Zeitschriftenartikel zum Thema „Groupes statiques“

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Pham, Thierry H., Isabelle Debruyne und Audrey Kinappe. „Évaluation statique des délits violents chez les délinquants sexuels incarcérés en Belgique francophone“. Criminologie 32, Nr. 2 (02.10.2002): 117–25. http://dx.doi.org/10.7202/004739ar.

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Résumé L'étude compare, à travers des variables statiques, des comportements anti- sociaux chez trois groupes de délinquants sexuels incarcérés en Belgique francophone. Les trois groupes étaient constitués de (1) 51 violeurs, (2) 46 abuseurs sur mineurs et (3) 41 auteurs d'inceste. Les variables concernaient : (a) le niveau de condamnation ; (b) l'âge relatif aux derniers faits ; (c) le nombre et (d) le type de délits violents et non violents ; (e) le nombre total et (f) le type de victimes. Les résultats suggèrent que par rapport aux deux autres groupes, les violeurs sont plus jeunes et manifestent un nombre plus élevé de délits généraux et violents en particulier. Dans l'ensemble, les résultats sont congruents avec les données de la littérature qui suggèrent que par rapport aux autres catégories de délinquants sexuels, les violeurs manifestent davantage de comportements antisociaux.
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Martin, Philippe. „De la naissance du syntagme au groupe accentuel et à la structure prosodique“. Travaux de linguistique 84-85, Nr. 1 (25.07.2023): 73–89. http://dx.doi.org/10.3917/tl.084.0073.

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Les « scories » de la parole spontanée, hésitations, répétitions, abandons, reformulations et surtout reprises, constituent autant d’indices observables pour assigner au groupe accentuel, séquence de mots ne comprenant qu’une seule syllabe accentuée (hors accent d’insistance et en position finale en français), le rôle d’unité minimale non seulement prosodique mais aussi lexicale se substituant aux mots orthographiques. La structure prosodique de la phrase, définie par des regroupements accentuels en plusieurs niveaux, est déterminée par des relations de dépendance entre groupes, tels qu’indiquées par des mouvements mélodiques à l’endroit des voyelles des syllabes accentuées. Ces mouvements sont catégorisés selon leur direction montante ou descendante, au-dessus ou en dessous d’un seuil différenciant les changements mélodiques censés être perçus comme tels de ceux perçus comme tons statiques, le seuil de glissando. La structure prosodique est ainsi définie indépendamment de la structure syntaxique, avec laquelle elle peut être ou non congruente.
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CLERC, L. „Réforme de la structure de commandement intégré de l’Alliance Atlantique : le processus de transition du « Supreme Headquarters Allied Powers Europe » (SHAPE).“ Médecine et Armées Vol. 41 No. 3, Volume 41, Numéro 3 (01.06.2013): 235–40. http://dx.doi.org/10.17184/eac.6678.

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Afin de renforcer son efficience et de mieux s’adapter aux nouvelles menaces et aux nouveaux défis, l’Alliance Atlantique est en train de réformer sa structure de commandement intégré. Cette réforme comporte, sur le plan organique, la réduction des effectifs et du nombre des états-majors associée à la modification de leur répartition géographique. Sur le plan fonctionnel, les principales modifications sont constituées par la création d’une structure d’anticipation, de planification et de conduite des opérations au niveau stratégique (SHAPE) ainsi que par la transformation, au niveau opératif, des Joint Force Command (JFC) statiques en Joint Force Headquarters (JFHQ) projetables. Cette réforme concerne aussi les branches médicales des différents états-majors dont le nombre de postes va être légèrement augmenté (passant de 37 à 38) alors qu’il sera réduit de 25 % dans les autres entités. Leur répartition géographique sera cependant très différente. Par ailleurs, la branche médicale du SHAPE deviendra l’autorité de toutes les autres branches médicales d’Allied Command Operations (ACO), y compris pour celles des commandements de composantes. Elle reprendra aussi une partie des attributions des branches médicales des JFHQ. L’aspect le plus positif de la réforme est que les branches médicales seront maintenues dans une structure qui gère les ressources et resteront en dehors de l’entité logistique. Le fait que les chefs des branches médicales resteront membres des groupes de conseillers spéciaux, en double casquette, leur permettra un accès direct au commandant des états-majors en qualité de conseiller médical, est aussi un aspect très positif.
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Eastman, Byron. „A Catastrophe Theory of Union Behaviour“. Articles 40, Nr. 2 (12.04.2005): 340–50. http://dx.doi.org/10.7202/050137ar.

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Les contributions aux études sur la négociation collective sont fondées soit sur une analyse verbale qui comprend l'idée d'une zone d'indétermination, soit sur une analyse davantage quantitative qui repose sur les techniques de la théorie du jeu. Les deux groupes recourent essentiellement à des modèles statiques comprenant des variables qui changent peu. L'expérience indique, cependant, qu'une même suite d'événements peut mener d'un comportement de départ ferme à des changements brusques et dramatiques d'attitudes. Mathématiquement, de tels phénomènes ne sont pas «sages» (well-behaved) et de pareilles «manques de suite» conduisent à des problèmes insolubles. Un tel mode de comportement ressortait de la plupart des modèles jusqu'à ce que René Thom invente la trouvaille mathématique analytique connue sous le nom de théorie de la catastrophe, théorie que l'on applique dans plusieurs sciences, y compris, à l'heure actuelle, en économique. La théorie de la catastrophe la plus usitée est la catastrophe de «pointe», et c'est cette dernière qu'on applique dans le présent article. L'idée fondamentale en est qu'un syndicat, du moment où il entreprend la négociation d'une convention collective, peut s'y engager sans beaucoup de conviction, mais il peut soudainement changer de position. S'il doit affronter simultanément des risques considérables et de fortes provocations, il peut devenir très docile ou, tout à coup, très agressif. L'attitude qu'on prend dépend pour beaucoup des opinions qui prévalent à l'intérieur du syndicat immédiatement avant le changement draconien dans le comportement du groupe. La «frontière» qui sépare un comportement docile d'un comportement agressif de la part du syndicat est en réalité un «territoire». Le changement dramatique d'attitude ne se produit qu'après que le «territoire» est traverse. Une suite de petits changements en influant sur les variables peut avoir pour résultat un grand bouleversement (une catastrophe) dans le comportement du syndicat.
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Dale, Ann, und Ted Naylor. „Dialogue and Public Space: An Exploration of Radio and Information Communications Technologies“. Canadian Journal of Political Science 38, Nr. 1 (März 2005): 203–25. http://dx.doi.org/10.1017/s0008423905050080.

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Abstract.The use of internet technologies, specifically interactive electronic dialogues, has the potential to revive the shrinking Canadian public sphere. Precedent for this assertion can be found in the historical effect of radio technology. The development of Canadian radio forums in the twentieth century such as the National Farm Radio Forum and the Citizen's Forum provided a crude two way interactive medium that helped to shape collective Canadian norms and values. The internet holds the potential to reintroduce national dialogues and reinvigorate the public sphere at a time when Canadians both need and want to address national issues such as environmental concerns and sustainable development. As such dialogue occurs in a “cyberspace” removed from the limitations of physical geography, internet dialogues allow participants from widely diverse groups to come together, surmounting traditional barriers to interaction. Though the danger exists that internet technologies will be abused to reinforce passive static forms of communication, the potential for highly interactive two way dialogue holds the promise of bringing the public into timely and necessary debates on public policy.Résumé.L'utilisation des technologies de l'Internet, spécifiquement les dialogues électroniques interactifs, a la capacité de ranimer le public canadien. Cette affirmation peut être prouvée en constatant l'effet historique de la technologie de la radio : au vingtième siècle, le développement canadien des tribunes radiophoniques tels que le forum de la ferme nationale et celui des citoyens ont aidé à mettre sur pied un média permettant un dialogue direct entre les participants sur les normes et les valeurs canadiennes collectives. L'Internet a la capacité de réintroduire les dialogues et de revigorer le public national à un moment où les Canadiens ont besoin et veulent discuter des problèmes nationaux tels que l'environnement et le développement durable. Lorsqu'un tel dialogue se produit dans un “ Cyberespace ”, les limites géographiques sont éliminées et ceci permet à des groupes de divers participants de s'unir, surmontant les barrières de communication traditionnelles. Bien que le danger existe où les technologies de l'Internet pourraient être abusées pour ainsi renforcer les formes passives et statiques de communication, le potentiel pour un média permettant un dialogue direct promet de rassembler le public pour des discussions nécessaires sur l'ordre public.
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Hosseini-Sadrabadi, Hamid, Sebastien Volcy, Bruno Chareyre, Christophe Dano, Luc Sibille und Pierre Riegel. „Un pénétromètre à pointe contrôlé en force ou en déplacement pour une caractérisation étendue des sols“. Revue Française de Géotechnique, Nr. 178 (2024): 1. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2024004.

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Cette étude présente une méthode pénétrométrique novatrice utilisant un pénétromètre statique (CPT) équipé d’une pointe mécanique. L’objectif est d’évaluer les propriétés du sol, la sensibilité à la liquéfaction, en donnant la possibilité de réaliser les essais dans des conditions difficiles d’accès. Contrairement aux pénétromètres statiques traditionnels, cette méthode se concentre sur la résistance de pointe et utilise un chargement contrôlé en force ou en déplacement depuis la surface. Les essais expérimentaux ont été effectués avec un pénétromètre spécialement développé par le Groupe Equaterre, dans une chambre de calibration. Le massif de sable fin était soumis à une contrainte de confinement contrôlée. De plus, un modèle numérique basé sur la méthode des éléments discrets a été utilisé pour analyser les résultats. Les avantages de cette méthode péétrométrique incluent la possibilité d’évaluer la résistance de pointe, la rigidité du sol, et la détection in situ de la sensibilité à la liquéfaction, évitant ainsi les difficultés liées à l’échantillonnage dans les zones de faible cohésion et de faible compacité. En résumé, cette étude explore les possibilités offertes par cette méthode pénétrométrique innovante, tant sur le plan expérimental que numérique, en fournissant des informations précieuses sur les propriétés du sol et la susceptibilité à la liquéfaction.
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ROSQUOET, Frédéric. „Groupe de pieux sous charge latérale statique et cyclique“. Revue Française de Génie Civil 7, Nr. 1 (Januar 2003): 133. http://dx.doi.org/10.1080/12795119.2003.9692482.

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Parent, Geneviève, Jean-Pierre Guay und Raymond A. Knight. „Évaluation de la validité prédictive de neuf instruments chez les agresseurs sexuels adultes“. Criminologie 42, Nr. 2 (19.11.2009): 223–47. http://dx.doi.org/10.7202/038606ar.

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Résumé Un large éventail d’instruments s’offre aux cliniciens pour évaluer le risque que posent les délinquants sexuels. La présente étude vise à comparer la validité prédictive de huit instruments (VRAG, SORAG, RRASOR, Statique-99, Statique-2002, RM2000, MnSOST–R et SVR-20) et un outil de référence (PCL-R) selon quatre types de récidive (nuisance sexuelle, récidive sexuelle, récidive violente non sexuelle et récidive non violente et non sexuelle) et pour trois groupes d’agresseurs sexuels. Les résultats indiquent que ces outils ont une validité prédictive marginale à modeste en ce qui concerne la récidive sexuelle. Cependant, une étude plus détaillée en fonction du type d’agresseurs indique une plus grande efficacité de ces instruments pour la récidive sexuelle chez les agresseurs d’enfants et pour la récidive non sexuelle chez les agresseurs de femmes. Les outils actuariels ne permettent de prédire aucune forme de récidive chez les agresseurs mixtes.
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Lambert, Serge. „Compactage Horizontal Statique : retours d’expérience“. Revue Française de Géotechnique, Nr. 162 (2020): 3. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2020005.

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Le procédé de Compactage Horizontal Statique, mis en œuvre pour la première fois aux États-Unis dans les années 1950 par les ingénieurs d’Hayward Baker Inc. (Groupe KELLER), a été développé considérablement par la suite, de telle sorte que depuis le début des années 1990, il trouve également une diffusion croissante en Europe (Warner J. 1982. “Compaction grouting-the first thirty years”. Gr Geotech Eng, ASCE, 1982: P694–707). Alors qu’à l’origine, les applications du procédé étaient limitées à la consolidation sous les fondations d’ouvrages susceptibles de subir des tassements, il en existe maintenant beaucoup d’autres. Aujourd’hui, les domaines d’application du Compactage Horizontal Statique sont multiples : amélioration et renforcement de sol pour des ouvrages neufs ou des reprises en sous-œuvre mais également pour des traitements de vides karstiques. Un exemple de chantier vient illustrer une application de ce procédé sous des éoliennes en mettant en évidence les avantages de ce procédé dans un contexte géotechnique difficile de zones décomprimées et de vides dans la craie jusqu’à des profondeurs de 20 à 45 m. Il a également été associé à un autre procédé de renforcement de sol par inclusions rigides pour traiter les sols superficiels. La détection et la délimitation des zones d’anomalies par des sondages destructifs avec enregistrements de paramètres n’ont pas été possibles en phase projet et ont été très compliquées en phase travaux pour garder un délai d’exécution court. Le retour d’expérience de cette opération montre que dans un tel contexte, il y a lieu de prévoir plusieurs mailles : une maille primaire lâche sur l’ensemble de l’emprise de l’ouvrage de manière à délimiter grossièrement les zones à injecter, et une maille secondaire voire tertiaire en intermaille, pour circonscrire précisément la zone d’anomalies.
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Gagnon, Benoît. „Les opérations terroristes réseaucentriques“. Criminologie 39, Nr. 1 (26.06.2006): 23–42. http://dx.doi.org/10.7202/013124ar.

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RésuméLes travaux effectués sur le terrorisme ont tendance à décrire le phénomène comme un élément statique. Or, pour bien comprendre le terrorisme, il est de notre avis qu’il faut plutôt conduire des analyses plus « biologiques » qui examinent, en juxtaposition, le fonctionnement interne des groupes terroristes et l’environnement dans lequel ils évoluent. Ce texte aura donc pour but de prendre en considération cette dynamique interne/externe. Cela nous permettra de constater que les organisations terroristes contemporaines ont pu créer de nouvelles méthodes de fonctionnement : les opérations réseaucentriques. Ce nouveau mode opérationnel a pour objectif d’accroître l’efficacité de l’organisation terroriste et de lui permettre de mieux faire face au contexte de sécurité actuel. En exploitant le potentiel des technologies de l’information, les groupes terroristes se sont dotés de moyens pour résister aux opérations contre-terroristes.
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Phaneuf-Jolicoeur, Xavier. „« Les plus game dans l’game » : aspects de la poétique d’Alaclair Ensemble1“. Analyses 16, Nr. 2 (26.07.2022): 155–75. http://dx.doi.org/10.7202/1090845ar.

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Cet article analyse différents aspects de la poétique d’Alaclair Ensemble à la lumière de la notion polysémique de jeu, laquelle n’exclut pas celle de sérieux, mais se trouve constamment mise en tension avec elle. L’article traite successivement 1) de la jeunesse et du rajeunissement qu’évoque fréquemment l’oeuvre d’Alaclair; 2) du rapport transformateur qu’elle génère avec le désuet, le statique, le vieux jeu; 3) du foisonnement et de l’autodépréciation, deux traits connexes de la poétique du groupe; et finalement 4) de la façon dont cette oeuvre envisage la subjectivité et la collectivité, les fondant sur la complexité et les mélanges.
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Chenal, Lucie, Christophe Jeannin und Sarah Gebeile-Chauty. „La classe molaire est-elle correlée à la posture corporelle : Étude sur 311 sujets“. Revue d'Orthopédie Dento-Faciale 56, Nr. 2 (Mai 2022): 145–57. http://dx.doi.org/10.1051/odf/2022016.

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Alors que la relation entre la posture corporelle et les malocclusions est mal connue, les orthodontistes sont parfois pris à partie sur les prétendues conséquences des traitements orthodontiques sur la posture générale. L’objectif principal de cette étude transversale est de déterminer si la posture corporelle dans le sens antéropostérieur est corrélée au type d’engrènement molaire. Matériel et méthode : Dans une étude d’observation, la posture corporelle de 311 patients a été évaluée. Les sujets ont été groupés en fonction de leur classe molaire, du surplomb et du recouvrement incisif. Leur statique posturale a été évaluée au moyen d’une plateforme de stabilométrie. Les différents groupes ont été statistiquement comparés au seuil de 5%. Résultats : Plus la mésiocclusion molaire maxillaire augmente, plus la posture corporelle est antéfléchie (p = 0.03). En revanche, la posture corporelle n’est pas corrélée au surplomb, au recouvrement et aux occlusions asymétriques. Le contrôle postural s’améliore avec l’âge (r = − 0,39). Discussion : Une corrélation entre la posture et l’occlusion existerait dans le sens sagittal. Les problèmes posturaux ne seraient ainsi pas systématiquement imputables au traitement orthodontique mais associés à la malocclusion initiale. Une étude future serait nécessaire afin d’évaluer l’influence du traitement orthodontique sur la posture.
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Lambert, Serge. „Comportement d’une fondation superficielle sur sol renforcé par colonnes mixtes : étude expérimentale“. Revue Française de Géotechnique, Nr. 168 (2021): 2. http://dx.doi.org/10.1051/geotech/2021012.

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La colonne mixte ou la colonne à module mixte (CMM®) est un procédé de renforcement de sol alternatif aux deux techniques les plus utilisées en France : les inclusions rigides et les colonnes ballastées. Elle se compose d’une partie supérieure de 1,5 m environ de gravier refoulé et compacté (inclusion souple de type colonne ballastée) qui peut accepter des efforts de cisaillement importants et une partie inférieure rigide (inclusion rigide) qui permet de réduire fortement les tassements. Une étude expérimentale en laboratoire d’une semelle carrée reposant directement sur un groupe de quatre CMM® mises en place dans une argile molle a été réalisée au Laboratoire 3SR (Grenoble) afin d’analyser la réponse de ce système sous différentes charges statiques et dynamiques. Les résultats indiquent une augmentation significative de la portance de la fondation sur colonnes mixtes et une dissipation importante de l’énergie inertielle sismique dans la partie supérieure souple.
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Zurbach, Julien. „La formation des cités grecques“. Annales. Histoire, Sciences Sociales 68, Nr. 4 (Dezember 2013): 955–98. http://dx.doi.org/10.1017/s0395264900015079.

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RésuméOn oppose couramment aujourd’hui deux conceptions des sociétés grecques archaïques,liées pour l’une à une définition juridique et statique des groupes de statut, pour l’autre à un statut social individuel, fluide et produit de stratégies de distinction diverses. Cet article vise à dépasser cette opposition en examinant l’histoire des groupes de statut à l’époque archaïque. Après une analyse des grandes étapes de l’historiographie complexe existant sur la question, il propose une histoire des statuts dans les cités grecques en formation. La création de statuts nouveaux est un trait essentiel de l’histoire des cités, liée notamment à la dette et la guerre. Les statuts sont collectifs et souvent imposés, mais ils n’en ont pas moins une histoire qui se situe au cœur même de la formation des cités grecques. De nouveaux groupes sont créés pour répondre au besoin de main-d’œuvre des aristocraties du VIIesiècle av. J.-C. Les conflits qui en résultent aboutissent à des évolutions des systèmes alimentaires et fonciers, et cette réorganisation de l’entitlement, réponse des communautés à la crise qui les frappe, passe par la manipulation des statuts. Ce sont des conflits de classe qui amènent la définition d’un nouveau système de statuts.
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Muhlestein, Kerry. „Royal Executions: Evidence bearing on the Subject of Sanctioned Killing in the Middle Kingdom“. Journal of the Economic and Social History of the Orient 51, Nr. 2 (2008): 181–208. http://dx.doi.org/10.1163/156852008x307429.

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AbstractSanctioned killing in Ancient Egypt has been a much debated theme. So far, however, the perspective on this subject matter has been too broad, static, and limited in scope. Supported by a large body of inscriptional evidence dating to the Middle Kingdom, this paper argues that during this period the grounds for sanctioned killing and its practices were more wide-ranging than has often been supposed. Le thème de l'homicide sanctionné dans l'Égypte ancienne a fait l'objet de nombreux débats. Toutefois, jusqu'à présent l'approche a été trop générale, statique et limitée. Fondée sur l'étude de nombreuses inscriptions datant du Moyen Empire, cette contribution suggère que durant cette période les principes subordonnés aux pratiques de l'homicide sanctionné étaient plus variés qu'on ne l'avait cru auparavant.
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Bothorel, P., und X. Cuvillier. „Enquête observationnelle concernant la prise en charge des troubles de la statique pelvienne au sein d’un groupe d’urologue de même génération“. Progrès en Urologie 22, Nr. 13 (November 2012): 784. http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2012.08.102.

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Matencio López, Rita, Francisca José Serrano Pastor und Carmen Sánchez Fuster. „El aula de geografía e historia, un buen escenario para el desarrollo de la educación intercultural“. Áreas. Revista Internacional de Ciencias Sociales, Nr. 45 (31.12.2023): 33–53. http://dx.doi.org/10.6018/areas.528161.

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The purpose of this research is to know the perception about the intercultural competence of the different members of the educational community of a publicly owned institute. The methodology used has been based on an evaluative investigation using the CIPP evaluation model (Context, Input, Process and Product) in a Geography and History classroom of the 3rd year of Compulsory Secondary Education. This article focuses on the diagnostic and product phases. For the first a non-experimental survey-type design has been used, with a cross-section and with a descriptive-comparative purpose, in which three questionnaires have been used for each of the school´s educational agents: teachers, families and students. For the product phase, a scale of intercultural competence is used with the students assuming a pre-experimental static group comparison design. The results obtained legitimize and justify the need to carry out an intercultural treatment of the ESO curriculum. An intercultural intervention program has been designed, applied and evaluated. It has been analyzed if the participants have improved intercultural competence in its three areas: cognitive, affective and behavioral. The program designed, applied and evaluated provides didactic possibilities to contribute to the development and improvement of intercultural competence from the area of Geography and History. It is a good resource to discover social analysis from the intercultural parameters and, ultimately, for the knowledge of the social. La finalidad de esta investigación es conocer la percepción acerca de la competencia intercultural de los distintos miembros de la comunidad educativa de un instituto de titularidad pública. La metodología empleada se ha basado en una investigación evaluativa mediante el modelo de evaluación CIPP (Contexto, Entrada, Proceso y Producto) en un aula de Geografía e Historia de 3.º de Educación Secundaria Obligatoria. Este artículo se centra en las fases de diagnóstico y de producto. Para la primera se ha empleado un diseño no experimental tipo encuesta, de corte transversal y con una finalidad descriptivo-comparativa, en el que se han utilizado tres cuestionarios destinados a cada uno de los agentes educativos del centro: profesorado, familias y alumnado. Para la fase de producto, se utiliza con el alumnado una escala de competencia intercultural asumiendo un diseño pre-experimental de comparación de grupo estático. Los resultados obtenidos legitiman y justifican la necesidad de realizar un tratamiento intercultural al currículo de ESO. Se ha diseñado, aplicado y evaluado un programa de intervención intercultural. Se ha analizado si los participantes del mismo han mejorado la competencia intercultural en sus tres ámbitos: cognitivo, afectivo y comportamental. El programa diseñado, aplicado y evaluado aporta posibilidades didácticas de contribuir al desarrollo y la mejora de la competencia intercultural desde el área de Geografía e Historia. Es un buen recurso para descubrir el análisis social desde los parámetros interculturales y, en definitiva, para el conocimiento de lo social. L'objectif de cette recherche est de connaître la perception de la compétence interculturelle des différents membres de la communauté éducative d'une école secondaire publique. La méthodologie utilisée était basée sur une recherche évaluative utilisant le modèle d'évaluation CIPP (Context, Input, Process and Product) dans une classe de géographie et d'histoire de la 3ème année de l'enseignement secondaire obligatoire. Cet article se concentre sur les phases de diagnostic et de produit. Pour le premier, un plan d'enquête non expérimental, transversal, descriptif-comparatif a été utilisé, dans lequel trois questionnaires ont été utilisés pour chacun des agents éducatifs de l'école: les enseignants, les familles et les élèves. Pour la phase produit, une échelle de compétence interculturelle a été utilisée avec les élèves, en supposant un design pré-expérimental de comparaison de groupes statiques. Les résultats obtenus légitiment et justifient la nécessité d'un traitement interculturel du curriculum de l'ESO. Un programme d'intervention interculturelle a été conçu, mis en œuvre et évalué. Il a été analysé si les participants ont amélioré leur compétence interculturelle dans trois domaines : cognitif, affectif et comportemental. Le programme conçu, mis en œuvre et évalué offre des possibilités didactiques pour contribuer au développement et à l'amélioration de la compétence interculturelle dans le domaine de la géographie et de l'histoire. C'est une bonne ressource pour découvrir l'analyse sociale à partir de paramètres interculturels et, en bref, pour la connaissance sociale. O objectivo desta investigação é descobrir a percepção da competência intercultural dos diferentes membros da comunidade educativa de uma escola secundária pública. A metodologia utilizada foi baseada na investigação avaliativa utilizando o modelo de avaliação CIPP (Context, Input, Process and Product) numa sala de aula de Geografia e História no 3º ano do Ensino Secundário Obrigatório. Este artigo centra-se nas fases de diagnóstico e de produto. Para o primeiro, foi utilizado um desenho de inquérito não experimental, transversal e descritivo-comparativo, no qual foram utilizados três questionários para cada um dos agentes educativos da escola: professores, famílias e alunos. Para a fase de produto, foi utilizada uma escala de competência intercultural com os alunos, assumindo um desenho pré-experimental de comparação de grupos estáticos. Os resultados obtidos legitimam e justificam a necessidade de um tratamento intercultural do currículo do SSE. Foi concebido, implementado e avaliado um programa de intervenção intercultural. Foi analisado se os participantes melhoraram a sua competência intercultural em três áreas: cognitiva, afectiva e comportamental. O programa concebido, implementado e avaliado oferece possibilidades didácticas para contribuir para o desenvolvimento e melhoria da competência intercultural da área de Geografia e História. É um bom recurso para descobrir a análise social a partir de parâmetros interculturais e, em suma, para o conhecimento social. Traduzido com a versão gratuita do tradutor - www.DeepL.com/Translator
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Marie, Cécile, Pauline Maillot und Sylvain Hanneton. „Émersion et apprentissage moteur : manifestations neurovégétatives lors de l’adaptation à une perturbation“. Movement & Sport Sciences - Science & Motricité, Nr. 99 (2018): 47–57. http://dx.doi.org/10.1051/sm/2018012.

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La situation d’apprenant induit des phénomènes que l’on pourrait qualifier d’émersifs. De très nombreuses études se sont intéressées aux corrélats neuro-végétatifs de l’apprentissage de tâches cognitives, en particulier dans le cadre des apprentissages scolaires. Il y a cependant très peu de résultats qui concernent l’apprentissage moteur des habiletés complexes. Nous avons enregistré le rythme cardiaque (HR) et la réponse électrodermale (EDR) de participants impliqués dans une tâche d’adaptation à une perturbation visuo-manuelle. Vingt et un adultes droitiers ont effectué une tâche de pointage de cibles statiques avec une tablette graphique. Après une période de pré-test, nous avons introduit une discordance inattendue en rotation entre l’espace moteur (tablette) et l’espace visuel (écran), discordance disparaissant après une période d’adaptation. Quatre participants furent exposés à une perturbation faible (5°) alors que tous les autres subirent une perturbation plus importante (60°). Nous avons trouvé des changements significatifs de HR et de l’EDR lors de l’apparition et disparition de la perturbation, mais aussi lors de la phase d’adaptation dans le groupe 60°. Nous avons en particulier mis en évidence une baisse significative de HR et une augmentation significative de l’EDR lors de l’apparition de la rotation. Ces résultats confirment l’existence d’une réponse neurovégétative notable durant l’apprentissage moteur et ouvrent la voie à l’étude des corrélats neurovégétatifs de l’apprentissage moteur dans le cadre d’habiletés plus complexes et à leur interprétation dans le cadre de l’émersion.
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DÜPPE, Till. „L’histoire du concept d’équilibre en sciences économiques“. L'Actualité économique 92, Nr. 3 (30.05.2017): 581–94. http://dx.doi.org/10.7202/1040002ar.

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Le concept d’équilibre permet d’identifier le domaine de théorie économique dans la recherche actuelle en économie. Cette place prépondérante a plusieurs origines historiques. Avant même que la notion d’équilibre fasse son apparition, les arguments d’équilibre se retrouvaient dans les écrits du XVIIe siècle sur le commerce. C’est à la fin du XVIIIe siècle qu’il entre dans le vocabulaire des économistes politiques. C’était un concept analogique et surtout normatif se rapportant à l’ordre naturel de l’économie. À la fin du XIXe siècle, il s’enrichit d’une signification analytique, principalement grâce à la différenciation entre équilibre statique et dynamique. Entre les années 1940 et 1960, le concept évolue en notion métathéorique, devenant la pierre angulaire de l’analyse axiomatique de l’équilibre général; cette dernière deviendra le fondement de la modélisation mathématique actuelle. On retrouve également le concept dans la théorie des jeux, où il est le principal outil d’analyse sans être restreint à l’étude des marchés concurrentiels; il permet la formalisation d’environnements institutionnels et d’interactions stratégiques au niveau d’un individu ou d’un groupe. Dans presque tout modèle macroéconomique, la théorie de l’équilibre général reste le point de référence principal.
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Fayolle, Alain. „À la recherche du cœur de l’entrepreneuriat : vers une nouvelle vision du domaine“. Notes de recherche 17, Nr. 1 (16.02.2012): 101–21. http://dx.doi.org/10.7202/1008453ar.

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Ce travail présente des réflexions relatives à la formulation d’une nouvelle vision de l’objet de recherche au cœur, selon nous, de la recherche en entrepreneuriat. Nous décrivons, notamment, le concept de «situation entrepreneuriale ». Par situation entrepreneuriale, nous entendons toute situation qui relie un individu, très fortement engagé (consommation de ressources vitales : temps, argent, énergie, etc.) dans une action entrepreneuriale (comportements, décisions, activités, etc.), et un projet ou une organisation utilisé comme support de création de valeur. Une des caractéristiques, voire une des spécificités de la perspective que nous adoptons est que nous ne nous intéressons pas seulement à un acteur (individu ou groupe d’individus), une organisation ou une entreprise, mais bien davantage à un couple sujet-objet, individu-projet ou encore individu-organisation. Ce couple ne peut pas être dissocié dans toute approche scientifique (observation, analyse) d’une situation entrepreneuriale. Nous pensons donc qu’une situation entrepreneuriale peut être caractérisée par une conjonction sujet-objet et par un niveau de proximité ou de distance entre ces deux éléments. Dans ces conditions, une situation entrepreneuriale pourrait être qualifiée par la «mesure » de la distance séparant l’objet et le sujet impliqués dans cette situation. L’objet de recherche au cœur de l’entrepreneuriat correspond, de notre point de vue, à ces situations entrepreneu-riales qu’il est nécessaire de décrire et d’expliquer dans leurs dimensions statique et dynamique, afin que les connaissances produites par ce type de recherche puissent faciliter l’action des entrepreneurs et de ceux qui les accompagnent, tout en accroissant l’efficience des processus d’action et de décision.
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Dubé, Paul. „Des multiples espaces du transculturel : réflexions / actions à partir d’un paradigme rassembleur“. Contexte et vision 21, Nr. 1-2 (14.01.2011): 25–61. http://dx.doi.org/10.7202/045323ar.

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L’article propose une réflexion sur quelques enjeux identitaires stratégiques pour l’apprentissage en français langue première dans l’Ouest et le Nord canadiens et, plus largement, en milieu francophone minoritaire, en avançant des stratégies de repositionnement et d’adaptation aux nouvelles réalités, qui sont désormais marquées du sceau de l’hybride, du pluriel, de l’hétérogène et du multiple. La première partie de l’article est consacrée à un examen précis de la problématique de l’identité chez les jeunes, en particulier «l’identité bilingue». Loin d’être cet état immédiatement antérieur à l’assimilation, celle-ci se révèle un phénomène beaucoup plus complexe, où le rapport à l’identité et à l’appartenance de groupe fait l’objet de renégociations constantes et mouvantes. Dans cette perspective, le rapport à l’identité, dans une francophonie aujourd’hui fragmentée, gagne à ne plus être pensé en termes statiques, voire transcendants. Quant à l’école en milieu francophone minoritaire, elle gagne à mettre en place une pédagogie pouvant mener les élèves sur la voie de l’interrogation et de la découverte de leur francité. La deuxième partie de l’article élargit le questionnement sur l’identité. Elle met d’abord l’accent sur le multiculturalisme critique: celui-ci valorise la diversité dans sa fécondité pour une véritable inclusion de l’autre dans la structuration sociale et identitaire de l’avenir francophone. Elle avance ensuite une «grammaire alternative de l’inclusion»: face à la multiplicité des «imaginaires de la diversité», l’interculturel constitue une action structurante qui produit une véritable texture sociale reconstituante de l’identité; ce processus débouche sur le transculturel, entendu comme «une traversée de langues, de cultures, d’expériences, de mémoires, etc.». La troisième partie de l’article aborde l’éducation sous trois angles: les structures, la formation des enseignants et la programmation. La quatrième et dernière partie de l’article est consacrée à la signification sociale et politique de la valeur et du prestige rattachés au français, de son «capital symbolique», susceptible de changer le rapport que les jeunes établissent à la langue française.
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Lacoste, Norbert. „Commentaire“. III. Perspectives sur l'étude de la structure sociale 3, Nr. 1-2 (12.04.2005): 229–31. http://dx.doi.org/10.7202/055130ar.

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Notre étude se propose de démontrer la possibilité d'une description objective de la langue française canadienne en faisant appel au principe socio-culturel, c'est-à-dire en considérant la langue comme un des éléments les plus importants de la culture d'une collectivité en même temps qu'une institution sociale de nature privilégiée. Nous croyons, en d'autres mots, que la description de la langue d'une entité ethnique acquiert valeur de diagnostic de son statut socio-culturel, tandis que, à l'inverse, toute étude linguistique devra tenir compte des facteurs socio-culturels d'un groupe humain dont on se propose de décrire l'organe d'expression et de communication. Afin d'atteindre notre but, nous avons divisé le présent travail en trois sections principales : la première section, traitant des aspects généraux et théoriques de notre sujet, à savoir : la détermination — au point de vue statique — de objet et des tâches de la linguistique en tant que science sociale d'observation. Toujours dans cette première section, nous distinguerons ensuite entre linguistique interne et linguistique externe, la linguistique interne se préoccupant d'études structurelles à divers niveaux et à un titre souvent théorique ; la linguistique externe décrivant les subdivisions et les faces diverses de l'organe linguistique selon la nature de l'association et des contacts entre sujets parlants : proximité, cohésion, influences. C'est un fait admis chez la plupart des linguistes qu'à chaque groupe social correspond un moyen propre d'expression-communication, et inversement. En rapport avec la linguistique externe, nous amorcerons une solution au problème de la caractérisation de notre parler, par l'introduction d'une notion objective de dialecte à laquelle se rattachera l'esquisse d'une théorie des contacts socio-culturels — par exemple, statut minoritaire, voisinage égalitaire, coexistence de plusieurs langues usuelles, rapports de dominant à dominé, etc. — applicable aux états linguistiques du Canada qu'on appelle français. Il s'agit moins de savoir si nous parlons un patois, un dialecte, une langue autonome mais bien un idiome « pluraliste » dont les différentes couches correspondraient à une structure sociale en grande partie modelée par des contacts culturels, économiques (et linguistiques, bien sûr) avec l'anglais. La deuxième section de notre exposé, à la lumière des principes généraux déjà dégagés, présentera en place propre une définition socio-culturelle du parler canadien-français. C'est ainsi qu'on abordera le problème du « joual » à la fois comme mythe et comme symptôme de notre statut socioculturel. Un bref rappel des origines situera le problème au point de vue diachronique. La troisième section, enfin, montrera les efforts de description objective de notre langue déjà accomplis dans une perspective sociologique et ethnologique. En conclusion de cette dernière section, nous essaierons de montrer quelques-unes des tâches qui incombent au socio-linguiste dans le domaine de la description de l'idiome canadien-français. Le premier résultat à escompter d'une description socio-culturelle de notre organe de communication-expression serait de monter à l'assaut des préjugés traditionnels d'un subjectivisme béat consistant à confondre la langue avec l'idée qu'on se fait du peuple qui la parle ou, qui pis est, l'idée qu'on voudrait lui imposer de ce qu'il est ou devrait être. En somme, la linguistique sociologique, en « dépassionnant » le débat de la langue chez nous, et tout en l'éloignant des querelles grammaticales et puristes, nous semble détenir la clé de la solution au problème de ce que nous appellerons de façon provisoire « le parler canadien-français ». Les quelques considérations qui suivent poseront et délimiteront le problème qui nous préoccupe tous à des titres divers.
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Helmer, Étienne. „Marginalisation et intégration dans la cité: éléments pour une lecture dynamique de la pensée politique de la République“. ΠΗΓΗ/FONS 2, Nr. 1 (14.12.2017): 45. http://dx.doi.org/10.20318/fons.2017.3857.

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Résumé: On estime souvent que le coeur de la réflexion politique de Platon dans la République porte sur les conditions de possibilité de la cité juste. Une telle lecture se concentre alors sur l’institution des philosophes-rois, et sur l’organisation tripartite ou trifonctionnelle de la cité, avec à la clé un débat sur le caractère utopique ou non de cette construction politique. Sans être fausse, cette lecture est toutefois extrêmement partielle et réductrice en ce qu’elle occulte le point essentiel de la pensée politique de Platon dans ce dialogue: celle-ci ne se limite pas à l’analyse des conditions de possibilité de la cité juste, mais concerne plus généralement l’ensemble des processus d’intégration et de marginalisation de différentes catégories de population et de différentes fonctions requises pour édifier la cité. Trois arguments vont dans ce sens, que mon article présentera de façon détaillée. Premièrement, les difficultés d’élaboration du régime juste en raison des rapports tendus entre l’économie et la politique (livre II), ainsi que la dégradation des régimes sous l’effet du conflit entre ces deux sphères (livre VIII) invitent à voir dans la République une réflexion sur la politique comme dynamique socio-économique, plutôt qu’une description de la structure politique et économique statique sur laquelle se fonde la cité juste. Deuxièmement, les trois caté-gories fonctionnelles requises pour édifier la cité juste sont moins présentées comme des éléments prêts à y être intégrés et à y exercer leur tâche propre que comme des éléments dont le statut reste problématique et qui sont sujets à de nombreuses trans-formations affectant l’équilibre de l’ensemble de la cité. Cela se vérifie notamment à propos des philosophes, tant en ce qui concerne leur existence et leur éducation que leur préservation. Troisièmement, Platon ne se contente pas dans ce dialogue de dé-crire les trois catégories fonctionnelles qui composent la Kallipolis. Il y évoque aussi des catégories en apparence secondaires - les enfants sans talent, les mendiants, les in-curables - dont il signale le degré d’intégration ou de marginalisation variable selon la forme du régime et les forces qui l’animent.Mots-clés: Cité, exclusion, intégration, marginalisation, Platon, République Abstract: It is often assumed that the heart of Plato’s political thought in the Republic addresses the conditions of possibility of the just city. Such a reading then concentrates mostly on the institution of the philosopher-kings, and the tripartite organization of the city. Without being wrong, this reading is however extremely partial and reductive as it obscures the main focus of Plato’s political thought in this dialogue. Far from analyzing only the conditions of possibility of the just city, Plato’s main concern deals with the processes of marginalization and integration of distinct population groups and functions in the city. Three arguments go in this direction. First, both the antagonistic relationships between economy and politics at the first stages of the city (Book II), and the progressive degradation of the regimes as a result of the conflict be-tween these two spheres (Book VIII), invite us to read the Republic as a reflection on politics considered as a socio-economic dynamic, rather than a mere description of the static political and economic structure of the just city. Second, the three functional categories required to build this city are less presented as elements ready to be put at work, than as problematic elements, which are subject to many changes. This is especially true about the philosophers, with respect to their existence, education and preservation. Third, Plato also evokes secondary categories, in the just city and the ordinary cities as well - for instance, the children without talent, the beggars, the incurables - and he wonders about how and how far they can or must be integrated in-to or marginalized from the cities.Keywords: City, exclusion, integration marginalization, Plato, Republic
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Pinloche, Laurianne, Solène Souvignet, Michèle Germain, Karine Monteil und Christophe Hautier. „The short-term effect of a myofascial protocol versus light touch applied to the cervical spine towards the prevention of balance disorders in the elderly: protocol of a randomised controlled trial“. Chiropractic & Manual Therapies 30, Nr. 1 (31.08.2022). http://dx.doi.org/10.1186/s12998-022-00446-0.

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Abstract Background Falling is a major trauma that can occur with aging, leading to very significant psychological and physical health effects with financial and societal consequences. It is therefore essential to explore therapeutic treatments that can reduce this risk. Some recognized effective treatments exist, concerning in particular the re-education of the muscles of the lower limbs. However, to our knowledge, none of them focus on the cervical spine although the latter is located at an essential physiological crossroads. Manual therapy, which has already demonstrated its impact on pain and balance parameters in the elderly, could be a painless and non-invasive tool of choice in addressing this problem. Methods Interventional study (not related to a health product), monocentric, prospective, controlled, randomized double-blind (patient and evaluator performing the measurements). The experiment will take place over three measurement periods on D0, D7 and D21. On D0 subjects will be randomized in 2 groups: experimental and placebo group. Both groups will be assessed on: Short Physical Performance Battery test score, walking speed, lower limb strength, balance, heart rate variability and cervical spine strength and mobility. Then the experimental group will receive a myofascial release protocol applied to the cervical spine and the placebo group will receive a placebo light touch protocol. The intervention will be followed by the same measurements as before. This schedule will be reproduced on D7. On D21, only one assessment will be done. Discussion This study started in 2020 but could not go beyond the inclusion phase due to the COVID pandemic. It is envisaged that recruitment could resume during 2022. Trial registration: Registered by the Comité de Protection des Personnes—Sud Méditerranée; under the title “Prévention des troubles de l’équilibre chez le senior: influence de la thérapie manuelle appliquée au rachis sur les paramètres statiques et dynamiques», n° 19.12.27.47.259 in date of February 4, 2020. Registered by ClinicalTrials.gov ID: NCT05475652; under the title « The Influence of Manual Therapy Applied to the Cervical Spine in the Prevention of Balance Disorders in the Elderly (ManEq)”.
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Auger, Reginald, und Allison Bain. „Anthropologie et archéologie“. Anthropen, 2016. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.030.

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Les parcours sinueux qu’ont suivis l’anthropologie et l’archéologie en Amérique du Nord depuis une cinquantaine d’années démontrent des intérêts convergents pour la connaissance et l’explication du comportement humain et cela avec des méthodes de recherche de plus en plus divergentes. L’anthropologie qui a émergé des milieux intellectuels aux États-Unis au XIXe siècle avait pour origine l’intérêt pour la compréhension des populations autochtones de l’Amérique; de cet intérêt pour l’humain, se sont développés des outils pour comprendre le comportement qui se cachait derrière le geste posé. Dès le début, l’anthropologue s’intéressait aux comportements et l’archéologue documentait les traces du geste posé. De cette proximité entre l’anthropologie et l’archéologie qui s’est concrétisée par la création du Bureau of American Ethnology à la fin du XIXe siècle, il était naturel de placer la formation en archéologie au sein de départements d’anthropologie dans les universités aux États-Unis et au Canada. Malgré l’apparence initiale d’un champ unifié et d’un terrain partagé entre l’anthropologie et l’archéologie, la pratique s’est transformée pour devenir tout autre au fil des ans. Au milieu du XXe siècle, l’archéologie commence à remettre en question sa relation avec les interprétations fonctionnalistes des anthropologues (Trigger 2006 : 363-372). La première figure à souligner le problème de l’inéquation entre les résultats de la recherche archéologique et la théorie en anthropologie fut Walter Taylor (1948) dans son livre A Study of Archaeology. Taylor, le relativiste, exposa son penchant pour le particularisme historique dans une approche qu’il identifie comme étant conjonctive; pour ce chercheur iconoclaste, l’historiographie comptait pour beaucoup. L’approche conjonctive consistait à établir des corrélations entre différents types de données dans des contextes historiques et culturels spécifiques afin de faire le pont entre des particularités historiques (les collections archéologiques) et des données anthropologiques. La méthodologie qu’il proposait impliquait la vérification d’hypothèses par l’analyse de la composition et de la structure des collections archéologiques. L’objectif central de cette approche visait à mettre de l’avant des études contextuelles détaillées qui permettraient d’adapter des hypothèses générales sur la culture à des données spécifiques. Dans sa formulation de l’approche conjonctive en archéologie et la vérification d’hypothèses, Taylor reconnaissait qu’une réflexion critique était nécessaire puisque l'archéologue travaillait dans le présent. En dépit de la richesse des collections archéologiques et constatant le danger qui planait sur l’archéologie si nous avions continué à publier des listes d’attributs de nos objets au lieu d’interpréter la culture matérielle comme étant la trace du comportement humain, dans un geste de médiation entre l’anthropologie et l’archéologie, Binford (1962) publiait son article portant le titre Archaeology as Anthropology. Comme il le signale dans son introduction son article qui faisait suite à un ouvrage venant d’être publié par Willey et Phillips (1958) où l’on mentionne clairement que l’archéologie américaine « c’est de l’anthropologie ou rien du tout ». Ce geste d’éclat dans une période charnière de l’enseignement de l’archéologie dans les universités nord-américaines allait donner naissance à un nouveau paradigme que l’on appela la New Archaeology aussi connue sous le nom d’archéologie processuelle. Un tel changement de paradigme venait en contradiction avec les pratiques européennes en matière d’archéologie préhistorique, notamment celles de l’École de Bordeaux et de François Bordes, son membre le plus influent, qui avait réussi à imposer sa vision sur le sens de la variabilité des outils en pierre du paléolithique moyen (Bordes 1961; 1984). Dans sa thèse de doctorat intitulée The Bordes-Binford Debate: Transatlantic Interpretive Traditions in Paleolithic Archaeology, Melissa C. Wargo (2009) présente une analyse en profondeur des modes de pensée qui diffèrent entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Essentiellement, le raisonnement traditionnel voulait que l’apparition d’une nouvelle culture archéologique (de nouveaux types) puisse signifier la manifestation d’un nouveau groupe de personnes, un groupe ethnique détectable avec les outils de l’archéologie. C’est ce que nous apprenions à la lecture des travaux de François Bordes sur les changements technologiques observés au paléolithique moyen. Lorsque Binford est parvenu à étudier les mêmes collections, il proposa des interprétations toutes autres. Ainsi, alors que pour Bordes, des outils différents représentent des groupes différents; si l’ensemble de l’assemblage ne peut être attribué à un groupe avoisinant, peut-être alors que certains éléments peuvent l’être. Et si de tels parallèles peuvent être établis, l’approche de Bordes a pour corollaire que c’est là le lieu d’origine de la population à l’étude et que nous serions en présence d’une diffusion de traits culturels à partir de la migration d’un groupe ethnique. Pour Binford, la différence dans la composition des assemblages devrait plutôt être interprétée comme étant le résultat d’adaptations; pour ce chercheur, les assemblages archéologiques sont des coffres d’outils adaptés pour une fonction particulière. Nonobstant la grande quantité de statistiques accumulées, Binford, de son propre aveu, admit qu’il fut incapable d’expliquer ce qu’elles signifiaient. En d’autres mots, il avait beaucoup d’information sur le présent mais ne pouvait l’expliquer par manque d’analogie avec le passé. En dépit de ces différences d’opinion, l’utilité de la typologie de Bordes réside dans le fait qu’elle fournissait un langage descriptif; cette typologie a cependant été par la suite rejetée par certains chercheurs qui considéraient que la définition des types de François Bordes était inadéquate parce que trop subjective. Pire encore, Bordes a été accusé d’incorporer dans ses interprétations des hypothèses non vérifiées sur les capacités cognitives des hominidés durant le paléolithique moyen. De nos jours, nos analyses de la technologie visent à remplacer cette approche typologique de Bordes par une méthode s’appuyant sur la combinaison d’attributs dont la description porte davantage sur le comportement. De toute évidence, le débat entre le promoteur de la New Archaeology et la figure de proue de l’archéologie française et son approche taxonomique en pierre a permis de mettre en évidence un malaise profond sur la façon dont le passé devrait être interprété. Ce débat est aussi emblématique de traditions scientifiques différentes entre l’Europe et l’Amérique du Nord. C’est dans ce contexte intellectuel que sont nés des départements d’anthropologie associant l’anthropologie culturelle, l’anthropologie biologique, la linguistique et l’archéologie. Ces quatre champs sont apparus à des moments bien précis de l’histoire des universités nord-américaines mais de nos jours, la réalité de l’anthropologie est devenue beaucoup plus complexe (Bruner 2010). Un étudiant en archéologie peut avoir des besoins de formation en géographie, en histoire, en géologie, en botanique, en biologie, en ethnohistoire, en systèmes d’information géographique, en informatique, etc. alors qu’un étudiant en anthropologie pour atteindre un niveau de compétence élevé pourrait avoir besoin de formation en histoire, en science politique, en sociologie, en art, en littérature, en théorie critique, etc. Malgré que les besoins aient grandement changé depuis la création des départements d’anthropologie, les structures académiques sont demeurées statiques. La protection des départements d’anthropologie dans leur configuration actuelle des quatre champs relève le plus souvent des politiques universitaires. Ainsi, même si les professeurs étaient d’accord qu’il serait intellectuellement plus profitable de scinder ces gros départements, la question de diviser les départements d’anthropologie en unités plus petites qui feraient la promotion de l’interdisciplinarité dans les sciences humaines et sociales n’est pas envisagée dans la plupart des universités nord-américaines (Smith 2011). Au milieu de cette tourmente, se sont développés un certain nombre de départements et de programmes d’archéologie en Amérique du Nord. De là est née une discipline émancipée du joug des structures trop rigides et se donnant un ensemble de méthodes de recherche qui lui étaient propres. La trajectoire conceptuelle empruntée par ceux-ci a permis de remonter au-delà du geste et de la parole en retenant une classe cohérente de concepts explicatifs développés, certes en anthropologie, mais raffinés et adaptés au contact de l’archéologie et d’autres disciplines en sciences humaine et sociales et sciences de la nature. Cette indépendance intellectuelle de l’anthropologie s’est notamment affirmée par des collaborations entre l’archéologie et la philosophie des sciences (Kelly et Hanen 1988; Salmon 1982; Wylie 2002; Wylie et Chapman 2015). La croissance de l’intérêt pour les explications processuelles des données archéologiques chez plusieurs archéologues nord-américains fut motivée par le fait que les néo-évolutionistes en anthropologie mettaient trop l'accent sur les régularités dans les cultures. Les concepts utilisés en archéologie processuelle exerçaient une influence significative sur notre discipline et l’adoption de cette approche théorique était d’autant plus attrayante car les variables proposées se présentaient comme des causes majeures de changements culturels et relativement accessibles à partir des vestiges archéologiques. Cette approche s'intensifia et donna de nouvelles directions aux tendances déjà présentes en archéologie préhistorique. Dans ce changement de paradigme qui donna naissance au courant de la Nouvelle Archéologie en Amérique du Nord et à un moindre degré au Royaume-Uni, l’accent était placé sur la vérification d’hypothèses sur les processus culturels comme outils d’explication du passé. De la position qu’elle occupait comme l’un des quatre sous-champs de l’anthropologie ou encore, de celle de servante de l’histoire, l’archéologie est devenue l’un des plus vastes champs du monde académique (Sabloff 2008 : 28). En plus d’avoir trouvé son ancrage théorique dans les sciences sociales et humaines, l’archéologie, attirée par les techniques et méthodes fraie régulièrement avec les sciences physiques et les sciences de la nature. En se donnant ses propres méthodes de collecte et d’analyse pour l’examen de cultures distinctes et en poursuivant avec des comparaisons interculturelles, la discipline cherchait à mieux comprendre les cultures qui se sont développées à travers le temps et l’espace. Puisque l’objet d’étude de l’archéologie porte sur les traces de groupes humains dans leur environnement naturel et leur univers social, les questions qu’elle se pose sont fondamentales à l’histoire de l’humanité et pour répondre à de telles questions elle s’est dotée de méthodologies d’enquête qui lui sont propres. L’utilisation d’équipements sophistiqués pour déterminer la composition chimique des résidus lipidiques incrustés sur un outil en pierre taillée ou encore, les recherches sur la composition physico-chimique de la pâte d’une céramique sont des techniques visant à répondre à des questions d’ordre anthropologique. Le quand et le comment du passé sont relativement faciles à identifier alors que pour découvrir le pourquoi l’archéologue fait souvent appel à l’analogie ethnographique, une méthodologie issue de l’insatisfaction des archéologues à l’endroit des travaux en anthropologie culturelle (David et Kramer 2001). Une autre méthodologie est celle de l’archéologie expérimentale qui s’intéresse à la fabrication et à l’usage des outils (Tringham 1978), méthode similaires à celle de l’ethnoarchéologie. L’expérimentation à partir d’outils fabriqués par le chercheur et les banques de données provenant d’expérimentations contrôlées servent alors d’éléments de comparaison pour interpréter la forme des assemblages archéologiques (Chabot et al. 2014) est au centre de la méthode préconissée. Le développement de l’ethnoarchéologie durant les années 1970 aurait inspiré Binford (1981) lorsqu’il mit de l’avant l’utilisation de théories de niveau intermédiaire pour établir un lien entre ses données archéologiques et les théories de niveau supérieur sur le comportement. Sa décision semble avoir reposé sur les développements de l’approche ethnoarchéologique et ses propres terrains ethnoarchéologiques chez les Nunamiut de l’Alaska (Binford 1978). D’autres orientations théoriques ont vu le jour au cours des années 1960–1970 et ont fait la distinction entre différentes approches matérialistes par rapport à des schémas évolutionnistes antérieurs. Par exemple, Leslie White (1975) adopta une forme de déterminisme technologique très étroit qui reflétait une croyance en la technologie comme source de progrès social. Julian Steward (1955) envisagea un déterminisme écologique moins restrictif alors que Marvin Harris (1968) y voyait un déterminisme économique encore plus large. Pour ces quelques positivistes le rôle que l’archéologie se devait de jouer était d’expliquer la culture matérielle du passé. Quant à l’archéologue Lewis Binford (1987), il soutenait que l’étude des relations entre le comportement humain et la culture matérielle ne devrait pas être le rôle central de l’archéologie puisque selon lui, les données ne contiendraient aucune information directe sur les relations entre le comportement humain et la culture matérielle. Dorénavant, les données archéologiques se devaient d’être comprises par elles-mêmes, sans avoir recours à des analogies ethnographiques. Cette dernière approche voulait clairement établir de la distance entre l’archéologie, l’anthropologie culturelle, l’ethnologie et peut-être les sciences sociales en général ; son mérite était peut-être, justement, d’éviter les réductionnismes et les analogies rapides entre explications anthropologiques et assemblages archéologiques. Dans la même veine, d’autres remises en question sont apparues durant les années 1980 avec les travaux d’Ian Hodder (1982; 1985) sur la validité des certitudes positivistes qui avaient été le fonds théorique et empirique des adeptes de la New Archaeology. Depuis cette réflexion sur l’essence même de l’archéologie, Hodder a reconnu qu’une position critique est fondamentale face à l’objet d’étude; naquit alors le courant théorique post-processuel en archéologie. Dans son cheminement pour découvrir la signification des vestiges qu’elle étudie, l’archéologie post-processuelle s’appuie sur des études détaillées permettant d’adapter des hypothèses générales sur la culture à des données spécifiques en exploitant la diversité des sources; cette direction du courant post-processuel en archéologie porte le nom d’archéologie contextuelle. Comme tout changement de paradigme apporte avec lui son lot de détracteurs, l’archéologie post-processuelle a été immédiatement accusée d’une trop grande subjectivité interprétative voire, de déconstructionisme. Les autres orientations placées sous le label archéologie post-processuelle incluent : le structuralisme, le néo-marxisme, l’archéologie cognitive, la phénoménologie, et d’autres encore Ainsi l’individu, l’agent ou l’acteur et son intentionnalité devrait être au centre des interprétations dans la théorie post-processuelle. Nous pouvons conclure que l’examen de la relation entre l’anthropologie et l’archéologie en Amérique du Nord a permis de constater que, depuis ses débuts, l’archéologie dans cette région du monde a vécu une liaison relativement tumultueuse avec l’anthropologie. Cette condition, souvent problématique, a vu naître, au Canada d’abord, des groupuscules d’archéologues avec des intérêts divergents qui se sont distanciés des paradigmes qui dominaient les départements d’anthropologie pour former des départements d’archéologie ou des programmes d’archéologie autonomes des programmes d’anthropologie. Sur les chemins empruntés ces nouveaux départements sont entrés en relation avec les départements de sciences naturelles, notamment, la géographie, avec laquelle les archéologues ont partagé un ensemble de concepts et de méthodes. Il en a résulté un enseignement de l’archéologie nettement interdisciplinaire et faisant appel à des méthodes quantitatives pour comprendre la culture matérielle dans son environnement naturel et expliquer son milieu culturel à partir de concepts empruntés aussi bien aux sciences humaines qu’aux sciences naturelles.
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Kilani, Mondher. „Culture“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.121.

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La culture, mot ancien, a une longue histoire et pour les anthropologues, qui n’ont pas envie de l’abandonner, elle garde tout son potentiel heuristique. Du verbe latin colere (cultiver, habiter, coloniser), la culture a immédiatement montré une remarquable versatilité sémantique. Comme Cicéron (106-43 av. J.-C.) l’avait dit, il n’y a pas seulement la culture des champs, il y a aussi la cultura animi : c’est-à-dire la philosophie. Cultura animi est une expression que l’on retrouve également au début de la modernité, chez le philosophe anglais Francis Bacon (1561-1626). Elle devient ensuite « culture de la raison » chez René Descartes (1596-1650) et chez Emmanuel Kant (1724-1804). Mais au XVIIIe siècle, nous assistons à un autre passage, lorsque la culture, en plus des champs, de l’âme et de la raison humaine, commence à s’appliquer également aux coutumes, aux mœurs, aux usages sociaux, comme cela est parfaitement clair chez des auteurs tels que François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), et Johann Gottfried Herder (1744-1803). Nous pourrions nous demander pourquoi ces auteurs ne se sont pas contentés de continuer à utiliser les termes désormais testés de coutumes et de mœurs. Pourquoi ont-ils voulu ajouter la notion de culture? Qu’est-ce que cette notion offrait de plus? Autrement dit, quelle est la différence entre culture et coutume? Dans l’usage de Voltaire et de Herder, la culture est presque toujours singulière, alors que les coutumes sont très souvent plurielles. La culture a donc pour effet d’unifier les coutumes dans un concept unique, en surmontant leur pluralité désordonnée et désorientante : les coutumes sont nombreuses, variables, souvent divergentes et contradictoires (les coutumes d’une population ou d’une période historique s’opposent aux coutumes d’autres sociétés et d’autres périodes), alors que la culture désigne une capacité, une dimension, un niveau unificateur. Dans son Essai sur les mœurs (1756), Voltaire a clairement distingué le plan de la « nature », dont dépend l’unité du genre humain, de celui de la « culture », où les coutumes sont produites avec toute leur variété : « ainsi le fonds est partout le même », tandis que « la culture produit des fruits divers », et les fruits sont précisément les coutumes. Comme on peut le constater, il ne s’agit pas uniquement d’opposer l’uniformité d’une part (la nature) et l’hétérogénéité d’autre part (les coutumes). En regroupant les coutumes, Voltaire suggère également une relation selon laquelle le « fonds » est le terrain biologique, celui de la nature humaine, tandis que la culture indique le traitement de ce terrain et, en même temps, les fruits qui en découlent. Tant qu’on ne parle que de coutumes, on se contente de constater la pluralité et l’hétérogénéité des « fruits ». En introduisant le terme culture, ces fruits sont rassemblés dans une catégorie qui les inclut tous et qui contribue à leur donner un sens, bien au-delà de leur apparente étrangeté et bizarrerie : bien qu’étranges et bizarres, ils sont en réalité le produit d’une activité appliquée au terrain commun à toutes les sociétés humaines. Partout, les êtres humains travaillent et transforment l’environnement dans lequel ils vivent, mais ils travaillent, transforment et cultivent aussi la nature dont ils sont faits. Appliquée aux coutumes, la culture est donc à la fois ce travail continu et les produits qui en découlent. En d’autres termes, nous ne pouvons plus nous contenter d’être frappés par l’étrangeté des coutumes et les attribuer à une condition d’ignorance et aux superstitions : si les coutumes sont une culture, elles doivent être rapportées à un travail effectué partout, mais dont les résultats sont sans aucun doute étranges et hétérogènes. Il s’agit en tout cas d’un travail auquel chaque société est dédiée dans n’importe quel coin du monde. Nous ne voulons pas proposer ici une histoire du concept de culture. Mais après avoir mentionné l’innovation du concept de culture datant du XVIIIe siècle – c’est-à-dire le passage du sens philosophique (cultura animi ou culture de la raison) à un sens anthropologique (coutumes en tant que culture) –, on ne peut oublier que quelques décennies après l’Essai sur les mœurs (1756) de Voltaire, Johann Gottfried Herder, dans son Ideen zur Philosophie der Geschichte der Menschheit (1784-1791), fournit une définition de la culture digne d’être valorisée et soutenue par l’anthropologie deux siècles plus tard. Herder ne se limite pas à étendre la culture (Kultur) bien au-delà de l’Europe des Lumières, au-delà des sociétés de l’écriture (même les habitants de la Terre de Feu « ont des langages et des concepts, des techniques et des arts qu’ils ont appris, comme nous les avons appris nous-mêmes et, par conséquent, eux aussi sont vraiment inculturés »), mais il cherche le sens profond du travail incessant de la Kultur (1991). Pourquoi, partout, aux quatre coins du monde, les humains se consacrent-ils constamment à la formation de leur corps et de leur esprit (Bildung)? La réponse de Herder est dans le concept de l’homme en tant qu’être biologiquement défectueux (Mängelwesen), en tant qu’être qui a besoin de la culture pour se compléter : le but de la culture est précisément de fournir, selon différentes conditions historiques, géographiques et sociales, une quelque forme d’humanité. Selon Herder, la culture est « cette seconde genèse de l’homme qui dure toute sa vie » (1991). La culture est la somme des tentatives, des efforts et des moyens par lesquels les êtres humains « de toutes les conditions et de toutes les sociétés », s’efforcent d’imaginer et de construire leur propre humanité, de quelque manière qu’elle soit comprise (1991). La culture est l’activité anthropo-poïétique continue à laquelle les êtres humains ne peuvent échapper. Tel est, par exemple, le propre du rituel qui réalise la deuxième naissance, la véritable, celle de l’acteur/actrice social/e, comme dans les rites d’initiation ou la construction des rapports sociaux de sexe. La culture correspond aux formes d’humanité que les acteurs sociaux ne cessent de produire. Le but que Herder pensait poursuivre était de rassembler les différentes formes d’humanité en une seule connaissance généralisante, une « chaîne de cultures » qui, du coin du monde qu’est l’Europe des Lumières « s’étend jusqu’au bout de la terre » (1991). On peut soutenir que dans les quelques décennies de la seconde moitié du XVIIIe siècle, on avait déjà posé les bases d’un type de connaissance auquel on allait donner plus tard le nom d’anthropologie culturelle. Parmi ces prémisses, il y avait le nouveau sens du terme culture. Cependant, il faut attendre plus d’un siècle pour que ceux qui allaient être appelés anthropologues reprennent ce concept et en fassent le fondement d’une nouvelle science. La « science de la culture » est en fait le titre du chapitre I de Primitive Culture (1871) d’Edward Burnett Tylor, chapitre qui commence par la définition de la culture connue de tous les anthropologues : « Le mot culture ou civilisation, pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant à la fois les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l’homme dans l’état social (Tylor1920). » Dans cette définition, les points suivants peuvent être soulignés : premièrement, la culture est un instrument qui s’applique de manière ethnographique à toute société humaine; deuxièmement, elle intègre une pluralité d’aspects, y compris les coutumes, de manière à former un « ensemble complexe »; troisièmement, les contenus de cet ensemble sont acquis non par des moyens naturels, mais par des relations sociales. Dans cette définition, la distinction – déjà présente chez Voltaire – entre le plan de la nature et le plan de la culture est implicite; mais à présent, le regard se porte avant tout sur la structure interne de la culture, sur les éléments qui la composent et sur la nécessité d’ancrer la culture, détachée de la nature, au niveau de la société. Il initie un processus de formation et de définition d’un savoir qui, grâce au nouveau concept de culture, revendique sa propre autonomie. La première fonction de la culture est en fait de faire voir le territoire réservé à la nouvelle science : un vaste espace qui coïncide avec tous les groupes humains, des communautés les plus restreintes et les plus secrètes aux sociétés qui ont dominé le monde au cours des derniers siècles. Mais jusqu’à quel point ce concept est-il fiable, solide et permanent, de sorte qu’il puisse servir de fondement au nouveau savoir anthropologique? On pourrait dire que les anthropologues se distinguent les uns des autres sur la base des stratégies qu’ils adoptent pour rendre le concept de culture plus fiable, pour le renforcer en le couplant avec d’autres concepts, ou, au contraire, pour s’en éloigner en se réfugiant derrière d’autres notions ou d’autres points de vue considérés plus sûrs. La culture a été un concept novateur et prometteur, mais elle s’est aussi révélée perfide et dérangeante. On doit réfléchir aux deux dimensions de la culture auxquelles nous avons déjà fait allusion: le travail continu et les produits qui en découlent. Les anthropologues ont longtemps privilégié les produits, à commencer par les objets matériels, artistiques ou artisanaux : les vitrines des musées, avec leur signification en matière de description et de classification, ont suggéré un moyen de représenter les cultures, et cela même lorsque les anthropologues se sont détachés des musées pour étudier les groupes humains en « plein air », directement sur le terrain. Quelles étaient, dans ce contexte, les coutumes, sinon les « produits » de la culture sur le plan comportemental et mental? Et lorsque la notion de coutume a commencé à décliner, entraînant avec elle le sens d’un savoir dépassé, la notion de modèle – les modèles de culture – a dominé la scène. Saisir des modèles dans n’importe quel domaine de la vie sociale – de la parenté à la politique, de la religion au droit, de l’économie à l’art, etc. – ne correspondait-il pas à une stratégie visant à construire, dans un but descriptif et analytique, quelque chose de solide, de répétitif et de socialement répandu, bref, un système capable de se reproduire dans le temps? Ce faisant, on continuait à privilégier les produits avec leur continuité et leur lisibilité au détriment du travail continu et obscur de la culture, de son flux presque insaisissable et imprévisible. Nous pensons par exemple à la quantité incroyable et chaotique de gestes, mots, idées, émotions qui se succèdent, se chevauchent, se croisent et se mélangent dans chaque moment de la vie individuelle et collective. Le sentiment que les produits toujours statiques et achevés de la culture priment sur sa partie la plus significative et la plus dynamique (une sorte de matière ou d’énergie obscure), devient un facteur de frustration et de perturbation pour l’entreprise anthropologique. À cet égard, les anthropologues ont adopté plusieurs voies de sortie, notamment : la tendance à réifier la culture, ce qui lui confère une solidité presque ontologique (c’est le cas d’Alfred L. Kroeber 1952); l’intention de réduire sa portée et de l’ancrer ainsi dans une réalité plus cohérente et permanente, telle que pourrait être la structure sociale dans ses diverses articulations (Alfred Radcliffe-Brown 1968 et plus largement l’anthropologie sociale); la tentative de capturer dans les manifestations apparemment plus libres et arbitraires de la culture, que peuvent être les mythes, l’action de structures mentales d’un ordre psycho-biologique (Claude Lévi-Strauss 1958 et 1973 et plus largement le structuralisme). Plus récemment, la méfiance envers la culture a pris la forme même de son refus, souvent motivé par une clef politique. Comment continuer à s’appuyer sur la culture, si elle assume désormais le rôle de discrimination autrefois confié à la race? Plus la culture devient un terme d’usage social et politique, identifié ou mélangé à celui d’identité et se substituant à celui de race, plus des anthropologues ont décrété son caractère fallacieux et ont pensé à libérer la pensée anthropologique de cet instrument devenu trop dangereux et encombrant. Lila Abu-Lughod écrit en 1991 un essai intitulé Against Culture et les critiques du concept de culture refont surface dans le texte d’Adam Kuper, Culture, 1998 et 1999. Mais si l’anthropologie doit se priver de ce concept, par quoi le remplacera-t-elle? Est-il suffisant de se contenter de « pratiques » et de « discours » qu’Abu-Lughod a puisés chez Michel Foucault (1966)? C’est une chose de critiquer certains usages de la notion de culture, tels que ceux qui tendent à la confondre avec l’identité, c’en est une autre d’accepter le défi que ce concept présente à la fois par son caractère fluide et manipulable, et par les expansions fertiles dont il est capable. Par « pratique » et « discours », réussirons-nous, par exemple, à suivre l’expansion de la culture vers l’étude du comportement animal et à réaliser que nous ne pouvons plus restreindre la « science de la culture » dans les limites de l’humanité (Lestel 2003)? Presque dans le sens opposé, la culture jette également les bases de la recherche ethnographique au sein des communautés scientifiques, une enquête absolument décisive pour une anthropologie qui veut se présenter comme une étude du monde contemporain (Latour et Woolgar 1979). Et quel autre concept que celui de culture pourrait indiquer de manière appropriée le « tout complexe » (complex whole) de la culture globale (Hamilton 2016)? Qu’est-ce que l’Anthropocène, sinon une vaste et immense culture qui, au lieu d’être circonscrite aux limites de l’humanité, est devenue une nouvelle ère géologique (Zalasiewicz et al. 2017)? Bref, la « science de la culture », formulée en 1871 par Edward Tylor, se développe énormément aujourd’hui : la culture est l’utilisation de la brindille comme outil de capture des termites par le chimpanzé, de même qu’elle correspond aux robots qui assistent les malades, aux satellites artificiels qui tournent autour de la Terre ou aux sondes envoyées dans le plus profond des espaces cosmiques. Ces expansions de la culture sont sans aucun doute des sources de désorientation. Au lieu de se retirer et de renoncer à la culture, les anthropologues culturels devraient accepter ce grand défi épistémologique, en poursuivant les ramifications de cette notion ancienne, mais encore vitale, dynamique et troublante.
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Cortado, Thomas Jacques. „Maison“. Anthropen, 2020. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.131.

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Le champ sémantique de la maison imprègne nos perceptions individuelles et collectives du monde comme peu d’autres. Il suffit de songer à la distinction très marquée entre house et home en anglais, si difficile à retranscrire dans nos langues latines, ou encore aux usages politiques de l’expression « chez nous » en français. Ce champ renvoie à des lieux souvent riches d’affects, de mémoires et de désirs, qui nous définissent en propre et orientent nos perceptions du temps et de l’espace. Ils font d’ailleurs la matière des poètes, peintres et autres artistes. À cet égard, lorsque nous perdons notre maison, nous ne nous retrouvons pas seulement privés d’un bien utile et échangeable, d’un « logement », nous voyons aussi s’effacer une partie de nous-mêmes et le centre à partir duquel s’organise notre existence quotidienne. En dépit de sa densité, les anthropologues ont d’abord rabattu le thème de la maison sur ceux de la famille et de la culture matérielle. Pour Lewis H. Morgan, la forme de l’espace domestique ne fait qu’épouser un certain type d’organisation familiale; elle en est, pour ainsi dire, le révélateur (1877). À la « hutte » des « sauvages » correspond donc la famille consanguine, qui autorise le mariage entre cousins, alors qu’à la « maison commune » des « barbares » correspond la famille patriarcale, autoritaire et polygame. Les « maisons unifamiliales » de l’Occident contemporain renvoient à la famille nucléaire, fondement de la « civilisation ». Quant aux anthropologues davantage intéressés par l’architecture et les artefacts domestiques, leurs analyses consistent souvent à expliquer leur genèse en accord avec une vision évolutionniste du progrès technique ou par des facteurs géographiques. On aurait pu s’attendre à ce que l’invention de l’ethnographie par Bronislaw Malinowski ouvre de nouvelles perspectives. Avec elle, c’est en effet un certain rapport à la maison qui se met à définir le métier d’anthropologue, celui-là même qu’exemplifie la célèbre représentation de ce dernier sous sa tente, immortalisée dans la première planche photographique des Argonautes du Pacifique occidental. Pour autant, la maison reste un objet secondaire par rapport à l’organisation de la vie familiale, le vrai principe de la société. Elle est avant tout le lieu où le couple choisit de résider après le mariage et ce choix se plie à certaines « règles », dont on peut assez facilement faire l’inventaire, grâce aux liens de filiation entre les membres du couple et les autres résidents (Murdock 1949). On parlera, par exemple, de résidence « matrilocale » quand le couple emménage chez les parents de l’épouse, « patrilocale » dans le cas inverse. Quant aux sociétés occidentales, où le couple forme habituellement un nouveau ménage, on parlera de résidence « néolocale ». La critique de ces règles permet, dans les années 1950 et 1960, d’étendre la réflexion sur la maison. Face aux difficultés concrètes que pose leur identification, Ward Goodenough suggère d’abandonner les taxinomies qui « n’existent que dans la tête des anthropologues » et de « déterminer quels sont, de fait, les choix résidentiels que les membres de la société étudiée peuvent faire au sein de leur milieu socioculturel particulier » (1956 : 29). Autrement dit, plutôt que de partir d’un inventaire théorique, il faut commencer par l’étude des catégories natives impliquées dans les choix résidentiels. La seconde critique est de Meyer Fortes, qui formule le concept de « groupe domestique », « unité qui contrôle et assure l’entretien de la maison (householding and housekeeping unit), organisée de façon à offrir à ses membres les ressources matérielles et culturelles nécessaires à leur conservation et à leur éducation » (1962 : 8). Le groupe domestique, à l’instar des organismes vivants, connaît un « cycle de développement ». En Europe du sud, par exemple, les enfants quittent le domicile parental lorsqu’ils se marient, mais y reviennent en cas de rupture conjugale ou de chômage prolongé ; âgés, les parents souvent cherchent à habiter près de leurs enfants. En conséquence, « les modèles de résidence sont la cristallisation, à un moment donné, d’un processus de développement » (Fortes 1962 : 5), et non l’application statique de règles abstraites. La maison n’est donc pas seulement le lieu où réside la famille, elle est nécessaire à l’accomplissement de tâches indispensables à la reproduction physique et morale des individus, telles que manger, dormir ou assurer l’éducation des nouvelles générations (Bender 1967). Cette conception du groupe domestique rejoint celle qu’avait formulée Frédéric Le Play un siècle auparavant : pour l’ingénieur français, il fallait placer la maison au centre de l’organisation familiale, par la défense de l’autorité paternelle et la transmission de la propriété à un héritier unique, de façon à garantir la stabilité de l’ordre social (1864). Elle exerce de fait une influence considérable sur les historiens de la famille, en particulier ceux du Cambridge Group for the History of Population and Social Structure, dirigé par Peter Laslett (1972), et sur les anthropologues (Netting, Wilk & Arnould 1984), notamment les marxistes (Sahlins 1976). En Amérique latine, de nombreuses enquêtes menées dans les années 1960 et 1970 mettent en évidence l’importance des réseaux d’entraide, attirant ainsi l’attention sur le rôle essentiel du voisinage (Lewis 1959, Lomnitz 1975). La recherche féministe explore quant à elle le caractère genré de la répartition des tâches au sein du groupe domestique, que recoupe souvent la distinction entre le public et le privé : à la « maîtresse de maison » en charge des tâches ménagères s’oppose le « chef de famille » qui apporte le pain quotidien (Yanagisako 1979). Un tel découpage contribue à invisibiliser le travail féminin (di Leonardo 1987). On remarquera néanmoins que la théorie du groupe domestique pense la maison à partir de fonctions établies par avance : ce sont elles qui orientent l’intérêt des anthropologues, plus que la maison en elle-même. C’est à Claude Lévi-Strauss que l’on doit la tentative la plus systématique de penser la maison comme un principe producteur de la société (1984 ; 2004). Celui-ci prend pour point de départ l’organisation sociale de l’aristocratie kwakiutl (Amérique du Nord), telle qu’elle avait été étudiée par Franz Boas : parce qu’elle présentait des traits à la fois matrilinéaires et patrilinéaires, parce qu’elle ne respectait pas toujours le principe d’exogamie, celle-ci défiait les théories classiques de la parenté. Lévi-Strauss propose de résoudre le problème en substituant le groupe d’unifiliation, tenu pour être au fondement des sociétés dites traditionnelles, par celui de « maison », au sens où l’on parlait de « maison noble » au Moyen Âge. La maison désigne ainsi une « personne morale détentrice d’un domaine, qui se perpétue par transmission de son nom, de sa fortune et de ses titres en ligne réelle ou fictive » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Plus que les règles de parenté, ce sont les « rapports de pouvoir » entre ces « personnes morales » qui déterminent les formes du mariage et de la filiation : celles-ci peuvent donc varier en accord avec les équilibres politiques. Lévi-Strauss va ensuite généraliser son analyse à un vaste ensemble de sociétés apparemment cognatiques, qu’il baptise « sociétés à maison ». Celles-ci se situeraient dans une phase intermédiaire de l’évolution historique, « dans un état de la structure où les intérêts politiques et économiques tend[ent] à envahir le champ social » (Lévi-Strauss 1984 : 190). Très discuté par les spécialistes des sociétés concernées, ce modèle a eu la grande vertu de libérer l’imagination des anthropologues. Critiquant son évolutionnisme sous-jacent, Janet Carsten et Stephen Hugh-Jones (1995) proposent toutefois d’approfondir la démarche de Lévi-Strauss, en considérant la maison comme un véritable « fait social total ». L’architecture, par exemple, ne relève pas que d’une anthropologie des techniques : celle de la maison kabyle, analysée par Pierre Bourdieu, met en évidence un « microcosme organisé selon les mêmes oppositions et mêmes homologies qui ordonnent tout l’univers » (1972 : 71), un parallélisme que l’on retrouve dans de nombreux autres contextes socioculturels (Hamberger 2010). Fondamentalement, la maison relève d’une anthropologie du corps. Dans son enquête sur la parenté en Malaisie, Carsten souligne le rôle joué par la cuisine ou le foyer, en permettant la circulation des substances qui assurent la production et la reproduction des corps (alimentation, lait maternel, sang) et leur mise en relation, ce que Carsten appelle la « relationalité » (relatedness) (1995). Fait dynamique plutôt que statique, la maison nous met directement au contact des processus qui forment et reforment nos relations et notre personne : son étude permet donc de dépasser la critique culturaliste des travaux sur la parenté; elle nous montre la parenté en train de se faire. Il convient aussi de ne pas réduire la maison à ses murs : celle-ci le plus souvent existe au sein d’un réseau. Les enquêtes menées par Émile Lebris et ses collègues sur l’organisation de l’espace dans les villes d’Afrique francophone proposent ainsi le concept de « système résidentiel » pour désigner « un ensemble articulé de lieux de résidences (unités d’habitation) des membres d’une famille étendue ou élargie » (Le Bris 1985 : 25). Ils distinguent notamment entre les systèmes « centripètes », « de concentration en un même lieu d’un segment de lignage, d’une famille élargie ou composée » et les systèmes « centrifuges », de « segmentation d’un groupe familial dont les fragments s’installent en plusieurs unités résidentielles plus ou moins proches les unes des autres, mais qui tissent entre elles des liens étroits » (Le Bris 1985 : 25). Examinant les projets et réseaux que mobilise la construction d’une maison dans les quartiers noirs de la Bahia au Brésil, les circulations quotidiennes de personnes et d’objets entre unités domestiques ainsi que les rituels et fêtes de famille, Louis Marcelin en déduit lui aussi que la maison « n’est pas une entité isolée, repliée sur elle-même. La maison n’existe que dans le contexte d’un réseau d’unités domestiques. Elle est pensée et vécue en interrelation avec d’autres maisons qui participent à sa construction – au sens symbolique et concret. Elle fait partie d’une configuration » (Marcelin 1999 : 37). À la différence de Lebris, toutefois, Marcelin part des expériences individuelles et des catégories socioculturelles propres à la société étudiée : une « maison », c’est avant tout ce que les personnes identifient comme tel, et qui ne correspond pas nécessairement à l’image idéale que l’on se fait de cette dernière en Occident. « La configuration de maisons rend compte d’un espace aux frontières paradoxalement floues (pour l'observateur) et nettes (pour les agents) dans lequel se déroule un processus perpétuel de création et de recréation de liens (réseaux) de coopération et d'échange entre des entités autonomes (les maisons) » (Marcelin 1996 : 133). La découverte de ces configurations a ouvert un champ de recherche actuellement des plus dynamiques, « la nouvelle anthropologie de la maison » (Cortado à paraître). Cette « nouvelle anthropologie » montre notamment que les configurations de maisons ne sont pas l’apanage des pauvres, puisqu’elles organisent aussi le quotidien des élites, que ce soit dans les quartiers bourgeois de Porto au Portugal (Pina-Cabral 2014) ou ceux de Santiago au Chili (Araos 2016) – elles ne sont donc pas réductibles à de simples « stratégies de survie ». Quoiqu’elles se construisent souvent à l’échelle d’une parcelle ou d’un quartier (Cortado 2019), ces configurations peuvent très bien se déployer à un niveau transnational, comme c’est le cas au sein de la diaspora haïtienne (Handerson à paraître) ou parmi les noirs marrons qui habitent à la frontière entre la Guyane et le Suriname (Léobal 2019). Ces configurations prennent toutefois des formes très différentes, en accord avec les règles de filiation, bien sûr (Pina-Cabral 2014), mais aussi les pratiques religieuses (Dalmaso 2018), le droit à la propriété (Márquez 2014) ou l’organisation politique locale – la fidélité au chef, par exemple, est au fondement de ce que David Webster appelle les « vicinalités » (vicinality), ces regroupements de maisons qu’il a pu observer chez les Chopes au sud du Mozambique (Webster 2009). Des configurations surgissent même en l’absence de liens familiaux, sur la base de l’entraide locale, par exemple (Motta 2013). Enfin, il convient de souligner que de telles configurations ne sont pas, loin de là, harmonieuses, mais qu’elles sont généralement traversées de conflits plus ou moins ouverts. Dans la Bahia, les configurations de maisons, dit Marcelin, mettent en jeu une « structure de tension entre hiérarchie et autonomie, entre collectivisme et individualisme » (Marcelin 1999 : 38). En tant que « fait social total », dynamique et relationnel, l’anthropologie de la maison ne saurait pourtant se restreindre à celle de l’organisation familiale. L’étude des matérialités domestiques (architecture, mobilier, décoration) nous permet par exemple d’accéder aux dimensions esthétiques, narratives et politiques de grands processus historiques, que ce soit la formation de la classe moyenne en Occident (Miller 2001) ou la consolidation des bidonvilles dans le Sud global (Cavalcanti 2012). Elle nous invite à penser différents degrés de la maison, de la tente dans les camps de réfugiés ou de travailleurs immigrés à la maison en dur (Abourahme 2014, Guedes 2017), en passant par la maison mobile (Leivestad 2018) : pas tout à fait des maisons, ces formes d’habitat n’en continuent pas moins de se définir par rapport à une certaine « idée de la maison » (Douglas 1991). La maison relève aussi d’une anthropologie de la politique. En effet, la maison est une construction idéologique, l’objet de discours politiquement orientés qui visent, par exemple, à assoir l’autorité du père sur la famille (Sabbean 1990) ou à « moraliser » les classes laborieuses (Rabinow 1995). Elle est également la cible et le socle des nombreuses technologiques politiques qui organisent notre quotidien : la « gouvernementalisation » des sociétés contemporaines se confond en partie avec la pénétration du foyer par les appareils de pouvoir (Foucault 2004); la « pacification » des populations indigènes passe bien souvent par leur sédentarisation (Comaroff & Comaroff 1992). Enfin, la maison relève d’une anthropologie de l’économie. La production domestique constitue bien sûr un objet de première importance, qui bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt. Florence Weber et Sybille Gollac parlent ainsi de « maisonnée » pour désigner les collectifs de travail domestique fondés sur l’attachement à une maison – par exemple, un groupe de frères et sœurs qui s’occupent ensemble d’un parent âgé ou qui œuvrent à la préservation de la maison familiale (Weber 2002, Gollac 2003). Dans la tradition du substantialisme, d’autres anthropologues partent aujourd’hui de la maison pour analyser notre rapport concret à l’économie, la circulation des flux monétaires, par exemple, et ainsi critiquer les représentations dominantes, notamment celles qui conçoivent l’économie comme un champ autonome et séparé (Gudeman et Riviera 1990; Motta 2013) – il ne faut pas oublier que le grec oikonomia désignait à l’origine le bon gouvernement de la maison, une conception qui aujourd’hui encore organise les pratiques quotidiennes (De l’Estoile 2014). Cycles de vie, organisation du travail domestique, formes de domination, identités de genre, solidarités locales, rituels et cosmovisions, techniques et production du corps, circulation des objets et des personnes, droits de propriété, appropriations de l’espace, perceptions du temps, idéologies, technologies politiques, flux monétaires… Le thème de la maison s’avère d’une formidable richesse empirique et théorique, et par-là même une porte d’entrée privilégiée à de nombreuses questions qui préoccupent l’anthropologie contemporaine.
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Mazouz, Sarah. „Intersectionnalité“. Anthropen, 2019. http://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.111.

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Notion aujourd’hui incontournable tant se sont multipliés les travaux scientifiques qui s’y réfèrent et les politiques publiques ou les recommandations internationales qui s’en réclament, l’intersectionnalité est d’abord l’héritière des débats portés dans un contexte militant par les féministes nord-américaines – plus particulièrement les féministes africaines-américaines et le courant black feminist. Dans sa prise de position de 1977, le Combahee River Collective critique en effet le « biais blanc de classe moyenne » du féminisme. Il introduit alors la question de la représentation politique de celles pour lesquelles la domination subie articule plusieurs rapports de pouvoir. Il pointe par conséquent le fait que les femmes blanches qui sont alors leaders dans les groupes féministes occupent en fait une position de domination. De même, la critique black feminist va mettre en lumière comment les hommes noirs sont également en position de dominants dans les mouvements antiracistes. En d’autres termes, être femme et noire induit une domination subie autre que celle éprouvée par les femmes blanches ou par les hommes noirs. C’est dans cette perspective de complexification de l’analyse des rapports de pouvoir que Kimberlé W. Crenshaw (1989) forge, en juriste, la notion d’intersectionnalité. L’enjeu est alors de rompre avec une lecture strictement arithmétique de la domination qui la conçoit comme l’addition systématique des facteurs d’oppression. Crenshaw suit en cela également ce que les New Slavery Studies ont pu montrer pour les sociétés plantocratiques : l’articulation de la race, du genre et de la classe ou du statut produisent une reconfiguration de la domination qui ne s’appréhende pas seulement comme une addition de handicaps pour les femmes ou comme un renforcement du patriarcat en faveur des hommes (Davis 1981, Carby 1982, Fox-Genovese 1988). La démarche de Crenshaw va donc consister à interroger la non-représentation de celles qui sont soumises à des formes plurielles et croisées de domination dans les catégories de l’action publique. Par exemple, en utilisant la catégorie générique de « femme », les politiques de lutte contre les violences domestiques occultent la situation spécifique des femmes racialisées. Elle montre ainsi comment ces catégories participent à la reproduction des rapports de pouvoir en favorisant les membres des groupes dominants mais aussi, et peut-être surtout, en contribuant à l’occultation des expériences d’oppression situées à l’intersection de plusieurs principes de hiérarchisation. D’ailleurs, ce que Crenshaw met en lumière à partir d’une analyse des catégories de l’action publique relève de phénomènes similaires à ce que la tradition francophone matérialiste a thématisé sous les concepts de consubstantialité ou d’imbrication – c’est-à-dire que le genre, la race, la classe ou encore l’âge et la catégorie de sexualité se déploient de manière liée en se renforçant ou en s’euphémisant (Kergoat 1978, 2001 et 2012 ; Galerand et Kergoat 2014). Deux textes sont ici fondateurs pour saisir la notion d’intersectionnalité. Le premier paraît en 1989 et s’intitule « Demarginalizing the Intersection of Race and Sex. A Black Feminist Critique of Antidiscrimination Doctrine, Feminist Theory and Antiracist Politics ». Inscrit explicitement dans l’héritage des théoriciennes du Black feminism comme Gloria T. Hull, Barbara Smith ou Bell Hooks, il en revendique la démarche radicalement contre-hégémonique en l’appliquant au raisonnement juridique. Son argument est le suivant : « les femmes noires sont parfois exclues de la théorie féministe et du discours antiraciste parce que l’une comme l’autre sont élaborés sur un ensemble d’expériences séparées qui ne reflète pas de manière précise les interactions qui existent entre la race et le genre » (1989 : 140 ; nous traduisons). Les discours et les pratiques militantes ou politiques qui ont pour but l’émancipation sont donc aussi en bonne partie aveugles aux rapports de pouvoir qu’ils (re)produisent en ne prenant pas en compte celles qui font une expérience de la domination à l’intersection de ces deux catégories. Le second, « Mapping the Margins : Intersectionality, Identity Politics, and Violence Against Women of Color » paraît deux ans plus tard, en 1991. Crenshaw y développe son analyse des mouvements sociaux et de la manière dont ils affirment des identités univoques et dominantes. Mais elle fonde ici sa critique en pointant l’essentialisme des catégories de l’action publique sur lesquelles s’appuient les politiques de l’identité promues par ces mouvements. En prenant le cas des violences conjugales que subissent les Africaines-Américaine, elle montre qu’elles se trouvent au croisement du racisme et du sexisme et que, dans la majorité des cas, elles ne sont pas prises en compte par les politiques de l’identité – c’est-à-dire les discours et les programmes qui visent à lutter soit contre le racisme soit contre le sexisme. Ce n’est donc pas tant l’incapacité de ces « Identity politics » à dépasser la différence qui pose problème, comme on aime habituellement à le souligner, mais c’est au contraire précisément parce qu’elles éludent les différences qui traversent le groupe des femmes qu’elles sont problématiques et critiquables. L’auteure pointe ainsi la principale conséquence de cette réification des identités car elle rend impossible la prise en compte de l’intérêt des personnes qui font partie de catégories nullement pensées comme sécantes. Ce texte a joué un rôle crucial dans la réappropriation universitaire de la notion d’intersectionnalité. En reprenant les formes de conceptualisation de l’intersectionnalité propres au Black feminism et plus largement aux mouvements sociaux, il a rendu possible leur traduction théorique et épistémologique suivant trois lignes de réflexion. D’abord, il affirme que l’étude des situations intersectionnelles relève d’une épistémologie du point de vue qui reconnaît le rôle des expériences individuelles – en l’occurrence celles des femmes noires mais plus largement celles d’autres groupes minorisés – comme instrument de production du savoir. On retrouve cette idée dans plusieurs travaux revendiquant une démarche intersectionnelle, comme ceux par exemple de Patricia Hill Collins (2000). Dans The Social construction of Black Feminist Thought, Hill Collins cite la parole de femmes conscientes de ce que leur condition permet de faire et de voir. Elle insiste sur le fait que cette situation est définie par la classe, le genre et la race et qu’elle complexifie par exemple le rapport patronne/aide-ménagère en l’articulant à la division des femmes entre blanches et noires. L’exigence d’un savoir situé en appelle également à une responsabilité de la chercheuse ou du chercheur dont Crenshaw donne une traduction pratique dans les initiatives d’« intersectionnalité en actes » (Intersectionnality in Action) mises en œuvre par les campagnes de l’African American Policy Forum comme #BlackGirlsMatter, #HerDreamDeferred, #SayHerName, #WhyWeCantWait ou #BreakingTheSilence. Ensuite, dès « Mapping the Margins », Crenshaw (1991) insiste sur l’importance de contextualiser l’intersectionnalité et d’en user comme un outil d’analyse dynamique – et non comme « une grande théorie ». Contrairement à certaines critiques qui lui ont été faites sur le caractère abstrait et statique du concept d’intersectionnalité, elle rappelle la nécessité de rapporter l’analyse intersectionnelle au contexte socio-politique et au cadre juridique et légal. Cet effort de contextualisation appelle d’ailleurs à faire preuve de réflexivité sur les usages qui sont faits de la notion d’intersectionnalité tout en prévenant l’effacement possible de l’une de ses dimensions par l’effet de son importation dans un autre contexte national que celui des États-Unis ou plus largement de l’Amérique du Nord (Crenshaw 2016). Ainsi, l’acclimatation de l’intersectionnalité au contexte européen et plus précisément la traduction de cette notion dans des travaux français et francophones ne doivent pas donner lieu à un oubli de la dimension raciale au motif que ce point serait spécifique au contexte états-unien. Il s’agit plutôt de réfléchir à la manière dont race, genre, classe et autres principes de hiérarchisation s’articulent dans des contextes qui ont connu des formes de structuration raciale des rapports sociaux autres que l’esclavage et la ségrégation (Rocca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016). Enfin, sans se départir d’une approche juridique, Crenshaw revendique dès son texte de 1991 la plasticité disciplinaire de l’approche intersectionnelle qui s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des Women Studies. Parmi les nombreux travaux qui enrichissent l’analyse intersectionnelle sur le plan méthodologique et conceptuel, on peut citer ceux de Candace West et Sarah Fenstermaeker (1995). Ceux-ci s’appuient en effet sur une démarche ethnométhodologique pour saisir à un niveau microsociologique et de manière dynamique l’actualisation des assignations de race, de genre et de classe. Dans cette veine, Julie Bettie (2000) montre pour sa part comment, dans le contexte états-unien, la renégociation de l’identité de classe passe pour des jeunes filles mexicaines par un jeu qui renforce les codes genrés et racialisés. En articulant arguments théoriques et enquêtes empiriques, l’anthropologue colombienne Mara Viveros Vigoya (2017) s’appuie sur le Black Feminism et les épistémologies décoloniales pour interroger la construction des masculinités au croisement de formes plurielles de domination (sociale, raciale et sexuelle). D’autres travaux proposent une complexification de l’approche intersectionnelle opérant un déplacement dans la manière même d’appréhender la notion d’intersectionnalité, qui devient un objet de recherche davantage qu’une méthode (Mazouz 2015). D’autres encore proposent une démarche plus théorique, comme l’atteste par exemple l’ouvrage de Floya Anthias et Nira Yuval-Davis (1992), ou encore celui de Chela Sandoval (2000). Enfin, certaines recherches adoptent une approche réflexive sur les usages de l’approche intersectionnelle, contribuant ainsi à enrichir son épistémologie. C’est le cas par exemple de Sébastien Chauvin et Alexandre Jaunait (2015). Les deux auteurs se demandent tout d’abord si l’intersectionnalité est vouée à faire partie du problème qu’elle décrit. Ils interrogent ensuite le sens épistémologique et politique d’un programme normatif intersectionnel constitué en impératif universel de prise en compte constante de toutes les formes de domination. En ce sens, l’intersectionnalité ne constitue pas tant une théorie unifiée qu’un champ de recherche transnational (Cho, Crenshaw et McCall 2013 ; Roca i Escoda, Fassa et Lépinard 2016 : 11). En témoignent d’ailleurs les débats et les désaccords qui persistent au sein des études féministes sur la manière de rendre opératoire le potentiel heuristique de cette notion. Si son succès lui fait courir le risque de ne servir qu’une fonction d’affichage, le principal défi lancé aux chercheur.e.s est « d’élaborer des méthodes à la fois rebelles et susceptibles d’être reconnues au sein des différentes disciplines » (Crenshaw 2016 : 47) seules à même de conserver la dimension « insurgée » du concept (Cho, Crenshaw et McCall 2013).
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