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Zeitschriftenartikel zum Thema „Méthodologie normative“

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Bernatchez, Stéphane. „Les obstacles épistémologiques de la méthodologie juridique : l’exemple de la théorie de l’imprécision“. Les Cahiers de droit 52, Nr. 3-4 (01.12.2011): 379–96. http://dx.doi.org/10.7202/1006667ar.

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L’article qui suit tente de démontrer l’intérêt pour la méthodologie juridique de prêter attention aux présupposés épistémologiques du jugement juridique. En examinant la théorie de l’imprécision législative élaborée par la Cour suprême du Canada, l’auteur s’intéresse d’abord aux obstacles épistémologiques que rencontre le raisonnement judiciaire suggéré par la Cour suprême, et qu’elle essaie par la suite de surmonter ou de contourner. Passant de l’obligation de fournir un avertissement raisonnable aux citoyens au critère du guide suffisant pour un débat judiciaire, l’approche retenue demeure néanmoins mentaliste. C’est précisément pour éviter ce nouvel obstacle que l’auteur propose une conception pragmatiste de l’opération de production du sens, qui repose sur l’usage réflexif et la signification normative partagée, et ce, pour éclairer l’arrière-plan épistémologique de l’application méthodologique de la norme constitutionnelle d’imprécision.
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Plaud, Sabine. „Ernst Mach et le principe d’économie de pensée : de l’évolutionnisme à la méthodologie normative“. Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, Nr. 32 (15.12.2012): 307–24. http://dx.doi.org/10.4000/cps.2108.

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Bernatchez, Jean. „Les instances régionales de concertation (IRC) sur la persévérance scolaire et la réussite éducative“. Revue hybride de l'éducation 2, Nr. 2 (18.12.2018): 24–47. http://dx.doi.org/10.1522/rhe.v2i2.505.

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Les Instances régionales de concertation (IRC) sur la persévérance scolaire et la réussite éducative existent depuis 2004. Elles sont associées à chacune des 17 régions administratives du Québec. Nous proposons une analyse politique de cet instrument d’action publique fondée sur l’approche cognitive et normative d’analyse des politiques, sur la gouvernétique et sur l’approche en termes d’instruments. Nous définissons l’enjeu du décrochage scolaire ; nous rendons compte des politiques publiques afférentes ; nous définissons notre méthodologie ; nous présentons et analysons l’action des IRC, particulièrement celle de COSMOSS associée au Bas-Saint-Laurent ; nous portons un jugement sur l’efficacité de cet instrument.
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Melkevik, Bjarne. „Le modèle communicationnel en science juridique: Habermas et le droit“. Les Cahiers de droit 31, Nr. 3 (12.04.2005): 901–15. http://dx.doi.org/10.7202/043041ar.

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Dans cet article, l'auteur se propose d'analyser le modèle communicationnel du philosophe allemand Jürgen Habermas dans l'optique de son application à la science juridique. Habermas a su saisir des aspects significatifs d'une science normative et son modèle peut aider les juristes à réfléchir sur les processus de justification et d'évaluation inhérents à tout système juridique digne de ce nom. Dans un premier temps, l'auteur analyse le modèle communicationnel en soulignant les aspects pertinents pour un modèle de science juridique. Dans un deuxième temps, il examine le concept de rationalité et, finalement, celui de méthodologie. Et l'auteur de conclure: le modèle communicationnel permet d'aborder une conception procédurale du droit qui met l'accent sur « ce que demande le droit. »
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FREITAG, Michel. „Les sciences sociales contemporaines et le problème de la normativité“. Sociologie et sociétés 19, Nr. 2 (30.09.2002): 15–36. http://dx.doi.org/10.7202/001266ar.

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Résumé Dans la foulée d'une certaine crise épistémologique et théorique du positivisme (sa méthodologie se porte bien, Dieu merci!), on a pu assister depuis une dizaine d'années à un regain de popularité et de légitimité "scientifique" des différentes problématiques "compréhensives" dans les sciences sociales. Mais en insistant sur la "dimension significative" et "subjective" de l'action, ces approches "interprétatives" font resurgir au centre des préocupations épistémologiques le problème de la normativité immanente à l'objet d'étude, aussi bien que celui de l'implication "idéologique" des sciences humaines. La question est donc maintenant de savoir dans quelle mesure lesdites sciences humaines sont prêtes à assumer théoriquement cette double dimension, objective et subjective, de leur pratique cognitive comprise comme rapport critique à la société, et elle est du même coup de savoir si elles disposent d'un modèle adéquat pour reconnaître cette dimension normative en sa spécificité ontologique et épistémologique. C'est un tel modèle que voudrait esquisser philosophiquement le présent article, pour en dégager quelques idées directrices touchant à une réorientation pédagogique, à caractère non dogmatique mais réflexif, de la tâche normative qui échoit aux sciences humaines dans la société contemporaine.
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D’Aoust, Anne-Marie, und David Grondin. „Repenser la politique disciplinaire des Relations internationales“. Études internationales 46, Nr. 4 (18.08.2016): 405–42. http://dx.doi.org/10.7202/1037278ar.

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Ce qui constitue la discipline des Relations internationales (RI) est aujourd’hui largement débattu. Les remises en question touchent les prétentions scientifiques et les frontières de la discipline en tant que champ distinct, mais également les enjeux éthiques et sociaux qui y sont associés. Ces derniers concernent autant les analyses produites en RI (leur contenu, leur pertinence scientifique, politique et appliquée) que les relations de pouvoir affectant les individus y prenant part. Inspirés par une préoccupation politique et normative particulière quant au rôle constitutif de nos expériences, nous proposons un appel au développement d’une optique « indisciplinée » afin de réfléchir sur la discipline des RI en milieu francophone canadien à l’aune de nos pratiques respectives d’enseignement en Relations internationales à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et à l’Université d’Ottawa, plutôt qu’à la lumière des portraits de diverses communautés nationales dessinées par les données du Teaching, Research, and International Policy (TRIP) de l’Institute for the Theory and Practice of International Relations du College of William and Mary. Notre contribution propose une réflexion en trois temps : 1) lancer un appel quant à la nécessité de l’interdisciplinarité en privilégiant une optique « indisciplinée » ; 2) insister sur l’importance de pouvoir activement pratiquer un « oubli » des théories des RI, pour reprendre la formule consacrée de Roland Bleiker, en mobilisant nos pratiques enseignantes ; et 3) mettre à contribution la curiosité féministe en RI comme méthodologie, notamment dans l’enseignement. Ultimement, cette démarche favorise une pratique d’ouverture sur le monde des relations internationales et, ce faisant, donne une place aux émotions pour donner un sens au monde des/en Relations internationales.
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Goy, Hervé. „De la nécessité de poursuivre la recherche sur la planification des PME“. Notes de recherche 14, Nr. 2 (16.02.2012): 85–108. http://dx.doi.org/10.7202/1008693ar.

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Cet article suggère que l’état actuel de la recherche sur la planification des PME ne permet pas de contribuer à la nécessaire théorisation du phénomène. Ainsi, de nombreux chercheurs se sont intéressés à la valeur de la planification en PME. Ces travaux ont donné lieu à des résultats très hétérogènes, voire contradictoires, sur l’existence d’une relation statistique entre la présence de la planification et divers indicateurs de performance, le plus souvent financière (et parfois organisationnelle), de l’organisation. Par ailleurs, certains aspects de la recherche sur la planification des PME restent flous. En effet, deux catégories de recherches restent à un niveau insatisfaisant de connaissance sur ce thème. Le premier groupe de travaux, que l’on peut qualifier de descriptif, concerne l’étude des pratiques de planification des PME. Les recherches concernées ne permettent pas, en effet, de saisir la réalité des pratiques de planification dans ces firmes, du fait notamment d’une définition de la planification a priori, mais aussi du choix d’une méthodologie quantitative, inefficace selon nous, pour caractériser le comportement planificateur des PME. La seconde catégorie d’études, de nature normative, traite de la question des processus de planification de ces entreprises. L’ensemble de ces contributions constitue un apport d’une richesse intéressante, malgré leur variété rendant l’effort de synthèse difficile. Pourtant, il reste possible de dresser le constat de l’absence de consensus dans la littérature sur l’élaboration du plan stratégique, ainsi que du manque d’une méthode d’adaptation d’un modèle quelconque aux exigences d’une PME. Ainsi, dans un objectif de contribution à l’effort de théorisation de la planification en PME, nous proposons un cheminement de recherche différent, caractérisé par une perspective inductive. De cette manière, il devrait être possible de mettre en évidence une forme de modélisation de la planification dans les entreprises de petite et moyenne dimension.
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TB, Bagayoko. „Evaluation des facteurs d'ambiances physiques de travail à la Compagnie Malienne de Textile (COMATEX-SA), SEGOU“. Mali Santé Publique 10, Nr. 02 (20.04.2021): 57–61. http://dx.doi.org/10.53318/msp.v10i02.1798.

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Introduction: Les ambiances physiques au travail exposent aux risques professionnels spécifiques et pathologies associées. Elles peuvent affecter durablement la santé des salariés et compromettre la productivité de l'entreprise. Notre objectif était de comparer les facteurs d'ambiances physiques de travail à la COMATEX aux normes internationales en vigueur Méthodologie : il s'agissait d'une évaluation normative réalisée en 2015 à la COMATEX. Les facteurs d'ambiance au travail mesurés étaient : le bruit, la chaleur et l'hygrométrie, la lumière, la poussière de coton dans 122 postes de travail. Résultats : Les employés avaient moins de 40 ans dans 69% avec plus de cinq ans d'expérience de travail dans 56,07%. Dans 67% des postes de travail, le bruit était excessif avec des extrêmes allant jusqu'à 105 décibels comparativement aux normes retenues par le Bureau international du travail qui sont inferieur à 85 décibels comme seuil d'alerte et 90 décibels comme seuil de danger. Le niveau de chaleur mesuré variait entre 26 et 52°C et l'humidité qui régnait dans les ateliers étaient inconfortables pour un travail lourd (seuil retenu pour un travail lourd est de 25°C et 26.7 pour un travail moyen et 30°C pour un travail léger, pour 29% d'humidité relative RH). La quantité de poussière de coton dans l'air ambiant au niveau des postes de travail était de 1,4 mg/cm3 à 2,2 mg/cm3 (seuil inferieur 0.2mg/cm3). La quantité de lumière fournie à chaque de poste de travail était entre 500 et 1000 lux. Aucun équipement de protection individuelle efficace n'était utilisé par les salariés de la COMATEX-SA. Conclusion : l'étude a révélé une énorme inconformité des ambiances physiques de travail mesurées à la COMATEX de Ségou. La nécessité d'appliquer la réglementation légale en santé et sécurité au travail est impérieuse dans cette entreprise, sinon au prix de la ruine des salariés. Mots clés : Textile, Médecine de travail, COMATEX-SA, Ségou
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Forest, Pierre-Gerlier. „Les politiques sociales et l’équité. Un programme de recherche“. Service social 46, Nr. 1 (12.04.2005): 7–28. http://dx.doi.org/10.7202/706747ar.

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Cet article expose les conditions nécessaires à l'élaboration d'un programme de recherche comparée sur les politiques sociales, programme dans lequel diverses conceptions de la justice et du bien-être seront examinées et évaluées. L'analyse politique normative permet en fait de juger les objectifs ou les résultats des interventions publiques à la lumière des orientations et des choix qui s'expriment dans les politiques et dans les affrontements à leur sujet. Le problème que pose la réalisation de l'équité dans la vie sociale sert d'illustration pour cette approche, dans une perspective théorique et méthodologique aussi bien que pratique.
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Acampora, Ralph. „La diversification de la recherche en éthique animale et en études animales“. PhaenEx 8, Nr. 2 (26.12.2013): 28. http://dx.doi.org/10.22329/p.v8i2.4086.

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Les approches provenant de l’Europe continentale n’ont pas encore été intégrées dans l’éthique animale anglo-saxonne dominante, peut-être parce qu’elles ont largement été méprises comme des incursions maladroites en éthique normative. Je soutiens qu’elles sont plus adéquatement abordées comme des recherches s’inscrivant dans le domaine de la psychologie morale et de la méta-éthique. Suivant cette idée, je suggère une variété de croisements ou de rapprochements entre la diversification des perspectives en éthique animale et le développement des études animales pluridisciplinaires, en particulier leur penchant pour l’hétérodoxie méthodologique et leur attention aux phénomènes de l’incorporation et de l’affectivité.
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Biland, Émilie, und Liora Israël. „À l’école du droit : les apports de la méthode ethnographique à l’analyse de la formation juridique“. Les Cahiers de droit 52, Nr. 3-4 (01.12.2011): 619–58. http://dx.doi.org/10.7202/1006721ar.

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Cet article qui suit présente les résultats d’une enquête par observation dans les cursus juridiques de deux institutions élitaires françaises, l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po) et l’École des hautes études commerciales (HEC Paris). Associant une réflexion générale sur la formation au droit des élites et une démarche méthodologique originale appliquant l’ethnographie à l’analyse de l’enseignement juridique, ce travail met en évidence les grandes orientations, théoriques, pratiques et pédagogiques, qui se dégagent de ces enseignements. Montrant que cette socialisation scolaire intègre un processus d’acculturation normative, en l’occurrence à l’idéologie capitaliste, par l’entremise du droit économique et la figure des avocats d’affaires, les auteures souhaitent contribuer à une meilleure connaissance de l’enseignement du droit « en action ».
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Tremblay, Louis-Marie. „La théorie de Selig Perlman : une étude critique“. Relations industrielles 20, Nr. 2 (12.04.2005): 295–339. http://dx.doi.org/10.7202/027567ar.

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L'auteur analyse du point de vue méthodologique et du point de vue substantif la thèse exposée par Selig Perlman dans« A Theory of the Labor Movement ». Il en examine la consistance intrinsèque, l’utilité et les faiblesses. Il conclut que la théorie de Perlman est fondamentalement une apologie anti-marxiste dirigée principalement contre des propositions de Lénine. Une telle approche apporte une conception incomplète et normative du phénomène syndical. C'est pourquoi la thèse de Perlman demeure au niveau de généralisations dont l’utilité est limitée. En effet, considérant la base de la solidarité, les buts, les méthodes et les comportements syndicaux, elle ne fournit qu'une explication partielle, parfois subjective, des diverses composantes de faction syndicale.
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James, Matt. „Recognition, Redistribution and Redress: The Case of the “Chinese Head Tax”“. Canadian Journal of Political Science 37, Nr. 4 (Dezember 2004): 883–902. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423904990130.

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Abstract. This article uses the recent Canadian campaign seeking redress for the infamous “Chinese head tax” as a vantage point from which to consider whether recognition-seeking social movements are undermining the cause of egalitarian redistribution. Methodologically, the article seeks to complement the normative theorizing and conceptual model-making that have tended to characterize the “recognition versus redistribution” debate by focusing more concretely on the dynamics of an actual social movement campaign. The article demonstrates how this approach can help to identify important nuances in recognition campaigns that blanket claims about recognition's impact both ignore and serve to obscure.Résumé. Cet article étudie la récente campagne canadienne cherchant la réparation dans les cas d'application de l'infâme taxe d'immigration aux Canadiens d'origine chinoise. Cette campagne offre l'opportunité pour étudier si les mouvements sociaux militant pour la reconnaissance des situations d'abus perpétrées par le passé sont en train d'éroder la cause de la redistribution égalitaire. D'un point de vue méthodologique, l'article essaie de compléter la théoretisation normative et le developpement de modèles conceptuels qui ont seulement pris en compte le débat dit “ de la reconnaissance versus la redistribution ”, en se concentrant plus sur l'étude de la dynamique d'une campagne sociale contemporaine. L'article montre le fait que cette approche peut aider à mettre en exergue d'importants nuances dans les campagnes dites “ de la reconnaissance ”, que des études plus generaux sur l'impact de la reconnaissance ignorent.
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Olgiati, Vittorio. „Le Pluralisme juridique comme lutte pour le droit: La folie théorique et méthodologique d'une récente proposition“. Canadian journal of law and society 12, Nr. 02 (1997): 47–74. http://dx.doi.org/10.1017/s0829320100005354.

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RésuméCertains auteurs ont récemment fait la proposition de mettre au rancart le «pluralisme juridique» en sociologie du droit et en anthropologie juridique. Selon eux, l'utilisation de cette notion a une connotation qui trahit la dynamique constitutive de l'expérience juridique, jusqu'au point d'empêcher l'avancement de la compréhension scientifique du droit sur la société.Tout en reprenant sérieusement les arguments an soutien de cette proposition – entre autres le manque de clarté entourant la conceptualisation des opérations du droit dans les pays avancés – l'auteur soutient la valeur heuristique de cette notion en tant qu'indicateur de l'éternelle «lutte pour le droit» qui pénètre les stratégies fondées sur l'action tant des autorités que des constituants en opposant les arrangements légaux respectifs tant officiel qu'informel. À cette fin, un certain nombre de variables théoriques et épistémologiques ayant une place centrale dans la littérature classique ou contemporaine de la sociologie du droit seront discutées. De plus, l'importance de cette notion est soulignée non seulement pour le rôle central qu'elle joue dans les grandes écoles de pensée de la culture occidentale, mais aussi comme un outil analytique permettant d'appréhender les changements actuels et futurs de la société occidentale contemporaine : à savoir le déclin et la fragmentation du droit étatique, la mise en cause dans le cadre normatif des standards de référence, la montée des expectatives pseudo-normatives et efin l'émergence de processus extra-légaux de légitimation.
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Dupla, Jean-Claude, Elisabeth Palix, Guillaume Damblans, Alain Puech, Mathieu Blanc, Christophe Dano, Hussein Mroueh et al. „Le projet ANR SOLCYP+ pour améliorer le dimensionnement des monopieux utilisés comme fondations d’éoliennes marines“. Revue Française de Géotechnique, Nr. 158 (2019): 4. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2019010.

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La plupart des éoliennes offshore sont fondées sur monopieux. L’augmentation constante de la capacité des turbines et l’insuffisance des procédures évoquées dans les documents normatifs, notamment en ce qui concerne la prise en compte des chargements cycliques, posent des défis pour leur dimensionnement. Dans le cas des sites français, la présence de sols et roches carbonatés, dont le comportement est encore mal connu aujourd’hui, rend la tâche encore plus complexe. Le projet SOLCYP+, lancé en 2017 pour une durée de 3 ans, doit permettre de disposer de nouvelles méthodologies fiables et robustes pour le dimensionnement des monopieux de grand diamètre y compris dans le contexte géotechnique du plateau continental français. Cet article présente une description détaillée du projet ANR SOLCYP+. On aborde, tout d’abord, le contexte, la problématique et les objectifs du projet puis, dans un second temps, on décrit plus en détail les quatre principales tâches scientifiques.
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Haensch, Günther. „Antécédents et situation actuelle de la lexicographie de l’espagnol d’Amérique“. Revue québécoise de linguistique 17, Nr. 2 (20.05.2009): 37–59. http://dx.doi.org/10.7202/602628ar.

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Résumé Les premiers glossaires de l’espagnol américain publiés avant le XIXe siècle figurent dans des ouvrages historiques et géographiques. Au XIXe siècle sont publiés des « dictionnaires de provincialismes » (souvent aussi de « barbarismes » ou « incorrections ») qui, d’un côté, enregistrent des mots désignant des réalités américaines et de l’autre, stigmatisent comme « barbarismes » les mots désignant des choses universelles pour lesquels il existait déjà un mot dans l’espagnol péninsulaire. Cette attitude des lexicographes s’explique, en grande partie, par la tradition normative et puriste de la lexicographie espagnole (et en grande partie européenne). Un nouveau type de dictionnaire, le Diccionario general de americanismos apparaît au XXe siècle. Quant à la situation générale de la lexicographie de l’espagnol d’Amérique au XXe siècle, elle présente une production très inégale, du point de vue quantitatif et qualitatif, d’un pays à l’autre. Elle a certainement besoin d’une modernisation méthodologique. Quatre nouveaux projets de dictionnaires en cours d’élaboration marquent un grand progrès dans ce sens et il faut espérer que leur exemple sera suivi par d’autres lexicographes.
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Baillargeon, Dany, Vincent Brulois, Catherine Coyette, Marc D. David, François Lambotte und Valérie Lépine. „Figures et dynamiques de la professionnalisation des communicateurs“. Revue Communication & professionnalisation, Nr. 1 (05.05.2013): 12–32. http://dx.doi.org/10.14428/rcompro.vi1.223.

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Cette recherche menée dans l’espace francophone commun à la Belgique, à la France et au Canada analyse les dynamiques de professionnalisation et identifie les discours et actions performatives qui participent à construire une « figure » du communicateur professionnel. L’analyse inductive d’entrevues auprès de dix-sept représentants actuels et passés de neuf associations professionnelles circonscrit trois formes que prend la figure du professionnel en communication : les valeurs (éthos), les actions (praxis) et les objets (artéfacts). La mise en relation des éléments qui composent ces formes permet d’identifier trois tensions : 1) l’aspiration à une professionnalisation déontique et stratégique pas toujours réalisée; 2) l’idéal véhiculé par les associations et une constante polarisation vers la tâche des professionnels; 3) un apparent débalancement entre les artéfacts normatifs et leur réelle performativité dans la praxis et dans l’éthos. Enfin, même si elle n’offre pas d’explication à ces tensions, cette recherche propose un outil méthodologique qui pourrait servir d’outil d’aide à la mise en place d’une politique professionnelle associative.
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Taylor, Zack, und Gabriel Eidelman. „Canadian Political Science and the City: A Limited Engagement“. Canadian Journal of Political Science 43, Nr. 4 (Dezember 2010): 961–81. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423910000715.

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Abstract.This paper expands on the work of Higgins, whose 1979 review remains the only synthetic overview of the field, by presenting an updated analysis of the study of municipal, local and urban issues in Canadian political science. We conclude that despite several discursive shifts—from the descriptive works of the 1950s and 1960s, through to the blossoming of interdisciplinary research in the 1980s and 1990s—Higgins' principal conclusion, that the various streams of urban politics continue to be studied in relative isolation from each other, still rings true. Despite the recent broadening of the literature, productive scholarly debates within and across research clusters are rare, and where debates do emerge, they are more often driven by current events and normative claims than by theoretical innovations. To remedy these deficiencies, we propose several bases for a new urban research agenda that is more methodologically and theoretically diverse and connected to work in other disciplines.Résumé.Dans la foulée des travaux de Higgins, cet article présente une mise à jour sur les enjeux municipaux, locaux et urbains en science politique canadienne. Higgins publia en 1979 la seule synthèse des travaux dans ce domaine disponible à ce jour. Il y concluait que les diverses problématiques associées aux politiques urbaines étaient étudiées de manière isolée les unes par rapport aux autres. Cette conclusion nous apparaît encore juste, malgré les nombreux changements de discours qu'a connus ce domaine d'études. En effet, les travaux descriptifs des années 1950 et 1960 ont fait place, dans les décennies 1980 et 1990, à un foisonnement de recherches interdisciplinaires. Or, malgré ce récent élargissement de la littérature, les débats productifs dans et entre les différents champs de recherche sont rares. De plus, lorsque des débats émergent, ils sont plus souvent motivés par les événements de l'actualité et les opinions émises que par l'innovation théorique. Pour combler ces lacunes, nous proposons plusieurs avenues ouvrant sur un nouvel agenda de recherche en politiques urbaines à la fois plus diversifié sur le plan méthodologique et théorique et davantage connecté aux travaux réalisés à l'extérieur de la science politique.
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Chrystall, Andrew Brian. „A Second Way to Read McLuhan’s Footnotes to Innis“. Canadian Journal of Communication 45, Nr. 2 (06.07.2020). http://dx.doi.org/10.22230/cjc.2020v45n2a3521.

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Background Marshall McLuhan claimed his work was a footnote to Harold A. Innis. His claims have been used to argue that McLuhan and Innis offer a coherent system of thought, with a systematic methodology and common set of basic assumptions and presuppositions. This article questions that species of argument and looks to deepen our understanding of the McLuhan-Innis relationship.Analysis McLuhan is read as an analogist, and his footnotes (plural) are interpreted as deliberate violations of normative patterns of academic use in the satiric tradition of Thomas Nashe and the Scriblerus Club.Conclusion and implications McLuhan is repositioned apropos of Innis, figures conventionally associated with the Toronto School of Communication Theory and historians who address themselves to the theme of orality and literacy. This article also invites a reconsideration of McLuhan in relation to the digital era, his contributions to epistemology and understanding media. Contexte Marshall McLuhan a dit que son œuvre n’était qu’une note en bas de page par rapport à celle de Harold A. Innis. Certains commentateurs ont utilisé ce propos pour soutenir que McLuhan et Innis ensemble présentent un système de pensée cohérent ayant une méthodologie systématique et des suppositions et présuppositions de base communes. L’article met cet argument en question tout en cherchant à approfondir notre compréhension du rapport McLuhan / Innis.Analyse On perçoit communément McLuhan comme étant un analogiste et on interprète ses notes en bas de page (au pluriel) comme étant des violations délibérées des normes académiques dans la tradition satirique d’un Thomas Nashe ou d’un Scriblerus Club.Conclusion et implications Cet article repositionne McLuhan par rapport à Innis, ces deux figures traditionnellement associées à l’École de communication de Toronto et aux historiens de l’oral et l’écrit. Cet article propose en outre une reconsidération de McLuhan par rapport à l’ère numérique et à ses contributions en épistémologie et en analyse des médias.
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Baril, Alexandre. „Temporalité trans : identité de genre, temps transitoire et éthique médiatique“. Enfances, Familles, Générations, Nr. 27 (31.08.2017). http://dx.doi.org/10.7202/1045076ar.

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Cadre de la recherche :Les notions de « queer time » et « crip time » (temporalités queers et handicapées) en études queers et sur le handicap sont descriptives et normatives. D’une part, ces notions représentent une description des temporalités dominantes (hétérosexuelles ou non handicapées) versus hors normes (queers ou handicapées). D’autre part, elles proposent sur le plan normatif une critique des temporalités dominantes.Objectifs :Cet essai explore, sur le plan descriptif et normatif, une troisième temporalité marginalisée ; celle des personnes trans.Méthodologie :À partir d’une méthodologie autoethnographique et d’une approche intersectionnelle, cet article croise les analyses sur les âges de vie, les genres (cisgenres versus transgenres) et les temporalités sociales marginalisées afin d’étudier la temporalité trans et ses implications pour les représentations médiatiques des personnes trans.Résultats :Je soutiens que certaines personnes trans sont amenées à vivre, à travers des conjonctures personnelles, communautaires et sociales/médiatiques, une temporalité de « surexposition » les poussant à se dévoiler. Bien qu’il s’agisse d’un moment transitoire, ce dernier est souvent exploité par les médias.Conclusions :Je propose d’abord un historique des notions de temporalités queers et « crip » et indique comment celles-ci s’apparentent aux temporalités trans. Ensuite, je m’attarde aux spécificités des temporalités trans et montre qu’elles sont marquées par un temps de surexposition. Enfin, j’expose comment ce temps de surexposition est l’objet d’une surexploitation par les médias. Je réfléchis en conclusion à une éthique médiatique sensible aux groupes marginalisés.Contribution :Cet article dégage les apports épistémologiques et heuristiques des temporalités marginalisées, notamment trans, pour les réflexions sociologiques sur le temps et les âges de vie et constitue une contribution pour les études de genre, trans et du handicap, ainsi que pour l’éthique des médias.
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Smith, Ronel. „Focus Groups as a Tool to Collect Data in a Community Informatics Project Involving Elderly Rural Women“. Journal of Community Informatics 11, Nr. 3 (16.09.2015). http://dx.doi.org/10.15353/joci.v11i3.2699.

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English abstractFocus group research is increasingly being used as a tool when working with traditionally marginalised communities. This paper describes a case study of how focus groups were used as a data-gathering tool by a research team working with middle-aged women in a remote rural community to design an ICT platform which meets their specific needs. The paper makes a methodological contribution by making a normative comparison between traditional focus groups and a community-based focus group in a rural community in South Africa. Feminist and critical views are discussed as sensitising dimensions and techniques for a community-based focus group approach. A description is given of the informed consent process and how the focus group discussions were piloted and are being used as a data-gathering tool. To date six focus groups have been conducted with a number of participants ranging from fifteen to twenty-three women per focus group. Extracts from the focus group discussions are given to show how appropriate this approach is in a rural community where the culture is inherently oral and decisions are reached by consensus. Group interaction, the need for openness and transparency, and the assurance that everybody gets the same information and is given the opportunity to voice their opinions, are very important in rural communities.French abtract -RÉSUMÉ Cet article décrit une étude de la façon dont les groupes de discussion ont été utilisés comme un outil de collecte de données, par une équipe de recherche qui travaille avec les femmes d'âge moyen, dans une communauté rurale éloignée de la conception d'un forum pour la technologie de communication et de l’information (TCI) qui répondent à leurs besoins spécifiques . L’article apporte une contribution méthodologique en faisant une comparaison normative entre les groupes de discussion traditionnels et un groupe de discussion communautaire dans une communauté rurale en Afrique du Sud. Des vues féministes et critiques sont discutées comme dimensions de sensibilisation et techniques pour une approche de groupe de discussion communautaire. Une description est donnée du processus de consentement annoncée et la façon dont les groupes de discussion ont été mis à l'essai et sont utilisés comme un outil de collecte de données. À ce jour, six groupes de discussion composés d'une moyenne de vingt-trois femmes chacun ont été etudiés . Des extraits des discussions de groupe sont presentés pour montrer comment cette approche est appropriée dans une communauté rurale où la culture est intrinsèquement orale et les décisions prises par consensus. L'interaction en groupe, le besoin d'ouverture et de transparence, et l'assurance que tout le monde reçoit la même information et a la possibilité d'exprimer leurs opinions, sont très importants dans les communautés rurales.Russian abstract - РЕЗЮМЕ Эта статья описывает конкретный пример того, как фокус группы были использованы в качестве инструмента сбора данных группой исследователей, работающих с женщинами среднего возраста в отдаленной сельской общине для проектирования артефакта ИКТ, которая отвечает их конкретным потребностям. Методологический вклад статьи в нормативном сравнении между традиционными фокус-группами и общинными фокус-группами в сельской общинe в Южной Африке. Феминистские и критические взгляды обсуждаются в качестве сенсибилизирующих размерностей и методов подходящих для общинных фокус-групп . Дано описание процесса обоснованного согласия и как дискуссии в фокус-группах были опробованы и используются в качестве инструмента для сбора данных. На сегодняшний день шесть фокус-групп были опробированы, состоящих в среднем из двадцати трех женщин каждая. Выдержки из обсуждений в фокус-группах показывают, как хорошо подходит этот метод в сельской общине, где культура по своей сути устная и решения на основе консенсуса. Взаимодействие в группах, потребность в открытости и ясности, а также уверенность в том что каждый получает ту же информацию и имеет возможность высказать свое мнение, очень важны в сельских общинах.
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Goodale, Mark. „Droits humains“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.093.

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En tant que sous-domaine émergeant de l'anthropologie sociale et culturelle, l'anthropologie des droits humains a contribué à la théorie et à la méthodologie de diverses manières. Il a également apporté des contributions en dehors de la discipline puisque les juristes internationaux, les responsables politiques et les représentants du gouvernement se réfèrent à l'anthropologie des droits humains comme source d'informations et d'idées au sujet des droits humains dans les documents politiques, les rapports aux agences gouvernementales et dans les principaux discours publics (voir par ex. Higgins 2012, 2013). Culture En tant que catégorie d'organisation de la différence, la culture était dès le départ problématique pour les droits humains. Dans sa Déclaration sur les droits de l'homme de 1947, Melville Herskovits craignait que la diversité et la richesse culturelles ne soient incompatibles avec les droits humains, en affirmant des modèles transculturels de croyances et de pratiques normatives contredisant les preuves anthropologiques et en menaçant d'ignorer la culture au sein de l'économie politique de l'ordre de l’après-guerre. En dépit de ces préoccupations, la diversité culturelle n'a pas été affectée par la promulgation de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948. Ceci, en grande partie, est dû à l'influence plus large des droits humains, sans parler de la transformation globale imaginée par Herskovits, qui a immédiatement été bloquée par la Guerre froide. Même Eleanor Roosevelt a reconnu que le projet des droits humains prendrait des années, voire des décennies, et que les modèles culturels ne commenceraient à changer que lorsque ce qu'elle appelait une «vigne curieuse» prendra racine puis se répandra dans des lieux où « les gouvernements ne l’attendent pas » (cité dans Korey 1998). Au moment où ce genre de changement à grande échelle a commencé, les anthropologues des droits humains ont observé que l'impact sur la culture défiait la dichotomie entre particularisme et universalisme et que la culture elle-même facilitait la transnationalisation des normes des droits humains. Dans le volume novateur Culture and Rights (« Culture et Droits ») (2001), les anthropologues qui se sont penchés sur une décennie de recherche ethnographique après la fin de la Guerre froide ont remarqué deux phénomènes clés à l'œuvre. Dans la première, les pratiques culturelles et les modes de compréhension normatifs existants ont servi de mécanismes à ce que Sally Engle Merry (2006a) décrira plus tard comme la «vernacularisation», à savoir l’application de normes internationales des droits humains de plus en plus hégémoniques dans des formes de pratique éthique et politique ancrées dans le particulier. Et dans la seconde, les spécialistes de Culture et Droits ont décrit et théorisé l'émergence d'une culture transnationale des droits humains. Ici, un compte rendu anthropologique de la culture s'est avéré utile pour comprendre la formation de nouvelles catégories d'action collective au sein des agences internationales, des ONG transnationales et des mouvements politiques et sociaux façonnés par les logiques des droits humains. Dans les deux cas, l'utilisation par les anthropologues du concept de culture pour comprendre la pratique des droits humains a évolué à contre-courant de la théorie anthropologique et sociale, sceptique sur l'utilité analytique de la culture face à l'hybridation supposée de la mondialisation. Pouvoir Les droits humains, comme Burke aurait pu le dire, agissant à travers les gens, c'est du pouvoir; et «les gens prévenants, avant qu'ils ne se déclarent, observeront l'usage qui est fait du pouvoir; et surtout d'éprouver quelque chose comme l’exercice d’un nouveau pouvoir sur des personnes nouvelles, dont les principes, les colères et les dispositions ont peu ou pas d'expérience »(Burke 1919 [1790]: 7, souligné par l’auteur). Les anthropologues des droits humains ont été très attentifs à un autre problème initialement identifié par Herskovits: la manière dont un projet global de droits humains crée des tensions accrues au sein des conflits d’intérêts existants en éliminant toutes formes alternatives de changement social et de résolution des conflits. Bien sûr, du point de vue des défenseurs des droits humains, c'est un pouvoir exercé pour le bien; en effet, comme l'expriment avec force les traités internationaux comme la CEDAW, le projet des droits humains d'après-guerre exige le changement, le remplacement, voire la suppression des modes de pratique culturelle qui restent inexplicables et donc illégitimes. Comme le stipule l'article 5 souvent cité par le CEDAW, les États parties à la charte internationale des droits des femmes doivent «modifier les comportements sociaux et culturels des hommes et des femmes en vue d'éliminer les préjugés et autres pratiques coutumières» qui sont basées sur les théories locales de l'inégalité de genre. Mais, comme l'ont montré les anthropologues, les droits humains tendent souvent à mettre entre guillemets et à marginaliser les autres logiques culturelles de justice sociale, de développement, de transformation des conflits et d'éthique publique. Et cette extension du pouvoir peut avoir des conséquences inattendues. L'un des exemples les plus complets de la façon dont les anthropologues ont exploré les implications du pouvoir imprévisible des droits humains est l'ethnographie du développement de Harri Englund (2006) au Malawi. Comme il l'explique, le concept des droits humains a été officiellement traduit dans la langue locale avec une phrase qui signifiait «la liberté avec laquelle on est né» (2006: 51). Au fil du temps, les gens ont mis l'accent sur la liberté de contester les normes culturelles existantes en matière de mode, d'obéissance dans les écoles publiques et de comportement sexuel, plutôt que sur les conditions structurelles économiques et politiques qui renforçaient un héritage d'inégalité et de corruption publique. Le résultat, selon Englund, fut que les Malawiens finissaient par être «privés de la traduction». Le discours sur les droits humains a saturé tous les aspects de la vie publique au Malawi, comme le voulaient les fonctionnaires et les travailleurs humanitaires transnationaux. Mais puisque les droits humains étaient mal traduits dans une langue vernaculaire locale, ils ont été transformés au point d'être méconnaissables, ce qui a empêché leur utilisation comme langage d'un changement social pourtant nécessaire. Épistémologie Quand Herskovits affirmait que l'anthropologie n'était pas capable de faire des affirmations définitives sur les droits humains universels parce qu'elle était une «science de l'humanité» et ne s'intéressait donc qu'aux questions empiriques du comportement humain exprimées par des «modèles de culture», il ne pouvait prévoir les innovations épistémologiques dans la discipline qui élargiraient ses objets de connaissance et transformeraient ses domaines d'investigation. Cela ne veut toutefois pas dire que, dans les décennies qui ont suivi, les anthropologues ont écarté les premiers arguments de Herskovits pour confronter les problèmes ontologiques et philosophiques fondamentaux qui restaient essentiels aux droits humains. Une grande partie du travail intellectuel consacré aux droits humains restait dans des sphères telles que les études juridiques critiques, la théorie politique et la philosophie morale. Au contraire, les anthropologues ont utilisé la recherche ethnographique pour étayer de manière subversive l'élargissement des bases sur lesquelles les questions fondamentales morales et théoriques des droits humains pouvaient être posées et résolues. Ceci, à son tour, a eu des implications importantes pour l'épistémologie des droits humains, en particulier dans l'après-Guerre froide, lorsque le discours sur les droits humains s'est de plus en plus intégré dans les pratiques juridiques, politiques et sociales. Les anthropologues ont très tôt observé que les idées sur les droits humains étaient fondamentales dans leur mise en pratique. Les acteurs sociaux, souvent pris dans des moments de crise ou de dislocation, n'ont jamais été capables d'exploiter simplement les droits humains ou de corrompre leurs imaginaires de justice comme s'il s'agissait d'une boîte à outils normative attendant d'être ouverte. Au lieu de cela, les logiques de défense des droits humains exigeaient autant de considération de soi que de changement social; les gens étaient invités, encouragés, obligés de se repenser en tant que citoyens d'un univers moral différent. La théorisation éthique en termes de cet univers moral souvent radicalement différent est devenue une forme distincte de pratique sociale et l'anthropologue est devenu à la fois témoin et participant de cette transformation dans le cadre de la rencontre ethnographique (voir Goodale 2006). Ce qui en résulta fut un enregistrement ethnographique de modèles de droits humains innovants et potentiellement transformateurs, profondément ancrés dans les circonstances de leur création. Le meilleur exemple que nous ayons d'un compte rendu local des droits humains parfaitement articulé est l'ethnographie de Shannon Speed ??sur les conséquences de la rébellion zapatiste au Chiapas (2007). Pendant et après la violence, des organisations internationales et transnationales de défense des droits humains ont envahi la région du Chiapas. Ceux qui défendent les droits des peuples autochtones en tant que droits humains ont été particulièrement influents dans la façon dont la résistance zapatiste s’est exprimée. Les leaders politiques indigènes ont formé des «conseils de bonne gouvernance» dans lesquels les idées sur les droits humains ont été longuement débattues, remaniées et ensuite utilisées pour représenter les valeurs morales zapatistes en tant qu'action politique zapatiste enracinée. Plaidoyer transnational Les réseaux transnationaux des droits humains qui ont émergé après la fin de la Guerre froide ont fait ce qu'Eleanor Roosevelt attendait d'eux: ils ont défié la souveraineté de l'Etat et ont permis de créer de nouvelles sphères publiques à la fois translocales et ancrées dans les sites de contestation intime. Des chercheurs comme Annelise Riles (2000) ont étudié ces réseaux de l'intérieur et ont contribué à la compréhension plus large des assemblages mondiaux qui modifiaient l'ontologie des relations sociales à une époque de transformation économique géopolitique et mondiale. Mais les anthropologues ont également montré à quel point les réseaux de défense des droits humains sont façonnés par les économies politiques des conflits locaux de manière à changer leur valence normative et à les rendre incapables de remplir leur mandat plus large de changement social et de transformation morale. Par exemple, l'ethnographie de longue durée de Winifred Tate (2007) du conflit historique entre l'État colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) montre comment les défenseurs des droits humains luttent pour traduire la langue et les logiques morales des droits humains universels en une catégorie instrumentale de l'action pouvant répondre aux défis du traumatisme historique, des récits multiples et ambigus de la culpabilité pour les atrocités commises, de l'héritage de la violence structurelle, et des modèles durables d'inégalité économique ayant des racines dans la période coloniale. Et l'étude de Sally Engle Merry (2006b) sur les institutions qui surveillent la conformité nationale à la CEDAW illustre en détail la façon dont les défenseurs des droits humains doivent eux-mêmes naviguer entre des cultures multiples de défense et de résistance. Les représentants des ministères nationaux des droits humains se trouvent souvent obligés de défendre à la fois le respect d'un traité international des droits humains et l'intégrité et la légitimité des pratiques culturelles qui semblent violer ce même traité. Néanmoins, ces dichotomies n'annulent pas la portée du droit international des droits humains dans les conflits nationaux et locaux. Au contraire, comme le souligne Merry, elles reflètent la façon dont la pratique des droits humains crée ses propres catégories d'identités et de pouvoirs contestés avec des implications incertaines pour la défense transnationale des droits humains et la promotion du patrimoine national(-iste). Critique et engagement Enfin, l'anthropologie des droits humains, peut-être plus que d'autres orientations académiques s’intéressant aux droits humains, se heurte avec difficultés au dilemme de développer un compte rendu rigoureux et ethnographique des droits humains qui soit à la fois critique et éthiquement conforme aux conditions de vulnérabilité qui mènent aux abus et à l’exploitation. Cette tension s'est exprimée de différentes manières pour chaque anthropologue. Certains (comme Winifred Tate et Shannon Speed, par exemple) ont commencé leur carrière en tant qu'activistes des droits humains avant de faire de la recherche et de mener une réflexion ethnographique sur les processus sociaux et politiques pour lesquels ils s’étaient engagés. Mais la tension entre la critique et l'engagement, le scepticisme et le plaidoyer, et la résistance et l'engagement, n'est pas seulement un défi pour les anthropologues des droits humains. Comme l'a démontré la recherche ethnographique, c'est un fait social et moral fondamental pour la pratique des droits humains elle-même. Ceci en partie parce que la théorie de la pratique sociale et du changement politique que propose les droits humains exige une forme d'autoréflexion et d'auto-constitution destinée à semer le doute sur les pratiques culturelles existantes, sur les théories populaires de l’individu, et sur les hiérarchies du pouvoir. Pourtant, la transition de l'ancien à l’actuel devenu tout à coup illégitime au nouveau et maintenant soudainement authentique est lourde de dérapage moral et de conséquences imprévues. Un exemple récent d'ethnographie de la pratique des droits humains est l'étude de Lori Allen (2013), portant sur le rôle du discours sur les droits humains dans la politique de résistance palestinienne à l'occupation israélienne de la Cisjordanie. Bien que le langage des droits humains ait été utilisé dès la fin des années 1970 en Palestine comme stratégie rhétorique populaire pour défendre les victimes de l'occupation auprès d'une audience internationale, un cercle professionnel d'activistes et d'ONG finit par restreindre l'utilisation des droits humains dans des espaces sociaux et politiques étroitement contrôlés. Dans le même temps, l'ensemble des griefs palestiniens sont restés sans réponse pendant des décennies, comme la violation des droits humains continuelle, l'incapacité à obtenir l'indépendance politique et à influencer favorablement l'opinion politique en Israël. Le résultat fut que les Palestiniens en vinrent à considérer les droits humains avec cynisme et même suspicion. Mais plutôt que de rejeter entièrement les droits humains, ils ont formulé une critique organique des droits humains dans un discours critique et émancipateur plus large promouvant l'autonomie palestinienne, l'anti-impérialisme et l’activisme associatif (par opposition à l'interventionnisme). Après des décennies d'engagement pour les droits humains dans l'histoire de la lutte palestinienne contre l'occupation, les militants ont pu s'approprier ou rejeter les logiques et les attentes des droits humains avec un haut degré de conscience contextuelle et de réalisme politique. Orientations futures L'anthropologie des droits humains est maintenant bien établie en tant que domaine de recherche distinct et source de théorie anthropologique. Sur le plan institutionnel, les universitaires et les étudiants diplômés qui travaillent dans le domaine de l'anthropologie des droits humains viennent généralement, mais pas exclusivement, des rangs de l'anthropologie juridique et politique. Parce que les droits humains sont devenus un mode de plus en plus omniprésent du monde contemporain, les anthropologues rencontrent des traces de cette influence à travers un large éventail de pratiques culturelles, de mouvements politiques et de projets moraux. Cela ne veut cependant pas dire que le statut des droits humains n'est pas contesté, bien au contraire. Alors que la période liminaire de l'après-Guerre froide cède la place à la redifférenciation culturelle, à l'établissement de nouvelles hiérarchies et au rétrécissement des espaces d'expérimentation politique et sociale, les droits humains continueront à bousculer les formes alternatives de pratiques morales et de constitution personnelle et collective. Alors que le projet des droits humains d'après-guerre mûrit en se transformant en processus presque banal de réforme constitutionnelle, de bonne gouvernance et de restructuration économique néo-libérale, son potentiel de catalyseur de transformation radicale et de bouleversement moral diminuera probablement. L'anthropologie des droits humains deviendra moins l'étude d'un discours politique et moral à une époque de transition souvent vertigineuse et de possibilités apparemment illimitées, que celle d'un universalisme séculaire contemporain établi parmi une foule de perspectives concurrentes.
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Auclair, Isabelle. „Féminismes“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.096.

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« Nous sommes tous féministes » affirmait Chimamanda Ngozi Adichie en 2015. L’argumentaire de cette auteure nigériane met de l’avant l’importance de réfléchir et d’agir collectivement pour enrayer les inégalités qui existent entre les hommes et les femmes, déboulonnant ainsi l’idée que l’égalité serait atteinte et réaffirmant la pertinence du féminisme. Le féminisme peut être défini comme une «prise de conscience d’abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d’une révolte contre l’arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire» (Toupin 1998 : 10). La reconnaissance de l’oppression des femmes et des inégalités systémiques qui en découlent est centrale aux théories, aux mouvements et aux luttes féministes. Cependant, la modulation historique et géographique de cette oppression, selon le contexte social et culturel, génère des conceptions diversifiées des causes menant à la subordination des femmes et des mesures à prendre pour atteindre l’égalité. Reconnaissant l’hétérogénéité du féminisme, il est pertinent d’utiliser le pluriel pour aborder de façon plus large «les féminismes». Cette diversité des théorisations et des mouvements féministes rend l’exercice de définition et de catégorisation complexe, voire limité. Il est toutefois possible de poser des balises et des pistes de définition en s’intéressant aux différents courants de pensée. Dans une perspective historique, la pensée féministe est souvent représentée en trois vagues, bien que celles-ci recoupent une multitude de courants. La première vague est associée à la période du début du XXe siècle, qui a vu notamment l’émergence du mouvement des suffragettes pour les droits politiques des femmes. Alors que la deuxième vague est généralement associée aux combats sociaux initiés dans les années 1960 visant notamment les revendications quant aux droits sexuels et reproductifs des femmes et le droit à une vie sans violences, la troisième est associée à la période contemporaine du début du XXIe siècle et à l’éclatement des conceptions et la diversité des points de vue, notamment par les réflexions queer, intersectionnelles et postcoloniales. Bien que cette catégorisation soit aidante parce que simple, elle cache la diversité des courants et leur chevauchement. Aborder la définition des féminismes par ses différents courants permet une meilleure prise en compte de cette diversité mais demeure tout de même réducteur puisque tous les courants ne peuvent être détaillés et chacun est complexe et comporte ses propres nuances et tensions. La conception des causes des inégalités et des façons de les aborder diffèrent entre les courants. Les tenant.e.s du féminisme libéral et égalitaire remettent en question le rôle traditionnel des femmes et les discriminations qu’elles vivent en recherchant l’égalité de droits. Les féministes s’inscrivant dans le courant radical (Mathieu 1991) souhaitent aller à la racine de l’oppression des femmes qu’elles identifient comme étant le système et les structures patriarcales. Selon Christine Delphy (2004 : 155), le patriarcat « (…) désigne une formation sociale où les hommes détiennent le pouvoir, ou encore, le pouvoir des hommes. Il est ainsi quasi synonyme de « domination masculine » ou d’oppression des femmes ». Ce système de dévalorisation du féminin, soutenu par les structures inégalitaires et nourri par les manifestations machistes, engendre la subordination des individus associés à ce groupe. Le courant marxiste féministe priorise quant à lui la prise en compte de l’exploitation économique des femmes en raison du système capitaliste. Combinant certains éléments des féminismes radical et marxiste, le féminisme matérialiste critique l’idée que le capitalisme prévaudrait sur le patriarcat. Ce courant s’attarde à l’analyse des conditions matérielles d’existence et à l’oppression des femmes au quotidien entre autres grâce au concept de division sexuelle du travail (Kergoat 2000). D’autres courants féministes émergent pour mettre de l’avant les réalités différenciées et les multiples oppressions que vivent les femmes, que ce soit en raison de leur orientation sexuelle, notamment par le féminisme lesbien qui donnera les bases de la réflexion sur l’hétérosexisme. Le féminisme afro-américain nait de l’invisibilisation des femmes afro-américaines dans les mouvements des droits civiques, en tant que femmes, et dans les revendications féministes, en tant qu’afro-descendantes (hooks, 1981). Ce courant met de l’avant l’importance d’analyser l’imbrication des différents systèmes d’oppression et leurs impacts sur la vie des femmes. Cette prise en compte donnera naissance au féminisme intersectionnel (Crenshaw 1989) lequel permet de reconnaître la co-construction des systèmes inégalitaires, incluant le sexisme, le racisme, la classe sociale, l’hétérosexime et le capacitisme ou validisme (stéréotypes, dévalorisation et discriminations des personnes en situation de handicap), ainsi que les effets imprévisibles de leur articulation. Selon Patricia Hill Collins et Sirma Bilge (2016), l’intersectionnalité s’appuie sur six idées de base : les inégalités sociales, le pouvoir, la relationnalité, le contexte social, la complexité et la justice sociale. Pour certaines féministes postmodernes, notamment celles ayant développé les théories queer, ce sont les catégories sociales binaires du sexe et du genre qui doivent être déconstruites pour éliminer les inégalités. Judith Butler (2004) parlera à cet effet de «défaire le genre». D’autres courants, plus marginaux, tels que le féminisme de la différence ou essentialiste, le féminisme anarchique ou l’écoféminisme, proposent d’autres analyses des causes des inégalités ainsi que des mesures pour les éradiquer. Les diverses perspectives féministes impliquent, entre autres, la priorisation de la prise en compte des besoins, des intérêts, des expériences des femmes et de leur propre analyse de celles-ci. S’appuyant sur leurs réalités et leurs enjeux spécifiques découlant du processus de colonisation qu’elles ont subi (et subissent encore), les femmes autochtones et des Suds ont développé les féminismes autochtones, postcoloniaux et décoloniaux (Verschuur et Destremau 2012). En somme, les féminismes proposent des analyses multiples et variées de la dissymétrie, de la binarisation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et des inégalités qui en découlent. Les féminismes cherchent ainsi à visibiliser et à expliquer les inégalités systémiques que vivent les femmes de tous les horizons et qui se manifestent aux niveaux structurels, normatifs, organisationnels et comportementaux. Dans cette optique, les recherches et les initiatives féministes s’inscrivent dans une démarche de justice sociale visant à transformer en profondeur les rapports sociaux pour mettre en place des sociétés plus égalitaires (Dagenais 1987). Cette démarche multidisciplinaire, à laquelle plusieurs anthropologues ont contribué (notamment, Françoise Héritier (2007) et Nicole-Claude Mathieu dans le contexte européen francophone et Marie France Labrecque (2012) et Huguette Dagenais en contexte québécois), vise des changements sociaux. Pour ce faire, elle se déploie à la fois au niveau conceptuel, par le développement de théories et de méthodologies, que pratique dans les actions et les revendications sociales. Comme le suggère Diane Lamoureux (2016 : 18) « (…) le féminisme est le lieu d’une diversité idéologique qui ne constitue pas un frein, mais plutôt un moyen fécond de réfléchir et de se développer». Le slogan de 2015 de la Marche mondiale des femmes est évocateur de la pertinence des luttes et des réflexions féministes dans un contexte de diversité : «Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! »
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Vinck, Dominique. „Science(s)“. Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.025.

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Les sciences désignent à la fois une série d'activités productrices de connaissances, plus ou moins différenciées d'autres activités sociales, et le résultat de ces activités (descriptions et énoncés de découvertes ou de lois décrivant ou prédisant des phénomènes, théories, méthodes de travail, savoir-faire incorporés, normes de comportement des scientifiques). Pour l'anthropologue, elles sont à la fois un objet de recherche et un cadrage (institutionnel, méthodologique et cognitif) de son travail, ce qui l'engage aussi dans une inévitable réflexivité. Du point de vue des sciences sociales, la science a été appréhendée (tradition mertonienne) comme une institution sociale distincte et exemplaire, dont la finalité est la production de connaissances rationnelles certifiées par les pairs. L'institution se caractérise par une structure normative qui régit le comportement des scientifiques telles que : universalisme, communalisme, désintéressement et scepticisme organisé. Les scientifiques qui agissent conformément à ces normes sont rationnels et humbles, capables de soumettre leurs productions à l’évaluation critique de leurs pairs, d’évaluer sans à priori le travail d’autrui et de s’auto-contrôler. Le respect de ces normes dépend de systèmes de communication (publication dans les revues scientifiques en particulier) et de gratification (nomination, distinction, obtention de fonds) dont l'analyse permet d'expliquer certains phénomènes de stratification au sein de la "communauté" scientifique. Cette approche a toutefois suscité de nombreux débats notamment quant à ce que représentent vraiment ces normes. Des contre-normes (p.ex. « garder le secret ») seraient aussi explicatives des comportements des scientifiques que les normes identifiées par Merton. Par ailleurs, dans leurs discussions internes, les scientifiques mobilisent autant les normes que les contre-normes pour défendre leur position ou affaiblir celle d’un collègue. Et surtout, ces normes seraient de nature idéologique et politique, utilisées par les scientifiques pour légitimer l’autonomie des sciences vis-à-vis du reste de la société, en particulier dans un contexte de montée en puissance de régimes autoritaires menaçant les scientifiques dans différentes régions du monde, comme ce fut le cas au cours du XXe siècle. Dans ce contexte, Merton (1973) a traité l'institution scientifique comme un modèle de démocratie des esprits, à l’abri des influences politiques. Toutefois, mobilisées au profit du développement technico-économique et de l’action publique (parfois militaire), les sciences constituent des sources de pouvoir, notamment en faisant autorité. Les questions de l'orientation et de la mobilisation des sciences fait dès lors l'objet de débats politiques récurrents. Elles soulèvent des questions de légitimité dans la société (sciences au service du progrès, de l'industrie, du prestige des Nations, de l'exploitation de la nature vs de projets de libération ou de résolution des problèmes auxquels le monde est confronté) tandis que leur spécificité a fait l’objet de nombreux débats chez les philosophes. Dans les relations Nords-Suds, elle est parfois traitée comme un enjeu des relations entre pays hégémoniques et non-hégémoniques ou en terme de centre-périphérie. Plus généralement, sa légitimité est questionnée vis-à-vis d'autres savoirs, locaux et indigènes notamment. De même, la fragmentation interne des sciences (prolifération de sous-spécialisations) a conduit les Nations Unies (convention de Rio de 1992) à demander qu'un effort d'intégration soit accompli car les problèmes auxquels sont confrontées les sociétés ont besoin d'une approche globale et non émiettée. Les dynamiques internes des sciences ont également été analysées de diverses autres façons : comme système d’échange de dons (Hagstrom 1965), comme système d’échange capitaliste et de lutte compétitive pour l’accumulation d’un capital symbolique (Bourdieu 1976), comme système politique où chacun tend à développer son domaine en gagnant de la crédibilité, convertible en ressources permettant de poursuivre (Latour, Woolgar 1988). Les relations entre scientifiques, voir aussi avec des non-scientifiques (industriels, médias, gouvernements, mouvements citoyens, communautés paysannes, etc.), constituent des réseaux sociaux dont les caractéristiques (taille, homogénéité / hétérogénéité, structure) expliquent les sciences en tant que phénomène social plus ou moins articulé à d'autres activités des sociétés. Depuis les années 1970, des chercheurs en sciences sociales (anthropologie, sociologie, histoire) ont investi l’étude des sciences en s’inspirant notamment des travaux de l’historien Kuhn (1957) (paradigme) et de l'anthropologie avec pour prétention de rendre compte des contenus (Sociology of Scientific Knowledge, SSK) et des pratiques scientifiques. Les sciences apparurent alors sous un nouveau jour. Les sciences sociales ne se cantonnent dès lors plus à l’examen des conditions sociales de possibilité de la science mais tentent d'expliquer aussi les productions scientifiques (données, théories, concepts) à partir de facteurs sociaux ou à partir des pratiques sociotechniques concrètes. Elles mettent en évidence la flexibilité interprétative des énoncés scientifiques (ni la nature, ni la méthode, ni la logique n’impose de vérité unique aux chercheurs) qui conduit à prendre en compte aussi d'autres facteurs explicatifs, notamment les rapports de forces, les mouvements de société, les traditions de pensée, les savoirs tacites, la nature du rapport au monde et à la nature, et les savoir-faire hérités. Du côté de la sociologie et de l'histoire, des auteurs vont rendre compte de l’action scientifique comme d'une rivalité entre scientifiques pour produire des énoncés de connaissances et les imposer aux autres. Ces scientifiques étant liés à des groupes sociaux, les intérêts de ces derniers orienteraient en partie le choix des objets de recherche, des approches et, par conséquent, les productions scientifiques. Les controverses entre chercheurs conduiraient ceux-ci à renforcer la robustesse de leurs affirmations et constitueraient ainsi un moteur des dynamiques scientifiques. Ces approches conduisent aussi à symétriser les analyses portant sur la constitution des savoirs scientifiques et celles portant sur les autres formes de savoirs, de systèmes de pensées ou de croyances. Des chercheurs britanniques (Bloor 1976 ; Collins 1985) prônent alors des principes de causalité, d'impartialité, de symétrie et de réflexivité dans l'étude des sciences. “Connaissances vraies” et “croyances fausses” devraient être expliquées par les mêmes registres de causalité (relations causales entre des variables sociologiques et contenus de connaissance, production négociée de connaissances consensuelles et clôture des controverses, analyse du discours). A la fin des années 1970, des chercheurs commencent à s’intéresser aux pratiques scientifiques concrètes. Ils observent les processus d’ajustement locaux et contingents et décodent les savoirs tacites incorporés dans les individus, instruments et formes d’organisation. Leurs études rendent compte de la production des faits, des données, des énoncés et des accords entre chercheurs, de l’articulation entre éléments hétérogènes, de la construction collective et négociée des publications. Adoptant des postures héritées de l'anthropologie, ils décrivent les processus de fabrication et de stabilisation des énoncés scientifiques en séjournant longuement au sein de laboratoires où se produisent des savoirs scientifiques. Ainsi, Latour, de retour d'une enquête en Afrique, débarque dans un laboratoire de biochimie réputé ; il cherche à y étudier “la pensée scientifique” en train de se faire et rend compte de l'importance des pratiques d'inscription. Il publie Laboratory Life. The Social Construction of Scientific Facts en 1979 (Latour, Woolgar, 1988). Knorr-Cetina (1981), en Allemagne, Lynch (1985), aux États-Unis, mobilisent l’ethnométhodologie et montrent les productions scientifiques comme des accomplissements pratiques situés. D’autres chercheurs héritiers de l’école pragmatique américaine et de l’interactionnisme symbolique de Chicago rendent aussi compte des productions scientifiques en rendant compte des perspectives des acteurs en présence. L’anthropologue Traweek (1988) étudie le monde des physiciens des particules, de même que d'autres le feront d'autres laboratoires (p.ex. Houdart 2013) ou de lieux de fabrication de connaissances technologiques (Downey 1998 ; Vinck 1999). Soucieux de rendre compte de l'intrication des sciences dans la société, notamment via les processus d'innovation, des chercheurs (Callon 1986 ; Latour 1989) conçoivent une approche (théorie de l’acteur-réseau, analyse des processus de traduction et de construction de réseaux sociotechniques) devant permettre de rendre compte des sciences et techniques en évitant les dichotomies héritées (nature/culture, sujet/objet, notamment). Ils ouvrent ainsi la réflexion sur une nouvelle anthropologie des connaissances.
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Giordano, Christian. „Nation“. Anthropen, 2017. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.048.

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La meilleure définition de la nation est sans doute celle que propose Benedict Anderson lorsqu’il parle de communauté politique imaginée (Anderson, 1983). Ce faisant Anderson met en doute la validité de certaines caractéristiques mystificatrices, quoique considérées comme objectives, attachées au concept de nation. Cette critique s’adresse à Ernest Gellner et à Eric J. Hobsbawn qui eux mettent en évidence l’invention et donc le caractère mystificateur attaché à l’idée de nation (Gellner, 1983, Hobsbawm and Ranger, 1983). La posture théorique spécifique qu’adoptent Gellner et Hobsbawn ne saurait surprendre, car le premier est issu d’un terreau philosophique et méthodologique de type néopositiviste, tandis que Hobsbawm est notoirement associé à un marxisme modéré. Anderson, avec son idée de nation comme communauté politique imaginée, se trouve être très proche des positions de type interprétatif. Il évoque de ce fait indirectement Max Weber selon lequel il est fondamental de reconstruire le sens que les acteurs eux-mêmes, en tant que membres d’une société, donnent à leur comportement. Lorsque Anderson définit la nation comme une communauté politique imaginée, il insiste sur le fait que les membres individuels de ces groupes sociaux, bien que ne se connaissant pas personnellement et que n’ayant fort probablement pas l’occasion de se rencontrer durant leur vie, partagent le même sentiment d’appartenance (Anderson, 1983: 15). La nation est imaginée comme une entité circonscrite et par conséquent démographiquement définie, même si ses frontières peuvent varier en fonction de circonstances historiques particulières. En fait une nation peut s’étendre ou se rétrécir du point de vue de son territoire comme c’est le cas de certaines nations d’Europe centrale et orientale (Hongrie, Roumanie, Bulgarie etc.). L’essentiel de ce caractère limité du point de vue structurel et démographique réside cependant dans le fait qu’aucune nation ne souhaite inclure l’humanité entière. En reprenant une réflexion de Max Weber, on peut remarquer que la nation est imaginée comme une communauté partiellement ouverte vers l’extérieur parce qu’il est inacceptable que n’importe quel membre du genre humain en fasse partie. La nation est en outre imaginée comme une communauté d’égaux, liés entre eux par d’étroites relations de fraternité et de parenté réelle, rituelle ou symbolique, même si cela ne correspond pas à la réalité socio-structurelle et à la dimension de la société. Car dans toute société nationale il existe d’évidentes inégalités sociales et des divisions entre couches, classes, castes ou milieux. Enfin la nation est imaginée comme étant souveraine, à savoir comme une communauté politiquement indépendante, même si ce n’est pas toujours le cas. De fait il existe encore aujourd’hui des nations sans État mais qui aspirent à l’indépendance et donc à se constituer en société souveraine pourvue d’un État propre. Le débat au sujet du rapport entre nation et nationalisme est encore vif. Anthony D. Smith pense que la nation précède le nationalisme et que ce dernier est la conséquence logique de l’émergence des nations même dans des époques fort lointaines (Smith, 1998). A cause de son point de vue, Smith s’est vu reprocher d’être primordialiste dans la mesure où il voit l’origine de la nation dans des temps archaïques. Gellner pour sa part a pris le contrepied de cette perspective, en mettant en évidence le fait que la nation est un phénomène social issu de la modernité occidentale, grâce aux inventions industrielles et en premier lieu grâce à l’imprimerie, mais également à son nouveau système économique capitaliste allant de pair avec l’émergence de classes entrepreneuriales à la recherche de nouvelles ressources primaires et de nouveaux marchés (Gellner 1983) Les nouveaux États-nations issus de ces mutations ont obtenu leur légitimité grâce à la rhétorique nationaliste. C’est donc le nationalisme qui génère l’idée de nation et non l’inverse, ainsi que le prétendent la majorité des auteurs de tendance primordialiste. Le nationalisme est l’instrument idéologique essentiel pour les nations sur lesquelles viennent se fonder les nouveaux États, en tant qu’institutions politiques de la modernité. Selon la thèse de Gellner, le nationalisme représente la formule politique nécessaire pour justifier l’exercice du pouvoir de la part des classes politiques dans les États-nations (Mosca 1966). L’organisation politique spécifique de la nation en tant que communauté imaginée est l’État-nation qui trouve sa source dans l’Europe de la fin du 18e siècle. Toutefois il serait faux de parler d’un modèle d’État-nation universel. On peut en effet distinguer deux types idéaux d’État-nation, à savoir le modèle français et le modèle allemand (Brubaker 1992). On a souvent observé que le modèle français de l’État-nation est fondé sur l’idée de nation politique. Selon cette vue l’État-nation serait le résultat d’un pacte politique, voire d’un contrat entre les citoyens de cet État-nation. C’est dans ce sens que Jules Renan a défini la nation et son organisation politique comme le résultat d’un plébiscite de tous les jours. Il s’agit de souligner par cette formule que la nation française et son État consistent en théorie en une communauté élective. Ce type d’État-nation est donc une patrie ouverte au sein de laquelle les différences religieuses et ethniques n’ont, du moins en théorie, aucune importance (Dumont 1991: 25). On sait bien que cette conception non ethnique de la nation, postulée par la Révolution française a été modifiée plusieurs fois jusqu’à présent. En fait les Constitutions de 1791 et 1793 garantissaient la citoyenneté à toute personne étrangère habitant la France et par conséquent il n’était pas nécessaire d’avoir acquis l’identité française. Autrement dit il était possible d’obtenir la citoyenneté sans avoir acquis auparavant la nationalité, à savoir avant d’adopter certains traits culturels particuliers et certains comportements passant pour typiquement français (Weil, 2002). La séquence citoyenneté-nationalité sera pourtant inversée déjà au 19e siècle avec l’introduction de certains prérequis culturels comme la connaissance de la langue nationale, sans compter l’adoption d’un style de vie considéré comme français. Bien qu’affaiblie par les diverses modifications du code de la nationalité dans les années quatre-vingt-dix (Loi Pasqua de 1993 et Loi Guigou de 1998), l’idée originale de citoyenneté n’a jamais vraiment été abandonnée jusqu’à maintenant. L’État français se fonde sur une conception subjective, voire individualiste de la nation en fonction de laquelle tout étranger habitant l’hexagone peut encore aujourd’hui devenir citoyen français grâce au processus d’assimilation. Les différences, les identités et les frontières ethnoculturelles ne sont jamais définitivement insurmontables. Du moins en théorie, tout être humain est intrinsèquement capable de devenir membre de la nation. Le revers de la médaille est que, en fait, l’État-nation français a toujours eu de grandes difficultés à reconnaître les minorités ethnoculturelles. Ces dernières furent systématiquement assimilées de force durant tout le 19e siècle et sont aujourd’hui encore ignorées. La conception allemande de la nation a été définie comme ethnique. Il en est issu un modèle d’État-nation fondé sur la généalogie et sur l’origine commune de ses citoyens. L’idée de nation et partant d’État-nation, a souvent été mise en relation avec le concept de Volk, en tant que peuple synonyme de nation. Toutefois durant le 18e siècle la notion de Volk ne possédait pas encore cette connotation ethnique qui, selon certains auteurs, devient « l’explosif le plus dangereux des temps modernes » (Finkielkraut, 1987: 56 ss.). L’ethnicisation du Volk a lieu au milieu du 19e siècle grâce à un important groupe d’intellectuels parmi lesquels il faut compter des politiciens, des artistes, des juristes, des philosophes, des historiens, des folkloristes etc. Cependant, la véritable transformation politico-légale intervient avec l’introduction d’un concept restrictif du jus sanguinis (Pierre-Caps 1995: 112). Le nationalisme radical de l’après Première Guerre mondiale a favorisé l’ethnicisation graduelle du modèle allemand qui a connu son apogée durant le national-socialisme avec les lois de Nürenberg dans lesquelles la racialisation du Volk et de l’État-nation allemand est légalisée. Cependant, après le Deuxième Guerre mondiale, dans l’Allemagne divisée, la République fédérale allemande (RFA) aussi bien que la République démocratique allemande (RDA) ont conservé les marques de la conception unitaire et ethnique du Volk et du jus sanguinis bien visibles, même après la réunification de 1990. Il est symptomatique à cet égard que les descendants d’Allemands « rentrés » de l’Europe orientale et de l’ex-URSS aient obtenu la nationalité, grâce à l’idée de Volk et de jus sanguinis, en un rien de temps, au contraire des millions d’immigrés, notamment d’origine turque, qui étaient confrontés aux plus grandes difficultés sur le chemin de l’acquisition de la nationalité allemande. On n’observe un léger assouplissement de l’ethnicisation qu’après 1999, principalement durant le gouvernement du chancelier social-démocrate Gehrard Schröder. Ce n’est cependant qu’aux enfants d’immigrés nés en Allemagne que les lois adoptées par ce gouvernement ont accordé certaines facilités pour obtenir la nationalité allemande Les deux prototypes cités ont inspiré de nombreux États-nations, européens ou non, ce qui en a fait des modèles de référence au niveau mondial. Le modèle français comme le modèle allemand poursuivent tous les deux le projet d’une nation cherchant à se procurer une organisation politique - l’État-nation - capable de garantir une homogénéité culturelle qui, à son tour, garantit la stabilité politique. La différence se trouve dans les deux manières de procéder pour y parvenir. Le modèle français, étant fondé sur le caractère subjectif et individualiste de la nation, rend accessible à l’étranger, du moins en principe, la voie de l’acculturation et par conséquent de sa pleine intégration et inclusion dans la communauté nationale grâce notamment à l’institution du jus soli. Le modèle allemand en revanche, est fondé sur le caractère objectif et collectif de la nation, selon une vision essentialiste et très rigide de l’appartenance ethnique, soumise au jus sanguinis. L’appartenance à la nation allemande comporte, du fait qu’elle est extrêmement restrictive, une forte tendance à l’exclusion de qui ne possède pas les requis ethniques. Les deux modèles ont tous deux connu depuis toujours de grandes difficultés à reconnaître la diversité culturelle, et ils présentent par conséquent une certaine incompatibilité avec la pluriethnicité et la multiculturalité. Cela n’est pas surprenant puisque les deux modèles se proposent de réaliser le projet d’une nation, d’un État souverain, d’un territoire monoethnique. Pour un tel projet la diversité ethnico-culturelle est forcément dysfonctionnelle. Dans les années quatre-vingts et quatre-vingt-dix du siècle passé, dans le cadre d’une globalisation galopante, plus apparente d’ailleurs que réelle, et avec l’ouverture des frontières qui suivit la chute de l’Union soviétique, de nombreux auteurs bien connus, en sciences sociales comme en anthropologie, pensaient que l’idée de nation appartenait davantage au passé qu’au présent ou au futur. On croyait que les sociétés étaient devenues transnationales, à savoir qu’elles deviendraient plus fluides, ou comme le remarquait le philosophe Zygmunt Bauman, qu’elles allaient proprement se liquéfier (Bauman 2000) C’est la notion de transnationalisme qui apparaît le plus souvent pour indiquer la capacité personnelle ou collective de dépasser les barrières culturelles et les frontières nationales et de passer d’une appartenance et d’une identité à l’autre avec la plus grande facilité. Ceux qui adoptent l’approche du transnationalisme considèrent ainsi la société comme un œcoumène global dans lequel les individus aux identités devenues désormais nomades, vivent et interagissent dans des milieux cosmopolites (ceux que l’on appelle les ethnoscapes) marqués par l’hybridation et la créolisation culturelle (Appadurai 1996). Cependant, cette vision suggestive et optimiste, inhérente à l’utilisation du préfixe trans, ne semble adéquate que pour l’analyse de certains groupes minoritaires au statut social élevé, comme par exemple certaines élites migrantes dîtes aussi expats (managers allemands à Tokyo, opérateurs financiers américains à Hong Kong, correspondants de presse au Moyen-Orient, spécialistes en informatique indiens à la Silicon Valley, etc.). Vouloir étendre à la société globale cet aspect spécifique de la complexité culturelle, voire même lui donner une orientation normative, serait entreprendre une nouvelle et dangereuse réification de la vision utopique du métissage universel. En fait, la réalité est bien différente de ce scénario global si optimiste. Les guerres en ex-Yougoslavie ont mis en évidence déjà dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier que l’idée de nation était encore importante et que la fin de l’histoire évoquée par Francis Fukuyama (Fukuyama 1992), comme réalisation d’une unique société globale sans différences nationales, était bien loin de la réalité. A vrai dire les deux premières décennies du vingt-et-unième siècle ont vu, surtout en Europe, le retour inattendu de la nation avec la montée des mouvements régionalistes d’une part et du populisme nationaliste d’autre part, ce que l’on peut interpréter comme deux expressions et stratégies de la résistance contre certaines conséquences des processus de globalisation. Les premiers ont réinterprété le concept de nation pour des revendications régionales à l’intérieur d’entités pluriculturelles de vieille date (Catalogne et Ecosse s’opposant respectivement à l’Espagne et à la Grande Bretagne). Les seconds utilisent en revanche le concept de nation pour mobiliser la population contre les immigrants et les réfugiés, ces derniers étant considérés par les mouvements populistes comme une menace contre l’intégrité nationale.
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