Auswahl der wissenschaftlichen Literatur zum Thema „Sepāh-e Pāsdārān-e enqelāb-e eslāmī (Īrān)“

Formée lors des premiers mois de la République islamique en avril 1979, le Corps des Gardiens de la Révolution, composé d'une constellation de milices révolutionnaires parfois rivales entre elles, doit assurer sa survie face aux différentes menaces qui l'entourent, qu'elles émanent des groupes contre-révolutionnaires, de l'armée conventionnelle (artesh), du Gouvernement provisoire (février-novembre 1979) puis du premier Président de la République Beni Sadr (février 1980-juin 1981). Pour cela, la jeune Légion créa durant la guerre Iran-Irak (1980-1988) une école historiographique fondée sur la Défense sacrée (Defāʿ-e moqaddas), qui désigne la défense iranienne du front et de l'arrière, érigée en armée divine pour combattre les troupes irakiennes. De cette historiographie de la Défense sacrée naquit un modèle, sur lequel la Légion s'appuie depuis les années 1980 pour former des institutions, une culture, une économie, une méthodologie scientifique et une doctrine militaire. Cette thèse propose de retracer l'histoire du modèle de la Défense sacrée depuis 1981 - date de création d'un département d'histoire de la Légion -, à partir des traces laissées par les données massives (Big Data). Construit autour de trois pans - l'histoire, l'économie et la guerre - ce travail ambitionne de montrer comment la Légion a puisé dans le récit de la Défense sacrée pour créer de nouveaux cadres normatifs en République islamique d'Iran, d'abord à travers sa politique culturelle puis à travers sa doctrine militaire pour penser la guerre douce (jang-e narm) et la guerre informationnelle. Faute d'accès direct au terrain pour la recherche académique, cette thèse d'histoire éclaire la richesse des sources numériques trouvées sur le Web et les réseaux sociaux, souvent inexplorées et pourtant essentielles pour restituer l'histoire du Corps des Gardiens de la Révolution, encore grandement méconnue dans l'historiographie des armées et de l'Iran. Soumises à différents traitements quantitatifs et qualitatifs, ces sources numériques font dans cette thèse l'objet d'une importante réflexion méthodologique en histoire, notamment sur l'utilisation des traitements automatiques de données
Created during the first months of the Islamic Republic in April 1979, the Revolutionary Guard Corps, made up of a constellation of revolutionary militias that were sometimes rivals among themselves, had to ensure its survival in the face of the various threats that surrounded it, whether emanating from counter-revolutionary groups, the conventional army (artesh), the Provisional Government (February-November 1979) or the first President of the Republic Beni Sadr (February 1980-June 1981). For this purpose, during the Iran-Iraq war (1980-1988), the young Legion created a historiographic school based on Sacred Defense (Defāʿ-e moqaddas), which designates the Iranian defense of the front and rear, set up by propaganda as a divine army to fight Iraqi troops. This historiography of the Sacred Defense gave rise to a model on which the Legion has based its institutions, culture, economy, scientific methodology and military doctrine since the 1980s. This thesis retraces the history of the Sacred Defense model since 1981 - when a department of Legion history was created - using the traces left by Big Data. Built around three areas - history, economics and warfare - this work aims to show how the Legion has drawn on the Sacred Defense narrative to create new normative frameworks in the Islamic Republic of Iran, first through its cultural policy and then through its military doctrine for thinking about soft warfare (jang-e narm) and informational warfare. In the absence of direct access to the field for academic research, this history thesis sheds light on the wealth of digital sources found on the Web and social networks, which are often unexplored yet essential for reconstructing the history of the Revolutionary Guard Corps, still little-known in the historiography of contemporary armies and Iran. Subjected to various quantitative and qualitative treatments, these digital sources are the subject of considerable methodological reflection in this thesis, notably on the use of automatic data processing