ta’zie) ont été composées pour représenter le martyre du sauveur. Rituels chiites et chrétiens présentent donc un air de famille (Bromberger, 1979). Cette sensibilité au martyre dans les traditions religieuses méditerranéennes est à l’arrière-plan des manifestations laïques qui célèbrent les héros locaux ou nationaux tombés pour la juste cause. C’est le cas en Algérie. Toutes ces remarques peuvent paraître bien réductrices et caricaturales, éloignées des formes de la vie moderne et de la mondialisation qui l’enserre. Ne s’agit-il pas d’une Méditerranée perdue ? Les auteurs cependant nuancent leurs analyses et les insèrent dans le contexte spécifique où elles prennent sens. Dans leur généralité, elles offrent, malgré tout, une base de départ, un cadre comparatif et évolutif. Après une période faste, couronnée par un ouvrage de synthèse récapitulant les acquis (Davis, 1977), vint le temps des remises en cause. Plusieurs anthropologues (dont Michael Herzfeld, 1980, Josep Llobera,1986, Joao de Pina-Cabral,1989…) critiquèrent de façon radicale l'érection de la Méditerranée en « regional category » en fustigeant le caractère artificiel de l'objet, créé, selon eux, pour objectiver la distance nécessaire à l'exercice légitime de la discipline et qui s'abriterait derrière quelques thèmes fédérateurs fortement stéréotypés. À ces critiques virulentes venues des centres européens ou américains de l’anthropologie, se sont jointes celles d'ethnologues originaires des régions méditerranéennes, pour qui la référence à la Méditerranée est imaginaire et suspecte, et dont les travaux sont ignorés ou regardés de haut par les chercheurs formés à l’école britannique. Ce sentiment négatif a été d’autant plus accusé sur les rives méridionale et orientale de la Méditerranée que la mer qui, à différentes périodes, reliait est devenue un fossé aussi bien sur le plan économique que politique. Diverses initiatives et prises de position scientifiques ont donné un nouvel élan, dans les années 1990-2000, à l’anthropologie de la Méditerranée. Colloques et ouvrages (par exemple Albera, Blok, Bromberger, 2001) rendent compte de cette nouvelle conjoncture. On se garde désormais plus qu’avant de considérer le monde méditerranéen comme une aire culturelle qui présenterait, à travers le temps et l’espace, des caractéristiques communes stables. Au plus parlera-t-on d’un « air de famille » entre les sociétés riveraines de la mer en raison de contextes écologiques similaires, d’une histoire partagée, de la reconnaissance d’un seul et même Dieu. Cette perspective mesurée rejoint le point de vue de Horden et Purcell (2000), auteurs d’un ouvrage important tirant un bilan critique de l’histoire du monde méditerranéen. Pour eux, qui combinent points de vue interactionniste et écologique, la Méditerranée se définit par la mise en relation par la mer de territoires extrêmement fragmentés, par une « connectivity » facilitée par les Empires. Le titre énigmatique de leur livre, The Corruptive Sea, « La Mer corruptrice », prend dès lors tout son sens. Parce qu’elle met en relation, cette mer serait une menace pour le bon ordre social et pour la paix dans les familles. Cette proximité entre sociétés différentes qui se connaissent fait que le monde méditerranéen s’offre comme un terrain idéal au comparatisme « à bonne distance ». C’est sous le sceau de ce comparatisme raisonné que s’inscrivent désormais les travaux les plus convaincants, qu’ils se réclament explicitement ou non de l’anthropologie de la Méditerranée (voir sur la nourriture Fabre-Vassas, 1994, sur la parenté Bonte éd., 1994 , sur la sainteté Kerrou éd., 1998 et les traditions religieuses, sur les migrations et les réseaux Cesari, éd., 2002, sur le cosmopolitisme Driessen, 2005) Tantôt les recherches soulignent les proximités (Albera, 2005, 2009, Dakhlia, 2008, Dakhlia et Kaiser, 2011), tantôt elles les relativisent (Fernandez Morera, 2016, Bromberger, 2018), tantôt elles insistent sur les aspects conflictuels (Chaslin, 1997). Une autre voie est de considérer le monde méditerranéen, non pas comme un ensemble fait de similarités et de proximités mais comme un espace fait de différences qui forment système. Et ce sont ces différences complémentaires, s’inscrivant dans un champ réciproque, qui permettent de parler d’un système méditerranéen. Chacun se définit, ici peut-être plus qu’ailleurs, dans un jeu de miroirs (de coutumes, de comportements, d’affiliations) avec son voisin. Les comportements alimentaires, les normes régissant l’apparence vestimentaire et pileuse, le statut des images… opposent ainsi des populations revendiquant un même Dieu (Bromberger, 2018).
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Kilani, Mondher. „Culture“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.121.

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La culture, mot ancien, a une longue histoire et pour les anthropologues, qui n’ont pas envie de l’abandonner, elle garde tout son potentiel heuristique. Du verbe latin colere (cultiver, habiter, coloniser), la culture a immédiatement montré une remarquable versatilité sémantique. Comme Cicéron (106-43 av. J.-C.) l’avait dit, il n’y a pas seulement la culture des champs, il y a aussi la cultura animi : c’est-à-dire la philosophie. Cultura animi est une expression que l’on retrouve également au début de la modernité, chez le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626). Elle devient ensuite « culture de la raison » chez René Descartes (1596-1650) et chez Emmanuel Kant (1724-1804). Mais au XVIIIe siècle, nous assistons à un autre passage, lorsque la culture, en plus des champs, de l’âme et de la raison humaine, commence à s’appliquer également aux coutumes, aux mœurs, aux usages sociaux, comme cela est parfaitement clair chez des auteurs tels que François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), et Johann Gottfried Herder (1744-1803). Nous pourrions nous demander pourquoi ces auteurs ne se sont pas contentés de continuer à utiliser les termes désormais testés de coutumes et de mœurs. Pourquoi ont-ils voulu ajouter la notion de culture? Qu’est-ce que cette notion offrait de plus? Autrement dit, quelle est la différence entre culture et coutume? Dans l’usage de Voltaire et de Herder, la culture est presque toujours singulière, alors que les coutumes sont très souvent plurielles. La culture a donc pour effet d’unifier les coutumes dans un concept unique, en surmontant leur pluralité désordonnée et désorientante : les coutumes sont nombreuses, variables, souvent divergentes et contradictoires (les coutumes d’une population ou d’une période historique s’opposent aux coutumes d’autres sociétés et d’autres périodes), alors que la culture désigne une capacité, une dimension, un niveau unificateur. Dans son Essai sur les mœurs (1756), Voltaire a clairement distingué le plan de la « nature », dont dépend l’unité du genre humain, de celui de la « culture », où les coutumes sont produites avec toute leur variété : « ainsi le fonds est partout le même », tandis que « la culture produit des fruits divers », et les fruits sont précisément les coutumes. Comme on peut le constater, il ne s’agit pas uniquement d’opposer l’uniformité d’une part (la nature) et l’hétérogénéité d’autre part (les coutumes). En regroupant les coutumes, Voltaire suggère également une relation selon laquelle le « fonds » est le terrain biologique, celui de la nature humaine, tandis que la culture indique le traitement de ce terrain et, en même temps, les fruits qui en découlent. Tant qu’on ne parle que de coutumes, on se contente de constater la pluralité et l’hétérogénéité des « fruits ». En introduisant le terme culture, ces fruits sont rassemblés dans une catégorie qui les inclut tous et qui contribue à leur donner un sens, bien au-delà de leur apparente étrangeté et bizarrerie : bien qu’étranges et bizarres, ils sont en réalité le produit d’une activité appliquée au terrain commun à toutes les sociétés humaines. Partout, les êtres humains travaillent et transforment l’environnement dans lequel ils vivent, mais ils travaillent, transforment et cultivent aussi la nature dont ils sont faits. Appliquée aux coutumes, la culture est donc à la fois ce travail continu et les produits qui en découlent. En d’autres termes, nous ne pouvons plus nous contenter d’être frappés par l’étrangeté des coutumes et les attribuer à une condition d’ignorance et aux superstitions : si les coutumes sont une culture, elles doivent être rapportées à un travail effectué partout, mais dont les résultats sont sans aucun doute étranges et hétérogènes. Il s’agit en tout cas d’un travail auquel chaque société est dédiée dans n’importe quel coin du monde. Nous ne voulons pas proposer ici une histoire du concept de culture. Mais après avoir mentionné l’innovation du concept de culture datant du XVIIIe siècle – c’est-à-dire le passage du sens philosophique (cultura animi ou culture de la raison) à un sens anthropologique (coutumes en tant que culture) –, on ne peut oublier que quelques décennies après l’Essai sur les mœurs (1756) de Voltaire, Johann Gottfried Herder, dans son Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit (1784-1791), fournit une définition de la culture digne d’être valorisée et soutenue par l’anthropologie deux siècles plus tard. Herder ne se limite pas à étendre la culture (Kultur) bien au-delà de l’Europe des Lumières, au-delà des sociétés de l’écriture (même les habitants de la Terre de Feu « ont des langages et des concepts, des techniques et des arts qu’ils ont appris, comme nous les avons appris nous-mêmes et, par conséquent, eux aussi sont vraiment inculturés »), mais il cherche le sens profond du travail incessant de la Kultur (1991). Pourquoi, partout, aux quatre coins du monde, les humains se consacrent-ils constamment à la formation de leur corps et de leur esprit (Bildung)? La réponse de Herder est dans le concept de l’homme en tant qu’être biologiquement défectueux (Mängelwesen), en tant qu’être qui a besoin de la culture pour se compléter : le but de la culture est précisément de fournir, selon différentes conditions historiques, géographiques et sociales, une quelque forme d’humanité. Selon Herder, la culture est « cette seconde genèse de l’homme qui dure toute sa vie » (1991). La culture est la somme des tentatives, des efforts et des moyens par lesquels les êtres humains « de toutes les conditions et de toutes les sociétés », s’efforcent d’imaginer et de construire leur propre humanité, de quelque manière qu’elle soit comprise (1991). La culture est l’activité anthropo-poïétique continue à laquelle les êtres humains ne peuvent échapper. Tel est, par exemple, le propre du rituel qui réalise la deuxième naissance, la véritable, celle de l’acteur/actrice social/e, comme dans les rites d’initiation ou la construction des rapports sociaux de sexe. La culture correspond aux formes d’humanité que les acteurs sociaux ne cessent de produire. Le but que Herder pensait poursuivre était de rassembler les différentes formes d’humanité en une seule connaissance généralisante, une « chaîne de cultures » qui, du coin du monde qu’est l’Europe des Lumières « s’étend jusqu’au bout de la terre » (1991). On peut soutenir que dans les quelques décennies de la seconde moitié du XVIIIe siècle, on avait déjà posé les bases d’un type de connaissance auquel on allait donner plus tard le nom d’anthropologie culturelle. Parmi ces prémisses, il y avait le nouveau sens du terme culture. Cependant, il faut attendre plus d’un siècle pour que ceux qui allaient être appelés anthropologues reprennent ce concept et en fassent le fondement d’une nouvelle science. La « science de la culture » est en fait le titre du chapitre I de Primitive Culture (1871) d’Edward Burnett Tylor, chapitre qui commence par la définition de la culture connue de tous les anthropologues : « Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social (Tylor1920). » Dans cette définition, les points suivants peuvent être soulignés : premièrement, la culture est un instrument qui s’applique de manière ethnographique à toute société humaine; deuxièmement, elle intègre une pluralité d’aspects, y compris les coutumes, de manière à former un « ensemble complexe »; troisièmement, les contenus de cet ensemble sont acquis non par des moyens naturels, mais par des relations sociales. Dans cette définition, la distinction – déjà présente chez Voltaire – entre le plan de la nature et le plan de la culture est implicite; mais à présent, le regard se porte avant tout sur la structure interne de la culture, sur les éléments qui la composent et sur la nécessité d’ancrer la culture, détachée de la nature, au niveau de la société. Il initie un processus de formation et de définition d’un savoir qui, grâce au nouveau concept de culture, revendique sa propre autonomie. La première fonction de la culture est en fait de faire voir le territoire réservé à la nouvelle science : un vaste espace qui coïncide avec tous les groupes humains, des communautés les plus restreintes et les plus secrètes aux sociétés qui ont dominé le monde au cours des derniers siècles. Mais jusqu’à quel point ce concept est-il fiable, solide et permanent, de sorte qu’il puisse servir de fondement au nouveau savoir anthropologique? On pourrait dire que les anthropologues se distinguent les uns des autres sur la base des stratégies qu’ils adoptent pour rendre le concept de culture plus fiable, pour le renforcer en le couplant avec d’autres concepts, ou, au contraire, pour s’en éloigner en se réfugiant derrière d’autres notions ou d’autres points de vue considérés plus sûrs. La culture a été un concept novateur et prometteur, mais elle s’est aussi révélée perfide et dérangeante. On doit réfléchir aux deux dimensions de la culture auxquelles nous avons déjà fait allusion: le travail continu et les produits qui en découlent. Les anthropologues ont longtemps privilégié les produits, à commencer par les objets matériels, artistiques ou artisanaux : les vitrines des musées, avec leur signification en matière de description et de classification, ont suggéré un moyen de représenter les cultures, et cela même lorsque les anthropologues se sont détachés des musées pour étudier les groupes humains en « plein air », directement sur le terrain. Quelles étaient, dans ce contexte, les coutumes, sinon les « produits » de la culture sur le plan comportemental et mental? Et lorsque la notion de coutume a commencé à décliner, entraînant avec elle le sens d’un savoir dépassé, la notion de modèle – les modèles de culture – a dominé la scène. Saisir des modèles dans n’importe quel domaine de la vie sociale – de la parenté à la politique, de la religion au droit, de l’économie à l’art, etc. – ne correspondait-il pas à une stratégie visant à construire, dans un but descriptif et analytique, quelque chose de solide, de répétitif et de socialement répandu, bref, un système capable de se reproduire dans le temps? Ce faisant, on continuait à privilégier les produits avec leur continuité et leur lisibilité au détriment du travail continu et obscur de la culture, de son flux presque insaisissable et imprévisible. Nous pensons par exemple à la quantité incroyable et chaotique de gestes, mots, idées, émotions qui se succèdent, se chevauchent, se croisent et se mélangent dans chaque moment de la vie individuelle et collective. Le sentiment que les produits toujours statiques et achevés de la culture priment sur sa partie la plus significative et la plus dynamique (une sorte de matière ou d’énergie obscure), devient un facteur de frustration et de perturbation pour l’entreprise anthropologique. À cet égard, les anthropologues ont adopté plusieurs voies de sortie, notamment : la tendance à réifier la culture, ce qui lui confère une solidité presque ontologique (c’est le cas d’Alfred L. Kroeber 1952); l’intention de réduire sa portée et de l’ancrer ainsi dans une réalité plus cohérente et permanente, telle que pourrait être la structure sociale dans ses diverses articulations (Alfred Radcliffe-Brown 1968 et plus largement l’anthropologie sociale); la tentative de capturer dans les manifestations apparemment plus libres et arbitraires de la culture, que peuvent être les mythes, l’action de structures mentales d’un ordre psycho-biologique (Claude Lévi-Strauss 1958 et 1973 et plus largement le structuralisme). Plus récemment, la méfiance envers la culture a pris la forme même de son refus, souvent motivé par une clef politique. Comment continuer à s’appuyer sur la culture, si elle assume désormais le rôle de discrimination autrefois confié à la race? Plus la culture devient un terme d’usage social et politique, identifié ou mélangé à celui d’identité et se substituant à celui de race, plus des anthropologues ont décrété son caractère fallacieux et ont pensé à libérer la pensée anthropologique de cet instrument devenu trop dangereux et encombrant. Lila Abu-Lughod écrit en 1991 un essai intitulé Against Culture et les critiques du concept de culture refont surface dans le texte d’Adam Kuper, Culture, 1998 et 1999. Mais si l’anthropologie doit se priver de ce concept, par quoi le remplacera-t-elle? Est-il suffisant de se contenter de « pratiques » et de « discours » qu’Abu-Lughod a puisés chez Michel Foucault (1966)? C’est une chose de critiquer certains usages de la notion de culture, tels que ceux qui tendent à la confondre avec l’identité, c’en est une autre d’accepter le défi que ce concept présente à la fois par son caractère fluide et manipulable, et par les expansions fertiles dont il est capable. Par « pratique » et « discours », réussirons-nous, par exemple, à suivre l’expansion de la culture vers l’étude du comportement animal et à réaliser que nous ne pouvons plus restreindre la « science de la culture » dans les limites de l’humanité (Lestel 2003)? Presque dans le sens opposé, la culture jette également les bases de la recherche ethnographique au sein des communautés scientifiques, une enquête absolument décisive pour une anthropologie qui veut se présenter comme une étude du monde contemporain (Latour et Woolgar 1979). Et quel autre concept que celui de culture pourrait indiquer de manière appropriée le « tout complexe » (complex whole) de la culture globale (Hamilton 2016)? Qu’est-ce que l’Anthropocène, sinon une vaste et immense culture qui, au lieu d’être circonscrite aux limites de l’humanité, est devenue une nouvelle ère géologique (Zalasiewicz et al. 2017)? Bref, la « science de la culture », formulée en 1871 par Edward Tylor, se développe énormément aujourd’hui : la culture est l’utilisation de la brindille comme outil de capture des termites par le chimpanzé, de même qu’elle correspond aux robots qui assistent les malades, aux satellites artificiels qui tournent autour de la Terre ou aux sondes envoyées dans le plus profond des espaces cosmiques. Ces expansions de la culture sont sans aucun doute des sources de désorientation. Au lieu de se retirer et de renoncer à la culture, les anthropologues culturels devraient accepter ce grand défi épistémologique, en poursuivant les ramifications de cette notion ancienne, mais encore vitale, dynamique et troublante.
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Chamberland, Line. „Hétérosexisme“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.107.

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L’hétérosexisme réfère à l’ensemble des croyances qui valorisent et promeuvent l’hétérosexualité tout en infériorisant les sexualités non hétérosexuelles. Ainsi, l’hétérosexualité apparaît comme la sexualité universelle, allant de soi, naturelle, normale, morale, bref elle est dotée d’une valeur supérieure en référence à des systèmes normatifs religieux, scientifiques, juridiques ou autres, alors que l’homosexualité (ou toute sexualité s’écartant de la norme hétérosexuelle) se voit dépréciée en tant que crime, péché, acte sexuel non naturel, pathologie, déviance sexuelle, etc. Le concept d’hétérosexisme apparaît aux États-Unis au début des années 1970, en même temps que celui d’homophobie (Herek, 2004). Tout en contestant les savoirs institutionnels de l’époque, ces deux termes proposent néanmoins des voies distinctes de conceptualisation de l’oppression des personnes homosexuelles. L’homophobie inverse le paradigme psychomédical dominant en pathologisant non plus l’homosexualité, mais la peur irrationnelle qu’en ont certains individus. L’hétérosexisme enracine cette oppression dans le social, par analogie avec d’autres systèmes de croyances qui différencient et hiérarchisent des catégories de personnes, comme le racisme et le sexisme (Herek, 2000). Le premier terme emprunte à la psychanalyse alors que le second provient d’une pensée d’inspiration féministe, antiraciste et anticapitaliste. Les deux concepts se diffuseront largement au sein des mouvements de libération des gays et des lesbiennes, puis dans l’univers académique, d’abord dans le monde anglo-saxon et plus tardivement en France (Tin, 2003). À l’origine, le concept d’hétérosexisme s’inscrivait dans des perspectives lesbiennes-féministes. Il s’articulait avec diverses analyses critiques de la place de l’hétérosexualité institutionnalisée dans les processus de subordination des femmes par les hommes (Dugan, 2000). Dans un tel paradigme, l’hétérosexisme fait partie du système patriarcal qui assujettit les femmes, notamment en justifiant leur infériorisation au nom de la différence soi-disant naturelle entre les sexes/genres et de la complémentarité qui en découlerait nécessairement. Sur le plan politique, la notion appelle à une remise en question des constructions socioculturelles de la masculinité et de la féminité et des institutions qui maintiennent des rôles rigides de genre (Herek, 2004). En somme, la régulation des sexualités y est indissociable du maintien des rapports de domination des hommes sur les femmes. Dans cette optique, l’hétérosexisme est envisagé comme un système d’oppression étroitement relié à d’autres inégalités systémiques, comme le sexisme, le racisme ou le classisme (Wilton, 1995). Cependant, dans les usages récents du concept, les références aux théories issues du lesbianisme-féministe ou à l’intersectionnalité des luttes sociales sont le plus souvent absentes. Au fil des décennies, les définitions de l’hétérosexisme se sont multipliées tout en reprenant l’idée essentielle d’un processus systémique de différenciation et de hiérarchisation des sexualités hétérosexuelle et homosexuelle. Selon une recension de Smith, Oades et McCarthy (2012), certaines mettent l’insistance sur la normalisation de l’hétérosexualité et la promotion d’un style de vie hétérosexuel, d’autres sur la disqualification et l’occultation des autres sexualités. Dans cette dernière lignée, l’une des plus courantes est celle du psychologue Gregory Herek (2004) : « une idéologie culturelle qui perpétue la stigmatisation sexuelle en déniant et en dénigrant toute forme non hétérosexuelle de comportement, d’identité, de relation et de communauté non hétérosexuelle » (p. 16, traduction libre). Dans son opérationnalisation, le concept d’hétérosexisme se déploie tantôt vers le social, tantôt vers l’individuel, ce qui n’est pas sans générer des tensions théoriques. Dans le premier cas, la description des manifestations de l’hétérosexisme illustre son ancrage social et culturel, qu’il s’agisse de la présomption d’une hétérosexualité universelle dans les politiques et les pratiques des diverses institutions (écoles, services publics, entreprises, etc.), de l’idéalisation de l’amour hétérosexuel dans les représentations (films, romans, etc.), de l’injonction au silence ou à la discrétion adressée aux gays et aux lesbiennes sous prétexte que la sexualité relève de la vie privée, ou encore de l’assimilation de leurs expériences diverses au modèle dominant de conjugalité hétérosexuelle (Fish, 2006). Sans qu’il n’y ait de consensus sur une perspective théorique commune, les explications de l’hétérosexisme attirent l’attention sur les mécanismes structurels qui en assurent la reproduction, comme le langage et le droit. Dans cette veine, Neisen (1990) définit l’hétérosexisme en associant les notions de préjugés et de pouvoir, ce dernier s’exerçant notamment dans les sphères étatique (criminalisation des relations homosexuelles) et scientifique (discours pathologisants). Dans le second cas, l’accent sera mis sur les effets individuels de l’hétérosexisme en matière de statut et d’inégalités sociales. Ainsi l’hétérosexisme est souvent vu comme la source ou le fondement des attitudes et des comportements homophobes envers les personnes non hétérosexuelles ou perçues comme telles. Par exemple, Pharr (1997) voit dans l’hétérosexisme le pendant institutionnel de l’homophobie : le déploiement systématique de l’idéologie hétérosexiste sur le plan culturel et les gestes homophobes dans les interactions sociales se renforcent mutuellement pour maintenir le pouvoir et les privilèges associés à l’hétérosexualité. Sous cet angle, et malgré leurs racines distinctes sur les plans épistémologique et politique, les concepts d’hétérosexisme et d’homophobie ont souvent été jumelés et présentés comme des notions complémentaires l’une à l’autre, l’un agissant au niveau social, comme une idéologie inégalitaire des sexualités, et l’autre au niveau individuel ou psychologique. Pour sa part, Borrillo (2000) relève l’impossibilité de déconnecter les deux termes puisque l’homophobie ne peut se comprendre indépendamment de la reproduction de l’ordre social des sexes (sexisme) et des sexualités (hétérosexisme). Phénomène à la fois cognitif et normatif, l’hétérosexisme renvoie à « l’ensemble des discours, des pratiques, des procédures et des institutions qui en problématisant ainsi la “spécificité homosexuelle”, ne cessent de renforcer un dispositif destiné à organiser les individus en tant qu’être sexués. » (p. 24). Cependant, les deux notions sont parfois vues comme plus ou moins interchangeables et positionnées comme des concurrentes parmi lesquelles il faut choisir. Une première dissension surgit alors à propos des manifestations d’ostracisme que les deux termes permettent de capter. Au concept d’homophobie, il est reproché d’être androcentrique (centré sur les agressions subies par les hommes gays) et de se focaliser sur les gestes extrêmes d’un continuum de rejet de l’homosexualité, ce qui ne permet pas de rendre compte de leur vaste éventail, ni de leurs formes institutionnelles (Herek, 2004). L’hétérosexisme est considéré comme une notion plus adéquate pour couvrir l’ensemble des manifestations qui reconduisent les inégalités entre les sexualités, y compris les plus subtiles et celles qui s’insinuent dans la banalité du quotidien et que l’on pourrait assimiler au sexisme ordinaire. De même, comparativement aux mesures d’attitudes homophobes, axées sur le rejet, les mesures d’attitudes hétérosexistes, comme l’échelle d’hétérosexisme moderne (Walls, 2008), seraient plus aptes à saisir la persistance des stéréotypes (négatifs mais aussi positifs) envers les personnes gays, lesbiennes ou bisexuelles, même chez les individus exprimant des dispositions favorables à leur égard. Autrement dit, la référence à l’hétérosexisme permet d’enregistrer les changements sociétaux positifs tout en révélant la persistance de la hiérarchie des orientations sexuelles. Toutefois, ce concept sera critiqué en retour comme opérant une dilution ou une euphémisation de l’hostilité généralisée envers les personnes et les sexualités non hétérosexuelles qui en occulterait les démonstrations les plus brutales. Le second axe de tension renvoie aux explications, tantôt psychologiques, tantôt sociologiques, de la stigmatisation des personnes non hétérosexuelles. Le concept d’homophobie a maintes fois été critiqué pour son réductionnisme psychologique (Chamberland et Lebreton, 2012 ; Herek 2004). De même, lorsque le seul usage de l’hétérosexisme est l’application à une mesure d’attitude individuelle, il lui sera reproché d’escamoter toute analyse structurelle et de réduire ainsi la portée analytique du concept. Les implications du choix de l’un ou l’autre concept sont à la fois théoriques et politiques. Plusieurs auteur·e·s optent pour le concept d’hétérosexisme, car il engage à se pencher sur les rapports sociaux et les structures qui reproduisent les inégalités sexuelles. Il s’agit de s’éloigner des schèmes d’explication psychologique ayant la cote dans les sociétés libérales et des solutions uniquement centrées sur l’intervention auprès des individus (sensibilisation, formation, etc.) pour envisager des transformations sociales globales ou à tout le moins des mesures s’attaquant à la hiérarchie des sexualités dans l’organisation des diverses sphères de vie (famille, école, travail, etc.) (Herek, 2004 ; Wilton, 1995). Dans un récent effort de synthèse, Rumens (2016) propose de distinguer l’hétérosexisme culturel, qui réfère à la dimension institutionnelle, et l’hétérosexisme individuel. Avec la montée du post-structuralisme, le concept d’hétérosexisme connaît un certain désaveu, au même titre que d’autres notions faisant référence à toute structure sociale. Son emploi décline au profit du concept d’hétéronormativité créé par Michael Warner (1993), qui met en lumière la normativité langagière et discursive opérant à travers la construction des catégories binaires (des corps, des sexes, des genres, des désirs, etc.) qui composent la matrice de l’hétérosexualité (Herek, 2004). Dans le champ interdisciplinaire des études sur la sexualité, l’hétérosexisme demeure un concept central pour analyser la stratification sexuelle et les inégalités sociales qui en découlent. Bien que le concept se prête à plusieurs définitions, son potentiel heuristique est maximisé lorsqu’il se conjugue à des cadres théoriques et analytiques susceptibles de rendre compte de l’inscription d’une idéologie qui privilégie systématiquement l’hétérosexualité dans les institutions, dans les pratiques sociales et culturelles et dans les interactions quotidiennes, exerçant ainsi une contrainte à l’hétérosexualité (Fish, 2006).
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